| Carnet de bord de Octobre 2016 | Partager sur Facebook |
Je commence dans la banlieue sud de Mont de Marsan, un peu l'équivalent d’Évry ou Brétigny sur Orge vous voyez ? Bon ici il y a un peu plus de canards dans les champs, c'est le seul truc qui change. L'impasse du client est en virage, il habite au 425, je me vois mal reculer 425 mètres sur ce chemin de nuit en plus. Je me gare gentiment dans le bled, j'y vais en une fois il n'a pas de margelles. On vide, le type est super sympa, il m'offre un café. La téloche est allumée sur BFM, ils parlent des flics c'est le sujet du moment. Alors le client me raconte qu'il est flic au commissariat de Mont de Marsan. Je ne vais pas répéter tout ce qu'il m'a raconté mais un mot résume le truc : écœuré. Écœuré de voir des racailles arrêtées et ressortir juste après, écœuré par la politique du chiffre des amendes, écœuré par les primes que touche la hiérarchie pour cette politique du chiffre, écœuré de devoir faire du chiffre sur des gens qui vont au taf. Du coup on reboit un deuxième café. Je fais mon Renaud, moi aussi j'ai embrassé un flic. Sauf que moi je ne fais pas chier tout le monde avec une chanson de merde.
Retour au camion j'ai un appel en absence de Bourdieu le monteur d'Oloron, ça l'arrangerait que je vienne plus tôt. Mon pauvre, c'est ma dernière ce soir.
Je coupe au travers pour me retrouver à Tartas. Clients sympas, rien à signaler.
A 13h je suis à Tarnos, pas loin des grands parcs à voitures. Le quartier me semble bien étroit, je ne m'aventure pas pour juste une rénovation. Posé avec ma poubelle devant les poubelles, oh non, c'est pas sympa pour mon petit camion... je finis les 200m en chariot. Personne à la maison, j'appelle le client, il sort du taf, il arrive dans les 5 min. Un Nescafé, un chèque, je refuse une gnôle spécialité du Portugal parait-il, je file.
Autoroute jusqu'à Pau, j'y suis à 3h. La maison est bien placée dans un petit lotissement au calme pas loin du garage DAF et donc de l'AS24. C'est bien d'être proche du garage DAF non ? C'est utile. La cliente est là avec son père. Quand je démonte les colis pour contrôler je le vois essayer de récupérer le scotch armé. Il veut réparer je ne sais quoi avec ça, je lui offre un rouleau neuf, j'en ai plusieurs dans le coffre. L'ancien est tout content, j'en redemanderai un à Fabrice vendredi et basta.
Je me tape les dix mille ronds-points de la rocade paloise, à quasi 17h je suis à Nay. Philippe m'a dit que le client est vers un petit supermarché. Je cherche, je ne vois pas, je me paume. Je suis perdu, un peu comme le Stade toulousain sans Guy Novès, vous voyez ? Je l'appelle, pas Novès hélas, le monteur, et je vois arriver son pick-up. Il me dit que c'est sec, que je peux tourner dans le champ. T'es fou toi ? Avec nos camions d'autoroute c'est hors de question. « Nan mais j'ai ma pelle de 8t, au pire je te sors. » Non merci, je préfère rouler en Moffett. Le commercial du coin, Jacques, se pointe. Je lui explique que j'ai failli mourir d'angoisse il y a 15 jours avec sa piscine à Bosdarros. Je lui raconte l'histoire du village bouché à cause de l'enterrement. Pas surpris, il savait que ça allait être fin même sans enterrement. Ça fait plaisir de travailler avec des bons gars comme ça.
Comme d'hab' Laurence m'a envoyé mon retour, de la pâte à papier pour Mandeure 25. Pas de numéro de commande sur le message, pas glop. Je lui demande, elle ne trouve rien sur le fax d'affrètement. Elle me trouve un vague numéro. Il est trop tard j'y vais comme ça.
A 19h30 je suis à la cellulose de St Gaudens, je me présente sait-on jamais, et bim, mon numéro n'est pas bon. Domani matino, mañana por la mañana. Merde ! Je demande au gardien s'il connaît un resto, il m'envoie à 6 ou 700m de là. J'ai du boulot quand même on a les programmes pour dans deux semaines.