Carnet de bord de Septembre 2025 | Partager sur Facebook |
Ce matin je me mets en tête de faire un tour de vélo, à l'aller tout va bien, au retour je me prends une sauce terrible, trempé. Fallait bien que je m'occupe mais j'ai déjà eu des idées plus lumineuses.
A 13h je suis au camion, richtung Seppois. J'attrape Jean-Pierre je lui fais vider les escaliers de Damazan. Ensuite j'ai une longue distance de km parasites pour aller recharger, entre 100 et 150 mètres. Le jeune Raph me laisse la place, après avoir bu le café évidemment. Les tôles du proto qui manquaient la semaine dernière sont sur une palette à la con, il me faut descendre le chariot pour passer par les portes, plus tard elles seront sur des palettes normales. Heureusement. Le reste du chargement est plus classique, à 16h tout pile je me sauve.
C'est pas la bonne heure pour passer Audincourt, au feu de la route de Seloncourt j'ai dû attendre deux cycles avant de tourner, ici on appelle ça un bouchon, ça fait rire les gens des grandes villes. Je retrouve la petite dame de chez Wat, deux coups de fourches pour les tôles et les jambes de force et zou !
En redescendant j'évite le boulevard, bon, je connais un peu le coin ça aide.
A 19h30 je suis chez le José à Beauchemin, fin de cette petite journée. Il y a aussi mon compañero Jean-Luc, on boit un Perrier avant de passer à table.
Je démarre beaucoup trop tôt mais le client de Chalon veut sa piscine à 7h, sinon c'était report, j'ai accepté bien sûr. Il est tôt je passe par Verdun sur le Doubs, en plus je ne suis pas vraiment en transit, je vais dans le 71. On l'a déjà dit cent fois mais est-ce bien le rôle de l'état d'envoyer les camions sur l'autoroute pour engraisser les actionnaires de Vinci alors qu'il y a une route alternative ?
A 7h moins 10 je suis à St Rémy, dans le 71 je précise, dans le 70 St Rémy c'est un hôpital psychiatrique, pas envie qu'ils me gardent. Le client devait surveiller la rue, à peine garé il m'ouvre le portail. Hier sa femme au téléphone avait un fort accent, indéfinissable. En fait ils sont grecs, tous les deux nés à Athènes, punaise vu la météo ils doivent se geler les miches. Petite piscine mais beaucoup d'options ; Locaroc pompe à chaleur, tout le tremblement. J'y passe un moment, surtout à laisser passer les bagnoles, même à cette heure ça roule.
Ensuite je vais glander au premier parking, j'ai une rénovation à Torcy à 10h seulement. Je passe devant le marteau-pilon, ce monument est un hommage au sledgehammer de Peter Gabriel non ? J' arrive un peu avant l'heure, vieux lotissement mais les rues sont larges, fastoche. Martine m'appelle, le client de demain à Bourges annule sa commande, punaise je devais déjà la livrer semaine dernière elle a été reportée, cette fois il annule, c'est pas clair l'histoire. J'écris à Laurence que je me retrouve avec 3m de plancher, elle répond ok mais elle doit être ravie...
Un peu après 13h je suis à Broût Vernet, avec un B pas un P. Les proutes ça fait toujours rire. Tout va bien jusqu'au contrôle, il manque deux tôles ! Je recompte, vérifie sur le manuel de montage, il manque deux panneaux 2 modules. Je téléphone, prends des photos. Je reconnais que c'est un peu débile, prendre en photo des trucs qui manquent, ça fait un peu comme l'homme invisible. D'un autre côté je sais très bien que Pascal à la prod va contrôler ses stocks et va avoir du rab. Je m'excuse auprès des clients, ils comprennent bien que je n'y suis pour rien mais on passe un peu pour des cons, pas sérieux.
De là je remonte à Moulins Yzeure. La maison est sur un boulevard fort passant, pas envie de mourir écrasé par un caisseux, je me gare en vrac sur un petit parking ce qui dû autrefois être une station service. Je gêne mais je n'en ai pas pour dix ans, petite piscine Nina, pas d'escalier ce modèle n'en a pas, pas de margelles là c'est le client qui ne les veut pas.
