| Carnet de bord de Février 2015 | Partager sur Facebook |
Il a neigé ce weekend mais rien de méchant, je me remets sous ma remorque et en avant. Pour 8h je suis chez Compo, pas grand monde, on me vide de suite. Je me paye le boulevard de Besançon sur presque toute la longueur et je vais charger à Valentin. C'est du boulot en chariot embarqué, rien de folichon. On doit charger une énorme palette de menuiserie qui doit faire 3m x2. Et ils ont juste un petit transpal électrique gerbeur....qui patine dans la neige ! Au bout d'un quart d'heure à les voir batailler avec cette merde, j'ai compris, je monte chercher mon chariot au dépôt.
Puisque je suis là, j'en profite pour recompléter mon plein et lire ma carte.Retour chez les branquignolles. Avec le Moffett et les rallonges de fourches dans la minute c'est torché. J'ai une autre ramasse pour le même client dans le Haut Doubs. Le temps de monter c'est cramé pour charger avant midi, je passe au garage électro diesel pour faire voir mon Transics. Il est tout neuf, mais tout éteint. Le mec dépiaute le tableau de bord, il y a un fil débranché. C'est vraiment le top ce Transics pour compter les heures et tout. La contre-partie c'est que le patron sait où on est mais franchement je m'en tamponne, et lui aussi...Le satellite ne m'a jamais empêché d'aller souper où j'ai envie. Quand c'est réparé j'envoie un message à Pauline, en plus les nouveaux appareils ont la ponctuation, on peut faire des phrases construites. C'est moderne quoi.
Pour 12h45 je suis à Vuillafans au-dessus d'Ornans. Je cherche la zone, je roule peinard...et je loupe la rue ! Il y a des bagnoles derrière moi je ne peux pas reculer, pas grave je vais bien trouver un rond-point par là... Fatal error ! La route est bordée d'un côté par la montagne et de l'autre par la Loue. Donc je roule...je me dis qu'au prochain bled il y a fatalement un rond-point, un parking, quelque chose...peau de zob ! Le premier bled s'appelle Lods, puis Mouthier Haute Pierre et ça grimpe dans la montagne, et en virages, et de plus en plus de neige sur la route...putain mais c'est pas vrai ? Ce n'est qu'à St Gorgon Main que je retombe sur la nationale qui va à Pontarlier et que je peux faire demi-tour. 14Km de virages ! Idem dans l'autre sens bien sûr. Ce cauchemar se termine à 13h30, juste pour la reprise... On me charge là aussi de la menuiserie métallique, des portes blindées ou quelque chose dans le genre. Je fonce à Quingey pour un complément. Problème, il y a une palette de 6m, une de 3m50x 2m plus encore 3 autres de 3m, bref il faut presque une semi vide et moi j'ai déjà une bonne moitié de prise. Dans ces cas-là c'est : attends, j'appelle, tu me rappelles, il rappelle, nous nous rappelons...et au final le prix ne va pas, on ne charge pas.
Pauline allume la télé et me trouve une autre bricole à prendre à Besançon en passant. C'est du matériel agricole, une pompe, des tubes de 5m, ça rentre pile poil.
Arrêt au Carrouf' Market à Gray pour faire quelques courses et fin de journée au Trucker Land à Chaumont, au plus près pour demain. Il est 19h, je n'en ai pas fait bien lourd mais j'ai 7h15 de volant. Elles sont où ces heures ?
Je ne vois pas bien où peut se trouver le client, l'adresse est vague. Quand j'ai fini de déjeuner je demande à la serveuse. « Vous voyez l'hôtel à côté ? C'est le bâtiment gris juste derrière. » Hier soir je pensais me trouver au plus près, je ne croyais pas si bien dire. C'est fermé, j'appelle le numéro sur le bon, le gars rapplique dans les dix minutes. En attendant je débâche, je veux descendre le chariot et c'est le drame... Le Neimann est gelé. Il ne fait que -3°, qu'est ce que ça va être quand il fera froid ? Je fais bouillir une gamelle de flotte, ça s'arrange. Une palette ce sont des cadres métalliques avec du verre au milieu pour faire des baies vitrées j'imagine. Ça doit valoir la peau du cul, je prends mon temps, pas envie de faire un miracle là au milieu.
La suite est sur la route de St Dizier. Je traverse un bled interdit aux PL, mais autorisé au transit. Dans le pays je tombe sur un couple de vieux qui lèvent les bras au ciel, j'ouvre ma fenêtre : « c'est interdit, vous n'avez rien à faire là, on prend votre plaque pour appeler les gendarmes ». « Qu'est ce que vous en savez que je n'ai pas le droit d'être là ? Si vous appelez la Gestapo, dites leur que je suis juif et homosexuel ». Vieux cons qui se prennent pour des flics, c'est insupportable.
Je trouve facilement la concession Deutz, Mac Cormick, Kuhn et je ne sais plus quoi. Il y a quatre gars et une fille. C'est la fille qui attrape un blouson et vient me vider avec un Fen. Vu l'âge de l'engin il a dû franchir la Bérézina, débarquer en Normandie et sauter à Dien Bien Phu. En voyant ma tronche la fille me dit : « c'est les cordonniers les plus mal chaussés ».
Je préviens que je suis vide. Réponse : rien pour le moment. Je me trouve un parking potable et j'attends. A midi je peux prendre la direction de Besançon. En début d'après-midi tombe le voyage du siècle, un complet pour Pont de Roide ! C'est quand même terrible, j'ai fait presque autant de chiffre en traversant deux départements en chariot embarqué, qu'un retour de Madrid en litière à chat. Pas étonnant qu'on tourne en rond, ça me tue.
A 8h j'ouvre un côté, ils ont un chariot avec les rallonges intégrées, en un gros quart d'heure les 25t sont rangées. Je monte recharger à Mulhouse plus précisément à Ottmarsheim, ce n'est pas de l'anglais ça ne se prononce pas Ott Mar Chême, mais Ott Mars Aïm, apprenons à prononcer l'alsacien avec tonton Pierre. Ça fait un moment que je ne suis pas venu mais ils sont toujours aussi casse-couilles. C'est Portmann qui gère le truc pour Mittal, il faut mettre 15 sangles, 4 sur la première bobine, du grand n'importe quoi. Et ils prennent des photos à la fin pour être certains qu'on a bien respecter leurs stupidités.
