Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Octobre 2010

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Vendredi 1

Mise en route De bonne heure pour vider le plus tôt possible mais, il y a un léger grain de sables, ou plutôt un grain de bitume car, on refait la chaussée du côté de Mons et, au lieu d’un banal basculement de circulation, les Amédée belges n’ont rien trouvé de mieux que de nous faire une jolie déviation sui de Mons sud à Mons Nord en passant par Lille et Tournai, 80 kms de détour quand même, je ‘ai réussi à trouver une alternative un peu au pif mais, j’ai quand même perdu une demi heure. Je vide donc un peu plus tard que prévu mais, pas trop et, je vais recharger à Douai. J’ai quand même passé une demi matinée en Belgique, ça faisait bien plus de trois ans que je n’étais pas venu dans ce pays, souvenirs souvenirs… Il est un peu avant midi quand je me présente mais, la commande n’est pas encore prête, j’ai donc le temps de manger tranquillement en attendant et, une fois leur pose finie, les caristes arrivent et me chargent derechef (j’aime bien ce mot, derechef). Il me reste donc l’après midi pour finir mes heures, heures qui me conduisent à Chaumont où le parking du resto est presque plein. Ceux qui se justifient, en disant qu’il n’y a pas de client le vendredi soir pour fermer leurs restos, devraient venir faire un tour ici.

Fin de l’escapade belge

Samedi 2

Pas de grasse matinée ce matin, je suis réveillé bien avant le lever du jour, la perspective de rentrer à la maison me donne la motivation nécessaire. Bien sur, il pleut mais, le temps s’éclairci au fur et à mesure que je descends et, j’arrive à Corbas accompagné d’un soleil n peu tiède mais, soleil quand même. Je ne perds pas de temps au dépôt, il y a un joli tas de bois de chauffage devant la porte de mon garage, je vais avoir tout le week end pour ranger tout ça.

Dimanche 3

Lundi 4

C'est chouette ce matin, je vide à deux kilomètres de ma maison donc, trois du dépôt, c'est dire si je suis en terre connue, j'ai même pu reconnaître les lieux avec mon vélo lors de ma promenade du samedi (ben oui, je fais un peu de sport, le docteur m'a dit que c'était bon pour mes artères), Donc, je suis sur place à l'ouverture et, je suis vide au lever du jour. Direction Lagnieu, c'est chouette, de si bon matin, si l'on excepte le reliquat des bouchons, je suis dans les premiers sur place et, reparti largement avant midi. Direction la Côte d'Azur avec, pour compagnie, des rafales de vent et, un bel orage à Valence, un vent à coucher les camions sur la route, heureusement que je suis chargé lourd parce que, avec la prise au vent du camion remorque, je serai encore en train de voler par-dessus les Alpes. La pluie est d'une rare violence et, on roule au pas le temps de la tempête. Accalmie, petite coupure à cavaillon, un autre orage vient me rendre visite mais, pas aussi violent que le premier et, le reste de la route se passe sous le soleil qui est revenu histoire de sécher un peu tout a mais, on peut voir les rivières bien remplies d'une eau boueuse. Je fini à Nice enfin, pas loin, dans un resto qui va devenir mon point d'ancrage quand je vais traîner dans le coin.

Voyage dans le temps

Ca tombe

Mardi 5

Pas trop tôt non plus parce que, le client est juste à côté mais, pas trop tard parce que je suis comme a donc, après un café bien mérité et, au moment de mettre en route, un voisin a des problèmes de batterie mais, grâce à deux câbles et au bon cœur de Jimmy qui offre un peu de jus au voisin, la solution est vite trouvée et, je suis quand même chez le client à l'ouverture, dans la joie et la bonne humeur, je suis devant la porte du client. Une heure plus tard, je roule en direction de l'Italie, le var est gonflé et bien boueux des orages de la veille. J'ai droit à un accueil par la « Guardia di Finaza » qui contrôle les chargements mais, comme je suis vide, ça se limite à un coup d'œil dans la remorque, Ici aussi, les rivières sont gonflées des orages d'hier mais, il y a un beau soleil pour m'accompagner jusqu'à Asti ou j'arrive comme une fleur juste après manger. Sitôt en place, les palettes arrivent et, je ressors vite fait pour me rendre compte que, si ça ne traîne pas, je vais peut être pouvoir être à Lyon ce soir. Vu l'heure, pas un ralentissement à Turin et, le passage du tunnel sa fait sans attendre. Je téléphone à l'atelier pour me réserver une place demain et, je continue jusqu'à Corbas où j'arrive avec une marge confortable. Ce soir, je vais dormir dans mon lit, c'est assez rare mais, ces soirées à la maison en milieu de semaine n'en sont que plus sympas.

