Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Mars 2008

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Samedi 1

 

Dimanche 2

Lundi 3

Petite livraison dans la Tarentaise vers Bourg Saint Maurice, ça change, je ne vais que rarement dans ce coin. Dommage, c'est joli et ça change un peu de la Maurienne. C'est bientôt l'anniversaire de la mort de Claude François, on n'a pas fini d'entendre toutes ses merdes passer en boucle sur les radios, moi qui aime la musique, je vais être obligé d'émigrer. Pour reposer mes oreilles, je me passe un bon vieux JJ Cale. J'arrive dans une usine vraiment sympa et on me paye le café le temps de mettre une palette dans un camion, on l'a fait passé avant moi parce que j'en ai pour une heure à vider. Pas de stress, je retourne sur Grenoble pour charger mais, comme c'est le même produit, pas besoin de laver. Chargement après manger et, je passe au dépôt faire changer un feu. On en profite pour faire l'entretien de la remorque et je pars en fin d'après midi. Il me reste de quoi rouler jusqu'à Montpelier. Il ne fait pas trop froid et le vent tiède rend cette soirée agréable, le printemps n'est pas loin.

Un petit tour en Tarentaise

Mardi 4

Départ tôt pour essayer de me présenter à l'usine avant la fermeture de la réception, Ils vident pendant midi, j'ai une chance de recharger cet après midi. A partir de Narbonne, les giboulées viennent à ma rencontre, c'est le mois de mars, ça parait donc un peu normal. Aux environs de Lannemezan, la neige tient le temps des averses et les montagnes au loin sont toutes blanches. Ca tombe vraiment très fort par moment et les essuies glace sont à la fête. J'arrive au moment de la fermeture des bureaux, je peux quand même m'inscrire mais, il y a encore un camion au déchargement. Le rechargement est foiré mais ça me laisse le temps de faire chauffer ma gamelle, un mal pour un bien. Le temps de vider (les giboulées ont la bonne idée de me laisser tranquille pendant le déchargement) et de laver, l'après midi est presque fini. On me donne un autre chargement et je file dans les Landes. Je m'arrête à Castets, je ne serai pas loin du client demain. Ce soir, il y a un match de foot, Lyon Manchester, inutile de préciser qui va perdre, le résultat est connu depuis plus de deux mois (je suis Lyonnais, je sais de quoi je parle). Inutile de dire que je ne traine pas au resto ce soir. Au fait, les lyonnais ont perdu, je l'avais bien dit.

C'est le mois des giboulées

Mercredi 5

La pluie a cessé mais elle est remplacée par un vent bien froid. Petit déjeuner et, en route pour le chargement, une usine perdue au milieu des Landes. Un chargement qui se passe bien, je n'y passe pas deux heures contrôle de la citerne et papiers compris. Direction Nancy, je devrai y être demain dans la matinée si tout se passe bien. Sur la rocade de Bordeaux, un camion de paille à la bonne idée de prendre feu. Pas loin d'une heure de bouchon, j'aurai pu prendre par l'autre côté, mais, je dois passer au dépôt pour le plein et l'accident est juste devant la sortie. Ce retard ne m'arrange pas, moi qui pensai manger vers Sens, ça ne vas pas m'avancer. RN 10 jusqu'à Poitiers, ça me rappelle quelque souvenirs de quand je faisais du Paris Bordeaux en régulier pour le SERNAM. La route que j'ai connue en majorité à 2 voies est presque partout en 4 voies sauf un dernier tronçon en voie d'achèvement. Voila que je fais mon « ancien combattant » la sénilité me guette. Dans la soirée, le vent tombe et on a droit à une soirée printanière, ce mois de Mars ne sais pas ce qu'il veut. J'arrive à passer Orléans mais pas Montargis, je sens que ce retard va se payer demain.

