FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Février 2015 Partager sur Facebook
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  • Mardi 3 Février 2015
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    Je ne vois pas bien où peut se trouver le client, l'adresse est vague. Quand j'ai fini de déjeuner je demande à la serveuse. « Vous voyez l'hôtel à côté ? C'est le bâtiment gris juste derrière. » Hier soir je pensais me trouver au plus près, je ne croyais pas si bien dire. C'est fermé, j'appelle le numéro sur le bon, le gars rapplique dans les dix minutes. En attendant je débâche, je veux descendre le chariot et c'est le drame... Le Neimann est gelé. Il ne fait que -3°, qu'est ce que ça va être quand il fera froid ? Je fais bouillir une gamelle de flotte, ça s'arrange. Une palette ce sont des cadres métalliques avec du verre au milieu pour faire des baies vitrées j'imagine. Ça doit valoir la peau du cul, je prends mon temps, pas envie de faire un miracle là au milieu.

    La suite est sur la route de St Dizier. Je traverse un bled interdit aux PL, mais autorisé au transit. Dans le pays je tombe sur un couple de vieux qui lèvent les bras au ciel, j'ouvre ma fenêtre : «  c'est interdit, vous n'avez rien à faire là, on prend votre plaque pour appeler les gendarmes ». « Qu'est ce que vous en savez que je n'ai pas le droit d'être là ? Si vous appelez la Gestapo, dites leur que je suis juif et homosexuel ». Vieux cons qui se prennent pour des flics, c'est insupportable.

    Je trouve facilement la concession Deutz, Mac Cormick, Kuhn et je ne sais plus quoi. Il y a quatre gars et une fille. C'est la fille qui attrape un blouson et vient me vider avec un Fen. Vu l'âge de l'engin il a dû franchir la Bérézina, débarquer en Normandie et sauter à Dien Bien Phu. En voyant ma tronche la fille me dit : « c'est les cordonniers les plus mal chaussés ».

    Je préviens que je suis vide. Réponse : rien pour le moment. Je me trouve un parking potable et j'attends. A midi je peux prendre la direction de Besançon. En début d'après-midi tombe le voyage du siècle, un complet pour Pont de Roide ! C'est quand même terrible, j'ai fait presque autant de chiffre en traversant deux départements en chariot embarqué, qu'un retour de Madrid en litière à chat. Pas étonnant qu'on tourne en rond, ça me tue.