FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Décembre 2016 Partager sur Facebook
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  • sangles du Bratislaboy'
    Météor
  • Lundi 12 Décembre 2016
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    Décollage à 5h15 tel le vrai routier motivé, qui croit en la grandeur de son métier. Vous imaginez ? J'arrive en retard pour livrer mes bobines, l'usine ne fabrique pas de rondelles, les constructeurs ne sont pas livrés, les bagnoles perdent leurs boulons, des centaines de morts sur les routes à cause de moi. C'est trop de responsabilités, à 8h je suis à Pont à Mousson, bien sage. Bon au bruit des machines, le boum boum régulier et lancinant, ils découpent de la tôle, ils ne sont pas en rupture de stock. Aucun risque, je suis le troisième camion en attente avec de la matière. Un mec du 51 entre dans le hall, un Belge de Bratislava est aussi devant moi mais il vide en latéral dehors. C'est chiément long. Arrive encore un allemand de la Sarre puis un autre du 51. Le gars vient me voir, il n'a qu'une bobine au bout de la fosse, un coup de pont suffira, il me demande si je peux le laisser passer ? Oui ok mais l'allemand n'est pas d'accord. En bon sarrois il parle bien français, mais ne veut rien savoir. Honnêtement ça m'arrange un peu quand même, c'est toujours dix minutes - un quart d'heure de gagné. Le Bratislaboy libère la cours, le premier du 51 sort aussi, je me mets en place, à 10h15 je suis enfin vide.

    Direction Strasbourg pour le deuxième client. N4 puis A4, pas de boulangerie à l'horizon, je prends une baguette monstrueusement blanche et industrielle à la Carrouf' avant Strass. A midi 20 je suis à Hoerdt. Je vois sur la porte que le pause est de 13 à 14h, bizarre comme horaire. Je sonne, une dame charmante ouvre une fenêtre, me dit qu'elle en pause pour 20 minutes encore. Pas de problème, ça me va, j'attaque mon bout de pain dégueu. Pas le temps de manger mon yaourt j'entends la lèvre du quai sur mon plancher. Cette femme est gracieuse, souriante c'est tellement rare dans les usines. J'attrape un tire-pal électrique et je me vide les 12 palettes, 6 au sol. J'aime pas bien faire ça, les palettes du dessus tanguent dangereusement. Je n'ai rien foutu par terre, c'est un miracle.

    Laurence m'a donné mon retour depuis vendredi, je vais à Hochfelden, c'est à 20 bornes de là près du grand péage de l'A4. La brasserie est bien facile à trouver, dans le pays. Météor c'est de la bière de ménage, je m'attendais à voir une chiée de camions venus charger pour la grande distrib'. Que nenni, faut dire que c'est pas trop la saison de boire de la bière de soif. Je suis tout seul là dedans. On me donne un quai de suite. Une heure plus tard montre en main, je me casse, chargé, papiers, café bu.

    Je me tâte, chépakoifèr. Faut que j'aille décrocher à Devecey, sachant que je charge aux piscines à 9h30, j'y vais ce soir ou demain matin ? Je roule, selon les heures je me déciderai. Vers Colmar, Pauline met fin à mes tourments existentiels, elle voudrait si je peux que je décroche la semi à Dôle, elle a du monde demain chez ITM, ça arrangerait bien ses affaires. C'est mort pour ce soir, ça passe pas en 10h. Je compte et recompte avec mon cerveau malade, je lui dis oui. Elle me demande un truc, je le fais. Je serais bien ingrat, on ne peut pas dire que je n'ai pas la paix chez ATS... A hauteur de Belfort elle me rappelle : « ça va aller demain ? J'ai compté de mon côté, ça va être juste avec les heures. Je suis inquiète. » Meuh non, je m'en occupe.

    Maintenant que la commune a enfin arrangé les trottoirs j'arrive à me garer devant la maison sans trop empiéter sur la route, boh et pis hein ! On est à la campagne. Les caisseux, z'ont qu'à se serrer. Je ne décroche pas, c'est toujours 5 min de gagnées demain matin.