Martine me rappelle, l'annulation est annulée ! Finalement je peux livrer à Bourges demain. « Il serait pas un peu casse-couilles ton copain ? » Dans un sens ça m'arrange, on facture la livraison et c'est plus simple pour recharger.
Dernière livraison du jour à Levet dans le 18. Juste avant d'arriver je prends une énorme averse, le ciel est tout noir, je vais me faire saucer, j'y couperai pas... Bah non, je me gare sur le trottoir, l'averse est passée il tombe à peine trois gouttes. Quand c'est fini j'appelle mon pénible de demain matin histoire de verrouiller le truc, 8h ça lui va. Je touche du bois...
Fin de mission au centre routier de Bourges, la semaine passée j'écrivais que je n'étais pas venu depuis des années. Là ça fait deux fois en deux semaines, c'est toujours comme ça.
Après mes éternels café pain-beurre douche je démarre à 7h30. Dix minutes plus tard je suis dans un lotissement récent, commune de Bourges. Je m'attendais à un accueil houleux mais pas du tout, clients super sympa, café brioche. Ils me racontent qu'ils sont commerçants, ils tiennent un bazar genre Gifi. Ils me racontent leurs problèmes de recrutement, comme partout quoi ! Je ne viens surtout pas sur le sujet de la piscine, le pourquoi du comment de l'annulation, la discussion générale c'est parfait, mais je ne m'éternise pas pour autant, j'ai du taf.
La dernière piscine est au nord de Limoges, c'est pas la porte à côté, zou ! Martine m'appelle, me demande comment s'est passée la livraison, je lui raconte, elle me dit qu'elle ne comprend pas ce revirement. Écoute, c'est livré, nous on sera payés, le reste...
A 11h30 je suis à Bersac, le client m'avait bien expliqué, nickel. Livraison fastoche malgré la route étroite. Laurence m'a envoyé deux ramasses, venga !
Sur les coups de 13h je suis dans une grosse papeterie à Châteauneuf la Forêt. Il y a du monde en attente, je me pointe aux expés mais j'ai pas de numéro de commande, merde ! J'attends le retour de Laurence de la soupe, aucun camion n'est arrivé entre-temps, personne ne m'est passé devant c'est déjà pas mal. Retour au bureau, je dois attendre, j'avais compris. Quand c'est mon tour, on m'envoie à un quai de l'autre côté de l'usine. Sans déconner ? On pouvait pas me le dire plus tôt ? Je fais le tour, il n'y a qu'un quai, un gars de chez Roulaud est en place depuis avant midi. J'ai ronchonné pour rien. C'est presque fini, je prends la place dans la minute.
Je quitte ce petit monde à 15h45, je fonce à Limoges. Rebelote, encore une cartonnerie, là on me dit d'attendre une vingtaine de minutes qu'un quai se libère. Effectivement un gros quart d'heure après je me claque au quai 1. A 6h moins le quart je me taille. Faut traverser Limoges, c'est bien un peu chiant à cette heure, après évidemment ça roule tranquilou.
Je finis mes heures à Deux-Chaises, j'espérais pousser plus loin mais j'ai perdu trop de temps à la première ramasse. Pas grave.
Réveil 5h, petit déj douche, je démarre à 5h30 comme les vrais routiers. Ma première livraison est entre Mouchard et Salins les Bains, je me tâte, ça fait chier cette histoire de pont à Navilly. Avant Navilly il y a Chalon, c'est un peu le bazar à l'heure de l'embauche. Fait suer de payer l'autoroute pour aller tourner à Dôle, je coupe par St Germain du Bois et Bletterans pour retomber à Poligny.
Comme écrit sur le BL la réception est bien au quai 2, une fille me demande de prendre le quai 1 quand il sera libre. Une grosse dizaine de minutes plus tard, un kolega me laisse la place. Petite usine dans un petit bled, en sortant du quai il faut reculer sur la route. Tout le temps où j'y étais je n'ai pas vu une bagnole passer faut dire.
