| Carnet de bord de Octobre 2016 | Partager sur Facebook |
Comme tous les lundis le bouchon de Sévenans refoule jusqu'à Héricourt. Je ne sais pas si c'est vrai mais j'ai entendu dire que le préfet retardait l'ouverture du nouvel hôpital de Belfort Montbéliard à cause du merdier de l'échangeur de Sévenans : N19 /A36. Pas sécurisé. Il y a des centaines de ronds-points inutiles en France, ici ce serait nécessaire, il y a largement la place, mais non ! Faut dire que l'A36 est gratuite à cet endroit, donc qui va payer ?
Du coup j'arrive à 8h10 à Seppois, rien de grave, l'usine se réveille seulement. Je pointe mon bazar, on va boire le café, on charge, retour au bureau pour chercher mes papiers, à 9h20 je me casse.
J'enquille l'autoroute jusqu'à Dôle, ça me laisse le temps de réfléchir. Demain je commence dans le 48 je peux descendre soit par Lyon, St Étienne, Le Puy, Langogne, Mende soit par RCEA, Moulins, Clermont Ferrand, A 75. Ou encore Digoin, Roanne, St Étienne pour éviter Lyon mais non.
Je commence à La Canourgue 48, puis un impératif avant midi à Montauban. Le logiciel qui fait les tournées chez Waterair n'a pas trouvé de solution, il me faisait finir le vendredi à Pau. Je suis quand même plus intelligent qu'un truc à la con qui ne sait que faire des lignes de 0 et de 1 non ?
J'appelle le client à La Canourgue, si ça veut rigoler je peux peut-être le vider ce soir. Ça arrangerait bien mes affaires. Il douche mes espoirs, c'est une résidence secondaire, il vient demain exprès pour moi, il habite à Béziers. Et le baisier, c'est moi... Bon, pas grave, quand j'ai fait le programme il y a 15 jours j'ai compté de ça passait ric rac, on verra.
Là faut que je m'approche au max pour ne pas devoir faire de coupure demain matin, sans quoi je suis mort. Je descends donc tranquillou par Moulins, St Pourçain, Clermont Fd.
Fin de journée au relais de Bonsecours, super miam miam.
J'ai la douche Angélique, bien équipée la fille. Pour ceux qui hélas pour eux ne connaissent pas ce troquet, sur chaque porte de douche il y a une pin-up dépoitraillée. C'est bien dessiné, pas vulgaire. Donc je quitte Angélique, je retourne au bar et je tombe sur notre vieil ami FDR, Alex, Malibu12 sur le forum. Il m'offre un café, on parle de sa piscine, oui c'est un homme de goût il a une Waterair. Je ne paye pas ma tournée, faut que j'aille tafer je me suis annoncé à 7h30.
Fini de rigoler, je suis bien inquiet, le lieu-dit est perché au-dessus La Canourgue, au milieu de zig-zags sur l'atlas Michelin, et maps n'annonce rien de bon. Je quitte la départementale en tournant sur un petit pont, puis virage à l'équerre après le pont... Putain ça commence. Une voiture me laisse passer. Je vais voir le gars pour me renseigner, c'est bien là. Selon lui si j'arrive à passer le premier lacet ensuite ça va un peu mieux mais il n'a jamais vu de semi sur cette route... Je sors du petit pont sans rien casser. Le lacet est juste là à 100m... Je prends au plus large, à l'intérieur du virage le pare-cycliste frôle un rocher, la première roue monte dessus, là faut pas je m'arrête sinon je suis mort, j'accélère. C'est passé. Bon, jamais je ne redescendrai par ici, c'est impossible de prendre le pont dans l'autre sens puisqu'on ne peut pas s'aligner... C'est ce que ne comprennent pas les gens d'ailleurs, en semi on peut passer des endroits dans un sens mais pas dans l'autre.
En haut de la montagne je trouve la maison, le client m'avait bien expliqué. Je vois la piscine derrière une baie vitrée. Je décharge en l'attendant, grosse rénovation. De la piscine et de la maison. Il arrive à 8h15 ça va. Je lui demande pour repartir, il me conseille de faire demi-tour, oui mais non...je peux pas. Il m'explique, me dit de bien écouter sinon je vais me bloquer sur une petite route. A une fourche faut je prenne à droite, surtout pas à gauche... Et je roule, je roule, le stress à 200 %. Comme dit le Titi : là tu fais caca liquide. Au bout d'une éternité je me retrouve sur la grande départementale, ouf ! Heureusement que j'ai fait dans ce sens, par hasard. Si j'avais fait la boucle dans l'autre sens ? A cette heure je serais coincé dans le petit pont ! Ce serait de ma faute donc ? Alors qu'il n'y a aucune interdiction. C'est pas que je suis traumatisé, mais j'y pense longuement en roulant.
La suite est à Montauban. J'hésite à passer par Albi ou Villefranche de Rouergue. Par Albi il y a plus de 4 voies, ça doit logiquement aller plus vite. C'est logique oui, mais c'est sans compter sur les travaux à Baraqueville, après Rodez. Il y a une circulation alternée dans le village, j'y paume 20 à 25 min. Et moi c'est rien, dans l'autre sens il y a une incroyable file de camions et de bagnoles.
Je me pète encore des travaux vers Gaillac, l'heure tourne... J'ai appelé le client pour le prévenir, il me dit que ça va. Bon. Je me fais encore bien chier à Montech, quand ça veut pas ça veut pas. J'arrive enfin il est midi 20 ! Pour rdv 10-12h … Je m'excuse, la cliente est bien cool, son mari l'avait prévenu de mon retard. Je vide vite fait, et je me claque au premier parking, j'ai 4h25 de volant et j'ai les crocs.
Je ne vous ai pas dit ? Je suis sur MA route, Montauban, Beaumont de Lomagne, Auch. Ensuite c'est Nogaro, Aire sur l'Adour. Je traverse Aire, c'est interdit mais je ne vois pas d'autre route. A 17h je me gare devant un abri bus, un carrefour avec un calvaire. J'espère ne pas destroyer le Jésus en repartant. Ça me fait penser au Kolak, le frère de Sevket. Un coup quand il faisait encore des piscines sur la côte d'Azur en reculant dans un carrefour impossible il a touché un Christ avec le cul de la semi. J'étais mort de rire à sa façon de raconter l'anecdote mais lui me disait : « Ah mais non, c'est grave. Jésus est un personnage du Livre, je lui dois le respect, c'est très grave ce que j'ai fait. » Tranquillise-toi, il est indulgent.
Je ressors sans éborgner le Christ qui n'a pas besoin de ça et je roule jusqu'au premier troquet, chez Bibiche à Bordères et Lamensans. Ici c'est un peu le folklore mais on mange fort bien, tout ce qu'il me faut. Je me gare à côté d'un Jeantet Besançon, ce soir on soupe entre Comtois.
