| Carnet de bord de Mars 2015 | Partager sur Facebook |
Le boulot est calme chez Waterair, ce matin un camion à 8h et moi à 10. Je me pointe une demi-heure avant. Sevket est en train de finir tranquillement. Je fais la connaissance de l'intérimaire qui remplace Fabrice. C'est un bel homme, grand, charismatique, intelligent, je dirais même brillant, il est parfait...c'est normal il s'appelle Pierre. En plus il paie sa tournée de cafés.
Blague à part, je vérifie et revérifie, il n'a pas encore l'habitude, je vais éviter de partir avec une piscine de moins...
Comme je passe devant la maison, je mange vite fait avec ma gamine en un gros quart d'heure. Je monte vers Auxerre, par Langres Chaumont Chatillon sur Seine Chablis (miam miam). Ça roule pas mal par là, sauf après la sortie de l'autoroute où la route est chiante et bosselée jusqu'à reprendre la « nationale ».
Juste avant 18h je suis de l'autre côté d'Auxerre, je dois tourner sur une toute petite route...ça va recommencer les conneries ? Je fais 7 ou 800m je me sers dans l'herbe, bien grasse bien molle. Je pose la rénovation d'une grosse Valérie. C'est le nom du modèle pas le prénom de la proprio. Le liner fait le poids d'un âne mort. Le client veut le porter pour le ranger dans un bureau, sa tête quand il a voulu le soulever ! Je pose le carton sur la tranche et je le fais glisser, c'est plus facile. Le gars me fait le chèque et il me dit : « faut que je signe votre lettre de voiture.
-Ah, vous connaissez le jargon du transport ?
-Oui, je suis expert du transport routier pour tout ce qui est litiges entre transporteurs assureurs etc...
-Oups, j'espère qu'il n'y aura pas de réserves, vous, je vais avoir du mal à vous enfumer.
-Je connais quelques ficelles du métier, oui. »
Je prends mon chèque, je rebâche et je file. En fait sa route est très étroite, mais elle débouche sur une bien plus large, facile. Sauvé.
Je récupère la N6 à Auxerre. Je monte par Sens...tiens la Clef des Champs à Champigny a rouvert, je vais aller voir ça.
Ce resto était tombé bien bas, visiblement le nouveau tôlier est un pro, rien n'est laissé au hasard, repas, sanitaires neufs, ouverture à 4h45 pour que les gars qui montent à Paris puissent boire le jus, bref, une bien belle adresse. Donc, café pain beurre douche et je file.
Pour 8h je suis du côté de Nogent sur Seine, patelin connu pour sa centrale nucléaire. Cette fois je ne suis pas chez un couple de « garçons sensibles » mais de filles. Qui ne m'ont pas l'air franchement sensibles d'ailleurs mais bien dans leurs baskets et épanouies.
La piscine suivante est à peine plus loin de l'autre côté de Provins vers Maison Rouge en Brie. Le bled est très passant, je me gare au mieux pour ne pas faire chier. Mon client vient taper la discut' pendant que je débâche et que je descends le Tagazou. Arrivent deux types, le premier me demande si je connais la mise en danger de la vie d'autrui ? Le deuxième reste silencieux. De suite je flaire le casse-couilles. Je le prends avec le ton le plus ironique possible, mais ça s'envenime. Il me reproche d'être mal garé, et de risquer de faire écraser des enfants à la sortie de l'école. Il est 9h30 ! Mon client intervient et le prie gentiment de passer son chemin. Ensuite de m'expliquer qu'il est l'ancien maire et que le pénible est le nouveau premier adjoint, d'où quelques rivalités... Rivalités complètement connes, puisque mon client me dit qu'il en avait marre et ne s'est pas représenté aux dernières élections. Ensuite c'est un voisin qui vient trouver mon client, selon lui je suis passé avec le chariot trop près de sa voiture et que j'ai roulé sur sa bordure... Ils sont tous cons dans ce bled ? Mon client s'excuse, il est consterné ! Quand on a fini il m'offre un café. En partant je lui souhaite bon courage avec ses amis...
Sur les coups de 13h je suis à Villabé, patelin connu pour son aire d'autoroute et ses flics qui chassent le routier contrevenant le lundi matin avant 10h... Je dois déposer une rénovation, je sonne, personne. J'appelle un portable, un type me dit qu'il m'envoie sa femme. Dans le quart d'heure une fort jolie femme très typée méditerranéenne descend d'un ML AMG flambant neuf. Elle s'excuse de m'avoir oublié. Tout va bien, tout va bien. Je pose la palette à l'abri, je prends le chèque et je me sauve.
J'ai encore une rénovation à déposer mais dans le 78 cette fois, Jouars Pontchartrain. Je suis dans un hameau : calme, luxe et volupté. Des baraques terribles, des chevaux, des berlines allemandes dans la cour, bref on n'est pas aux Minguettes. Le client est bien sympa, là aussi je pose la palette dans le garage en échange d'un chèque.
Normalement j'ai fini la journée, il n'est que 16h30. C'est con mais la suivante est un impératif mercredi, dans le bled à côté. J'ai ma petite idée, je me claque sur un parking et je poireaute.
Impératif mercredi, c'est que c'est un prof ! A 18h il sera rentré ! 18h05 j'appelle, bingo, le gars est chez lui. Le lotissement est peu commode en semi, voire même carrément chiant. Pas grave à cette saison il fait encore jour à cette heure. On range la rénovation sous un escalier, tout bien. Je suis content, demain j'ai une grosse journée, c'est toujours ça de fait.
Fin de mission à La Marmite à Mantes la Jolie, content.
