Carnet de bord de Octobre 2018 | Partager sur Facebook |
Quand on fait la java le Samedi à Compiègne on démarre avec la tête dans le cul le Lundi matin !
Je me mets sagement en route à 7h, pour une livraison à Senlis à 8h, je pense être large, finalement la circulation est super galère, je mets 1h à atteindre l'usine et j'arrive pile à l'heure prévue. Je livre tranquille, en m'informant de l'actualité du monde, rien de spécial aujourd'hui. On fête les Thérèse et les Aurélie, bonne fête Thérèse, bonne fête Aurélie. La citerne est vide, je ramasse tout, récupère mes papiers et reprends la direction de l’A1 en passant un coup de fil au bureau.
“Tu remontes à Mouerdichk, Merdik, Mourdaïk… Enfin, tu remontes quoi, je t'envoie le numéro de commande”
Moi j'ai la dalle, je m'arrête à l'aire de Ressons pour grignoter un paquet de chips et boire un café. Les douaniers sont au boulot, ils vérifient les chargements, montent dans les remorques, font renifler le chien. Je ne suis pas sélectionnée aujourd'hui pour l'inspection et je repars sitôt mes 15 minutes validées. Je monte l’A1 comme une flèche, voie du milieu, tous les chauffeurs que je double sont en larmes, humiliés de se faire doubler comme ça par un Mercedes. Je m'arrête finir ma coupure à Nazareth, je sors même pas du camion, après 30 minutes et pas une de plus je reprends ma route, je passe Gand en réfléchissant à mon itinéraire.
La circulation a l'air fluide sur Anvers donc je choisis de continuer dans cette direction. Je fais quelques kilomètres et d'un coup, patatras, ralentissement puis arrêt complet ! J'aperçois une grosse fumée noire à plus ou moins 1km, sans doute un véhicule qui flambe. Je sens que je vais en avoir pour un moment, je coupe le moteur et attrape un livre. Les secours arrivent : le camion incendie, l'ambulance, la voiture du médecin, un peu plus tard la police, puis les véhicules de signalisation routière et pour finir deux dépanneuses, un manitou et deux bennes à ferraille.
Après une demi heure d'arrêt je vois le chauffeur du camion qui me précède descendre de sa cabine avec l'air contrarié et commencer à débâcher au milieu de la route. En fait il transportait des poules, vivantes, et il faisait chaud. La plupart étaient dans des caisses en plastique mais certaines étaient en liberté au dessus des caisses. Je sais pas pourquoi et je sais pas non plus comment ça se fait qu'elles aient pas essayé de se barrer une fois la bâche ouverte.
Au bout d'un long moment un policier en moto remonte le bouchon suivi par une dizaine de motards civils qu'il escorte jusqu'à la sortie la plus proche puis il revient faire la circulation dans l’embouteillage pour qu'on puisse tous faire demi-tour, emprunter la sortie précédente et suivre une déviation qui avait été mise en place entre temps. Bon vu le nombre de véhicules ça roule pas ouf mais au moins ça roule ! On garde la nationale jusqu'à Lokeren puis on reprend l’autoroute.
Ça roule un peu jusqu'à Anvers puis je me retrouve à nouveau dans un bouchon, à la différence que celui ci avance un peu, au pas. Je perds une grosse demi-heure de ma vie puis ça recommence à rouler. Je fais une pause gasoil à Hazeldonk, j'ai encore espoir de charger ce soir.
À 15km de Moerdijk ça recommence, je me retrouve à l'arrêt, sur mon informatique embarqué je vois une nouvelle mission s'afficher, un truc à charger demain plutôt qu'aujourd'hui, ça tombe vachement bien parce que pour aujourd'hui c'est mort. Je passe une heure de plus dans ce ralentissement, j'en ai marre, j'ai envie d'arriver. Je finis par atteindre miraculeusement ma sortie et file au resto. On va aller prendre une bonne douche, manger un gros plat de pâtes et pour tout le reste on verra demain !