| Carnet de bord de Décembre 2025 | Partager sur Facebook |
A 8h pétantes je suis chez Scania, le temps de m'enregistrer, et un mécano entre mon bébé dans l'atelier. Je bois des cafés, je bouquine, fais des jeux sur mon tél, je tue le temps quoi ! A 9h30 c'est fini, c'était bien le turbo, volet bloqué ouvert. J'ai eu du bol, ça m'a permis de rentrer. On devait changer le turbo à 500000km en préventif, voilà c'est fait.
Je rentre au dépôt, fais les pleins, attelle ma semi et j'appelle Alex pour mes pneus. On doit changer l'essieu 2, ça fait quelques semaines que ça traîne. Il a stocké mes roues chez Jeantet dans son fourbi. Je n'ai plus de badge, on n'a plus rien à voir avec Jeantet, Jeantet n'a plus rien à voir avec Jeantet, bref on n'est plus copains, voire au contraire concurrents sur certains dossiers. Bref, on se donne rendez-vous sur la grande place en face. Un coup de cric, deux coups de péteuses et en dix minutes mes roues sont changées.
Je casse la graine après Rioz et à 13h je suis chez Tout Faire à Rougemont. La grille ne s'ouvre qu'à 13h30 mais ça file. Je suis le seul camion, les caristes se mettent à deux, je suis satellisé autour de la remorque.
J'ai piscines demain à 9h30, je n'ai plus qu'à me rentrer. A 15h pétantes je suis à Bourogne, halte aux cadences infernales.
J'avais réglé le Vieubasto pour être au chaud en arrivant, mon cul Paul, ça caille là dedans, c'est écrit ERROR sur le petit écran. Ah ? C'est pas trop grave je ne découche pas mais va falloir régler ça de toute urgence. Sur mon premier 112 je n'avais pas de chauffage mais j'avais 25 ans. A mon grand âge c'est un coup à crever gelé.
A 8h30 je suis chez Laily, j'ouvre, on charge une couverture, une signature sur la feufeuille et zou !
Fabrice s'est bousillé une main, c'est Alex qui charge. J'ai une tournée qui sort de l'ordinaire, une seule piscine mais une chiée de rénovations. Ça va vite à charger, je retourne au bureau, on papote, je raconte mes vacances évidemment, et je me rentre. Je vais manger à la maison, no stress le client de cet ap' ne sera dispo qu'après 15h30. J'appelle Arnaud chez Scania, on se cale pour 8h demain matin. J'avoue que j'ai un peu de mal à repartir, on prend vite de mauvaises habitudes. Allez secoue-toi gros, tu vas à Grand-Charmont, faut pas déconner. Je dépose une réno en échange d'un chèque chez des retraités et je me rentre. Halte aux cadences infernales, acte 2.
A 7h30 me vlà chez Scania, je décroche, un mécano me fait entrer de suite. Arnaud vient voir le gars : « c'est la pompe à eau du chauffage. » C'est ça le monde moderne ma bonne dame, même pas besoin de brancher le PC les messages de défaut arrivent à la concession. D'ailleurs je me faisais cette réflexion ; Scania suit ses véhicules à distance, véhicule à 100 ou 120000 boules à la louche, et comment Boeing a pu perdre le 777 de la Malaysia, comment General Electric a pu perdre deux moteurs sur cet avion ? Des trucs qui valent des millions de dollars ne sont pas suivis et mon pauvre taxi l'est ? C'est pas du complotisme, c'est une question.
J'appelle mon premier client, je lui explique que je suis en panne. J'invente un défaut moteur, j'allais pas dire que je me fous en retard pour une histoire de confort. C'est un pépé à la voix, il s'en fiche. Parfait. Le second ne me répond pas, je laisse un message.
A 9h et demi, je récupère ma semi et je parcours les 3km qui me séparent des Auxons. Sauf que je me fais baiser, la route par le bois est fermée. Demi-tour et je contourne par Cayenne, ce que j'aurais dû faire dès le départ. La maison du pépé est pile poil de l'autre côté, donc en cul de sac. Je le livre et je recule jusqu'en bas.
La suite est à Chambornay lès Pin. Vous voyez Juan les Pins ? Le soleil les palmiers, tout pareil. La maison est dans une impasse à l'entrée du pays, c'est la belle mère qui me réceptionne, elle a le chèque, tout va bien. Retour au camion j'appelle le troisième du matin, il n'est pas au courant de la livraison. Il me dit qu'il speede pour être à l'heure, non surtout pas. Je ne serai jamais dans le créneau 10-12h, je lui propose 13h, il est ok. Ouf !
Je me prends du pain à Gray, je mange un bout vite fait au premier parking et à 13h pile je suis à Delain, sur les hauteurs du bled. Le client est content, moi encore plus. Je devais aller à Langres mais la réno est reportée, j'avoue que ça m'arrange bien ce trou dans le programme.
A 14h30 je suis à Menoux, petit lotissement en cul de sac. Je livre la seule piscine complète de ma tournée. Clients sympas, fastoche. Seul truc, j'en chie bien pour sortir, un panneau, un coin de chéneau, tout pour remplir un constat. Et puis non.
Je m'arrête à Granges la Ville, j'ai une bricole électrique à faire à ma maison, c'était l'occasion vu que je passais par là. A 17h je suis de retour à Audincourt, halte aux cadences infernales, acte 3.
