| Carnet de bord de Juillet 2016 | Partager sur Facebook |
Hier après-m' Pauline m'a appelé pour me demander un service, faut que je me magne un peu. Donc réveil 5h café pain aux raisins douche et vavavoum. Passage à Devecey, je me charge 2 palettes au sol, les papiers sont sur le comptoir, zou. Je les dépose en passant à Valentigney. Le nom de la rue ne me disait rien mais c'est juste à côté des transports Vécatel. Facile. Je descends le chariot et je pose les palettes sur le quai. Une fille me tamponne le récep' et c'est torché.
A 9h30 je suis à Seppois. J'attrape Jean-Pierre, il me vide. Romain que je n'ai quasi pas quitté depuis deux jours termine. Je prends sa place. A 11h et demi c'est chargé. Maison, décrochage, maintenant on va se taper le cul en bagnole, la loose. Bon weekend à tous.
Voilà une semaine que j'espère bien tranquille qui s'annonce. Démarrage de la maison à 8h, premier arrêt à Devecey. Plein de gasoil, je m'annonce à Laurence pour le retour puis on boit le café avec Marc qui traîne par là aussi. Je monte voir le chef, j'ai fait un coup pour le 14 Juillet, la moindre des choses c'est de lui en parler. Comme d'hab' il est ok, lui, pourvu que le boulot soit fait, il n'est pas du genre contrariant. Le cœur léger et le réservoir lourd je prends la direction du sud. Sud-Est pour changer un peu.
Je ne commence que demain, je descends à l'économie. Un peu de 83 jusqu'à Bourg puis Lagnieu, Morestel, Les Abrets, Voiron, Grenoble. Vers Les Abrets je vois au loin une putain de colonne de fumée noire, gros carton sur l'A43. Sur 107.7 ils disent qu'un chauffeur est décédé dans l'accident. On fait quand même pas ce métier pour mourir, c'est atroce.
En milieu d'après-midi la traversée de Grenoble est bien tranquille. Je me fais une coupure à l'ombre au pied du col de la Croix Haute. Faut que je sois frais, c'est un kif cette route. Le paysage est magnifique, la route large et bien goudronnée, c'est le panard intégral ! Pas de stress pour les ponts un peu plus bas, le Merco avec le sommier de sellette + la semi en 2m75 sous rail, ça passe tranquille sans toucher aux suspensions. Fastoche, c'est la deuxième fois que j'y passe avec ce tacot.
Fin de journée juste avant Digne les Bains, je suis à 5km de mon client de demain, va falloir que je décolle tôt...
Je ne suis pas franchement rassuré. Hier soir j'ai appelé mon client, il me dit qu'il est à 2km5 de la nationale. Street view ne m'annonce rien de bon... Après mes « café douche » habituels j'y vais, sur la pointe des pieds... Première bonne nouvelle le chemin commence par un rond-point, au pire je pourrai reculer jusque là. A l'entrée du premier hameau, c'est interdit aux plus de 10m. J'y vais, j'y vais pas ? Il reste encore plus d'un km, merde, j'y vais. Le chemin des clients grimpent sur la droite, je me gare devant les poubelles. J'appelle, c'est la cliente qui me répond : « Vous montez, vous prenez toujours à droite, tant qu'il y a du goudron. Quand il n'y a plus de goudron … ben vous continuez ! … Je suis la dernière maison au bout. » C'est une comique ! Comique et sympa. Je fais deux voyages et c'est bon. Quand je remballe un employé communal vient me voir. Il s'inquiète de me voir là, keep cool mon homme, je ne vais pas plus loin. Je recule un bon km, un chemin à ma main et c'est réglé.
Je reste dans le 04, Valensole. Là c'est plus facile je suis garé devant la propriété. Les gens ont racheté une énorme bâtisse genre maison de maîtres. Ils la retapent petit à petit, c'est évidemment un gouffre financier. A propos de finances, je prends un chèque et je file vers d'autres aventures.
Je dois faire deux piscines à Pertuis dans le 84, avec deux assistances petit camion. Sauf que le monteur ne peut pas venir il a du boulot ailleurs, je dois aller vider à son dépôt à Pernes les Fontaines. C'est un peu loin mais franchement ça m'évite de transvaser et de me payer tout le bordel à la main.
Je monte par Manosque, Apt, le coin est bien joli mais plein de camping-cars et de vacanciers en tous genres. Je trouve un parking à l'ombre pour cassecroûter et je me vide chez le gars. Son chemin est étroit mais rien de méchant. Il est 4h et j'ai fini la journée. Je tente le coup d'appeler mon dernier client de demain pour avancer, ça ne répond pas, merde tant pis.
Fin de journée à Noves en face du garage Scania. Le resto a été refait à neuf paraît-il, vais voir ça. Quelques camions sont déjà alignés, dont Fabien de chez ATS. Il vide demain matin un client à la con à Cavaillon qu'il faut vider avant 6h. Ce soir on se claque sous la clim' pour siroter de la bière.
Je commence à St Cannat, bled réputé sur la N7 pour être interdit aux 26t. Je comprends. C'est pas grand mais c'est un franc merdier. En venant d'Avignon on peut pas tourner à droite direction Salon, ça fait une épingle sous les platanes. Faut passer tout le pays jusqu'à un rond-point et retraverser dans l'autre sens. Deux fois le merdier. Impossible de me garer là, je vais à la sortie du bled, heureusement ce n'est qu'une rénovation, un coup de fourches et hoplaa.
Pas trop fan de refaire le même truc vu que c'est impossible de tourner à gauche cette fois, si vous m'avez bien suivi, je coupe au travers pour me retrouver à Lambesc. Sauf que je me plante lamentablement à un rond-point, je me retrouve dans un lotissement, la honte ! Le facteur qui fait sa tournée vient me voir, il me dit de ne reculer qu'une centaine de mètres, la rue qu'il me dit débouche sur la N7. Qui mieux que le facteur connaît le coin ? J'enquille. Au bout de 3 ou 400m entre les bagnoles je me retrouve coincé au pied d'un lampadaire. Un cube de béton protège la loupiote, fin énervé par ma connerie je glisse le bloc de béton sur le côté, ça passe. Putain y a pas assez de fois où je me fais chier dans les lotissements, faut que j'y vienne comme un aimant quand j'ai rien à y faire ! C'est bien fait pour ma gueule, moi et mes manies de ne jamais respecter les interdictions...
