Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Janvier 2011

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Samedi 1

 

Dimanche 2

Lundi 3

Nouvelle année, nouveaux vœux dont ceux de mon cher (très cher) président de la république que j’ai oublié d’écouter, nouvelles résolutions jamais tenues donc, cette année, j’ai décidé de ne pas prendre de bonnes dispositions comme ça, je ne vais pas me parjurer. Continuité donc, je vide le chargement d’avant Noël, pas trop loin du dépôt, continuité pour le froid, comme l’année dernière, il fait froid. J’arrive donc un peu avant 7 h 00 pour mettre les affaires dans le camion, remettre la machine en route et faire le plein. J’en profite pour installer le cadeau du Papa Noël, le «  gag jet » que tout chauffeur moderne se doit de posséder, le GPS. Je fais donc mumuse avec cette fabuleuse machine et, elle me programme le chemin pour aller vider chez un client que je connais depuis des années. Surprise, Le BUS (Boulevard Urbain Sud) n’est pas bouché ce matin, et je suis donc en avance pour vider à Saint Fons. Une heure plus tard, je ressors pour aller charger à Saint Etienne. Passage au bureau et après le premier café de l’année, je file faire mes deux ramasse dans le coin. A midi pile, je suis chargé et, je me fais chauffer la gamelle avant d’entamer le dur labeur qui consiste à aller vider à Epernay demain en fin de matinée. Le soleil, qui a fait une timide apparition en début d’après midi, m’abandonne à mon triste sort à la sortie de Dijon. Vu la marge dont je dispose, je passe par la Margelle pour rejoindre Troyes et m’amuse du GPS qui essaye coute que coute de me renvoyer sur l’autoroute, j’ai coupé le son, ça m’évite d’écouter ses réflexions. Je pose mes roues en fin de journée un peu avant Troyes sur un parking boueux à souhait.

Il va falloir apprivoiser ce bidule

Mardi 4

Grande nuit, pour un lève tôt comme moi, partir à huit heure, c’est rare mais, toujours appréciable et, ça me laisse largement le temps de prendre la douche (en frottant bien partout) avant de partir vider à Epernay. Ce matin, éclipse de soleil. Eclipse partielle qu’ils ont dit dans le poste mais, si la lune n’a pas tout caché le soleil, le brouillard a tout caché et, je n’ai rien vu à par du givre et les reliquats de la neige de l’année dernière. Mine de rien, je vais apprécier l’utilité du GPS vu que je n’ai jamais mis les pieds chez ce client, c’est bien pratique ce truc. Je suis largement en avance, j’ai rendez vous en fin de matinée mais, ils me prennent tout de suite et, le soleil étant réapparu (après l’éclipse bien sur)je suis parti avant l’heure de manger. Début d’après midi, je suis à Reims pour recharger, le soleil s’est encore caché mais, le vent est venu le remplacer, un vrai bonheur de travailler dehors par ce temps. Même voyage que la semaine de Noël, je suis chargé pour Rennes et, comme la semaine dernière, je vais prendre le même chemin en espérant ne pas éclater en route comme la semaine dernière. La traversé de Paris se fait sans problème, je suis sorti juste avant les embouteillages et, je pousse jusqu’à Chartres, inutile de forcer plus, j’ai encore de la marge pour demain.

Encore un peu de neige

Mercredi 5

La journée commence calmement, je dois vider à Chateaubourg en début d’après midi donc, je continue mes périples nationalesques. Petit pause pour manger un peu avant d’arriver et, le redoux me rejoint avec la pluie et, bien sur, je vais vider sous la pluie. Je recharge sur le port à Saint Malo, je ne connais pas ce client mais, j’ai suivi une benne qui y allait, je n’ai même pas eu à me servir de GPS. Grosse surprise à l’arrivée, il y a un monde fou, il parait que c’est la routine et, une fois inscrit, je n’ai plus qu’à prendre mon mal en patience. Un peu plus tard, un gars arrive au camion, un certain Judi 72 qui semble bien content de faire une croisure FDR. Du coup, nous allons tromper l’attente en discutant. Deux heure plus tard, je peux enfin commencer à charger, je sangle et je ressors au moment où la pluie, qui nous avais laissé un peu de répits, se remet à tomber de plus balle, rendez vous est pris avec Judi à Chateaubourg qui fait à manger assez tard parce que, je suis quand même resté trois heures dans l’usine, une vraie attente de citernier. Le repas sera convivial à souhait, Judi est un vrai passionné de son métier

