FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Janvier 2015 Partager sur Facebook
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  • Bonne douche pour fêter la reprise
  • Lundi 5 Janvier 2015
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    Comme toujours les congés sont passés à vitesse grand V. Il semblerait que le boulot ne soit pas violent, je prépare mes affaires quand même. J'ai une course à faire en ville, en revenant j'appelle Pauline à 10h comme prévu. Je peux démarrer elle a du taf. A 11h je suis au dépôt, je fais les pleins et je charge quelques palettes à quai. A midi je suis au lavage à Valentin, le mec est encore là. Tant qu'il y a du monde il reste. J'ai devant moi un frigo qu'il lave intérieur extérieur, ça me laisse le temps de manger un bout.

    En début d'après m' je suis à St Vit 2. Il y a un peu de monde, je n'ai normalement rendez-vous qu'à 16h. La fille me demande mon 06... Dans la demi-heure on m'appelle. Vu le peu que j'ai a vidé, ça file. Je remonte chez Tillet pour charger des bobines. Bascule, attente, il y a un camion devant moi plus un dans le sas. Quand c'est presque mon tour, un client se réveille, il leur faut une bobine...en fosse ! Je file au dépôt changer de remorque. Quand je reviens bien sûr, c'est l'heure de la pause. J'ouvre le bazar, quand le pontier revient on charge. En quart d'heure c'est fait. Fin de cette malheureuse journée, le seul point positif c'est que j'ai une coupure de 11h valide.

     

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  • Urt. ? Pour urticaire ?
  • Mardi 6 Janvier 2015
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    A 8h je suis à Pont de Roide chez mes deux clients habituels, il n'y a que la rue a traverser. Le deuxième est mon pleurnichard préféré. Ils n'ont pas assez de boulot, à chaque fois que je viens il me bassine avec sa rengaine. Je l'écoute mais je lui ai déjà dit que je ne suis pas le commercial de la société et encore moins le patron. S'ils n'ont pas assez de taf je n'y suis pour rien. De là je vais à Etupes pour poser le reste. Il y a du peuple à la réception matière, un hongrois, un ch'ti, un mosellan. Pas d'affolement, à raison d'un ou deux coups de pont par camion ça file. Moi j'ai une grosse bobine dans la fosse et une petite sur palette. Pas de souci pour la première mais pour la seconde , le Fen est en panne. Ah ? Et on fait quoi ? Je propose au gars de vider comme à certains endroits. On passe une chaîne dans la bobine et on la vide au pont... Ah bé non ! Faut vider au Fenwick. Oui mais le Fen est en rade. On fait quoi ? Faut trouver un autre Fen, qu'il dit. La bobine n'est pas énorme, je chope le premier pèlerin qui passe avec un chariot et l'affaire est réglée. Retour Besançon.

    Sur les coups de midi je suis en place pour charger. C'est fermé je poireaute. A 13h30 un coup de fourches et j'ai une grosse bobine contre le tablier. De là je vais chez Jeantet pour charger deux lots. Le premier est à quai, le deuxième est dans une navette...faut d'abord vider la navette. La première palette est pour moi, nickel. Je me dis que ça va aller vite. Ah non ! La semi en débord est chargée au fur et à mesure de la production, pas selon les destinations. Mes quatre palettes sont éparpillées, quand on a du bol ! Je termine mon chargement dans le Jura, quatre fardeaux en vitesse.

    Il est 16h, reste plus qu'à rouler. Et rouler au mieux. J'ai deux grandes surfaces à faire avant 11h demain matin, va falloir combiner.

    A hauteur d'Auxerre j'ai 4h15 de volant, j'ai coupé 15 au dernier chargement, faudrait que je coupe 30. Il est 19h30, je préfère rester là, c'est toujours une demi-heure de grattée. Le Sainte Nitasse me tend les bras, ou l'assiette comme on veut.

     

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  • Depuis la crise de 2008 le nombre de milliardaires a explosé dans le monde...
  • Mercredi 7 Janvier 2015
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    Réveil 4h30, j'attends gentiment d'avoir 9h01 et en route. Inutile de surveiller Sytadin, à cette heure-là c'est calme. J'ai le bardage à poser à Brie Comte Robert et les deux magasins à Sarcelles et Ermont dans le 95. Je change d'avis 10 fois, tant pis je ne prends pas le risque je vais chez les casses-couilles de la grande distrib' en premier. Le binz commence dans les cuvettes de l'A6 alors qu'il n'est que 6h et demi. Plus le temps passe plus la carte des bouchons rougit... A force de pédaler j'arrive à Sarcelles juste avant 8h. Ça a l'air tout neuf, deux quais, au poil. Je me repaye les cinquante mille feux et ralentisseurs dans l'autre sens pour aller à Ermont. Personne devant moi au Cora. J'entre de suite. J'ai tellement pinaillé que j'ai 4h de volant. Je prends tout mon temps pour ranger les Europe, ça me fait ma demi-heure. Ensuite je monte à Creil pour poser la bobine. J'arrive à l'usine à 11h et demi. A cause du bardage qui prend la moitié de la largeur on ne peut pas vider au Fen, je vire la bête avec un tire-pal qui n'en peut mais... Je fonce à la douche, ici c'est nickel propre. Eh oui ce matin j'ai démarré sans café-douche, oui c'est dingue.

    Quand je pue un peu moins je remets en route direction la Brie. Pour les vieux comme moi Brie Comte Robert c'est le nom d'une parodie de la série américaine Dallas dans le Collaro-show, avec Claire Nadeau qui faisait Sue Ellen la pochtrone. A 13h30 je me pointe chez un négociant de ferraille. Un écriteau sur le grillage : réception 7h30-11h30. Oups ! Le portail est ouvert, j'entre. Dans ces cas-là faut forcer le destin. Je me mets en place et je vais voir... Le cariste me dit : « c'est pas vous qui avez appelé hier pour savoir à quelle heure on commence ? » Oui c'est bien moi. Je noie le poisson comme je peux... Verdict : bon on vide hein!, mais c'est la dernière fois hein!, parce que vous savez hein ! Patati et patata...