A 10h et demi je suis chez un sujet de sa gracieuse majesté Élisabeth II. Le gars s'appelle Gavin, comme Gavin Hastings le mythique arrière de l’Écosse. Il est typiquement britannique physiquement, mais il parle avec l'accent du sud, il met des « con » et des « peuchère » à chaque bout de phrases, je me régale à l'écouter. On sent le mec bien intégré. Il y a deux types qui bossent dans le trou, il commence à faire bien chaud, il paye sa tournée de refrescos.
Il est presque midi, j'essaie d'appeler ma dernière cliente. J'ai plus de chance qu'hier soir elle répond. Je lui explique qu'il y a eu une erreur chez Waterair, j'ai mis 13-15h pour le rendez-vous, ça s'est transformé en 16-18. Pas de bol pour moi, elle a loué un petit camion pour aller acheter du carrelage, elle ne sera pas là avant. Elle garde mon numéro pour m'appeler dès qu'elle rentre. Merde. Tant pis pour moi.
Je me trouve une place à l'ombre, et je me fais une grosse coupure, j'attaque les carnets de bord de mes coreligionnaires. ( ça vient du latin religion, « religare », relier, bon on s'en fout de tes explications tonton Pierre). A 4h moins le quart elle me sonne. J'arrive. Faut traverser Salon, j'ai connu plus facile. Devant chez la cliente je trouve le commercial Waterair du coin. C'est un petit jeune, sympa, j'en profite pour le briffer un peu sur les accès et les explications, il dit d'accord mais je sais qu' il oubliera vite.
Cette fois je suis vide, Laurence m'a envoyé mon retour. On se casse. Pas loin. Le bout de la rue est en travaux. Je suis une déviation qui m'envoie en pleine ville. Sur les panneaux c'est écrit : centre historique, commissariat de police, palais de justice. Voilà c'est dans l'ordre de ce qui va m'arriver. Y a pas maison d'arrêt ensuite ? Je me sors de là sans rien casser, un miracle !
Demain j'ai 3 ramasses, Vitrolles, Mallemort et Avignon. Je ne suis pas loin, je vais faire le Mallemort ce soir, c'est toujours ça de fait. C'est chez les transports Biscarat, en deux coups de cuillère à pot c'est fait. Sont bien sympas là dedans.
Fin de chantier au San Carlos à Rognac, ça fait un siècle au moins que je ne suis pas venu là. Ici aussi on mange dehors si on veut, le top.
Café, décrassage à la douche et zou. A 7h30 je suis chez Norbert à Vitrolles. Le portail est fermé, je ne m'inquiète pas, il est tôt. Un autre arrive derrière, heureusement, je n'ai rien compris au film, il faut aller se présenter à l'accueil vers le parking bagnoles. C'est écrit où ? Je demande à la fille au bureau, elle me répond que les gens qui nous ont affrété doivent nous donner la procédure. Ouais t'as raison ! Ça marche comme ça l'affrètement... Cette gonzesse est extrêmement désagréable, elle me parle comme à un débile. C'est vrai que j'ai pas l'air bien futé mais quand même. Elle m'envoie quai 5. Et qui je retrouve quai 5 ? Ma nouvelle amie. Elle trouve que je n'ai pas assez reculé contre le quai. Je ne peux pas, sous peine de tordre mes attaches de Moffett. Je crois qu'elle a décidé de me faire chier. Je recule en laissant un micron de battement... Douze palettes d'huile de Fernandel et zou !
Je remonte un peu par la nationale, histoire de prendre du pain à La Fare. A 10h je suis chez FM à Sorgues. Ils ont déménagé c'est pas un mal, ils sont maintenant à Entraigues, c'est bien plus grand, on peut se garer facilement. On tourne autour des bâtiments comme les autres FM à Longueil ou Crépy. En plus j'ai l'impression qu'ils sont moins cons qu'avant, pas de sketch avec les Europe, tout va bien. Comme d'hab' ça charge de la soupe et du Haribo. Je me paye la pause des caristes bien sûr, juste avant midi je me casse. Ce coup-là je suis complet, zou !
Dans l'après-midi Pauline m'appelle, elle est emmerdée avec le chargement de Sevket. Il doit être à Seppois demain à 8h sauf qu'il sera à Bourges à 8h... Elle me demande si je peux y être. Tu penses ! En plus ça m'arrange, je me voyais dormir à Besac' pour faire un passage à quai demain, alors que là je peux rentrer.
A la sortie de Lyon les panneaux annoncent un gros bouchon vers Bourg, c'est sur l'A40 mais sur la partie commune de l'A42 aussi. Google confirme. Ils conseillent de sortir à Pont d'Ain, pour éviter trop de bordel je sors à Ambérieu. Je pense que c'était le bon choix, je n'ai rien vu. Juste la traversée de Bourg qui est un peu chiante vu le nombre de camions qui passent...malgré l'interdiction. Pas trop choix de toutes façons. J'ai 4h30 en sortant de la capitale du poulet, nickel.
19h30 je suis au dépôt, je décroche, raccroche une semi blanche, je fais les pleins et je me rentre.
A 21h je suis à la maison, on dîne sur la terrasse, il fait bon, je ne pensais vraiment pas être là ce soir. Parfait.
A 7h40 je suis sous le hall. Fabrice est déjà là, Sevket l'a prévenu, pas de surprise. J'ouvre pendant qu'il sort le bazar. On charge à l'envers pour que ce soit plus facile à transvaser. A 9h pétantes je me casse. Il faut 1h40 par l'autoroute pour aller à Devecey, à fond à fond.
Je décroche et je me mets sous ma semi, Pauline n'a trouvé personne pour la vider, Micka et Christophe tournent en régional. J'attrape un tire-pal et en avant. A midi moins dix c'est fini.
Midi moins dix plus une heure quarante, ça fait 13h30, ric rac pour recharger. Oui je ne l'ai pas dit mais on met le même temps pour faire Devecey Seppois. Étonnant non ?
Cette fois je charge pour moi. Quand c'est fait j'enfile mon costume à paillettes. On doit faire une vidéo explicative pour se servir du zinzin qui doit soulever le nouvel escalier. Le responsable de ce bidule m'annonce deux heures de boulot en gros. Ah mais non ! Moi je veux bien donner un coup de main mais on ne m'a pas prévenu que ce serait si long. Je dois monter à Nancy chercher mon gamin, son foyer ferme ce soir, je ne peux pas louper.