Ce matin je me fais deux piscines dans le même bled, Momuy, c'est en dessous d'Hagetmau là où la départementale fait de grands woops, vous voyez ? C'est la route d'Orthez quoi. La première facile chez un retraité, garé devant le point recyclage, de la place, fastoche. La seconde n'est qu'à 2 km selon le gps. Mignonne allons voir si la rose... Le problème c'est pas la rose éclose, c'est la route. Je m'enfile dans le bled, impossible de tourner au bout, je recule, j'essaie une autre route, pareil, un virage à l'équerre, coup de bol ça fait un T avec un chemin de terre, la semi sur le chemin je m'en sors. Je redégaine Maps, qui fonctionne fort mal d'ailleurs vu le peu de réseau, je trouve une autre route. Je repasse devant chez le pépé de tout à l'heure, s'il m'a vu il doit se demander ce que je fous. Je trouve enfin un accès potable. A un T je fais demi-tour, ras le cul de tourner en rond, j'assure le coup. La route est étroite, je me pose dans l'herbe devant un tas de bois, au pire je trouverai bien un paysan pour me remettre sur le goudron. Le client est un citoyen allemand, avec les caisses de bière du pays dans le garage, il voudrait tout rentrer, je l'en dissuade. L'escalier va passer sa vie dehors, à quoi bon le rentrer puis le ressortir la semaine prochaine ? Tout seul il va se péter le dos.
La suite est vers Pau. Pause pain avant Arthez de Béarn, coupure sur un parking bucolique pour avaler ma salade en écoutant le jeu d’Émile.
A 13h je passe devant la friche de l'ancienne usine Rhône Poulenc. Ici chez Begey en remontant d'Espagne on chargeait de l'AVM (acétate de vinyle monomère) pour la Hollande ou de l'acide acétique pour la Suisse si je me souviens bien. On lavait les citernes dans un boui boui pas loin, c'était avant l'ISO 9002. Nostalgie.
Je me gare dans le bled juste à côté sur la rue principale. La cliente est une trentenaire bien rigolote, le genre de fille qui te donne la pêche pour la journée.
Une bonne heure plus tard mon enthousiasme retombe. Le Béarn est très vallonné, pas mal de village sont construits sur la ligne de crête des collines donc très étroits et tout en longueur. Bosdarros est comme ça. Déjà pour y aller faut passer dans Gan, étroit et interdit, ensuite grimper. Et s'arrêter... Il y a un enterrement, des bagnoles en vrac partout, je recule. J'appelle le client qui me dit que c'est possible de faire le tour du pays mais c'est chaud, il se lance dans une longue explication... Je résume pour qu'on soit bien d'accord. La route est minuscule, plusieurs virages à l'équerre, à nouveau caca liquide... Je vois une Seat bleue, le client vient à ma rencontre, il fait demi-tour et je le suis. Son coin est vraiment joli, des collines, des vaches, tout ce que j'aime.
L'enterrement est terminé quand j'ai fini, je peux traverser le bled cette fois. Je me pose au premier parking potable et je préviens Laurence que je suis vide. Réponse : rien pour le moment.
Je poireaute. A 18h elle m'appelle et me raconte que c'est la misère. La bourse de fret est déserte, même en élargissant dans le grand Sud-Ouest. Elle me dit de commencer à remonter. Je lui propose Marmande, c'est un peu au milieu de tout, Bordeaux ou Toulouse demain. On fait ça.
Un coup de gasoil à l'AS24 à Pau puis un peu de l'autoroute scandaleuse jusqu'à Aire sur L'Adour, je termine la journée pas à Marmande mais à Lubbon. D'une, j'adore ce resto, de deux c'est avant Casteljaloux, on y recharge parfois.
Après mes café-pain beurre-douche, je chope David le patron et j'ai la réponse à ma question. Comment tu fais pour compoter la jardinière de légumes comme ça ? Hier soir c'était le service il y avait du monde, ce n'était pas le moment, là on est au calme. C'est simple il cuisine les légumes comme un ragoût et rajoute un peu de fond de veau. C'est à tomber.
La nuit porte conseil. Pas pour la bouffe, pour le taf. Je laisse passer un peu de temps, à 8h30 j'appelle Christine chez Waterair. Je lui explique que c'est la merde pour recharger, elle n'aurait pas un voyage à Damazan ? Selon elle non, mais elle se renseigne, elle me rappelle dans un quart d'heure... Je préviens Laurence pour qu'elle attende un peu aussi. La cheftaine de la log' me rappelle : c'est bon, il y a de quoi faire un camion. Je ne vous raconte pas le soulagement de Laurence, demain si je passe au dépôt elle va m'oindre les pieds avec ses cheveux. Grand seigneur, je l'inviterai à se relever, pas de chichis entre nous, je sécherai ses larmes de bonheur reconnaissant, l'émotion nous étreindra, ce sera beau. Enfin bref, je m'en sors bien.
Dans la demi-heure je suis à Damazan. Patrick me dit que ce n'est pas tout à fait prêt, faut finir d'emballer. De quoi ? Je pète un scandale évidemment, j'aime pas attendre. On me rend un service, je me comporte comme un connard, normal... Non, je débâche, balaye la calèche et je donne un coup de main à sangler les piles d'escaliers. A 10h et demi je me casse, trop bien.
A Tonneins il y a des pompiers et des flics au large, des gyrophares devant la Total Access, vais pas m'approcher... Faut filer avant que ça explose.
Je me fais une remontée ultra banale. Itinéraire classique, je ne recommence pas mon plan foireux de l'autre jour à vouloir couper par Villeneuve sur Lot. Je passe Périgueux du temps de midi, pause casse-croûte juste après. 45 au péage de Montluçon et je termine mon périple au Tom Bar à Digoin. Je dis périple pour faire genre mais c'est faux. Ah ? Dis-nous pourquoi tonton Pierre. Eh bien un périple est un voyage où on a pris la mer. C'est de la sémantique. Ça veut dire quoi sémantique ? Ferme ta gueule tonton Pierre, tu nous fatigues.
Grosse compétition pour la meilleure jardinière de légumes de la semaine, ici aussi ils cuisinent, comme à l'école des fans je mets dix sur dix à tout le monde.
A 9h et demi chez suis au lavage à Valentin, personne dedans, Ghislain m'attaque de suite. En une petite demi-heure mon ensemble est redevenu neuf ou presque. Je vais au dépôt pour les pleins et rendre mes papiers. Laurence me dit que je n'ai pas redonné le récep' de ce que j'ai vidé à Montbéliard l'autre jour. Je conteste, je suis de moi, j'essaye d'être rigoureux avec les papiers. Pas grave, je retrouve la souche, elle est tamponnée, ça va aller.
Je mange mon dernier bout de pain par là le long. A 13h30 j'ouvre et je vais choper Jean-Pierre, on vide le Damazan. Le chef du montage des escaliers passe par là et il me dit : « Ah c'est bien, je suis un peu bas en stock, on va pouvoir bosser. » Et si je n'avais pas pleurer un voyage ?