    Il est 14h je suis vide, c'est l'essentiel. Je devais monter recharger à Crepy mais un lot qu'on a mis à l'affiche n'est pas parti. Du coup c'est un collègue qui s'y colle et c'est moi qui récupère son Kuehne. Un vrai jeu de chaises musicales, c'est ça l'exploitation ma brave dame. Au final à changer d'avis ce matin j'ai bien fait puisque je recharge plus au sud...le bol.

    Pour 16h je me présente à Orléans. On me donne un quai de suite, je suis plein d'espoir... Je ne ressors qu'à 18h... J'échoue à bout d'amplitude à Courtenay, j'espérais mieux.

    Je n'ai pas parlé du drame d'aujourd'hui. Tout a été dit par des gens plus brillants que moi. Plus brillants, plus intelligents et plus polis. Non moi je dis juste : je t'emmerde. Oui toi qui crois en dieu je t'emmerde. Tu peux croire à toutes les âneries que tu veux, mais garde tes idées pour toi. Ne viens pas nous faire chier avec tes conneries sur la place publique. C'est insupportable.

     

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  • ce qu'il ne faut pas faire pour ne pas casser les feux !
    c'est ici, c'est écrit dessus
  • Jeudi 8 Janvier 2015
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    Bon je suis bien calé sur 4h30, rebelote. Premier arrêt chez le portugais à Avallon pour déjeuner et me doucher. J'aime bien déjeuner ici, il te sert dans un grand bol, pain grillé à volonté sur une table, le top. A 9h pétantes, un peu comme si j'avais su compter les heures, vous voyez ? Je suis à Besac'. Un Herbrich est en train de manœuvrer, je patiente. Quand il a fini je me mets à sa place. Je vais pour ouvrir mes portes, le plomb a disparu. Purée c'est c'te embrouille ? Pendant que j'attendais que l'autre manœuvre, le vigile est passé et m'a retiré le plomb...frayeur. Ensuite je descends au second Carrouf'. Moins con que la dernière fois où j'ai cassé le cabochon de mon feu arrière contre leur quai pourri, là je replie le pare-choc.

    Une fois vide je monte au dépôt, je fais le plein et je vide une pile de palettes Europe qui me reste depuis je ne sais plus quand. Ah si je sais, ce sont celles qui me restent depuis Sarcelles et Ermont. Avec mon cerveau de poule, en forçant un peu j'arrive à me souvenir quand même. Pauline m'envoie chez Casino pour rendez-vous 13h30. J'y suis avec une heure d'avance, j'ai le temps de manger un bout. A 1h je vais me faire enregistrer, faut attendre un peu dit au gardien le mec au bout du fil. Normal. Je bois un café avec un collègue en attendant. On fait enter le collègue. Un autre arrive, il entre, puis un autre, idem. Et moi ? J'ai vendu du beurre aux allemands ? J'ai couché avec un officier de la Wehrmacht ? Vu que je vais rentrer samedi, je cogitais pour caser ma seconde coupure de 11h de la semaine... Je ne réfléchis plus, voilà 3 h que je glande là, merci Casino. Comme s'ils l'avaient senti, au bout de 3h02 de coupure le garde chiourme sort avec mon papelard. Je peux entrer. Bien sûr j'ai le liquide et l'épicerie. Et toujours ces putains de demi-palettes Chep de boissons, des demis 100x120 en fait . Si tu n'en as pas deux ou mieux quatre, ça décale tout le chargement en laissant des trous. Au premier coup de freins un peu sec... A 17h je peux enfin prendre la route. Je n'ai pas préciser mais la base Casino Besançon ravitaille la région parisienne, donc je charge pour...la RP, bravo.

    J'ai de l'amplitude jusqu'à 19h30, à 19h je suis à Chaumont...pfouu. A quoi bon aller couper sur l'autoroute pour finir la demi-heure qu'il me reste au risque de me faire dépouiller ? Quoi qu'il en soit je rentre samedi je ne suis plus à une demi-heure, coupure au Truckerland et ça ira bien comme ça.

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  • chaque carrefour, chaque rond-point...
    oups, à Reims
  • Vendredi 9 Janvier 2015
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     J'hésite à parler des événements d'aujourd'hui. Je me prends pour qui ? C'est tellement grave, tais toi Pierre, raconte nous ta journée de routier de base et ferme ta gueule.

    A 4h30 je décolle, le bistro est fermé. Je m'arrête déjeuner et me doucher vers Martine. Non pas la, ma, Martine de chez Waterair, non la Martine serveuse du matin à Sourdun. Un gros quart d'heure et c'est fait. A partir de la bifurcation avec la N4, la D231 est interdite de 5 à 9h. On nous fait aller tourner par la Francilienne, comme si le matin il n'y avait pas assez de circulation, alors que la 231 passe dans le bois sans traverser le moindre bled. Allez chier, je passe. Je commence à Vaujours, patelin connu de tous les routiers pour son usine de placo-plâtre, qualifiée par tous au top niveau de:la boîte de merde. M'en fous je vais chez Casino. Du moins j'essaie. La Francilienne est bien bouchée, et pour aller à Vaujours il n'y a pas vraiment d'alternative. J'y suis sur les coups de 9h. Un frigo se met en place, merde. Il vide et recharge des emballages, le mec me semble assez peu doué malgré son âge avancé... Je suis au second magasin vers 11h. Je sonne, personne. Je me décide à faire le tour pour aller pleurnicher à la caisse centrale, comme un p'tiot qui a perdu sa manman... La dame me console avec un bisou sur la joue, euh non elle s'en fout la dame ! Je finis par trouver un lascar qui m'ouvre le rideau de fer, mais pas assez pour sortir les palettes de PQ gerbées. Je m'énerve tout seul quand arrive un black sympa qui me réconcilie avec Casino.

    J'ai mon retour depuis hier, je file à Rantigny. Rantigny, patelin connu de tous les routiers pour son usine de placo-plâtre...oui, boîte de merde. Sauf que moi je ne vais pas chez Lafarge mais dans une petite boutique pour une ramasse. Il est 13h pétantes, on me fait mettre à quai de suite, dans le quart d'heure je suis reparti. Direction Crépy en Valois. Crépy, patelin connu de tous les rout.... non là pas d'usine de placo ! J'avais rendez-vous à 13h, je me pointe à 14h15 mais j'ai une bonne excuse. Dans tout le nord de la région parisienne, chaque rond-point est blindé de flics, CRS, mobiles,bac, motards...j'en ai jamais vu autant. Donc bien sûr les gens se chient dessus et ça n'avance pas.