Arrière pays à Savonna

Mercredi 6

Je pars de chez moi en même temps que mon fils qui s'en va au lycée. Ce matin, Jimmy et Tarja ont droit à une petite visite des docteurs mécanos, entretien plus quelques bricoles comme un feu à changer, ça prend une partie de la matinée et, je peux chevaucher mon attelage tout nickel en direction de l'ouest sauvage. Pas grand-chose à dire de cet après midi de route, l'automne commence à colorer les arbres et, je me réjouis de la chance que j'ai de traverser de si jolis paysages. Fin de la journée à Cognac, petite journée en matière d'heures de conduite, mais, l'entretien est fait, c'est mieux que de faire ça le samedi.

En attendant l'ouverture de ce parking, on pourra faire les coupures sur la bande d'arrêt d'urgence

Jeudi 7

Je vide dans la campagne, un festival de petites route pour finir sur une vicinale dans un petit patelin pas loin de Saintes, pour trouver mon chemin dans le noir, un vrai bonheur. Heureusement, la boulangerie est ouverte et la patronne me met sur le bon itinéraire du premier coup, une chance pour moi, parce que ce petit chemin n'est pas évident à trouver. Merci madame la boulangère en plus, le croissant était bon. Le cariste me met en place dès son arrivée et, Lagaffe pose les palettes au cul de la remorque au fur et à mesure que le gars les enlève. Même chose pour le camion et, je vais faire un tour à la Rochelle ; Je suis bien dans les temps et, je vais peut être pouvoir charger avant midi mais, je ne suis pas annoncé au poste de garde, l'affréteur s'est encore oublié (c'est une habitude chez lui) et, le temps de le relancer, il me reste juste le temps de passer au bureau prendre le bon de Clark et de voir les caristes partir à la pause déjeuner. Je suis le premier pour charger à 14 h mais, j'ai perdu une heure dans l'affaire, tout ça parce qu'une secrétaire a oublié un fax… C'est rageant. Du coup, Loïc, un chauffer de semi, m'a rejoint et, nous allons rouler ensemble jusqu'au resto un peu avant Guéret. Le repas est vite expédié, il me reste un peu de temps et, je vais encore rouler jusqu'à l'autoroute pour en avoir moins à faire demain Il reste de la place sur le parking de la station de Montluçon, ce parking est toujours bondé mais, comme la semaine dernière sur l'A1, il reste de la place malgré l'heure tardive, ça va me permettre de faire une coupure en n'étant pas garé comme un chien en bout de bretelle.

Petit village touristique

Vendredi 8

dernier jour de la semaine et, je ne sais pas pourquoi, je sens que ça va être relax aujourd'hui. Pour l'instant, je vais aller vider à Vienne, je devrai y arriver en milieu de matinée et, j'y arrive effectivement en milieu de matinée comme quoi, je suis encore assez bon en calcul vu que j'avais prévu que 4 h de route ajoutées aux 6 h mon départ, ça ferai 10. Débâchage, dessanglage, balayage et rebâchage, je sors pour aller à Chasse / Rhône pour la première ramasse, vu la distance (15 kms), je devrai y être à l'ouverture en prenant le temps de manger peinard. Début d'après midi, je suis devant la porte et, le temps que les gars réembauchent, je commence à démonter la remorque pour faire rentrer des longueurs de 6 m. 1 h plus tard, tout est sanglé et remonté, plus de 10 tonnes et le porteur vide, ce n'est pas très prudent alors, je laisse Tarja dans la ZI et je vais charger Jimmy à Vénissieux Là on charge à quai dans une petite cours bien encombrées de camions, j'ai bien fait de venir sans la remorque finalement. Le chargement prend tout le plancher, c'est beau d'être équilibré comme ça, et je peux aller chercher Tarja en ne perdant pas trop de temps parce que, c'est bientôt l'heure de la sortie du boulot. J'ai un peu ramé dans es bouchons mais, comme le retour se fait en sens inverse, je ne suis pas gêné et, j'arrive même à rentrer assez tôt pour faire réparer la bâche, comme si ça n'avait pas pu lâcher avant mercredi. La semaine est donc finie, pas trop fatigante mais, je sens que je vais me rattraper la semaine prochaine