Le temps de vider, François a fini de charger, je prends sa place. Une fois encore j'ai toute la collection des escaliers, en contre-partie je n'ai que deux palettes de margelles, du coup ça rentre tranquille. Je vais au bureau chercher mes papiers, et Nathalie me tend un papier... « J'ai trouvé ça dans ton retour camion de la semaine dernière, c'est quoi ? » Oups, mon récèp' des matériaux ! Je lui raconte que j'ai tenu tête à Laurence ce matin... Comment je vais passer pour un gland que je retournerai chez ATS...
A 17h je décroche au bled, fin d'une semaine comme j'aime, pourvu que ça dure. Bon week à tout le monde.
A 8h moins 5 je me gare, je vais m'inscrire à l'accueil. Il y a du monde, faut attendre. A mon tour on me fait entrer, une fille me plante une aiguille dans le bras, ça coule. Retour dans la salle d'attente, puis tension, électrocardiogramme. J'ai craqué, ça fait longtemps que mon entourage et surtout mon vieux pote Serge me tanne pour que je fasse un check-up. C'est choupinou de s'inquiéter pour moi.
Retour à la maison, ça a été plus rapide que je croyais. J'ai fait mon programme pensant que ce serait long, du coup j'ai le temps. On mange à midi pile comme deux vieux que nous sommes. Je vais finir tard ce soir, je me prends un Tupp' de soupe. Je l'ai faite hier, sur Marmiton c'est la « minestrone paysanne », trop bonne et facile à faire. Dans une recette quand il y a paysanne c'est qu'il y a des lardons, forestière c'est qu'il y a des champignons, fastoche.
A 13h je décanille.
Je descends dans le sud-ouest pour changer, heureusement que c'est mon coin préféré. Je passe sur la 57 au-dessus du dépôt, rien à y faire, je ne m'arrête pas. Faut quand même que j'avance, autoroute de Besançon à Dôle. Je sors à la prochaine, j'hésite à doubler un autrichien de chez Voggenberger. Jadis il y avait pas mal de Strasbourgeois dans cette boîte, là c'est un Daf immatriculé en Roumanie, tout est normal.
Il me sort devant pile poil à la sortie Chalon Sud, rien gagné, rien perdu. Si, j'ai gagné le prix de l'autoroute. Ça roule plutôt bien sur la rcea malgré les travaux, en 4h30 ric-rac je suis au parking après Moulins.
Validation de la fin de journée avant Thiviers à Mavaleix. C'est le pays de Fabien 24, il me dit toujours de passer à la maison, là il est 22h30 ce serait un peu exagéré...
Café-douche, à 7h et demi je mets en route. Pause pain à Miramont de Guyenne, le fournil de Carla, la baguette tradition est terrible. Au premier parking j'agresse un bout de pâté qui ne m'avait rien fait, avec la baguette fraîche c'est mortel.
A 14h je tourne devant mon ami le Christ de la semaine dernière, je m'enfile dans le village cette fois. C'est vachement étroit, je regrette déjà... Je ne trouve pas ma rue, je ressors. Je trouve les ateliers municipaux, une bonne dame m'explique, faut faire tout le tour du pays. Je me fais quelques cheveux blancs, si c'est encore possible, sur une toute petite route. J'appelle mon client, je suis devant chez lui, cool. Impossible de décharger ici, je vais un peu plus loin, et je me retrouve où j'étais tout à l'heure... Bon elle avait raison la petite dame, je ne pouvais pas tourner, elle m'a bien indiqué. Le client veut tout rentrer dans le garage, on range d'abord l'escalier puis je reviens avec les tôles. J'ai mesuré c'est fin mais ça doit rentrer. J'entre le kit doucement, un coup de translateur, j'avance et bing, j'accroche l'escalier. Merde ! A vouloir rendre service. Merde. Il ya une fissure sur le côté de 4 cm environ. C'est facilement réparable. Je prends une photo, je l'envoie par mail à Christine et je l'appelle. Elle me sonne dans les 5 min, elle a demandé au service qualité, faut que je ramène l'escalier. Remerde ! De retour au camion je préviens Laurence qu'elle peut arrêter de me chercher un complet, me vlà avec un Roman dans la semi, 3m X 1,2m de plancher. Putain je vais me faire chier toute la semaine avec ça. Un peu contrarié tonton Pierre...
La deuxième livraison de la semaine est à côté, Hagetmau. La ville est interdite de tous les côtés, je passe par l'interdiction qui me semble la moins féroce, c'est à dire par le célèbre rond-point avec l'énorme chaise. Les clients sont bien sympas, le gars me dit qu'il connaît bien Besançon, mieux que moi donc, il bosse dans un groupe qui a une usine à Pirey. Quand on a fini j'accepte un Coca, j'ai bu le dernier pendant la canicule de 1976, le goût n'a pas changé.
Demain je recommence au pays Basque, et il y a quoi juste avant le Pays Basque ? Cauneille, mon poste avancé.
Quand j'arrive dans le bled à 8h le jour se lève seulement, la saison où il ne faut pas trop se précipiter arrive. Garé au pied de l'allée des clients, la maison en surplomb sur la colline, une belle maison de maçon portugais, ça se voit au premier coup d’œil, du costaud, traditionnel, du béton, du carrelage, pas de placo, une belle maison de mec qui sait travailler. J'ai bien serpenter sur une petite route pour venir, je demande conseil pour le retour. Il me dit de faire demi-tour, c'est plus prudent. Oui mais où ? C'est bien trop étroit, je continue, la route retombe plus loin sur la départementale. Après deux lacets, un petit pont, un pommier, un chéneau qui dépasse je me retrouve sur la grande route, ouf !
Je saute de l'autre côté de l'Adour à Urt pour passer à Biaudos, j'ai lu que la « petite Charlotte » a rouvert, très bonne nouvelle. J'étais fort marri * de la fermeture de ce troquet, la dame cuisinait super bien. Le nouveau tôlier me semble bien commerçant, à voir.
A 10h je me gare à l'arrache sur un trottoir de Boucau. J'ouvre, je roule 200m dans une impasse, je sonne. La bonne dame m'explique que je ne suis pas au bon endroit, faut livrer à leur autre maison à 1km de là. Merde ! Elle appelle son mari qui vient en scooter. Selon lui il n'y a pas assez de place à l'autre maison, on laisse les margelles ici. Bon, je n'ai pas débâché pour rien. Je referme, il enfourche son scoot' et nous vlà partis. Putain je reconnais le coin, il y a quelques années je m'étais fait une frayeur en traversant le quartier. Là c'est un peu plus facile, deux bites en ferraille et une barrière sont couchés à un carrefour, merci à celui qui a nettoyé le terrain... Je me gare pas loin de l'autre coup. Le client veut me faire monter une ruelle. Bohhh, pas trop chaud... Je vais voir à pied, mon intuition féminine a fonctionné, si j'étais monté je serais mort. J'y vais en deux fois, on range tout dans le garage, ils n'y habitent pas encore. Derrière la maison je vois une piscine vide. Pas la peine d'être expert, je reconnais une Waterair, c'est une grosse Céline avec un escalier balnéo, ça a dû coûté une blinde. Le client me raconte que les anciens proprios ont divorcé, la piscine est restée vide des années, et que de toute façon elle est beaucoup trop grosse, il préfère la casser. Bizarre. Pas grave, ça fait marcher le commerce.