Ce matin ça ne rigole plus, je démarre à 6h30. Je commence à Mulhouse, évidemment j'esquive le péage en passant par la 83. Mon adresse est proche du Hasenrain, le vieil hôpital, je déteste ce quartier de Mulhouse, c'est super chiant pour y aller. A un moment je me retrouve devant chez Solinest l'importateur des bonbons Ricola, c'est Buffa qui avait le boulot fut un temps. Mais là c'est pas bon, après il y a un passage sous rail à 3m50. Demi-tour au rond-point. Purée entre les ponts, le tram, la circulation dense, je suis crevé en arrivant dans ma rue. Garé à 100m, vu le quartier c'est correct. Le client ouvre le garage, on range une grosse réno, je réclame le chèque, et là il bug. « Ah bon, il y a un chèque ? Pas au courant...patati et patata... » Il rentre chercher le chéquier...ça dure...j'attends dans le froid. Il revient, me dit qu'il ne trouve pas son chéquier. « De toute façon j'ai pas les fonds. » Ce qu'il ne fallait pas me dire. Il retourne chez lui, le manège continue. Je saute sur la palette et je ressors le matériel, et le Moffett. Il reressort, il veut faire un virement instantané. Mais c'est mort la somme dépasse le plafond. Il rentre à nouveau, là je finis quand même par perdre patience, je lui dis quand il revient, ras le bol, je me casse. Il voit que je ne rigole pas, il finit par me donner un chèque, je rerange le matos. Punaise, je serai resté là une heure pile, sans déconner ?
Je redescends de la colline dorée de Mulhouse pour un quartier plus popu à Baldersheim. Je livre une mamy, elle a préparé le chèque. Je lui raconte un peu le sketch précédent, elle me dit que l'autre est de mauvaise foi, c'est écrit partout qu'on doit remettre le chèque au transporteur.
Ensuite je vais à Kingersheim, vieux lotissement, vieux clients, vieux chèque.
Jusque là mon histoire a plutôt bien marché, j'appelle le client de 13h, il veut bien que je monte ce matin. Quand j'ai fait le programme j'avais pas trop fait gaffe mais le bled est dans la vallée mais sur les hauteurs. La route est bien goudronnée, faudra revenir en bécane. Pour l'heure je suis en camion, je monte jusqu'à l'entrée du pays, au dernier lacet il y a un bout de parking et un monument. Je dépends le chariot, et je fais demi-tour. Le plus important est fait. La maison est à un petit km, le bled est vraiment étroit, à flanc de montagne, je pense que j'ai bien fait de rester en bas. Je livre, et rebelote. Pas de chèque, mais cette fois c'est madame qui est partie au taf avec le chéquier dans son sac à main. Keskonfait ? Il appelle sa femme, met le haut-parleur, elle s'excuse. Solution, on se donne rendez-vous à Cernay dans la zone commerciale, moi je passe devant et elle est à côté. A midi et demi je suis derrière le multiplex, je fais un radio-guidage, elle me retrouve. Elle s'excuse à nouveau, pas grave, je vois bien qu'elle est de bonne foi, pas comme l'autre à 8h.
Je mange un bout vite fait au premier parking. Il me reste une réno à Turckheim, pas le temps de faire du tourisme hélas, ce bled est tellement beau. Ensuite j'en ai encore une à Dambach la Ville chez des vignerons à la retraite. La mamy m'ouvre un hangar, fastoche. Une dernière à Barr, là c'est une autre paire de manches. Je me gare au collège, le client vient à ma rencontre, je le suis. Il habite au pied du vignoble, c'est bien loin. Aujourd'hui j'aurai roulé en chariot. De retour au camion je suis gelé, la balade en cabriolet en décembre c'est juste bon pour attraper la mort.
A 19h je suis au centre routier de Strasbourg. Depuis ce matin je n'ai coupé que 20 minutes à midi, j'en ai ras le bol, fallait bien je paye les 3 jours précédents.
Réveil 6h, café pain-beure douche, je démarre avant 7h. C'est la limite pour passer Strass, ça freine déjà au niveau de la plaine des bouchers. Ensuite ça roule dans la pampa. A 8h10 je suis à Oberhoffen lès Wissembourg, la rue est en impasse, j'avance le nez en face et je recule dans la ruelle. La maison est à 50m, j'imagine que le client m'a entendu, il vient à ma rencontre. Je descends la couverture avec l'engin puis on la range à la main sous un abri. Tip top.
Lundi je m'étais annoncé à Laurence, quand je lui ai dit que je finissais vendredi dans le 67 pour rechargement Seppois elle m'a répondu : « je te souhaite une bonne semaine. »On n'a évidemment pas le temps de recharger. Il y a quand même 204km jusqu'à Seppois, c'est grand l'Alsace vindiou.
Pas pressé, je reste sage de Sélestat à Colmar, c'est bientôt les fêtes, je préfère garder mes 90 boules pour des cadeaux.