Après mes éternels café-douche je décolle. Pas trop le choix, le matin pour monter à Pontoise depuis Limay faut passer par les Mureaux. Il y a cinquante mille feux rouges mais ça roule à peu près. En haut on rechope la N14 qui devient A15 un peu plus loin, et là c'est le gros bordel puisque ça descend sur Argenteuil Genevilliers. Tant pis je prends un bout d'A 104 c'est plus calme et je me retrouve du côté d'Eaubonne. Nickel. Enfin, nickel, pas tout à fait. Je dois poser une grosse rénovation à St Prix, vers St Leu la Forêt. Le bled est interdit aux 6t puis 3t5... Comme d'hab' le GPS te dit de tourner à droite mais c'est impossible en semi, tant pis je vais voir la rue suivante...tant pis la suivante...tant pis la suivante...ouais ouais ouais...ça se rétrécit, j'ai un petit bus au cul. Je finis par trouver une rue, mais une vieille 106 est garée dans l'angle. Je descends voir deux ou trois fois, j'arrive à tourner. La rue que je viens de quitter est en sens unique, j'oublie l'idée de repartir par là. Je finis par trouver la baraque. Je demande à la mémé comment elle a été livrée à l'époque ? Elle ne se rappelle plus mais dans son souvenir c'est le maçon qui est venu avec la piscine sur son petit camion... Je comprends mieux en effet. Bien sûr c'est le même cinéma pour repartir, c'est fin entre les maisons les barrières les branches...bref je ressors de là sans avoir rien cassé. Non je ne suis pas bon, c'est juste un miracle.
J'ai bien fait de m'avancer hier soir, sinon je serais bien à la bourre. Pour reprendre l'autoroute de Normandie à cette heure je peux passer par Poissy. Ça roule. Je mange un bout avant Dozulé. Je me régale à regarder les mouettes. J'ai balancé mon quignon de pain d'hier, c'est la guerre sur le parking. Incroyable comme c'est teigneux ces cons de bestioles...
A 13h30 je me présente dans un bled plus loin pour vider une grosse piscine, full options. Le client n'est pas plus aimable que les mouettes de tout à l'heure. Pas grave, je suis content. Le commercial annonçait un stationnement du camion à 1km, finalement il n'y a que 200m à tout casser...pour une fois que l'erreur est dans le bon sens pour moi j'en profite.
J'avais prévu large du coup je suis bien en avance pour livrer ma dernière piscine de la semaine à Flers. Le gars est super sympa, il a des chèvres, des moutons et donc un hangar assez grand pour déposer tout le bazar, facile.
On est mercredi, donc on a reçu les programmes Waterair pour dans deux semaines. Les deux camions vont tourner, au poil. Les affaires reprennent. On s'appelle avec Gérald, on se répartit le boulot. Bien contents.
Fin de journée au routier sur la route de Caen. J'ai deux enlèvements demain matin à Flers, difficile de faire mieux.
A 8h moins 10 je suis devant une boîte de mécanique. Il y a déjà un mec du 80 et un portugais. Le cariste veut me faire entrer en premier. Ben non ! Le portugais n'a que deux petites bobines et le français un outil. Donc en trois coups de fourches ça doit être réglé pour les deux camions. Comme dans « le père Noël », je n'aime pas dire du mal mais c'est vrai que le cariste est très gentil... J'insiste pour ne pas entrer, le temps que les deux s'enlèvent et faire toutes ces manœuvres c'est plus simple de les vider et qu'ils se barrent. Le beulou comme on dit chez moi tombe d'accord. Finalement les outils que je charge sont encore dans la presse je dois attendre....c'est kikikavairaison ?
Mon ami le beuillot revient et me fait mettre en place. En fait cette usine fabrique les outils de presse. Des pièces qui au final iront chez Peugeot. Donc avant de livrer une machine neuve qui va devoir sortir 1000 pièces par jour, elle est testée et retestée c'est pour ça qu'ils frappent des pièces et reçoivent des bobines. Je sors mes tapis de gomme pour glisser dessous, équerres, sangles...là faut pas déconner ça vaut une blinde ces outils je vais éviter de les déposer dans un rond-point.
A 10h30 c'est chargé, je complète aux transports Noyon dans la même zone. 8 palettes, en un quart d'heure c'est fait. Par honnêteté je préviens Laurence qu'il me reste 2m de plancher, réponse : on roule. Eh ben, je roule !
Je me rentre par Alençon, Châteaudun Orléans. Après Alençon le gasoil crie famine. Boh je dois avoir assez pour aller à Orléans... Par Mamers Nogent le Grotrou (célèbre patelin grolendais) la route est difficile. Plus j'avance plus je vois que je n'arriverai pas à Orléans, l'ordinateur de bord révise son calcul à chaque côte et chaque relance. No stress, au Super U à Brou je balance 50 €, je me les ferai rembourser demain et basta. J'aurai pas l'air con si je désamorce avant l'AS24.
Détendu je complète le plein au centre routier. Une fois de plus je finis mes heures au Petit Train sur la N6. Il est 19h30 et j'ai 4h26 de volant...que demande le peuple ? A cette heure ? Un kir !
Je change mes habitudes ce matin. Café pain-beurre mais pas douche, la chaudière a merdé dans la nuit à ce qu'il paraît, il n'y a que de l'eau froide. Fort contrarié je mets en route quand même à 6h et quelques. Ils vont s'en rendre compte les gars que je croise que je suis un goret ?
A 9h et des boulettes je suis à Saint Vit 2. La douche est nickel propre, j'en profite. Je me présente avec une heure d'avance. On me donne un quai ….occupé. C'est le porteur frigo de chez Cordier, je sais que ça ira vite. En effet dans le quart d'heure il dégage. Je vide mes 8 palettes, la fille contrôle, je récupère les Europe et je file.
Personne au lavage chez Jeantet, j'ai le temps de fignoler. Au bout d'un moment arrive un collègue de chez ATS, j'abrège.