Pour 14h je suis chez Bourgeois à Besançon. Ici ils fabriquent des petites tôles pour les transformateurs électriques, les petits, les gros, les postes à souder...etc... Quand c'est vide j'ai le temps d'aller laver, le temps a l'air de vouloir tenir, ça vaut le coup.
En étant vide à cette heure-là je pensais me payer un Casino pour la région parisienne, j'avais presque deviner...Casino Montargis. C'est mieux. Chez Easydis leur cochonnerie de scanner ne fonctionne plus, on déchire les étiquettes pour compter les palettes. C'est bien plus simple et ça revient au même. Dans ma file le léger est devant, et le lourd au bout bien sûr. Il me faut faire tout le tour à chaque palette mais ça me fait marcher, c'est pas mauvais... L'heure tourne, je me casse il est 18h, heureusement que je ne vais pas loin.
Fin de journée à la Barrière à Avallon chez le frère des sœurs Sourire.
Café-pain grillé-douche et en route dans le Benz Benz Benz comme dit je ne sais quel rappeur. Je cite des trucs de jeunes mais je ne maîtrise pas trop … Je n'ai rendez-vous qu'à 10h au Géant mais on se vide tout seul dans un sas, et j'ai des ramasses derrière donc je prends de l'avance. Le camion de 8h termine, il lui reste une dizaine de palettes et je me mets en place à la suite.
Le chauffeur ferme ses portes et il vient me voir. « Oh vous payez chez Casino ? Moi j'avais du lourd et toi je vois que tu as du PQ et l'essieu relevé.
-Ben ouais, normal ! Non, tu vois le PQ aux portes mais j'ai la boisson et le lourd devant...
-Oui mais t'as l'essieu relevé !
-Il neigeait à Joigny, j'ai forcé le relevage de l'essieu. »
Purée, maintenant il faut se justifier vis à vis des confrères. Dans le terme confrère... il y a aussi le mot frère... Par charité je ne vous donnerez pas le nom du transporteur qui embauche des crétins. Son prénom est le diminutif de petit Jacques.... ting tong tung... question super banco. Je me vide, je referme le sas et je file.
Première ramasse aux labos Servier à Orléans. C'est Fort Knocks pour entrer là-dedans. Je fais remarquer au gardien que c'est écrit nulle part Servier, quand on connaît pas c'est chiant. Il me répond qu'ici on a le sens du secret.
-Oui, avec les dérives qu'on a connu.
-D'accord, mais vous savez, ça fait travailler du monde.
-La production de la bombe atomique ou du Zyklon B aussi, c'est pour ça que c'est justifiable...
-Mais moi je ne suis que gardien, pas salarié Servier
-C'est pour ça qu'on discute librement...
Il me file un protocole et je vais charger. Il faut passer un sas, une barrière, des caméras partout, chaque porte est verrouillée...
De là je vais au sud d'Orléans, je fais deux fois la zone, je vois bien le nom de mon client sur le plan mais je ne trouve pas. Il est midi moins dix, je vais devoir attendre pour deux palettes, ça me saoule. Je vais voir à pied et miracle, sur la façade il y a un énorme : Emboutissage truc machin. Et sur la porte en tout petit le nom que j'avais moi...sarl Tartempion. J'explique mon malheur au cariste : boh t'es pas tout seul, tous les chauffeurs qui connaissent pas se font chier.
Le mec est bien cool, il me file un tire-pal, on bourre les deux palettes, un récépissé et tchao.
Le temps de retraverser Orléans je me pointe un peu en retard à Ormes. En plus j'ai 4h30 de volant, le temps de me mettre à quai j'ai 4h33, je suis un profond délinquant pour les 28 jours à venir.
Je mange un morceau pendant que ça charge et le Salem arrive. Pas d'apéro ici alors on va boire le café. Avant du temps du Buffa ils faisaient le Dijon, maintenant que c'est Jacky ils chargent pour Mulhouse, ça change un peu. On papote un moment, et la fille m'appelle, c'est bon je peux me sauver.
Je descends gentiment par la nationale et je finis la journée... à la Barrière, où je l'avais commencée. Pas très exotique tout ça quand même. M'en fous j'ai un programme de piscines pour dans deux semaines...courage ! Au bar je tombe sur le John. Je suis surpris de le voir mais pas lui, il a eu le Salem au téléphone. Il est bien dégoûté, il ne fait plus d'Italie, Jacky a fait mettre des low cost sur le trafic. Bah oui on est en 2015 ma bonne dame.
Même heure de réveil qu'hier, même tout. A 9h pile poil je me pointe au Carrouf' Valentin, c'est du boulot qu'on fait plusieurs fois par semaine c'est donc rôdé , ça trace. Pour 10h je suis à celui du bas, je replie mon pare-choc, maintenant j'ai pris l'habitude... J'hésite à enlever mon câble TIR, je me vois bien me péter un Casino pour Paris départ dimanche soir... Je traverse la nationale pour me retrouver dans la grande zone, je pose les deux palettes que j'ai eu tant de mal à trouver hier. Avant de remonter Pauline m'envoie faire une ramasse au terreau, c'est juste à côté. Il est 11h20, ils chargent jusqu'à la demie, autant dire que ça ne traîne pas. La petite dame me sort les papiers et zou, je peux remonter au soleil sur les hauteurs de Besançon.
Je vide le terreau à quai chez nous et pour 13h30 je vais vider les médocs pour le Maroc chez Maghreb Solutions. Ça fait de la route tout ça, ils sont à au moins 1 km du dépôt, 1km500 même si ça trouve ! Je double la distance de parcours pour faire une ramasse à Châtillon le Duc, 3 bobines d'alu que je ramène à quai. Faut au moins être au coef 150 pour rouler tant que ça !
