Mon Parcours ...

Vers l'âge de quatre ans, j'ai développé une passion incommensurable pour les camions.

Mon père étant routier, il y avait donc de grandes chances que j'attrape ce virus.

A chaque vacances scolaires, mon but était simple : Partir avec Papa en camion !

Mon frère, plus jeune que moi, n'a pas attrapé ce même virus, il n'y avait donc pas à se battre pour savoir qui de nous deux allait partir avec lui.

Pour aller plus loin, en dehors des vacances, j'allais également jusqu'à me cacher dans la couchette pour partir avec lui .

Inutile de préciser que l'école ne me plaisait pas plus que ça !

A mes quatorze ans, je suis rentré en quatrième technologique où j'y apprenais la métallurgie, la productique et l'électricité.

J'aimais bien bricoler à la maison et ces deux ans m'ont appris pleins de choses mais pour être franc j'avais toujours le même but à atteindre : être routier !

Fin de la troisième technologique : Vacances ! (devinez où !)

 

Septembre 1993, je rentre au LEP Joseph Cugnot (37 Chinon) en première année CSTR et là ,je me sens enfin dans mon élément et y rencontre des gars de mon âge aussi passionnés (on se sent moins seul).

 

Au programme : Code de la route , Permis B, C, (e)C , Mécanique PL , Transport : quel pied !

Je voudrai faire un petit clin d'œil au meilleur prof' que j'ai eu : Mr Berruer le prof de mécanique.

Il était très sévère, mais c'est grâce à lui, que j'adore la mécanique .

Ce grand monsieur est à la retraite aujourd'hui .

Véhicule de l'atelier

 

Retournons aux deux meilleures années du cours de ma vie .

Le passage du code et des permis se passent bien .

Je réussis tout du premier coup : arrivée à l'examen final (BEP CAP)

N'étant pas très doué dans les matières générales, je n'arrive à décrocher que le CAP .

« M'en fous, j'peux réaliser mon rêve quand même !!!!! »

Juin 1995 : Je quitte le lycée Joseph Cugnot et l'internat François Rabelais

Août 1995 : Je rentre chez Forget pour un mois de cours intensif pour décrocher l'attestation de capacité que je n'ai pas eu .

Le grand jour est arrivé !

Je rentre chez les transport STB EXEL à Saint Pierre des Corps (37)

Premier tour : Ramasse de fromages dans le département de la Vienne avec un porteur Mercédes 1922.

Puis, je suis passé du bon vieux 1922 au volant gigantesque au Volvo F10 , F12 et le fameux nouveau modèle de chez Volvo le FH12 avec une semi - deux essieux.

Le nouveau FH12 , la frime!!

 

Quel frime de rouler avec ce camion tout neuf !

Après quelques mois, je me suis retrouvé à faire une ramasse un peu spéciale .

Charger soit même dans un abattoir à côté de l'Isle Jourdain (86) des moutons en pendu .

Imaginez-vous vous retrouver dans un abattoir à 18 ans à charger tout seul un complet de moutons plus les sacs d'abats !

D'ailleurs, quand ces sacs éclataient, je ne pouvais pas ramasser : c'était inconcevable pour moi !

Au final, j'ai pris l'habitude (pas pour les sacs) puis mon contrat n'a pas été renouvelé après 9 mois de bon et loyaux service : tant pis !

Fin 1996 : Je rentre par l'intermédiaire d'un ami du LEP chez les Transport RTMD à Parcay Maslay (37) (à l'époque).

Cette société, qui n'a que cinq conducteurs, est spécialisée sur le sud ouest (principalement Toulouse), le sud est et à l'occasion un peu d'Italie et de l'Espagne.

Les premières semaines, j'ai roulé en double avec mon ami et les autres conducteurs.

Dur dur car les heures ne ce comptaient pas à l'époque.

Au bout de deux ou trois mois, on me prête un DAF 95 350 ATI - toit plat - sans chauffage, en attendant que mon ami touche son DAF neuf.

Ceci étant fait, je rends mon 'piège' à DAF et récupère le Mercedes Fretliner de mon ami.

Enfin, mon tracteur attitré !!!

Cette entreprise est familiale .

Le patron roulait en camion remorque traditionnel, un jour celui-ci décida de se payer un porteur DAF super space cab neuf/

Et quelques mois après, il arrêta de rouler mais il y avait un problème : A qui le refiler car personne n'en voulait.

Un vendredi , j'étais au dépôt et le patron était là. Il fallait qu'il recule son camion dans le dépôt. Je lui ai demandé si je pouvais essayer de le rentrer:

« OK vas-y, essayes ! »

J'avoue, que ce camion me plaisait, alors si je voulais le récupérer : je n'avais pas le droit à l'erreur, je suis resté calme et j'ai commencé ma manœuvre .

I am the best , premier coup (je n'ai pas fait exprès ! ).

Le patron arrive à la portière et me dit :

« Bon ba ça y est, j'ai trouvé mon remplaçant ! »

 

 

 

Voilà, comment je me suis retrouvé avec un truc chiant à reculer mais si plaisant à rouler !

Un camion remorque c'est bien si vous ne faites que des lots complets mais malheureusement cela n'était pas la politique de l'entreprise.

Je me retrouvais le plus souvent avec huit, dix clients voir plus.

Au bout de cinq ans dans cette société et étant devenu délégué du personnel (non syndiqué), je décidai de partir car je n'en pouvais plus.

Je ne me reconnaissais plus au travers de cette entreprise car elle n'avait pas,à mon goût, évolué dans le bon sens . Bref...

2001 : Je rentre encore par l'intermédiaire d'un ami chez les Transport SOTRATOUR à Montlouis (37).