A midi et demi je suis à Etupes à la SNOP. C'est un gros écrabouilleur de ferraille. Je sais qu'on vide les outils avec le même pont qu'on vide les bobines, j'y vais direct. Le gars me fait mettre en place, bizarre, je pensais qu'il allait me dire d'attendre le changement d'équipe. Il range quelques bobines, vire le crochet à bobines du pont, le remplace par des chaînes et il me vide de suite. Deux coups de pont et c'est torché. Il ne me reste qu'une palette d'accessoires que je vide avec mon chariot. Je sors du hall, je range mon bazar et je vais retrouver mon pote le Titi aux expéditions. Le pauvre a eu de graves déboires privés...adieu le 6x4 Scania V8 chez Brame, bonjour les navettes à la con chez Cordier. Il fait tous les jours une boucle Etupes, Peugeot Mulhouse, Gefco, Peugeot Sochaux, Etupes... Lui c'est un vrai, un routier avec la foi, je sens bien qu'il est malheureux, ça durera ce que ça durera. On boit un café et je fonce à Rioz.
J'y suis sur les coups de 15h. Je charge des guitounes pour un camping. Comme ils disent certainement sur la pub : c'est un concept innovant. Mais bien long à charger, des caisses en bois, des longueurs, des accessoires, tout un bazar...à vider en chariot embarqué lundi dans un camping.
Quand c'est chargé et sanglé j'appelle Pauline. J'ai ordre de rentrer chez moi. Ce n'est pas vraiment la route mais le Cubo est déjà parti avec un autre chauffeur et on manque de place dans la cour, faut absolument que les camions extérieurs restent chez eux...Voilà un plan qui me convient bien.
A18h je décroche, bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.
J'ai mal dormi, j'ai la tête dans le seau ce matin. J'ai préparé mes affaires hier soir pour aller au plus vite, à 4h30 je mets en route. Faut que je me magne, je dois vider avant midi. Vers Lons j'en ai déjà marre, je voudrais pousser jusqu'à Villemotier pour boire le café. Machinalement je passe la main sur ma poche....gnin ? Putain j'ai oublié mon porte-monnaie et ma carte bleue sur la cheminée ! J'ai pas un rond sur moi, bravo ! Ah ben du coup je n'ai plus sommeil, fin énervé même ! La semaine dernière j'ai fait 10€ de pourboire, j'ai balancé le billet dans le tiroir, je retrouve quelques pièces, en tout je trouve 19€, une fortune ! Bon ça ira pour aujourd'hui.
C'est trop juste pour arriver aux Abrets en moins de 4h30, je fais une coupure sur le petit bout d'autoroute entre Viriat et Bourg Sud. A 10h et demi je me pointe au camping, facile à trouver, c'est là qu'il y a les pelleteuses. Un peu trop même, j'ai du mal à accéder. Le camping est un vaste chantier, je slalome entre les engins avec mes palettes. C'est bien long, pour gagner un peu de temps je déplace le camion. Je dois passer un gué avec le chariot mais c'est du gravier au fond du ruisseau, ça tient. Je remonte au camion quand j'ai fini, il est 13h. Je vois le message de mon retour : chargement à Grenoble avant 13h30. J'ai vaguement l'impression que ça ne va pas le faire...
Je me présente à l'usine à 14h, sur la pointe des pieds. La petite dame bien sympa me dit qu'en fait ils disent 13h30 mais jusqu'à 15h c'est bon. Punaise, les chieurs ! Elle me file un zinzin bizarre. Il faut le mettre à la place de la main rouge, la semi est donc en rupture, on retire une clef, et cette clef ouvre la porte du quai ! Ils ne savent plus quoi inventer. Bref, on charge des palettes 120x120, ça va super vite, je mange un bout pendant ce temps. Depuis ce matin je commençais à avoir les crocs.
Vu que j'ai déjà dépasser Grenoble je ne vais pas revenir sur mes pas, je passe par Chambéry. L'hyper dangereuse bretelle à la sortie de Chambéry avant le péage a encore frappé, un semi est couché à droite sur la glissière en béton. On va faire demi-tour plus loin, pour nous rien de grave...
Fin de journée à Villemotier avec 8h58 de volant. Pas d'apéro, pas de café, juste un quart de rouge en mangeant pour faire au moins cher, je suis un miséreux. J'ai encore assez pour un grand café et une viennoiserie demain matin...c'est la fête.
Réveil 5h, je vais boire le café. Tel le clochard moyen je compte mes pièces, un grand café et un pain aux raisins, j'ai même de quoi m 'acheter une baguette. J'explique mon histoire à Charly, il me dit : « Bah, t'auras qu'à m'y payer la prochaine foââ. » C'est sympa mais je décline l'offre, j'ai assez.
A 8h et demi je suis à la maison, je récupère mon argent, mon cher argent et je prends une douche en vitesse, ici c'est gratuit ou presque.
Avant Mulhouse un panneau lumineux indique de sortir à Burnhaupt...bouchon. Et quel bouchon ! Les entreprises du BTP manifestent, ils bloquent vers Dornach d'après 107,7. C'est déjà 8km... Donc je sors et je prends l'ancienne 83 par Morschwiller puis le parc de la mer rouge. Je veux reprendre l'autoroute à Mulhouse ouest mais là aussi c'est bouché, je continue par Pfastatt, Kingersheim là faut connaître . Je reprends l'autoroute à Bourtzwiller. Autoroute info annonce 1h15 pour traverser ce bordel, j'ai bien fait de faire comme ça.
A 10h et des bananes je suis aux plâtres Lafarge à Ottmarsheim. D'ailleurs ça ne s'appelle plus comme ça mais Siniat. Avant ça chargeait de 5 à 21h, maintenant c'est de 10 à 19. Et les réceptions de 10 à 14h, c'est tout ! Encore une boutique qui va se retrouver en Pologne ou sur Mars, ce qui n'inquiète pas le cariste qui se glande les couilles...tout va bien.
Quand je suis vide je saute de l'autre côté du grillage chez Mittal. Le dernier coup le cariste m'avait fait sortir toutes mes sangles, celui-ci m'en fait mettre 4 sur la première bobine puis une seule par palettes suivantes...c'est à la tête du client ? C'est bien la preuve que c'est de la connerie surtout.
Autre connerie. Au péage de Belfort il y a les gendarmes, le flic me voit, lève la main, puis la rabaisse... Tout de suite je pense à mon infraction sur l'amplitude de l'autre jour. J'attrape mon cahier, c'était lundi il y a 4 semaines. Les 28 jours sont écoulés. Je ne suis plus amendable. Mais hier ? C'était grave, et aujourd'hui plus. C'est ça l'idée ? Je comprends bien que la loi doit donner des limites mais là c'est complètement con.