Il me reste une bonne heure à rouler, ça se tente. 4h28 de volant je suis à la cartonnerie de Devecey, à quai direct. A midi je suis vide, j'appelle Cyrille, cet ap' je fais un tour de ville. La météo est affreuse, le temps de fermer les portes je suis trempé.
Je prends le temps de manger, de sécher. A 13h je suis chez Tillet. Il n'y a pas un chat, hormis un kolega/belge qui attend je ne sais quoi. J'entre sous le hall direct, j'ouvre, on charge. Ensuite je descends la rocade jusqu'à Beure. On voit l'usine au bord du Doubs, je n'y étais jamais venu, j'avais loupé quelque chose. C'est quoi cette cour ? J'en ai déjà des usines mal branlées mais on tient un modèle. C'est tout petit, il y a du bordel, des piles de palettes. Je me serre au mieux mais arrive un gars de chez Chanez, il voudrait se mettre à quai, on se débrouille.. Je vais voir le réceptionnaire, quand je lui dis que j'ai de la matière il souffle. Je les adore ceux-là. Punaise si ça te fait chier reste chez toi, fais comme tout le monde ! Les bobines c'est la matière première de ta boutique, sans cela ça va vite s'arrêter. Quand il a repris sa respiration il vient me vider. Après cet énorme voyage je vais à la halle fret pour récupérer le Nico, je l'emmène chercher un tracteur chez le poseur de déco.
Pour l'heure du goûter je suis au dépôt, le chef a acheté une tarte aux fraises, fort bonne d'ailleurs, je tombe au bon moment, avant que les voraces du bureau ne l'engloutisse.
Demain j'ai re-re-re tachy à 8h, je ne peux donc pas repartir, je glande sur le quai, je regarde la pluie. Au soir je saute dans la 208 et je vais manger un steak au Buffalo, quel luxe !
A 7h30 je vais décrocher sur le parking près de la défunte base Casino. Pour les morts on dit le regretté Untel, là hormis les licenciés personne ne regrette cette base. La semi ici va m'éviter de remonter à Devecey quand ce sera fini. On me prête une 206 diesel, elle a 376000 km la bestiole ! Elle démarre au quart de tour, ça me suffit pour rentrer au dépôt. Je reprends le même Renault que la semaine dernière, il n'a pas dû rouler la radio est toujours sur France Inter. J'attelle une semi, c'est mieux pour travailler, je me charge un premier petit lot à quai puis je vais charger des meubles dans la zone de Devecey, à 1km400 ! Pfiouuu entre hier et aujourd'hui je bats des records. Je n'avais pas mon appareil photos mais dans la série des quais à la con ici ça vaut des points, le portail est petit, la rue étroite et réduite par des rochers sur le trottoir d'en face, c'est juste bon pour casser les camions, inadmissible ! Sinon ça va vite à charger, faut avouer. Je rentre au dépôt, je décroche la caravane blanche. Pauline me prévient que ce sera plus long que prévu pour mon tachy, j'ai piscine à 14h ça va pas le faire.
On change, je vais charger à Seppois avec le Renault. Moi qui croyais avoir fait malin en décrochant là-bas... Je passe quand même à mon tracteur pour récupérer des récépissés, je les ai remplis, ça me fait chier de tout recommencer. Le gars me dit qu'avec les Scania c'est compliqué, les mises à jour mettent des plombes, c'est chiant. Ouais ben c'est pas chiant de travailler en Scania, je le garde malgré tout. Je ne me mets pas direct sous ma remorque, je vais lui parler, elle est fragile psychologiquement, se faire tracter par un Renault...
A 13h je suis à Seppois, normalement c'est Rémi qui devait charger avant moi, il sera en retard, j'ai prévenu Fabrice, il a sorti mon voyage. Gros chargement, 15 clients, faut serrer. Quand c'est fini je contrôle le voyage de Rémi, ce sera toujours ça de gagné pour lui et le cariste.
