| Carnet de bord de Janvier 2017 | Partager sur Facebook |
Motivé, vendredi j'ai appelé la cheftaine d'exploitation elle m'a dit : « Oh c'est calme, rappelle-moi lundi à 14h. » Ce que j'ai fait. Là elle m'a dit de venir demain mais pas avant 9h. J'avoue, ça j'y arrive bien, démarrer de la maison à 8h, c'est dans mes cordes. En plus le camion démarre, tout va bien. Faut dire que je l'ai fait tourner dimanche, quand tu vois de la neige sur le coffre à batteries tu te dis qu'elles ne vont pas être au taquet.
A 9h je fais mon plein au dépôt, je n'ai pas encore gagné d'argent que déjà j'en coûte. En redémarrant j'ai encore le message des batteries « charge batteries incomplète », alors que j'ai roulé une heure. J'avais lu à ce sujet sur le magazine Merco que la charge n'est complète qu'après une période de 4h30 de route, ça me semble énorme. Pauline m'envoie à Besançon faire une ramasse, je prends tous les lots sauf le régional, facile. A 11h je suis de retour au dépôt, le message des batteries a enfin disparu. Je vide mes lots. C'est l'anniversaire de Micka, il paye sa tournée de blanc, juste un demi verre je ne déconne pas, une tartine de pain et de terrine avec, ça éponge. Je discute avec Laurent un chauffeur traco de chez Gavignet, il est tombé en panne de batteries, il me dit que pourtant elles n'ont que 8 mois et que ce sont des batteries renforcées, ah oui j'ai oublié de vous dire qu'il roule en FH4...
A 13h je suis chez U à St Vit, mon petit boulot habituel quand il n'y a pas de piscines. C'est pointé on peut charger. Je descends à SV1. La ligne est pleine de palettes, je vais voir un gars, visiblement tout ne rentrera pas. Je commence bien sûr par les palettes les plus lourdes, ensuite c'est du rayon bazar, que des conneries légères. Fini il ne reste que 2m de plancher alors que j'ai le SV2 à charger encore. Arrivé au-dessus je vais choper un chef direct, il vient voir. Il ressort 4 palettes les moins urgentes, ce coup-là ça rentre, même si j'ai le lourd du deuxième magasin à l'arrière...ça me plaît pas de trop.
A 15h30 je me casse. Comme toujours je monte par Lons Orgelet Oyonnax Annecy. Contrairement à chez nous il n'y a pas un pète de neige dans le Haut Jura, franchement ça me va bien... Je passe vers chez le Marcel il n'est pas18h, vais quand même pas couper si tôt ? Boh ça me saoule, il me reste un bout de rôti, ça fera l'affaire. Les 4h30 se terminent au bout du lac d'Annecy, j'en profite pour manger, et boire de l'eau surtout, ça ne peut me faire de mal après les fêtes.
Fin de journée à 20h45 sur le parking du Super U de Salins les Thermes, je vois que les gendarmes tournent, c'est bien.
Café au camion, oui je sais c'est incroyable, à 6h je sonne à la réception. Une petite dame m'ouvre, elle me dit qu'elle n'a personne... C'est à dire ? Personne pour signer les papiers ! Pfouu, bon, je me vide on verra après. Le temps de me mettre à quai un gars est arrivé, c'est même lui qui vide. 9 palettes, rien d'extraordinaire.
De là je monte au second magasin à Bourg St Maurice. Je connais aussi, fastoche, faut juste pas suivre le gps qui t'envoie sur une route à la con. Ici c'est bien on vide à l'intérieur. Seul détail à la con, on recule dans une fosse et le muret est bien trop haut, on ne peut qu'entrouvrir sa porte. Heureusement je suis d'une maigreur qui fait peur... Quoi ? Une contestation ?
Comme à chaque fois ici quand je suis vide je vais boire le café au coin de la galerie marchande, le bistro ouvre de bonne heure. J'ai eu mon retour hier, normal, comme d'hab' je vais à la flotte pour ITM. Il y a 125km pour aller à Aix les Bains, putain c'est grand la Savoie ! Pour faire 125km dans le Territoire de Belfort faut tourner en rond, et encore !
Puisque je vais chez Intermarché je m'arrête à celui d'Albertville, heureusement que je ne charge pas du Fauchon ou Hediard...
A 10h et quart pour rdv midi je suis à la source. Je m'inscris et je vais à la douche, c'est propre, c'est grand, un porte-manteau, l'eau est chaude, le top. Il y a des Dupessey au large, ils font des navettes jusqu'à leur dépôt. Le cariste me donne un quai, je charge pour une base, je suis prioritaire. Boh faut se calmer, ce n'est à vider que demain. Non non je passe devant les navettes. J'en parle aux chauffeurs, ils s'en branlent et reprennent leur conversation. Bon ! On me charge après un Mauffrey, et avant un Chanez de Besac'. Les trois on va à Rochefort, les trois complets en Ondine la flotte genre Cristalline. Elle est si mauvaise l'eau du robinet en Franche Comté ? Pendant que je me mets à quai je vois que le Mauffrey prend l'autoroute. Il est à peine 11h et il a rdv demain à 7h30. Il a quasi 20h devant lui pour faire 4h30 de volant, payer l'autoroute c'est abusé non ?
Moi je me rentre par Rumilly Frangy, peinard. Je m'offre une sieste sur la route des chèvres, pas longtemps il commence à neigeouiller. A 17h on reçoit les programmes Waterair pour dans deux semaines, les affaires reprennent.
Je fais une infidélité au José, je coupe chez le Gaby c'est un chouilla plus près, optimisation.
Demain dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne je partirai... vider ma flotte à Intermaché. Le bistro ouvre à 5h, j'y suis, café douche et zou. A 5h58 je suis chez le gardien, il appelle, on me donne un quai de suite. 26 palettes identiques, le contrôle est simplissime, à 6h30 je repasse la barrière, j'adore ce job !
A 7h je suis à Vaudrey, je décroche ma caravane et je raccroche un plateau. C'est cool il est à l'intérieur je peux sangler au chaud et à la lumière. C'est le voyage du siècle...Dijon. J'y suis à 9h, chantier facile à trouver, c'est l'agrandissement du garage Peugeot. Miracle je tombe sur les bons gars directement, en général sur les gros chantiers tu galères pour trouver les bons lascars. Bien sûr le chantier est un vaste tas de merde, là le jeu consiste à enlever les sangles sans les faire tremper dans la gadouille. Le mec au Maniscopic est plutôt doué, faut dire que je suis moins inquiet avec un plateau nu qu'avec mes belles bâches. En une demi-heure c'est vide, ça me fait pile poil la coupure.
Message de Pauline, retour Vaudrey. Je m'en doutais un peu...
Je vais le gars qui fait un peu l'exploitation ici, il me demande de décrocher le plateau dans un bâtiment, il sera rechargé dans la journée. Je récupère ma semi et je me rentre à Devecey.
