| Carnet de bord de Décembre 2025 | Partager sur Facebook |
A 8h pétantes je suis chez Scania, le temps de m'enregistrer, et un mécano entre mon bébé dans l'atelier. Je bois des cafés, je bouquine, fais des jeux sur mon tél, je tue le temps quoi ! A 9h30 c'est fini, c'était bien le turbo, volet bloqué ouvert. J'ai eu du bol, ça m'a permis de rentrer. On devait changer le turbo à 500000km en préventif, voilà c'est fait.
Je rentre au dépôt, fais les pleins, attelle ma semi et j'appelle Alex pour mes pneus. On doit changer l'essieu 2, ça fait quelques semaines que ça traîne. Il a stocké mes roues chez Jeantet dans son fourbi. Je n'ai plus de badge, on n'a plus rien à voir avec Jeantet, Jeantet n'a plus rien à voir avec Jeantet, bref on n'est plus copains, voire au contraire concurrents sur certains dossiers. Bref, on se donne rendez-vous sur la grande place en face. Un coup de cric, deux coups de péteuses et en dix minutes mes roues sont changées.
Je casse la graine après Rioz et à 13h je suis chez Tout Faire à Rougemont. La grille ne s'ouvre qu'à 13h30 mais ça file. Je suis le seul camion, les caristes se mettent à deux, je suis satellisé autour de la remorque.
J'ai piscines demain à 9h30, je n'ai plus qu'à me rentrer. A 15h pétantes je suis à Bourogne, halte aux cadences infernales.
J'avais réglé le Vieubasto pour être au chaud en arrivant, mon cul Paul, ça caille là dedans, c'est écrit ERROR sur le petit écran. Ah ? C'est pas trop grave je ne découche pas mais va falloir régler ça de toute urgence. Sur mon premier 112 je n'avais pas de chauffage mais j'avais 25 ans. A mon grand âge c'est un coup à crever gelé.
A 8h30 je suis chez Laily, j'ouvre, on charge une couverture, une signature sur la feufeuille et zou !
Fabrice s'est bousillé une main, c'est Alex qui charge. J'ai une tournée qui sort de l'ordinaire, une seule piscine mais une chiée de rénovations. Ça va vite à charger, je retourne au bureau, on papote, je raconte mes vacances évidemment, et je me rentre. Je vais manger à la maison, no stress le client de cet ap' ne sera dispo qu'après 15h30. J'appelle Arnaud chez Scania, on se cale pour 8h demain matin. J'avoue que j'ai un peu de mal à repartir, on prend vite de mauvaises habitudes. Allez secoue-toi gros, tu vas à Grand-Charmont, faut pas déconner. Je dépose une réno en échange d'un chèque chez des retraités et je me rentre. Halte aux cadences infernales, acte 2.
A 7h30 me vlà chez Scania, je décroche, un mécano me fait entrer de suite. Arnaud vient voir le gars : « c'est la pompe à eau du chauffage. » C'est ça le monde moderne ma bonne dame, même pas besoin de brancher le PC les messages de défaut arrivent à la concession. D'ailleurs je me faisais cette réflexion ; Scania suit ses véhicules à distance, véhicule à 100 ou 120000 boules à la louche, et comment Boeing a pu perdre le 777 de la Malaysia, comment General Electric a pu perdre deux moteurs sur cet avion ? Des trucs qui valent des millions de dollars ne sont pas suivis et mon pauvre taxi l'est ? C'est pas du complotisme, c'est une question.
J'appelle mon premier client, je lui explique que je suis en panne. J'invente un défaut moteur, j'allais pas dire que je me fous en retard pour une histoire de confort. C'est un pépé à la voix, il s'en fiche. Parfait. Le second ne me répond pas, je laisse un message.
A 9h et demi, je récupère ma semi et je parcours les 3km qui me séparent des Auxons. Sauf que je me fais baiser, la route par le bois est fermée. Demi-tour et je contourne par Cayenne, ce que j'aurais dû faire dès le départ. La maison du pépé est pile poil de l'autre côté, donc en cul de sac. Je le livre et je recule jusqu'en bas.
La suite est à Chambornay lès Pin. Vous voyez Juan les Pins ? Le soleil les palmiers, tout pareil. La maison est dans une impasse à l'entrée du pays, c'est la belle mère qui me réceptionne, elle a le chèque, tout va bien. Retour au camion j'appelle le troisième du matin, il n'est pas au courant de la livraison. Il me dit qu'il speede pour être à l'heure, non surtout pas. Je ne serai jamais dans le créneau 10-12h, je lui propose 13h, il est ok. Ouf !
Je me prends du pain à Gray, je mange un bout vite fait au premier parking et à 13h pile je suis à Delain, sur les hauteurs du bled. Le client est content, moi encore plus. Je devais aller à Langres mais la réno est reportée, j'avoue que ça m'arrange bien ce trou dans le programme.
A 14h30 je suis à Menoux, petit lotissement en cul de sac. Je livre la seule piscine complète de ma tournée. Clients sympas, fastoche. Seul truc, j'en chie bien pour sortir, un panneau, un coin de chéneau, tout pour remplir un constat. Et puis non.
Je m'arrête à Granges la Ville, j'ai une bricole électrique à faire à ma maison, c'était l'occasion vu que je passais par là. A 17h je suis de retour à Audincourt, halte aux cadences infernales, acte 3.