Le gars Joël attend son tour pour charger après Marc, du coup c'est lui qui s'y colle. Merci mon copain, je te paye 12 kirs chez le José le prochain coup.
A 16h je décroche au bled. Bon chaud weekend à tous.
Décollage de la maison à 8h, au calme. J'ai fait le plein jeudi, j'ai tout, pas besoin de passer au dépôt, je trace. Sur la rocade de Besac' Pauline m'appelle. Ça y est keskelmeveut ? Rien de grave, un chauffeur ne trouve pas le client que j'ai fait l'autre jour à Valentigney. C'est vrai qu'on a un nom de boutique mais c'est l'ancien nom, il font partie d'un groupe écrit en grand, et l'ancien nom en tout petit. Je me voyais déjà faire une merde, genre la visite médicale ou l'éco-conduite... L'un comme l'autre me font copieusement chier. Je trace.
N83 jusqu'à Bourg Viriat, normal, puis autoroute jusqu'à Lyon. C'est là que le merdier commence. Les panneaux lumineux indiquent le bordel sur la rocade, conseillent aux VL de prendre le périph'. Boh mon petit camion, on peut considérer que c'est un VL ? Va pour le vieux périph. C'est bien bouché au bout quand on revient sur l'A7 le long du Rhône. Le temps de me garer à l'aire de Solaize j'ai 4h29 de volant, il était grand temps !
Je mange un bout, à la radio on nous bassine avec le foot et le Portugal. Gros weekend pour le Portugal ; on apprend que Barroso va se faire embaucher chez Goldman Sachs! Ce type est une merde, ex-patron d'une Europe de merde, il se comporte comme une sous-merde, tout va bien. Après on s'étonne que les gens en ont ras le cul et qu'ils votent pour les fachos.
Retour sur le plus grand parking de France du jour, l'A7 ! Vers Chanas il faut subir ce qui m'énerve le plus au monde, non pas les brocolis vapeur, le bouchon de curiosité. De l'autre côté deux bagnoles se sont embrassées le pare-choc, un gyrophare bleu et les caisseux freinent pour voir s'il n'y a pas du sang sur le goudron. Non non juste quelques bouts de plastoc, rien, mais on roule au pas. Vu la vitesse moyenne j'appelle mon client pour prévenir d'un éventuel retard. La bonne dame me dit de prendre mon temps, ils sont là et ne bougent pas.
Pas mécontent, je sors à Montélimar sud. Micro pause pipi café au Bolo à Donzère, et qui je vois arriver ? L'ami Lagaffe. On boit le café à l'ombre, pas longtemps, une 15 pas plus on a du taf.
Je pensais galérer dans Bagnols sur Cèze avec des nuées de camping-cars, mais non ça va. C'est à Alès que ça merde, il est 17h30, beau bordel. A 17h50 je suis enfin chez mon client vers Anduze. La maison est sur une hauteur, inaccessible en semi, coup de bol il y a un genre de parking juste à 100m. En deux voyages c'est livré. J'accepte un panaché sur la terrasse, la chaleur est moite, bien désagréable. Je finis ma coupure et zou.
Vu les routes sur l'atlas, j'évite de couper au travers, retour à Anduze puis la 4 voies Alès Nîmes. Fin de mission aux « délices de la source » à Vergèze histoire de dîner dehors sous le patio. J'ai 9h45 de volant, bien bossé, je mérite mon kir à l'ombre. Quand bien même je ne le mériterais pas, je le boirais quand même etpicétou.
Ils ont fait deux douches en bas, il n'y a plus d'attente, c'est cool. 7h décollage. Je sors à Vendargues, juste avant la sortie ça freine... En face 3 ou 4 bagnoles viennent de s'empiler, c'est tout frais les gens descendent de voiture, ou du moins pour ceux qui le peuvent, c'est pas joli joli. Bien sûr c'est dans la zone de travaux, un bouchon se forme rapidement. Gros merdier à venir, je pense.
Le tour de Montpellier se fait tranquille, mieux que ce que je pensais d'ailleurs. A 8h je suis dans la banlieue nord, c'est plein de lotissements par ici. Faut avouer qu'il y a pire comme lui de vie, un lotissement à Prades-le-Lez ou à Maubeuge ?
Je redescends à Montpellier par l'ouest, côté St Jean de Védas. 107,7 annonce 2 h de bouchon dans le sens de l'accident et 1 h dans l'autre sens, j'ai eu du cul ce matin. Je me fais une petite piscine à Frontignan. Ceci dit petite piscine ça ne change rien, il faut le même temps, descendre les palettes et pointer les colis c'est pareil pour une Valérie 12 ou une Olivia 0.
Comme dit Samu je me fais un arrêt gluten, à la boulangerie Bannette du coin. J'ai le temps de faire un repas de communion, la suite est à Balaruc les Bains. C'est à côté. J'ai quand même bien fait d'assurer le coup en prenant du temps, tout le secteur est interdit aux PL. Je fais deux fois le tour du quartier, rien pour me garer proprement, je me claque à cheval sur un trottoir à 300m du client. Pui encore une rénovation à 15 bornes de là dans l'arrière pays. Je me gare devant la cave coopérative, j'appelle la cliente. Elle me donne 1000 explications, le seul truc que je comprends c'est que c'est vachement étroit, je reste où je suis. C'est mieux que de casser le camion.
Avec le jeudi férié on a les programmes Wat un mardi au lieu du mercredi, ça va m'occuper. En plus j'ai une jolie tournée catalane, ça me remonte le moral parce que la semaine prochaine je fais du régional de nouveau. Beurk.
Je coupe à Issanka. Bizarre ce nom, ça fait russe non ? Quelqu'un connaît le pourquoi du comment ?
Café douche et zou, je ne traîne pas, le tour de France passe par là, pas mal de routes sont coupées. Je crois que ça ne démarre qu'à 13h en général mais ils prennent tellement de précautions, ça ne va pas les gêner de barrer 4h avant. Vers Montagnac les bords de route sont blindés de camping-cars. Non c'est pas des putes, des papys mamys qui regardent le vélo. Ça passe, ouf.