Je vide et recharge un premier lot puis le terreau de tout à l'heure. Le complément n'est pas là, inutile d'attendre. Je m'intéresse enfin aux papiers du terreau vu que c'est pour moi...rendez-vous impératif 9h, Leroy Merlin Buchelay 78....... Oups ! Va falloir passer Evry avant 6h du mat', d'autant plus que le complément est pour Boulogne Billancourt...voilà une affaire que je sens extrêmement mal. Bon ma foi, dimanche soir il fera jour comme on dit. Ben non abruti, dimanche soir il fera nuit ! Ah oui merde. Je balance mon sac dans le Cubo et vive le weekend. Le ciel vous tienne en joie.
A 22h je balance mon sac dans la bagnole, une petite heure plus tard je fais chauffer le Panzer. Ça fait trois ans que je suis chez ATS, j'ai enfin compris comment fonctionne l'alarme. Ce soir ça n'a pas sonné, je suis trop fort. Mon complément a été sanglé, sympa. Je me mets au chaud.
A Chaumont j'en ai déjà marre, je dors un quart d'heure, ça passe. Un café à Troyes pour prendre l'air, cette A5 est particulièrement monotone et déserte la nuit y compris à la station. Ma coupure est faite mais je suis bon dans le timing je m'offre une heure de sommeil au péage des Eprunes au bout de l'autoroute. Je passe Evry avant 6h, nickel. A cette heure ça roule. Le chantier où je vais est les anciennes usines Renault Billancourt, tout le quartier est en cours de réfection, des grues de partout. Il est 7h j'appelle le numéro sur le BL, messagerie. Je me trouve un recoin sur le quai et je m'écroule dans la couchette. Mission accomplie, moi je suis à l'heure. A 8h moins le quart le mec me réveille, purée j'étais loin. Il m'explique, on se retrouve au pied d'une grue. Bien sûr la grue est occupée je dois attendre. Il s'en va et me laisse avec un black. Je me mets en place de l'autre côté du bâtiment, le mec commande le grutier avec un talky. Le grutier ne nous voit pas bien sûr, le mec fait des gestes pour commander la grue : « va plus loin, non, par là, non pas par là, par là » Je lui demande s'il est débile ? J'ai peu dormi je suis irritable. Je lui prends le Motorola des mains, « bonjour, tournez sur votre droite, stop, le chariot plus loin, stop, levez... »Putain c'est quand même pas compliqué ? A 9h je referme mon toit et je file. Le chantier est en sens unique, on ressort dans une ruelle avec des barrières, des bagnoles, juste bon pour casser le camion.
A 10h je suis au Leroy Merlin de Buchelay, Buchelay tout le monde connaît c'est le nom du bled où se trouve le premier péage de l'autoroute de Normandie. J'ai une heure de retard, aucune réaction, la bonne dame me dit qu'on me prendra en suivant. Ça suit pas mal d'ailleurs, je suis le cinquième mais les autres n'ont que des bricoles. La cour est toute petite et mal rangée bien sûr. Il faut faire un demi-tour sur place, j'attends d'avoir vidé, ce qui énerve le cariste mais apporte joie et bonne humeur à mes pneus.
Mon dernier client est Egetra à Goussainville donc je coupe par Poissy, Pontoise, la Croix Verte. Ainsi j'évite le périph et la manif' des autos-écoles. Je vide 5 palettes de pièces autos pour la Turquie, vite fait bien fait.
Je fonce à Crépy en Valois pour recharger, au taquet de l'amplitude. Je n'ai rendez-vous qu'à 16h mais je me dis qu'avec un peu de chance... Mouais, je déchante vite, le parking est blindé à tel point que je reste dans la rue. Le bungalow des gardiens est plein aussi, le mec me dit de revenir à 16h...et encore... ! Purée, fallait que je coupe à 14h dernier délai. J'ai les crocs, je mange un morceau en attendant. A 16h j'entre mais ce n'est pas tout à fait prêt. A 18h je valide la fin de journée sur le trottoir devant chez FM. Plus qu'à serrer les fesses et éviter les péages pendant 28 jours. J'écris ces quelques lignes, j'attrape mon blouson pour aller au resto au bout de la zone, mais j'ai un énorme coup de flemme...telle une baleine morte sur la plage, j'échoue dans ma couchette.
Je n'ai rendez-vous à Dôle qu'à 17h30, cool zen, je démarre à 7h après une énorme nuit de sommeil. Premier arrêt à Ciry pour mes habituels café pain-beurre douche. La douche se trouve dans un local au fond la cour. C'est en cours de réfection, la douche de droite est refaite. Sauf que l'eau ne s'écoule pas dans la bonde mais dans la marche... il y a tellement d'eau que je m'attends à voir dans le flot passer Moïse dans son panier d'osier... En redonnant la clef j'en parle quand même au patron qui me répond que c'est normal. Ah ben si c'est normal alors...
A Langres Sud j'ai 4h15 de volant, il est midi, je coupe 30. Et là...l'illumination ! Je coupe 3h pleines, ça me fera ma 11, c'est toujours ça de fait.
A 16h30 je suis chez nos amis belges de Codi à Dôle-Rochefort. C'est la base qui ravitaille tous les magasins Colruyt du grand Est. Le mec me donne un quai illico, ça commence bien. Là il me dit : « boh t'as le temps, tu peux aller attendre dans ton camion. » Eh merde ! Dans toutes les bases de la grande distrib' que je connais, le réceptionnaire scanne le code-barre de la palette et en avant Guingamp. Ici non, pour chaque référence le mec ouvre un colis et scanne le produit, puis compte les colis sur la palette ! Quand c'est une palette homogène, ça va. Quand ce sont des palettes empilées avec des références multiples...ça met des plombes ! Je ressors de là il est 18h45 !
Pauline a envoyé Micka charger chez Tillet pour moi, le complément est à quai. Quand j'arrive au dépôt il finit de charger. Je fais mon plein, pendant que le gasoil coule je lui file un coup de main pour rebâcher la semi. Décroche raccroche et je finis la journée à 21h au rond-point à Bonboillon, nickel.