A 15h je vide mes 25t chez Bourgeois à Besançon, Pauline me fait revenir au dépôt. Elle a fait ramasser mes 3 lots par les régionaux . C'est bien un peu lourd mais c'est du bon boulot je ne vais pas pleurnicher. A 20h je valide ma fin de journée à Avallon chez le portugais pas gai.
Un café, un croissant, pas le temps pour le pain grillé tant pis, et une douche en quatrième vitesse, moteur en route. Au fur et à mesure que j'avance sur la capitale je regarde les conditions de circulation sur le net...pas bon. A 6, A 104 bouchées je coupe par la petite route de Palaiseau pour choper la N 118 mais à partir de Vélizy à 8h c'est tout bouché tu penses ! C'est un long calvaire jusqu'au périph', ensuite ça s'arrange un peu on roule au pas c'est déjà ça...
A 9h et demi je suis devant la grille du Leroy Merlin de Montigny en Cormeilles, riante bourgade entre Argenteuil et Pontoise. La bonne dame me fait entrer de suite, je me dis que ça commence bien. Je déchante rapidement. La cour est...comment dire ? Un vaste bordel où il est impossible de circuler. Un collègue me l'avait dit mais sa description était en dessous de la réalité. Un mec déplace des palettes en même temps que j'avance. Il y a deux quais bien sûr on me donne le plus chiant. Je m'y reprends à 3 ou 4 fois, je descends voir le chef de la réception : « C'est impossible de se mettre à quai, je n'y arrive pas, faut faire du rangement.
-Ah mais les autres chauffeurs y arrivent.
-Ben moi je suis nul, appelez les autres ils me feront une démo. »
En fait il y a une ribambelle de poubelles tirées par un Fen qui bloque le passage. J'enlève les poubelles en question avec un type chargé de ça visiblement, et 10cm par 10cm je parviens à me mettre à quai. Super quai intelligent où quand tu es en place tu ne peux plus ouvrir ta portière à cause d'un mur, faut descendre côté passager. Tout ce merdier pour 8 palettes. Et comme chez SFR, c'est pas fini. Pour sortir on doit zigzaguer entre les palettes les murs et le bardage. Le bardage est d'ailleurs marqué tout du long par les rétros les portes...bref tout pour casser les camions. Pour passer le portail de sortie, d'un côté tu passes au ras de la grille et devant faut rabattre le rétro côté passager pour ne pas le gratter contre le mur. Inadmissible !
Avec toutes ces conneries j'ai 4h35 de volant. La haine. Seul point positif à cette heure les bouchons sont finis. A midi et demi je suis devant un Brico à Quincy sous Sénart dans le 91. J'ai largement le temps de manger un morceau. A la reprise le mec me vide mais c'est super long, il emmène les palettes de terreau à Tataouine.
Dernier client j'ai le Weldom à Etampes. Là le type est bien sympa, efficace, rien à dire. J'ai mon retour depuis hier comme d'hab', je vais chez KN à Saran. J'ai plus d'une heure de retard, inutile de courir, je décroche. On me donne un quai, je passe mon câble TIR, demain il fera jour...enfin non justement il fera nuit... Fin de journée au centre routier, normal.
Réveil 3h30, 500m plus loin je vais accrocher ma calèche. Elle n'est plus au quai d'hier soir mais en long juste en face. Je fais le tour, ça va. Je monte sur la passerelle pour brancher les flexibles, horreur ! L'angle du rideau est crépi de graisse de sellette. Le chauffeur de nuit de chez Kuehne en faisant un demi-tour sur place a essuyé ses flexibles dégueu sur ma bâche ! Heureusement que je l'ai vu en montant sinon mon blouson était mort. J'essuie avec un vieux chiffon, fin énervé de bon matin.
Vers 6h je suis au Petit Train pour mes éternels café-pain beurre-douche en 45 minutes. Je me pointe au Carrouf' Valentin avec presque une heure de retard, ma foi, je ne suis pas une fée j'ai fait au mieux. Ensuite je descends au second magasin à Chalezeule, les mecs finissent à midi, inutile de dire qu'ils me vident de suite...
Pauline me demande si je peux lui faire un tour en régional, allez va ! Je monte au dépôt pour prendre une porte-bobines et je vais chez Tillet. Le pontier finit un truc, j'en profite pour avaler un bout de pain, on charge. 6 bobines 25t, zou ! Je fonce à St Loup sur Semouse, magnifique bourgade des Vosges Saônoises connue pour son usine Parisot. Les meubles en sciure collé que vous achetez dans la grande distrib' viennent de là. Parisot ? Oui la famille de Laurence l'ex patronne du Medef. Superbe laboratoire du dialogue social. Moi je livre dans une boutique à côté, je suis tout seul à la réception, on vide les bobines avec un système archaïque en passant une barre dans les bobines. M'en fous ça va vite. Retour au dépôt à 16h30 je décroche la semi blanche et je reprends la mienne, retour chez Tillet. Je charge complet, je fais serrer un peu j'ai mes cadres de piscines à mettre au cul.
Re-retour au dépôt, je fais le plein, j'embarque mon chariot et je me rentre. Je décroche chez Mérinos à Vesoul et je vais chez ma copine en solo juste à côté. Il est 18h28, il me reste 2 minutes d'amplitude... Sauf que je n'ai toujours pas de coupure de 11h, j'ai deux fois 4h35 de conduite continue cette semaine et 10h03 de volant aujourd'hui...intense la semaine...
Je décolle à 6h et demi pour être à l'ouverture à Pont de Roide. C'est bien ici, ils n'achètent la matière que chez Tillet donc on est certain d'être seul à vider. J'explique au petit gars que je suis pressé, il me vide aussi sec.
Sur les coups de 10h je suis à Seppois. Sevket termine gentiment, on va boire le café et je prends sa place. Chargement classique, beaucoup de pompes à chaleur...normal je vais dans la nord ouest...