A 8h je suis chez un anglais. Sur Street view on voit de grosses pierres qui bouchent l'entrée de la cave coopérative du bled, elles n'y sont plus, bien content, c'est le seul endroit où je peux faire demi-tour. Ces patelins du vignoble ne sont déjà pas prévus pour les bagnoles, alors en semi. Mon rosbeef parle français comme je parle hongrois, ça me fait bosser. Il fait le trou lui-même avec une toute petite pelle à moteur auxiliaire genre moteur de tondeuse, ça irait aussi vite à la main je pense. Il ne doit pas être pressé, visiblement il est à la retraite. A 9h, m'en vais.
Je ne sais plus pourquoi mais j'ai mis la prochaine à 13h à Sigean. J'avais picolé ? Je pourrais y être à 10h et demi, j'appelle quand je suis à hauteur de Béziers. Je tombe sur un type fort désagréable qui me prend de haut. Je lui donne mon heure d'arrivée, il me dit que c'est impossible, je ne peux pas être là avant midi moins le quart. Pfouuu... Il y a 57km, je vais mettre deux heures ? C'est pas l'envie qui me manque de l'envoyer chier mais c'est un client et j'ai besoin de lui pour avancer.
C'est le lotissement où je suis venu le mois dernier, la semaine où je suis allé à Barça. Je me fais chier pareil, les rues n'ont pas changé. A 10h35 je suis devant chez mon ami. Il est pénible, ça se confirme. Quand je lui dis que je vais lui montrer ce qu'il faut mettre à l'abri, il comprend « monter ». « Ah non, j'ai 70 balais je ne monte rien du tout. » Pénible.
Il me reste dans la remorque deux rénovations pour Perpignan. Je vais à la première à St Estève au petit bonheur la chance. Il est 13h30 pour rdv 15-17h. Les clients sont là. Je comprends qu'ils viennent de racheter la maison, le gars n'a pas confiance... Je lui livre 4 colis, +le gros colis qui en contient 3 : la feutrine, la colle et le petit carton des brides. 4+3=7. Eh ben non ! Pour lui ça fait 4+1. Bon je recommence... « Imaginez, je vide le gros carton... on a bien 3+4, non ? » « Oui mais pourquoi vous écrivez 7 sur votre carnet, c'est 5 !? » Oh putain c'est pas vrai !!! Je lui arrache deux signatures, un chèque et je me baaaaaarre !
Dernière livraison de l'autre côté de Perpi entre Le Boulou et la grande bleue. Pas d'adresse claire, je connais ce bled, village catalan typique, faut absolument éviter de s'y engager en camion, c'est d'ailleurs interdit. J'appelle le client, messagerie. Il est sage d'attendre. Je glande une heure. A 16h il décroche enfin. Peux pas lui en vouloir j'avais dit 17-19. Il m'explique de ne surtout pas entrer dans le pays, ça je savais. On se retrouve de l'autre côté près d'une serre avec un parking, trop facile avec les bonnes explications.
A 18h je suis au parking payant à Narbonne, ma copine est déjà là. Je débâche une dernière fois et je balance la fin de son déménagement dans la bagnole. Bonne prise de la Bastille à tous, à vendredi.
A 5h30 elle me repose au camion. Il est en entier... Hier soir ça a bien cramé jusque vers les Hauts de Narbonne. Ça a brûlé un peu partout en fait, 800 hectares à Bizanet, on voyait les flammes depuis la terrasse. Flippant quand même.
Péage du parking et je décolle. 36€, ça pique. Quand j'ai dit à mon patron que je voulais me garer là, il m'a dit bonne idée je te rembourserai. Si c'est toi qui propose... A 8h pétantes je me pointe chez FM à Sorgues, je prends des habitudes. On me fait entrer de suite. Les effectifs sont ultra light, oui pire que d'habitude. Avoir un quai c'est pas suffisant, faut avoir un cariste. A 9h et demi j'ai 17 palettes au sol, ça va encore.
Le complément est à Loriol. A Montélimar, ça crie famine, crochet à l'AS24, puisque je suis là j'en profite pour prendre une « tradition » sur la rocade. A 11h sur Inter on n'a pas eu Daniel Morin, avec le drame d'hier soir à Nice ils ont supprimé l'émission, pas le cœur à rigoler. Ils ont rediffusé un programme de Jean-Claude Ameisen « sur les épaules de Darwin ». France Inter répond à la barbarie par la science et la connaissance, j'aime cette radio.
A 11h et demi je suis dans une petite boîte qui fait du treillis soudé. J'ouvre les deux côtés, faut jongler avec les longueurs des paquets pour que tout rentre. Le gars me dit que son client est hyper pressé, ce serait bien de livrer ce soir. Ça me va tu penses ! Je vide ça, je pose le Haribo à quai et je rentre à la maison. Comme dans un rêve... Sauf que là on est dans le réel.
Je mange un bout en chemin, à 14h j'appelle le numéro qu'on m'a donné. Le mec n'en a rien à foutre de mon treillis soudé, on verra ça lundi. Merde. J'appelle Micka puis le bureau pour qu'on me garde la bagnole.
Bizarrement Lyon passe super tranquille, il est 14h mais quand même. Du coup j'ai le temps, je sors à Bourg pour un peu de N83. Je me suis débrouillé comme un manche avec ma coupure, j'ai bougé au chargement pour laisser passer le Fen, obligé de refaire une 45'.
A 18h30 je suis au dépôt. Je balance mon sac dans le Cubo, un coup de gasoil. Elle est légère mais j'ai pas envie de la pousser et je me rentre. Bon weekend à tous.