Je me trouve un parking au calme pour midi, et à 13h 30 je suis à Ustaritz. Je vois derrière la maison un champ de plantation, je ne sais pas ce que c'est, du cannabis ? Non du piment. Le client me demande si j'aime, bien sûr. En plus c'est vrai je pensais faire un Axoa ce week-end. Il entre au sous-sol et reviens avec un paquet de piment d'Espelette, cadeau. Quand tu sais qu'il ne faut en mettre qu'une pointe de couteau dans un plat, j'en ai pour dix ans au moins.
Message habituel à Laurence, elle m'a trouvé deux lots à prendre demain dans le 47. Je lui propose d'attendre un peu, si jamais on avait une bricole ici. On fait ça.
A 17h je prends la route du Nord. Bayonne Dax Mont de Marsan. Elle m'envoie les adresses, je charge à Tonneins. Et il y a quoi juste avant Tonneins ? Lubbon, mon poste avancé.
Ce soir en entrée il a fait une friture d’Éperlans, je ne connaissais pas, ce sont de tout petits poissons de 3 ou 4cm, trop bon.
*ça veut dire : triste, déçu, j'utilise de vieilles expressions pour me la péter.
Café-douche, à 7h je mets en route direction Damazan. Je vais montrer mon escalier beugné à Patrick. Selon lui, rien de grave c'est réparable. Avec l'avis de l'homme de l'art je pourrai aller voir le service qualité lundi, histoire qu'ils ne nous facturent pas un escalier complet... La solution de facilité c'est de dire qu'il est mort, assurance, et c'est ATS le dindon.
Vers 9h je suis à Tonneins chez un fabricant de nacelles. Un LT est à la rampe, il charge pour la Russie. Purée moi je charge pour Besançon, je suis ridicule. Ça va super vite, le mec connaît bien son taf, la machine est calée, sanglée.
Pendant ce temps mon complément a été annulé mais elle m'a trouvé une bricole à Casteljaloux. Elle a fait avancer un voyage, ce n'est à livrer que le siècle prochain mais ça me fait rentrer.
J'y suis vers 10h30, 4m de plancher. Un collègue a abandonné ici 30 Europe, je les récupère, du coup ça fait une remorque pas remplie mais ça va. Quand c'est chargé, la Lolo me dit de rouler.
Bon ben ok, alors, je fais ça. On est jeudi, c'est le bon jour pour rouler. J'avoue, je laisse le gps éteint, la remontée du 47 jusque chez nous je connais un peu.
Le gas-oil crie famine, j'en remets un peu à Périgueux, puisque je suis là, je casse la dalle.
La rcea est particulièrement pénible ce soir, ça roule en accordéon, 70, 90, 80, c'est chiant et dangereux. Je suis derrière un italien qui psychotte à chaque radar, du grand n'importe quoi. Je quitte ce petit monde à Digoin. Et il y a quoi juste après Digoin ? Le Tom Bar, mon poste avancé.
C'est l'envie de pisser qui réveille à 6 moins le quart, le bistro est ouvert depuis longtemps, ça va.
Allez Tonton Pierre, va rouler sur les jolies routes de France. Sauf qu'avant les jolies routes faut finir cette put' d'rcea et ses zones de travaux. A chaque camion que tu croises ton rétro gauche se raidit tellement il a peur, il a les poils qui se dressent comme les chats.
A 8h j'arrive à Besac' Pauline m'envoie un message me demandant si je peux enlever 7 palettes. C'est du Bourgeois ce sont des petites palettes carrées, je les glisserai le long de l'escalier, j'y vais. Un magnifique Volvo blanc libère un quai quand j'arrive, je lui ai sans doute fait peur avec mon Panzer.
Je monte au dépôt pour tout vider sauf la nacelle bien sûr. C'est mal mais je prends l'autoroute de Valentin jusqu'à Besac' Est, ça m'évite le boulevard. Chez Manuloc le gars me dit de suite qu'il n'a pas les pièces... Gnin ? Ah non ! C'est Gérald qui a commandé des pièces pour un vérin qui fuit. Je me mets à un quai pas trop facile, pour descendre la machine. Ensuite je vais voir le mécano qui m'a fait l'entretien le dernier coup. Je lui montre le moteur hydraulique de ma roue arrière, ça goutte. Au lycée j'avais un prof de méca' qui avait théorisé les fuites d'huile. Il ne faut pas confondre, un suintement, une goutture, et une fuite. Un grand malade. Bref, là c'est une fuite, le gars contrôle tous les serrages, mais ne voit pas d'où ça vient. Faut démonter. On convient que je revienne, on ne va pas se lancer là dedans un vendredi à midi moins le quart ne sachant pas ce qu'il y derrière. Si c'est une cascade de pignons on va avoir l'air con sans les pièces de rechange. Il se renseigne, on en recause quand la saison des piscines se calmera.
Je monte à la halle à Valentin, c'est la gare où Tillet reçoit les trains de bobines d'Italie, on s'en sert d'annexe, Bibit m'a sorti deux lots. C'est exotique, du Pont de Roide pour me faire rentrer à la casa. Il me charge vite fait ensuite retour au dépôt. Plein, paperasse, je me charge une palette pour Baume et une longueur pour Port sur Saône, ça m'a l'air d'être un abri de jardin. Histoire de ne pas me payer tout ça lundi je vais vider le 70.
Cassage de graine au parking avant Vesoul, il est 14h j'ai les crocs ce coup là. Aux infos on nous reparle de l'accord de libre échange entre l'Europre et le Canada. Voyant que c'est encore une enculerie le parlement de Wallonie met son veto. Et nous ? Eh bien le branque qui nous sert de premier ministre est au Québec pour fêter l’événement, avec un tube de Vaseline certainement. Heureusement qu'on a les belges pour nous protéger. Pauvre France.
Je trouve facilement la maison à Port sur Saône, un pépé m'attend devant sa porte. Il me dit de le suivre, j'enquille derrière la bonne 205 de paysan, la banquette rabattue, les vieux seaux d'aliments et tout un fatras d'outils, fil de fer... On fait le tour du pays et on s'arrête devant une grange. En fait ce n'est pas un abri de jardin mais de chevaux, c'est presque pareil. Le truc est pour sa fille. Un coup de fourches et c'est réglé.
A 16h je décroche à la maison, j'ai fini mon travail mais pas la journée, faut que je monte encore à Nancy récupérer mon lardon. Bon weekend à tous.