Ce Lagaffe est fou, sur un carnet de bord de routier, il met une photo de bateau

Jeudi 6

Faut pas trop traîner ce matin, j’ai deux clients à vider et, je voudrai bien tout faire cet après midi donc, je roule toute la matinée sous un temps qui, s’il n’est plus à la pluie, reste quand même maussade. Ce mois de janvier ressemble plutôt à un mois de novembre. Matinée à traverser le Maine et la Sologne, une petite pause du côté de Vierzon et je suis à Montluçon juste après manger pour l’arrivée du responsable de la coopérative où je vide les deux tiers de mon chargement. Le deuxième client est un paysans du côté de Bourbon l’Archambaud, un vrai plaisir toutes ces petites routes. J’arrive à trouver un coin où poser ma remorque à Bourbon. En fait, je l’ai posée à l’antenne du conseil général du 03 où le responsable m’a gentiment donné l’autorisation et, je file sur des routes encore plus petites pour arriver chez mon client. Il est sympa comme tout, me vide en deux coups les gros et, je peux repartir peinard. Repartir oui mais, en marche arrière parce que, c’est tellement petit que je ne peux même pas faire demi tour avec le porteur, j’ai bien fait de décrocher avant. Je vais recharger pas loin de Thiers en récupérant Tarja au passage bien sur. Inutile d’essayer de charger ce soir mais, il y a un resto pas loin. Le parking est boueux et plein de trous, depuis ce matin, j’ai récolté pas mal de crasse et, mon attelage est presque aussi crade que l’année dernière.

C’est pas bien large

Vendredi 7

On est vendredi et, ça va être la journée la plus tendue de la semaine donc, je commence par aller charger juste à côté, j’y suis un peu en avance parce que, la suite du programme va être assez chargée. Donc, dès l’ouverture, je suis inscrit et, on me charge tout de suite, il n’est pas 9 h 00 que je suis en route en direction de Bordeaux enfin, un peu avant du côté de Libourne. Comme hier donc, une matinée de route, traversée du Massif Central sous un ciel nuageux avec éclaircies, une coupure à midi le temps de manger et, en début d’après midi, je suis en place. Moi qui pensais rester plus d’une heure pour vider, je n’ai même pas le temps de finir de débâcher que le cariste est prêt à l’action, j’ai eu la chance d’arriver à un moment de creux. Une heure pour vider en comptant le temps de s’inscrire, je suis assez content de cette avance imprévue et je file sans perdre de temps pour aller charger à Cognac, un classique chez nous. Ce n’est pas tout à fait le même yaourt pour charger, il y a pas mal de monde et, j’attends mon tour pas loin d’une heure, ça me donne le temps de débâcher peinard mais, je finis par sortir bien en avance sur ce que j’avais prévu dans mes rêves les plus pessimistes et, moi qui me voyais manger sur place, je vais pouvoir rouler un peu histoire d’en avoir un peu moins à faire demain. Je finis dans un resto bien sympa ouvert le vendredi soir malheureusement, c’est plein de fumeurs et, moi qui ai tant empesté les autres du temps où je fumais, je reste un minimum de temps, je ne supporte plus la fumée des clopes.

Un peu de soleil, ça change

Samedi 8

Dernier coup de collier, je suis en pleine forme au réveil et, je n’ai plus qu’à aller à la maison. C’est tout calme quand je me mets en route mais, petit à petit, je retrouve les habitués des samedis matins c'est-à-dire, peu de français. Le temps est doux, pas de pluie mais, le vent se lève en court de route. Petite coupure à Moulin pour le petit dej et, retour à la maison pour arriver juste à temps pour me mettre les pieds sous la table.