Les Landes

Jeudi 6

Juste 9h de coupure et me voici reparti, il fait un petit -3° et on apprécie bien le chauffage dans la cabine. Il va me manquer du temps pour monter à Nancy dans la limite des 4 h 30, ce qui signifie que je vais être obligé de faire une coupure de 45 mn, ajoutant encore du temps à mon retard. La réception ferme à midi et je ne sais pas si je vais y être mais, une chose est sure, ça va être juste. Troyes, Saint Diziers, une route que je ne fais pas souvent. Dommage, j'aime bien passer par là, ce n'est pas trop fréquenté. Vers Ligny en Barrois, il reste un peu de neige sur les bas côtés. Connaissant l'efficacité des services de notre ami Amédée, ça a du être une belle pagaille. J'arrive quand même à midi moins le quart et on me prend. Je vais vider pendant midi mais, ce n'est pas grave, la journée est presque finie, je n'ai plus qu'à aller laver ? En trainant sous la douche, je fini à 17 h 00. C'est le grand problème de ce boulot, on cravache comme des cons pour finir les journées tôt et on bulle le reste de l'après midi.

 

Lever de soleil printanier

Vendredi 7

Sympa cette journée, je n'ai rendez vous qu'en fin de matinée moi qui suis du genre lève tôt, inutile de dire que j'aurai préféré un rendez vous plus tôt. Levé de bonne heure comme d'habitude, je bulle dans ma cabine en attendant l'heure. J'en profite pour faire un peu de ménage. Je sais bien que ce camion va bientôt partir amis, ce n'est pas une raison pour se laisser aller. En fait, le remplacement des camions se fait depuis le début de l'année mais, vous l'auriez deviné, je serai servi dans les derniers. Ce qui me chagrine le plus, c'est que je vais encore rentrer tard. J'ai de la chance, je suis le seul pour ce produit ce qui est gage de chargement rapide sauf que, les chargeurs décident de faire leur pose casse croute au moment où j'arrive, plus d'une demi heure à poireauter diminuant encore un peu plus mes chances de rentrer tôt. Je sors bien après midi et je commence à descendre sous un ciel gris, le printemps n'est pas encore là, ils annoncent même de la pluie pour demain. En fait, la pluie est arrivée sur Lyon avant moi, ça me fera une excuse pour ne pas bosser au jardin.

Samedi 8
Dimanche 9

Lundi 10

Hier, on a eu droit aux élections, je n'ai pas pu aller voter, j'avais plus important à faire, emmener les chevaux pour une série de matches. De toute façon, je ne vois pas l'intérêt de me déplacer pour choisir le nom de celui qui va se remplir les poches et changer le parc de voitures de fonction.

Changement dans le programme habituel, je ne pars pas bien avant le lever du jour, pour une fois, j'ai largement le temps. Je vais donc partir de chez moi après la ruade du matin vers 9h00. Je savoure le plaisir de prendre le déjeuner avec mes enfants et de les voir partir au collège. C'est drôle, le simple fait de partir le dernier de la maison me donne l'impression d'être en vacances. Il faut dire que je ne suis pas pressé par les évènements, je ne vide que demain et, comble de bonheur, je vais en Espagne. Oh, je ne vais pas bien loin, Barcelone, mais je n'y suis pas retourné  depuis le mois d'Aout et ça me donne l'impression de faire de l'exotisme. Huit heures de route à caler dans une journée, ça ne doit pas être trop compliqué. Je prends le temps de manger vers Pont saint Esprit et, en sortant de table, j'ai la surprise de voir Bédie accoudée devant son café, « Miss parpaing » n'a même pas repéré mon camion sur le parking. Poursuite du périple et, en sortant de Montpellier, un tracteur me double avec force Klaxon, c'est Ludo 34, le temps de la coupure va être utilisé à discuter autour d'un café. Une chose est sure, malgré ce qu'on dit sur la jeune génération, il y a encore des jeunes passionnés par leur métier. Un peu de pluie en arrivant sur Perpignan et je passe la frontière. Je m'arrête à mon endroit habituel, Blanes, le dernier parking où on peut trouver une place le soir.

Miss parpaing en plein labeur

Rencontre avec Ludo34

Mardi 11

Départ au lever du jour, un ciel bleu chasse petit à petit la nuit, je trouve mon client facilement et, inscription, N° de carte d'identité, vérification des ADR, Des fois que je serai venu sans papier. En quelques années, les espagnols sont devenus paperassiers, pire que les allemands. Je m'attendais à passer un bon moment dans l'usine mais, je suis sorti avant midi, la matinée quand même. A Barcelone, les radios françaises sont inaudibles, ce qui n'est pas un problème, entendre les sempiternels discours des tourneurs de veste qui veulent nous gouverner ne m'intéresse guère. Lavage sur le port et, chargement à côté. Il fait un temps magnifique, quoique, on supporte bien le teeshirt. Ca traine un peu au chargement, ils ont changé le système informatique mais, je sors avant les embouteillages du soir. Direction la France sous un ciel bleu mais, la tempête m'attends après la frontière. Il me reste de quoi aller jusqu'à Narbonne.