Je me retrouve avec un Mercédes Actros 350 et une semi plateau pour transporter des postes EDF , relais téléphonique etc... et puis quelques fois du fret en bâché.

Ici , rien à voir avec mon entreprise précédente : C'est les vacances !

Il faut tout respecter à la lettre. (pas l'habitude !)

Tout se passe bien, mais j'avoue m'ennuyer un peu<; De plus, le fait de ne pas avoir de tracteur attitré me saoule .

Un mercredi, alors que j'étais en Bretagne, mon père m'appelle :

-David tu veux venir chez Ollo ? Ils veulent t'embaucher tout de suite ! (Mon père roulait chez Olloquiegui à Pamplona Espagne)

- Oh du calme! Là ? Tout de suite ?

- Oui oui ! Je leur ai donné ton numéro, Mirène va t'appeler !

- Mais, je fais comment avec Sotratour moi ?

- Débrouilles - toi ! Super le père !

Dring Dring !!!

- Allo Bonjour David je suis Mirene , tu veux travailler pour nous ?

Au moins, ça a le mérite d'être clair !

- Oui mais pour faire quoi au juste ? Des relais ou de l'inter ?

- Inter et nous avons besoin de toi lundi prochain !

- OK go !

Après tout cela, il fallait que je gère avec Sotratour .

J'ai appelé de suite mon chef pour lui expliquer clairement l'histoire et pour négocier mon départ plus que rapide.

Celui-ci a accepté sans aucune réticence .

2001 toujours...

Départ lundi avec mon père .

Chargement à Dangé Saint Romain (86) puis direction Irun.

Mardi matin, nous nous levons pour aller au bureau.

Je fais connaissances de José Julian:

- Ola David ! (En me tapant dans le dos) tu es content de travailler avec nous ?

- Heu oui ! Répondis-je tout gêné !

- Bon, va voir Mirène elle va tout t'expliquer !

Donc, je fais connaissance de la fameuse Mirène et suis toujours accompagné par mon père !

Je vous passe la paperasse et tout à coup elle me dit :

- Tu veux combien d'argent?

- Heu ba je ne peux pas vous prendre de l'argent car je n'ai pas commencé à travailler encore !

Mon père me donnait des coups de coude en me chuchotant :

- Vas-y, demandes mille , deux mille francs !

- Ça va pas non !

Bref, je ne savais pas que ça pouvait exister une boite comme ça !

Je n'ai pas pu prendre d'argent car ça me paraissait inconcevable .

Nous retournons voir le chef.

- David, tu remontes avec ton père et lundi prochain tu prendras le tracteur de Christian, qui a démissionné et tu chargera à Dangé Saint Romain puis tu descendra directement à Pamplona pour prendre ton tracteur neuf !

Wahou mais je rêve là !!!

En effet, tout c'est passé comme prévu !

 

Depuis ce jour là, je suis dans un autre monde.

Les Espagnols ne travaillent pas comme les Français et j'avoue que cela me plait

J'enchaîne les pays : Espagne, Allemagne, ,Irlande, Italie, Portugal, Pays-Bas, Belgique.

J'ai eu deux AE dans cette grande société, j'ai appris la langue et me suis lié d'amitié avec certains chauffeurs.

Malheureusement, les bonnes choses ont une fin.

Olloquiegui a été racheté par Acciona et ils nous ont tous gentiment remercié, Français comme Espagnols .

Retour à la triste réalité : c'est fini l'Espagne et les beaux voyages .

2006 : Toujours par l'intermédiaire d'un pote, je rentre chez les transports Cornuault à Saint Antoine du Rocher (37).

C'est une petite entreprise de TP et je fais des chantiers avec un Scania 6X4.

 

Je n'avais pas le moral car d'une ce travail ne me plait pas du tout et en plus je n'y connaissait rien.

La route me manquait mais le patron était super cool. (C'est un ami aujourd'hui).

Cette période n'était pas difficile que pour moi .

J'avais gardé contact avec mes « amis » de chez Olloquiegui et nous nous appelions toutes les semaines.

Tout le monde était sous le choc et nous cherchions tous une boite du même style que Olloquiegui.

Un beau jour , un de mes amis m'appelle et m'annonce que Marcotran cherche des conducteurs français.

Donc coup de téléphone et me voila embauché immédiatement ainsi que tous mes « anciens amis ».

Le lundi suivant , nous nous présentions au bureaux de Marcotran à Pergola .

Petite précision : Mes « amis » avaient tous les cheveux longs (Pas moi à l'époque) et nous avions tous un style disons : « Métal » .

Le chef nous a accueilli en nous disant d'un ton surpris : Vous venez pour un concert de Hard Rock ou quoi ?

Je vous passe les détails administratifs et me voilà reparti dans un monde qui me convenait parfaitement.

Ma nouvelle entreprise ne s'appelle pas Marcotran mais Baikal.

Ce n'est qu'une filiale de Marco qui vient juste d'être crée .

Je touche un magnum neuf et là c'est le pied.

 

Les destinations s'enchainent : Danemark, Pologne, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Portugal, Grèce, Italie, Slovénie, Hongrie, Roumanie, République Tchèque, Slovaquie, Suède et Angleterre.

Mon rêve serait d'aller en Russie donc j'attends...mais malheureusement, la « crise » fait son arrivée et les primes, frais kilométriques sont revus à la baisse, voir certains avantages purement et simplement supprimés.

Au jour d'aujourd'hui, l'entreprise n'a plus du tout la même image c' elle avait à mes yeux la première année.

Enfin, il faut attendre et surtout faire avec......