A midi je suis à l'usine. Aïe, le camion de 10h30 n'a toujours pas chargé, c'est le gars Bruno qui charge pour Jean-Charles. JC a préféré traîner en chemin, il se promène dans le 71. Bruno est plein de bonne volonté mais il a du mal avec le double plancher. Je lui file un petit coup de main pour les barres, elles sont incroyablement lourdes. Je vais casser la croûte dans mon véhicule automobile, Joël arrive pendant ce temps, lui charge à 13h, ou devait charger. Bruno finit quand même par s'en sortir avec son tas de piscines. Pour le JP ça va bien plus vite, et puis lui c'est un vieux de la vieille on a commencé ensemble à l'époque, j'ai pas besoin de l'aider. Moi j'ai une piscine reportée, ça m'arrange bien, sinon il aurait fallu faire une création pour tout rentrer. Au début de Mathieu Noël je pose le camion à Bourogne. Bon week-end à toutes et tous. Et comme dit le grand poète : aimons-nous vivants, n'attendons pas que la mort nous trouve du talent.
A 6h et quelques je fais chauffer mon gros Volkswagen, bon je dis chauffer, pas longtemps, il fait incroyablement doux ce matin. Je range mes affaires, à 6h20 je libère les poneys.
La tournée commence à Châtellerault, je ne sais jamais trop comment aller là-bas. Montluçon ou Orléans ? Viamichelin donne 20 bornes d'écart, mais il y a bien moins de péages par en bas, va pour la rcea, histoire de changer... Pas trop le temps de niaiser je garde l'A36 jusqu'à Dôle, le pont à Navilly est ouvert encore ce mois-ci faut en profiter. Les 4h30 sonnent entre Moulins et Montmarault, c'est cohérent.
Je sors à Deux-Chaises, je prends la départementale, ça évite un bout de péage mais surtout je me retrouve à l'AS24 à Montmarault. Coup de bol il n'y a personne, dans les 5 minutes c'est blindé. Quand je repars j'ai validé une 15, nickel. Je mange un bout du côté de Bellac en 30 minutes, la deuxième coupure est faite je suis tranquille avec ça.
Je n'avais jamais pris la route entre Lussac les Châteaux et Châtellerault, la route longe la Vienne, c'est roulant je m'attendais à plus mauvais. A 16h15 je suis à Châtellerault, les maisons sont toutes du même côté, en face c'est la voie ferrée. Je vais faire demi-tour au bout de la rue, ça c'est fait. Ancienne maison avec le garage enterré, bien sûr le balcon m'empêche d'entrer, le gars se chauffe au bois, je fais un petit train avec des bûches, je pousse les colis les tôles et les margelles. On laisse l'escalier dehors, en une petite heure j'ai refermé la calèche.
Normalement j'avais une réno à 2km de là mais elle est reportée en début d'année. Je n'ai plus qu'à me trouver un troquet. Je me rapproche un peu pour demain, je coupe au Mille Pattes à Angliers, très bonne adresse.
Comme d'hab', café pain-beurre douche, zou ! Je commence à Mauléon dans un lotissement récent mais en cul de sac. J'avais textoté le client hier soir pour m'annoncer, il m'appelle et s'inquiète, il m'a vu passer sans m'arrêter. Ben ouais, je cherche à me garer, il me dit que depuis peu le lotissement s'est agrandi et que maintenant ce n'est plus une impasse. Cool, j'arrive. Déchargement fastoche, café, tout bien. Certes le lotissement débouche mais sur des travaux ! Impossible de tourner à gauche, je pars à droite, je fais 200m pensant tourner plus loin. Mon cul Paul, la route se transforme en chemin de terre, sous des branches. Je suis con mais jusqu'à un certain point, je m'arrête et je recule, ça patine, je dépends le chariot, je l'amène au bout. Nouvel essai, ça patine encore, un coup de blocage de différentiel, le tracteur se met en crabe contre une haie. Putain mais c'est pas vrai ! Je vais voir les gars du chantier, coup de bol ils ont un porteur 19t chargé avec de la terre. Je sors une élingue. Ça encore c'est pas une mince affaire, mon coffre sur la semi est dans les épines de la haie. La loi de l'emmerdement maximum vous connaissez ? Ça laisse le temps au chauffeur de venir. Il met une chape de remorquage à l'avant, elle n'était pas loin on sent l'habitué. Il me tire de là sans encombre. Ouf ! Je range mon élingue, je lui file 20 balles mais il refuse. Il me dit que c'est de leur faute, faut bien s'entraider. J'argumente, si j'avais dû faire venir une dépanneuse c'était pas 20 balles mais il refuse. Bon, je remonte le chariot mais je ne suis pas sorti de là, on fait comment ? Les gars rebouchent la première tranchée avec une tôle, puis déplacent une autre tôle pour la seconde tranchée. L'histoire tient en 5 lignes mais ça a pris une bonne heure la comédie.
Heureusement j'avais mis une réno en 9-11h mais elle est reportée aussi. D'ailleurs j'ai eu du cul avec les reports, tous les clients se sont manifestés avant la date du chargement.
J'appelle le client de 10-12 pour ne pas qu'il s'inquiète. J'arrive donc à Venansault il est 11h passées. Le chemin est étroit, je me sers un peu dans l'herbe mais pas trop, on va éviter les conneries. Je dépose une grosse réno-margelles. J'accepte un café, il est presque midi ce n'est plus l'heure du café mais tant pis, faut que je me remette de mes émotions. A 200m de la maison le chemin fait une croix assez large, je ne mets même pas les roues dans l'herbe.
Je coupe avant le pont de Saint Naz', le petit déj est loin.
