Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Aout 2008

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Vendredi 1

Départ à la fraiche, mais ça ne dure pas et, après le menu matina en sortant de Turin, la clim tourne déjà. Il ne faut surtout pas que j'oublie de passer au contrôle ADR, on a tendance à vite perdre les habitudes. Pour une fois, je n'attends pas trop longtemps, juste une demi heure ce qui me fait la coupure. Je peux donc filer à Lyon directement ce qui me donne une bonne chance de vider avant midi. J'ai juste oublié que c'est le grand chassé croisé de fin juillet et, les radios qui annoncent un week end noir, ne se sont pas trompées, c'est déjà bouché à l'arrivée sur Lyon. Le temps perdu dans ce premier bouchon va me faire arriver chez le client au moment où les gars vont manger. On me vide dès l'ouverture et, malheur, il manque une palette. Re pointage et le problème est trouvé, le poids du lot correspond, il y a juste une erreur sur le nombre de palettes, ouf. C'est au moment où je raccroche ma remorque qu'un orage nous tombe dessus, et une douche gratuite pour ma pomme. Je recharge à Saint Etienne et la rocade est complètement bouchée. Je traverse la banlieue pour reprendre le périphérique et je tente de passer par Brignais. Je m'en susi bien sorti et j'ai évité l'A6 qui est aussi saturée que la rocade. Je sors du chargement en fin d'après midi et je commence à rentrer à Lyon en angoissant, vais-je pouvoir passer à travers tout ces blocages ? Il pleut toujours et ça occasionne quelque cartons dont un au niveau de Saint Chamond, heureusement pour moi, c'est dans l'autre sens, une bonne vingtaine de kms de queue. Givors passe sans problème, je suis sorti d'affaire maintenant que je suis dans l'autre sens et je deviens optimiste. Dommage pour moi, il y a un carton à la sortie de Lyon et je reste bloqué une demi-heure. Si près de la maison alors que j'ai réussi à éviter le pire, c'est rageant. Je suis quand même au dépôt en début de soirée mais je pense à tous ces fous qui vont passer leur journées dans les embouteillages, les vacances ça détend. Le plus dur est d'y arriver.

Mon escorte est avancée

Samedi 2
Dimanche 3

Lundi 4

Début de semaine calme même si je pars un peu tôt, je dois compléter mon chargement à Modane, on ne peut pas dire que je sois stressé. Le mois des vacances est arrivé et ça se voit, il n'y a pas beaucoup de camion sur la route. Il fait déjà chaud quand j'arrive à Modane en milieu de matinée. Les palettes sont vite chargées et je passe au bureau dire bonjour et faire scanner mes disques. Discussion sur le programme de la semaine, petit café à la machine et je repars en direction de l'Italie pour changer un peu. Il y a la queue au péage du tunnel, les touristes vont visiter nos voisins et ça bouche un peu mais rien de bien méchant. Pause gamelle en descendant la rampe du tunnel, en altitude il fait un peu moins chaud mais je sens que cette journée va être torride. La plaine du Pô est sous les nuages d'altitude mais ça ne refroidi pas l'atmosphère pour autant, il fait un bon 35° et j'apprécie la clim à sa juste valeur. A Vicenza, je bifurque en direction de la montagne, je dois être à même pas deux heures du client. Je roule un peu histoire de remplir mon amplitude de 13 H 00. Je suis bon dans les temps et j'aurai déjà une coupure de 11 h 00. Je trouve un resto bien sympa avec un parking goudronné, au moins, je ne vais pas manger de poussière en dormant les vitres ouvertes.