    Malgré le retard on me donne un quai de suite. Je croque dans un bout de pain parce que depuis ce matin ça commence à faire faim. 15H15, venga. Roule Pierrot. Je termine mes heures pile-poil chez Serge à Perthes. C'est exactement ce que j'avais prévu.Trop bien.

    Un dernier mot sur la connerie ambiante. Je reprends une phrase de l'excellente Sophia Aram : « Pourquoi si votre dieu est aussi puissant que vous nous le dites, ne peut-il pas se défendre tout seul ? »

     

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  • Gray 70
  • Samedi 10 Janvier 2015
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    Ici ils sont courageux, ça ouvre à 4h. Café-croissant et en route. A cette heure il n' y a pas un chat sur la route, je file bon train. Enfin bon train, à 80...9 kilos c'est interdit sur la nationale. Je suis très scrupuleux sur la vitesse et le code de la route. Et pis t'es payé à l'heure, et pis les patrons, et pis en cas d'accident, et pis.... TA GUEULE ! Laisse moi rouler comme j'ai toujours fait.

    A 8h je suis au dépôt, le quai 1 est libre. Christophe m'attaque de suite, en une demi-heure je suis vide. Je ne recharge rien la semaine prochaine c'est le retour des piscines. On boit un café et je vais faire les pleins histoire de ne pas passer par là lundi. Lundi ça va être un peu tendu mon histoire. Le patron arrive avec une galette, il paye sa tournée. Bon c'est pas le tout l'ambiance détendue mais moi je ne suis pas d'ici.

    A 10h je décroche au bled. Aujourd'hui j'éviterai la formule de Philippe Meyer : le ciel vous tienne en joie. Le ciel ne mérite que notre mépris.

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  • Corbelin 38
  • Lundi 12 Janvier 2015
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    Je démarre un quart d 'heure trop tôt, j'anticipe le bouchon à Sévenans. Il est quand même 7h moins le quart ! Sauf que ce matin ça ne coince pas. Ils sont où les gens ? Pas revenus des manifs' ? Je suis du coup largement à l'heure chez Waterair. J'ai 10 clients à ranger dans ma petite remorque, ça rentre juste. Je prends soin de ne pas couper 45 minutes pour grappiller un peu de temps. Récépissés tamponnés, papiers, à 9h30 je file.

    Je commence par une rénovation à Bourg sud. Pour aller plus vite j'emprunte la brouette du client, ça le fait rire. Moi ça m'évite de descendre le chariot pour trois pauvres bricoles. Sa femme me demande si je prends la carte bleue ? Gnin ? Pour le contre-remboursement. Je dois reconnaître que c'est la première fois ! La carte bleue ! Pis quoi encore ?

    Je fais au plus vite, la livraison suivante est vers Les Abrets. Bourg, Morestel, facile. Je roule au pas dans le bled, les plaques de noms de rues sont invisibles côté droit en camion puisqu'il faut dépasser la plaque en question et se pencher par la fenêtre côté passager pour lire. A la trois ou quatrième rue je m'arrête et un type vient me parler : qu'est ce qu'il me veut celui-là ? Encore un anti camion qui va me dire que je n'ai rien à faire là. « Bonjour c'est chez moi que vous venez. » Trop bien. Sa maison est devant un bosquet, la route fait un triangle large, je peux me retourner et me garer sans soucis. Fastoche.

    La livraison suivante est à Revel dans le 31. Oui oui dans le 31 ! J'ai mis 10-12h pour respecter l'impératif. Il faut donc que je roule au plus loin pour ne pas devoir recouper demain matin. Je finis mes heures ric-rac au Mistral, le gps me dit 4h10 de conduite pour Revel. J'ai un peu de marge.

     

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  • Mardi 13 Janvier 2015
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    Café-douche, quand je reviens au comptoir il y a un gros con qui parle fort et qui en regardant les infos déclare que tout ça c'est la faute « à cette pute de Taubira. Et en plus c'est une petite fille de bagnard. » Il est 5h et demi, faut déjà que je monte au Front avec mon lance-flammes. Les bourriques du genre c'est assez facile de les remettre en place. Je lui demande en quoi, si c'est vrai, elle est responsable des agissements de son grand-père ? C'est comme si on tenait ton amie Marine responsable des saloperies de son père... Mon gros reste silencieux, je me casse . Putain moi qu'étais peinard et de bonne humeur.

    J'attaque le contournement de Montpellier à 8h moins le quart, pas franchement la bonne heure... A part un très léger coup de freins à cause du mec qui enlève les cocottes de chantier avec sa camionnette de l'autoroute, ça roule nickel. La journée est tendue, je garde l'autoroute jusqu'à Castelnaudary. J'ai 4h de volant quand je me gare devant chez les anciens à Revel. Vu qu'il faut que je coupe trois quarts d'heure, je donne un coup de mains au pépère pour ranger les margelles. Je lui donne une astuce, pour dépoter la palette au lieu de poser les margelles au sol et de déplacer la palette vide, je lui donne une autre palette vide, ça économise une manipulation. Je suis là pour l'aider parce que je suis bien brave, sauf qu'il me regarde faire...Pas grave, ça me fait bouger. Sa femme m'offre un café pendant qu'elle me fait le chèque et je m'en vais direction Toulouse.

    J'avale un bout de pain en quatrième vitesse, cet ap' faut pas que je merde, c'est hyper tendu mon histoire. A 13h pétante je trouve la rue des tourterelles. Je vide, ils ont le grand escalier Pacio. Je demande au gars de m'aider, normal. Quand on a fini le client me dit : bon ben, plus qu'à me mettre au boulot. Je lui dis : bah faut vous faire aider par des copains de la famille ou des voisins. Il me répond : oh non, je préfère faire tout seul, quand je bricole je suis chiant. Et là je croise le regard de sa femme qui a un petit rictus qui lui tord la bouche... ok, moi je vais vous laisser régler vos affaires de couple.