Réveil 5h30, je me prends un solide petit déj' et tel Rommel montant à l'assaut des chars de Montgomery dans le désert égyptien, je monte dans mon Panzer, il ne manque que la casquette plate et les jumelles autour du cou. Bon, moi je ne fonce pas sur El Alamein, je fonce sur Troyes pour poser 11 palettes de terreau au Leclerc. On a les batailles qu'on peut. Ah oui, pour partir à la guerre il faut avoir le cul propre, je coupe donc un gros quart d'heure au Trucker Land.
A 9h je me gare derrière un belge à la réception du Brico Leclerc. En attendant qu'un frigo vide des fleurs je discute avec le chauffeur qui enlève 10000 sangles. Il me propose de passer devant lui, il est en coupure et le temps qu'il remballe son fourbi j'aurai fini. Punaise ! C'est rare. Je voudrais au moins lui offrir un café, il n'y a même pas de machine dans ce magasin à la con. L'accès à la cour est vachement en pente, on vide au tire-pal manuel, les palettes prennent de la vitesse, c'est chaud. Je pensais avoir une médaille pour cet acte de bravoure (ou de bravitude je ne sais plus...), genre la croix de guerre pour rester dans l'esprit Panzer Divizion. Que nenni. Le cariste n'a pas de palettes Europe à me redonner, bon il va pas en chier, on le note et pis voilà.
Les bobines sont à vider à Bléneau dans le 89, ça fait maladie vénérienne ce nom de patelin... Bléneau c'est à côté de Chtouille, Syphilis et Chaude-Pisse. Je pensais vider avant midi, peau de balle, je dois couper 30 tellement c'est loin. J'y suis à une heure moins le quart. Personne dans la cour sauf une épave de Premium en porteur qui doit leur servir pour faire des navettes entre les ateliers tellement ce camion est déglingué. J'ouvre les deux côtés et je mange un morceau vite fait en attendant la reprise. A 13h le mec revient et je vois un type sortir de la couchette du Premium. Purée ce n'est pas une épave, un mec fait la route avec ça ! Je n'ai pas osé prendre de photo... Il vide deux palettes puis le gars m'attaque. A 13h30 je file.
A 15h15 je suis dans ce gros truc logistique à Meung sur Loire qu'on voit depuis l'autoroute. C'est un stockage pour les mousquetaires. On charge une ribambelle de palettes qui sont déjà adressées aux magasins. Le chargeur me demande si j'ai des palettes vides, parce qu'ici le camion doit être vide impérativement... Heureusement qu'au Leclerc ce matin il n'en avait pas à me redonner ! Ça va plutôt bien, à 17h je me casse, coupure faite, café bu.
Il me reste 3 petites heures à rouler, si ça veut rigoler... Bingo, je me pause à la Barrière à Avallon avec 10h00 de volant, trop bien !
Café pain-grillé beurre douche chez le joyeux lusitanien et je fais ronfler les allemands chevaux. A 9h pétante je suis à Dôle, comme c'est de l'inter-bases comme ils disent, le gardien me fait entrer direct. Comme d'hab' j'attrape un tire-pal électrique, le mec me dit : « non non, c'est moi qui fais. Va boire un café, tu reviens dans un moment. » Oh ben ! Si c'est toi qui le dit !
Dans l'heure je transiquise Pauline, elle m'envoie faire une ramasse à Dôle, ramasse que je viens vider à quai un peu avant midi. Je m'attendais à faire des ramasses ou charger des remorques pour les autres, mais une fois n'est pas coutume on n'a pas plus de boulot que de camions. Du coup le boulot est cadré, chacun charge son camion. Elle m'envoie quand même charger des bobines d'alu chez un refendeur, bobines que je revide à quai dans la foulée.
Je décroche la semi blanche, je reprends la mienne, je prépare mes affaires de piscines et je vais laver. Il y a du monde chez Jeantet, tout le monde veut enlever le sel. Je passe un bon moment à la Karcher, y compris sur le chariot. J'ai un Moffett en croûte de sel.
Je me rentre, à 18h fin de cette journée plus que cool à la maison.
A 8h je suis sous le auvent. C'est Cécilio qui me charge, Fabrice est en maladie depuis 15 jours il a une artère bouchée dans la guibole. Je l'ai eu au téléphone hier il m' inquiète un peu, même si vous l'avez compris je ne suis pas médecin et encore moins cardio ou phlébologue. J'ai à nouveau toute la panoplie des escaliers, des cadres pour Damazan en plus. Faut pas que le service qualité voit la pyramide que j'ai faite aux portes, il risquerait d'y avoir un suicide collectif.
On glande jusqu'à 10h30 pour la réunion annuelle. C'est le débrif' de l'année écoulée et le brif' pour l'année à venir et présentation des nouveaux produits. Je vous passe les camemberts de satisfaction client, indices de chépuquoi, pourcentages en veux-tu en voilà. J'ai eu ma minute de gloire, sur un transparent figure les commentaires les plus élogieux des clients. J'ai reconnu un des miens du côté de Béziers qui d'ailleurs m'avait donné une formidable bouteille de Muscat....quand j'y repense j'ai la larme à l'oeil... Pour le pinard hein ! Pas le client !
Après comme d'hab' on va manger, de l'apéro jusqu'au café c'est Waterair qui rince, la classe ! Pas à Dallas mais à Seppois le Bas.
Retour à l'usine, on s'arrête devant mon camion. J'ai bien fait de laver hier, bonne image.
A 15h je décroche à la maison, j'ai le temps de monter à Nancy pour chercher mon gamin. Bon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.
Tel le vrai routier motivé, je décolle de la maison à 6h. Ça fait bien tôt, je sais, mais je commence cet après-midi à Villac à la limite du 19 et du 24. Vu le coup de Stabilo que j'ai mis sur mon atlas Michelin, j'ai souvenir d'avoir galéré dans le coin, je préfère assurer.
Premier arrêt à Dôle pour prendre du pain puis coupure avant St Pourçain. Je descends par Clermont Ussel Tulle, je n'ai pas le temps de m'arrêter en Corrèze, mais par ici ça va plus vite que par Limoges, faut que je me magne.