A 15h je suis à Guérande en pleine cambrousse. Grosse piscine, pompe à chaleur, couverture, la totale. J'y passe un moment d'autant que je suis garé assez loin. Il tombe des cordes pour améliorer la chose. Je pose les margelles et les tôles sous une pergola dans l'herbe. Les ornières sont profondes, pas envie de planter le chariot, pour l'escalier je reste sur le dur et on se le fait à la main. Le client me raconte qu'il y a un paysan à côté avec un gros tracteur. Oui ben non merci, je préfère mouiller mes grolles dans l'herbe trempée.
J'ai une calotte d'aile qui s'est déboîtée ce matin dans la gadouille, ou dans la haie j'en sais rien. Je refais ça proprement au premier parking potable. Tiens la pluie a cessé, c'est fait exprès.
Je finis la journée à La Corne de Cerf à Arzal. A table je suis en face d'un Lituanien, avec mon anglais niveau 6ème et encore, le niveau d'un cancre de 6ème, on arrive à discuter un peu. Je lui demande s'il roule chez Girteka ou Trans Tira mais non il me dit qu'il bosse dans une petite boîte d'une quarantaine de camions et que ça va, qu'il fait Angletere France ou Angleterre Allemagne et qu'il rentre une fois par mois chez lui. J'imagine que c'est vrai, il ne m'a pas l'air farfelu.
En Bretagne le beurre est salé, l'eau de la douche non heureusement, c'est du 4 étoiles ici. Ma première livraison est à 4km du resto. Je me pointe il fait encore nuit, je me claque devant une ruine en travaux, les maçons arrivent, me disent que je peux rester là. Le temps de déballer le jour se lève doucement, cliente sympa mais pressée elle doit amener son nain au collège, ça me va bien.
Ce matin j'ai encore une rénovation à Carnac, la maison est tout à côté des célèbres alignements,ou du moins d'une partie, ces trucs sont vachement étendus. Je n'étais jamais venu par là, c'est à voir. La piscine est sous une véranda, il y a de la place pour empiler les colis. A 10h30 je recule jusqu'aux alignements en question.
J'appelle le dernier client, celui de 13h, j'explique mon cas, ça l'arrange si je viens en fin de matinée.
Je passe par La Trinité sur Mer, en hommage au tellement regretté Le Pen. Donc à 11h et quelques je suis à Merlevenez, on range la réno dans le sous-sol, un chèque et je me sauve. Le client me raconte que le chemin fait une grande boucle, je dois pouvoir faire le tour. Mouais. A 200m il y a une grosse ferme avec une cour empierrée, je me retourne là, c'est moins risqué.
Laurence comme d'hab' m'a envoyé un retour hier soir, on recharge à Ploërmel. Je prends le temps de manger au premier parking correct, ils sont rares par là.
A 14h je suis aux transports Le Ray, pas au bon entrepôt, les chips c'est à l'autre bout de la rue. Je n'ai rendez-vous qu'à 16h, je le savais, le gars me dit de revenir à 15h. Même pas la peine de retourner au bureau, un cariste vient me chercher, quai 1. Il apporte les palettes, je me charge au tire-pal électrique. A 16h je me sauve avec mes 66 palettes de chips, il y a tous les goûts possibles c'est impressionnant de marketing.
C'est pas du tout la bonne heure pour passer Rennes, mon frère néo-rennais me fait passer, comme gougoule d'ailleurs, par une route qui retombe à Chartres de Bretagne, c'est bien chargé par là aussi. Boh je m'attendais à pire, c'est pas trop mal passé finalement.
A 19h30 je suis chez Romy à la sortie du Mans, on a reçu les programmes de piscines pour la reprise en janvier, je m'y colle avant d'aller souper.
Comme tous les matins c'est café pain-beurre douche, je démarre à l'issue de mes 11h, ça sert à rien mais il n'y a pas le feu au lac non plus. Il y a du brouillard c'est bien chiant pendant une bonne heure, après le jour se lève, c'est plus facile. Jusqu'à Orléans ça roule super bien, pas de pénible qui se traîne, nickel. Je fais un premier quart d'heure à la Chapelle St Sépulcre, les plus vieux d'entre vous se souviennent que le troquet de Courtenay était ici autrefois.
J'ai 4h25 de volant au péage d'Avallon, ça tombe bien c'est là que je sors. Avallon Sombernon Dijon Dôle, tout par la nationale. Je n'aurai payé que de Laval au Mans et de Courtenay à Avallon.
A 14h30 je suis chez Inter à Dôle du Jura comme ils disent maintenant. J'ai rendez-vous à 14h50 c'est parfait, mais demain, le 12. Je prends mon air le plus niais, mon air normal quoi ! Mais c'est pas assez. Le gardien téléphone mais c'est peine perdue. C'est blindé de camions. Je me fais téj, gentiment, poliment mais je me fais téj. J'appelle Pauline, pas surprise elle me dit revenir au dépôt.
Je me mets au seul quai libre, j'attrape un tire-pal, le jeune Teddy en fait autant, à deux ça file. On vide les chips et on recharge un gros lot de terreau pour Mulhouse. Je me garde un couloir de 6m sur la gauche pour demain. Je passe au plein mais un gamin en fond mouvant fait le tour dans l'autre sens, pas grave j'ai tout mon temps. Jean-Charles arrive entre-temps, on se boit un café. Ensuite gas-oil Adibou et je me rentre. 19h je suis à Audincourt, tip top l'histoire.
Ma chérie part comptabiliser "son" Intermarché, elle me pose au camion en partant. A 7h30 je suis chez Laily, trop tôt c'est encore fermé. A 8h on charge deux Solaé dans le couloir que je me suis gardé à gauche, ça me fait gagner un aller et retour Grandvillars Seppois.