Coupure en altitude

Mardi 5

Je suis réveillé par le chant des oiseaux et les collègues qui commencent à partir. Il fait frais, c'est agréable de rouler le matin en cette saison. L' atlas en main, je commence mon périple pour aller vider dans un petit village au pied des collines, c'est pas évident, il y a tout un tas de petits patelins et il vaut mieux ne pas rater la route. Deux itinéraires possibles, j'ai choisis le plus court et je rame un peu en traversant les petits villages étroits. Je trouve quand même sans trop de mal et j'arrive à l'ouverture. Débâchage sous la chaleur naissante et le client m'explique le bon itinéraire, effectivement, ça va beaucoup plus vite même si c'est légèrement plus long. Je recharge à une vingtaine de kms de là, un petit artisan perdu au milieu des villas dans une rue bien étroite. C'est un des charmes de l'Italie, ces petites boutiques qui chargent un camion de temps en temps mais qui arrivent à bien vivre. En plus, on est toujours bien accueilli même si il faut pousser les palettes dans le camion. Parce que, bien sur, il n'y a pas de quai. Ce qui m'inquiète un peu, c'est que ce sont des grands cartons bien léger et fragiles et qu'ils ne remplissent pas les palettes, je cale tout ça comme je peux en espérant que ça ne va pas bouger. Je suis chargé bien avant midi, c'est-à-dire bien avant les gosses chaleurs et je commence à retourner vers la France. Un petit quart d'heure pour le panino et je file pour passer Milan le plus tôt possible. Je ne suis pas chargé lourd, la clim me donne une atmosphère détendue et la tangenziale est pratiquement déserte. Je fais la demi heure à Novara et, quand je descends du camion, je suis assommé par le coup de chaud, il fait plus de 35°. C'est quand même chouette la clim. Je calcule ce qui me reste à rouler, je dois pouvoir passer le Mont Blanc s'il n'y a pas d'attente. Après Aoste, la chaleur baisse au fur et à mesure que je monte. L'autoroute est presque désertée par le camion, on voit que c'est les vacances. Tous mes calculs concordent, je dois m'arrêter au Chatelard pour ne pas dépasser les temps. Il fait frais et on mange sur la terrasse. Une bonne douche et un gros dodo au frais.

Petit village, grande église

Au nord de Trévise

Mercredi 6

Je vais à Chalon sur Saône, et j'y suis en début de matinée. Le personnel est sympa et on me vide attendre, les colis n'ont pas bougé, je suis rassuré, tout est arrivé intact. Téléphone au bureau, je vais recharger à Annecy. J'ai le temps et je ne prends l'autoroute qu'à Bourg en Bresse. Je la re quitte à Bellegarde pour couper par la petite route de Frangy. Ce n'est pas très large et plein de virages mais, c'est touristique. Chargement à quai et, pour la première fois, je suis a quai en une seule manœuvre. Il va falloir marquer ce jour dans le calendrier. En milieu d'après midi, je sui reparti pour l'Italie. Arrêt à la régule du Mont Blanc, on ne fait passer les camions à intervalle d'une minute rapport à des travaux dans le tunnel du Chatelard. Il faudrait quand même expliquer à Amédée que, les camions étant de puissance et de chargement inégaux, ça ne sert à rien vu qu'au bout de 10 kms de montée, tout ce beau minutage aura complètement foiré. L'expression « con comme un préfet » prend toute ça valeur. Un peu d'attente au tunnel, mais, en prenant la voie du contrôle thermographique, on passe devant tout le monde ; pour une fois que ce truc est utile…. Je descends à Aoste, la journée est finie et je vais encore dormir au frais.

Nantua

Jeudi 7

C'est bien ce client, il faut y être le plus tôt possible parce qu'il y a du monde, j'y suis à l'ouverture mais, le temps de vider les réguliers et les prioritaires, je ne sors qu'à 11 h OO. C'est bien pour mettre une amplitude an l'air des trucs comme ça. J'ai quand même bien fait d'arriver tôt, derrière moi la file s'allonge démesurément. J'avais de la marge, je vais recharger à Milan, mais c'est du groupage. Autant dire que, le temps que les ramasses arrivent, je ne vais pas partir de bonne heure. Je suis dans un truc immense et il y a des camions de tous les pays. Il y a un soleil de plomb et on cuit dans les cabines. Heureusement, il y a u petit courant d'air sur le quai et nous discutons entre chauffeurs français le temps que les gars chargent les camions. Je sors en fin d'après midi et il me reste de quoi aller à Suse. Le parking est presque vide, je sais que c'est les vacances mais, ça fait quand même bizarre. La salle du resto est pratiquement vide aussi, même pas une dizaine de clients. La douche n'est pas superflue, avec la chaleur, la poussière colle à la transpiration et j'ai du perdre 500 grammes rien qu'en décapant tout ça.