Pour 13h je décroche à la maison, je mange un bout, je fonce chercher ma gamine au collège ensuite je monte chercher mon gamin à Nancy, ensuite je file à Mulhouse pour la soirée Waterair. Bref je passe le reste de la journée le cul dans la bagnole, tout ce que je déteste.
Après faut être honnête, la convention Waterair ce n'est jamais une corvée. J'écris ces lignes on est samedi. Ils ont loué le musée de l'auto de Mulhouse donc, avec pour l'apéro quatre comptoirs répartis dans le musée avec à chaque fois un vin d'Alsace différent et un accompagnement différent. Ensuite le repas dansant avec cette année le spectacle d'un hypnotiseur. Bref une fois de plus ils ne se sont pas foutus de notre gueule.
Comme souvent le lundi en piscines je n'ai qu'à rouler. Je décolle donc à 8h, tranquillou. En passant devant l'école du village je me rends compte que je ne connais aucune des mamans qui sont là. Quand on a des enfants en âge scolaire on connaît les gens au moins de vue. J'ai encore pris un coup de vieux là...
Je monte gentiment par la 19, on papote au téléphone avec les copains au sujet de la soirée Waterair de vendredi. On s'occupe quoi. A partir de Troyes je prends la nationale, y a pas le feu au lac. Je mange un bout du côté de Sens, tout bien.Je me paye le luxe de faire Orléans Blois par la nationale, bon ce n'est pas une bonne idée on perd un temps fou. Pas grave. Je rattrape de la bonne route à camion à Château-Renault. J'adore cette route par Château la Vallière, Beaugé.
Je termine la journée à Jarzé à l'excellentissime relais du Moulinet. En entrant sur l'aire de repos je vois un tracteur Jacky avec une semi Buffa rescapée, c'est Jean-Louis ! Trop bien. Ça fait un moment qu'on ne s'est pas vu, on a plein de trucs à se raconter...
Je commence dans le 49 à Tiercé. Et ? Le client a des chevaux ! C'est la classe. Bon il ne doit pas gagner le tiercé avec ses deux pauvres rosses mais ça m'a fait rire. Je lui dépose sa rénovation, je prends mon chèque et je file à 20 bornes de là.
Il y a sur le chantier quatre types, je ne vois pas bien qui est qui. Je me présente, ils se présentent. Deux monteurs et un couple de garçons sensibles, les proprios. Le monteur connaît mal le produit, je lui explique ce que je peux. L'accès derrière la maison est étroit, on dépote les panneaux. Le mec est content, je suis content qu'il soit content... Le plus jeune des clients fait péter le café, bien sympa tout ça. De là je vais dans le bled à côté pour déposer encore une rénovation chez des petits vieux. Le pépé ne peut plus arquer, je range les colis au fond du garage, normal. En repartant je m'arrête à cheval sur un trottoir pour aller au pain. Pas de bol c'est la chronique de Pierre Emmanuel Barré juste à ce moment là. J'attends un peu, je ne peux pas le louper ma religion me l'interdit. Je rigole tout seul comme un con aux horreurs qu'il raconte et une brave dame vient frapper à ma porte : « Vous cherchez quelque chose ? Le bourg est interdit aux PL...gnin gnin gnin... » Oh tais-toi bon sang ! Elle m'a cassé le truc je vais chercher mon bout de pain.
Pour 13h je suis de l'autre côté de Cholet, le hameau est trop étroit je renonce et je recule. La cliente est bien sympa, facile.
La dernière livraison du jour est dans le 79 entre Parthenay et la Chataîgneraie en gros. Je ne trouve pas le lieu-dit sur Gogol, les explications du commercial sont peu claires, voire farfelues. Je suis le GPS qui m'emmène sur un chemin qui se termine en cul de sac pour un semi bien sûr. J'arrive à tourner au bord d'une mare, sous des arbres, sans rien casser, un miracle. Je tourne à la route suivante sur ma gauche. Au bout,moins con, j'y vais en marche arrière...malin le gars. Je recule sur un bon km...en virages sur une route étroite...le pied ! Le chemin se termine en un T bien large où je peux largement faire demi-tour ! Tout ça pour rien ! Ici aussi je me retrouve avec un monteur, bien sympa aussi, nickel.
Fin de journée au routier à l'entrée de Luçon, nous ne sommes que six camions sur le parking ça craint. Si ça continue comme ça encore un resto qui ne fera plus à manger le soir alors que c'est une bonne adresse.
Je commence dans le marais pas loin de là. J'aime bien ce coin entre terre et mer comme ils doivent dire au syndicat d'initiative... Enfin on ne doit plus dire comme ça mais genre « mission locale pour le tourisme » . Plus on donne un nom à la con, plus ça fait sérieux. Quoi qu'il en soit j'aime bien ce pays fait de prairies bordées de petits canaux avec des canards et des hérons. Je viens poser une rénovation à St Denis du Payré, l'année dernière j'avais livré une piscine deux maisons à côté. Le pépé me demande si c'est bien ce qu'il a fait et d'autres conseils sur l'évacuation de son skimmer. Il veut à tout prix me montrer, on descend dans la piscine par un escabeau. Je ne vais pas l'envoyer bouler ! Je fais encore une rénovation à Olonne sur Mer, les gens ont racheté une maison de ville avec la piscine dans le jardinet. La piscine est bien triste, pas mal de boulot pour la remettre en état et donc pas mal de matériel, pompe filtre etc... J'y passe un moment là aussi. Ils m'offrent un café, sympa. Ce serait plutôt l'heure de boire de la bière ou du blanc, m'enfin faut pas déconner.
Je longe un peu la côte en remontant, j'espérais pouvoir prendre quelques photos pour ce carnet mais je ne trouve rien de folichon. Sur les coups de 14h je suis à La Baule chez un couple de garçons sensibles. C'est la semaine ! Non ce ne sont pas des folles de la gay pride, mais des types tout à fait ordinaires et sympas. Quand on se souvient du cinéma qu'on fait Christine Boutin et Frigide Barjot au moment du mariage pour tous, le danger pour la société ne vient pas des homosexuels mais bien de ces connasses et du troupeau de fachos qui va avec.