    De là je fonce à Nogaro pas loin de la cave coopérative, vers les vergers de l'Adour. On voit les bâtiments depuis la grand route. Je vais voir si je peux squatter chez eux le temps de livrer, pas de soucis. Une dernière pour aujourd'hui au fin fond du département pas bien loin de Tarbes. J'y arrive juste avant la nuit. Je ne trouve pas la maison, j'appelle le client qui me fait un radio-guidage. Le chemin est trop étroit je reste sur la départementale. Je vais poser un triangle et une lampe clignotante ADR, tout bien. Encore un client qui tient absolument à ce que je me gare devant chez lui. J'ai beau lui expliquer que je vide en latéral, que j'ai besoin de place, rien n'y fait. Purée c'est lourd. Je finis à la nuit noire. J'ai 9h05 de volant, j'espérais remonter un bon bout c'est mort. Puisque le relais 124 est fermé, je finis mes heures à St Jean Poutge , très bonne adresse. Cassoulet maison, une tuerie.

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  • Vogüé 07
  • Mercredi 14 Janvier 2015
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    Le début de matinée est moins pénible qu'hier. Le patron du bistro dit des conneries mais pas plus qu'un patron de bistro ordinaire. J'attaque le contournement de Toulouse à 8h moins le quart, c'est pas trop la bonne heure... Mais finalement ça roule bien, à peine un coup de freins par ci par là. Montpellier en milieu de matinée ça le fait, nickel.

    A 13h30 je suis à Joyeuse dans le Sud Ardèche. C'est joli, faut juste éviter d'y aller en semi. La route est de plus en plus étroite. J'appelle mon client. Si je m 'arrête là, je bouche toute la route. Je trouve un pauvre coin pour me garer et éventuellement faire demi-tour. Le GPS m'annonce 3km jusqu'au lieu-dit alors que le commercial a écrit 1,5km sur l'enveloppe. J'appelle le client qui vient à ma rencontre. J'utilise la procédure que j'appelle ardéchoise. Toute la piscine en un seul voyage. Les margelles, le kit en bout de fourches et l'escalier scotché dessus. Le type est bien sympa, ça efface la galère. J'ai bien fait de ne pas aller plus loin, c'était impossible. De retour au camion, je vois que ça presque deux heures que je suis là. J'avais mis 16-18h à Annonay, ça va être chaud ! Le GPS me donne 17h50, je préviens le client.

    Je me présente pile poil comme prévu. Je me retourne pendant qu'il fait encore jour. Client pas chiant, rien à dire.

    Je descends sur la 7, fin de journée à la Tour d'Albon. Je tombe par hasard à table avec un mec sympa, on discute et il me demande : « tu n'es pas Pierre ? » Il se présente, Bertrand Gourgot sur FB et Bébert sur le forum. C'est pas la classe ?! Agréable moment entre FDR.

     

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  • A Annecy le Vieux
    Ahhh du beau boulot !!!
  • Jeudi 15 Janvier 2015
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    J'entends du bruit sur le parking, je regarde l'heure...7h15 ! Mince j'ai bien réglé l'heure hier soir sur le téléphone mais sans valider. Je fonce au café, je cours sous la douche... Premier arrêt à l'AS24 à Mions, je suis à la bourre et en plus faut mettre du gasoil ! Avant Chambéry les panneaux lumineux annoncent 3km de bouchon, c'est bien ma veine. Finalement je n'ai rien vu, tant mieux. A 10h45 je suis à Annecy le Vieux, ça va j'ai rattrapé ma connerie. Belle femme, cavalière, sympa, gracieuse, tout bien. Pour 13h je suis à Alby sur Chéran chez un routier, il doit faire les nuits vu sa figure quand je sonne à la porte. Il retourne se coucher quand on a fini. Un gars s'arrête quand je veux repartir, il me déconseille d'aller plus loin...non non je me retourne ici. C'est vraiment petit, je m'y reprends à plusieurs reprises, je mors sur l'accotement avec la roue avant gauche... et l'accotement mou s'effondre... Putain c'est ma dernière livraison de piscine avec ce tracteur, il ne m'est rien arrivé en trois ans et le dernier jour je casse la moustache sous le pare-choc, j'y crois pas !

    Comme d'hab' j'ai mon retour depuis hier, je vais du côté d'Annemasse. Je dois charger des fardeaux de ferraille pour Peugeot, nickel. Le gars me fait mettre en place, j'ouvre les portes, le toit. Le mec dit à son chef : «  t'as vu Patrick ? Le camion n'est pas vide, on ne peut pas charger. » Ouh la du calme, ce sont mes cadres métalliques, je les démonte et je les mets contre le tablier. J'aime bien ce genre de gars, tu te dis que si tu as une emmerde au chargement, faut pas compter sur lui pour trouver une solution.

    Il arrive avec le pont roulant, et le pont s'arrête à 3 ou 4m de mon chargement. Gnin ? Il recommence, plusieurs fois, à chaque fois le pont s'arrête encore moins loin... Il va chercher les gars de la maintenance... Au bout d'un moment j'ai le verdict : c'est mort. Faut tout changer, il y a deux jours de boulot. Ah ? Les gars n'ont pas l'air plus inquiet que ça. Quand je leur demande comment ils vont faire pour expédier....pfouu, pas de réponse. Une usine comme ça sans pont roulant...ben ilsne bossent plus ! Eux ça ne les inquiète pas, alors moi !!! J'appelle chez nous, dans le quart d'heure j'ai ma réponse ; le transporteur qui nous affrète annule le voyage. Par sécurité je fais signer un récépissé et je vais attendre la suite. Il est 16h passé, faut pas rêver. Erreur, au bout d'un moment j'ai ordre de descendre à St Vulbas. Trop bien, je vais couper à Pont d'Ain, nickel.

     

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  • Vendredi 16 Janvier 2015
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    C'est la patronne qui fait l'ouverture, elle garde le moral ou plutôt elle ne montre pas le contraire. Son mari est bien malade, pas facile quand on tient une grosse affaire comme ça.

