| Carnet de bord de Décembre 2025 | Partager sur Facebook |
Ce matin ça ne rigole plus, je démarre à 6h30. Je commence à Mulhouse, évidemment j'esquive le péage en passant par la 83. Mon adresse est proche du Hasenrain, le vieil hôpital, je déteste ce quartier de Mulhouse, c'est super chiant pour y aller. A un moment je me retrouve devant chez Solinest l'importateur des bonbons Ricola, c'est Buffa qui avait le boulot fut un temps. Mais là c'est pas bon, après il y a un passage sous rail à 3m50. Demi-tour au rond-point. Purée entre les ponts, le tram, la circulation dense, je suis crevé en arrivant dans ma rue. Garé à 100m, vu le quartier c'est correct. Le client ouvre le garage, on range une grosse réno, je réclame le chèque, et là il bug. « Ah bon, il y a un chèque ? Pas au courant...patati et patata... » Il rentre chercher le chéquier...ça dure...j'attends dans le froid. Il revient, me dit qu'il ne trouve pas son chéquier. « De toute façon j'ai pas les fonds. » Ce qu'il ne fallait pas me dire. Il retourne chez lui, le manège continue. Je saute sur la palette et je ressors le matériel, et le Moffett. Il reressort, il veut faire un virement instantané. Mais c'est mort la somme dépasse le plafond. Il rentre à nouveau, là je finis quand même par perdre patience, je lui dis quand il revient, ras le bol, je me casse. Il voit que je ne rigole pas, il finit par me donner un chèque, je rerange le matos. Punaise, je serai resté là une heure pile, sans déconner ?
Je redescends de la colline dorée de Mulhouse pour un quartier plus popu à Baldersheim. Je livre une mamy, elle a préparé le chèque. Je lui raconte un peu le sketch précédent, elle me dit que l'autre est de mauvaise foi, c'est écrit partout qu'on doit remettre le chèque au transporteur.
Ensuite je vais à Kingersheim, vieux lotissement, vieux clients, vieux chèque.
Jusque là mon histoire a plutôt bien marché, j'appelle le client de 13h, il veut bien que je monte ce matin. Quand j'ai fait le programme j'avais pas trop fait gaffe mais le bled est dans la vallée mais sur les hauteurs. La route est bien goudronnée, faudra revenir en bécane. Pour l'heure je suis en camion, je monte jusqu'à l'entrée du pays, au dernier lacet il y a un bout de parking et un monument. Je dépends le chariot, et je fais demi-tour. Le plus important est fait. La maison est à un petit km, le bled est vraiment étroit, à flanc de montagne, je pense que j'ai bien fait de rester en bas. Je livre, et rebelote. Pas de chèque, mais cette fois c'est madame qui est partie au taf avec le chéquier dans son sac à main. Keskonfait ? Il appelle sa femme, met le haut-parleur, elle s'excuse. Solution, on se donne rendez-vous à Cernay dans la zone commerciale, moi je passe devant et elle est à côté. A midi et demi je suis derrière le multiplex, je fais un radio-guidage, elle me retrouve. Elle s'excuse à nouveau, pas grave, je vois bien qu'elle est de bonne foi, pas comme l'autre à 8h.
Je mange un bout vite fait au premier parking. Il me reste une réno à Turckheim, pas le temps de faire du tourisme hélas, ce bled est tellement beau. Ensuite j'en ai encore une à Dambach la Ville chez des vignerons à la retraite. La mamy m'ouvre un hangar, fastoche. Une dernière à Barr, là c'est une autre paire de manches. Je me gare au collège, le client vient à ma rencontre, je le suis. Il habite au pied du vignoble, c'est bien loin. Aujourd'hui j'aurai roulé en chariot. De retour au camion je suis gelé, la balade en cabriolet en décembre c'est juste bon pour attraper la mort.
A 19h je suis au centre routier de Strasbourg. Depuis ce matin je n'ai coupé que 20 minutes à midi, j'en ai ras le bol, fallait bien je paye les 3 jours précédents.