| Carnet de bord de Février 2015 | Partager sur Facebook |
A 22h je balance mon sac dans la bagnole, une petite heure plus tard je fais chauffer le Panzer. Ça fait trois ans que je suis chez ATS, j'ai enfin compris comment fonctionne l'alarme. Ce soir ça n'a pas sonné, je suis trop fort. Mon complément a été sanglé, sympa. Je me mets au chaud.
A Chaumont j'en ai déjà marre, je dors un quart d'heure, ça passe. Un café à Troyes pour prendre l'air, cette A5 est particulièrement monotone et déserte la nuit y compris à la station. Ma coupure est faite mais je suis bon dans le timing je m'offre une heure de sommeil au péage des Eprunes au bout de l'autoroute. Je passe Evry avant 6h, nickel. A cette heure ça roule. Le chantier où je vais est les anciennes usines Renault Billancourt, tout le quartier est en cours de réfection, des grues de partout. Il est 7h j'appelle le numéro sur le BL, messagerie. Je me trouve un recoin sur le quai et je m'écroule dans la couchette. Mission accomplie, moi je suis à l'heure. A 8h moins le quart le mec me réveille, purée j'étais loin. Il m'explique, on se retrouve au pied d'une grue. Bien sûr la grue est occupée je dois attendre. Il s'en va et me laisse avec un black. Je me mets en place de l'autre côté du bâtiment, le mec commande le grutier avec un talky. Le grutier ne nous voit pas bien sûr, le mec fait des gestes pour commander la grue : « va plus loin, non, par là, non pas par là, par là » Je lui demande s'il est débile ? J'ai peu dormi je suis irritable. Je lui prends le Motorola des mains, « bonjour, tournez sur votre droite, stop, le chariot plus loin, stop, levez... »Putain c'est quand même pas compliqué ? A 9h je referme mon toit et je file. Le chantier est en sens unique, on ressort dans une ruelle avec des barrières, des bagnoles, juste bon pour casser le camion.
A 10h je suis au Leroy Merlin de Buchelay, Buchelay tout le monde connaît c'est le nom du bled où se trouve le premier péage de l'autoroute de Normandie. J'ai une heure de retard, aucune réaction, la bonne dame me dit qu'on me prendra en suivant. Ça suit pas mal d'ailleurs, je suis le cinquième mais les autres n'ont que des bricoles. La cour est toute petite et mal rangée bien sûr. Il faut faire un demi-tour sur place, j'attends d'avoir vidé, ce qui énerve le cariste mais apporte joie et bonne humeur à mes pneus.
Mon dernier client est Egetra à Goussainville donc je coupe par Poissy, Pontoise, la Croix Verte. Ainsi j'évite le périph et la manif' des autos-écoles. Je vide 5 palettes de pièces autos pour la Turquie, vite fait bien fait.
Je fonce à Crépy en Valois pour recharger, au taquet de l'amplitude. Je n'ai rendez-vous qu'à 16h mais je me dis qu'avec un peu de chance... Mouais, je déchante vite, le parking est blindé à tel point que je reste dans la rue. Le bungalow des gardiens est plein aussi, le mec me dit de revenir à 16h...et encore... ! Purée, fallait que je coupe à 14h dernier délai. J'ai les crocs, je mange un morceau en attendant. A 16h j'entre mais ce n'est pas tout à fait prêt. A 18h je valide la fin de journée sur le trottoir devant chez FM. Plus qu'à serrer les fesses et éviter les péages pendant 28 jours. J'écris ces quelques lignes, j'attrape mon blouson pour aller au resto au bout de la zone, mais j'ai un énorme coup de flemme...telle une baleine morte sur la plage, j'échoue dans ma couchette.