| Carnet de bord de Juin 2015 | Partager sur Facebook |
Réveil 6h15, un café con leche et un napolitano con chocolate, en route. Pas de douche, ici c'est crade j'en trouverai une plus loin. A cette heure ça roule tranquille, fort même. A hauteur de Saragosse mon téléphone sonne, je n'ai pas les oreillettes, je vois que c'est Micka, je décroche. La conversation ne dure que quelques secondes, il m'explique que ma semi passe à l'atelier la semaine prochaine. Ok. Un Nissan Qashqai me double, bon. Oh les vitres sont fumées ! Oh la lunette arrière s'illumine ! Oh c'est écrit : « guardia civil trafico », oh un girophare bleu ! Oh je suis dans la merde !
On va à la première sortie, je sors mon permis et ma carte bleue. Voilà un billet de 100 fort mal utilisé ! Le flic pinaille avec son petit boîtier, ça a l'air de ne pas marcher. Je lui dis : pas grave, si ça ne marche pas, je m'en vais et c'est tout. Ça ne les a fait rire ni l'un ni l'autre, ils se prennent au sérieux ces petits gars. Alors que s'il y en a un qui doit être grincheux c'est moi. J'ai joué j'ai perdu, voilà, rien de grave.
A Torremocha je fais le plein à l'AS24 et je me pose pour 3 heures. Ici la douche est relativement propre, et gratuite en plus, et ils vendent du pain. Je coupe 3 heures parce que je n'ai qu'une 11 cette semaine et que je ne sais pas où je recharge. Si la remontée est brutale, je serai tranquille avec ça. Hier soir j'ai envoyé un texto à Jesus, je me suis annoncé entre 15 et 16, tout bien.
Finalement ça passe vite 3 heures, douche, repas, ménage, carnet de bord...
A 15h le contournement de Madrid se fait les doigts dans le nez. Je livre dans un quartier tout neuf, le gps est charrette, et Google c'est à peine mieux. La rue est coincée dans une bifurcation d'autoroutes, je passe un coup au-dessus, dessous, je tourne, reviens, je finis par trouver. Je tombe pile-poil sur Jesus qui me fait faire le tour pour que je sois dans le bon sens. Les autres waterairiens roulent en Fiesta, lui en Focus. Je lui fais remarquer qu'il a une caisse de chef et là il me montre son exploit : à l'instant en se garant il vient de taper le trottoir : le pneu et la jante neufs out ! Je le laisse changer sa roue pendant que je vide, ensuite on papote un peu. Mon espagnol est moyen mais ça suffit pour parler de boulot ou de faire des vannes aux flics...
Je remballe mon bazar et j'envoie un message à Laurence. Elle ne répond pas je l'appelle. Elle ne sait pas quoi faire, elle avait bien un truc ici mais vu le prix et en plus ce n'est à vider à Colmar que mardi, nous on n'a pas de semi d'avance. Bref, patati et patata, je remonte, Pontarlier nous a filé un Cases de Pène, comme d'hab'.
Je calcule et recalcule, ça va être hyper fin cette histoire. La contournement de Madrid est un peu plus chargé qu'à l'aller mais ça va encore. J'ai coupé 15 en vidant, oui je sais c'est mal, je recoupe 30 au km 200. Je suis quand même frappé par le peu de camions de l'Est que je voie sur cette route, c'est la nationale qui relie les deux plus grandes villes du pays et franchement j'ai vu en tout et pour tout un Waberer's , un ou deux polonais et c'est tout ! Elles sont où les hordes qu'on voit sur l'A9 en France ? Les files de lithuaniens et de roumains ? Ils restent sur la côte Est, Barcelone Valencia ? Et qu'on ne me dise pas qu'ils sont dans les camions espagnols, ceux que je croisent sont conduits par des pépères en chemisette à carreaux et lunettes de soleil, tous des José Luis Ramon ou Miguel. Je me perds en conjectures, hypothèses et théories fumeuses tant et si bien que le temps passe vite, les patelins défilent Medinaceli Calatayud La Almunia de Doña Godina (j'adore ce nom) et je me retrouve à Saragosse comme qui rigole. Ouais mais qui rigole moins au vu de mon amplitude qui fond comme tachy numérique au soleil. La traversée de Saragosse c'est une 2x50 voies ça ne bouchonne jamais heureusement, je me pose au grand troquet d'Alfajarin avec 15h05 d'amplitude le temps de me garer. Merde ! Il est 21h45 j'ai trouvé de la place c'est déjà pas mal. A la soupe.