Lever de soleil sur la brume

Vendredi 8

Un orage a rafraichit l'atmosphère cette nuit, j'ai mis le réveil à 6 h 00 mais, à force de ma lever tôt, je suis parti une heure avant. Petit café avant la frontière et, les nuages m'accueillent à la sortie du tuyau. Je passe à Modane pour poser mes CMR, les bureaux sont encore fermés mais je salue le père Jacquemmoz qui va chercher le journal. Il a peut être passé le relais à ses fils, mais il a toujours bon pied bon œil. Je passe à Saint Rémi, le parking est plein de camions et il n'y a pas le bourdonnement habituel du vendredi matin. Je pensais passer un coup de rouleau, mais la machine est en panne. Je discute un peu à la machine à café avec les quelques rares qui ne sont pas en vacance et je descends tranquillement à Corbas. La semaine est finie, c'est drôle, elle m'a semblé longue alors que je fini avant midi La perception du temps est un truc relatif. Les mécanos me demandent d'aller chercher un camion dans un garage de la zone, ça me fait tout bizarre de reconduire une semi, j'ai l »œil collé au rétro de droite en permanence tellement j'ai peur de monter sur les trottoirs.

Le lac d'Aiguebelette

Samedi 9

Dimanche 10

Il a fait beau aujourd'hui, et la cabine est encore chaude quand je mets mes affaires dans le camion. La cour est remplie de tracteurs, je suis le seul à partir ce soir, les autres sont en vacances. C'est agréable de rouler de nuit par ce temps, il n'y a pas beaucoup de camion mais, beaucoup de voitures. Certains ont compris qu'il vaut mieux rentrer le dimanche soir et éviter les bouchons, c'est plus reposant. Pas trop la forme ce soir, j'ai pourtant fait une bonne sieste cet après midi mais, en haut du Bessay en Chaume, je m'arrête dormir une heure. D »habitude, je dors à Auxerre ou Courtenay, psychologiquement, la différence est énorme.

Tout le monde est en vacance

Lundi 11

Ce sommeil m'a permis de récupérer un peu mais, je repique un roupillon à Auxerre, ce n'est décidément pas la grande forme. Un petit déjeuner plus tard, me revoilà parti. Le temps perdu va m'obliger à passer par la Francilienne, je vais arriver après 6 h 00 et l'A6 est interdite. Heureusement, nous sommes au mois d'aout et il n'y a pas grand monde. La région parisienne, qui devrait être totalement bouchée à cette heure, se traverse comme une fleur et j'arrive quand même 10 minute avant l'ouverture chez mon premier client au nord de Paris. Mise à quai un peu hasardeuse, je progresse mais ce n'est pas encore ça, et je fais une petite sieste le temps qu'on me vide. Le groupage, c'est aussi long à vider qu'à charger, il faut tout pointer. A 10 h 30, tout est fini et je fonce à Compiègne en espérant qu'on va me prendre avant midi. Bingo, je suis vide à 11 h 55. Moi qui pensais rester dormir dans la zone, je peu descendre à côté de Creil, ça fera toujours ça de moins à rouler demain. C'est mon jour de chance, on charge à 13 h 00. Je vais charger aujourd'hui le voyage prévu demain. Je fini le chargement un peu avant la fin de mon amplitude et je reste sur le parking du client. Le ciel est nuageux et il ne fait pas trop chaud, je vais passer un après midi assez confortable.