Samedi 9
Dimanche 10

Lundi 11

Le réveil a sonné à 2 h 00 ce matin et, j’arrive au boulot tant bien que mal mais, respect de l’amplitude oblige, je ne peux pas partir avant sinon, je ne vais pas pouvoir boucler le programme de la journée et, si je roule comme un zombie cette nuit, c’est donc pour respecter ces lois à la con qui se fichent de la sécurité. A partir de Valence, j’ai droit à la pluie, elle était prévue sur le sud et, elle n’a pas oublié de venir. Première livraison à Toulon, j’ai du faire une petite coupure en route et, j’arrive un peu plus réveillé et, la pluie s’arrête, ça me permet de débâcher au sec. J’espère pouvoir livrer le reste avant midi mais, ça risque de faire juste. La traversée de Toulon se fait sans peine, l’heure du rush est passée le temps que je vidais, et j’arrive à Brignoles un peu avant midi sous la pluie qui m’a retrouvé. Personne dans cette petite boutique et, je prends une douche le temps de décrocher Tarja, la livraison est vite expédiée, 13 palettes à deux, elles n’ont pas eu le temps de dire ouf et, je raccroche, sous la pluie bien sur, ça me fait une deuxième douche. Je recharge à un carrefour plus loin mais, j’arrive juste pour la pause du midi, on me dit quand même où me mettre et, j’ai donc le temps de bien ramer pour me mettre à quai dans une petit courette, toujours sous la pluie, y compris pour décrocher, encore une douche et, je peut faire chauffer ma gamelle sous le soleil qui est revenu et qui semble bien se moquer de moi. Entre temps, il arrive encore trois camions mais, je suis avant eux gnark gnark. Donc, à 14 h 00, les deux caristes s’occupent de moi et, le temps de faire les papiers (pas loin d’une demi heure quand même) je peux rouler le reste de mon amplitude pour finir ma journée pas loin de Nice. Je suis mort de fatigue, pas besoin de berceuse ce soir, sitôt la soupe mangée, je suis dans les bras de Morphée.

J’ai bien sanglé et ça n’a pas bougé.

Mardi 12

Même heure qu’hier, moi qui pensais me recaler cette nuit, c’est raté. Je me console n me disant que je vais traverser Nice sans circulation, c’est toujours ça. Le jours se lève sur la plaine du Pô juste après ma coupure sieste et, j’arrive sur Milan juste pour 8 h 00, l’heure que je crains le plus mais, bizarrement, ça passe relativement bien et, moi qui pensais y rester plus d’une heure, je passe en nettement moins de temps que prévu pour arriver au nord de Bergamo à 10 h 00 ; Comme d’habitude, il y a pas mal de monde surtout ceux qui ont chargé hier matin et qui se retrouvent devant moi, vu qu’ils sont partis avant moi alors que ceux qui ont chargé après moi ne sont pas encore arrivés vu qu’il sont derrière moi. Et on remercie Lagaffe pour ce petit cours de logique élémentaire qui tant à prouver que, plus on part plus vite et, moins on arrive plus tard ; Ce qui ne change pas, c’est l’attente et, je ne repars de là qu’après midi et je n’ai plus qu’à rouler vers le sur Bergamo, pas loin de Créma. Le client, c’est un tout petit truc dans la campagne, heureusement pour moi, le garagiste du coin m’a mis sur la bonne route du premier coup et je n’ai pas perdu de temps à chercher. L’entrée est toute petite et, je commence à avoir des sueurs froides mais, derrière le bâtiment, il y a assez de place pour faire demi -tour. Le cariste, chef, opérateur logistique secrétaire et patron ‘envoie les palettes au cul du camion et, je n’ai qu’à ranger ça soigneusement. Une petite heure plus tard, je ressors de là et, j’essaye de me rapprocher le plus possible de Milan dans la limite de mon amplitude qui approche dangereusement du débordement. J’aurai peut être pu rouler un peu plus, il me restait un peu de marge mais, avec l’incertitude du temps de traverser Milan, j’ai préféré jouer la sécurité et je me retrouve sur le dernier parking avant le péage, il a été agrandi et, on peut enfin se garer sans trop de mal, si on arrive assez tôt bien sur. Tiens, je vais aller dire un petit bonjour à Morphée.

Si quelqu’un peu me donner la traduction de ce qui est écrit

Finalement, j’ai réussi à traduire

Mercredi 13

C’est devenu une routine, réveil à 2 h 00, et, je traverse Milan sans encombre vu que je dois être le seul camion sur la Tangenziale cette nuit. Guère plus de monde à Turin, et, je retrouve un peu de circulation en montant le Fréjus, il faut dire que certains commencent à se réveiller pour aller bosser un peu. Sur la plate forme, je m’autorise un capuccino et un croissant avant d’aller de l’autre côté. Je vois les chauffeurs matinaux de Saint Rémy partir pour l’Italie au moment où j’arrive pour faire le plein. Passage aux rouleaux histoire de donner un coup de propre à mon couple favori, Tarja et Jimmy et, pour ne pas dépareiller, je fini la coupure sous la douche et, à défaut d’être beau, c’est tout propre que je me remets en route. Quelques heures plus tard, 4 h 20 pour être précis, je fais une coupure miam parce que c’est obligatoire et puis, il faut l’avouer, parce que je commence à avoir un creux depuis le croissant italien. Je suis pas loin de Brioude à l’ouverture et, on me fait mettre aussitôt à quai. Moi qui n’avais pas prévus une telle célérité, je donne un coup de main pour aller au plus vite et, je crois que j’ai battu un record, mise à quai et décrochage compris, je ne suis pas resté une heure sur place et, j’entrevois la possibilité de finir dans la limite des 13 h d’amplitude, cette putain d’amplitude qui nous fait prendre des risques insensé va finalement être respectée de justesse et, je me pose en haut du col pas loin du Puy.

