FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Mai 2019 Partager sur Facebook
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  • en Corrèze
  • Jeudi 9 Mai 2019
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    A 8h moins le quart je suis à Manzac, je trouve un bout de parking, mon assistance arrive dans le quart d'heure. On transvase et on file. On fait 2 ou 3 km, j'ai pas de regrets c'était vraiment impossible de venir là en semi. C'est une grosse piscine pour un gîte, le local technique fait le poids d'un âne mort, on commence à parler d'osthéo tous les deux mais non, ça devrait aller.

    Je garde mon assistance petit camion pour une piscine à l'entrée de Périgueux, pour ceux qui connaissent c'est pas loin du Super U route de Bergerac, vous voyez cette zone commerciale ? La route est interdite aux 9t, encore un caprice de la mairie, la route est large, venga ! Julien mon fidèle assistant me donne un coup de main, il ne sera pas venu pour rien. Le « fidèle assistant » pour ceux qui n'ont pas la référence c'est dans la BD Léonard, mon gamin lisait ça quand il était petit.

    J'ai largement le temps de manger, à 13h je suis vers Thenon, au bord de la 89. Je suis trop jeune pour mourir, impossible de stationner devant la maison, la circulation est terrible. A 2 ou 300m il y a un ancien bout de la route, c'est en devers c'est chiant pour manœuvrer mais je suis en sécurité. Le client a un Deutz 62-06 magnifiquement restauré, quand j'étais gamin c'était mon tracteur préféré. Il me dit qu'il en prend grand soin, qu'il tourne comme une horloge. La classe !

    Après ça je vais me faire une rénovation dans les collines à une quarantaine de bornes. Quand je regarde la route sur l'atlas je fais un peu d'huile j'avoue. C'est que des routes de merde. Dans un bois je tombe sur une patte d'oie, je laisse le camion là , je finis en triporteur. C'est un Anglais, original, un Anglais quoi ! Il a une Porsche 911 rutilante et une Fiat Penda déglinguée. Il retape une ferme abandonnée, il a du pain sur la planche le gaillard.

    Moi aussi j'ai du taf, je ne m'éternise pas. Que des routes de merde jusqu'en Corrèze, 70km si je me souviens bien de virages, de petits bleds, par moments je fais des pointes à 45 à l'heure. Je suis sûr que Loeb n'arriverait pas à me suivre.

    Je me retrouve au fond d'une gorge, l'impasse du client derrière moi. Un peu de réseau je l'appelle, il me dit d'aller faire demi-tour au cimetière à 3km et de revenir. Mouais vu le chemin je suis pas convaincu... Il me dit d'avoir confiance, que je peux me retourner dans la cour de la ferme. Putain j'hésite, je fais faire demi-tour au cimetière et je monte. La route est en virolos, s'il m'a raconté des conneries jamais je ne recule ici. La semi descend dans l'herbe, c'est chaud. Dans la cour effectivement ça va, en deux ou trois fois je me retourne. Ça c'est fait. Ouf ! On livre, il est 18h45 passé mais j'accepte un café pour me remettre de mes émotions. Je descends au pas, en serrant au max les roues du tracteur à gauche mais ça le fait pas, la semi redescend dans l'herbe, je m'arrête juste avant de toucher un poteau de téléphone. Comme d'hab' je fais riper la remorque avec le chariot pour la remettre sur le goudron, pas facile c'est mou les stabilisateurs s'enfoncent dans l'herbe. J'y arrive petit à petit. Le client m'a vu depuis sa maison, il vient me voir, j'ai presque fini. C'est sympa de sa part quand même.

    Encore des routes de chèvres, c'est ma journée. Fin de mission à Egletons, au resto de la gare, avec 4h30 de volant tout pile. Il était temps.