Retour à Devecey, je décroche, repose le Renault et je reprends mon tacot. Surprise ce n'est plus un tachy Stoneridge mais un VDO, faut que je me réhabitue. Radio chauffeur disait que les nouveaux tachys se mettent en travail en coupant le contact, pour moi ce serait un drame. Il n'en est rien, ça reste en coupure, ouf ! Je demande quelle bagnole je prends, moi j'ai droit à la Fiat électrique, il semblerait que je ne sois pas considéré comme un brise-fer. A 19h je suis à la maison, bon week-end , le ciel vous tienne en joie.
Dans la rivalité Roger Hodgson Rick Davies j'ai choisi mon camp depuis longtemps mais quand même ça fait chier. Si tu réécoutes Breakfast in America, hormis les deux ou trois tubes qu'on a trop entendus, il n'y a rien à jeter. Ça a très bien vieilli. RIP Riri.
A 7h je repose mon carrosse électrique à sa place, je range mes affaires tranquilou. Il est bien trop tard pour passer à Verdun sur le Doubs, tant pis je fais le tour. Mon tachy ne doit pas être bien branché ou je sais pas quoi mais la géoloc ne fonctionne pas. J'avais peur que le Transics sonne toute la sainte journée mais non, il me dit : veuillez vous connecter en insèrent la carte conducteur. Tu penses bien qu'elle y est ma carte ! Le truc sonne deux fois à quelques minutes puis il lâche l'affaire, il s'éteint. Faudra que j'y retourne une nouvelle fois quoi !
Il pleut bien ce matin, les photos d'illustration de ce carnet seront bien moches. On est lundi il y a du peuple, en face c'est bien bouché pour accéder à Chalon, dans mon sens on est au pas sur presque deux km au rond-point de Montchanin, ça avance molo molo. Ensuite ça roule jusqu'à Vichy, ici aussi ça passe fastoche. Les 4h30 m'amènent à l'aire des Volcans d'Auvergne, c'est cohérent, il est un peu tôt pour casser la graine mais tant pis.
J'avais pas lu la liste de chargement, le premier client ne sera présent qu'à partir de 18h15. Merde j'ai démarré trop tôt ce matin. Pas grave je roule cool cool. Je quitte l'autoroute à Tulle puis je descends par Beaulieu sur Dordogne. J'aime bien ce coin. On quitte la Corrèze avec ses maisons en granit gris, couvertes d'ardoises et passés une trentaine de km on arrive dans le Quercy et le Périgord, les pierres sont plus claires, le changement de climat est frappant malgré le peu de distance.
Un peu plus loin on se croise avec Jean-Charles, c'est assez fou de se trouver là dans ce coin paumé. On s'arrête pour discuter deux minutes. J'arrive trop tôt à Villefranche de Rouergue je me gare devant un magasin abandonné, je vais voir à pied, la maison est au fond d'une longue impasse. A 18h et quelques ça bouge, je livre une rénovation vite fait contre un chèque.
Fin de journée au premier troquet à la sortie de la ville, fort bonne adresse. J'avais bien calculé mon truc, j'y arrivais même en partant de Bourogne.
La patronne a eu pitié de mon cholestérol, sur mes tartines elle m'a mis du St Hubert ou un truc végétal dans le genre. Du faux beurre avec une chiée d'additifs chimiques.
Je commence à Montauban, petit lotissement de l'autre côté de la ville par rapport à l'autoroute, des ronds-points des feux en veux-tu en voilà, chiant quoi ! Je dépose une réno facile, je demande un chèque évidemment. Le gars me dit qu'il va faire un virement, il a le temps jusqu'à mardi prochain. Ben non c'est un virement maintenant, il me faut la preuve ou un chèque. Il me dit que je me trompe, me montre un mail, « règlement par virement le mardi précédent la livraison au plus tard ». « Vous voyez j'ai le temps ». Purée c'est la première fois que je vois quelqu'un qui ne sait pas ce que veut dire précédent. Pas le choix, il me fait un chèque.
Normalement j'avais une autre réno au nord de Toulouse mais le client est absent, faudra le relivrer ce soir. Heureusement la piscine suivante est dans le même coin, pas besoin de retraverser Toulouse quatre fois. Je livre une complète chez une délicieuse Stéphanie, elle élague un arbuste pour ne pas que je prenne les branches dans la gueule, sympa.