Je casse une graine en chemin, il est midi j'ai les crocs.
Au dépôt je décroche et reprends une porte-bobines. C'est pas la meilleure du parc, c'est la vieille semi de Micka pour faire la ville. Ça fait un ensemble bien momoche. Quand je pense que j'ai lavé chez moi pendant les vacances, j'avais fait ça bien, je suis vert ! Je complète le gas-oil et je vais chez Tillet. On est jeudi, il y a du monde, je ne ressors de là qu'à 16h.
Je suis gâté j'ai un petit tour pour finir la semaine, 67 et 57. En rechargeant à Strasbourg c'est pas logique selon moi, vaut mieux monter par les Vosges c'est gratuit, et finir dans le 67. Pauline appelle, c'est ok.
Vers Vesoul je croise des camions tout blancs, le ciel est noir, je tombe dans une tempête de mi neige mi grésil, ça ne dure que quelques minutes mais c'est bien blanc. Plus loin c'est fini, il fait limite soleil ! Du côté de Remiremont ça redevient délicat, la file de gauche est blanche, pas longtemps heureusement. Le petit col entre Rambervillers et Baccarat est au noir, nickel. Je termine la journée à Niderviller avec quasi 9h de volant. J'aurais pu aller souper au resto à l'entrée de l'autoroute mais ils ne méritent pas mon billet de 20 balles.
C'est le point fort du Panzer, le Webasto. Et les batteries mais je ne veux pas être cruel avec les copains FHhistes... Il fait moins 13 au tableau de bord, le chauffage a soufflé toute la nuit, la cabine est un cocon douillet je n'ai aucune envie de sortir.
Je me fais chauffer un Nes et j'y vais, j'entends le boum boum des machines il est 7h faut y aller. Le cariste me voit, il sort en pull. Il me dit « je vais m'habiller et on vide ». C'est mieux oui. Le froid est sec, c'est tout à fait supportable. Quand c'est vide je fonce à la douche, à 8h je mets en route.
Le second client est à Obernai. Là deux cas se présentent, soit je prends l'autoroute je paye et je me tape une heure de bouchon à l'entrée de Strass, soit je prends la N4 interdite par Marlenheim, Molsheim. Vous connaissez mon respect scrupuleux des interdictions PL, je vais dans le bouchon... Nan ! Je déconne ! Cette interdiction est une farce, la région est assez industrielle, des camions en veux tu en voilà, tu roules avec les autres et basta ! En plus après Marlenheim, un autre en heim il y a une jolie boulangerie où on peux se garer, j'y suis déjà un coup en régio, la baguette tradi est trop bonne, celle avec les bouts un peu carrés, vous voyez ?
Sur les coups de 9h je me pointe chez Hager le fabricant de matos électrique. La petite dame me dit qu'elle ne voit pas mon rdv sur son ordi , je lui dis que c'est bizarre mon exploitante a téléphoné devant moi pour en changer : « pas grave mettez-vous quai 1 ou 4 le plus facile pour vous. » Quand je reviens elle me dit : « Ah mais non, ça se vide aux transports Huck. » Pfouu ! Pas grave c'est la rue à côté. Pareil, on me donne un quai de suite. Avec le froid et le café j'ai une super envie de pisser. En ressortant des chiottes le cariste me dit : « c'est réservé au personnel, les sanitaires chauffeurs sont là-bas. Faut demander avant ! Je lui réponds qu'on n'est pas à l'école maternelle, je ne demande pas à la maîtresse pour faire pipi, et en plus c'est écrit nulle part. » Connard !
A 11h je suis sur le port de Strasbourg, comme d'hab' ici il y a du monde. Coup de bol un seul camion devant moi au hall B. Le temps que j'ouvre le toit et la fosse il a fini. On charge 4 bobines, 4 sangles pour faire joli et zou ! Retour à la bascule, 42t, pile poil. La bonne dame me dit que je suis arrivé au bon moment, derrière moi ça se bouscule, plusieurs allemands avec des lots de 10 bobines, des petites donc, très long à charger...
Il est midi, je n'ai plus qu'à me rentrer. Rentrer oui mais à Besac', le mec de chez genre Carglass vient demain changer mon pare-brise et celui d'un MAN aussi. Je passe Strass, Sélestat et Colmar du temps de midi, je casse la croûte là le long, avec le risque de bouchons derrière.
A 3h et demi je suis au dépôt, je fais dégeler la bagnole en attendant Micka. Quand il arrive il prend la voiture et on va poser mon camion à la halle SNCF. On dit toujours comme ça, mais ça fait longtemps que Tillet l'a racheté, ils reçoivent les trains de bobines d'Italie. Faut dire aussi que c'est nous ATS qui avons les clefs puisque c'est Christophe qui fait les navettes. Bref, mon camion est à l'abri, le mec change le pare-brise demain matin.
Je prends la bagnole, je vais déposer Micka chez MAN pour récupérer un tracteur révisé et je me rentre. A 6h je suis à la maison, première semaine bouclée. Pas de boulot exotique mais du taf varié, je ne me suis pas ennuyé, pourvu que ça dure. Bon week à toutes et tous, le ciel vous tienne en joie.
Samdi matin Bibitt m'a appelé, il fait moins 7 sous la halle le mec refuse de faire mon pare brise à cause de la colle. Un coup pour rien. Il me dit aussi qu'il faut enlever le camion à 7h, ils reçoivent un train.
Donc réveil beaucoup trop tôt, je saute dans mon petit carrosse blanc, direction Besac'. Mon collègue fait couler le café pendant que ça chauffe.
A 8h je suis à Vaudrey, bascule, coup de bol, tout se vide au même bâtiment. C'est bien on vide au chaud, 4 coups de pont et je referme la fosse. Retour à la bascule puis au bureau, entre temps j'ai un message de Pauline on recharge 7m à ramener à quai. Re coup de bol c'est à nouveau au bâtiment rouge, on charge à l'abri. Elle me donne une autre ramasse à Dôle, j'y suis à 11h, ça file. Cette fois je rentre.
Midi à Devecey je vide mes lots et je mange un bout. On recharge à quai mais il manque un lot, et comme par hasard c'est celui qui va au tablier ...
A 1h et demi c'est Laurent le traco qui ramène les lots. Bien sûr le mien est tout devant je lui donne un coup de main à tout sortir. Hasard de l'exploitation c'est lui qui reprend le bardage que j'ai ramené. Il refuse de se servir du Fen, c'est bizarre mais ça peut se comprendre, je lui charge donc les 7m en latéral.
Je fais mon chargement, Pauline m'a sorti une quinzaine de mètres. Pour que ça rentre je gerbe des bobines à l'avant, les petites sur les grosses, une Europe pour faire intercalaire, deux sangles par paquets puis une sur le tout et avant Guingamp.
Là dessus arrive Sevket, lui aussi vide une ramasse et recharge, j'attrape le second tire pal et je l'aide un peu. Il s'est fait opérer des pieds pendant les vacances, un peu de compassion...