Vision idyllique de la région parisienne sans bouchon

Mardi 12

Réveil au lever du jour, je mes suis remis dans mes horaires habituels, c'est quand même plus confortable de rouler le jour. Départ sous la pluie qui est arrivée dans la nuit. Je profite du peu de circulation pour passer pas l'A3, l'A86 et l'A6. Depuis que je ne suis plus en citerne, je redécouvre des tas d'itinéraires qui m'étaient interdits. Le temps gagné en chargeant hier va me permettre de descendre tranquillement par la nationale. Les averses intermittentes de la région parisienne font place à une pluie plus soutenue à partir d'Auxerre. Je reprends l'autoroute à Chalon sur Saône, Petit passage au dépôt pour le plein et, je continue vers le sud. A partir de Valence, c'est l'orage et des trombes d'eau s'abattent sur nous, la météo, qui a déclenché une alerte orage ne s'est pas trompée dans ses prévisions. Inutile de préciser que ces pluies provoquent des accrochages un peu partout, les panneaux annoncent un bouchon après Montélimar nord, alors je sors pour éviter de perdre du temps. Mauvais calcul, la route est inondée un peu avant Montélimar. Nous sommes quelques uns à nous sortir de ce guêpier en suivant un gars du coin qui nous emmène par des petites routes pour rejoindre la rocade. C'est passé juste quand même, mais ça me permet de rejoindre Pierrelatte dans les temps. Je pense à tout ces gens qui vont passer la nuit à nettoyer les dégâts, je me dis que ce petit contretemps n'est rien en comparaison.

Inondations à Montélimar

Mercredi 13

Je me lève tranquillement pour prendre mon café, le resto n'est pas ouvert, visiblement (ou invisiblement) la serveuse à eu une panne de réveil. Bon, je vais prendre mon café un peu plus loin et je vais vider sur le site de Marcoule. Bien sur, il y a des formalités d'entrée mais, je suis vide à 9 h 00. Le détecteur de radioactivité se met à sonner quand je veux sortir, pour une fois que je suis actif… Je ne suis pas le seul dans ce cas, c'est le détecteur qui déconne, c'est vite réparer et je peux aller charger à Beaucaire. Je suis sorti pour midi et, comme ce n'est à vider que demain, j'ai tout mon temps. Sumo me téléphone pendant que mon manger est en train de chauffer, il n'était pas loin devant moi hier et il a eu le privilège de voir la coulée de boue qui m'a bloqué à l'entrée de Montélimar. La coulée à frôlé la roue arrière de sa semi, une petite frayeur mais un coup de chance quand même. Remontée tranquille par la nationale jusqu'à Montélimar. Montée du Grand Bœuf au pas, interdiction de doubler aux poids lourds oblige. Un polonais n' a pas eu la patience de se trainer à 40 km/h à vide, il s'est payé le luxe de remonter deux kilomètres de file sans être inquiété. Je suis au dépôt en fin d'après midi. Le temps calme laisse difficilement deviner les orages d'hier.

C'est la plus belle partie de la vallée du Rhône

Jeudi 14

Après une nuit à la maison, je pars pour vider à Bourgoin, on ne peut pas vraiment parler de cadences infernales. ça se vide bien, et je peux aller charger à Annecy avant midi. Le problème, c'est que c'est à vider à Milan et que Corbas n'est pas précisément sur la route ? Je vais donc à Montmélian poser le camion et j'attends un collègue qui doit me ramener à Corbas. En tant normal, je n'aurai pas attendu longtemps mais, c'est les vacances et il n'y a pas grand monde, le gars ne vas arriver qu'en fin d'après midi. C'est le problème du camion remorque, alors qu'en semi j'aurai décroché pour reprendre une remorque et rentré chez moi, là, quand il n'y a pas de voyage, on est coincé. Cette attente va me laisser le temps de laver la cabine avec le balai et le jet d'eau. Je lave l'intérieur des portières te les marchepieds, la crasse s'accumule bien à ces endroits. Ma cabine est toute propre et le collègue arrive en avance sur l'horaire prévu. A 19 h 00 nous sommes à Corbas, petite semaine, grand week end qui s'annonce sous la pluie, ça ne va pas nous changer beaucoup.