Au lieu de mettre ces panneaux à la con, on ferai mieux de construire des parkings

Dimanche 9

Lundi 10

Ca faisait un certain temps que je n'avais pas renoué avec les départs matinaux, je suis donc réveillé bien avant le coq qui ronfle comme un sonneur et, je file au dépôt avec un passage par le distributeur de billet, il s'agit d'avoir de quoi se nourrir sur la route. Il y a du monde ce matin, nous sommes 4 dans la cours alors que j'ai plutôt l'habitude de partir seul. Il ne pleut pas, il ne fait pas trop froid, on se croirait presque au printemps. En route, il est 4 h30, il est temps si je veux vider ce matin. Temps humide mais, sans vraiment de pluie, juste de quoi coller la crasse sur la carrosserie mais, sans plus. Côté italien, j'ai un peu de soleil en haut du tunnel mais, la brume se met vite de la partie. La brume se transforme en bruine et me donne le droit d'avoir les idées fraiches le temps du débâchage du côté d'Asti. Une fois vide, je me sèche un peu le temps du chauffage de la gamelle, j'ai au moins eu droit à un shampoing gratuit et, je vais recharger à Chivasso en passant à travers par une route dont les chauffeurs du client m'ont assuré qu'elle était « veloce ». Touristiquement parlant, je n'ai pas eu à regretter, c'est joli comme itinéraire mais, à éviter en pleine charge parce que, ça tourne et ça monte. J'ai quand même gagné du temps en ne faisant pas le tour de Turin mais, avec cette pluie fine, j'ai bien crépis l'attelage qui, finalement, n'aura pas été longtemps propre. Le shampoing de ce matin ne devait pas suffire, je débâche encore pour charger mais, un seul côté, ça mouille un peu moins longtemps. Chargement assez long parce que, je ne suis pas tombé dans une usine de rapides mais, je suis quand même parti assez tôt pour passer Turin avant la merde. Je fais mes calculs, je dois pouvoir aller pas loin de Montmélian ce soir, surtout que je suis chargé très léger, 3 t, un truc à monter la rampe du Fréjus sans trop de peine. Finalement, mon amplitude m'oblige à m'arrêter à La Chambre, tant pi, je me lèverai un peu plus tôt demain. Une fois garé pour la nuit, je refais les calculs et, heureusement que je me suis arrêté à la fin de l'amplitude, j'étais persuadé qu'il me restait encore une heure à rouler et pourtant, 9 + 1, ça fait bien 10

Un peu de neige au tunnel

Mardi 11

Même heure qu'hier, même temps aussi maussade aussi, rien ne change. Je vais vider pas loin de Saint Galmier, ville célèbre pour sa source d'eau minérale, comme si il n'en tombait pas assez comme ça. Pour vider, comme hier, je ne démonte qu'un côté pour moins me mouiller et, je vais faire un tour au bureau à Andrézieux. Chemin faisant, un hurluberlu me fait rugir le bruit de ses trompes TGV, un certain Adrien qui est en train de poser sa remorque chez Norbert Salvesen, du coup, il vient me dire un petit bonjour le temps que je fais le plein au dépôt et, il s'en va faire sa coupure en prévision d'une ligne de nuit. Je bois le café au dépôt, j'en profite pour récupérer les attestations d'assurance et le colis de Noël (miam miam) et, je vais charger à Thiers. J'arrive un peu avant midi mais, les inscriptions sont closes, on va charger après manger mais, ici, ça ne traine pas et, je suis ressorti assez vite (en pleine digestion). Je vais en Normandie, direction Orléans par l'autoroute donc et, bien sur, je retrouve la pluie, de bonnes averses pour être précis mais, la cabine est étanche et, je profite du confort et de la tiédeur que m'offre Jimmy pour rouler le plus loin possible. Le plus loin possible, ça va être un peu avant Orléans et, comme il n'y a rien comme resto dans le coin, je fais la coupure sur une station, ce soir, c'est soupe et croutons et dodo très tôt.