Décollage à 7h30, ça me laisse de l'amplitude jusqu'à 10h et demi ce soir, ça devrait coller. Je commence par déposer une palette à Baume les Dames. Surprise, l'Imprimerie Moderne de l'Est est bien mal en point. Des bâtiments fermés, que quelques voitures dans la cour, d'antan c'était un gros truc, ils imprimaient des cartes pour Michelin par exemple. Je pose ma palette à la boutique juste au-dessus. Mauvais calcul, je n'ai pas vu que la cour est si petite, j'y entre en marche avant, fatal error. Avec mon auto-vireur qui refuse de se verrouiller, je passe un moment à ressortir. Je pose la palette sur le quai avec le chariot, j'aurais mieux fait de faire ça dès le départ.
Ensuite je vais me faire deux emboutisseurs rudipontins, c'est les habitants de Pont de Roide quoi ! Deux palettes chez le premier, puis toutes les bobines de Tillet chez le fabricant de volets. A 10h je suis vide, nickel.
Avant Seppois on se croise avec Marc, il me dit qu'il y a du monde chez Waterair, ça ne m'arrange pas. Il y a là : Joël, puis Michel en attente, puis moi. On sera 4 cet après-midi. Bien brave, Fabrice s'affole le cul, il charge le Jojo avant midi, mange un bout sur place puis charge Michel. Ma liste de chargement est prête, je peux pointer mon bazar en attendant et tamponner un carnet de récépissé d'avance.
A 13h30 j'attaque, on commence par vider l'escalier que je ramène. Coup de bol, Luc le monsieur qualité passe par là. Je lui montre mon œuvre, selon lui aussi c'est réparable, ouf ! Je ne devais charger qu'à 14h, à 14h15 j'ai fini, re-ouf.
Pour la troisième semaine d'affilée je suis chargé pour le sud-ouest. Je comptais descendre jusqu'à Limoges mais j'ai déjà presque 3h de guidon. De chez moi il me faut 7h15 de volant, d'ici c'est encore plus, j'oublie porcelaine city. A hauteur de Besançon il tombe des trombes d'eau, assez impressionnant. J'avais pris soin de faire le tour de la cour à Seppois quand ça a été mon tour, j'ai coupé un quart d'heure, du coup je ne fais que 30 sur la rcea. C'est ridicule mais c'est légal. Ce qui est moins légal c'est que le temps de me garer j'ai 4h32 de conduite continue, je suis un dangereux criminel pour 28 jours.
Fin de journée à St Vaury, il est 22h passé, j'ai déjà mangé ma gamelle de l'Axoa que j'ai fait dimanche. Les poivrons étaient bien compotés, j'avoue que je ne me suis pas trop mal démerdé.
Sur le parking il reste de la place, beaucoup même, alors que par un temps tous les soirs c'était blindé ici.
Café-douche, quand les 9h01 s'affichent, roulez petits bolides ! Pause pain à Trélissac, c'est à l'entrée de Périgueux. Trélissac c'est motown, un alignement impressionnant de garages de bagnoles et des centaines de carrioles à vendre. Les Périgourdins aiment tant les bagnoles ?
Par endroit il y a pas mal de brouillard, c'est bien chiant. Arrivé à Marmande il fait grand soleil, j'ai 4h30 de volant je suis content, ça a bien roulé. Cassage de graine.
A 2h moins le quart je suis à St Sever, un quart d'heure d'avance pas plus. Je devais le faire en deuxième entre 16 et 18h mais le client doit se barrer à 15h. Martine m'avait demandé si c'était possible d'échanger, j'ai dit oui, après faut assumer. Le gars me demande de déposer la piscine derrière la maison. Ok mais il a des bordurettes en béton, je lui fais poser des bois devant et derrière au passage de chaque roue pour ne pas tout éclater. Il a des pas japonais dans la pelouse, je lui en fais enlever quelques uns aussi. Prudence est mère de je ne sais plus quoi... Un café, une paire de signatures et je file.
Je remonte à Grenade sur Adour pour faire le deuxième client qui était le premier à l'origine, ça va c'est pas loin, il n'y a pas de scandale kilométrique. Ici aussi le gars est bien cool. Il a fait un appentis sur le côté de sa maison, c'est trop bas pour passer avec le chariot, il s'en doutait. Le terrassier lui a dit que ce serait chaud avec la pelleteuse aussi. On se pète l'escalier à la main, il est content quand même. Je pose le kit sur une remorque, ce sera plus simple et les margelles dans l'herbe.
Bien content, ça a bien marché mon histoire, je fais les 5km qui me séparent de chez Bibiche à Bordères. Je viens ici une semaine sur deux en ce moment, j'en profite je sais que ça va changer dès la semaine prochaine...
Je commence dans la banlieue sud de Mont de Marsan, un peu l'équivalent d’Évry ou Brétigny sur Orge vous voyez ? Bon ici il y a un peu plus de canards dans les champs, c'est le seul truc qui change. L'impasse du client est en virage, il habite au 425, je me vois mal reculer 425 mètres sur ce chemin de nuit en plus. Je me gare gentiment dans le bled, j'y vais en une fois il n'a pas de margelles. On vide, le type est super sympa, il m'offre un café. La téloche est allumée sur BFM, ils parlent des flics c'est le sujet du moment. Alors le client me raconte qu'il est flic au commissariat de Mont de Marsan. Je ne vais pas répéter tout ce qu'il m'a raconté mais un mot résume le truc : écœuré. Écœuré de voir des racailles arrêtées et ressortir juste après, écœuré par la politique du chiffre des amendes, écœuré par les primes que touche la hiérarchie pour cette politique du chiffre, écœuré de devoir faire du chiffre sur des gens qui vont au taf. Du coup on reboit un deuxième café. Je fais mon Renaud, moi aussi j'ai embrassé un flic. Sauf que moi je ne fais pas chier tout le monde avec une chanson de merde.
Retour au camion j'ai un appel en absence de Bourdieu le monteur d'Oloron, ça l'arrangerait que je vienne plus tôt. Mon pauvre, c'est ma dernière ce soir.
Je coupe au travers pour me retrouver à Tartas. Clients sympas, rien à signaler.
A 13h je suis à Tarnos, pas loin des grands parcs à voitures. Le quartier me semble bien étroit, je ne m'aventure pas pour juste une rénovation. Posé avec ma poubelle devant les poubelles, oh non, c'est pas sympa pour mon petit camion... je finis les 200m en chariot. Personne à la maison, j'appelle le client, il sort du taf, il arrive dans les 5 min. Un Nescafé, un chèque, je refuse une gnôle spécialité du Portugal parait-il, je file.
Autoroute jusqu'à Pau, j'y suis à 3h. La maison est bien placée dans un petit lotissement au calme pas loin du garage DAF et donc de l'AS24. C'est bien d'être proche du garage DAF non ? C'est utile. La cliente est là avec son père. Quand je démonte les colis pour contrôler je le vois essayer de récupérer le scotch armé. Il veut réparer je ne sais quoi avec ça, je lui offre un rouleau neuf, j'en ai plusieurs dans le coffre. L'ancien est tout content, j'en redemanderai un à Fabrice vendredi et basta.