    A 7h et demi je suis chez Mapei à St Vulbas dans la grande zone de la plaine de l'Ain. Mapei ? C'est pas une équipe cycliste ça ? Je m'attendais donc à charger 25t d'EPO et d'amphétamines, mais non grosse déception, je charge de la colle à carrelage, du ragréage... Encore que, ces enragés pourraient bien se balancer de la colle à carrelage en poudre dans les veines si on leur disait que ça fait aller plus vite. A 9h je prends la direction de Besançon à l'insu de mon plein gré. Premier arrêt à Villemotier, je ne veux que du pain mais je vois sur le comptoir un « suisse » qui m'implore pour que je le mange. Moi pour faire plaisir...un café par là-dessus et zou !

    Sur les conseils de mon ami Gérald bisontin de naissance je trouve Doras le marchand de matériaux du premier coup, et dans le bon sens pour entrer dans le portail. Il est midi et demi je mange un bout en attendant. A l'ouverture je vais au bureau. Réponse du gars : pas de réception le vendredi après-midi. Je lui dis que je sais, j'ai rendez-vous lundi 8h. Je me lance dans un numéro de Caliméro, à l'actors studio j 'ai fait pleuré De Niro....Vous comprenez c'est ma semi de piscines, faut qu'elle soit vide lundi....patati et patata. En vrai la semaine prochaine il n'y a pas de piscines mais il n'est pas sensé le savoir. Bon d'accord on vide. Yesss. J'ouvre un côté, j'attaque l'autre j'entends : boum, merde ! Le cariste a benné la première palette. Je lui aide à la refaire, déjà ils me vident faut pas déconner. Coup de bol pour lui il n'y a que quatre sacs crevés. J'ai du mortier plein la jante et l'aile, m'enfin vu l'état de mon camion...

    Quand c'est vide je monte aux bobines. Il n'y a qu'un traco ATS dedans, il a presque fini en plus. Une fois chargé je passe au dépôt, je pose mes cadres, je fais le plein. A 18h30 je décroche au bled, bon weekend à tous.

     

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  • on transvase avec Marc
  • Lundi 19 Janvier 2015
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    Samedi en début d'après midi Marc m'appelle, il est en larmes, son collègue, notre collègue Hervé est mort. Vendredi soir en rentrant du boulot il a fait une crise cardiaque. La petite quarantaine, une force de la nature, pas un gramme de surpoids... Je suis consterné. Le soir c'est son patron Bruno qui m'appelle, il voudrait que je reprenne la tournée de piscines. J'appelle mon patron , qui se demande ce que je lui veux à cette heure-là. J'ai son accord, je me débrouille. Récupérer du boulot dans ces conditions c'est moyen, je me dis que c'est juste pour dépanner Bruno.

    Ce matin je me fais mes trois clients habituels à Pont de Roide, une bobine chez l'un, deux ou trois chez les autres, puis une dernière à Altkirch. La tournée de piscines commençait à 16h dans la Creuse, je n'y serai pas bien sûr. J'appelle Martine parce que je n'ai pas les éléments, elle est en larmes aussi.

    A 11h je retrouve Marc à leur dépôt pour transvaser les piscines dans ma semi. D'habitude on est bien content de se voir, là le cœur n'y est pas ! On fait le boulot et voilà. Dieu ! Que ça me fait chier de faire des piscines dans ces circonstances ! Martine me rappelle, elle a réussi à avoir le client, le rendez-vous est décalé à demain matin 7h. Ça me laisse un peu de marge mais pas de trop. D'autant que je n'ai plus de batteries, elles ne tiennent plus la charge. Chaque démarrage du moteur est un miracle. C'est bien chiant comme problème, m'enfin ce n'est pas le plus grave aujourd'hui.

    A 13h30 je suis au dépôt, je démonte les batteries d'un MAN vendu pour les mettre sur le mien, j'en profite pour échanger la moustache que j'ai cassée la semaine dernière. Gérald passe par là pour faire le plein de son Merco tout neuf. Je devais changer dans la semaine, on verra ça vendredi. On boit un café et je file. Je suis bien contrarié, je ne me caillerai pas mais mes problèmes de batteries et donc de Webasto dans la nuit ne sont rien à côté d' Hervé. Vie de merde.

    En 4h je suis à Montluçon, je me pose au péage pour 45 minutes. Une heure plus tard je suis à St Vaury. Je me retrouve à table avec une jeune femme qui doit avoir 25 ans, en gros l'âge d'être ma fille donc bien sûr aucune histoire de séduction. Elle est jolie, toute menue, parle très bien, pas le profil camionneur quoi, un bonheur !

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  • Mardi 20 Janvier 2015
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    Café, pain-beurre, douche, Jean-Claude le serveur raconte comme tous les matins qu'il a été serveur en brasserie qu'il a gagné du pognon et patati et patata...Il radote.

    A 7h pétante je suis à La Souterraine. Je ne trouve pas le lieu-dit, merde. J'appelle l'anglais, on se donne rendez-vous devant un cimetière, facile. Il est paysan, je le suis jusqu'à la ferme avec sa Land Rover, un vrai quoi ! J'ai bien fait d'appeler, sans lui je n'étais pas prêt de trouver ! Il fait nuit, il met en route un tracteur, sur ces machins modernes ils ont des feux en veux-tu en voilà, on se croirait en plein jour sous le hangar. Il m'offre un café, je prends mon chèque et je me taille.

    Pas le temps de m'amuser, je fonce à Angoulême pour une rénovation. J'appelle la cliente pour lui expliquer en gros pourquoi je suis en retard, elle comprend. Si elle n'avait pas compris que j'ai repris une tournée à l'arrache, tant pis pour elle.

    Sur les coups de 11h c'est Ludo le commercial du nord Gironde qui m'appelle : t'es où ? Angoulême ? Merde ! Je réexplique le pourquoi du comment. Le créneau horaire était 11-13h, je me présente à une heure moins le quart, ric-rac. Encore une rénovation, je dépose les colis sous une véranda, comment dire ? ….un bordel innommable ! Le gars veut me payer un verre, certainement pour avoir l'excuse de m'accompagner, je décline, j'ai le prétexte que je suis mal garé entre deux virages.

    Je mange un morceau sur le pouce et en début d'après-midi je suis du côté de Royan. J'ai enfin rattrapé le temps. Le client est un retraité, il fait poser la piscine. Le monteur est là, je ne le connais pas, il est bien sympa, je pose les palettes comme ça l'arrange, tout bien. Je peux enfin souffler. Après avoir reculé sur 5 ou 600m la route étant en cul de sac, mais ça c'est rien.