Vers 16h je décolle enfin. Je me retrouve avec 4 clients sur le 18. Petit calcul j'aurais bien aimé caler une 11h mais avec un rdv fixe chez ITM, ça va pas le faire.
J'ai bougé du quai j'ai fait une 15 à l'arrache, je finis 30 vers Sancoins. A 21h je boucle la journée au centre routier de Bourges, pile poil mon affaire.
Café pain beurre douche zou ! A 7h30 j'attaque à St Florent, un italien est déjà à quai je me dis qu'il va falloir être patient d'autant qu'il est complet. Celui qui semble être le chef appelle un gars qui vient me vider dehors. Deux coups de fourches et je me casse.
Vers 8h15 je me présente à la toute nouvelle base ITM de Bourges, rdv 9h ils vont me faire lanterner. Bah non même pas 10 min et j'entre quai 61. Je me vide ....et c'est le drame. Ils n'ont pas d' Europe à redonner.S'en suit une heure de palabres, le donneur d'ordres ITM exige qu'on en reprenne, oui mais y en a pas !!! Il ne peut pas appeler sa base en direct ? À 10h j'ai enfin l'accord pour partir.
La suite est à Rians à la fromagerie, fastoche je suis déjà venu. Pendant qu'on me vide les pots je vais au magasin d'usine, ma copine adore les faisselles, il y en a à bon prix. Tout bien.
Dernier client dans le bled à côté, je me pointe à midi moins dix, c'est mort je pense. Sur la pointe des pieds , un peu comme Marie Claude Pietragalla mais la légèreté en plus, je me présente au magasin général. Les bobines c'est pas pour nous c'est en face. Bon. En face , non l'inox c'est pour le magasin. Euh ?
L'heure tourne, en fait c'est ni l'un ni l'autre ça part direct dans un atelier. Le mec me vide de suite, lui il finit à 13h, je récupère mes Europe. Bien content ça a tenu ma pyramide de bobines.
J'ai les crocs, je mange un bout sur le premier parking et à 14h je suis à Vierzon.
T'as voulu voir Vierzon ...On a vu Vierzon ... C'est pas tout à fait complet, reste 2m je préviens Laurence. Elle me fait attendre un peu, j'imagine qu'elle ne trouve pas de complément, à 15h30 elle me dit de rouler.
Je m'offre un roadtrip sympatoche par Bourges Clamecy Vézelay Avallon, j'adore cette route. Sauf qu'à la sortie de Bourges des panneaux annoncent que le pont sur la Loire est fermé. Toujours plus malin que tout le monde j'y vais quand même. Merde c'est effectivement fermé ! Petit coup d'oeil sur l'Atlas Michelin, il y a un pont 10 ou 15km plus au Nord à Pouilly, ouf ! Je franchis juste une interdiction au transit, c'est un panneau provisoire ça compte pas... Je n'aurai perdu qu'un quart d'heure alors que la déviation officielle t'envoie à Nevers !
Fin de journée sur la N6 chez la Suisse, il est 20h, je valide une 11h à 4 minutes près. Le top.
Inutile de courir je vide et recharge sur place, ce n'est jamais prêt avant 10h. Faut juste que je vide avant 10h, ça, ça va. Donc café pain beurre douche, à 7h et demi je décolle. Une heure plus tard je suis à Dijon, mets toi au quai 2 quand il sera libre. A 10h et demi c'est vide et rechargé.
Je vais déjà déposer un lot chez nos confrères d' Epsilog, à peine chargé sitôt revidé.
De là je vais charger un petit lot à Beaune, c'est mort pour ce matin, je prends une baguette en passant je peux voir venir.
La cave est fermée jusqu'à 13h c'est pas plus mal. Un SITS est à quai, il casse la graine aussi.
A l'ouverture je vais au bureau l'autre chauffeur est là aussi. C'est Jean Michel un ancien Buffa mais surtout un gars avec qui j'étais en primaire à la Pépinière, à Belfort. C'est marrant on se voit tous les 5 ou 10 ans, le dernier coup c'était au don du sang. On refait le monde en comptant les colis. Ici le vin est de chéro, il faut compter non seulement les palettes mais les colis sur les palettes.
Je ramène tout ça au dépôt. Je me vide, je donne un coup de main à un affrété assez peu doué avec le tire pal électrique ...du machouillis de palette Europe.
Je fonce à Vaudrey pour faire un tour de plateau. Arrivé chez Profil C à 4h et demi le gars du bureau me dit que c'est mort, j'aurai pas le temps de tout charger avant 17h. Merde !
Je décroche en vitesse je me fous sous le premier plateau qui traîne, ça tombe bien c'est un récent il a la grosse prise, pas besoin de changer le cordon. Je fonce au bâtiment rouge, le chef appelle son collègue de la porte 12 puis 13 pour m'annoncer. A 17h15 tout est chargé. Retour au bureau avant que le mec ne se barre. Je n'ai plus qu'à sangler, sous une pluie battante, sympa.
Chargé pour Belfort Montbéliard je n'ai plus qu'à me rentrer. Besançon à 18h30 ça me tente guère, je remonte par la route des Vosgiens, Pesmes Gy Vesoul, pour 20h j'ai les pieds sous la table.
Décollage de la maison vers 7h et demi, à 8h je tourne dans le Technoland 2. Là j'ai une adresse pas sur la commune d'Etupes mais Brognard. Brognard c'est le patelin où il y a les plans d'eau au bord de l'autoroute à Montbéliard, le Copacabana de Montbé. Ils agrandissent le Technoland, il y a au moins 5 ou 6 chantiers d'entreprises en construction. Je vois des fourgonnettes Soprema, ce sont les monteurs, je vais les voir, mais bien sûr c'est pas les bons. Le mec est bien sympa, il appelle son collègue, il va venir au bord de la route. Cool. Avec la bonne info c'est tout de suite plus facile. Sauf qu'eux n'ont pas d'engin, le Maniscopic est à l'autre chantier. Le fardeau que j'apporte fait 300 kg pour 8m de long. A la main ça va être compliqué. Vlà mes deux mecs partis à l'autre chantier ! Et moi bien sûr j'attends. Au bout d'une grosse demi-heure ils rappliquent. Le Manitou n'avait plus de fuel, ils ont dû aller à Montbé en chercher. J'ai eu le temps d'enlever les sangles, un coup de fourches et je me casse.
Tout le reste se pose chez un marchand de matériaux spécialisé dans le bardage et couverture. Les types sont bien sympas, ils m'offrent le café quand on a fini.
De là je vais dans la zone de Bavilliers pour recharger une bricole mais il y a une embrouille, c'est annulé. Retour Besançon.
Tout d'un coup j'ai une idée lumineuse, comme quoi il ne faut pas désespérer. J'appelle Micka, on aurait le temps de faire mon pare-brise cet après-midi. Il me rappelle 5 min plus tard, bingo, le mec est dispo.