Vendredi 15
Samedi 16
Dimanche 17

Lundi 18

Marco passe me prendre à Corbas de bon matin, il me pose à Montmélian et, après un café à la machine, je me mets en route en direction de Milan. Après le péage de Saint Rémi, le tunnel d'Orelle est en travaux, on nous dévie par la nationale en n'oubliant pas de faire payer le péage, en matière de racket autoroutier, il n'y a pas de petit profit. Pas beaucoup de camion sur le trajet et, la route de Milan, qui est tant encombrée de poids lourds en temps normal, est un vrai désert camionesque. Quand j'arrive, il y déjà quatre camions, pas mal d'attente en perspective. Je discute un coup avec les collègues et, surprise, on me vide en premier. Je ne cherche pas à comprendre, je me mets à quai tout de suite. Du coup, je ne suis même pas resté une heure sur place. Pas de temps à perdre, je coupe à travers la campagne pour rejoindre l'autoroute de Pavia et je vais charger à Tortona. Là aussi, on me saute dessus, j'ai deux caristes pour moi tout seul et je transpire pour suivre le rythme. Heureusement, il ne fait pas trop chaud, à peine 30°. Finalement, moi qui n'étais pas sur de recharger aujourd'hui, je ressors en milieu d'après midi. Je ne boude pas mon bonheur et je retourne en France. Toujours aussi peu de camion sous le tunnel mais, les touristes compensent la baisse de trafic. Je note quand même que, si les routiers respectent globalement les distances de sécurité sous le tunnel, on ne peut pas en dire autant des automobilistes qui sont collés les uns aux autres. Par contre, ils ont l'air traumatisés par la vitesse, on a traversé le tunnel à 50 km/h. Je m'arrête à La Chambre, je ne pensais pas pouvoir rentrer en France ce soir, cette avance n'est pas pour me déplaire.

Le train c'est vachement écolo

Mardi 19

Départ sous un ciel nuageux, il na fait pas très chaud et, c'est tout juste si je ne suis pas obligé de mettre un peu de chauffage. Je vois avec optimisme que je vais arriver à Clermont Ferrand en moins de 4 h 30. A un quart d'heure près, mon optimisme était dans le vrai et je dois faire une coupure au péage. Je suis quand même sur place avant midi. Je dégrafe la bâche et je mange un morceau en attendant le cariste et, c'est au moment où il arrive qu'un orage se déchaîne. J'ai droit à une douche d'enfer et je suis trempé en une minute. J'aurai du faire le boulot avec la bouteille de shampoing, j'aurai économisé le prix de la douche de ce soir. C'est tout dégoulinant que je remonte dans le camion, je m'essuie un bon coup, remets des fringues sèches, je cale tout ce qui est mouillé devant les bouches de chauffage et, je file vers Saint Etienne. L'orage pousse la bonté jusqu'à m'accompagner le long de mon voyage, on est devenus copains c'est normal. Inutile de préciser que toute cette humidité c'est génial pour mettre de la buée partout. J'arrive donc pour charger sous une pluie battante. Le temps de traverser la cour pour m'inscrire, je suis encore trempé, ça valait bien le coup de sécher tout ça. Le temps de me mettre en place, l'orage se décide enfin à m'abandonner, il est remplacé par une pluie fine, ça mouille moins vite. Je remplace ce qui a séché par ce qui est mouillé et je roule (sous la pluie bien sur)ce qui me reste d'heure en direction de l'Italie. Passage à Saint Rémi pour faire le plein, j'en profite pour prendre une douche, la troisième de la journée, mais bien chaude cette fois et je retourne à La chambre. Je suis pile poil à la même place que ce matin, un tour pour rien. J'aurai du rester toute la journée sur place, ça serai revenu au même. Je ne suis pas sur que mon patron aurait apprécié.