La suite est dans Toulouse, couronne proche. Je devais y être à 13h, j'appelle le gars, il veut bien que je vienne maintenant. A midi moins le quart je serre le frein dans un lotissement facile finalement, je m'attendais à pire. Encore une réno, encore un chèque, encore zou ! Je suis proche de la route d'Auch, je vais manger au grand parking à hauteur de L'Isle Jourdain.
J'arrive trop tôt à Lombez. Je me gare, personne, les chiens aboient, aucune caravane ne passe. J'appelle le client, il ne savait même pas que je venais aujourd'hui, ça m'a l'air d'être madame qui gère tout. Il me dit qu'il est sur un chantier pas loin, il arrive. J'ai le temps d'ouvrir tranquille. Client pas chiant, je dépose, contrôle, il retourne à ses espaces verts.
Je coupe par les chemins de chèvres pour me retrouver à St Elix le Château. Je ne livre pas chez la châtelaine, on en est loin, petite piscine, chacun fait selon ses moyens. La cliente me dit qu'elle doit aller chercher son mouflet à la crèche, pas de problème je suis en avance, j'ai le temps de préparer mon truc. Quand elle revient je n'ai plus qu'à contrôler. Je me fais des cheveux pour repartir, il me faut tourner à l'équerre au bout du chemin, dans ce pays à la con les chemins sont bordés de fossés, c'est fin pour tourner. A peine plus loin je dois croiser une mamy, sympa elle recule mais elle descend le Tiguan dans le fossé ! Purée, jamais elle ne ressort de là. Je descends, elle enquille la première et s'en sort. Incroyable ! Et sans rien casser. Je l'aide à se serrer dans une entrée de cour. Elle me remercie, ben non, c'est moi qui fais chier tout le monde, merci à vous.
Là théoriquement j'avais fini la journée mais il me faut remonter de l'autre côté de Toulouse pour la réno que je n'ai pas faite ce matin. C'est vraiment pas la bonne heure, je ne m'en sors pas trop mal, Google annonce 15 minutes de plus, ça reste correct ici.
Juste avant 19h je me gare à nouveau sur une route étroite, les bagnoles déboulent à fond, ça freine. Je n'aime pas du tout ce coin au nord de Toulouse vers Bouloc Cépet jusqu'à Villemur, les routes sont étroites, c'est interdit de partout, à un moment les interdictions... Je dépose une dernière réno pour aujourd'hui. Je redescends au centre routier de Castelnau, j'en ai ras la casquette ce soir.
Le troquet ouvre à 5h30, j'y suis, café pain-beurre douche, à 6h je file. Je voudrais quitter Toulouse avant le binz. Selon moi les manifs ne vont pas donner grand chose. Je fais de la sociologie de comptoir mais : les gilets jaunes c'étaient des cassos qui votent à l'extrême droite et des retraités qui votent à l'extrême droite. Ils n'avaient que ça à foutre de glander sur les ronds-points. Aujourd'hui c'est une manif de gauche, des profs des syndicalistes en majorité. Ils ont pris leur mercredi, demain ils vont retourner au taf.
Content ça roule particulièrement bien, au péage de Pamiers il y a une chiée de gendarmes à gyrophares, pas la queue d'un manifestant. Hier soir j'avais appelé mon client, sur Maps l'adresse fait un peu peur. A 7h30 on se retrouve au dernier carrefour potable sur une départementale, on va voir avec sa bagnole, il habite au bout du monde. Comme vous le savez la Terre est plate, juste après chez eux on tombe dans le vide intersidéral. Donc pour ne pas perdre mon Scania dans l'atmosphère j'y vais en chariot élévateur. Pas d'escalier, pas de margelles, j'y vais en un tour seulement. Madame a fait du café, parfait.
Coup de bol je suis dans le bon sens pour repartir, ici faire demi-tour tu oublies. Après bien des virages je tombe à Pailhès et la vallée de la Lèze, là c'est du connu.