A 16h pile j'appelle mon client parce que les indications sur l'enveloppe sont peu claires, ça m'inquiète un peu. On se donne rendez-vous à Badefols d'Ans devant le cimetière, ça me fait plus loin mais le gars me dit que c'est la seule solution, bien. Dans la demi-heure le gars se pointe avec le monteur, on se serre la louche et je les suis... Comme d'hab' on quitte la départementale pour une autre route plus petite, puis encore une autre plus petite. J'ai les roues dans l'herbe des deux côtés...m'ouais... Un premier hameau, c'est fin, petite montée d'adrénaline. Ensuite on passe sous des arbres, dont un très penché, je roule au pas, nickel. Au hameau suivant le client descend de voiture, il me dit qu'on est arrivé. On va voir à pied où je peux me poser, c'est chaud.
Je remets en route, j'avance de 100m et vram dans un virage à droite l'accotement s'effondre, la semi descend dans le fossé et se pose contre une bâtisse. Je roulais à 15 ou 20 à l'heure ! L'avancée du toit est dans la semi ! Le rideau droit donc, est déchiré sur un bon mètre en haut et en bas idem contre le mur. Ça n'ira pas plus loin la remorque est posée contre un poteau de téléphone en ferraille. Putain j'y crois pas ! Je ne peux plus ni avancer ni reculer, je suis embroché dans le toit de la bicoque. Pas le choix il faut une dépanneuse.
Tout de suite le client me dit : « appelez votre patron, je lui expliquerai que ce n'est pas votre faute, c'est la route qui s'est enfoncée. » Pour l'instant le problème c'est pas mon patron... Avant d'appeler le dépannage je tente un truc quand même... Je descends le chariot et j'essaie de remonter la semi sur la route. La roue droite du Moffett est aussi dans le mou bien sûr. Je trouve un chevron que je mets sous le stabilisateur. J'arrive à soulager la semi mais à peine, le chariot n'est pas assez puissant. Je glisse quand même un bois. Puis je me reprends, un autre bois, puis je me reprends. Dans la bâtisse abandonnée je trouve un madrier en chêne que je glisse dans le fossé sous la roue arrière puis au bout de presque une heure d'efforts sous la roue du milieu. Maintenant j'arrive à reposer la semi sans qu'elle touche le mur ou le poteau de téléphone. Avec le monteur qui m'a bien aidé faut reconnaître on a dû balancer un stère de bois dans le fossé. J'avance tout doucement, c'est gagné ! Là je suis à 100m de la maison pas plus. Je me vide, je contrôle et le client veut me payer un canon, je décline je préfère me barrer avant la nuit. Là le gars me dit : « je vous accompagne en voiture, en bas il y a un petit pont dans un virage, c'est chaud. » Et rebelote, je re-dépends le chariot et re-ripage de la semi pour être en ligne. C'est quand même beaucoup plus facile en deux fois c'est bon. A 18h45 je suis revenu au Lardin St Lazare, je suis passé tout à l'heure il n'était pas 4h...un truc de fou !
Fin de journée au relais d'Antan à Noailles, je vais me boire un kir pour oublier.
Ici le pain -beurre est à volonté, avec du pain corrèzien au seigle...mortel. La traversée de Noailles est interdite aux PL, il faut aller tourner à Brive, mort aux cons, je sais que ça passe tranquille... A 8h et des bananes je suis vers Beaulieu sur Dordogne, c'est l'extrême sud de la Corrèze pas loin du Lot. Je me gare dans un hameau, pas d'adresse plus précise. Le téléphone du client est sur messagerie. Je vais voir toutes les boîtes aux lettres, pas le nom de mon gars... Je cherche sur ma liste le numéro du commercial...SFR m'indique que le numéro n'est pas attribué. Bon..... J'appelle Christine chez Waterair, qui me donne le même numéro ! Plus qu'à attendre 9h que la direction régionale ouvre pour avoir des infos. A9h moins 5, mon client se réveille, il s'excuse pensant que la livraison serait le vendredi. Tu penses, nous le vendredi on est loin... Il veut que j'entre sur le chemin, la maison est à 500m. Ah non merci ! Les histoires à la con j'ai donné hier ! Je préfère brûler un litre de fioul du Moffett. Je finis à 10h, pas en avance du tout sur mon programme. Rebelote au retour je repasse dans Noailles, sauf que dans la chicane étroite un petit camion livre du mazout. J'attends sagement 5 minutes, j'ai gagné mon temps quoi qu'il en soit.
Je monte par Périgueux Angoulême Cognac. A 15h je me pose dans un patelin du 17 mais pas loin de Cognac. Le pays est étroit, je vais me faire chier, tant pis j'avance jusqu'à la sortie du bled pour pouvoir manoeuvrer tranquillement. Et je fais les allers et venues avec le chariot. Quand je referme je vois un vieux s'approcher, cigarillo au bec : « vous n'êtes pas très bien garé. »
Je crois qu'il blague, je lui demande qui il est. « Le maire du village, et je suis chargé de la sécurité ! » sur un ton désagréable. Je prends le ton le plus théâtral possible « Et bien mon brave, vos concitoyens vous ont confié une mission, je vous félicite de l'exécuter avec zèle. » Je dois avouer que je me suis trouvé assez bon pour une fois. Il remet son cigare dans sa gueule et il tourne les talons... Putain je prends soin de me garer loin pour ne pas emmerder et l'autre con qui trouve à redire !
Je quitte ce village de nazes et je retombe sur une grande départementale. A droite : interdit aux 7t5...à gauche...idem ! Pas le choix, Saintes c'est à gauche, je prends à gauche. Il ne me reste pour aujourd'hui qu'une rénovation à poser entre Saintes et Rochefort. Facile, RAS.
Demain je recommence à Blaye, je finis donc la journée au relais de Roubisque à Etauliers. J'ai un peu honte mais je dois avouer que je ne suis jamais venu dans cette adresse mythique en plus de 25 ans de route. La honte je vous dis !