Ciel noir, pluie avant le soir (proverbe pas si con que ça)

Mercredi 12

4 h 00, c'est devenu une habitude, au moins, je me lève sans peine et, bien sur, il tombe des cordes histoire de changer un peu. Pas grand monde sur la route à ces heures matinales, je passe Chartres sans soucis, même potage pour Dreux et ses nombreux rond point, il n'y a qu'à Rouen que ça plante un peu mais, avec le nouveau pont, la perte de temps est minime. J'arrive d'une traite à Dieppe, il pleut toujours bien sur mais, je vide à quai ce qui m'évite la douche journalière. Je mouille un peu le temps de décrocher quand même parce que, bien sur, il pleut toujours autant. Direction Beauvais (sous la pluie battante). Juste pour midi dans la cours, je m'inscris et, je n'ai plus qu'à attendre l'ouverture. Ceux qui me connaissent auront deviné que j'en profité pour faire chauffer mon manger. Chargement sous un auvent dans cette boutique et, de ce temps, c'est un luxe appréciable. Direction le sud, il parait qu'il n'y pleut pas, je vais aller y voir. Pour l'instant, j'ai de quoi aller au sud de paris et, vu l'heure, je vais passer par la Francilienne, ça devrait encore être assez calme. J'ai juste oublié que c'est le premier jour des soldes et, c'est complètement bouché à partir de Pontaux Combaut. Je m'extrais de ce bourbier en passant par Fontenay Trésigny et l'A5 mais, je ne pas aller plus loin que Monteraut. Bon, j'ai quand même réussi à passer Paris et, il ne pleut pratiquement plus.

Il pleut

Jeudi 13

Temps doux, le chauffage n'a pas tourné de la nuit, plus de pluie malgré un temps qui reste humide et, bien sur, Toujours 4 h à la pendule, ça va me donner pas mal de temps à rouler une si longue matinée. Je vois le soleil se lever sur un temps gris mais, la pluie semble enfin nous laisser un peu de répit cette semaine. Je roule roule roule, une petite sieste un peu avant Lyon et, fin de la descente qui m'emmène jusqu‘à Avignon juste pour manger. Le soleil de la vallée du Rhône m'accueille et, le temps printanier me change un peu de ces dernières journées de pluie. Juste à l'ouverture pour vider, Patrick, le cariste aussi souriant qu'efficace nous accueille et, nous fait attendre parce qu'il a déjà deux camion sur le feu mais, il s'occupe de nous dès que possible et, je suis ressorti en début d'après midi. Si l'on calcule bien, j'ai pas mal roulé ce matin et, il ne m'en reste plus beaucoup, même pas de quoi aller à Montélimar. Je vais me poser à Donzère, il n'est pas 17 h 00, c'est un peu tôt pour aller dormir alors que je dois me lever très tôt demain mais, aussitôt après le repas, je file dans la couchette.

Le militairoutage

Vendredi 14

Ce matin, c'est le record, le réveil sonne bien tôt pour que je sois en route à 1h 30, c'est tellement tôt que je me demande si j'ai vraiment dormi. Une chose est sure, rouler de nuit, c'est bien, il n'y a pas grand monde sur la route et, ça me permet de monter le «Grand Bœuf » au taquet vu que je suis tout seul. Je me pose à Andrézieux à 4 h et des poussières, ma chef doit venir m'ouvrir le dépôt pour charger à quai. J'enfourne mes palettes dans le camion alors qu'elle file se recoucher et, une fois le plein effectué, je repars au chagrin c'est-à-dire dans la pampa derrière Béziers. La descente est un peu plus dur mais, comme je dois faire une coupure, inutile de préciser que le dodo est instantané. Le reste du parcours est plus aisé, la petite heure de sommeil que je me suis autorisé m'a bien remis d'aplomb. Arrivée sur place juste pour midi et, je peux donner mes papiers à une jeune et charmante personne qui me promet de s'occuper de mon cas dès que possible mais, après manger. Je me mets en place et mange tranquillement, je me prépare à faire une petite sieste quand, je vois la cariste revenir avec une demi heure d'avance. Elle m'explique qu'elle voulait que je reparte le plus tôt possible alors, elle a écourté son temps de repas pour me vider plut tôt. Tant de sollicitude pour un routier, c'est rare surtout qu'elle est aussi efficace que sympa. Je ma remercie du fond du cœur en lui souhaitant un bon week end et, je file recharger pas loin en ne trainant pas parce que, mine de rien, le temps file et, je commence à arriver au bout de mes temps de conduite. Heureusement pour moi, je recharge juste à côté et, comble de chance, il n'y a pas grand monde en cette fin de semaine. Une fois sorti, je m'offre une douche le temps que les papiers sortent et, je me pose juste devant l'usine en pleine cambrousse. Telle est la vie du pauvre routier qui se retrouve tout seul avec son désespoir abandonné des dieux et des hommes. Ne pleurez pas trop vite, jean Christophe, un copain, est venu me chercher, on n'a pas mis les petits plats dans les grands pour moi mes, la chaleur de l'accueil et la bonne soirée autour d'une cuisine familiale valaient toutes les étoiles des grands restaurants.

