FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Décembre 2020 Partager sur Facebook
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  • Namur Bouge
  • Mardi 8 Décembre 2020
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    Les douches sont grandes et propres, je comprends pourquoi il y a du monde à ce troquet. Je démarre à 6h avec le paquet de mecs payés à l'heure, ils vont pouvoir mettre du marteau en veux-tu en voilà. Moi si je démarre à 6h c'est par calcul. Il floconne, le temps est bien à la neige, je ne vais peut-être pas rigolé dans les Ardennes belges.

    Premier arrêt au gas-oil à Rodange, je n'ai pas vu le Grand Duc du Luxembourg mais l'AS24. J'ai fait la révérence devant la pompe, ça a peut-être fait baisser le prix. A 8h et demi j'appelle Christelle à Charleroi, elle me confirme le paiement du premier client seulement, pour les autres on se rappelle. C'est bizarre leur système, en Espagne Waterair Iberica déclenche la livraison quand c'est payé et basta ya !

    A 9h et quart je suis à Namur-Bouge chez un jeune retraité, pardon faut dire pensionné ici. Le type est super marrant, il a fait venir un pote pour l'aider, ça rigole. On passe l'escalier par-dessus un bûcher, c'est étroit, pas facile mais dans la bonne humeur. Il fait péter le café dans le garage, le temps a changé, ça pèle mais il fait beau, ça me va bien.

    Ensuite je vais direction Bruxelles, pas loin, Perwez. Le hameau est dans les champs, je trouve à faire demi-tour même si la route est bien étroite, c'est tout ce que je demande. Le client me montre le virement bancaire sur son téléphone, on y va. Il me faut faire le tour de la maison en passant dans un champ, c'est limite mou, ça va quand même.

    En reprenant la nationale je trouve une jolie boulangerie, je me prends un pain genre campagne, tip top.

    Vers 13h30 je suis à Farciennes, banlieue de Charleroi. Christelle m'a dit que le client a payé. La rue où je dois aller est en travaux, une déviation est fléchée mais un peu plus loin c'est limité à 3m50. J'y vais avec une prudence de Sioux, je trouve à me garer devant un cimetière. Le pont en question est un peu plus loin, pour passer sous une route mais je tournerai juste avant. Ouf ! Dans ces très vieux quartiers c'est vraiment pas adapté aux camions. Pas grave, je suis garé à 2 ou 300m de la maison. Client cool qui s'en fout, je dépose tout dans le garage, et ciao.

    Dernière piscine du jour à 1km de la frontière, côté Maubeuge. Je me positionne prêt à repartir, avant la nuit. La cliente me demande de déposer la structure derrière en passant par sa prairie. Premier tour je m'enlise, c'est trempé, gras, à force je finis par m'en sortir avec le blocage de différentiel. Le pré est en pente, miraculeusement je me retrouve sur la route, gros ouf !!! La cliente voit les tôles, elle me dit de ne pas laisser ça là, sur un ton vindicatif. Je lui explique que je me suis enlisé, elle me répond que ce n'est pas son problème. Oh mais c'est pas le mien non plus ! Encore moins d'ailleurs ! Ses gamins rentrent entre-temps, 12 et 15 ans peut-être. Je les embauche, on se fait les tôles à la main, retour en bas on se fait les colis et la pompe à chaleur sur une brouette. Le terrain est détrempé, mes godasses font deux tonnes chacune. Putain on y passe deux plombes, la nuit est tombée. Quand on signe les papiers elle me dit que j'ai eu de la chance que ses fils soient rentrés. Ah non madame, c'est vous qui avez eu de la chance et de tomber sur moi, certains de mes collègues auraient tout posé devant en vous souhaitant une bonne soirée...

    J'ai pourri mes grolles, mon jean's, pneus du chariot pleins de boue, livraison à oublier.

    Je finis la journée au centre routier de Valenciennes, service à table, nickel.