A 9h pile poil je suis chez U Log à Mulhouse, je me présente sur la pointe des pieds: " c'est rdv 11h, revenez à 11h monsieur." Punaise c'est pas semaine de bol avec la grande distrib'. A 11h moins 10 je reviens à la charge, quai 57 en zone 3 me dit-on. Je me vide, une palette est cassée, j'en chie pour retirer le tire-pal, un jeune à casquette greffée vient de lui-même m'aider. Le contrôleur se pointe, pointage fastoche il n'y a qu'une réf. Je lui demande un bon de palettes pour récupérer les Europe: "non sur la CMR c'est écrit zéro, on ne les redonne pas, c'est prévu comme ça." Oh ben ça m'arrange bien, j'aurais dû les laisser à Seppois je vais charger hyper complet.
A midi et quart je suis à l'usine, Romain Bruno JC et moi allons manger un kebab à côté, moment bien sympa à 4 chauffeurs. Bruno charge pour Rémi ensuite c'est mon tour, je suis le dernier comme d'hab'. Pas grave ça m'a laissé le temps de remplir mes lettres de voiture. Mon chargement était prévu en double-plancher, il faut serrer, serrer et encore un peu serrer.
A 16h je suis à Bourogne. Bon week à tous et comme le dit le poète: aimons-nous vivants, n'attendons pas que la mort nous trouve du talent.
Vendredi j'ai eu un éclair de lucidité, j'ai programmé le chauffage. A 6h et demi je suis à Bourogne, il fait bon dans la cabine. Affaires rangées, bagnole garée, zou !
Je monte dans le nord par Épinal Nancy, c'est par là qu'on se croise avec Samu, on papote un peu au téléphone. C'est bien le bouz dans la côte de Brabois à Nancy, c'est encore l'heure de pointe. Je me fais un premier quart d'heure du côté de Pagny quand le calme est revenu.
Les 4h30 m'amènent entre Chalon et Reims, c'est normal, j'ai pas trop perdu de temps à Nancy finalement. Il est un peu tôt pour manger mais tant pis, et puis le petit déj est loin.
Je textote au client, il me répond qu'il est ok, je m'annonce pour 15h. Je prends un peu d'autoroute, faut que j'avance cette fois.
A l'entrée de Lille dans le sens de la descente vers Paris deux camions ont sauté la glissière côté forêt, à hauteur de Seclin, le bouchon remonte jusqu'après Lesquin, j'ai compté un peu plus de 10km! C'est le genre de truc que t'es content de croiser, même si je vais devoir passer par là tout à l'heure...
A 15h pile poil je suis devant la maison des clients, ils ont mis des poubelles pour bloquer la place. C'est mignon mais c'est trop petit, le trottoir en face est large je vais me retourner plus loin. Mouais, je ne trouve rien, je quitte Wasquehal pour entrer à Croix. A un feu je tourne à droite, en faisant droite droite droite je vais me retrouver dans ma rue. Jolie théorie mais qui ne marche pas. Au bout de la rue il y a des bites pour protéger le trottoir, impossible de tourner. Je recule, ça gagne un peu, pas assez. C'est tout interdit de partout, les bagnoles s'accumulent derrière, qu'est ce que je fous là ? Une dame sort de chez elle et vient déplacer sa Clio, elle s'excuse d'être mal garée. Purée le bol. Je déplace trois barrières pendant qu'elle vire sa caisse, la voie est libre. Si elle ne m'avait pas vu en chier...
Retour devant la maison, les clients m'attendent de pied ferme. La maison est mitoyenne des deux côtés, j'avais vu sur Maps, j'avais tirer la sonnette d'alarme à la log, pas de garage, petite porte, il fallait prévoir du monde. Papa ours, maman ours, ado ours ont tous enfilé des gants, prêts au combat. Je commence par l'escalier, on le passe par la fenêtre, faut le passer debout et le tourner, je donne la main pour expliquer la manip. Les tôles par la porte, idem je leur montre comment faire. Je les laisse se débrouiller pour les margelles et les colis. On se fait la couverture solaire en dernier. Punaise le salon et la petite cour sont bien en bordel. Un café, un paquet de signatures et je me sauve.
Le bouchon de tout à l'heure s'est un peu résorbé, mais à 16h30 la circulation se charge à nouveau, je pédale un moment. Je finis ma deuxième coupure à Phalempin, c'est impressionnant le nombre de camions qui cherchent de la place. Même si tôt.
A 19h je suis à Boves à l'entrée d'Amiens, 9h40 de volant, c'est bien pour un lundi.
Oh ben il y a un fichu merdier le matin par ici, je vois des phares de bagnoles arrêtées à perte de vue. Purée c'est la route qui vient de Roye, c'est quand même pas une mégapole. J'attends un peu, à 8h je me décide, un routier me laisse passer, cool. Pas pressé j'ai un impératif cet après-midi dans le 14, je descends tranquille par la nationale, Poix de Picardie Aumale Rouen tout gratuit. Pareil pour Rouen Lisieux. Je me prends du pain à l'entrée de Lisieux, belle boulan, bien garé je reste là pour casser la graine.