Dormir enfin

Samedi 15

Je n'ai pas mis le réveil, c'est mon organisme qui décide de l'heure du lever, 5 h 00, une vraie grasse matinée et, une bonne récupération. Je rentre à la maison, comme la semaine dernière, Pas tout à fait quand même, même en trainant, je vais rentrer avant midi. En parlant de trainer, je fais une petite coupure au nord de valence, pas loin du domicile d'un certain Chevelu qui s'attarde un peu avant de rentrer dans ses foyers.

Arrivée du maitre du site

Tel un dieu, il surgit de la lumière

Dimanche 16

Lundi 17

Un week end sans pluie, ça change un peu même si, ce matin, il y a un petit brouillard qui, au passage, n'est même pas givrant. Décidément, les semaines se suivent sans se ressembler, je ne pars vraiment pas de bonne heure, juste en place en milieu de matinée et encore, c'est parce que j'ai une ou deux bricoles à faire parce que, j'ai vraiment le temps ce matin. Une ridelle qui perd un gond, c'est l'affaire d'un boulon à remettre et, une ampoule à changer, j'aurai du la changer samedi mais, je n'étais pas d'humeur. La cabine est bien rangée, je suis prêt et, je file pour vider à Belleville, pas trop loin mais avec un rendez vous à 13 h 00 donc, je me pointe juste à l'heure. A l'heure dite, le cariste est prêt à me sauter dessus (enfin sur le chargement on n'est pas des sauvages). Ce qui est bien aussi, c'est que je recharge sur place, pas de perte de temps et, pas de kilomètres à vide.et, un seul débâchage. La journée va se finir avec encore une cadence infernale, je vide Demian pas loin de Vichy, un peu plus de trois heures de route, une vraie promenade de santé par les nationales. Petite journée donc pour me remettre de ce week end à rallonge, je ne plains pas de mon sort et, je suis même le premier sur le parking du resto que le destin a placé juste à côté de mon client. Merci destin.

Lagaffe en mode sérieux (photo rare)

Mardi 18

Posons l'équation, je dois être à 8 h 00 à deux kilomètres du resto, inutile de régler le réveil à 4 h 00, je pars royalement à 7 h 30 pour me poser un peu avant l'ouverture. Je ne connaissais pas ce client, dommage que je n'y vienne pas plus souvent parce que, en plus d'être sympas, ils sont d'une efficacité rare et, je suis reparti une heure plus tard. Je recharge dans la montagne au dessus de Saint Etienne et, cette avance inespérée va me permettre (avec un peu de chance) de recharger avant midi, sil n'y a pas trop de monde bien sur. Pas grand monde pour charger, je suis donc reparti avant l'heure de manger et, je file à travers la montagne pour éviter Lyon et, je me pose un peu après le péage de Villefranche pour manger un truc que je me suis fais à la maison, une « ragougnasse » recette filée par ma sœur donc, un secret de famille. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il faut mélanger plein de trucs différents et bien faire mitonner.  Bon, il faut aimer quand même. Du coup, il me reste tout l'après midi pour aller entre Nancy et Strasbourg. Il y a un resto pas loin, ça tombe bien je voulais l'essayer.