Ce matin ça ne rigole plus, je démarre à 6h30. Je commence à Mulhouse, évidemment j'esquive le péage en passant par la 83. Mon adresse est proche du Hasenrain, le vieil hôpital, je déteste ce quartier de Mulhouse, c'est super chiant pour y aller. A un moment je me retrouve devant chez Solinest l'importateur des bonbons Ricola, c'est Buffa qui avait le boulot fut un temps. Mais là c'est pas bon, après il y a un passage sous rail à 3m50. Demi-tour au rond-point. Purée entre les ponts, le tram, la circulation dense, je suis crevé en arrivant dans ma rue. Garé à 100m, vu le quartier c'est correct. Le client ouvre le garage, on range une grosse réno, je réclame le chèque, et là il bug. « Ah bon, il y a un chèque ? Pas au courant...patati et patata... » Il rentre chercher le chéquier...ça dure...j'attends dans le froid. Il revient, me dit qu'il ne trouve pas son chéquier. « De toute façon j'ai pas les fonds. » Ce qu'il ne fallait pas me dire. Il retourne chez lui, le manège continue. Je saute sur la palette et je ressors le matériel, et le Moffett. Il reressort, il veut faire un virement instantané. Mais c'est mort la somme dépasse le plafond. Il rentre à nouveau, là je finis quand même par perdre patience, je lui dis quand il revient, ras le bol, je me casse. Il voit que je ne rigole pas, il finit par me donner un chèque, je rerange le matos. Punaise, je serai resté là une heure pile, sans déconner ?
Je redescends de la colline dorée de Mulhouse pour un quartier plus popu à Baldersheim. Je livre une mamy, elle a préparé le chèque. Je lui raconte un peu le sketch précédent, elle me dit que l'autre est de mauvaise foi, c'est écrit partout qu'on doit remettre le chèque au transporteur.
Ensuite je vais à Kingersheim, vieux lotissement, vieux clients, vieux chèque.
Jusque là mon histoire a plutôt bien marché, j'appelle le client de 13h, il veut bien que je monte ce matin. Quand j'ai fait le programme j'avais pas trop fait gaffe mais le bled est dans la vallée mais sur les hauteurs. La route est bien goudronnée, faudra revenir en bécane. Pour l'heure je suis en camion, je monte jusqu'à l'entrée du pays, au dernier lacet il y a un bout de parking et un monument. Je dépends le chariot, et je fais demi-tour. Le plus important est fait. La maison est à un petit km, le bled est vraiment étroit, à flanc de montagne, je pense que j'ai bien fait de rester en bas. Je livre, et rebelote. Pas de chèque, mais cette fois c'est madame qui est partie au taf avec le chéquier dans son sac à main. Keskonfait ? Il appelle sa femme, met le haut-parleur, elle s'excuse. Solution, on se donne rendez-vous à Cernay dans la zone commerciale, moi je passe devant et elle est à côté. A midi et demi je suis derrière le multiplex, je fais un radio-guidage, elle me retrouve. Elle s'excuse à nouveau, pas grave, je vois bien qu'elle est de bonne foi, pas comme l'autre à 8h.
Je mange un bout vite fait au premier parking. Il me reste une réno à Turckheim, pas le temps de faire du tourisme hélas, ce bled est tellement beau. Ensuite j'en ai encore une à Dambach la Ville chez des vignerons à la retraite. La mamy m'ouvre un hangar, fastoche. Une dernière à Barr, là c'est une autre paire de manches. Je me gare au collège, le client vient à ma rencontre, je le suis. Il habite au pied du vignoble, c'est bien loin. Aujourd'hui j'aurai roulé en chariot. De retour au camion je suis gelé, la balade en cabriolet en décembre c'est juste bon pour attraper la mort.
A 19h je suis au centre routier de Strasbourg. Depuis ce matin je n'ai coupé que 20 minutes à midi, j'en ai ras le bol, fallait bien je paye les 3 jours précédents.
Réveil 6h, café pain-beure douche, je démarre avant 7h. C'est la limite pour passer Strass, ça freine déjà au niveau de la plaine des bouchers. Ensuite ça roule dans la pampa. A 8h10 je suis à Oberhoffen lès Wissembourg, la rue est en impasse, j'avance le nez en face et je recule dans la ruelle. La maison est à 50m, j'imagine que le client m'a entendu, il vient à ma rencontre. Je descends la couverture avec l'engin puis on la range à la main sous un abri. Tip top.
Lundi je m'étais annoncé à Laurence, quand je lui ai dit que je finissais vendredi dans le 67 pour rechargement Seppois elle m'a répondu : « je te souhaite une bonne semaine. »On n'a évidemment pas le temps de recharger. Il y a quand même 204km jusqu'à Seppois, c'est grand l'Alsace vindiou.
Pas pressé, je reste sage de Sélestat à Colmar, c'est bientôt les fêtes, je préfère garder mes 90 boules pour des cadeaux.
A midi je suis à l'usine. Aïe, le camion de 10h30 n'a toujours pas chargé, c'est le gars Bruno qui charge pour Jean-Charles. JC a préféré traîner en chemin, il se promène dans le 71. Bruno est plein de bonne volonté mais il a du mal avec le double plancher. Je lui file un petit coup de main pour les barres, elles sont incroyablement lourdes. Je vais casser la croûte dans mon véhicule automobile, Joël arrive pendant ce temps, lui charge à 13h, ou devait charger. Bruno finit quand même par s'en sortir avec son tas de piscines. Pour le JP ça va bien plus vite, et puis lui c'est un vieux de la vieille on a commencé ensemble à l'époque, j'ai pas besoin de l'aider. Moi j'ai une piscine reportée, ça m'arrange bien, sinon il aurait fallu faire une création pour tout rentrer. Au début de Mathieu Noël je pose le camion à Bourogne. Bon week-end à toutes et tous. Et comme dit le grand poète : aimons-nous vivants, n'attendons pas que la mort nous trouve du talent.