Le Llobregat

Mercredi 12

Le vent s'est bien calmé cette nuit, il faut y aller. Il va falloir faire une coupure en cours de route, si j'avais pu aller un peu plus loin hier soir…. Le temps se couvre de plus en plus, le printemps sera-t-il pluvieux cette année ? J'arrive quand même à Lyon avant midi, ça permet de prendre l'analyse. Je mange un morceau et je fais une petite sieste pendant le casse croute des dépoteurs. Les gars me mettent route aussitôt la pause finie, je n'aurai pas perdu de temps. Direction le lavage, il n'y a personne et, comme le produit se lave bien, je ne reste pas longtemps non plus. Chargement à Roussillon Je vais encore en Espagne, bizarre quand même, j'en suis arrivé à compter mes voyages à l'étranger depuis le mois d'aout (cinq, ça va vite) et, en deux semaine, je cumule. N'empêche que, deux tours en une semaine, je frise l'overdose. Cela va-t-il durer ou est ce seulement une embellie passagère ? IL y a deux camions devant moi, deux heures d'attente donc. Une fois sorti, il me reste assez d'amplitude pour aller jusqu'à Nîmes. Je rencontre Sumo en route, nous faisons chauffer nos gamelles respectives sur le parking. Depuis son départ de chez nous, il abandonné le petit régional pour renouer avec des distances un peu plus longues. Son air ravi me fait penser qu'il n'a pas l'air de regretter le changement.

Direction le sud

Jeudi 13

Départ tôt (comme tout les jours, ça devient lassant mais je cois pas d'autre phrase). Donc, journée assez peinarde quand même, le client réceptionne tard le soir, j'ai de a marge. Le seul impératif pour moi et d'essayer de ne faire que 13h d'amplitude pour garder la possibilité de faire 9h de coupure au cas où je ne rentrerai que samedi. En ne traînant pas trop, ça devrai pouvoir se faire. J'ai eu des nouvelle de notre web master, il va à Barcelone demain, nous allons peut être pouvoir nous rencontrer. J'aurai le scoop de son nouveau camion. Arrivée chez le client en début d'après midi et….. les cuves sont pleines. Il y a du avoir un sacré problème, ils en prennent plusieurs citernes par jour, toujours est il que je suis planté comme un con jusqu'à demain. Je me pose au dépôt de Tarragone et je trouve une connexion wifi, au moins, je pourrai passer le temps.

C'est le printemps à perpignan mais les montagnes sont encore en hiver

Vendredi 14

Je me présente à 6h00 à tout hasard et, ils ont du résoudre le problème, il y a de la place pour moi. Il ya quand même pas mal de queue au guichet d'entrée, j'aurai mis autant de temps pour faire les papiers d'entrée et de sortie que pour vider mais, l'essentiel est quand même de vider. Il n'y a personne au lavage c'est toujours ça de gagné, et je file à Barcelone pour recharger. J'arrive à sortir en d »but d'après midi mais c'est quand même rageant quand on pense que, si tout c'était bien passé, je serai sorti en début de matinée. Echange de texto avec Philou, il fait sa coupure à Sabadell, je vais passer à quelques kilomètre de lui, si je n'avais pas eu ces problèmes, j'aurai pu l'attendre et nous aurions pu nous voir ce matin. En attendant, je ne traîne pas, je vais remonter le plus loin possible avec un « boccadillo » dans le ventre. En faisant le minimum de coupure, j'arrive à Pierrelatte.

D'accord, il est vraiment crade, mais c'est une des dernières photos de Pépère

Samedi 15

Pas de grasse matinée aujourd'hui, j'ai un programme chargé ce samedi. Je rentre encore une fois le dernier, certains arrivent à rentrer tous les vendredis après midi, pas moi.