Je me fais une réno chez une mamy à Pins-Justaret, tranquille puis une piscine sans escalier à nouveau, pas loin, à Portet sur Garonne. Là c'est une grand-mère de mon âge, sympa, pas chiante.
Toujours pas de Transics, Pauline me fait faire des manips dans le tachy, c'est pas concluant. Le poseur du tachy dit que c'est bon, Transics dit pareil, ils se renvoient la balle. Je vois passer des mises à jour, parfois il redémarre, je sens bien que ça pédale dans la semoule. Bref ça marche pô, et je m'en fous un peu. Si, c'est chiant pour les heures, l'affichage direct c'est bien pratique.
Il me faut retraverser Toulouse pour la suite. Je surveille Google bien sûr, il me faut faire le tour par le périph extérieur, c'est vert tout du long, je ne vais pas aller de l'autre côté pour savoir comment ça se passe. Tiens Lavaur est interdite maintenant ? Il y a un panneau juste à l'entrée de la ville, vous êtes mignons mais c'est trop tard, en plus c'est au transit donc voilà... Je mange un bout en un gros quart d'heure au premier parking après la ville, depuis 5h30 j'ai les crocs.
Juste après 13h je suis à Lautrec, pas dans le village même, dans un hameau où je suis déjà venu il me semble. On finit par tout confondre à force. Jeune couple bien sympa, livraison sympa, boulot sympa, sortie du hameau moins sympa. Au coin d'une ferme ça ne tourne pas, bon ben recule. Il y a un T pas loin, c'était mon plan B.
Pour la suite je m'inquiète un peu, je dois aller à Lacombe dans le 11, vous irez voir sur une carte Michelin c'est rigolo. Le GPS et Maps voulaient me faire couper par la montagne noire. Ça va le bocal ? Par Mazamet il y a une dizaine de bornes de plus à tout casser. Je grimpe la montagne et côté Aude j'appelle le client pour quelques infos, voire un guidage. Douche froide ! Il ne veut pas de la piscine si le trou n'est pas fait ! « Vous comprenez j'habite à Paris et ensuite on part pour l'hiver aux États-Unis ». Euh et j'en fais quoi de ma piscine ? J'attends le printemps ? Je vous la fais courte mais je palabre un bon moment, j'argumente mais ça sert à rien, il est obtu mon copain. Je lui file le 0389 de la log. Il doit me rappeler, j'attends toujours. Je m'arrête sur un mauvais parking en attendant. Je lance une alerte à Pauline, lui il va me la faire à l'envers. Laurence m'a pris un complet Cases de Pène comme d'hab'. Putain, ça me saoule. Je sonne Philippe, il vient de raccrocher avec le client, ça sent pas bon... Il me redit... Après une grosse demi-heure, verdict, je ramène la piscine. Putain je suis vert, demain c'est moi qui vais me faire caguer, il y a un escalier Pacio en plus, je vais le mette où, sur le toit de la semi ? D'un autre côté heureusement que j'ai appelé, sinon je serais allé m'enterrer bille en tête. Je suis au-dessus de Carca, c'est moindre mal.
Je passe compléter un peu de gas-oil à Narbonne et je finis la journée à Roquefort des Corbières. Les deux semaines à venir je n'ai pas de piscines, je suis soulagé, j'en ai ras le cake de tous ces chieurs. En fret industriel tu as quand même l'esprit plus détendu, jamais de stress pour les accès, t'es certain que ça passe, 200 mecs l'ont fait avant toi. Je vais pouvoir reposer mon cerveau malade. J'ai l'impression que les vacances étaient il y a 10 ans. Je vais noyer mon spleen dans un Perrier citron.
Ce troquet est vraiment très bien, le gars est reparti de zéro, chapeau bas. En plus il a du pain frais le matin.
A 7h30 je suis chez Léa Logistique à Rivesaltes, ils sont bien sympas là dedans, j'abandonne la piscine du pénible pour quelques heures. J'évite les bouchons du matin à Perpi en passant par le bord de mer, en plus c'est sympa. Je me fais une grosse réno avec un local technique à St Cyprien, jolie maison fort bien placée, le rêve. Le client me demande où je vais ensuite : Prats de Mollo. Il n'a jamais entendu parler de ce bled, il ne doit pas faire de moto ce garçon, il connaîtrait la route.