A 13h je m'enfile sur un petit chemin, c'est bien ce que j'avais vu sur Maps. C'est interdit aux 12t, boh à peu de choses près... Après le pont du chemin de fer il me faut piquer à droite, j'avance de 200m et je stoppe. Le chemin est un peu plus large, stabilisé, je reste là, on va éviter les conneries. Je vois rapidement que j'ai bien fait, la maison est à 300m et c'est vachement étroit. Le monteur arrive pendant que je débâche, il va papoter avec son client, je fais mon petit bazar tranquille. Le chemin est bien chiant, la roue arrière se fout en travers dans le mou au milieu c'est bien pénible. En trois voyages la piscine est livrée. Je recule jusqu'au pont, c'est assez large, ça va.
La suite est dans le 27, je coupe au travers par des routes de chèvres. A un moment je tombe sur un pont à 3m50, le GPS me fait piquer à gauche avant le pont, mouais, pas très rassurant. Je suis bien content quand je retombe sur une grande route, c'est la route de Broglie en fait, sauvé.
Je m'étais annoncé par texto, pas de réponse, la maison est déserte, ça pue un peu l'histoire. Je sonne le 06 de la liste, une dame me dit qu'elle est au boulot mais qu'il faut que je sonne chez le voisin, il est au courant. Si elle avait répondu ça à mon texto j'aurais été moins inquiet. C'était compliqué ? Même pas besoin de sonner, on est dans les bois, un coin isolé, le voisin m'a entendu. Il vire un vieux Espace d'un garage et je dépose la réno. Pas de chèque, parfait. Adios.
Demain je reprends dans le 95, je me rapproche au max, le max c'est la Marmite à Limay 78. A 18h passées c'est pas une mince affaire pour y arriver, quel pays de fous !
Je me lève trop tôt mais ici il n'y a qu'une douche, s'il y a du monde. Un gars y va pendant que je déjeune, je suis le suivant. Démarrage à 7h.
Je croyais qu'on n'avait plus le droit passer par Meulan mais c'est la traversée des Mureaux qui est interdite depuis l'autoroute. La route interminable avec les feux est autorisée. Je quitte la N14 à l'entrée de Pontoise, c'est à dire avant le bordel. Le GPS et Maps me font contourner mon bled par le haut, bonne idée, je serai dans le bon sens pour repartir. Au fur et à mesure que j'avance l'idée me semble de moins en moins bonne. A un petit carrefour c'est interdit aux 3t5 de tous les côtés. Je pique à droite, ça doit être le mieux. Le chemin devient de plus en plus petit, les quelques voitures que je croise se serre dans les champs, je pense que j'ai dû me faire insulter dans les bagnoles. Le chemin descend en virage dans le bled, punaise si je ne me retrouve pas coincé ça tient du miracle. C'est hyper étroit mais ça passe, en bas j'arrive à tourner à droite, je suis dans ma rue. Putain le coup de stress ! Le village est bien étroit, je me serre au mieux le long du mur des clients. Un premier bus arrive à passer, un deuxième arrive, comme à l'armée le chef de bord descend et guide son collègue. J'ai bien cru qu'ils n'y arriveraient pas. Je débâche, j'essaie de faire au plus vite, c'est pas la bonne heure, ça roule dans ce bled à la con. La cour est petite, je pose comme ça vient, un café vite fait et je libère la place.
Je me fais encore bien chier pour repartir, des ponts, des interdictions, je me retrouve dans L'Isle Adam, c'est joli. Faudrait pas y venir en camion c'est tout. J'en ai marre je me laisse guider par le GPS Scania, je suis sûr de ne pas me payer de pont trop bas. Argenteuil, je passe boire le café chez les Balkany à Levallois , St Cloud je fais une bise aux Le Pen, pour enfin me retrouver sur la N118. C'est crevant de rouler par là, faut toujours être à l’affût des bagnoles des scooters. A un moment j'ai klaxonné un bus qui zigzagait, le mec sur son téléphone, tranquille. Faut vite que je rentre à Belfort, je ne suis pas fait pour être ici moi.
A 10h45 je suis enfin à Gometz la Ville, garé près du cimetière, enfin au calme. Je dépose une grosse piscine, fastoche. En venant j'ai repéré une pharmacie, ça allait mieux, je retombe malade. Putain je suis une chochotte. Je m'achète du sirop et un truc à me foutre dans le pif. Non pas de la cocaïne, de l'Humex.
Il est vite midi je mange un bout au premier parking sur la francilienne. J'aurais aimé être à 13h à Leuville sur Orge, mais il y a un pont à 3m80, obligé de prendre un bout de N20, travaux gros bouchon, c'est pas ma journée. La maison est en ville, je me gare devant un chantier, je me fais engueuler par les mecs, j'y suis j'y reste. En fait je ne gênais pas vraiment, ils ont eu peur que je m'éternise. Je pleurniche un chèque en échange de la réno, c'est le premier de la semaine qui rechigne un peu.
Je me paye un bon bouchon avant Évry, puis un autre après Évry, sans déconner ? C'est insupportable de rouler par ici. Retour au calme pour la dernière réno, petit bled, rue facile, ouf !
Je finis la journée à Champigny. Je soupe avec un gars de chez Malherbe, anciennement Grosdidier, ils ont appris la semaine dernière qu'ils doivent passer Geodis, son chef lui parle déjà de licenciements. Tu penses, une poignée de gars du Haut Jura, ça n'intéresse personne.
Il paraît que c'est exceptionnel selon la serveuse mais ce matin elle a du pain. Une douche comme tous les matins et je me sauve.