Dimanche 16

Lundi 17

La pluie m'accueille au sortir de la maison, ne nous plaignons pas, il n'a pas plus dimanche. On a eu droit au deuxième tour des élections, certains rient, d'autres pleurent, et les radios nous bassinent avec les commentaires. Direction Grenoble, passage au dépôt pour faire le plein et poser mes enveloppes, ça va me permettre de filer directement une fois chargé. Je traverse Grenoble en pleine bourre mais j'arrive à l'heure quand même. Pas trop de temps perdu en analyse et, direction le lavage.  Je suis lavé avant midi et je mange tranquillement devant l'usine en attendant l'ouverture. D'habitude, il y a pas mal de monde mais, aujourd'hui, il n'y a personne. Je devais charger pour Honfleur mais, changement de programme, je charge pour Beaune. Encore un grand voyage. C'était bien la peine de m'arranger pour perdre un minimum de temps ce matin. Je monte donc pépère pour m'arrêter à Tournus. 300 kms en une journée, sacré rendement.

C'est quand le printemps ?

Mardi 18

Je pars assez tôt pour arriver à Beaune avant le gros de la circulation parce que, c'est touristique mais, là ou je vais, ce n'est pas large et vaux mieux y arriver quand il n'y a personne. Pour accéder au client, il faut manœuvrer entre les platanes d'une petite place, c'est fin mais ça passe. L'accueil est sympa et on branche le bazar. Il ne fait pas très chaud, mais le soleil semble décidé à nous réchauffer. Café offert pendant qu'on signe les papiers et, je ressors en marche arrière mais, la circulation s'étant calmée, la sortie est moins difficile que l'entrée, ce qui semble assez paradoxal. Petit café à côté et, direction Saint Avold. Juste le temps de la coupure pour manger, et je suis au lavage en début d'après midi. Le soleil s'est bien mis de la partie, mais le vent froid est là pour nous rappeler que le printemps, ce n'est pas encore aujourd'hui. Le chargement ne traîne pas, il n'y a personne et je redescends jusqu'au Colibri à Bulgneville, il y a une nouvelle direction, je vais essayer ce resto que je ne fréquentais plus depuis des années.

Je vais vider dans une petite rue derrière

Mercredi 19

Ce matin, les flaques d'eau sont gelées, il fait -4°, un vrai temps d'hivers, il serait temps. Descente sur Lyon pour vider dans la matinée. En arrivant dans la zone, j'écarquille les yeux, c'est bien écrit Pingouin 06 derrière le pare brise du Magnum. Petite photo en vitesse. Petite joie de ce boulot, le camion devant met un temps fou pour vider, problème de pompe du coup, je ne sors qu'à midi. Heureusement pour moi, c'est une usine sympa où on n'hésite pas à faire un quart d'heure de rab pour signer les papiers sinon, je ne serai sorti qu'à 14h00. Lavage au sud dans une station réputée pour ses temps d'attente et je file à Roussillon pour changer. Il y a du monde et je sors en fin d'après midi. Il me reste de quoi aller jusqu'à Pontcharra.

Rencontre avec Pingouin

Pingouin me quitte

Jeudi 20

On m'a demandé de vider tôt alors, j'arrive tôt. Logique non ? C'est bien organisé, nous somme 4 à nous présenter presque au même moment ( ?) ; je ne m'en sors pas si mal que ça, je suis le deuxième du coup, je suis parti avant midi. Direction le dépôt, mémère passe les mines demain. Je la décroche dans l'atelier et….. Depuis le début de l'année qu'on distribue les camions neufs, mon tour arrive. Je sens bien que c'est pas mal à contre cœur mais, il faut bien donner les derniers véhicules. J'avais d'ailleurs parié que je serai le dernier servi, j'ai perdu je ne suis que l'avant dernier. Je sais donc à quoi je vais occuper ma journée.

Adieu Pépère

Nous avons passé un peu plus de Cinq ans ensemble mais, l'âge venant, il faut bien se quitter. Nous avons parcouru un peu plus de 606 000 kms. Je ne suis pas franchement un fan du Premium mais, disons que c'est un bon compromis pour les grosses flottes et qu'il a l'avantage d'avoir le minimum de confort et de rangement pour les longs parcours. Nous avons traversé pas mal de pays dont la Hongrie, la Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie et la Slovénie. J'avais surnommé mon camion Pépère avec affection comme si c'était un vieux copain, je l'entretenais parce que ma vie dépend de son bon état de fonctionnement et je le bichonnais car le camion est la première chose qu'un client aperçoit. Si le camion est propre et entretenu, on est tout de suite mieux considéré. J'astiquais les jantes et les réservoirs parce que j'aime bien quand ça brille mais, il ne faut pas oublier qu'un camion reste un outil de travail même si j'y passe plus de temps que dans ma maison.