Bonjour madame

Jeudi 14

Devinez à quelle heure j’ai mis le réveil ce matin ? Ben oui, j’ai eu le chef au téléphone hier après midi, un chauffeur est tombé malade et, moi qui me voyais repartir à de bons horaires, il faut compenser et, comme je ne suis pas loin de la place, je vais ramasser des palettes au dépôt. Il est un peu plus de 4 h 00 quand j’arrive à Andrézieux, le chef, a la tête que j’avais lundi matin, moi, je commence à être rodé, ça se voit moins bien sur. On charge en vitesse et, je vais compléter à côté juste à l’ouverture de l’usine alors que le chef va se recoucher. Vu que je suis tout seul à l’ouverture de 5 h 00, je suis vite reparti d’autant plus que je n’ai débâché que deux ridelles et, je file à Lyon pour vider. Vu l’heure, je me paye le luxe d’arriver sur la rocade avant les bouchons et, encore une fois, je suis sur place à l’ouverture. Au moins, je ne me suis pas levé de bonne heure pour rien. Deux points de livraison mais, dans la même cours qui est immense mais, je recharge sur place ça m’évite un rebâchage avec un petit bémol quand même, je recharge à un autre endroit je dois donc remettre les planches pour faire un tour de cour mais, je suis vite reparti, tellement vite que, je vois le reste des embouteillages du matin en retournant à Andrézieux. Du coup, je peux vider avant midi et, même me payer le luxe de recharger à côté avant l’heure du manger, il faut dire que, là aussi, ça a bien fusé vu que j’étais tout seul. Je dois avouer que je suis assez content de moi, je vais même m’autoriser un petit compliment que je m’accorde aussitôt avant d’aller au dépôt voir si le chef a bien récupéré de son réveil matinal. Je mange sur place et, je roule en direction du sud pour aller au bout de mes heures. Le temps gris de Saint Etienne fait place au soleil de la vallée du Rhône et, si l’on excepte une montée du Grand Bœuf à 30 kms/h derrière un camion portugais hors d’âge (qui va nous générer plus d’un km de convoi et me donner le temps de faire mes mots croisés) et, le télé péage de Cavaillon qui merde comme d’habitude (10 mn pour passer la barrière) rien à signaler. Ce soir, je fais le repas en compagnie de Jack Sélère, c’est la première fois que nous mangeons ensemble et, nous n’avons même pas pensé à faire de photo. Moi qui rêvais d’un bon steack frites, c’est soirée paella et, j’ai eu du mal à finir l’assiette mais, j’ai fais un effort parce que c’était bien bon.

Illustration de l’expression « con comme un préfet »

Vendredi 15

Pas de réveil ce matin, c’est la grasse matinée et, j’ai programmé un départ à 7 h 00 sauf que, habitude aidant, je suis déjà réveillé à 5 h 00. GRRRRR. Je bulle tranquillement dans la cabine quand un gazier ne trouve rien de plus intelligent que de se garer en travers devant ma cabine. Je sis bien que les rideaux sont tirés donc, je ne vais partir tout de suite et que, il va certainement repartir juste après son café mais, il pourrait faire l’effort de se garer comme il faut, c’est dingue quand même. Plus fort encore, il se permet de venir frapper à ma porte, je sais bien que la lumière est allumée (donc je ne dors pas) mais….Du coup, je me vois obligé de boire le café avec jean Luc de chez Goubet qui savait que j’’était dans le coin. Ca fait vraiment plaisir, surtout que je ne l’avais pas revu depuis mon changement de patron. A 7 h 00 je suis en route parce qu’il faut quand même finir la semaine et que j’ai rendez vous dans la matinée au Luc en Provence. J’y arrive pas mal en avance, on ne sait jamais et, bien m’en a pris parce que, malgré une petit attente, le gars est venu me chercher sur le parking avant l’heure du rendez vous, ce qui me permet de repartir avant midi. Je craignais le pire au niveau lieu de rechargement, du genre aller un peu trop loin pour pouvoir rentrer ce soir mais, non, je recharge à Avignon, c’est sur la route et, j’ai même le temps de gameller en route. L’entrée est toute petite et c’est rock’n roll pour rentrer mais, j’y arrive quand même. La patronne commence par nous faire un café et, nous commençons joyeusement, le patron au chariot et moi au débâchage avec plusieurs changements de place parce que, je l’ai déjà dit, la cours est toute petite. Tout ça se termine en fin d’après midi et, je refais les comptes, il me reste 5 h d’amplitude, 4 h de conduite et, je suis à 3 h de la maison……….Retours d’une seule traite pour arriver à Corbas justes à temps pour me mettre les pieds sous la table quand je pousse la porte du logis familial.