Je me tape les dix mille ronds-points de la rocade paloise, à quasi 17h je suis à Nay. Philippe m'a dit que le client est vers un petit supermarché. Je cherche, je ne vois pas, je me paume. Je suis perdu, un peu comme le Stade toulousain sans Guy Novès, vous voyez ? Je l'appelle, pas Novès hélas, le monteur, et je vois arriver son pick-up. Il me dit que c'est sec, que je peux tourner dans le champ. T'es fou toi ? Avec nos camions d'autoroute c'est hors de question. « Nan mais j'ai ma pelle de 8t, au pire je te sors. » Non merci, je préfère rouler en Moffett. Le commercial du coin, Jacques, se pointe. Je lui explique que j'ai failli mourir d'angoisse il y a 15 jours avec sa piscine à Bosdarros. Je lui raconte l'histoire du village bouché à cause de l'enterrement. Pas surpris, il savait que ça allait être fin même sans enterrement. Ça fait plaisir de travailler avec des bons gars comme ça.
Comme d'hab' Laurence m'a envoyé mon retour, de la pâte à papier pour Mandeure 25. Pas de numéro de commande sur le message, pas glop. Je lui demande, elle ne trouve rien sur le fax d'affrètement. Elle me trouve un vague numéro. Il est trop tard j'y vais comme ça.
A 19h30 je suis à la cellulose de St Gaudens, je me présente sait-on jamais, et bim, mon numéro n'est pas bon. Domani matino, mañana por la mañana. Merde ! Je demande au gardien s'il connaît un resto, il m'envoie à 6 ou 700m de là. J'ai du boulot quand même on a les programmes pour dans deux semaines.
Je ne me lève qu'à 7h, je vais déjeuner et me laver, à 8h je préviens Laurence. A 9h moins 10 j'ai enfin mon numéro d'enlèvement. Je me gare derrière un Lituanien et un Polonais, ils ne descendent pas de leurs cabines. Le gardien me demande mes cartes grises, merde, je retourne au camion. Je retrouve les deux chauffeurs à l'accueil, je me dis que j'ai perdu mon tour, normal. Mais non, le gars les fait attendre. Tant mieux pour moi mais c'est un peu dégueulasse.
A quai il y a un basque espagnol et un bulgare espagnol, c'est une nouvelle province. Le temps que je donne ma feuille au bureau le basque a fini. J'ai du cul, le dernier coup le parking était bien plein. J'ai eu mon numéro à 9h, à 10h je suis chargé, la classe ! Une sangle sur le dernier paquet pour me donner bonne conscience et zou !
Le gas-oil crie famine, l'ordinateur me dit 86 km d'autonomie et le gps me dit que l'AS24 à l'entrée de Toulouse est à 82 km. Je ne fais aucune confiance à l'odb surtout avec 28t, je vais en mettre 50 balles au Leclerc à côté. Soulagement.
Faut que je m'organise, le papier n'est à vider que lundi en théorie, sauf que je charge demain à 8h à Seppois. J'appelle au secours mon pote le Titi, avec ses navettes il est deux fois par jour à la papeterie. Je demande à Martine de me décaler à 9h30. Le Titi me rappelle un peu plus tard, c'est ok pour vider la pâte demain. Yesss. Ne me reste plus qu'à rouler. Si je coupe 30 à midi, 45 cet ap' et 9h cette nuit ça me fait arriver à 8h moins 5 à Mandeure selon mon Tomtom One...
Ça commence mal à l'entrée de Toulouse, des travaux me font perdre une dizaine de minutes, puis encore 10 min à l'AS24, ça pue. Je rattrape un peu de temps, la rocade toulousaine passe à donf, sauf devant les radars... Ensuite c'est autoroute, autoroute. Je peux me le permettre ça fait un moment que je ne suis pas passé par le centre. J'évite la station après Montauban, elle est de l'autre côté ça fait perdre au moins 2 minutes, c'est un peu ridicule mais bon... Pas de pénible qui roule à 80 sur la rcea, j'ai du cul. L'objectif mini c'est le Tom Bar à Digoin, j'y passe je n'ai 8h et demi de guidon, fonce Pierrot. Je pousse jusque chez le José c'était inespéré, 9h54 et 742km.
Je tombe sur le Joël, il est déjà à table, pouvait pas m'attendre ? Il reste une place à sa table, pour ne pas insulter le José je bois un kir en vitesse faut pas déconner, et pis je trouve que je l'ai amplement mérité !
Réveil à 5h et demi, café-douche, quand les 9h01 s'affichent, zou ! A 8h10 je suis à la papeterie, pour dire que j'ai traversé la France en diagonale ventre à terre, 10 min de retard c'est raisonnable. Un Geodis referme son rideau, on discute un peu, il a chargé lui aussi à St Gaudens mais mercredi. Je prends sa place, à 8h45 c'est vide et balayé.
A Granvillars j'appelle Fabrice pour lui dire que j'arrive, il me dit qu'il doit charger la Corse entre deux, ça l'arrange que j'aie un quart d'heure de retard, tout va bien.
9h38 je suis en place, content. Je contrôle mon bordel pendant qu'il charge le Corse. Bon, le gars n'est pas vraiment corse, il est du 70, affrété Buffa/Perrenot, et il vide chez les massacreurs : Roca à Vitrolles. C'est un jeune, je le chambre un peu sur le soleil corse, je sais bien qu'il ne va qu'à Vitrolles ça fait des années que Buffa a ce trafic.
On charge, facile, RAS. Entre temps arrive Damien l'ancien moniteur de chez Buffa, il est maintenant chez BC Express une petite boîte du 90. Il en avait marre de talonner les gars avec les consos et toutes ces conneries. Il roule dans un joli FH4 et se fait quelques jolis voyages en inter de temps en temps.
Je vais voir la cheftaine, Corinne, j'ai eu un éclair de génie, si si ça se peut, je demande pour décrocher ici. Lundi je commence pas loin, inutile de ramener la semi chargée à la maison pour bouffer du pneu et du gas-oil. A midi et demi je suis rentré, bon week' à tout le monde.
Après un week-end chargé où j'ai vu Le Puy en Velay avec l'incroyable chapelle St Michel, un chilien qui a fuit Pinochet, le Mont Gerbier de Jonc, un ivrogne défoncé qui nous a bien fait rire, faut retourner au taf.
A 8h je me glisse sous ma semi et je traverse les quatre bleds qui me séparent du premier client. La maison est fermée, volets clos, pas âme qui vive, pas de bagnole, j'ai beau frapper à la porte, nada. Téléphone sur messagerie. J'appelle Christine, parfois dans le dossier elle trouve un autre numéro, là, rien, bien sûr. Le créneau c'est 8-10h je suis tenu de rester jusque là. Vers 9h et demi, la cliente me rappelle enfin. Son mari a dû partir chez le médecin en urgence, elle le rappelle, et moi j'attends. Elle me ressonne un peu plus tard, là elle me dit que son mari est parti chez le toubib et qu'il m'a oublié. Donc c'était urgent ou il a oublié la livraison ? Je penche plutôt pour la seconde. Rere coup de fil, elle m'envoie son père mais il habite St Louis, à la frontière suisse. Je me donne jusqu'à 10h et demi, je ne peux pas pénaliser le client suivant... Pas obligé d'attendre aussi longtemps mais cette piscine va me faire chier sinon.