Me voici donc devant ma nouvelle machine. Un nouveau Pépère ? Pas sur, la cabine reste à peu près la même, sauf pour le tableau de bord plus proéminent ce qui fait perdre un peu de place et la couleur claire plus salissante. On a mis de la moquette le long des portes, génial comme idée, la partie le plus exposées aux salissures est la plus difficile à tenir propre. Les découvertes qui ne font pas franchement plaisir, plus de caisse au milieu pour ranger les papiers mais plein de petits coins de rangement ramasses poussière. Plus d'accoudoir sur le siège passager, on sent le truc fait à l'économie. La tablette rabattable devant le siège passager à disparu aussi, pour manger, il va falloir mettre la gamelle sur les genoux, on régresse. Pour le reste, pas de changement, je retrouve vite mes repères. Je passe l'après midi à transférer mes affaires, c'est dingue ce qu'on peut mettre dans un camion.

Voila, c'est fini, je ferme Pépère pour la dernière fois. Une page se tourne, j'ai un camion neuf mais je sens que je vais regratter mon vieux machin. Ce soir, je dors au dépôt, j'aurai pu aller dormir devant le client pour m'avancer, mais je n'ai pas franchement envie.

Adieu Pépère

Souvenirs du temps où je roulais

Vendredi 21

Réveil dans le froid et la pluie, je vais donc essayer ce nouveau truc. Ca commence bien, le voyant d'ABS est allumé avec le message « passage atelier » En panne le premier jour. Vu l'heure, je descends à Roussillon, on verra quand les garages seront ouverts. Prise en main, la conduite n'est pas différente sauf que les 420 cv Renault sont remplacés par 450cv Volvo à vide, ça ne se voit pas trop mais le bruit du moteur est différent et ça a bien le bruit de culbuteur caractéristique du Volvo. J'attaque l'autoroute, je cherche machinalement le régulateur, j'ai juste oublié qu'il n'y en a pas. La mode a été lancée par la SAMAT, partant du principe qu'un conducteur (on ne dit pas routier dans ces boutiques) doit être constamment vigilant, on a fait démonter les régulateurs, ce qu'on dit moins, c'est qu'il y a une cinquantaine d'€uros d'économie par camion. Eh oui, la sécurité a un prix et, les boites de citerne, dont la mienne, sont regardantes à la dépense. Il va falloir que je me réhabitue à la conduite à la papa. Sur l'autoroute, pas de problème, il suffit d'appuyer à font sur la pédale, le limiteur fait le reste (on l'a gardé c'est obligatoire). La première descente, je suis à 100kms, avec ces moteurs silencieux et le compteur digital, je me suis laissé surprendre. J'ai droit à la neige vers Rives, le printemps n'a pas du lire le calendrier. Sur la nationale, j'ai l'habitude de rouler à 78kms/h pour ne pas trop gêner mais, je n'ai pas l'habitude du compteur digital et ma vitesse oscille entre 65 et 85 ; En fait, j'ai tellement l'œil rivé sur le compteur que j'ai failli rater un rond point. En plus, la pédale suspendue est d'un inconfort incroyable et je me prends des crampes. Finalement, j'ai trouvé l'astuce, je reste en petite vitesse pour me rapprocher des 1500 tours, ça me permet d'enfoncer plus la pédale, c'est plus confortable et plus facile à gérer. Je consomme plus mais je garde mes points. Petit point positif quand même il y a un lecteur CD, du bas de gamme bien sur, il ne lit pas le MP3. Merde, je viens de dire une bêtise, si on apprend que les « conducteurs » écoutent la radio, on va supprimer ça sur les prochains camions. Des fois qu'une blague des grosses têtes ne vienne détourner l'attention du « conducteur ». La queue sur le parking me fait deviner que nous sommes avec l'équipe de choc, celle qui met un temps fou à enregistrer un camion alors qu'il n'y a personne aux postes de chargement. Je sors quand même sur le coup des 8 h 00 et je file au garage pour faire voir mon truc. Le compteur indique 203 kms et la cabine est déjà basculée. On a diagnostiqué la panne mais ils n'ont pas la pièce, j'essayerai de la faire changer à Lyon ce soir. En attendant, je retourne au dépôt poser la remorque et j'en reprends une autre pour la charger à Lyon. Je teste le machin en charge, c'est vrai qu'on sent la puissance. Sylvain, un collègue, a bien résumé ce camion. «  En dessous, c'est super mais en haut, c'est de la merde ». Pour la première fois de ma vie, je régresse en touchant un camion neuf. Je raccroche une autre remorque et je vais charger à Lyon. Je fini en milieu d'après midi et, au lieu de entrer au dépôt, je file chez Renault en espérant qu'ils pourront réparer ce soir. Ils me prennent mais, pour une fois que j'aurai pu finir de bonne heure, je passe la fin de l'après midi à attendre qu'on répare ce bidule. Il faut que je trouve un surnom pour ce « véhicule ». Je vais lancer un SOS sur le forum.