Tiens la douche est gratuite ici, c'est bien, sans cela moi je ne me lave pas ! A 8h je mets en route, 5km plus loin je tourne à droite en suivant les instructions. La rue est étroite, j'ai les roues dans l'herbe de chaque côté, c'est la semaine qui veut ça. Je trouve la baraque, je sonne, je frappe, pas de réponse. Merde ! Je téléphone, rien. J'appelle Ludo le commercial du coin, messagerie. Merde ! J'insiste sur le fixe de la maison, ça décroche, je me présente, une voix de fille grommelle un truc et raccroche. Sauvé ! Je vais frapper à la porte, pas de réponse. Gnin ? Je rereappelle, la voix de fille me demande qui je suis ? Heu... ! Tu te fous de ma gueule ? Je rererefrappe à la porte et miracle elle m'ouvre ! Vu l'étroitesse de la route je me sers d'une piste cyclable pour décharger, il me faut quand même déplacer le camion 15 fois. Je vois des bagnoles faire demi-tour, désolé mais bon... Impossible de poser quoi que ce soit à l'avant de la maison, en plus la piscine se fait derrière. Je passe par un champ et des vignes, c'est mouillé, le chariot s'enfonce...mais ça va. Je file de là au plus vite. Enfin vite...je dois traverser un hameau hyper étroit, pourvu que l'accotement tienne le coup... Pas d'embrouilles cette fois.
Nos camions sont parfaits mais il n'y a pas de réservoir, juste une jerrican d'un côté. Je recomplète mon plein à Ste Eulalie et pour 14h je suis à Onnesse et Laharie dans les Landes. Le client est super sympa, il habite à côté d'une entreprise, la place pour livrer est royale. Premier client fastoche de la semaine. Ça change.
La dernière livraison est à Roquefort, impératif après 17h. J'ai le temps. La cliente est bien cool. Elle est assez fine mais souffre d'une hypertrophie mammaire tout à fait impressionnante ! Je pense qu'elle va devoir se faire opérer sous peine de se bousiller le dos, au grand dam de son mari j'imagine. Je ne suis pas médecin pour porter un jugement mais comme tous les mecs j'ai ma petite expérience concernant les nichons...
Demain je vais à Damazan, je vais donc couper à Lubbon, normal. Ce soir il a fait de la Garbure, mortelle ! Idem pour les légumes au four, sans oublier le riz au lait maison...punaise le David, il sait faire à bouffer !
Café pain-beurre, à 8h pile je suis chez Waterair à Damazan. C'est Stéphane le sous chef qui me charge, le chef est en vacances. Il a un peu de mal à me sortir les papiers, je vais à la douche quand j'ai tout.
La remontée est hyper classique. Premier arrêt à Miramont, j'ai lu sur FB que la Storia a été reprise, je vais boire un café pour me renseigner. Les restos sont rares dans les parages, faut lui faire de la pub. Je croise Toto 47 à Limoges dans son Merco vintage, on papote un peu au téléphone. On s'appelle avec Gérald plusieurs fois, faut qu'on se cadre demain matin. C'est lui qui récupère mes escaliers puisqu'il tourne en piscines. Moi je vais faire une semaine de fret...un départ dimanche soir en Casino ? J'en rêve !
Je comptais couper chez le José, mais ça va faire juste demain matin. Je pousse jusqu'au Moulin des Malades, au plus près de Besançon pour transvaser au plus vite avec Gérald.
Réveil 5h, un café un croissant... Tiens, c'est l'ancienne serveuse de chez le Thierry à Mouchard qui fait les cafés le matin ici maintenant ! Etonnant non ? Comment ça on s'en fout ? Oui, un peu .
6h et quart je suis au dépôt, je pose tout parterre en attendant mon collègue. A la demie il rapplique comme on avait dit, je lui balance tout dans sa remorque, on boit un café et il file. Vous êtes des lecteurs assidus, vous avez remarqué que j'ai zappé la douche, j'y vais de ce pas.
Mon patron passe voir les dégâts sur ma remorque. Il est surpris, il s'attendait à pire. Il trouve même que ce n'est pas bien grave. Bon. Je vais la décrocher chez Bâches Fèvre. En plus je vois que le pneu qui a été changé l'autre coup quand j'ai éclaté est étrangement dégonflé. J'appelle le mec de chez DK, il s'en occupe.
J'accroche une semi blanche et je vais faire des ramasses. Trois différentes dans la zone des Tilleroyes, à chaque fois c'est prêt, peu d'attente, nickel. Une dernière bricole à Rioz et je ramène tout ça avant midi à quai chez nous. Je refonce de l'autre côté du grillage, ma semi est terminée. Je suis content ils ont bien bossé, la déchirure du haut ne se voit presque plus, en bas ils ont fait comme ils ont pu mais c'est propre. Le mec des pneus est passé, au poil. Il y a des traces de pas sur ma bâche, ils auraient pu se déchausser … !
Je recharge dans ma remorque deux lots que j'ai ramassé tout à l'heure et je vais laver. Il fait super beau je pensais qu'il y aurait la queue chez Jeantet, mais non, juste un mec qui a d'ailleurs presque fini. Quand mon ensemble a repris non pas forme humaine mais camionale, je monte chez Tillet.
Deux ou trois camions devant moi, je mange enfin un morceau en attendant mon tour.
Retour au dépôt, je fais les pleins, les bricoles du vendredi et je saute dans le Cubo. Il est 18h j'ai encore loupé le goûter ! Bon weekend à tout le monde.
Réveil 2h30, fin bien. Je me prépare au plus vite et je saute dans la bagnole. Petit miracle, vendredi j'avais pensé à programmer le chauffage. La cabine est chaude quand j'arrive.
Entre Dijon et Auxerre je chope un coup de moins bien, je m'arrête pisser je fais deux fois le tour du camion sans blouson, ça réveille. Pause café au Ste Nitasse, je traverse Auxerre vers 7h15 c'est à dire avant le binz.