A 13h je suis à la halle SNCF pour être à l'abri. Je décroche, je laisse mon tracteur et plein de courage je vais à pied récupérer le Volvo chez MAN. La butée d'embrayage a rendu l'âme, c'est moins cher chez MAN. Retour à la halle, j'accroche le plateau et je vais charger des bobines, ça tombe bien c'est un plateau à fosse. En tautliner je ne sangle pas trop les bobines, mais en plateau nu ça se voit...
A Vaudrey, rebelote, tout se vide au bâtiment rouge, bascule, et je décroche le plateau dans le bâtiment il sera rechargé plus tard. Je reprends ma semi et je rentre à Besac'.
Mon pare-brise est fini, Christophe le navetier l'a repassé au contrôle technique, on arrive ensemble. « Admirablement synchrone votre majesté » comme dit Zazou dans le Roi Lion. C'est le moment terrible où Scar veut le bouffer. On a les références culturelles qu'on peut...
Je reredécroche, laisse le Volvo sur place et récupère le Panzer. J'aurai fait plus de tours de manivelle des béquilles que de km aujourd'hui. Après ça valait le coup, j'ai roulé tout l'après-midi en Volvo boîte méca, ça le fait. A tel point qu'en remontant dans le Merco je bats de la semelle gauche dans le vide... Les habitudes reviennent très vite, c'est dingue.
Retour au dépôt, je me charge deux lots pour Belfort-Montbé. Un coup de gasoil et je me rentre, comme hier à 8h j'ai les pieds sous la table. Je vais y prendre goût.
J'ai piscine à 10h et demi, faut que je me magne le cul. A 7h moins le quart j'entre chez Trevest à Etupes, ils font les tapis moquette et les insono' dans les bagnoles. J'ai 4 cuves de produit qui me semblent vides, et deux palettes de pièces. Je trouve un cariste et c'est le drame ! C'est le cariste de journée qui doit me vider mais il n'arrive qu'à 8h30 ! Putain je suis dans la merde ! Je parlemente avec le gars, je lui explique mon cas, il me dit me mettre au quai 2 ! Il finit de vider un Tunisien et il m'attaque. Il me dit qu'il a loupé l'heure du café, je lui propose de lui en offrir un, il me dit de lui laisser une pièce... Il me l'a dit sur un ton bizarre, un peu déplacé, m'enfin je suis vide c'est l'essentiel.
Deuxième livraison à Belfort à l'ancienne Cicalait. Autrefois ça tournait là dedans, ils étaient 120 salariés, il ne reste plus que l'atelier qui fait la cancoillotte. Tout le reste est parti dans le Jura, certes c'est pas parti en Pologne mais quand même. La laiterie est au bord de l'étang des Forges, quand on était gamins on venait pêcher ici. On ne sortait que des brèmes et des poissons-chats, on les balançait sur la route et on roulait dessus en vélo.
Il est 8h30 et je suis déjà vide, j'ai deux heures à tuer, j'ai démarré trop tôt. Puisque je passe devant je vais au don du sang, surtout pour la collation... A la radio on reparle du film sur Dalida, j'en peux plus de la promo pour ce film ! Dalida putain ! Au secours !
A 10h je suis à Seppois, mon collègue Sébastien est en place, quand il a fini on va boire le café, faut reprendre les bonnes habitudes. A propos d'habitudes il fait toujours aussi froid sous le auvent, la neige tourbillonne jusque sur mon plateau. A midi c'est chargé je me rentre.
A 13h je décroche au bled. Je vais monter vite fait à Nancy chercher mon gamin avant la neige. Bon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.
Hier j'ai déblayé la neige devant mon tracteur et devant la semi pour être tranquille, ce matin il en est retombé 2 ou 3 cm, juste de quoi faire chier. Avec le froid elle est poudreuse, facile à balayer.
A 8h je suis au dépôt, le chariot démarre de justesse, il a froid aux miches. Je l'embarque et je vais au bureau. Pauline me demande un service, un affrété charge chez Tillet mais il n'a pas de poteau dans sa fosse, faudrait que j'aille lui en apporter 4. Bon, ça fait le poids d'un âne mort ces poteaux, pas envie de me les péter à la main pour traverser la cour, je vais prendre mon chariot... Et c'est le drame ! Il n'a plus de batterie. Maintenant qu'il est embarqué la batterie est inaccessible. Merde. Mes câbles, le chariot de Gérald, je me couche dans la neige gadouilleuse, putain j'y arrive pas. Le moins, ça va, mais je ne trouve pas de plus. Réfléchis Pierrot, réfléchis... J'ouvre le capot et je trouve une borne plus de dépannage sous un capuchon en caoutchouc. Ils y ont pensé bien sûr ! J'ai perdu pas mal de temps, L'exploit' a trouvé une autre solution pour les poteaux, je file.
A 11h30 je suis à Dôle pour ma première piscine, lotissement facile, tout bien. Le chariot a démarré puisque je ne l'ai pas arrêté, juste enlevé le gyrophare pour être discret. Il a tourné une heure cette fois c'est bon.
Je mange un bout du côté de Chalon, tranquille, puis un café en 15 min vers Moulins, ça roule bon train.
Vers 17h15 je suis entre Montluçon et Guéret à hauteur de Gouzon, seul au monde sur la RCEA. Le soleil descend, je l'ai en pleine gueule mais rien d'extraordinaire. D'un coup mon pare-brise explose, j'ai du verre partout, c'est quoi ce bordel ? Je vois le fourgon de la DDE... Putain je l'ai tapé de plein fouet ! Naaan ? Vu le bruit de l'impact j'ai pas rêvé ! Je me gare un peu plus loin, putain s'il y avait un gars dans le Trafic il est mort ! Je cours voir. Non il est à côté, ouf ! Il m'explique qu'ils ont ordre de ne pas rester dans les véhicules à l'arrêt. Bonne idée.
Il me dit que je saigne beaucoup. Ah ? Boh je m'en fous... Sa chef appelle les gendarmes. Ils arrivent vite. Ils me font souffler dans le zinzin, 0,0. Je leur montre le journal d'appels de mon téléphone, je n'étais pas au téléphone, je pige pas. Pas de blessés, pour eux c'est bon, on doit faire un constat amiable. Ce qu'on fait. Un des gendarmes trouve que je saigne trop, il appelle les pompiers. Entre-temps j'appelle mon boss, il organise le truc pour le remorquage du tracteur, l'antigel a coulé sur la route. Les pompiers arrivent, m'examinent, et veulent m'emmener à l'hosto. Je refuse, j'ai pas que ça à faire. Le chef prend mon crâne en photo et me la montre, la photo. Oups, ouais, ça va jamais cicatriser tout seul. Il m'emmènent à Guéret.
C'est une petite ville mais à 19h les urgences c'est la jungle. On me met un pansement et j'attends.