 

Eh oui, c'est un Renault

Samedi 22
Dimache 23
Lundi 24

Mardi 25

La neige qui est tombée hier n'est pas restée au sol bien longtemps et, ce matin, même s'il ne fait pas bien chaud, il n'y a rien par terre. Départ assez tôt, comme d'habitude mais, j'ai un peu traîné, je ne suis parti qu'à 6 h 00. Direction Gien, en passant par Macon, Moulin et Nevers. Autant dire que je vais être un bon moment sur la nationale, ce qui ne me gênais pas beaucoup, j'adore même ça. Je redécouvre les joies de la conduite sans régulateur, j'avais oublié. L'œil rivé en permanence sur le conteur, passant mon temps à accélérer et relâcher, je ne suis pas sur que la consommation soit au top mais, il faut bien compenser l'économie d'une cinquantaine d'€uros réalisée. Le problème, c'est que le premium à une pédale d'accélérateur suspendue et, le pied en l'air en permanence, ce n'est pas ce qui se fait de plus reposant. Le PEGASO du club qui n'a ni limiteur ni régulateur, ne me pose pas de problème avec sa pédale à plat. Soyons optimiste, je craignais de trouver de la Neige dans le Charollais, il n'y a rien. A partir de Nevers, la 4 voie deviennent autoroute et je peux enfin rouler à fond de limiteur le pied gauche enfoncé sur la pédale histoire de reposer un peu la jambe droite. Livraison en début d'après midi, une de ces usine où on s'inscrit sur un ordinateur et où on attend que le tableau affiche son N°. Convivialité minimum, nous sommes à l'heure de la machine. Heureusement, il y a un gars au dépotage, un peu d'humanité dans ce monde cybernétique. Je reste deux heures et je redescends sur Lyon. Finalement, j'arrive à me poser à Digoin.

Si quelqu'un pouvait m'expliquer à quoi peut bien servir ce truc

Comme ça, ma vue n'est pas polluée par cette monstruosité

Mercredi 26

Encore un départ à la nuit, heureusement que les jours rallongent, je partirai bientôt de jour. Je fini mon périple en arrivant à Lyon en plein bordel. Je pose la remorque au dépôt pour en reprendre une autre que je vais charger à Roussillon. C'est la bonne équipe à l'enregistrement donc je ne ressorts qu'à midi juste à l'heure de la gamelle. Dépotage dans la Maurienne, c'est un classique chez nous, et retour au dépôt. Je pose la remorque, une bonne douche et direction le resto. Je n'ai pas fait grand-chose aujourd'hui mais ça m'a pris toute la journée.