    Je n'ai plus qu'à rouler, je termine la journée au Bon Accueil à Niort. Bonne adresse comme son nom l'indique...

     

     

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  • regardez le fanion !
    c'est con on ne voit pas bien la profondeur des ornières...
  • Mercredi 21 Janvier 2015
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    C'est bien d'avoir de bonnes batteries, ça démarre au quart de tour même après 13h de coupure. Un peu après 8h je suis dans un lotissement de Vendée. J'aime bien la Vendée, c'est joli du côté des Sables, là c'est la Vendée moche au nord de Niort. En plus il fait un froid de canard, du vent... La cliente est un peu stressée elle veut que je range au max dans le garage. Elle m'a l'air tourmentée, au bord des larmes. A cause de la piscine ? En discutant elle me raconte qu'elle va aujourd'hui faire euthanasier son chien. Je n'aime pas trop les chiens, ce n'est peut-être pas le moment d'en parler.

    Je monte par La Châtaigneraie, Cerizay pour me retrouver à Cholet. La maison est dans le quartier du golf, là visiblement on est chez les prout-prout-ma chère. J'arrive presque en même temps que le monteur. Bien content de le voir, il est bien sympa. Il me demande si je peux apporter les tôles au plus près. On va voir à pied, il a neigé, le sol me semble gelé, ça va le faire... A l'allé , nickel, je pense même à apporter l'escalier aussi. A peine le temps de me dire ça, que je m'enlise...le fond du chariot posé ! Putain, là je suis mal. J'ai beau pelleter, dégager la boue, comme le dessous est posé les roues tournent dans le vide. Je ne vois pas de solution. On prend la bagnole de François et on va chercher un tracteur ou quelque chose, mais dans ce quartier c'est pas gagné. On trouve une ferme à 3km de là. Le paysan est bien cool, il nous suit avec un Maniscopic. Son chariot est vraiment gros, on doit couper des branches, il doit manœuvrer délicatement. Heureusement j'ai mes deux petits câbles, je les mets bout à bout en me servant de l'anneau de remorquage du MAN comme manille. Il déplie le mât à fond pour ne pas trop entrer dans le mou et il me sort... Putain, le bol. Je n'ai pas de monnaie, je ne sais pas trop quoi faire, je lui lâche un billet de 50. De toute façon si j'avais appelé une dépanneuse, c'était plutôt un billet de 2 ou 300... Punaise, ça fait presque deux heures que je suis là.

    Je prends le temps de manger un morceau et surtout de changer de jean, crépi de merde ! A 14h30 je suis dans la banlieue de Nantes. Je sonne, personne. J'appelle le client, il est au boulot dans le centre ville, et il s'est gouré de jour de livraison. Pour lui c'était vendredi entre 15 et 16h30. Déjà on ne livre jamais si loin le vendredi et on ne donne jamais de créneau horaire avec des demi-heures. Quoi qu'il en soit, je dois attendre, heureusement que c'est mon dernier ! Je vide, range mon bazar et j'attends. A 18h30 sa gamine rentre, je lui fais signer les papiers et je me sauve enfin. Demain je recharge à Cholet, nickel. Je finis la journée au Saloon avant Cholet, très bonne adresse.

     

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  • Ah ???
    en janvier aussi !
  • Jeudi 22 Janvier 2015
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    A 8h je suis à l'agence Jeantet pour récupérer 33 palettes EUR. Un saut de puce à deux boulevards de là et je suis au rechargement. Le mec me fait mettre à quai aussi sec. C'est prêt, heureusement parce que c'est un peu long. Le gars bricole autre chose entre chaque palette. A 9h45 je roule dans les flaques pour enlever le plus gros de la boue de mon tagazou, je le rembarque et zou !

    Je me rentre par le bas, il y a moins d'autoroute, voire pas du tout. Bressuire Parthenay Poitiers Bellac puis la rcea, tout de la belle route à camions. Tout ce que j'aime.

    Je me décide à appeler Marc. Hervé a été enterré hier, il y avait une grosse délégation de chez Waterair, y compris l'encadrement, je n'avais pas vraiment de doutes...

    Pauline m'appelle, on récupère la tournée d'Hervé. Faut que j'aille la charger demain pour Gérald, putain les boules !

    Fin de journée chez le José. Je me gare à côté d'un Perrenot, il a un fanion de la Turquie au pare-brise. Bingo c'est Sevket qui remonte de Damazan. Je retrouve mon pote au bar. Inévitablement on parle d'Hervé. Les warterairiens on n'est pas beaucoup, hormis Gérald, on se connaît tous depuis 10 ans au moins, putain !

     

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  • une dernière avec la semi de Gérald
  • Vendredi 23 Janvier 2015
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    Réveil 5h. Je vais boire le café vers Sandrine. Ma douche habituelle est libre, heureusement sinon je pétais un scandale. Pour 7h je suis au dépôt, je décroche ma caravane et reprends celle de Gérald. Jean-Jacques chauffeur régional vient me voir : «  c'est moi qui reprends ton tracteur, ce serait bien que je l'aie ce soir. » Vu ce que m'a laissé entendre Pauline, pour ce soir c'est pas gagné...

    Quand j'arrive chez Waterair Marc a fini, je me mets en place et on va boire le café. Fatalement on évoque Hervé puisque je charge à sa place, Fabrice fond en larmes.

    Le chargement est un peu compliqué il y a une grosse piscine collective pour un camping, ça m'inquiète de la gerber vu le poids qu'elle fait. Je la mets au sol mais faut décaler le reste, bref.

    J'appelle Pauline, je peux rentrer chez moi. Inutile que je vienne à Besançon pour rien, je changerai de tracteur lundi matin. J'ai rendez-vous à 13h, j'aurai la matinée pour virer mes affaires et aller laver un coup. A midi je décroche à la maison, fin d'une semaine assez noire.