Un stagiaire, Édouard, ramène en solo un tracteur de Jeantet Ouest à Besançon pour faire des relais. Mon patron le dévie et il vient me chercher. A 20h30 j'ai 6 agrafes sur le crâne, on se casse.
Le boss nous a réservé deux chambres à Montluçon, pas loin de chez Merco, mon bébé est remorqué là bas. On y passe, j'attrape mon sac pour pouvoir au moins me changer.
Vraiment pas faim, dégoûté, longue douche, longue nuit sans sommeil à gamberger, les agrafes me font mal, c'est pour expier mes péchés...
On se retrouve avec Édouard au petit déj'. On va chez Merco pour 7h30, je transvase mes affaires, vu l'état du tacot je ne suis pas près de rouler avec... Je mets ma carte dans le Vico et je ramène mon collègue à l'hôtel, il sera récupéré dans la matinée par un chauffeur de Pontarlier. Je file raccrocher ma semi, le dépanneur l'a déposée près du Carrouf Market de Gouzon.
Pendant que j'accroche une patrouille de la DDE passe par là, ils viennent me voir. Je m'excuse pour leur collègue, pour la peur qu'il a dû avoir. Ces gens sont bien sympas, ils me disent que ce coin de route est particulier, en hiver le soleil couchant est de face, très dangereux, qu'ils le savent. Ouais mais bon, je suis consterné quand même...
A cette heure je devrais être à Bordeaux, j'appelle les clients un à un, gros bordel pour tout recadrer. Les gens sont compréhensifs, sauf un qui me fait un sketch, ouiiii j'ai pris ma journée ! ...et moi j'ai pris un Trafic dans la calandre. J'ai coupé un quart d'heure pendant que j'accrochais histoire de faire le tour sérieusement. Ça a bien bougé dans la remorque, il y a 1 m de libre aux portes, les deux piscines de devant sont sur les margelles... mais à vu de nez, pas trop de casse.
Je coupe 30 vers midi pour faire du rangement dans le tracteur, j'ai tout balancé en vrac. J'ai perdu le chargeur de mon téléphone, je n'ai plus que le fil, c'est déjà ça. Au fur et à mesure que j'avance je rappelle les clients, heureusement Édouard m'a branché le Bluetooth ce matin. Ça marche bien mieux que sur le Merco d'ailleurs. A 15h je suis à Créon de l'autre côté de Libourne, puis à Podensac de l'autre côté de la Garonne. Jusque là ça va, que deux margelles cassées chez le premier, et rien ensuite.
J'appelle le mécontent à Mont de Marsan, je m'annonce pour 20h30-21h. Il habite dans la pampa, ça me fait bien chier d'y aller la nuit. Y a pas que ça qui me fait chier... En plus j'ai oublié de prendre mon cordon électrique sur le Merco, sur le Fiat c'est encore les deux prises feux et accessoires noire et blanche, du coup mon auto-vireur est fixe, ça coupe les virages, la semi passe dans les fossés, y a rien qui va... A 8h et demi j'appelle le gars, je suis devant l'église, il vient me chercher. Il se radoucit un peu, beaucoup même.
Quand j'arrive chez la folle à St Perdon à 22h, ils sont en train de couper les lumières dans la salle. Pas grave j'ai toujours pas faim. J'ai mis ma bouffe dans un sachet dans un coffre à l'extérieur, avec ce froid mon pot de cancoillotte ne va pas geler. Il reste un quignon de pain d'hier c'est bien. Faut que j'expie mes péchés. Putain, tu roules peinard, t'es un king, d'une seconde à l'autre, t'es plus un king, t'es l'abruti, le chauffeur de merde qui regarde pas ce qu'il fait... Putain !
Je prends mes affaires pour la douche, je bois un grand café, la folle me prend la tête parce que je demande du lait alors qu'elle vient de le ranger dans le frigo. Je paye je me casse, c'est pas le moment de me faire chier. J'avoue, j'ai dormi un peu, les agrafes ne me font plus mal.
Je descends à Hagetmau, les maisons qu'on voit à gauche vers le rond-point de la chaise. La cliente est bien sympa, elle aussi à deux margelles cassées, ils ont une petite entreprise de je sais pas quoi, je lui donne mon constat elle l'envoie par fax et par mail chez ATS.
Je remonte à Mont de Marsan, c'est pas logique mais vu le bordel, tout est décalé, ça va encore. Ici aussi les gens sont adorables, ils comprennent, eux n'ont pas acheté de margelles... pas de réserves.
Retour au camion, je préviens Laurence que je suis vide, elle me recharge à Mont de Marsan, j'ai de km parasites finalement.
A 11h30 je suis chez Maïsadour, l'énorme usine avant St Sever au bord de la 4 voies. Je me suis pris un bout de pain, c'est sans espoir. Bah non. Ça charge du temps de midi, il y a juste le changement d'équipe à 13h. J'avale une boîte de sardines pendant que ça charge, je mange peu, faut que j'expie mes péchés...pis ça peut pas me faire de mal. Le bâtiment à l'entrée est neuf, les sanitaires chauffeurs nickel, la douche idem. A 2h je file ;
Je m'offre une remontée classique jusqu'à Périgueux par Marmande, Bergerac, comme d'hab' quoi ! Ce camion tout en plastique me semble bien dans la tradition Vico, c'est de la merde mais ça marche. C'est qu'un 460 mais chargé complet il est vaillant.
J'appelle Micka, je sais qu'il va aujourd'hui rechercher mon tracteur, je tombe sur lui quand justement il est en train de le grimper sur le porte-char. Je lui dis quand même de faire gaffe à pas rayer mon marche-pied à droite... Selon lui, il est épave, selon moi aussi, mais le chef d'atelier Merco Montluçon m'a dit qu'ils en ont refait un il n'y a pas longtemps, même cas, 2 ans, 200000km, cabine explosée et châssis tordu... Merco Besançon disent pareil parait-il...à suivre.
Mon patron m'appelle une nouvelle fois. Le tracteur va rester chez nous sur un relais, je le garde pour l'instant, faudra juste que j'aille faire changer les autocollants quand j'aurai deux heures devant moi. Bon, ça me va, il est propre, et j'ai pas vraiment le choix... Faut que j'expie mes péchés...
A Périgueux j'enquille l'autoroute, Brive, Tulle, Ussel, Clermont, je coupe à la dernière station au bout de l'A89, il fait un froid de canard. Je finis mon bout de pain avec de la cancoillotte, faut que j'expie mes péchés.
La douche est à l'extérieur du bâtiment, ça pèle, je mets le sèche-mains en marche, ça réchauffe un peu pendant que je me rase la gueule. A 8h moins dix je suis dans une grosse coopérative agricole vers Riom, il y a déjà un Beteille du 12 en place, il est complet. J'ai compris, je descends le chariot qui démarre bien malgré le froid, et je dépose les trois palettes dans un coin. Le cariste signe mon récèp' et zou.