Ca tombe bien, c'est l'heure de la sieste

Jeudi 27

IL a plus toute la nuit, et ça continue, les nappes vont pouvoir se remplir. Retour au dépôt pour retrouver Mémère, je raccroche sous la pluie et je découvre les joies du calcul électronique, 2 kms, accrochage de la remorque plus bouger un peu pour faire le plein, le mouchard à carte a trouvé Plus de 15 mn de route, ce truc est un vrai bonheur pour ceux qui sont payés à l'heure. Rendez vous dans le milieu de la matinée pour le chargement, moi qui suis un lève tôt, on ne peut pas vraiment dire que ça m'arrange. Au chargement, on m'apprend que j'aurai pu me présenter à l'ouverture sans problème. Petite gentillesse de dispacheur. Restons Zen, je monte dans la banlieue parisienne et, si mes calculs sont bons, je dois pouvoir être à Paris ce soir. La pluie me quitte à Lyon, mais, comme c'est une copine fidèle, je la retrouve à Auxerre, c'est beau l'amitié. Une partie de la route avec Sumo que j'ai cueilli à Lyon et lâché à Chalon. Mes calculs semblent être bon, petit coup de téléphone en route et, rendez vous est pris avec des forumeurs de sites musicaux. Nous nous retrouvons du côté de la porte de pantin et je passe soirée géniale à discuter de musique avec deux encyclopédies sur pattes. Je ne me suis pas couché de bonne heure, mais j'ai mangé avec quelqu'un qui serré la main de Roger Glover et de Richie Blackmore. Moi qui pense qu'il y plus de génie dans un solo de Richie que dans toute la discographie de Claude François, il m'arrive un coup comme ça, je ne ma lave plus la main

Je retrouve Sumo

Vendredi 28

Le réveil est un peu dur mais cette soirée restera gravée dans ma mémoire. Traversée de la banlieue pour vider à côté de Pontoise. Le dépoteur est d'une sympathie rare, il m'amène le café pendant que la pompe tourne. Il pleut par intermittence, mais pendant le branchement des tuyaux. Direction Le Havre, en prenant juste le temps de manger parce que, je ne suis même pas sur de pouvoir charger aujourd'hui et ça me ferait vraiment mal de passer le week end dehors pour un si petit voyage. J'ai de la chance, il n'y a personne au lavage, le dimanche est sauvé pour le samedi, c'est une autre paire de manche. Je pensais passer plus d'une demi-heure pour charger ce qui m'aurai permis de faire la coupure mais, c'est chargé en 20 mn, ce qui m'arrange d'habitude m'oblige à faire la demi-heure manquante en sortant. Il me reste quand même assez d'amplitude pour aller jusqu'à Orléans. Il y a une foule inhabituelle ce soir, j'ai l'impression que nous sommes un bon paquet à « payer » le lundi férié

Début des encombrements parisiens

Samedi 29

Les joies habituelles d'un retour le samedi, ça me donne l'occasion de dire ce que je pense de ce camion. Je commence à l'avoir bien en main, la principale difficulté étant le levier de vitesse, le passage de l'étage n'étant plus à « gifle » mais avec un bouton mais, ce n'est qu'une question d'habitude. Pour le reste, le moteur VOLVO est d'une souplesse dont je n'avais plus l'habitude et, Si l'on excepte l'absence du régulateur (une cinquantaine d'€uros d'économie je vous rappelle) c'est un vrai plaisir à conduire. Deux ou trois petits détails auraient pu faire de ce camion un vrai palace pour grosses flottes. Un coffre de rangement au milieu pour ranger les papiers et mettre la bouteille d'eau par exemple. Quoique, c'est en option mais au prix où ça coute, pas de ça chez nous. Et surtout, une cabine un peu moins salissante et plus facile à nettoyer, c'eut été le top. A part ça, je roule sous le soleil, ça me change un peu et j'arrive au dépôt en début d'après midi. Je vais encore courir pour rattraper le temps perdu, surtout que demain, il y a un match de horse ball. Je vais me changer les idées au volant du PEGASO. J'ai trouvé un nom pour mon camion, comme il a été acheté au moins cher possible, je vais l'appeler… Soldos.

J'ai bricolé ce truc histoire d'avoir un peu de rangement

Dimanche 30

Lundi 31

Pour une fois que je ne travaille pas le lundi matin, il pleut, moi qui voulais travailler dans le jardin histoire de faire tout ce que je n'ai pas pu faire samedi. Mon jardin ressemble furieusement à la forêt de Tarzan, je n'ose plus lâcher le chien, c'est un coup à le perdre dans l'herbe haute. Je pars donc l'après midi ce qui me donne le plaisir de manger avec les enfants. Je n'ai pas beaucoup de route à faire mais, partir aujourd'hui me permet de gagner 3h de route et d'amplitude pour demain. Bien entendu, la pluie s'est arrêtée, les dieux du jardinage sont contre moi. Je descends jusqu'à Avignon, comme ça je suis à côté du client pour demain. Au loin, on peut voir la pluie sur la côte méditerranéenne.

 

Je n'ai pas pensé à prendre une photo