A 10h15 un gars en Kangoo se pointe. Je n'ai rien déballé dans le doute, en plus il pleut les colis seraient trempés. Livraison ultra rapide, le type n'a pas les clés de la baraque de sa fille, il met les colis qui craignent la pluie dans la Kangoo. Je file.
A 11h30 je suis au sud de Colmar, le client est compréhensif, j'explique mon histoire, il me dit qu'au boulot ça ne va toujours comme on veut, cool. Grosse piscine, pompe à chaleur, bâche à bulles, bâche d'hivernage, la totale. A midi et demi je ressors du lotissement et je vais au Cora Houssen, oui celui au bord de la 83, pour faire quelques courses. C'est bien commode ici, on se gare à la réception marchandises, ça pourrait être un bon plan coupure à mettre sur le forum mais c'est interdit de stationner la nuit d'après un panneau.
Pour cet ap' je n'ai qu'une piscine à Colmar, la suivante est un impératif mardi...ma foi...
Le lotissement est tout neuf, la rue d'accès est vachement étroite, ensuite comme c'est neuf les rues sont aux normes, pas très logique. Je tombe sur un type pfouu comment dire ? Froid, tatillon, indécis, pas aimable malgré son jeune âge. Je lui propose quand même mes bras pour porter l'escalier derrière la maison, il refuse, il me dit qu'avec la terre on va salir... Boh eh hein bon ! C'est toi qui vois, tu veux faire une piscine sans remuer de terre, ça va être compliqué.
Fin de mission au centre routier de Strasbourg, au plus près pour demain.
Je sais que ça dérange certains, mais moi ça me berce la pluie sur le toit de la cabine. Bien dormi, douché, caféiné, même pas de quoi recharger les batteries, je commence à Fegersheim. C'est le bled à l'entrée de Straß, où il y avait la Shell qui faisait resto autrefois maintenant c'est une Total Access automatique. Tout fout le camp ma pauvre dame, en plus il y a l'autoroute de l'autre côté. Donc je commence dans le centre du patelin. Le client, fort sympa par ailleurs, veut absolument tout rentrer dans le garage. J'ai beau lui dire que le nouvel escalier est gigantesque, que par définition il ne craint pas la pluie, rien n'y fait. Bon. La descente du garage est bien en pente, je range tout sans rien casser. Pendant qu'on fait le contrôle sa femme arrive avec le chèque. Son mari part dans de longues explications sur comment il compte faire, quand je lui fais remarquer gentiment qu'il me semble être un peu maniaque, sa femme lève les yeux au ciel. Plus parlant qu'un long discours...
J'ai un peu traîné c'est voulu, il est 9h30, la circulation est dégagée. Direction les Vosges par le col de Saales. Une putain de circulation alternée me fait perdre un bon quart d'heure vers Schirmeck, pour pas grand chose en plus.
Il est presque 11h quand j'arrive enfin à l'entrée de St Dié. La maison est juste au bord de la nationale, je suis trop jeune pour mourir, hors de question que je me gare là, il y a un parking correct à 100m, tant pis je préfère traverser la route 3 ou 4 fois c'est moins dangereux.
Pour 14h je suis de l'autre côté de St Dié sur la route de Senones. La rue est vachement étroite, je ne peux m'aventurer là, j'essaye de faire le tour, mon cul Paul. Toujours à gauche je retombe par miracle sur mes pattes, tant pis je reste à l'entrée. J'apporte le kit en premier, la rue est en sens unique, la boucle est bien trop longue, je remonte à contre sens. Un vieux qui jardine m'attrape : « vous savez, c'est un sens interdit. » Ben oui, je connais un peu le code de la route. Au deuxième tour je croise le vieux dans sa 308 SW, il râle, bien sûr je l'envoie chier. Normal.
Il est 15h30 je n'ai plus qu'à me rentrer. Le col de la Chipotte me fait retomber à Rambervillers puis Épinal, tout ça pour passer à l'AS24 devant les Mauvais Garçons d’Épinal. Les mauvaises langues disent les Manges Grains d'Épinal …
17h30 je décroche à la maison, pas mécontent de rentrer pour casser cette semaine.
Hier après m' j'ai appelé Fabrice, normalement je dois charger à 8h mais vu la légèreté de ma journée... Il doit charger l'Italie et je ne sais quoi, donc je viens quand je veux. A 8h30-45 je suis à l'usine. Il a déjà sorti mon voyage, il prépare l'Italie mais il manque des trucs. Ceci dit il n'est prévu que demain, Fabrice fait son possible pour le charger aujourd'hui mais le pauvre chauffeur italien va devoir être patient. Du coup on attaque mon chargement. C'est mon deuxième tour, c'est complet mais sans plus, on vire les cadres il n'y a rien à gerber. Un client s'appelle Ledermann, je fais une blague sur Alexandra mais Fabrice ne réagit pas... Ben oui il n'a pas eu de fille qui a fait du poney. Alors que moi, je suis au point sur Alexandra Ledermann, le carrosse de Barbie, les licornes roses, Dora l'exploratrice, les Wings', Hannah Montana et l'insupportable « Barbie cavalière, stage d'équitation»...
On va boire le café, je tamponne un carnet de récep' d'avance, c'est toujours ça de pris. Pause pain à Tagolsheim entre Altkirch et Mulhouse. C'est un bon plan boulangerie pour la qualité du pain et le stationnement mais faut passer à Talgo', faut vraiment y être obligé...
A midi je suis à l'aire de Battenheim entre Mulhouse et Colmar. J'ai fini ma gamelle quand arrive un petit gars, il m'explique qu'il passe discrètement sur le forum mais qu'il lit ce carnet. J'ai les chevilles qui enflent, pour éviter une phlébite on marche jusqu'à la station. Je lui offre un café, ça doit être pénible de me lire, c'est un dédommagement en quelque sorte... On discute un moment ensuite il file, il a un métier, lui. Bien sympa en tous les cas.
C'est pas que je suis inquiet mais je ne traîne pas trop. Il me faut grimper la montagne au-dessus de Sélestat-Villé. Je me suis déjà fait quelques sueurs froides par ici mais aujourd'hui non. Le bled est étroit mais avec un rond-point de chaque côté. Demi-tour tranquille, je me pose sur ce qui aurait dû être une zone industrielle ou artisanale, quelques génisses occupent le terrain, au calme. Je suis garé à un bon km, j'y vais en une seule fois. Quand on a fini j'accepte un café, ça fait toujours 5 min de passées.
Je redescends direction Strasbourg. Les programmes Wat tombent, j'ouvre vite le mail...cool je ne plante pas le 11 Novembre. Fin de cette micro journée bien chiante au centre routier de Straß comme avant-hier, bof bof.