Charger sans décrocher

On ne remerciera jamais assez ASF pour avoir inventé le télépéage le plus inefficace d’Europe

Samedi 16
Dimanche 17

Lundi 18

Il va falloir se rendre à l’évidence, l’été est bien fini, vent, pluie et froidure sont mes compagnons pour aller au travail ce matin comme si l’agitation sociale ne suffisait pas. En attendant, les syndicats, qui savent si bien cracher sur les routiers, nous font le coup du grand charme pour nous inviter à rejoindre le mouvement. Je bougerai le jour où je verrai un délégué venir prendre de mes nouvelles quand je suis parqué comme un chien sans rien à boire ou a manger sur une bande d’arrêt d’urgence pour cause de neige. Pour l’instant, ne comptez pas sur moi camarades. Je ne vais pas loin, j’ai donc le droit de partir quand le jour se lève sans rien réchauffer du tout mais, ça me permet de voir les arbres ployer sous les rafales de vent. Je passe devant quelques stations services prises d’assaut, un goût d’apocalypse, je sens qu’il va être temps de stocker du sucre et de la farine au cas où. Si je vais en Italie, je vais ramener des caisses de whisky, on n’est jamais assez prudent. Juste à l’ouverture des portes à, au moins, 5 kms du dépôt, je rentre tout de suite et, je me mets en place pour débâcher avec le vent pour bien secouer la bâche. Direction Lagnieu pour recharger, les panneaux de l’autoroute annoncent les manques de carburant dans les stations, j’espère bien trouver une station avec un fond de cuve histoire de faire ma réserve, de quoi rouler un peu cette semaine quoi. Le chargement prend un peu de temps ce matin, il est vrai que nous sommes tous arrivés presque en même temps alors, bien sur, mais, je suis quand même parti un peu avant l’heure de manger. L’après midi, je trouve une station avec du carburant, elle n’est pas difficile à trouver, c’est la seule sur l’autoroute (du moins de cette marque) et, je fais le plein pendant qu’une citerne rempli les cuves, comme quoi, il n’y avait pas urgence. De retours au camion, un coup de klaxon me fait me retourner sur la vision d’un Merco bleu qui me rappelle vaguement quelque chose. C’est l’ami Miko 57, je fini ma coupure en buvant le café avec lui. D’ordinaire, nous nous retrouvons vers Bussolene mais, ce soir, nous seront loin l’un de l’autre alors, nous nous séparons en ne sachant pas quand sera la prochaine rencontre. Côté italien la grisaille disparaît et, il fait même tiède dans la plaine. J’avais espéré manger à Modéna ce soir mais, entre la fin des 4 h 30 et l’amplitude, je fine à l’ancien péage de Piacenza, comme dirait Guillaume, ce soir c’est : « gamelle au rafiot »

pas bien

c’est mieux

Mardi 19

J’ai eu la chance de trouver une place assez loin de la circulation et, j’ai bien dormi mais, il faut bien se rendre à l’évidence, c’est l’heure de se lever pour aller vider au nord de Modena. Pas trop de trafic sur l’autostrada del solo qui est réputée pour ses bouchons interminables au moindre carton et, j’arrive en début de matinée dans la campagne modénaise. Ca faisait un bon moment que je n’étais pas venu ici et, j’ai même eu un doute sur la route mais, non, la mémoire m’est revenue. Le client lui, il n’a pas changé, il est toujours aussi efficace et je suis vite reparti pour aller faire la première ramasse un peu après Imola chez un client que j’ai trouvé du premier coup grâce aux indications fournies par le pompiste du coin. J’ai même tellement bien trouvé que, j’arrive avant que la commande soit finie et, j’en suis réduit à manger tranquillement en attendant. Juste après manger, je suis à quai mais, comme je ne sais pas ce que je vais charger après, je me décide à charger le camion au maximum, peut être que je vais charger du volume après mais, vaut mieux ça que le contraire, un camion trop léger par rapport à la remorque, on va bien voir à Bologne. En parlant de Bologne, j’ai perdu du temps pour retrouver ce client, j’avais complètement oublié le chemin. Bon, j’ai bien fait de charger Jimmy au maximum parce que, ça cadre impeccablement avec le reste du chargement, je suis le roi de la prévision. Je calcule que je dois pouvoir rejoindre Milan ce soir, voire traverser si les dieux de la Tangenziale veulent bien me le permettre. Ils ont été gentil avec moi les dieux, non seulement, je traverse sans trop de bobo mais, moi qui, dans mes rêves les plus fous, me voyais manger à Arluno, j’arrive à me poser à Carisio une bonne demi heure plus loin, ça fera ça de moins à faire demain.