Chargement sous l'orage

Mercredi 20

Matin tranquille, je dois passer à Modane pour le graissage. Il n'est pas tout jeune le Ti Père, 962 642 kms au compteur mais en bon état quand même, quand je pense à l'état de délabrement dans lequel était arrivé Pépère au bout de seulement 6000 000 kms, il faut dire que le chef de parc ne voulais plus faire de réparation dessus au prétexte qu'il allait partir « Ca n'empêche pas de rouler » était sa phrase favorite. Au moins, celui là aura été entretenu jusqu'au bout mais, il y a quelques réparations à faire dessus, et, comme il doit bientôt partir, le patron décide de l'arrêter tout de suite. C'est un peu dommage, j'avais espéré lui faire passer le million, c'est un seuil psychologique, mais, tant pis. Je vais toucher un autre camion au mois de septembre et, en attendant, j'en prends un presque neuf pour faire la soudure. Pendant qu'on transborde le chargement, je fais mon déménagement. C'est assez rapide, j'ai tout dans des caisses en plastique (c'est pratique pour nettoyer, on vire les caisses, on nettoie et on remet tout ça en place). Le gars a laissé quelques affaires personnelles mais, c'est grand le DAF, il y a de quoi m'installer. J'ai perdu 2 heures au grand maximum mais, ce n'est pas trop grave, je n'ai pas d'horaire précis pour vider et je ne recharge que vendredi. Montée du Fréjus, ce camion a une putain de pêche, je suis tout guilleret. Passage du tunnel au pas, il faudrait expliquer aux touristes qu'au lieu de rester cul à cul à 5O à l'heure, ils feraient mieux d'aller plus vie en gardant leurs distances. Je suis accueilli par le soleil mais il ne fait pas trop chaud. Traversée de la plaine du Pô avec une température qui ne dépasse pas les 32°, c'est confortable. Je passe Bologne pour filer vers le sud par la côte Adriatique et j'arrive au bout de mes heures à Ancona, le parking de l'Area de servizio est immense et presque désert, je sens que je vais passer une bonne nuit.

Vous avez le bonjour d'Amédée

Jeudi 21

La matinée va être suffisamment fraiche pour me permettre de rouler sans clim jusqu'au point de livraison près de Pescara. C'est touristique le bord de mer, je roule sur la route côtière en bénissant le fait d'être arrivé assez tôt pour ne pas avoir à naviguer dans la foule des baigneurs. Je m'arrête à un petit bistrot pour demander mon chemin et un capuccino. Le client est dans une petite route qui file dans la montagne, rien qu'en m'engageant, je prends peur mais, quand je la cours dans laquelle je dois rentrer, mon cœur s'arrête. Je fais comment pour ressortir ? Facile, il suffit de faire demi-tour dans la cour, on pousse deux ou trois palettes, la voiture qui est mal garée et, j'entame la manœuvre audacieuse qui va me permettre de ressortir ? Tout doucement en me disant de rester calme, je manœuvre tout doucement entre le dépôt et la maison. Je suis descendu plusieurs fois du camion mais je n'ai rien accroché. Soulagé et légèrement fier de moi, je commence à démonter les côtés. Quand tout est fini, le soleil commence à cogner et le client me propose de boire un coup. Il me propose même un coup de vin blanc pétillant (mon pêcher mignon). Avec cette chaleur, je ne suis pas sur que ce soit bien recommandé et je me rabats sur une boisson américano chimique pleine de caféine et de sucre. Direction le chargement dans la région de Lucca, autoroute jusqu'à Ancona et, je coupe à travers la montagne par Péruggia. La voie expresse n'est pas terminée et on a droit à quelques dizaines de kilomètres de petites routes, Ca tourne dans tous les sens mais, c'est assez large et le paysage est magnifique. Je retrouve l'autoroute de Rome et je m'arrête un peu avant Florence.

