Carnet de bord de Septembre 1994 | Partager sur Facebook |
Ce petit quart d'heure m'a fait le plus grand bien. J'enquille un café avec le chauve qui arrête pas de jacasser decidement, et je remets le pied dedans. Fenêtre grande ouverte, et bien sûr gant de toilette humide à proximité un truc de vieux que m'a appris un vieux chauffeur. Et faut reconnaitre que ça marche. Quand je suis vraiment degommé j'ai aussi du Guronsan et surtout du Pulco citron acide, c'est tellement degueulasse que ça me reveille! Il y a pas mal de Brewell qui descendent cette nuit, ils sont cool les hollandais, on salue entre marchands de fleurs, coups de clignos dans le retro c'est rigolo! En attendant, vu le timing et la forme je garde l'autoroute. Mais je fais pas trop le fou quand même, et scrute bien chaque entrée de service, chaque pile de pont des fois que des habitants de 504 bleue soient décidés à jouer à cache cache cette nuit. Le dernier coup ça a couté si cher à mon pauvre Michel, qu'il m'avait dit : "c'est la dernière fois! 100 pas plus!" Ben oui, mais ils ont qu'à donner des horaires tenables aussi!! Pour le moment, y a qu'un truc qui m'enerve, c'est que la nuit, Inter en longues ondes est fermé, alors tous les 10km il faut essayer de trouver la bonne fréquence en FM, et ça tombe bien sûr à chaque fois qu'il y a un truc trooooop interessant. Je finis par echouer au lever du jour à la Esso avant Reims, je me traine comme je peux jusqu'à la machine à café balancer ma pièce de 5f. Il y a deux itatliens de Gallassini qui sont dans le même état que moi. Mais personne ne se parle.
Maintenant, l'objectif, c'est de choper le bateau de 10h30. Je suis tellement naze, que je me fous de tout, flic pas flic, c'est pareil, pied à la planche et on vera bien. Je me demande bien combien de temps ça va durer ces conneries quand même! Sur mon CMR, il y a même une clause de retard, des pénalités si je suis à la bourre, ils sont tarés les marchands de pomme! Moi aussi je suis secoué, c'est vrai aussi, mais pas au point de me casser la gueule, c'est pourquoi je stoppe encore 2 minutes à St Quentin reprendre un café, je prends même pas la peine de couper le moteur, j'y vais carrement en courant! Secoué que je vous dis!! Comme d'hab je serre un peu les fesses à St Omer, j'essaie de passer avec la gueule la moins stressée de la planète, et après Banzai pour les dernier kilomètres pour rejoindre Calais. Il y a foule déjà au poste de péage de la P&O mais j'ai réussi à embarquer sur le 10h30. Pfuiii. Vu la flemme, je reste bien au fond de la cale, et c'est les gros coups de poings des marins à Douvres qui vont me reveiller, dire s'il y a eu des vagues ou pas, j'en ai pas la moindre idée! 3/4h de route plus tard je suis chez Saphir à Faversham, le mec a marqué que j'étais en retard sur la feuille, j'en fous. Le pire c'est que c'est à moi de tirer les palettes.
Une fois vide, j'appele en PCV au dépot. Ma chef voulait que je dorme ici. Il y a rien ici, t'es folle! On s'engueule bien sûr juste parce que ça fait du bien pour les nerfs, et je redescends à Calais, ou ça? A Transmark, j'ai envie d'être tranquille, et surtout une bonne douche toute neuve! Qu'es ce que je risque de toutes façons à redescendre hein? A part visiter la prison de Douvres!!! Je termine chaud mais fatigué avec un joli 45T, demain grasse mat, et grosse journée en vue aussi!