Avec quoi ils nourrissent leurs araignées ?

Mercredi 20

Pas très chaud ce matin mais, pas encore de gelée même si on n’en est pas loin. Passage par le Mont Blanc histoire de changer un peu et, j’ai droit à la pluie et au vent en arrivant dans la vallée d’Aoste. Le temps est vraiment devenu frais et, on a même les premières neiges sur les hauteurs. En redescendant, j’ai mis un peu de gaz oil, avec cette pénurie qui s’installe, il vaut mieux prendre certaines précautions. Je vais vider à côté du lac d’Annecy, c’est la première fois de ma vie que je le longe, une découverte donc. Vide juste avant midi, je n’ai plus qu’à aller poser le reste à Corbas, ceux qui me connaissent auront deviné que j’ai pris le temps de manger quand même. Je pose donc tout ça sur le quai et, je vais recharger à Saint Etienne. Personne dans l’usine, moi qui pensais y rester un certain temps, je suis reparti une heure plus tard. Comme il me reste un peu de temps à rouler et un peu d’amplitude, je vais aller passer la nuit à Corbas, on est si bien dans son lit que ce serai dommage de ne pas en profiter et puis, avec les vols de carburant, Jimmy est plus en sécurité dans le dépôt.

Le lac d’Annecy

Jeudi 21

Petite nuit peut être mais, nuit à la maison donc, les heures de sommeils comptent double et, c’est tant mieux parce qu’il n’y en a pas de trop. IL est 4 h 00, et, pour la première fois de cet hiver (mais certainement pas la dernière) je gratte le givre sur le pare brise de ma petite automobile. La route est vraiment calme cette nuit mais, je double quand même quelques pétroliers, il y a du ravitaillement dans l’air. En parlant de ravitaillement, j’ai réussi à faire le plein, je suis donc peinard pour le reste de la semaine, un souci de moins. Au sortir du tunnel, je suis accueilli par l’aube naissante, une coupure à Suse histoire d’attendre que ça se calme à Turin et, je poursuis en direction de Vicenza en espérant pouvoir vider cet après midi. Pas trop de temps perdu à Turin malgré un accident et, Milan se passe comme une fleur en fin de matinée. Je commence à envisager le reste de la journée avec optimisme et, je continue pour arriver dans la campagne au nord de Vicenza dans un petit bled. Pour aller chez le client, c’est facile, on m’a gentiment expliqué à l’entrée du pays, c’est tout droit jusqu’à l’interdiction PL qu’il faut prendre quand même et, quand la rue est trop étroite pour le camion, c’est là. Pour rentrer, c’est ne marche avant mais, pour ressortir, c’est plutôt rock n’ roll mais, comme je suis ben guidé, ça se passe sans problème et je suis repartit sans heurt et largement avant la fin de l’après midi. Je n’ai plus qu’à trouver un endroit bien calme et, pas trop loin parce que, du temps de conduite, il ne m’en reste plus beaucoup mais, j’ai trouvé mon bonheur dans une petit « zona artigianale » pas trop loin et, je passe ma nuit bien au calme

Il faut être fou pour aller livrer dans un coin pareil

Vraiment fou

Vendredi 22

Ouarf, c’est dingue comme j’ai bien dormi, si le réveil ne m’avais pas tiré du lit, j’aurai fait le tour du cadran mais, il faut bien bosser un peu, surtout pour rentrer à la maison. Rechargement au sud de Vérone, j’ai un peu tâtonné pour sortir de la tangenziale véronaise mais, je n’ai pas cherché le client trop longtemps, ce petit intermède m’a laissé le temps de boire un capuccino avant l’ouverture. Ils mettent un bon moment à se réveiller dans cette boutique mais, une fois en route, il faut courir derrière la bâche pour suivre le rythme si bien que, je suis reparti à 9 h 00 tapantes (aïe). Je coupe à travers pour rattraper Mantova puis Cremona et, j’enquille l’autostrade en direction de la France. J’ai le temps de musarder vu que je ne pourrais pas aller à Lyon ce soir, j‘en profite pour passer à Modane faire réparer une bricole et dire bonjour à tout le monde, une sorte de pèlerinage vu que je ne m’arrête pas souvent. Le temps de discuter à droite à gauche et de prendre une douche, l’après midi tire à sa fin et, je vais me poser à l’autoport. Ce soir, je dine avec deux pétroliers, ils sont ravis de planter ici dans des camions de régional, ils sont surtout heureux de savoir qu’ils ont le droit de rouler tout le week end au mépris de la sécurité et de leur vie de famille, il faut que les voitures tournent ce week end, la sécurité passe au second plan.

