| Carnet de bord de Octobre 2016 | Partager sur Facebook |
Quand j'arrive dans le bled à 8h le jour se lève seulement, la saison où il ne faut pas trop se précipiter arrive. Garé au pied de l'allée des clients, la maison en surplomb sur la colline, une belle maison de maçon portugais, ça se voit au premier coup d’œil, du costaud, traditionnel, du béton, du carrelage, pas de placo, une belle maison de mec qui sait travailler. J'ai bien serpenter sur une petite route pour venir, je demande conseil pour le retour. Il me dit de faire demi-tour, c'est plus prudent. Oui mais où ? C'est bien trop étroit, je continue, la route retombe plus loin sur la départementale. Après deux lacets, un petit pont, un pommier, un chéneau qui dépasse je me retrouve sur la grande route, ouf !
Je saute de l'autre côté de l'Adour à Urt pour passer à Biaudos, j'ai lu que la « petite Charlotte » a rouvert, très bonne nouvelle. J'étais fort marri * de la fermeture de ce troquet, la dame cuisinait super bien. Le nouveau tôlier me semble bien commerçant, à voir.
A 10h je me gare à l'arrache sur un trottoir de Boucau. J'ouvre, je roule 200m dans une impasse, je sonne. La bonne dame m'explique que je ne suis pas au bon endroit, faut livrer à leur autre maison à 1km de là. Merde ! Elle appelle son mari qui vient en scooter. Selon lui il n'y a pas assez de place à l'autre maison, on laisse les margelles ici. Bon, je n'ai pas débâché pour rien. Je referme, il enfourche son scoot' et nous vlà partis. Putain je reconnais le coin, il y a quelques années je m'étais fait une frayeur en traversant le quartier. Là c'est un peu plus facile, deux bites en ferraille et une barrière sont couchés à un carrefour, merci à celui qui a nettoyé le terrain... Je me gare pas loin de l'autre coup. Le client veut me faire monter une ruelle. Bohhh, pas trop chaud... Je vais voir à pied, mon intuition féminine a fonctionné, si j'étais monté je serais mort. J'y vais en deux fois, on range tout dans le garage, ils n'y habitent pas encore. Derrière la maison je vois une piscine vide. Pas la peine d'être expert, je reconnais une Waterair, c'est une grosse Céline avec un escalier balnéo, ça a dû coûté une blinde. Le client me raconte que les anciens proprios ont divorcé, la piscine est restée vide des années, et que de toute façon elle est beaucoup trop grosse, il préfère la casser. Bizarre. Pas grave, ça fait marcher le commerce.
Je me trouve un parking au calme pour midi, et à 13h 30 je suis à Ustaritz. Je vois derrière la maison un champ de plantation, je ne sais pas ce que c'est, du cannabis ? Non du piment. Le client me demande si j'aime, bien sûr. En plus c'est vrai je pensais faire un Axoa ce week-end. Il entre au sous-sol et reviens avec un paquet de piment d'Espelette, cadeau. Quand tu sais qu'il ne faut en mettre qu'une pointe de couteau dans un plat, j'en ai pour dix ans au moins.
Message habituel à Laurence, elle m'a trouvé deux lots à prendre demain dans le 47. Je lui propose d'attendre un peu, si jamais on avait une bricole ici. On fait ça.
A 17h je prends la route du Nord. Bayonne Dax Mont de Marsan. Elle m'envoie les adresses, je charge à Tonneins. Et il y a quoi juste avant Tonneins ? Lubbon, mon poste avancé.
Ce soir en entrée il a fait une friture d’Éperlans, je ne connaissais pas, ce sont de tout petits poissons de 3 ou 4cm, trop bon.
*ça veut dire : triste, déçu, j'utilise de vieilles expressions pour me la péter.