Après une mauvaise nuit de sommeil (sais pas pourquoi..) nous déchargeons une petite yourte sur la voiture de la cliente, une dame finlandaise qui vit dans le bois. Félix doit prendre le toono (dome de la yourte) sur son dos à vélo. Les 500 derniers mètres nous portons la yourte à dos d'homme. Spectaculaire set-up au bord d'un petit lac, bien peinard. Nous quittons Liisa et tous les kkk, les iii et les aaa de son patronyme finnois pour passer le St-Laurent à la douane d'Alexandria Bay. Là la douane américaine fait du zèle et après avoir passé le camion au scanner, nous font une inspection en ordre pour réaliser qu'ils manque quelques tampons "made in Mongolia" au chargement. Ok pour cette fois, mais ça va complique considérablement le prochain passage...
Nous roulons encore quelques heures jusqu'à Ithaca dans l'état de New York. Pour ce faire, j'ai dû m'acquitter d'un historique de taxe sur le camion que l'indélicat ancien propriétaire avait oublié de payer... Dodo dans la cours d'une école dans cette ville d'artistes, babas et autres religions diverses...

Debout à l'aube avec un sourire jusqu'aux oreilles. Rarement aussi bien dormi et fait des rêves tous meilleurs les uns que les autres. Félix aussi. 'Faut croire qu'il y a des coins plus propices à la création que d'autres sur la planète. Où que la sauce à spaghetti d'hier soir contenait quelques champignons "qui font rire"!
Installation d'une yourte dans un ashram, lieu de méditation et d'éducation aux valeurs métaphysiques. Le gourou qui accompagne notre charmante cliente se révèle immédiatement un monumental casse-couille. Il n'arrête pas de causer bien qu'il nous fasse l'honneur de nous aider". Morceau choisi dans son blabla au sujet des innombrables voyages fais dans le monde : "au Danemark les gens ont le plus grand taux de suicide. Ils ont perdu les valeurs et c'est vrai que c'est difficile dans un pays où il peut faire nuit pendant 3 ans de suite"... Nous quittons vidé et soulagé en espérant qu'il n'use pas trop notre gentille cliente.
à 20h nous débarquons en fanfare à Albany chez un copain d'enfance du village (n.d.l.r le plus beau du monde!) qui y vit depuis 10 ans. Je ne l'avais pas revu depuis 20 et c'est un vrai bonheur de rattraper le temps perdu autour d'une topette de chasselas (vin blanc de chez nous).

Départ à l'aube pour le Massachusetts que nous atteignons juste à l'heure après une jolie passe dans les montagnes. Le client habite dans une renfile inaccessible que je tente malgré tout et évidement d'atteindre. Sans succès pour cette fois et nous déchargeons sur sa voiture avant de faire trop de dégâts. Nous quittons parfaitement à l'heure et c'est impecc car le timing est serré.
Montagne et petites routes. Sur un bon morceau de Santana je trouve que le vieux chevelu perd le rythme. Il s'agit en fait de l'aile arrière droite du tracteur qui a décidé de battre la mesure en s'enroulant sous la semi dans un virage serré à droite. Et M.... je l'avais changée il y a 2 semaines.... Ensuite c'est le pneu arrière gauche intérieur de la semi qui se fend à l'intérieur du jumelage. Du jamais vu! On fait jamais comme les autres chez Globetruc. ça prend une demi heure à couper et retirer le pneu dans un petit garage, mais pas le temps d'attendre un pneu de rechange. Plus loin c'est un pont à 10' annoncé à 30 miles qui nous oblige à une manoeuvre spectaculaire dans un village. Les passants sortent les drapeaux et l'on entend à nouveau tomber les pièces de monnaie sur le toit de la semi.... exagérations mises à part, ça nous oblige à 50kms de détour.
On jette un colis par la fenêtre à une cliente de Saratoga Springs et filons tout debout avec des pensées d'encouragement pour la roue arrière solitaire de la semi... On arrive juste dans les temps pour décharger une yourte chez un transporteur juste avant la frontière. Celle-ci s'en ira sans nous jusqu'au Texas. Nous changeons la roue au garage Peterbilt et passons côté canadien pour aller retrouver le copain Fabio dit "Duracell" au relais OA6 (Oasis  - tu l'as catchée, hein??!!). Fabio est un phénomène de course dont le Pete super tuné est désormais trop beau pour rouler et il préfère rouler pour un patron qui paie plus, laissant son bijoux à l'abri d'un garage.
On arrive au dépôt en musique à minuit, avec un log book encore clair.