Le petit Caroto est demandé pour la traduction

Samedi 23

Dernier coup de collier, il ne fait pas très chaud mais, ça ne gèle pas encore, je vais donc pouvoir passer au lavage à Saint Rémy, un petit coup de propre sur le camion, ça ne fait pas de mal. J’arrive sur Corbas au lever du jour et, je suis apostrophé par un jeune chauffeur visiblement en difficulté, il doit accrocher une semi mais, l’abruti qui l’a décroché ne s’est pas inquiété de savoir si elle était droite, si bien qu’il est impossible de poser la sellette dessous. Finalement, on va s’en sortir en accrochant de travers. Ma BA accomplie, je pose le couple de l’année au dépôt et je file dans mes foyers

Dimanche 24

Le film est terminé, les affaires sont dans la voiture, un dernier bisou à madame et, je file vers le dépôt. Le code du portail fonctionne, le portail aussi, moi qui cherchais une excuse pour ne pas aller au travail, c’est raté de ce côté-là. Je transvase les affaires de la voiture au camion ; je range bien mes provisions dans le coffre et, nous sommes aujourd’hui demain

Dimanche Tarja et Jimmy m’attendent

Lundi 25

Minuit, c’est parti pour la nuit, si tout va bien, je vide au matin à Cognac. Pour l’instant, j’ai la forme et, l’ami Philou, qui a passé son dimanche dans le nord, me tient compagnie jusqu’à Moulin. Pas de pluie mais, un peu de vent, pas trop froid non plus, les conditions idéales pour rouler. Jusqu’à Montluçon, pas de problème, j’ai la forme et, je m’autorise une petite coupure dans la couchette un peu avant Guéret. Retour à la case conduite jusqu’à Limoges où, un petit coup de pompe m’oblige à un petit dodo d’un quart d’heure mais, quand je repars au jour naissant, il me reste suffisamment de forme pour aller à Cognac. Peu de camion et, en plus, ils sont presque vides aussi, je ne reste pas longtemps et, je peux aller charger à côté bien avant midi. Cette avance va m’être vraiment profitable parce que, quand je sors du bureau pour m’inscrire, il y a quatre camions qui arrivent presque en même temps, Dommage pour eux (je suis un sale égoïste je sais) mais, je suis chargé tout de suite et, moi qui pensais finir à côté où il y a un très bon restaurant, il me reste de l’amplitude pour pousser un peu plus loin et, joie inespérée, j’arrive à me poser aux Maisons Blanches. Je mange et, je m’offre une petite sieste bien méritée, (enfin, je pense) mais, pas trop parce que, je n’aurai plus sommeil ce soir. Que les plus inquiets se rassurent, je n’ai pas eu de mal à m’endormir.

Dormir enfin

Mardi 26

Il est 3 h quand le réveil sonne, je suis donc un peu recalé même si ce n’est pas encore l’idéal. Je vais en Normandie, au cœur du pays d’Auge pour être précis ; ça va me prendre une partie de la matinée mais, quand j’arrive à Alençon, le jour commence à poindre et, je parcours cette fameuse RN 138 où j’ai sévi avec un FIAT 619 il y a plus de 20 ans. Inutile de préciser que Jimmy avale les côtes avec plus de facilité. Gacé, Vimoutiers et, Livarot. IL y a un panneau indicateur : « Saint Pierre sur Dive » où un certain André Wèbre y exerçait le métier de facteur, c’était mon grand père. Déchargement par côté et, pendant que le cariste enlève les palettes, je discute un peu du pays avant de refermer tout ça pour aller charger au Havre. Je suis sur place un peu avant midi et, ça me permet de m’inscrire avant la pause comme ça, les caristes me sauteront dessus dès leur retour. Ils m’ont sauté dessus et, je suis chargé dès l’ouverture enfin, presque parce que, il manque 5 palettes, elles sont dans la navette qui vient de… de pas ici en tout cas. Elle arrive la navette, un peu plus tard mais, je n’ai pas trop attendu, le chauffeur, qui savait qu’il était attendu, a fait au mieux, alors qu’il ne savait même pas pour qui il devait se dépêcher, sympa la conscience professionnelle. Il me reste donc un peu de temps à rouler mais, vu l’heure où je suis parti, je ne vais pas aller bien loin mais, je me rapproche quand même un peu du but en me posant à Tivoly, je suis même le deuxième à me poser sur le parking, une fois la douche prise, j’ai le temps de taper mon carnet de bord en attendant l’heure du repas.