Le client est au bout de la rue

La côte Adriatique

La région d'Assise

Vendredi 22

J'aime bien les petits matins, la température est fraiche, un petit 15° et, comme nous sommes en vacance, il n'y a pas trop de monde à Florence. J'arrive à Luca en début de matinée, je ne suis pas vraiment pressé, la commande n'est pas censée être prête tout de suite. On me fait mettre à quai tout de suite et, on charge les palettes au fur et à mesure de la sortie de la chaîne. A côté de moi, il y a un hongrois qui conduit un camion slovaque d'une boite autrichienne. Il parle allemand et moi anglais mais nous arrivons quand même à échanger quelques mots. IL charge pour l'Angleterre, il n'est pas près de rentrer chez lui. Combien de « King of the road » français (qui ont la critique facile) accepteraient de telles conditions de travail ? Je sors en fin de matinée et, je commence à rentrer. Je ne suis pas chargé lourd et le camion ne demande qu'à grimper les côtes. Gênes, le Turchino et, traversée de la plaine du Pô au son de ZZ top et de Status Quo. Après Turin, l'autoroute est squattée par les français qui rentrent de vacance et, bien sur, il y a la queue au tunnel mais, c'est organisé, il y a une file pour les camions et une file pour les voitures. Au moins, il n'y a pas de bousculade. Passage à Modane pour poser les rapports, je vois Ti Père une dernière fois, il est déjà vendu. Je sais bien que ce n'est qu'une machine mais, c'est avec ce camion que j'ai appris à manœuvrer un camion remorque. Je ne m et m'attarde pas et je continue. Il va me manquer une petite heure pour rentrer ce soir alors, je me pose à la Chambre. Une bonne douche pour arriver tout propre demain et, au lit.

Malgré son âge, il est resté propre le Ti Père

Samedi 23

Je rentre peut être le samedi mais, j'ai fait un joli voyage et j'ai bouffé des kilomètres. J'aime bien ça.

Arrivée à Corbas

Dimanche 24

Lundi 25

J'ai encore dans les yeux la fin de la cérémonie de clôture des JO, je m'étais pourtant juré de ne rien regarder de ce festival du dopage mais, la ville de Londres a choisi de se faire représenter pas un footballeur, une chanteuse et…. Jimmy Page. Inutile de préciser que nous fumes quelques millions de fans à écarquiller les yeux devant notre idole. Mais je m'égare, donc, petit début de semaine tranquille, je vide dans la banlieue lyonnaise, je ne pars donc pas trop tôt de chez moi. Dans la cour, un peu plus de monde, ce n'est pas encore vraiment la fin des vacances mais, certains reprennent le travail aujourd'hui. Profitons donc de cette dernière semaine de calme relatif. La semaine commence d'autant mieux que j'arrive à me mettre à quai en seulement deux manœuvres, je progresse tout doucement dans la marche arrière même si ce n'est pas encore vraiment ça. J'ai deux ramasses à faire à Saint Etienne, la première est faite avant midi et, je suis au deuxième point de chargement pendant la pause, ça me donne le temps de débâcher et de manger un marceau peinard. Retour à Corbas, je prends un attelage pour le conduire chez SAMRO, ça me permet de faire la connaissance du VOLVO. Ce camion est encore plus silencieux que le DAF mais il y a moins de place dans la cabine. Un collègue vient me chercher dans son PREMIUM, j'en aurais fait des camions aujourd'hui. J'avais oublié à quel point ce camion est tout petit et je retrouve avec plaisir l'espace du DAF. Je discute un peu avec les collègues et je monte à Chambéry, la journée n'aura pas été trop épuisante.

Fin de journée à l'ombre

Mardi 26

Passage à Montmélian pour transvaser le chargement de la remorque, Avec ces départs de camion, il faut remettre les attelages d'équerre, c'est donc fait pour celui là. Ca nous à peu de temps mais, le collègue retrouvera son attelage complet à son retour de vacances. Je continue ma route vers l'Italie, petite pause après le tunnel et direction Tortona pour vider un petit client dans la campagne. Celui là est assez facile à trouver et il y a même de la place pour manœuvrer peinard. Le seul problème, c'est que nous sommes deux à livrer et qu'il n'a plus de place. Il me renvoi chez l'acheteur, heureusement que c'est à côté mais, comme je ne suis pas prévu, je vais rester une bonne heure avant de pouvoir vider. Pas de panique, je ne recharge que demain vers Bergamo et j'ai le temps d'y aller tranquillement. La tangenziale n'est pas encombrées malgré l'heure où j'y passe. Profitons en, la semaine prochaine ça ne sera qu'un vaste embouteillage permanent. Je suis sur place dans la soirée, c'est un truc immense où on charge les camions par centaine, je m'inscris pour demain et je reste sur le parking pour passer la soirée. Vu l'état des douches, je crois que je vais rester sale ce soir.