La suite est à Feurs, la grosse coop' qu'on voit sur la route de Sainté. J'y suis à 10h. Le mec me dit que je suis prévu demain. Ah non ! Je l'ai dit à la fille où j'ai chargé, en chargeant le jour A dans le 40, on ne vide pas le jour C dans le 42, faut pas déconner. Il est ok, faut juste que j'attende un peu il vide d'abord un polonais, ça me va, j'ai 20 palettes pour eux, faut vider absolument. A 11h je me casse.
Le dernier client est Pont de Vaux dans le 01. Je passe par l'Arbresle, c'est bien enneigé, c'est beau par là. Je mange un bout en chemin, à 14h je tourne dans Pont de Vaux. Il n'y a pas de coopérative agricole dans la rue. Au bout du bled je vois un silo, nickel. Sauf que c'est pas là, c'est une fabrique d'aliments. La fille du bureau me dit que la coopérative c'est le magasin Gamm Vert. Merde je suis passé devant sans m'arrêter, ça fait jardinerie pour les jardiniers du dimanche, ça fait pas pro, pas bouseux avec les gros tracteurs. Je n'ai que deux palettes pour eux, ça file.
Je messagise Pauline pour lui dire que je suis vide, pas de réponse. J'appelle, je tombe sur Séverine la cheftaine qui me dit que Pauline ne travaille pas aujourd'hui. La branleuse. J'ai piscines demain matin à 10h30, le boulot est cadré, elle me fait rentrer. Je coupe au travers par Louhans Arbois.
A 18h je suis à Devecey, je vois que la tour de contrôle est allumée. Le chef me dit que ça lui fait plaisir que je vienne le voir. Bah c'est la moindre des choses, je ne vais pas le fuir. On discute un bon moment, ça me fait du bien.
8h moins le quart je suis à la maison, ça va me changer les idées.
A 9h30 je suis chez Waterair, obligé de raconter mon histoire dix fois, tout le monde est au courant !
Il y a un peu de retard, je ne suis pas bien pressé non plus. Quand c'est mon tour Sevket vient me voir, il me dit qu'il a croisé Corinne dans un couloir, elle veut me voir.
Rebelote, je reraconte mon histoire à la cheftaine. Les gens sont tous bien compatissants, c'est choupinou.
A 13h je décroche au bled, non j'essaie de décrocher, la sellette est bizarre c'est une Jost pourtant, il y a un témoin lumineux orange, jamais vu ça. A force d'insister elle s'ouvre.
Allez, ce soir j'ouvrirai un Gewurtz' ça me fera oublier. Bon weekend à tous, le ciel vous tienne en joie.
Samedi matin à 7h et demi j'étais chez le toubib pour faire enlever les agrafes sur mon crâne, c'est complètement crétin mais d'être réparé physiquement ça aide à réparer l'intérieur de la tête...
Décollage de la maison à 7h, je passe au dépôt Pauline me donne une carte de gas-oil ce tracteur n'en a pas et je donne une facture à la comptable, samedi j'ai changé la batterie du Moffett. C'est nettement mieux quand ça démarre au quart de tour.
Je commence dans le 89 juste après Montbard. Donc un peu d'autoroute jusqu'à Dijon ensuite l'A38 gratuite. Vers Sombernon je m'arrête une minute pour prendre du pain et c'est le drame ! J'ai perdu une godasse. Putain je suis débile ! J'ai pas vu que le bas de porte ne couvre pas le marche-pied jusqu'en bas ! L'habitude du Panzer... La semaine dernière ça ne m'est pas arrivé, le sol était sale j'ai gardé mes pompes, là ce week-end j'ai tout nettoyé... Pas grave j'ai une paire de grolle dans le coffre. Ah mais non, je l'ai laissée dans le Merco. J'abandonne l'idée du pain.
A Montbard je trouve un centre commercial, Intermarché, Lidl, Chausséa. Me vlà parti avec une godasse à un pied et une tong pour la douche à l'autre pied !!! Purée le moment de solitude ! On est lundi matin il n'y a personne dans les magasins, heureusement. Je vois les pompes de sécu au fond, je passe par une allée où il n'y a personne... A la caisse je dis à la fille de ne pas les remettre dans le carton, c'est pour porter tout de suite. Elle me prend pour un malade...
A 11h et quelques je suis chez mon premier client, le village est tout petit, facile à trouver. Pour repartir je vois qu'il y a un pont à 3m90, le client me dit qu'il est chauffeur, en baissant les suspensions ça passe. Bon, j'essaie, mon cul Paul ! Même en baissant à fond, au moindre gravillon j'arrache le toit. Demi-tour, je repars comme je suis venu, par l'interdiction aux 12t et basta !
Je me retrouve avec 4h30 de conduite dans la pampa avant Avallon, aucune boulangerie dans les bleds traversés, du coup je mange sans pain. Je suis à la limite du suicide quoi !
Avallon, Clamecy, La Charité sur Loire, Bourges, comme il y a 15 jours mais dans l'autre sens. A La Charité le pont est toujours fermé, j'enquille ma déviation perso.
A 16h45 je suis dans la banlieue nord de Bourges, le client est bien sympa, facile. De là je vais à l'Hyper Casino à St Doulchard pour quelques courses, je me rends compte que dans l'accident j'ai perdu une carte de France et ma prise allume-cigare pour le téléphone, je n'ai plus que le fil, c'est bizarre. Fin de journée au centre routier, demain grasse mat', toute petite journée...
C'est le froid qui me réveille, le Bastos marche 9h et se coupe, ce que je découvre... Café, pain-beurre, douche, tout ça sans me presser. A 9h je mets en route. Je monte à Orléans par Salbris pour limiter l'autoroute au max. Je ne paye que de Salbris à Orléans-centre routier. A 13h je suis à Illiers Combray dans le 28. Client sympa, jolie maison à poutres apparentes, vieil escalier en pierres, la classe. J'accepte un café pendant qu'on signe les papiers. Voilà, ma journée est finie, la suite est un impératif mercredi ...tsssss...
Nationale jusqu'à Ablis, après c'est interdit, donc petit bout de péage jusqu'à St Arnould. Ça roule fort mal sur la Francilienne, alerte pollution, les caisseux se chient dessus, déjà que dès qu'il tombe trois gouttes ils n'avancent plus. Bon j'avoue que je ne suis pas franchement pressé, patience, patience.
Je reprends à Château-Thierry demain matin, je cherche mais je ne trouve pas de troquet dans les parages. Me vlà à faire ma coupure sur l'A4 au milieu des sauvageons, j'ai pas trop de gas-oil, et je ne suis pas spécialement parano, rien de grave donc.