Obligé d'aller tourner à Sens, les Romains n'ont pas pensé à moi, je leur en veux. Le pont de Pont sur Yonne ne fait que 3m40, pour faire passer une carriole ils ont dû penser que c'était bien assez haut. Passer dans Sens me fait un petit pèlerinage, autrefois il y avait un super resto ouvriers-routiers par ici, je n'ai pas reconnu le coin. Pfouu ça a dû être rasé pour faire un Lidl comme partout.
A 8h moins le quart je monte dans Villenavotte. Ouh sur Maps ça m'avait l'air bien plus large, demi-tour c'est impossible de décharger en latéral, je redescends me garer au cimetière, c'est à 200m, rien de grave. Surprise la cliente doit avoir 45 ans, mais hier au téléphone j'ai trouvé qu'elle avait la voix chevrotante d'une mémé. Ils ont une superbe maison, retapée avec goût, le jardin est magnifiquement éclairé, ça claque. Je fais le dernier voyage avec la couverture, j'accepte un café pendant qu'on signe la paperasse.
Sur les coups de 10h je suis chez Inter, en finissant à Sens c'était certain que je ferais un inter-base. Je vais m'inscrire chez le gardien, quai 29, de suite. Au poil. Je me claque à quai, de suite ça remue dans la remorque. Quand c'est chargé je vais à la porte 58 pour les papiers, d'habitude c'est léger, là j'ai 19 tonnes. A 11h je me sauve.
Je dois livrer à Dôle Rochefort avant 4h du matin demain. No stress, je descends full nationale, départementale au début pour descendre à Auxerre. Faut que je remette un peu de gas-oil, l'AS24 me tend les bras. Je mange un bout, sans conviction, un peu plus loin. Pas faim j'en ai marre de cette crève, ça fait des semaines que ça dure.
Je m'arrête à la poste à Vitteaux, pour déposer les chèques et les « retours-camion ». Non on ne paye pas, on a des enveloppes affranchies à chaque débuts de vacances, c'est bien fichu l'histoire.
Je m'arrête avant Sombernon pour une sieste d'une demi-heure, je suis au bout de ma vie.
A 17h je suis à Rochefort, d'ailleurs ITM ne dit plus Rochefort mais Dôle du Jura. Si ça peut leur faire plaisir. Rebelote j'ai un quai de suite. Le réceptionnaire râle un peu, sur une palette ils ont mis du lourd sur du léger, la palette penche un peu, rien de grave, mais c'est un bon prétexte pour insulter ses collègues d'une autre base.
Étienne m'a envoyé la suite, mais la photo est mal prise je comprends rien. Laurent le remplaçant de Cyrille m'envoie un message, on recharge du bois demain matin dans le Haut-Jura. Parfait j'avais un peu peur de ne pas travailler semaine prochaine, même si avec ma crève je serais bien resté à la maison. Faut savoir ce qu'on veut dans la vie. A l'instant ce que je veux c'est un resto routier, je m'en vais couper à Mouchard, 19h fin de mission.
A 8h moins le quart je suis à la scierie, le bureau est éclairé mais il n'y a personne. J'attends au chaud dans la cabine, un gars se pointe ça doit être le patron. Il râle, ils sont en vacances, fermés depuis hier soir pas de cariste. Ben moi je le savais pô. Je coupe court à la discussion, puisque je vais devoir me vider, je peux me charger, non ? Je lui dis de me montrer les palettes. 8 palettes de bois pour faire des composteurs et 2 palettes de grilles, je sais pas trop à quoi ça sert. On est payé sur 7m et Laurent va me compléter en Compo, pas le choix faut gerber du bois. Je mets au sol les 4 identiques, ça fait un truc plat pour poser le reste dessus. A 9h30 je descends de la montagne, cidiya ya youpiyoupiya.
Faut absolument que je lave, mon pauvre camion est dégueu c'est la honte. Il y a du peuple, un porteur TP un car et le Rapha avec son camion-remorque tradi. A midi et demi mon ensemble est enfin propre, je mange un bout vite fait et je rentre à Devecey Plage. Je dois aller vider un lot à St Vit. Il nous faut vider une semi d'abord pour transvaser, je dételle et reprends une semi blanche. C'est un peu longuet l'histoire. J'arrive chez U à 15h30 pour rdv 14h, heureusement c'est Nadia à la réception. Elle me dit que je suis en retard, ben non il est 14h90. « t'as de l'humour, mets-toi à la porte 27. » Je me vide, il manquait un BL, collé sur une palette, je le ramène au guichet, je lui dis qu'il n'y a pas de contrôleur dans la cellule, elle appelle, un mec se pointe illico. Papiers signés, je vais rechercher mes Europe. La semaine dernière j'ai pas eu de bol avec la grande distrib, cette semaine nickel-chrome.
Retour au dépôt, je décroche et je reprends ma semi, mon lot en complément a été chargé, merci à je sais pas qui. A la fin de Mathieu Noël je saute dans la Fiat. Bon week' à tous, et surtout : aimons-nous vivants...
A 6h je suis au dépôt, je balance mes affaires dans le camion, les clefs de la Fiat dans la boîte et zou ! C'est la bonne heure pour passer Besac évidemment. Bizarrement il n'y a aucun kolega sur la 83 ce matin, ils ont anticipé la future interdiction. Ou plus simplement ils sont rentrés au bled.