Une heure plus tard je suis à Bléneau. Le cariste me saute dessus, ils attendent la matière pour démarrer la production. Un chef vient me signer les papiers : « on avait dit 8h ! ». « Eh il est 8h15, si j'avais eu sommeil je me serais mis dans la couchette une heure, plutôt que de mettre le camion au fossé. » Je coupe mes 30 minutes restantes et je monte à Vendôme par Orléans.
Je m'étais fixé de vider le Vendôme avant midi pour être tranquille, j'y suis à midi moins vingt cinq. Je me mets à quai direct, dans le quart d'heure c'est vide. Ma dernière livraison est à Montoire. Montoire sur le Loir, hein ! Pas Montoir de Bretagne, le bled où Pétain à serrer la louche d'Hitler. Même si je sais que pour certains c'était le bon temps, et qu'ils militent pour que ça revienne....
Le gars reprend à 13h30 ça me laisse le temps de manger un morceau. On vide et je remonte pour recharger à Orléans.
J'y suis à 15h30 pour rendez-vous 16h, ça a bien marché mon histoire. Ça a bien marché jusque là, parce qu'ici la cour est blindée de camions, on peut à peine entrer, je n'ai jamais vu ça. J'attends au gardien, j'attends pour entrer, j'attends au bureau... Au guichet le mec m'annonce au moins deux heures d'attente avant de charger, il me demande si je veux bien décrocher ça l'arrangerait ? Et moi donc ! Aussitôt dit, aussitôt fait, je décroche ma semi portes ouvertes et zou.
Je valide ma fin de journée au centre routier, il est presque 17h, cherry on the cake, j'ai une coupure d'onze heures légale.
Réveil un peu avant 4h, je vais rechercher ma caravane. Le gardien me donne la pochette avec les papiers et le plomb. Je vais accrocher, je ferme les portes et je plombe. Quand je reviens le gardien contrôle le plomb. « Vous avez plombé vous-même ?
-??? hein ?
-Vous avez plombé vous-même, c'est interdit.
-Pourquoi ? C'est quoi le truc ?
-Ben, si vous vous trompez, on n'a pas d'autre plomb. »
Il est 4h05 et le premier humain qui me parle me prend pour un débile...c'est tôt !
Premier arrêt au Sainte Nitasse à Auxerre comme hier pour déjeuner et prendre une douche. J'ai un peu traîner, je coupe 45, optimisation.
A 10h pétante je suis à Carrouf' Valentin. Surprise il y a un abri de jardin sur une palette Chep accolée à une demi-Chep. Bien sûr il est au milieu, donc on ne peut pas le vider en latéral, ils n'ont de rallonges de fourches et les miennes sont avec mon chariot. En dégageant les autres palettes tout autour, j'arrive à enquiller le tire-pal à l'envers et je pousse l'abri aux portes. Le cariste se chie dessus pour le descendre...désolé mon gars mais à partir de maintenant ce n'est plus mon problème. Une fois vide, pendant que Pauline réfléchit à la suite je vais faire quelques courses. Je fais au moins 500m à vide et je suis chez Tillet. C'est blindé de camion ATS, les affaires reprennent ? Un chauffeur de chez nous s'est bousillé une épaule, le patron a rappelé Joël un retraité qui a encore la foi. C'est tellement rare un vieux qui n'est pas aigri ! Genre Michel 50 vous voyez ? Un qui est tout content de venir rouler en camion. On discute un peu et il me propose de passer devant lui, il est midi et il charge pour Lyon à livrer demain...no stress. Ensuite arrive Jean-Luc, il le laisse passer puis un affrèté du 42, qu'il laisse passer aussi.... Bon moi je suis parti, j'imagine qu'il a fini par charger pépère...Mon complément est à Dôle, 1m de plancher, 4 tonnes. Je me vois mal avec ça aux portes quand j'aurai vidé les bobines. Je me garde donc 1m50 de plancher au milieu. Pauline me dit que ça se charge au pont, on aura facile à passer par dessus le Tillet. Les bobines vont jusqu'aux portes, nickel. Content de moi je vais à Dôle.
C'est une boutique que je connais, je vais voir le bon mec directement. « Mets-toi à quai ! » Gnin ? A quai ? Mais on ne charge pas au pont ? « Ben si, le pont c'est la plaque du quai. » Oh putain ! Là c'est la merde. On ne peut prendre les palettes de bobines que dans un seul sens, comme elles ont été chargées en latéral c'est mort. Je tente un truc. Avec un tire-pal à main petit à petit je fais pivoter la dernière bobine , je la sers bien à gauche et tant pis on pose le moule à droite aux portes. Justement ce que je ne voulais pas ! C'est chargé, c'est l'essentiel, demain il fera jour.
Je m'arrête à Auxonne dans une pharmacie, j'ai chopé la crève, je grelotte. Moi qui ne suis jamais malade, là j'ai les patates au fond du filet.
Fin de journée au Petit Train sur la N6, je me fais une sieste avant d'aller souper. Paracétamol puis filet mignon sauce à l'Epoisses...une chopine de rouge pour tuer les microbes, fin bien ! Le mélange gros rouge qui tache médocs c'est recommandé par les plus grands professeurs de l'académie de médecine.
La radio se met en marche, je m'habille, j'ouvre les rideaux, tiens le bistro est encore fermé. Merde, elle déconne, d'habitude... Je prends mon téléphone, 4h15 ! Le boulet, qu'est ce que j'ai foutu ? Bon je patiente, à 5 h le poste se rallume....
A 7h et demi je suis dans la ZI nord d'Auxerre, vers chez Fruehauf et Yoplait. Tiens à ce propos on a appris hier que quatre gros fabricants, Yoplait Senoble et je ne sais plus qui, ce sont entendus pour faire monter les prix des yaourts et de la crème fraîche. Bon ces braves fumiers n'ont rien inventé ils ont juste copié les opérateurs de téléphone …
Ici c'est réduction d'effectifs, le cariste vide les camions, s'occupe de la bascule et alimente la production, il est bien sympa ça fait passer la pilule de ces absences à répétition. Il t'enlève une bobine puis tu le vois passer au loin avec une pile de palettes... Quand on a fini il a la gentillesse de déplacer l'outil de presse que j'ai au cul, nickel.