Le Tigre de Vimoutiers attend toujours les forces du débarquement

Mercredi 27

Belle journée en perspective, je n’ai rien d’autre à faire que rouler, pas de quoi se mettre Martel en tête, je vais avoir une belle amplitude sans effort. J’ai mis le réveil à 5 h 00 pour me remettre à niveau et passer Chartre bien avant les bouchons. J’ai presque avalé la rocade, quand, au passage à niveau juste avant le dernier rond point… Boum entends je et, je dois me rendre à l’évidence, j’ai encore éclaté, deuxième fois en deux mois, ça confine à l’acharnement du triste sort sur ma pauvre pomme snif. Il y a une station pas loin alors, je me pose sur le parking et, je me colle à la tâche ingrate et laborieuse du changement de rondelle gonflable en caoutchouc qu’on appelle plus communément un « pneu ». Les boulons se sont bien desserrés mais, j’ai un peu ramé pour sortir et rentrer les roues, le passage est assez restreint sous ces remorques. Heureusement pour moi, un voisin est venu me donner un coup de main et, ne serai ce que m’éclairer avec une lampe de poche, ça m’a bien aidé. Une heure plus tard, je suis en train de resserrer les derniers boulons. Un camion citerne a eu la bonne idée de ravitailler la station en carburant pendant ce temps, ça me permet de refaire un peu de réserve et, un café plus tard, je suis reparti. Un petit arrêt resserrage et, une coupure gastronomique plus tard, je m’apprête à traverser le massif Central (non, je ne parle pas de Caroto) et à me régaler les yeux. L’après midi se passe donc en plaisir de la vue et, le soir venu, je me pose à Lodève au nouveau super marché, Malibu m’a parlé d’un resto qui fait des prix routiers dans le centre commercial, je n’ai pas été déçu, merci pour le tuyau.

Joies et vicissitudes de la vie de routier

Le viaduc de Gustave

Jeudi 28

Une bonne nuit plus tard, je suis en pleine forme pour aller vider à Montpelier, j’y suis à l’ouverture mais, un polonais, qui tractionne pour une boite allemande dont les remorques sont immatriculées en Espagne, à dormi devant et, je vide après lui mais, je suis sorti en vitesse et, direction Béziers pour recharger et, ressortir juste à midi. La marinée c’est vraiment bien passée et, vu la destination, j’ai vraiment le temps. Brad vient de vider juste à côté et, nous nous retrouvons pas loin du centre routier de Béziers. Centre routier, c’est vite dit, il y a un parking sécurisé hors de pris, un resto qui a posé le bilan vu le peu de clientèle et une pompe « automat ». Pour nous, pas de problème, nous nous installons dans la zone et, nous gamellons de concert en conversant tranquillement. Cet après midi, je vais jusqu’à Langon pour me poser sur la dernière place de parking du resto, une jolie marche arrière et une douche plus tard, je suis les pieds sous la table.

Déjeuner gastronomique

Vendredi 29

Vu que je suis à un jet d’arbalète du client, j’ai mis le réveil sur pas trop tôt et, je suis à 8 h 00 pétantes et, même un peu plus tôt devant le client. C’est bien, tous les camions sont à leurs heures de rendez vous mais, je ne sais pas ce qu’il c’est passé dans les bureaux mais, aucun de nous n’est prévu sur le planning. Heureusement, le cariste n’a pas les deux pieds dans le même sabot et il se démerde pour nous vider dans les temps et, à 9 h 00 je suis reparti pour aller charger à Marmande, enfin, dans les environs, dans la cambrousse dans une petite boutique familiale ou le patron court d’un côté à l’autre en trouvant le temps de charger les camions. Il n’est pas midi quand je suis parti, c’est tôt pour un vendredi gage de retour « pas tard » à la maison mais, je n’ai pas assez d’heure alors, je prends un peu mon temps. Remontée par Villefranche du Rouergue où je profite de la coupure pour dire un petit bonjour à Malibu qui est en train de laver son « Vico ». Café, discute et photos, je continue mon chemin avec un vent d’enfer qui se lève pour souffler en tempête pour le reste du parcourt. Arrivé un peu avant le Puy, il y a resto ouvert le vendredi soir, ça tombe juste à la fin des heures, avec cette tempête, je vais être bercé toute la nuit, un coup à attraper le mal de mer.

Malibu en plein travail

En plus, il a la FDR attitude

Samedi 30

Pour être bercé, je n’ai pas été oublié, le vent m’a secoué toute la nuit et, je n’ai pas eu besoin du réveil pour me tirer du lit, à force d’être secoué, je suis réveillé depuis un bon bout de temps. Trois petites heures de route pour rentrer à Corbas, quelques gouttes de pluies pour bien encrasser le pare brise parce que, ce vent du sud nous amène la « pluie jaune » les carrosseries vont apprécier. Je suis à la maison au lever du jour, ce grand week end va me remettre de mes émotions.

Dimanche 31

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