A 8h je transvase mes affaires de la bagnole au camion, je rangerai plus tard. Go. On est lundi, en sortant du dépôt la route de Besac' est bien bouchée, ce putain de radar de chantier n'arrange rien. Un coup de GPS et je trouve facilement le chantier à l'angle de l'avenue Léo Lagrange, sous ministre du Front Populaire et la rue de Trépillot, ministre de rien. Je vois une pelle à chenilles au nom de la boîte où je vide mais il n'y a pas un chat. J'appelle le gars, je ne suis pas au bon chantier. Faut que je fasse demi-tour, continuer l'avenue, sauter de l'autre côté du chemin de fer, m'enfiler dans une rue en sens unique...que du simple. On ne peut décidément pas avoir les bonnes infos directement dans le transport ? Je ne suis pas loin de chez Bourgeois, leur cour est grande je vais me retourner chez eux. Jusque là ça va. Pour prendre la rue en sens unique, il me faut passer sur un haricot directionnel, vas-y mollo Pierre, vas-y mollo. Je connais très mal Besançon centre, ils détruisent une caserne à ce que je vois. Il me faut reculer entre un mur et des grillages de chantier, putain si j'y griffe pas mes rideaux neufs... En bas je trouve enfin mon gars. Il attendait un plateau pour vider à la grue... Ils vont tout me destroyer, j'ai compris, je descends mon chariot et je me démerde tout seul. J'ai failli le laisser au dépôt tout à l'heure sachant que j'allais revenir, mais j'ai renoncé, mon sixième sens féminin certainement. A 9h et demi, j'ai fini, je trouve un type pour signer mon récèp'.
Le lavage chez Vico est fermé, je vais chez Jeantet. La Karcher a rendu l'âme ce matin, c'est bien ma veine. Un coup de savon et un aller et retour de rouleaux, c'est mieux que rien.
Retour au dépôt, personne au gasoil, je fais le plein et je vide mon Haribo à quai. Trop content de me débarrasser de cette merde. Le mec qui va le vider chez Colruyt demain il va péter un câble ! Pas de palette hétérogène, que du multi références, il aura le temps de faire une sieste.
A presque midi je me casse direction piscines land. J'avale une salade en vitesse. A 13h35 à l'entrée de Seppois, Fabrice m'appelle : t'es où ? A Lyon je suis en fret cette semaine. Gros blanc... Je le laisse marcher un peu. Ça t'apprendra à m'appeler pour 5 min de retard.
J'ai un petit tour, donc un petit chargement. Et dans ce petit tour, une piscine est reportée je ne sais quand. Du coup, très petit tour.
A 17h je suis dans la Haute Saône profonde. Avec les gros orages du mois dernier, le champ au-dessus de chez le client est descendu sur le terrain. Le local technique, la piscine, la cabane et le salon de jardin, le tout noyé sous la boue.
Je prends la route de l'Alsace. Petit coup de fil de chez Orange, ma maison est éligible, comme ils disent, au VDSL. Du haut débit paraît-il. Ah ? Même dans le 70 on ne regardera plus la roulette tourner deux heures avant qu'une page s'ouvre ? On progresse, parce que l'ADSL on nous l'avait un peu survendu. Wait and see.
Fin de journée au Pont d'Aspach, le resto du fond est en vacances, va pour le Lion d'Or.
Café douche et je commence à deux bleds de là. Le lotissement est en travaux, je vais voir à pied. La rue a été décapée, du coup les trottoirs sont hauts, les plaques d'égout dépassent. Inutile de bousiller un pneu ou une jante, j'y vais en triporteur. Trois voyages, un chèque et je file.
Je traverse tout le Sundgau en travers pour me retrouver le long de la frontière suisse. Je dépose une rénovation. La cliente me laisse remplir le chèque, elle ne sait pas écrire. L'émancipation des femmes passe par l'éducation, il faut absolument envoyer toutes les filles à l'école pour limiter l'influence des barbus. C'est pas gagné.
Ma piscine de 13h est reportée, j'ai du temps, je trouve une place à l'ombre vers Altkirch, au frais.
Je dépose encore une rénovation chez un couple très âgé. Elle marche avec un déambulateur, lui tremblote. Je ne lui demande pas de coup de main pour ranger le liner. Ça fout le bourbon le grand âge, faut positiver en se disant qu'ils ont encore la chance d'habiter leur maison. Leur petite fille les appelle. Je comprends aux réponses de la dame que la petite fille s'inquiète pour la livraison. Tranquillise-toi ma belle, si certains profitent de la faiblesse des vieillards, je tiens à garder ma dignité.
Je me fais une piscine complète au bord du Rhin, accès facile, cliente pas chiante, tout bien, sauf la température. Moi j'aime bien le chaud, mais là ça fait un peu beaucoup. Roulage au frais jusqu'à Wittenheim, le bar des Hirondelles, normal.
La douche est royale ici, gratuite en plus, un café là-dessus et zou. Je commence et termine à l'entrée de Colmar, Eguisheim, magnifique village du vignoble je l'ai déjà dit. Bon ici c'est la partie moche d'Eguisheim, la maison est coincée entre la 83 et la voie ferrée, l'enfer sur Terre. A 9h je suis vide, je messagise l'exploitation. C'est Pauline qui me répond. Elles ont fait le jeu des chaises musicales : Laurence est en vacances, c'est Pauline qui fait les retours et Séverine la cheftaine qui fait les départs et l’affrètement. Elle m'envoie charger à Montbéliard à 15h.
J'ai le temps, je me fais une croisure avec la plus jeune des fdéerrieennes Lucie. Elle vient quand même avec sa maman, Nathalie, alias La routière 68 sur l'ancien forum. On est toujours en contact, FDR tisse des liens solides. On va boire un café en terrasse dans Eguisheim, la classe totale. Pas trop longtemps, j'ai quand même du taf.
J'enquille la 83 jusqu'à Belfort, certes c'est un peu interdit mais la baguette « tradition » chez Iatonni est vraiment bien. Ça vaut. Je m'y trouve avec le chameau. C'est un turc de chez Buffa. Je n'ai jamais su pourquoi on l'appelle comme ça, ni même son vrai nom. C'est le chameau quoi, c'est tout. En plus il n'y a pas de chameaux en Turquie il me semble, un président qui vire dictateur, ça oui, ils ont.
A 13h30 je me présente à la fonderie de Ste Suzanne, on avait du boulot ici chez Buffa. Je sais que c'est 15h le rendez-vous je fais l'innocent. Le chef de quai commence à me dire qu'ils ont un conteneur à 15h, moi ensuite... Pfouu ! Le cariste entend ça et me propose de charger ce qui est prêt, les dernières pièces sont à la peinture, on verra si je m'enlève du quai... Banco ! Ici ils font des sellettes et des roues dentées, que du léger quoi ! Moi je charge des roues, sur les chars ce qui fait tourner la chenille s'appelle le barbotin, j'imagine que c'est pareil pour les pelleteuses et les bulls. Je vois un gars qui peint au pistolet les pièces, les empile et les cercle. C'est fini pile poil avant 15h. Bon, les pièces ne sont pas vraiment sèches mais ça c'est pas mon problème. Le cariste me dit que j'ai du bol, généralement le camion ne part que vers 18 ou19h. Pour une fois que j'ai du cul...