Café au camion puis une douche tiède, mon gas-oil n'a pas bougé, en route. Pas loin, cette station est toute proche de Château-Thierry. La maison est facile à trouver dans le lotissement, il y a deux bagnoles Waterair devant. La rue fait une boucle, ou plutôt une olive, pas facile pour faire demi-tour, bon coup de stress même je dirais. Il y a là le client, le commercial qui couvre une partie du 77 et le 02, et son jeune collègue du 51 qui vient assister à une livraison dans le cadre de sa formation. Au passage je le briffe un peu sur les accès et tout ce qui me concerne... Le client est bien cool, il fait péter le café quand on a fini.
Ma dernière livraison waterairienne de la semaine est d'inch'nord. J'appelle le client en fin de matinée, je me suis annoncé pour 15h mais ça fait tard, faut que je recharge. C'est ok pour 14h ça me va bien. Je monte par Soissons. D'ailleurs je découvre cette route, Château-Thierry-Soissons, c'est pas franchement exotique mais je ne connais pas, ça fait le sel du métier. Soissons-Laon-St Quentin, puis autoroute jusqu'à Lille.
Je mange un bout à l'aire de Rumaucourt. Quand on montait la nuit chez Buffa, j'étais soulagé d'être là, Rumaucourt c'est la station 20 bornes avant la bifur' de l'A1, quand t'es rendu là t'es presque au grand péage, t'es arrivé quoi ! Donc à 14h je sonne chez des clients au nom portugais, la dame qui m'ouvre à l'accent de Dany Boon dans les Ch'tis, surprenant. J'en conclus que c'est son mari qui est lusitanien. C'est juste une rénovation, je range les colis sous un abri, je prends un chèque et zou !
Comme d'hab' Laurence m'a envoyé le retour hier, direction Dunkerque.
Vers 16h je suis chez DHL, ils stockent pour Lesieur. J'ai rendez-vous à 17h, il n'y a pas grand monde la fille me donne un quai de suite. C'est prêt, je vois bien les étiquettes sur mes palettes, mais le cariste en change, revient, repart, je ne comprends pas bien ce qu'il fait. Je crois en fait qu'il a la flemme de marcher et roule en tire-pal dans l'entrepôt, avec des palettes sur les fourches pour faire genre. 17h25 je me casse, chargé complet, ça va.
Je coupe au travers pour rattraper St Omer et l'autoroute. Grand ruban jusqu'à St Quentin, j'ai repéré une Total Access en montant ce matin, total accès facile. Il est 19h55, ça ferme à 20h, comme dans la pub, le gars rallume la musique quand j'arrive.
Fin de mission à La Veuve, j'ai 9h48 de volant, tout bien, j'ai même pas pensé à manger, qui dort dîne. Encore un peu perturbé le gars...
Garé dans la rue je pensais être réveillé par les camions qui passent mais non. C'est un concept cette semaine, je me repaye une douche tiédasse. Quand les 9h sont écoulées je mets en route. Pause pain à Fayl Billot à la boulangerie de Samu, les pains aux raisins sont mortels.
Je n'ai mis que 150 l de gas-oil hier soir, je connais mal ce camion, ça me semble un peu léger, plus j'avance plus je suis inquiet. J'en mets un peu à Langres ? Je tente le coup... Plus loin c'est l'ADBlue qui s'y met. Le réservoir est vide alors que j'en ai mis 25l l'autre jour. Avec le Panzer, 25l tu fais deux semaines. Des défauts s'affichent, des abréviations en anglais. Il peut pas écrire en italien ce con de truc ? A Port sur Saône le bordel se met en mode dégradé, il reste 50 bornes... La côte de Grattery est en travaux, on freine, je ne fais chier personne. Par contre la côte à la sortie de Vesoul direction Besac' est longue comme un jour sans pain, comme dirait un grand-père. Les miens étaient des hommes distingués, ils n'utilisaient pas d'expression de merde comme moi...
J'arrive péniblement au dépôt, je me jette à la pompe, 600l de gasoil et 55l d'AD Blue. J'ai eu Sevket au téléphone ce matin, il me dit que son Fiat, le même mais en 480 adorait aussi l'urée.
Je me vide et Pauline m'envoie chez Tillet. On a la convention chez Waterair vendredi soir, elle ne peut pas nous envoyer bien loin. Ce sera un complet Strasbourg pour moi, et du bardage pour le 71 pour Gérald.
Il n'y a qu'un camion qui charge en fosse chez Tillet, je me mets en place en attendant. 9 palettes, 26t, un quart d'heure, j'adore ce job.
Je passe par la maison en vitesse, ça fait économiser l'autoroute, mais surtout ma copine me dit qu'il y a marée basse pour le bois dans le garage. Un coup de tronçonneuse et de sciure sur le futal, je file.
N83 pour éviter le péage de Fontaine, je pousse par là jusqu'à Colmar. Il est 18h, j'évite la ville en reprenant l'autoroute vers la base Aldi. A 19h et des boulettes je suis posé au centre routier de Straß, tout va bien.
Ça meule toujours autant, je ne traîne pour aller au jus et à la douche. A 7h et quart je suis à Illkirch, c'est à côté, faut juste faire le tour vars Fegersheim. Je me dis que les alsaciens sont courageux, mon cul Paul, ils n'attaquent qu'à 8h péniblement. Derrière la vitre le type me semble antipathique à souhait. Finalement pas du tout, il fait son possible pour me vider au plus vite, à 9h je me casse.
En montant à Saverne je m'arrête comme l'autre jour à Wasselonne à cette jolie boulangerie, je suis paré, je peux attendre chez Kuhn...
J'y suis à 10h, la cour des expés' est blindée de matériel et de camions. J'arrive à me garer potablement c'est déjà pas mal. J'ai souvenir chez Buffa d'avoir poireauté ici des heures et des heures en attente de charger des machines pour les foins. Je vais voir le chef de quai qui me dit que quand le Bergelin du quai 5 partira, je prendrai sa place. Lui et moi on charge pour le 70 Gray. Kuhn fabrique des machines oranges, là elles sont vertes, estampillées John Deere mais c'est exactement les mêmes. Vers 11h mon compatriote saônois dégage du quai, je prends sa place. Entre temps un autre chauffeur Bergelin est arrivé, on lui a dit la même chose qu'à moi. J'en conclus qu'il doit y avoir un quai réservé John Deere. On est quand même passé devant un polono-belge, un Malgogne du 44 et un mec du 38, bizarre. J'ai les papiers pile- poil avant midi, vavavoum.
Pour éviter le péage, Strasbourg, le péage de Belfort je redescends par les Vosges, Sarrebourg, Baccarat, Ramber, Épinal. Pause casse dalle là le long, à 15h30 je décroche à la maison.
Je prépare mon costume à paillettes pour briller sous la boule à facettes, ce soir c'est la convention Waterair. Avant j'ai la réunion parents-profs au lycée pour ma gamine, c'est la première fois que j'y vais ! D'habitude ça ne va jamais, jamais rentré à temps. Là elle est en première, elle a des décisions à prendre. J'entends des trucs comme Science Po, HEC, normal sup', prépa... Ouh lààà ! J'ai enfanté un monstre! Combien ça va me coûter ces conneries ? Non, je blague, je suis au comble de la fierté, c'est pour ça que j'en parle...