La montée est fort pénible en camion. A Arles sur Tech il y a des travaux, on prend une rue qui passe sur un pont étroit, cherry on the cake, il y a une déviation dans la déviation à cause du marché. C'est un marché de plein vent, on pouvait peut-être le déplacer de deux rues non ? Des bagnoles partout, des petits vieux qui manœuvrent, faut pas être pressé. C'est simple pour 35 bornes Google annonçait 1h02 de route.
J'y arrive quand même. D'entrée la cliente me dit : « Je vous reconnais, c'est vous qui m'avez livré il y a 15 ans, et vous m'aviez demandé s'il n'y avait pas un homme pour porter l'escalier. » Ah j'étais misogyne à l'époque ? Je ne lui rafraîchis pas la mémoire mais ça me revient, elle a eu un escalier foireux, une mauvaise série faite en sous-traitance, j'étais remonté pour l'éhanger quelques temps plus tard.
La descente est plus facile, pas de déviation. Je m'arrête au pain là le long. J'ai les crocs je voudrais croûter mais non je file à Cases de Pène. J'y suis juste avant 132h, je m'inscris à la borne, et je vois arriver 3 ou 4 camions, Imany Salvi... Purée j'ai eu le nez fin de ne pas m'arrêter. J'ai un quai de suite. A 14h pile poil je me sauve. Là je prends un quart d'heure pour manger. Tiens le Transics remarche, Pauline m'avait mis en copie des mails échangés avec Tansics, ils pédalaient, c'était bien leur faute et pas le montage.
Retour chez Léa, j'ouvre, les margelles les tôles, ça passe. C'est le Pacio qui me pose problème, trop haut il ne passe pas sous le rail. Je le retourne les pattes en l'air et je l'enfile par les portes. Je suis en bout de fourches, je grimpe sur le tas et je le tire à la main. Reste plus qu'à glisser mes mousses histoire de ne pas crever les sacs de calcium. Ça m'aura pris une grosse demi-heure, je m'attendais à plus, je me suis quand même fait une grosse coui..e. Allez zou, d'habitude on charge pour Pontarlier, aujourd'hui c'est pour Boussières à côté de Besançon, mais faut livrer avant 11h, venga ! Je me fais une remontée ventre à terre. J'en ai perdu un peu, il ne traîne plus par terre, ça fait moins mal.
Fin de mission au Disque Bleu, le gareur me demande à quelle heure je pars : « 4h30 ? T'es fou ! Demain c'est vendredi faut dormir. » Oui ben non justement demain c'est vendredi faut rentrer.
Départ donc à 4h30 à l'issue des 9h réglementaires. J'attaque Lyon juste avant 6h, il y a déjà du monde. Je pensais déjeuner à Villemotier mais j'arrête à Pont d'Ain. Ils ont refait les douches, ou du moins celle où j'étais, le top !
A 10h je suis à Boussières, juste avant d'arriver je dois m'arrêter pour laisser passer un défilé de miss Franche Comté. A la papeterie je me claque sur un côté et re-grosse cou...e pour descendre l'escalier de là haut. Un cariste se pointe : « je te laisse finir ton bricolage ensuite tu avances sous la grande cheminée et je te vide. » Sur les coups de 11h c'est fini, je retourne devant et reprends la piscine qui me fatigue. Faut avouer c'est plus facile à remettre. Je serre un peu j'imagine que je vais devoir ramasser un truc. Le truc c'est chez Vieille Matériaux, j'y arrive un peu avant midi, ils sont tous derrière le bâtiment des bureaux, le barbecue est allumé...
A 13h30 ça bouge, on charge 5m de plancher, je balance deux sangles et je redescends à Devecey. Je me vide le lot à quai et je me débarrasse enfin de la piscine maudite en la refilant à Jean-Charles.
Un peu de gas-oil, un peu de papotage et je me rentre par la Haute-Saône. A 18h30 je pose le camion à Bourogne, la Fiesta démarre, tout va bien. Bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.