Pauline m'appelle un peu plus tard, la news de la journée, demain je vide et recharge sur place. Du petit boulot parfait pour moi. Je m'arrête au dépôt vite fait, je dépose mes rideaux qui traînaient chez Waterair depuis le changement, je les avais sanglés sur une palette, fastoche. Je bois un café pour faire un quart d'heure, sait-on jamais.
Ça roule nickel chrome jusqu'à Montceau les Mines, et c'est le drame ! Il y a une putain de déviation, ils refont l'enrobé sur la RCEA. Pas long, du rond-point de la Total jusqu'à l'usine Michelin à Blanzy. Mais qué merdier ! On nous fait prendre une départementale bien fragile pour un tel trafic, avec le chaud le goudron se barre, à chaque intersection on est arrêté 10 min, l'enfer ! Moi qui pensais descendre jusqu'à Roanne en 4h30 j'oublie. J'oublie même Digoin d'une traite. Me vlà obligé de couper 30 sur un trottoir dans Blanzy. Nan mais t'y crois ? Pas foutu de faire Montbé Digoin en 4h30. Tout m'énerve. J'essaie d'écouter les infos sur RTL. Putain ils osent diffuser un micro trottoir sur la canicule ! Les gens qui se plaignent du chaud, et gnin gnin gnin et l'autre dans son tracto-pelle qui pleure. On s'en branle vingt dieux ! C'est pas de l'info ça !
Je zappe sur Culture, un havre de paix. Cette semaine ils passent un truc tous les soirs sur Raymond Aron . Même un semi-débile comme moi arrive à suivre. Donc la question que je pose : fallait-il avoir raison avec Aron ou tord avec Sartre ? Je ramasse les copies dans 4 h. Non moi je ne participe pas, je suis enfin arrivé au Tom Bar, il y a du saumon cru mariné au menu j'ai autre chose à faire.
Café douche, zou ! En 1h30 je suis en dessous de Roanne. Rien d'indiqué dans le bled, le gps voulait m'envoyer dans un bois. Je trouve la boulangerie, je prends mon pain et le brave boulanger m'explique où est mon client, à l'ancienne. A 8 pétantes je suis devant la grille. Un gars me voit et m'ouvre direct. Il vide les premières palettes au Fen puis me file un tire-pal électrique. On vide tout, et on recharge complet avec des pièces usinées. On fait les papiers, il m'offre un café, à 9h30 je décolle. La maison est bonne, je reviendrai. J'appelle Pauline pour qu'elle m'annonce à 16h à Ste Suzanne. Elle me rappelle un peu plus tard pour me dire qu'à 16h ils ont un conteneur à charger, mais ils me prennent à 17h, nickel-chrome. La remontée est moins chaotique sur la RCEA, sauf au rond-point de la Total à nouveau. On freine 2 km avant, pourquoi ? On s'arrête, pourquoi ? Il y a quelques cocottes de chantier sur la chaussée, ça y est les pèlerins se pissent dessus et n'osent plus rouler. J'ai couper 15 à l'usine, je fins mes 30 devant une salade avant Chalon.
J'ai largement le temps, je remonte par la natio jusqu'à Besac'. Dans l'après-midi on m'appelle avec un numéro +34 . Ah ? C'est un gars qui me dit s'appeler Pablo, commercial Waterair Iberica, on se cadre pour les livraisons semaine prochaine. Les affaires reprennent, es un placer.
A 17h me revoilà à la fonderie. Le quai est toujours aussi pourri qu' hier. On recule entre deux murets étroits, faut être parfaitement droit alors qu'on ne peux pas s'avancer... C'est arrivé cette semaine paraît-il,le Fen est lourd, il fait descendre la semi bien sûr, la porte ouverte mais bien attachée est venue cogner le muret en question, porte morte, chauffeur dépité...
Une petite heure et je suis vide, demain matin j'ai piscine, je me rentre à la maison.
A 8h moins le quart je suis sous le hall. Fabrice est en train sortir mon bordel, et y en a ! Ils sortent un nouvel escalier pour remplacer le « cubic ». Faut le montrer sur les parcs expo', donc j'en charge un pour Barcelone. Les accessoires et le SAV en plus de ma tournée, ça fait une semi bien pleine. A 9h30 je suis prêt à partir, Christine et Gérald qui vient d'arriver me file des ronds. Ils ont besoin de soigner leur cirrhose respective, mais à moindre coût. Sylvain arrive aussi, on va boire le café, vendredi attitude. D'autant qu'une fille du bureau termine sa mission aujourd'hui, elle a apporté les croissants, tout va bien.
A11h je décroche à la maison. Fin de cette mini journée, bon week' à tous.
Super courageux ce matin, non je ne décolle pas à 8h, à 8h je suis à Devecey. Chuis un ouf ! Pleins de gasoil et de pisse de cochon synthétique, zou. Le lavage à Valentin est toujours fermé, je file chez Jeantet. La Karcher est réparée, j'enlève un kilo de noir de plaquettes par jantes, minimum.
Je descends par la 83, cool. Arrêt baguette tradition à Joudes, je pensais trouver Samu mais il est en congés. Autoroute à Bourg Viriat, j'ai coupé 15 au lavage, je finis mes 30 au péage à l'entrée de Lyon. Jusque là ça va, Gogol annonce une traversée de la capitale du saucisson assez tranquille, c'est ce qu'il me faut. Moi je ne suis apte que sur les routes tranquilles.
Arrivé sur l'A7 à Chasse, là faut pas rêver, la route tranquille c'est fini. Le flux de bagnoles est compact, on arrive à rouler entre 80 et 90 mais tu sens bien qu'au moindre branque qui allume ses feux de détresse, au moindre peigne-cul qui à la trouille d'une buse sur un piquet de pâture, ça va freiner et merder. C'est pénible, à Montélimar sud, comme d'hab', je quitte ce petit monde.