     

     

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  • Prêt à partir vers de nouvelles aventures...
    A Orgelet, ça commence !
  • Lundi 26 Janvier 2015
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    Pour 8h je suis au dépôt. Je comptais décrocher la semi de Gérald, prendre la mienne pour aller laver histoire de redonner un tracteur propre mais j'abandonne l'idée. Il tombe de la neige fondue comme on dit ici et la route est salée... Pas la peine de cramer des ronds au lavage. J'attaque à transvaser mon fourbi dans le panzer. Le dernier Merco que j'ai conduit c'est un SK 1935, modèle 1992 celui de chez Begey qui avait le compresseur de pulvé. Je vois que la cabine a un peu évolué... A part ça, je suis quand même content de quitter mon os. C'est moderne et d'une autre qualité de construction que le MAN. Le patron nous les a pris avec le frigo, il y a eu un malentendu avec les jupes latérales mais mon petit doigt m'a dit qu'elles arrivent.

    Une fois que je suis à peu près installé je vais à St Vit. Je fais quelques courses au Super U et pour 13h je traverse la route. La grande gigue me donne un quai de suite, le contrôleur vérifie au fur et à mesure, au poil. Je recharge sur place, j'ai les deux bâtiments mais c'est prêt.

    Retour au dépôt pour faire le plein, ce matin la cuve était vide. Mon système U c'est pour dans le 74 bien sûr. Passy, 6h du mat'. Il est 17h, avec 9h de coupure...c'est déjà mort.

    A Lons le Saunier j'hésite, la route des chèvres ou Bourg en Bresse ? Je suis déjà à la bourre je prends le risque de couper par en haut. La grande côte de la route d'Orgelet est fermée...pas bon signe. Je fais le tour par Conliège. Sitôt la montée il neige à plein temps, je baptise mon tracteur neuf. Je regrette presque d'avoir changé, je ne le connais pas sur la neige. Sur le sec non plus d'ailleurs... Boah finalement ça va, je me permets même de doubler quelques bagnoles qui se traînent à 60. Petit coup de stress dans la grande descente de Jeurre entre Moirans en Montagne et Oyonnax, même pas un coup de lame, rien. Ferait chier de casser le camion tout neuf. L'autoroute blanche porte bien son nom, elle est blanche. Les bagnoles se traînent à 30 et c'est interdit de doubler. Je reste sagement derrière même si je fulmine, il y a des caméras partout...si tu te grattes les couilles au volant ils le voient.

    Les minutes défilent, je me pose au Boeuf Royal à la sortie Frangy, j'ai 4h25 de volant. C'est bien pour un lundi enneigé.

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  • Pas tout à fait le même climat
  • Mardi 27 Janvier 2015
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    La dame ouvre à 5h pétante, café douche en vitesse grand V. Sur les coups de 6h30 je suis au Super U, j'explique pourquoi je suis un peu à la bourre, le chef réceptionniste me répond qu'il m'attendait encore plus tard vu la météo. Bien, bien. Une fois vide je passe déposer 33 palettes vides qu'on doit dans une boutique à 2 km de là. En fait ce sont celles que j'ai récupérées hier à St Vit, j'en ai fait deux piles contre le tablier et basta. Problème, la cour de l'usine est couverte de neige. Le temps que les types s'y mettent il est 9h. J'explique au chef de quai que je ne viens ni vider ni charger, juste rendre des palettes, il me fait passer devant tout le monde...désolé les gars !

    A 11h je suis chez Dupessey à Rumilly, ce sont eux qui stockent la flotte pour Intermarché. J'ouvre les deux côtés, 26 palettes, 28 tonnes, c'est bien je vais faire cracher l'Etoile neuve dans la montagne. Je prends le temps de changer de cordon électrique. Bizarrerie : avec les cordons noir-blanc mon essieu auto-vireur reste bloqué. C'est Gérald qui m'a donné l'astuce, comme on a le même ensemble il a appelé chez Merco. Il faut mettre le cordon type ABS à 13 broches. Pour éviter les vols, les cordons sont vissés au niveau du tracteur, il faut une clé Torx et une clé de 10. Pas trop accessible, m'enfin on ne le fait pas tous les jours. Et miracle, l'essieu redevient fou.

    Dans la bifurcation d'Oyonnax j'entends un gros boum...rétro droit...fumée bleue... Coup de bol, ici la sortie est double, je sors de l'autoroute à St Martin du Frêne. Je vois que je roule sur le pneu et pas sur la jante, le pneu est mort quoi qu'il en soit, j'évite un dépannage sur l'autoroute. Je téléphone chez nous, il n'y a pas de cric dans ce con de camion ! Je pense que je vais passer l'après midi ici, le temps que l'affaire se décante... J'attaque une malheureuse boîte de sardines quand mon téléphone sonne. « T'es où ? » Hein ? On se connait ? On se tutoie ? J'ai du cul, un dépanneur de chez Massa pneus se trouvait dans les parages pour un autre dépannage. Dérapage, soulevage, dévissage, revissage, reposage, remisage de la roue dans la cage et aurevoirage.

    Fin de mission chez le José à Beauchemin. Je suis tout près d'Inter pour demain et j'ai une coupure de 11h. Que demande le peuple ? A cette heure-là ? Un Kir.

     

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  • Il y a des comiques ici !
  • Mercredi 28 Janvier 2015
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    La journée commence on ne peut plus mal...le boulanger a raté ses pains aux raisins ! Ils sont mous, ne se tiennent pas, c'est une catastrophe. Dégoûté de la vie, au bord du suicide, je me jette sous la douche. Les petits pains sont ratés, mais j'ai le cul propre. A 6h tout pile je suis chez les mousquetaires jurassiens. On me donne un quai de suite, la flotte c'est bien il n'y a qu'une seule référence ça va super vite à contrôler. A 7h je me casse, 7h30 je suis à Vaudrey pour recharger. Je n'ai que deux bâtiments à faire, ça roule. Je rentre au dépôt pour déposer un lot et je monte à Héricourt pour livrer un lot avant midi impératif.

    Sur les coups de 11h je me présente dans une grosse boîte de toiture et bardage. Un jeune mec est tout seul dans la boutique, il se renseigne. Dans la minute il me demande si je sais me servir du Fenwick, la minute suivante je suis sur le Fen.