A 11h30 je suis chez Valéo à Blois. On me met à quai direct, le mec arrive avec un tout petit Fen électrique. Là mon gars t'as rêvé ! Il téléphone, mauvaise limonade, je me dis qu'il y en a pour des plombes. Je vais me tirer un café au distributeur et un type se pointe avec un chariot d'homme. Un coup de fourches, un coup de tampon sur mon carnet et zou !
Je remonte à Meung sur Loire, ce n'est pas en Alsace donc je ne sais pas comment ça se prononce ! Je crois qu'ici ils disent Main. J'y suis à midi et demi, je mange un morceau et à 13h c'est la relève. Une cérémonie un peu comme à Buckingham, la relève de la garde en armes mais sans les bonnets à poils. On me charge de suite, 14h30 je me sauve.
Un minimum d'autoroute, je sors à Avallon, coupure chez la suisse. Je valide ma deuxième 11h de la semaine, ça c'est fait. Vu la tournure de la semaine je vais me payer un troisième tour avec retour samedi, je suis tranquille pour les coupures.
Ce matin je mets le réveil à 6h, c'est quand même mieux. Café brioche douche, juste avant 9h je suis chez les Mousquetaires jurassiens. C'est un peu longuet leur histoire, je ne suis vide qu'à 10h30. Pauline me fait revenir au dépôt. On a un lot de terreau à l'affiche depuis deux jours mais il n'est pas parti, faut vider au hayon + tire-pal. Je m'y colle avec mon hayon motorisé. Pour gagner du temps elle a fait ramener les palettes par un régional, nickel. Je charge, je fais le plein et je monte à Dijon pour le complément.
J'y suis à 13h30 juste pour la reprise. J'avale un bout de pain en quatrième vitesse et on me donne un quai. J'ai 17 palettes de terreau et 21 palettes ici...fatalement ça coince. Le cariste râle un peu pour la forme mais il a l'habitude, il en gerbe quelques unes et le tour est joué.
Je coupe mes 30 restantes à Chalon sur Marne, je vais m'acheter une bouteille de flotte. Je suis malade comme un chien, avec tous les cachetons que j'ai pris j'ai bu mon stock d'eau de la semaine. 21H15 je suis à Vitry en Artois, il reste une petite place pour mon petit camion au Mille Pattes. Voilà je suis monté au max, j'ai fait au mieux, demain il fera jour.
Ici avec la formule routier on a droit à un solide petit déj' à volonté, trop bon. Ma première adresse n'est pas très claire, je me fais même bien un peu chier pour trouver la jardinerie. En fait ce n'est pas route de Lille, c'est route de La Bassée. Quand j'entre dans la cour je vois le rideau de fer du magasin s'ouvrir. Pile poil. Personne ne s'occupe de moi, je me vide avec mon hayon à 4 cylindres. J'emprunte leur tire-pal pour rebalancer quelques palettes de pinard à l'avant. 14 t sur le cul plus le chariot et rien à l'avant, je le sentais moyen... A 10h30 je suis chez les mousquetaires à Vimy. J'avais rendez-vous à 10h...le gardien me demande mon 06, va falloir attendre. Merde ! Je retourne au camion, mon téléphone sonne « quai 111 ». Ils sont malades ? Ici on ne se vide pas, ce sont les mecs qui se débrouillent, bon bon. Quand c'est vide je demande le bon de palettes pour que je puisse aller les chercher pendant le contrôle... Le gars me demande « quel contrôle ? Non je compte le nombre de palettes, le bon état et tu te casses ! » Purée ! Dans les autres bases Inter le contrôle du pinard ça dure des plombes ! Bon franchement ça m'arrange. Je vais récupérer les Europe vides et zou !
Petit arrêt à l'aire de Phalempin, pour prendre la taxe belge. Ah oui je vous ai pas raconté, je fais le grand routier international, je vais recharger à Tournai ! C'est dingue ! La zone indus' est à 3km de la frontière ! Je ne sais pas si j'avais besoin de la taxe mais dans le doute...
La cour de l'entrepôt est blindée, j'attends dehors en warning. On me donne un quai de suite. Un mec de chez BYL avec un Premium qui n'a pas vu la Karcher depuis la chute de l'empire romain d'occident remonte la file et entre direct. Je n'ai pas le temps d'aller le choper, un cariste le fait ressortir. Non mais ! Ca va assez vite à charger, sur la fin le chargement est plus léger, je fais un double plancher avec mes Europe. Je m'enlève du quai et j'entends un gros boum, merde c'est quoi ? Oh c'est mon ami l'excité de tout à l'heure qui a laissé le pare-choc de sa semi contre une bordure en béton. Non seulement c'est un gougnafier, mais en plus il est nul. Il est 14h, pile poil pour sortir de Lille tranquillement, vavavoum.
4h30 de volant m'amènent entre St Dizier et Chaumont, par endroit c'est chargé, on est vendredi. Reste zen Pierre, reste zen, les gens ils s'en foutent que tu as déjà roulé deux fois 10h cette semaine. Finalement je me pose à Vesoul devant chez ma copine, j'ai 8h50 et des boulettes, nickel cette histoire.
Je rentre rarement le samedi, c'est juste aujourd'hui que j'ai rendez-vous chez le dentiste, pas de bol. Hier soir j'ai appelé Micka on s'est donné rendez-vous au dépôt le plus tôt possible. Vers 6h et demi je décolle...le tachy ne se remet pas à zéro. Gnin ? Oh merde, dans la semaine je compte, là on est le weekend je suis parti comme ça. Au deuxième rond-point, l'affichage se refout à zéro, j'ai coupé 9h03 par le plus grand hasard. Putain le boulet !
Je retrouve Micka sur le quai, on vide mon bazar, je fais les pleins et je me rentre à la maison. Finalement c'est la dentiste qui est un peu en retard, je ne dis rien je la joue grand seigneur... Bon weekend à tous, le ciel vous tienne en joie.