J'aurais bien fait le forcing pour livrer ma dernière ce soir mais j'ai reçu mon retour, je ne recharge que demain à 14h. Donc je m'avance en direction de Concarneau tranquillement. Tous les quarts d'heure je surveille mes mails, on est mercredi. A 16h Christine a enfin pondu les programmes. J'appelle Gérald, on se partage les tournées, dans deux semaines je fais du 33 40 64 47, le top !
Normal la semaine prochaine c'est moi qui prend la tournée de merde en régional...
Je finis la journée à Quimperlé au Ti Lanig, je ne connaissais pas. Merci Marc pour le conseil.
Je ne démarre pas trop tôt pour me garder de l'amplitude ne sachant pas comment va se passer le rechargement. A 8h et demi je serpente dans Trégunc, patelin des environs de Concarneau. Le bourg est interdit aux 3t5...je comprends c'est étroit. Je m'enfile sur une petite route, un coup à droite, un coup à gauche, m'ouais il y a intérêt que la route débouche quelque part je me vois mal reculer. Le gps m'amène devant la baraque de mon client. Le gars est bien cool, il paye son café quand on a fini, nickel. Je lui demande conseil pour repartir... Il me dit de continuer tout droit, puis à droite, passer le long de la mer, puis encore à droite et au resto jaune à gauche... Je n'ai pas trop le choix je lui fais confiance. J'ai bien fait de l'écouter, la route est vraiment étroite ça passe fin mais le front de mer est magnifique...faut juste pas venir en semi !
Retour au resto de ce matin, enfin à l'AS 24 surtout, ça crie famine là-dessous. Tant que je suis là je vais me jeter un café c'est le minimum.
Juste avant midi je suis au nord de Lorient pour recharger. Je me présente sur la pointe des pieds, je n'ai rendez-vous qu'à 14h. Le gars me dit : « tu fais ta 45, je mange, et je te charge. » Monsieur est un connaisseur. On charge des big-bags de calcium, ça fait une poussière incroyable, faut fermer les portes. A 14h, heure à laquelle j'avais rendez-vous, je me casse chargé papiers faits, tout de bon.
Deux heures plus tard j'attaque le contournement de Rennes, autant dire qu'à cette heure-là ça roule. Je me pose vers Laval un quart d'heure pour le café, je commence à gamberger pour savoir comment je m'organise. Je comptais vider et recharger chez Tillet vendredi après-midi, donc carburer ce soir pour y arriver... Pauline et Micka m'appellent, ma semi passe aux mines lundi matin. Donc je rentre ce weekend avec le Cubo. Ce n'est plus la peine de galoper, pourvu que je vide mes deux trucs et c'est bon. Du coup à 20h30 je me pose à la Bagatelle avant Orléans, ça suffit largement pour rentrer.
Réveil 5h café douche. Le resto est ouvert 24-24, il est temps que le patron aille se coucher il raconte des conneries. Genre : c'estnousquonpaye yenamarre. Quand on est patron de bistro c'est indispensable de tenir un discours poujadiste ?
Hier j'ai appelé le paysan je me suis annoncé fin de matinée pour être large. Sur l'Atlas Michelin je vois un pont à 4m qui m'inquiète, je fais le tour par Semur en Auxois, Vénarey. Le patelin est tout petit, il n'y a qu'une ferme, facile. Le type a l'air complètement ahuri. Il m'envoie à 10km de là dans son autre ferme. Et bien sûr je dois passer sous le pont à 4m...qui d'ailleurs passe largement. Tout ça pour ça. En voiture il a coupé au plus court, il est avant moi. Finalement il n'est pas ahuri du tout. Il est en bio c'est pour ça qu'il amende sa terre en produits de la mer et non en chimie. On a discuté un bon moment, j'avais ma coupure à faire, ce mec est passionné et passionnant.
En début d'après-m' je pose la seconde moitié de la semi à Gray chez un revendeur de produits agricoles chez qui je suis déjà venu livrer des croquettes à chiens.
Une fois vide je fonce chez Jeantet à Besançon. Quand j'ai éclaté sur la semi le mois dernier on n'a jamais changé l'aile arrachée, pour aller aux mines c'est moyen. Ludo me refait ça type top. Personne au lavage, j'en profite. Retour au dépôt je balance mes affaires dans le Cubo, il est 17h le weekend commence. Le ciel vous tienne en joie.
C'est bien naze mais je me lève à 4h30 pour rien ou presque. Il faut absolument que je sois le premier chez Compo pour charger. A 5h je saute dans la bagnole et zou au dépôt. Je suis devant l'usine de terreau à 7h moins le quart, je suis effectivement le premier. J'ai hésité à partir dimanche soir à 22h, à 22h20 j'étais en place et à 7h20 j'avais la coupure finie...
Blague à part j'ai bien fait de venir tôt, dans le quart d'heure c'est Christophe mon collègue régional qui se pointe puis une chiée de camions. Tu penses le terreau, c'est la pleine saison ! A l'ouverture je fais le malin, je suis le premier. Les mecs au bout de la queue se font des cheveux blancs. Je charge 24t, nickel chrome pour aller aux mines.
J'y suis juste avant 9h30, au poil. Le mec finit un camion et m'attaque. Vendredi j' ai vérifié mes feux, tout bien. Et ce matin comme par un fait exprès j'ai un stop grillé à droite ! Pas grave, il le note et voilà. Sans cela j'avais CT vierge...
Retour au dépôt, je vide la ramasse. Le collègue Carlos attend un de mes lots pour Privas, on transvase direct dans sa semi. Je fais le plein et je me sauve direction le pays des cigognes et du chou fermenté.
Pour 15h je suis en place chez Waterair. Enorme soulagement, Fabrice a repris le boulot. Il m'a foutu la trouille ce con-là ! Bon il a les artères des guiboles bouchées à je ne sais combien de % mais il est suivi de près.