    Retour à Vaudrey en début d'après-midi. Nettement mois bon que ce matin, on m'envoie au bâtiment blanc et rouge, puis la porte 12, puis une autre porte. C'est extrêmement long. Il me faut remonter au dépôt, mon complément est à quai, fait chier de faire la route dans l'autre sens mais c'est comme ça. En plus je n'ai pas arrêté de bouger tout l'après-midi, je dois couper 30 à quai chez nous. Un coup de gasoil, il est déjà presque 19h30. Je fonce à Beauchemin, j'y arrive au taquet d'amplitude pile poil.

    Je fais mes devoirs et j'entre dans le bistro. Euh...je vois une silhouette qui ne m'est pas inconnue. Ce mec ressemble à Alec notre toulousain, mais c'est impossible il ne fait que du Paris avec son frigidaire et son G 260 GT de tarlouse. Merde, mais si c'est bien lui ! Visiblement j'ai loupé un épisode de sa carrière. Bon on ne peut pas passer des heures à raconter des fadaises à sa nouvelle fiancée et suivre le forum FDR, je suis désolé.  Pour ceux qui n'ont pas le plaisir de le connaître, le garçon est aussi chaleureux que bavard. Il voulait manger vite fait puis repartir. Quand je suis arrivé avec mon entrée il était au dessert... C'est moi qui lui ai dit de filer quand je buvais le café. Quand je vous dis que Beauchemin c'est une bonne adresse, on y croise du beau monde !

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  • Il pleut tellement qu'on se croirait dedans !
    3 essieux, 1 auto-vireur, 200t dans la benne !!!!
    trop bien garé le boulet
  • Jeudi 29 Janvier 2015
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    Sandrine est surprise de me voir là le deuxième matin consécutif. Ma douche est libre, tout bien. A 8h je suis à Limonest à l'entrée de Lyon sur un chantier. Un ancien garage de bagnoles change d'enseigne, ils refont le bardage de la façade. Bien, sauf que les gars ont une nacelle et c'est tout ! Bon bé allez, la main dessus. On se paluche les paquets de tôles, les poutrelles...sous une pluie battante, sympa. C'est fait en 39 minutes, mouais, j'attends un peu pour faire 45, la suite est à Loriol pas sûr que ça passe en 4h30. Comme tous les matins l'accès au Fourvière est bien pénible, mais je me voyais mal faire le tour depuis là.

    11h et quart je me pointe chez ITM Loriol. J'ai cramé le rendez-vous, je pense que je vais attendre un bon moment. La fille me donne un BIP...je vois... Non je ne vois rien du tout, 10 minutes plus tard j'ai un quai. Je vide, récupère les Europe, midi et quelques c'est fait.

    Je remonte à Bourg lès Valence pour encore un chantier de bardage. Les gars sont partis à la soupe, ça me laisse le temps d'en faire autant. Ils ont un Merlo, un coup de fourches et c'est fait.

    Dernier client de la tournée à Grenoble. Là c'est un marchand de matériaux de toitures, ils ont le coup de main, ça file. Il est 16h je suis vide, pas mal. J'appelle Laurence, elle n'a rien pour l'instant et n'a pas cherché pour aujourd'hui ne sachant pas si je serais vide. Wait and see.

    Une heure plus tard j'ai un retour. Fin de journée chez Noëlla à Pontcharra. Au bar la discussion va bon train. Il y a un arrêté préfectoral pour une alerte neige, les camions sont interdits jusqu'à samedi 10h. Oups ! Franchement, faut arrêter les conneries. Il fait 5°. Je ne sais pas en Savoie, mais à Belfort l'eau gèle à 0 .  

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  • normal quoi !
    il y a du mieux sur la route
  • Vendredi 30 Janvier 2015
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    Je ne sais pas quoi faire. Je peux charger dès 5h, mais si c'est interdit de rouler... Le bistro ouvre à 6h, ça me va. Café croissant douche, si je me fais bloquer je serai propre. Ah j'oubliais ! Vu la température il n'est pas tombé le moindre flocon, normal. Les camions bloqués au péage de Chignin ont été libérés. Ridicule.

    Je monte à la papeterie de La Rochette pour charger un complet de cartons. Les caristes sont en pause j'attends un peu. A leur retour on me donne un quai. Ils ont eu une merde dans la nuit, ma commande n'est pas tout à fait complète. Le mec me dit : «  t'inquiète c'est payé complet. » Teu teu teu, ça marche pas comme ça, j'attends 8h pour avoir le feu vert. Finalement j'ai bien fait de ne pas venir à 5h. J'appelle Laurence, dans les 5 minutes j'ai son accord pour rentrer.

    Sur le boulevard à Lons je reçois un texto de ma douce. Réflexe je prends le téléphone en main, les flics sont postés au feu devant les pompiers. Bon bé ça fait 90€ et 3 points. Je ne dis rien je n'avais pas la ceinture, sur le MAN je la mettais parce que ça sonne,pas sur le Merco. Ils n'ont pas vu pour la ceinture. Le gradé me fait sortir ma carte...le 7 janvier j'ai un dépassement de l'amplitude de 3 minutes, le temps de me garer à Courtenay. Il me fait juste la remarque et l'écrit sur le bulletin de contrôle. Quand ils partent la fliquette me dit : « faites attention la prochaine fois. » Là je ne peux pas m'empêcher : « à vous oui ! » Elle fait semblant de ne pas m'entendre et remonte dans sa bagnole.

    Une bonne heure plus tard je passe chez DK pour faire changer mon pneu éclaté et remettre le pneu pas terrible en roue de secours.

    Retour au dépôt. Je pensais rentrer en bagnole mais comme on a repris les chauffeurs de chez Ravoyard/Profil C, ce sont deux de chez eux qui prennent le Cubo. Le boss me laisse rentrer chez moi en camion, cool. Tiens à propos de camion, petit bilan au bout d'une semaine : la cabine est super bien foutue, agréable à vivre, le Webasto Merco dans les bouches de chauffage c'est top, le lit est royal, niveau moteur faudra voir à l'usage. Quoi qu'il en soit, moi qui détestais les Merc' je dois reconnaître que c'est pas mal.

    A 18h30 je décroche au bled, je me la pète devant mes gamins avec mon porte-clés Merco... Le ciel vous tienne en joie.