Il fallait être à la convention pour 19h, j'arrive avec une bonne heure de retard au moment du discours du patron. La porte du resto débouche directement dans la salle, sans sas ou vestibule. Bien sûr tout le monde se retourne, bravo tonton Pierre pour l'entrée en toute discrétion ! Comme d'hab' c'est ultra luxueux, on sent bien que les marges bénéficiaires ne sont pas celles du TRM. Je suis bien obligé de raconter mes mésaventures à tous ceux qui me posent des questions. Même le PDG est venu à ma table pour prendre des nouvelles, la classe ! Il aurait très bien pu ne pas me calculer ce que j'aurais compris. Bref, ces gens ont la classe je vous dis. Je le dis d'autant plus qu'avant la veille in ternet lisait ce carnet, ce n'est plus le cas.
Démarrage sous la pluie, ça change du gel, à 7h. Je déteste toujours cette sellette, le claquement du verrou n'est pas franc, il y a quand même une minuscule loupiote verte pleine de cambouis, si c'est vert c'est que c'est bon ? Je mets quand même un coup de lampe de poche pour vérifier le verrou, je vais virer parano avec ce truc. Je me rassure , le verrou, la loupiote et l'essai de traction, ça doit être bon.
A 8h30 je suis à la John comme disent les chauffeurs Bergelin. Celui qui était devant moi vendredi termine de vider, je prends sa place quand arrive son collègue qui a chargé derrière moi. Je me dis qu'il n'a pas forcé ce matin, leur dépôt est à 4km, mais si ça se trouve il avait ordre de se garder de l'amplitude, faut pas être médisant.
Un peu avant 10h j'ai enlevé le milliard de clous de mon plancher, Pauline me fait revenir à Besac'. Elle m'envoie au terreau, bon. A l'entrée de la capitale comtoise ça a déjà changé, je reviens à Devecey pour prendre une porte-bobines. A Cayenne le lieu-dit sur la 57 juste avant notre dépôt c'est tout bouché, un Daf de chez Le Torc'h a poussé une bagnole, les pompiers sont en train de découper la voiture pour sortir le gars, pas beau. Ça donne à réfléchir...
Je décroche ma Wat pour prendre une ATS pas au mieux de sa forme, évidemment les neuves sont attitrées, ce qui semble logique. Je charge un lot à quai, histoire d'avoir un peu de poids devant je coupe le lot en deux, 3m devant la fosse, 4m au cul. Je monte vite voir la comptable, elle me dit d'utiliser l'AS24 du Merco. Je pensais qu'il ne fallait pas pour une histoire comptable, mais vu que j'ai sa bénédiction... ça m'arrange je ne suis pas fan de la Total GR.
Il n'y a personne chez Tillet, je suis chargé à midi et demi, pile poil avant le changement d'équipe, bien joué Callaghan. Me vlà chargé avec un lot de sud et un de mi-sud.
J'ai largement le temps de descendre, j'évite l'autoroute, je mange un bout vers Mouchard. Je m'offre une balade sous la pluie par Lons, Bourg, la 83 tout du long. Tranquille Mimile. La rocade de la ville de Gérard Collomb passe assez tranquillement aussi, ça freinouille sans plus. Tiens d'ailleurs il faisait une sacrée gueule hier soir à la téloche suite à la victoire d'Hamon.
Il y a encore 15 jours je me serais fait une joie de souper à la Mule Blanche, même ma copine a insisté au téléphone, j'ai bien freiné devant mais non, j'ai pas le goût. Je finis la journée juste à côté, dans la zi de La Roche de Glun, je serai le premier demain matin, comme les vrais.
A 7h je vois que la grille est ouverte, j'entre. Un cariste se pointe à 7h15, il m'attaque. Je vois que j'ai une palette qui menace de tomber. J'ai bien mis une barre mais elle est tombée, les poteaux sont usés, ça branle de partout, les planches ridelles tiennent parce que c'est la mode... Bref, je refais la palette avant de faire un miracle. Le gars me la déplace, je la refilme et il la range, tip top. Je n'ai ouvert qu'un côté, il est assez doué, ça roule.
A 8h je file direction Apt, j'y suis à 10h30. Sur les papiers c'est écrit : impératif avant 11h. Je suis dans les clous. La dame à l'accueil téléphone, je comprends que c'est pas bon, parking. Gnin ? Kézaco ? Dans les 5 min elle m'appelle, je peux entrer. Il n'y a qu'un quai à mon bâtiment, facile. Le cariste vide la première palette, ouvre un colis et me dis que ça ne va pas. Il appelle une femme de la qualité... Les boîtes doivent être translucides, et moi j'apporte des boîtes opaques. Je suis assez tranquille malgré tout, les palettes sont en état, après, la qualité des produits à l'intérieur je m'en cogne. Je sens que ça va être long l'affaire, je pars à la recherche de sanitaires. J'appelle Pauline, qui rappelle notre client, qui est déjà au courant. La palette que j'ai refaite est refusée aussi, boîtes opaques... A midi, je vais à la douche que j'ai repéré tout à l'heure puis je redécolle avec 27 palettes refusées sur 36. Pas cool. Pauline me dit qu'elle cherche une solution pour poser ça chez un transporteur.
La solution sera certainement à Avignon, je prends la direction. Je me prends une jolie baguette campagnarde là le long et je casse la graine. A 13h30 elle me rappelle, je vais charger comme ça. Normalement on doit charger semi vide mais on a l'autorisation, et la bobine ne fait que 21t donc ça passe. Go, direction Arles. On charge à la chambre de commerce au port fluvial. Il n'y a personne devant moi, personne nulle part même. J'ouvre le toit et un côté en attendant. Dans les 5 min un type arrive, il met en route un énorme Fen, il me dit que l'engin est de 1972, même pas fini de payer quoi ! On passe un câble dans la bobine et on charge, pas spécialement rassuré je me tiens un peu à l'écart, un peu jeune pour mourir... Je mets quelques sangles pour faire joli en cas de contrôle et je retourne au bureau. C'est du super boulot, j'avoue.
Je commence à remonter tranquillement jusqu'à ce que Pauline me mette la pression, faut que je remonte au plus vite du plus vite. J'oublie la coupure de 11 pour ce soir.
Vers Valence à 18h30 faut que je coupe 30, j'en profite pour casser une graine et dégrossir le programme de piscines qu'on vient de recevoir. Bizarre on n'est que mardi, Martine doit avoir un truc demain.
A Lyon le gas-oil crie famine, j'en mets à l'AS24 de la ZI mi-plaine, il y a moins de monde qu'à Marennes. Personne même, ça me va.
A Bourg j'ai 9h56 de volant à la grande station, je fais 9 ou 10h ? Un coup de bol comme ça, ça ne se refuse pas, je trouve une petite place sur un parking bagnoles, loin des sauvageons, parfait.