Je n'ai pas grand chose, beaucoup de rénovations, en une heure c'est fait.
Je commence dans le Sundgau à 22km de l'usine le long de la frontière suisse, exotique le voyage ! La dame rentre du boulot quand j'arrive, belle coordination. Je pose la palette de rénovation dans le garage, la palette de margelles à côté de la piscine, contrôle, chèque, papiers, en route.
Demain je recommence à Spechbach à côté d'Aspach, donc qui dit Aspach, dit Pont d'Aspach vous me suivez ? Adresse incontournable entre Belfort et Mulhouse.
Je commence à côté pour poser une rénovation chez une mémé, je préfère rouler une centaine de mètres avec le chariot plutôt que d'entrer le lotissement qui me semble bien petit.
Je jette un coup d'oeil à la liste de chargement, la bible du chauffeur waterairien, pour l'adresse du client suivant et je m'aperçois qu'il y a maldonne. Le client que j'avais mis à 13h se retrouve à 11h, ça va être chaud pour tout respecter. Je l'appelle sur son fixe, il décroche. Bingo. Je n'en suis pas loin je vais le faire tout de suite je vais gagner mon temps. Le type est sympa. Comme j'ai inversé les rendez-vous je me retrouve chargé à l'envers, sa piscine est enterrée derrière les autres m'enfin ça va à peu près. Comme souvent j'accepte un café et un chèque...
Ensuite on rigole moins je vais à Brunstatt dans la banlieue de Mulhouse. Les rues sont étroites c'est chaud. Quand j'arrive enfin le client : « Yoo, che fous ai fu pââsser en pas, fêêrs le cîîmetière, ch'ai tit, chââmais il beut môônter. » Mais si mais si, bon, je la joue modeste parce que je ne suis pas reparti. Il m'explique qu'au dessus la route se termine par un T, je dois pouvoir faire demi-tour. Pas sûr de mon coup, j'y vais. Bon le T en question est bien petit mais ça va.
Encore une grosse rénovation avant midi à Illzach. La gars a démonté une piscine par là, il a percé chaque vis, tout démonté proprement, cassé le béton au marteau piqueur pour récupérer les jambes de force, un travail de fou ! Ceci dit ça lui fait une piscine neuve au prix d'une rénovation.
En début d'après-midi je fais encore une rénovation entre Belfort et Delle. Le client est un routier retraité, bien sympa. Chez eux tout est propret, rangé, incroyable. La dame s'excuse elle voit une tâche sur la nappe de la table. Moi je ne vois rien, il faut les experts avec la loupiote bleue ! Le client me demande à quel nom il met le chèque ? J'hésite longuement... Pfouu tant pis je le fais mettre au nom de Waterair, lol.
J'ai une dernière piscine sur les hauteurs de Vesoul. La maison est dans une impasse non indiquée, mon intuition féminine a fait que je me suis méfié, bien m'en a pris. Je reste au bord de la grand' route. Encore un couple bien cool, je n'ai eu que des gens sympas aujourd'hui. Je décroche chez Mérinos, fin de mission chez ma copine.
A 7h et demi j'accroche ma semi et je monte à Faverney à 20 bornes de là. Je m'inquiète un peu, la rue me semble étroite, je tombe sur deux cantonniers, me vlà rassuré...ou pas ! Je pose ma dernière rénovation de la semaine dans le garage de la maison. Mais c'est quoi ce truc ? Putain le garage pue la pisse de chien, c'est une infection. Je contrôle en quatrième vitesse sinon je vais vomir mon petit déj', c'est une horreur.
Pauline me fait revenir au dépôt pour une mission délicate parait-il... Il faut rapporter 9 palettes de bobines chez un de nos clients. Les bobines d'alu ont été chargées sur la tranche sur des berceaux ! Ce qui devait arriver arriva, tout est benné ! Je charge avec mille précautions et quelques sangles pour ne faire que quelques kilomètres. En arrivant je demande au cariste si quand il était gosse il jouait avec un camion ? Il ne voit pas où je veux en venir... Ben oui, quand tu étais gosse, est ce que tu mettais des Pepito debout sur la tranche sur le plateau de ton camion en jouet ? Non ? C'est débile ? Ben là c'est pareil ! Arrive le mec de la qualité qui vient prendre des photos, on discute un peu du truc et il m'explique que c'est leur client qui a exigé ce conditionnement. Eux ont bien dit que ça n'irait pas mais bon les autres n'ont pas voulu en démordre... Je m'en vais quand tout le monde est d'accord que nous transporteur on n'y est pour rien.
Je monte chez Tillet pour faire un tour « de ville ». Entre Châtillon de Duc et la zone des Tilleroyes il y a au moins 5 km ! Donc je charge et je livre dans la foulée, sans coupure ! Oui je suis au groupe 7, coef 150...un grand routier !
De là je vais chez Estienney, le garage électro-diesel. Sur les trois Merco le Transics est mal branché, on n'arrive pas à télécharger la mémoire de masse du tachy. C'est encore fermé, j'en profite pour manger un morceau. A 13h30 le gars change une broche contenant une chiée de fils, en 10 min c'est fait. Et ça marche à ce qu'il paraît.
Je remonte au dépôt. J'attends un lot, le collègue arrive dans la demi-heure. Il décroche et il file vider vider une semi à St Vit. Donc je vide la remorque en question puis je charge le Pedretti de l'après-midi qui vient chercher quelques bricoles. Quand c'est fait je vais à Vaudrey où je retrouve un autre collègue pour lui transvaser le lot que je viens de charger. Ça prend un peu de temps pour ne pas foutre une palette parterre. Après ça je charge pour moi sauf qu'il est bien tard et j'ai tout un fourbi à prendre. Le temps de charger à la première porte il est 17h30 le mec me dit : « on verra le reste demain. » Punaise heureusement que je fais un petit tour ! Le resto le plus proche c'est chez le Thierry à Mouchard, c'est parfait.