Réveil à 6h, café douche et je file, faut traverser Strasbourg avant 7h parce que dans mon sens tous les matins c'est le bordel de la Vigie à Wacken, ça fait long... Donc ça passe pour moi, en face, bonjour ! C'est déjà blindé.
A la sortie d'Haguenau je me pose un quart d'heure sur un parking, il est trop tôt et il fait encore limite nuit. Purée il y a deux PD qui tournent ! Vindiou ils sont enragés ici, il n'est pas 8h ! Je dégage. Du coup j'arrive bien tôt chez mon premier client du jour à Gumbrechtshoffen. J'ai raturé deux fois le récépissé pour écrire convenablement le nom du patelin. Le gars est bien brave, je lui aide à tout ranger dans le garage.
Je redescends à Strass, il est 10h le bordel est fini. Cette fois je suis à Breuschwickersheim, le nom est long mais facile à prononcer : Breuche Viqueure Saïm. Je reconnais le coin, c'est dans le village d'à côté qu'un flexible hydraulique a pété sur le Moffett il n'y a pas longtemps. C'est bien les galères, on s'en souvient. La cliente garde des nains, elle ne peut pas trop sortir de chez elle, son portail est vieux donc pas aux normes, je ne peux pas entrer, donc je me pète tout le bazar tout seul à la main. Heureusement il n'y a pas de margelles. Ceci dit j'aurais posé la palette avec les rallonges de fourches, faut déconner non plus.
Par ici les parkings sont rares, je me pose quand même devant une coopérative de légumes pour midi, pas terrible mais je ne me suis pas fait virer.
Je me fais une piscine dans un petit lotissement sur un petit terrain. Le chariot ne passe pas, on se pète l'escalier à la main, c'est la journée bousillage de dos. Un chèque, un café et je finis de l'autre côté de Molsheim. Des gens bien braves, livraison facile. Le gars me demande si je reste pour l'aider à monter la piscine. Je lui réponds ok, mais je coûte cher en apéro... Il veut qu'on attaque au Picon. Teu teu teu, je refuse poliment, je conduis encore un peu.
Ouf, j'ai fini ma semaine calvaire. Pas de km, 11 piscines livrées c'est mon patron qui va se frotter les mains à la facturation. Ça fait bien chier le régional mais c'est comme ça, faut le faire.
Je vais me jeter un demi au Pont d'Aspach pour oublier... Je me retrouve à table avec Dami de chez Cordier, je la connais depuis 89 on a commencé ensemble chez Coing à Ottmarsheim. On chargeait beaucoup à la BASF Ludwigshafen pour Tarragone ou Lisbonne, une autre époque. Maintenant elle est en frigo chez Cordier, elle fait de la Bretagne. Je dis Cordier, c'est celui d'ici pas les rouges. Chez eux pas vraiment de quai, chacun monte sur le Fen pour charger ou vider ses lots, à l'ancienne. Elle, c'est une vraie, elle peut en remontrer à pas mal de mecs croyez-moi.
Hier soir j'ai soupé devant, ce matin je vais déjeuner et me doucher au resto du fond. Les douches sont plus grandes. Ah mais qu'est ce que vous croyez ? C'est compliqué la vie de routier...
A 7h et demi je suis à Seppois, Fabrice a une grosse journée il m'a demandé de venir un peu plus tôt. La grille est ouverte mais son gourbi est encore dans le noir. Ce clampin se pointe comme une fleur à 8h, au calme... Du coup pour s'excuser il paye le café, normal. Je n'ai pas perdu mon temps pour autant, j'ai commencé à pointer le chargement, débâché, nettoyé la caravane. J'ai un gros voyage, en plus je vais à Damazan on rajoute donc des ferrailles. Il faudrait charger en plus une palette de brides d'escaliers mais la semi est pleine comme un œuf, désolé. Et Pauline qui m'a demandé dans la semaine de garder une place pour deux piles d'Europe, c'est mort pour cette fois. Je traîne un peu, je discute par ci par là, à 10h je me casse.
11h je décroche à la maison. Non non je ne suis pas un petit gâté, c'est le dédommagement normal pour m'être tapé une semaine de régional. Et n'y revenez plus, c'est fini ….jusqu'à la prochaine fois.
Bon weekend à toutes et tous, le ciel vous tienne en joie.
Un mec normal devrait avoir les glandes de travailler un jour comme ça, moi non. Limite je suis tout content, je vais me péter une jolie balade. Faut être honnête, j'ai le taf qui donne la banane. Si j'avais chargé à 5h ce matin un Casino livraison foulée pour la capitale et planter le jour férié à une station de l'A104, je ferais certainement moins le malin...
Je décolle donc à 7h et je vais au dépôt, pas mal de camions alignés comme à la parade, je fais les pleins camion et chariot, puis je vais faire coucou au bureau. Laurence me demande ce que je fais. Quand je lui dis que je finis dans le 32 mais que je recharge à Damazan, elle retrouve le sourire. Une emmerde de moins pour elle. J'explique à Pauline que je ne peux pas prendre d'Europe, la semi est pleine comme un œuf...pas grave, elle comprend. Cool.
J'ai bien cradé mon petit camion la semaine dernière sur les routes alsaciennes avec l'ensilage du maïs, je vais laver chez Jeantet. Tout seul, je prends le temps de faire ça bien.
Je pensais planter le jour férié à Bordeaux mais avec le crochet au dépôt puis chez Jeantet j'ai déjà 1h30 de volant, c'est mort. En descendant j'organise le chantier, comme d'hab' je m'en fous de planter mais j'exige un resto, un chiotte, une douche, on n'est pas des chiens. J'appelle chez Grand-mère ça ne répond pas, l'autre après n'est ouvert que ce midi. Le Pressoir est ouvert ce soir mais pas demain, t'as l'air fin sur le parking d'un resto fermé. Comme toujours Montlieu la Garde est ouvert, sauvé.
Vers Guéret notre ami Lagaffe m'appelle, il est une heure derrière moi, merde croisure FDR loupée. A La Croisière j'hésite. Je prends l'interdiction par Confolens ? Il fait grand soleil, les bleus doivent se balader en moto. Pfou je ne suis plus à 10 min près, je respecte gentiment, je vais tourner à Limoges. Ceci dit faudrait compter précisément, avec les bouts de 4 voies et les déviations d'Etagnac -Chabanais la différence ne doit plus être énorme.
Dernière coupure de l'après-midi avant Angoulême, je compte et recompte, si ça veut rigoler je dois pouvoir aller à Bordeaux quand même, ça me ferait 10h03 ou 04 de volant. Ça se tente...
Aucun pénible qui respecte le 80 sur la 10, ça file bon train à 9 kilos, juste un anglais avec une caravane, je le crame. C'est mal, je sais. Je galope comme ça jusqu'au centre routier, 10h00 de volant comme dans un rêve et 782km. Il est 20h, je vais souper chez les marocains. Je me tape une côte de bœuf qui déborde de l'assiette, dans le menu à 12€ s'il vous plaît.