Il pleuvote, juste de quoi pourrir mon petit camion tout propre, le lavage aura tenu de Miserey à Devecey. Snif snif.
Je me fais un premier quart d'heure avant Bourg en compagnie d'un café. Lyon passe sans problème, c'est super calme évidemment. Je boucle la coupure à l'aire des routmans. Dans mon sens ça roule mais en face c'est le bouz complet de Montélimar à Valence, mais c'est quoi toutes ces bagnoles ? Demain quand je remonte vous n'avez pas intérêt d'être là sinon ça va chier. A la scierie on m'a donné un 06, j'appelle pour m'annoncer, une charmante dame me demande de n'être sur place qu'à 14h30 le temps que les agents montent de Nyons. On fait ça. J'ai largement le temps de manger du coup.
A 14h je suis à Rémuzat, il y a un petit tunnel annoncé à 4m10 juste avant d'arriver. Je m'inquiétais presque mais ça va, le tunnel est sinueux mais ça passe tranquille. La fille au téléphone m'a parlé d'un hangar, je le vois en contre-bas de la route. La grille est ouverte, un chauffeur est sur place. Salut, salut. Il me raconte qu'il n'a pas plu de la journée, pile poil quand j'arrive c'est le déluge. Je lui dis de se tenir à l'abri, c'est pas la peine de se faire saucer à deux, d'autant qu'il est en pull. La place est gigantesque, ça devait être une déchetterie, l'endroit sert de stockage pour les poubelles neuves, les conteneurs et donc mes composteurs. J'ouvre les deux côtés, dessangle, et je me vide. Bien sûr la pluie se calme quand j'ai fini, normal. C'est pas bien grave non plus, c'est que de l'eau. Je me fais avoir en repartant, j'ai le Compo sur la seconde moitié de la remorque, j'ai du mal à monter le raidillon pour revenir sur la route, ça patine, je redescends, un peu d'élan et ça grimpe.
Le tunnel n'est qu'à une voie, cette fois j'ai le feu rouge, c'est bien long. Moins inquiet je sais que ça passe. Je musarde pour redescendre dans la vallée, je n'ai rendez-vous que demain à 6h, inutile d'y aller aujourd'hui, je vais me faire jeter. En plus Étienne m'a envoyé un retour, on recharge du pinard pour rentrer, rien ne presse.
J'appelle la mamy aux Terrailles, elle me dit qu'elle est ouverte ce soir, impec c'est le troquet le plus proche de Carrouf.
Le troquet est fermé, je me fais chauffer un café et juste avant 6h je suis chez FM log. Il n'y a pas grand monde, on me donne le quai 27 de suite. Il me manque 2 Europe pour recharger, j'en parle au cariste qui refuse catégoriquement de m'en donner. Punaise ils brassent des centaines de palettes tous les jours, statistiquement ils doivent en casser au moins une dizaine, m'en filer deux ça n'aurait pas été un exploit extraordinaire. Bref. Pas grave je sais où aller en chercher.
Je vais déjeuner et me doucher chez la reine des desserts, quand je suis frais je file à Uzès c'est pas bien loin. Je vais aux transports Transguy dans la zone vers chez Haribo. Je me fais prêter 2 palettes. C'est la petite boîte qui fleure bon le travail à l'ancienne, à la confiance.
Je peux monter à Ruoms. J'aime bien passer par Lussan- St Ambroix, des km dans la garrigue, tu croises personne, pas de radar, faut pas tomber en panne c'est le trou du cul du monde. A 10h je suis à la grosse cave qu'on voit au bord de la route. Rebelote j'ai un quai aussi sec, ça charge. Et vous savez quoi ? Le pinard est sur des palettes rouges, LPR !!! Putain tout ça pour rien ! Si dans le transport on avait les bonnes infos on éviterait des pertes d'énergie. Point positif ça va super vite à charger. Deuxième point positif, ils vendent du vin de palettes éclatées. 12 balles le carton de 6, on choisit ce qu'on veut. Je me fais un mélange, normalement l'Ardèche c'est bien bon, s'il n'est pas terrible il passera dans la cuisine, vu le prix, 2 balles la bouteille il n'y a pas grand risque. Avec mes 3 piles d'Europe je suis quasi complet, je préviens Étienne, en route.
Ce n'est à livrer que le 29 à St Vit, j'ai le temps de rentrer en marche arrière. Encore une bizarrerie, quand Le Teil était fermé on était obligés de passer par Alba-Viviers, maintenant que la déviation du Teil est ouverte l'autre route est interdite aux 26t, c'est quoi l'idée ?
Je me prends un bout de pain à La Coucourde, que j'attaque avec une soupe vers Valence. Je finis la coupure avant Lyon. Jusque là ça a bien roulé, les gens d'hier m'ont obéi. Maps annonce deux minutes de moins par l'A46 que par le vieux périph. Ma foi, allons-y. Laurent m'appelle, il m'attend pour vider, je m'annonce pour 18h. 17h55 je suis à quai chez nous. On vide une semi et on balance mon lot dedans. A 3 tire-pals ça traîne pas. Je n'ai plus qu'à me rentrer. Moi qui croyais travailler demain, mieux que sur le plan l'histoire ! A 20h je pose le camion à Bourogne, joyeuses fêtes à tous. Le ciel vous tienne en joie, c'est le jour ou jamais. Mais surtout, aimons-nous vivants.