C'est bien moins stressant, et en plus c'est gratuit. Les camping-caristes ont déserté Bagnols sur Cèze, la capitale de rien du tout se traverse les doigts dans le nez. Retour sur l'autoroute à Remoulins, j'appelle la cliente pour un conseil. C'est pas que je m'inquiète, mais je vois que sa rue est dans le centre du village, Aigues Vives, ça ne me dit rien qui vaille.
A 17h je passe devant l'usine Syngenta, c'est l'usine chimique qu'on voit au bord de l'autoroute avant Lunel. Mais si souvenez-vous, on venait ici chez Begey avec des solvants du moll des inflammables à Barcelone... Donc pour venir jusque là c'est cool, ensuite ça se gâte. Ça se gâte tellement que je passe entre deux bagnoles dans le centre du village... c'est fin je regarde bien, je m'arrête, je redémarre, un type vient taper à ma porte, j'ai arraché son pare-choc ! Ouh laa ! Il a au moins 5 témoins... des types attablés au bistrot. Et ça commence, « il n'a rien à faire là, faut appeler les flics … » ça pue à mort. Je vais au bar avec mon permis et le classeur du tracteur, on fait un constat.
Franchement, je ne saurai jamais si je l'ai touchée cette bagnole, mais le pare-choc est cassé, c'est certain, et moi j'ai l'impression de m'être fait enflé. J'appelle mon patron, je lui explique le topo. « T'as fait un constat ? Bon un pare-choc c'est rien. Ça fait chier, mais c'est comme ça. » En raccrochant il me dit : « Bon pis t'arrête de monter sur les bagnoles ! ». Il est bien marrant mais je suis quand même bien contrarié.
300m plus loin je suis au bout de la ruelle de ma cliente. Je me pose à l'arrache, en merde. Je lui explique le pourquoi de mon retard, elle me dit que ce village est spécial, pas mal de voitures sont accrochées... Mince consolation. Le porche de sa maison est tout petit, impossible de poser avec le chariot. Son mari est absent, on dépote tout. Heureusement c'est une petite piscine pour une petite cour intérieure. Cette femme est bien cool, je veux bien me faire chier pour elle.
Pour repartir j'évite de retourner dans le merdier, c'est bon ! Je vais tourner par le haut pour me retrouver non loin du Relais de la Source. Là on imagine une source où coule un filet d'eau dans la verdure avec des vahinés qui plongent dans l'eau limpide. Ah non ! La source c'est Perrier, l'industrie lourde. Le Perrier j'aime bien, mais ce soir non, je m'offre un demi pour oublier ma mésaventure.
Café douche et zou. Dans la demi-heure je suis au Grau du Roi, dans l'immense lotissement Port Camargue. C'est un grand truc, pas trop adapté aux semis... Dans les ronds-points tu entends tes pneus se meuler sur les rebords en béton, ça déchire ! Posé à 100m de la maison du client, je m'attendais à pire. On range tout dans le garage. Ici aussi je m'inquiète un peu pour l'escalier, la maison est mitoyenne des deux côtés, je ne dis rien, je laisse le client venir... Il m'explique qu'il va passer par chez les voisins. Oui je ne vois pas d'autre solution.
A 9h je file direction l'Aude. J'abandonne mon petit camion entre Béziers et Narbonne pour ne pas faire de détour, ma copine vient me chercher. On mange à sa maison et à 13h elle me repose au camion. Parfait .
A 14h30 je suis à Céret pas loin du Boulou. Je pose une piscine chez des retraités, sympas. L’Espagne est proche, le scooter du client y est immatriculé. Quand il vérifie la facture pour faire le chèque j'entends qu'il compte en espagnol.
J'envoie un texto à Pablo, on se donne rendez-vous à une station Galp vers Mataro. C'est au nord de Barça au bord de la mer. Il fait une chaleur à crever, j'irais bien piquer une tête. Mais non, mon destin c'est de livrer des piscines et de ne pas en profiter.
Comme prévu je suis à 17h à la station en question, le commercial m'attend. Je monte en bagnole avec lui, on va voir c'est complicado. Je découvre qu'il parle un français tout à fait correct. Il doit être chef de toute façon, les autres commerciaux ont des Fiesta sérigraphiées Waterair Iberica, lui roule en Focus Break. De suite ça impose son homme. On grimpe en ville, quand je dis on grimpe, on grimpe. Ils sont cinglés ici, ils ont goudronné un lacet, ça fait un mur ! Les bagnoles contournent l'obstacle. Bon là c'est mort il n'y a pas de solution, pas d'autre route, c'est cuit. Le client lui avait dit, il n'est pas surpris, on va vider la piscine à l'agence, ils reviendront en petit camion.
A 18h je suis à Santa Perpetua, je vide mon client 4 et le 6 en même temps du coup ! Trop fort. La piscine, des rénovations et le matos pour l'exposition, trop bien.
Je tombe par hasard sur un monteur qui doit être de Colombie si je me souviens bien. On discute un peu. Il me rappelle qu'une fois j'ai emmené son fils livrer une piscine dans les Pyrénées, le gamin garde un bon souvenir du tour en camion. En voyant sa bagnole je comprends qu'il a pris du galon, il n'est plus que monteur, il pose les liners, l'ascenseur social catalan... Blague à part, crever de faim en Amérique latine ou vivoter en Espagne, le choix est vite fait. Avant la crise j'ai souvenir qu'ils arrivaient facilement à mettre de l'argent de côté pour se payer un billet d'avion pour rentrer au pays de temps en temps.
J'appelle un nommé Phil pour des infos, je ne sais plus où est le resto où on a mangé un coup ensemble. Bien sûr il ne daigne pas me répondre, plus le temps de tourner en rond, je me pose à un resto que je connais vers l'entrée du CIM Valles. Par défaut, mais c'est correct. Je dois être honnête il me rappelle plus tard, j'ai une nouvelle adresse, on verra ça la semaine prochaine.
A 8h moins 10 je suis à Granollers, le temps de débâcher je vois arriver la bagnole Waterair. On va faire une roco' en voiture. Quartier typique espagnol, des alignements de maisons mitoyennes, rues étroites, des bagnoles garées devant chaque maison, pas de solution je reste où je suis. En deux voyages c'est vide. Par politesse je demande s'ils ont besoin d'un coup de main, le monteur décline mon offre de bras. Franchement j'ai autre chose à faire, ça me va. Il est 9h je suis vide, je pensais y être à midi, le top.