Les coureurs du Tour de France ne sont pas tous arrivés, ceux là n'ont pas du choisir la bonne Pharmacie

Les joies de ce métier, une vision artistique au détour d'une petite route de campagne

Mercredi 27

Je me réveille tranquillement alors que les chauffeurs commencent à faire la queue pour s'inscrire, Je béni le fait d'avoir à éviter cette attente et je me bois mon café en attendant que le cariste vienne me chercher. J'ai débâché hier, ça fait déjà ça de moins à faire ce matin. Si, en général, le chargement se fait par les deux côtés, mon cariste a des fourches longues, j'ai débâché un côté pour rien GRRRR. Tout est terminé de bonne heure et j'ai les papiers en main vers les 8 h 00. Je Bulle un peu en discutant avec un français qui attends son tour, inutile de courir se jeter dans les embouteillages. Je dois vider à Amiens demain en fin d'après, j'ai donc de la marge. Je rassemble suffisamment de courage pour me mettre en route et je me jette sur la première station service pour prendre une douche. C'est donc tout propre que je peux faire le reste de ma journée. Petite pause miam mam dans la rampe du Mont Blanc et je passe la fin de la journée à écouter du Gov't Mule, groupe de Blues Jazz que je vous conseille fortement. Je prends la RN6 à partir de Chalon, vu le temps dont je dispose, ce serai bête de dépenser de l'argent sur l'autoroute. Je fini ma journée vers Saulieu, au moins je vais dormir au calme en pleine campagne.

Les travaux de l'autoroute Milan Turin avancent petit à petit

Jeudi 28

Il y a du brouillard ce matin, et je ne roule pas trop vite dans cette atmosphère cotonneuse, le pire moment, c'est le lever du jour, on perd facilement la notion des distances. Heureusement, le soleil chasse cette brume et je n'aurais pas été gêné trop longtemps. Je reprends l'autoroute à l'entrée de Paris pour la quitter à Roye. C'est sympa de la part de SANEF, la signalisation pour aller à Amiens fait passer par la nouvelle autoroute, ça fait un détour mais, c'est toujours ça de péage en plus pour les caisses. J'ai pris par l'ancienne route et je n'ai pas perdu de temps. J'arrive en milieu d'après midi, il faut se mettre à quai, c'est fait en deux manœuvres et je suis droit en plus, je suis passé pour un pro devant les collègues. Je leur avoue quand même que c'est plus de la chance que de la maestria, inutile de se la jouer. Je recharge demain à Saint Quentin, ça me laisse le temps de manger en route et d'aller dormir devant le client comme ça, j'aurai un maximum d'heures pour demain.

Ils sont trop forts à Amiens, il y a l'index de la zone mais pas de plan, j'ai pourtant bien cherché, je ne l'ai pas trouvé.

Vendredi 29

La journée commence bien, mon voyage est prêt et je me mets à quai dès l'ouverture. Je rame pas mal ce matin comme quoi, je ne suis pas encore au point pour la marche arrière. Sortie de bonne heure et, je descends vers le sud. Fidèle à mon habitude, je prends la nationale entre Reims et Chaumont, à Partir de Dijon, la circulation vers le nord s'intensifie et, à partir de Chalon sur Saône, c'est presque la saturation. Le péage de Villefranche est bloqué avec un bon kilomètre de queue, je suis bien content d'être dans le bon sens. J'arrive à Lyon en fin d'après midi mais, je ne m'arrête pas et je continue vers Chambéry pour sortir à la Tour du Pin. En effet, je laisse ce camion pour échanger avec un collègue qui me ramène l'attelage qui va m'être attitré. Je fais donc la connaissance de ce nouveau camion, pas vraiment de différence avec l'ancien Ti Père au niveau de la cabine. Il est quand même plus puissant, c'est un 480 mais je retrouve vite mes marques. La cabine est propre, je jette tout mon barda dedans en rangeant vite fait, et je rentre à Corbas pour arriver en début de soirée. Avec ce déménagement, tout était dans des sacs et je n'ai pas pris de photo ; je me rattraperai lundi c'est promis.

Samedi 30
Dimanche 31