Après mes habituels café-douche je retourne chez Profil C. Je commence au bâtiment rouge, puis la porte 12 puis la porte 11, c'est long que ça en peut plus. Des paquets longs, des courts, des lourds qu'il faut mettre dessous mais qui se vident en premier...pfouu !Je sors de là à 9h et demi. Avant Besançon un de nos amis polonais avec un petit 3t5 a poussé une bagnole en plein dans le pays, derrière ça bouchonne sévère. Je préfère être dans mon sens !
A 11h je suis dans un bled entre Besac' et Rougemont, personne à l'entrepôt. J'appelle le numéro sur le bon, le gars bien sûr me dit que ça ne se vide pas là mais dans le village d'avant au siège de la société. Allez, retour. La cour est vaste tas de boue, le gamin qui me vide est bien sympa ça compense.
Je mange un morceau vite fait et pour 13h30 je suis à Audincourt. Les gars ont la bite et le couteau pour décharger. Je voulais laisser mon chariot au dépôt, au dernier moment j'ai changé d'avis, bien m'en a pris. Sinon on aurait dû se péter des dizaines de plaques de bardages à la main. Inutile de dire que les mecs sont un peu contents ! Ensuite j'ai un marchand de matériaux à Grandvillars, puis un à Danjoutin juste à côté des ex transports Begey. Ce n'est pas loin de chez moi mais ça faisait longtemps que je n'étais pas venu là, ça m'a fait un peu bizarre. Je me fais un dernier client à la sortie de Belfort, c'est enfin vide, je me rentre à la maison.
A 8h et demi je suis à Seppois. Christian de chez Perrenot a une crève terrible il est donc venu charger de bonne heure pour rentrer chez lui et aller chez le toubib au plus vite. Du coup je me mets en place avec presque une heure d'avance. Comme je finis à Damazan jeudi Fabrice me charge une chiée de cadres en plus, c'est urgent et impératif bien sûr.
A midi moins le quart je suis de retour à la maison, fin d'une semaine particulièrement pénible et inintéressante. Record battu, je n'ai que 20h de volant pour la semaine ! Le drame c'est que d'après Pauline j'ai fait un bon chiffre, c'est pathétique.
Bon weekend à tous, le ciel vous tienne en joie.
Malgré mon boulot pépère je suis compté dans les conducteurs routiers il me semble, non ? Donc pour faire routier, à 8h je mets en route. Une heure plus tard je suis au dépôt, je fais les pleins et je redonne les papiers au bureau. Je fais en même temps le facteur pour mon futur collègue et néanmoins ami, il est venu boire le café hier matin à la maison pour me refiler tout son pedigree. Il va y avoir de gros changements dans le petit monde du transport chez Waterair, depuis le temps que je milite, c'est fait. Même si je sais que je n'y suis pour rien, ou très peu, je suis content quand même. J'en parlerai plus la semaine prochaine...
Comme souvent le lundi je ne vide rien, je ne fais que rouler. A midi je mange un bout sur la rcea, je suis explosé de fatigue. C'est quoi ce bordel ? Le changement d'heure ? Ça perturbe les vaches en Suisse, mais moi ? Quoi qu'il en soit j'ai bien du mal. En début d'après-midi je m'arrête boire un café à l'aire des vérités à Montluçon, je ne sais plus où j'habite... Ensuite c'est fini, nickel. Bizarre.
Tellement ça va bien, ça me fait limite chier de m 'arrêter vers Brive pour faire ma demi-heure restante.
Juste avant 20h je me pose à la sortie de Cahors sur la route de Bergerac avec 9h50 de volant, pile poil.
A 6h15 le serveur est là, alors qu'il n'ouvre normalement qu'à la demi. Café pain-beurre douche et zou ! Vers 8h je suis à Fumel, la route devant les usines est fermée, la déviation est bien merdique et mal indiquée...vive la France. Je finis quand même par retomber sur mes pattes.
Le commercial indique de me garer chez un charpentier. Je me dis qu'un charpentier il reçoit forcément du bois chargé sur des semis... Premier carrefour, je ne peux pas tourner entre deux baraques, qu'à cela ne tienne je vais au suivant. Je vois une petite pancarte pour aller chez le charpentier... Je tourne à gauche sur une toute petite route, 100m plus loin un premier virage à l'équerre, je vois un suivant encore à 100m puis des maisons... Ouh laa, l'instinct de survie. Je ferme le camion et je vais voir à pied. La route serpente entre des fossés et des granges, je trouve le charpentier en question. La dernière fois qu'il a été livré c'était avec un SG2 en 1978, allez au mieux un Super Galion SG4 mais pas plus. Bref c'est un peu la merde vu que j'ai déjà tourné. La route forme un T avec une branche du T en terre, je recule la remorque là-dedans en prenant soin de laisser le tracteur sur le goudron, c'est plus que fin mais ça va. Le reste n'est qu'une formalité. Quand le camion est dans le bon sens pour repartir le reste c'est du pipi de lapin.
De là je vais à Bordeaux par Monflanquin Cancon Marmande, la route touristique quoi ! Pour 13h je suis vers Langon, je reconnais la rue je suis déjà venu ici déposer une piscine. Un couple de jeunes retraités, on range tout dans le garage en échange d'un chèque.
Ma dernière livraison pour aujourd'hui est une rénovation à Arcachon sur les hauteurs dans un quartier bourgeois avec des maisons de maîtres en veux-tu en voilà. Ma rue est étroite avec des branches basses, pas facile facile.
Quand c'est fini je décroche vers un Leclerc et je vais rendre une visite à mon ami bergeracois , le multi-divorcé. Le pauvre il a échoué ici, en hiver, au milieu des retraités à vélo. On papote une heure et je reprends la route jusqu'à Liposthey. Très bonne adresse. Vendredi c'est férié en Alsace (vendredi saint) donc on a eu les programmes avec un jour d'avance. Un chauffeur ATS va passer du fret aux piscines il n'y connaît rien, il est en formation avec Gérald la semaine prochaine. A la demande du boss je fais son programme et le mien. Ça m'occupe jusqu'à 23h.