Pauline m'a envoyé mon retour hier, je descends à Vilafranca del Penedes. Barcelone c'est simple, tout ce qui est en « Valles » c'est la banlieue Ouest, ceci dit la banlieue Est est en zone humide...et salée... Et tous les noms de bleds en « Penedes » c'est la banlieue Sud. Bon, je dis banlieue, c'est la banlieue lointaine, 40 bornes.
Sur street view j'ai vu la photo de l'usine, heureusement parce que jamais je ne me serais aventuré là, un « camino rural », ça fait peur, faut croiser personne. Il est 10h, bascule, il y a des bennes et des pulvés, je suis seul en bâché, la chica du bureau m'envoie charger directement. Je trouve un cariste, il me met en place, me fait ouvrir et il va changer de Fen. Il revient avec un éperon pour charger des big-bags. Il me demande si je veux bien glisser les étiquettes en français dans les pochettes sur les sacs. Bah oui, ça lui évite de descendre de son chariot, on va gagner du temps. Ça c'est ce que je croyais... A mi-remorque, il se rend compte qu'il m'a chargé des big-bags à anse blanche, et d'autres à anse noire. Il va voir son chef... Problème, on revide ! On recommence, on ne charge que des sacs avec la poignée noire. C'est bien long, m'enfin, à midi moins dix, bascule, papiers, je me casse.
J'enquille l'AP7, à midi et quart Pauline m'appelle : « Pierre, ils se sont trompés de produit, faut retourner. » Putain je suis l'autoroute, la première sortie est celle pour aller à Martorell, je suis presque à Barça vingt dieux !
A 13h rebelote, bascule, en place. Sauf que c'est la pause bien sûr. On verra ça à 14h, je bouffe une salade, même pas eu le temps de m'acheter du pain avec cette histoire. Je rousille le quignon d'hier. J'attrape en passant le cariste, il me dit que ce n'est pas de sa faute, il m'a chargé ce qu'on lui a dit. La fille du bureau m'a dit tout à l'heure que ce n'était pas elle non plus. Dans ces cas-là, cherche pas, c'est jamais personne. A 2h un autre cariste se pointe, on vide. Je tire le rideau et on recharge. Les bons cette fois j'espère. Il me donne un paquet d'étiquettes en espagnol. Je lui fais remarquer...il me dit que c'est bon. A bout d'un moment je le vois se barrer. Il revient avec des étiquettes en français !!! On rechange !!! Là si j'étais sur le forum j'utiliserais le petit bonhomme qui se tape la tête dans le mur. Reretour à la bascule, je dis à la fille que j'ai eu tous les problèmes possibles là ? Elle me répond : « Si. Todos. »
A 15h30, soit 5h30 après mon arrivée, je pars enfin. J'appelle Pauline, elle me dit : « Là y a une équipe de Toto ! » Je crois oui.
Petit arrêt à la Junq', tabac, Ricard alors que je déteste autant l'un que l'autre. C'est juste par bonté.
J'appelle mon client pour livrer demain c'est un paysan du 25, je tombe sur une gamine qui n'en a rien à foutre de mon engrais. Trop tard pour avoir le bon numéro, on verra ça demain.
Je ne vais pas arriver à Sète sans couper, va pas manquer grand chose, mais bon. Les espagnols m'ont tué, j'en ai ma claque, coupure au Relais des Corbières à Sigean et c'est marre !
Je fais l'ouverture à 6h chez la vosgienne. Premier arrêt à Narbonne pour une baguette. Le client devant moi réclame pour sa monnaie, la vendeuse se serait trompée. Elle s'excuse en levant les bras et en me désignant : « il y a du monde, je regardais ailleurs, je suis désolée ». Eh oui ma chérie, tu es vendeuse en boulangerie, tu as 50 ans, pas de Rolex, un chapeau ridicule sur la tête, et là j'entre dans la boutique. Ta vie est bouleversée. Tu t'imagines dans mes bras, telle la princesse Fiona, on sort de la boulangerie comme on sortirait de la cathédrale de Fortfortlointain, on monte sur mon fier destrier. Ahh il vend du rêve tonton Pierre hein poulette ? Faut juste que j'enlève mon short et mes pompes de sécu !
Le gasoil crie famine, rapide passage à l'AS24 de Croix sud, et zou.
Là faut enquiller si je veux vider cet ap'. J'appelle Pauline, dans le quart d'heure j'ai un autre 06, qui n'a rien à voir d'ailleurs. Le culto' me répond, il me dit que c'est les moissons que ça va être compliqué... Je propose de me vider, c'est ok, on se rappelle.
Coupure de 45 juste avant Vienne, seule anecdote potable je croise Juju42 sur la rocade Est. A 16h30 je suis dans une grosse ferme vers Baume les Dames. Je devais me vider tout seul mais il y a là un jeune gars qui m'attaque. On vide avec le vieux Deutz qui pousse la merde dans la stabulation, une chaîne autour de la fourche à fumier et en avant. Ça va pas bien vite, les sacs un par un, je suis dans la remorque, j'attache la chaîne, il doit descendre à chaque fois pour détacher ... A un tiers de la semi son collègue arrive avec un plus gros tracteur et une fourche à deux dents, de fait ça va deux fois plus vite. Quand on a fini il m'offre une bière, tout bien. On sait en vivre en Franche Comté.
18h30 je décroche à la maison, la semaine est faite quoi !
Je suis calé sur les vendredis, j'aime bien être comme ça. En chargement le lundi ça change la donne. A 9h30 je suis à Seppois, je fais le dégroupage du Ricard à mes potos, ça laisse le temps à Joël de finir. On va boire le café.
J'ai une jolie tournée, 10 clients pour la dernière semaine, ça fait un bon camion. Salem charge derrière moi, je n'avais encore jamais vu sa nouvelle remorque. C'est une Fruehauf comme nous, mais les attaches Moffett sont bien mieux, il y a un vache de renfort en ferraille. On ne peut pas avoir de tampons en caoutchouc, avec ce truc on doit être moins inquiet quand on recule à quai. Je prends des photos, si on pouvait modifier la semi de Gérald et la mienne...
A midi je suis de retour au bled, voilà encore une semaine comme j'aime. Pourvu que ça reprenne comme ça. Bon week' à tous et toutes.