Les Monts du Lyonnais

Mercredi 19

Comme hier, je fais la grasse matinée, c'est ma semaine décidément. Arrivée un peu avant l'ouverture et, comme hier, c'est une merveille d'efficacité et, je ressors aussi vite que je suis entré pour aller charger pas loin de Colmar dans une grosse boite donc, qui dit grosse boite, dit grande attente mais, je charge un truc spécial et, j'ai droit à un traitement de faveur, pas de passage en bascule, je remplis le protocole de sécurité et, je vais charger directement. Tout est prêt, le gars me charge illico et, non seulement, je suis chargé en même pas une demi huer mais, je suis même reparti avant midi ; Direction Paris, mon chef s'est renseigné sur l'état des cols vosgiens, c'est clean malgré la neige annoncée. Je magne au pied du col du Bonhomme et, je monte tranquillement pour trouver la neige un peu avant le sommet mais, c'est parfaitement dégagé. Comme hier, j'ai de la marge alors, je m'autorise une sieste en cours de route et, j'enquille cette bonne vieille RN4 (pardon RD 1004) pour me rapprocher de Paris. Je finis à Sancy les Provins où officiait une certaine Sophie il y a plus de 20 ans. J'étais amoureux, je peux l'avouer maintenant, il y a prescription. Je n'ai pas revu cette charmante demoiselle mais, il reste plein de souvenirs.

Le col du Bonhomme

Jeudi 20

Rendez vous à 9 h 00 de l'autre côté  de la banlieue parisienne, Longjumeau, je vais donc avoir droit à une bonne partie de la Francilienne et ses inévitables embouteillages mais, si je veux passer avant, ça me fait partir à 5 h 00 et, ça va raccourcir l'amplitude inutilement. Tant pi, je sais que je vais avoir le bouchon de Corbeil et bien, non, le bouchon est à Lieusaint alors que Corbeil passe comme une fleur, c'est à n'y rien comprendre. Une demi heure de perdue mais, je suis à l'heure c'est le principal. Je vide, ce qui tombe bien, vu que je suis venu pour ça et une fois vide, je m'en vais recharger à Evry. J'ai une bonne chance de charger avant midi comme depuis le début de la semaine surtout que les embouteillages sont finis mais, le rendez vous était prévu à 14 h 00 et, ce n'est pas prêt. C'est bien, nous sommes trois camions dans ce cas alors que ceux qui étaient prévus à 11 h 00 ne sont pas là. Nous nous rangeons bien comme il faut pour ne pas gêner et, il n'y a plus qu'à attendre. Bon, je ne suis pas ne retard, c'est déjà ça. Début d'après midi, je me mets à quai, vu que je suis en camion remorque, j'ai droit à deux quais, ça va m'éviter d'aller poser la remorque plus loin, économie de manœuvre. Toute cette attente m'a fait bouffer de l'amplitude mais, j'ai de la marge, heureusement pour moi. Je commence donc à descendre en direction de Saint Etienne, le temps s'est bien refroidi depuis hier et, j'ai même droit à quelques averses de neige du côté de Moulin. Fin du parcours à Lapalisse, il fait froid, j'espère que la soupe sera chaude.

Paris sera toujours Paris

Vendredi 21

Pour faire froid, il fait froid et, surtout, un vent du nord renforce la sensation de frigo, on est vraiment bien au chaud dans la cabine. Je ne suis pas vraiment pressé ce matin, je dois vider dans une grosse centrale à Andrézieux mais, il y a deux commandes et, bien sur, deux heures de rendez vous différentes. Je vais déjà me présenter à 10 h pour le premier rendez vous et, essayer de vider le reste dans la foulée. Pour le premier, tout se passe comme sur des roulettes mais, impossible de vider tout d'un coup, il y a une organisation sans faille et, je vais attendre le deuxième rendez vous qui est à... 13 h 00. Au moins, j'ai largement le tems de me préparer psychologiquement en ayant largement le temps de prendre une douche et de me faire à manger. Donc, à l'heure dite, on m'appelle au haut parleur et, je vais vider le reste à 10 quais de différence, (50M), une merveille d'organisation cette boutique, surtout que c'était la même marchandise mais…Bon, nous sommes vendredi et je ne suis pas loin de la maison mais, ce genre de mésaventure est un coup à rentrer un samedi. Direction le dépôt, je vais faire un petit tour de déstockage en vitesse, c'est rapide vu qu'on livre juste à côté et, je vais recharger à côté de pas loin non plus. Le vent du nord est toujours aussi vivace et, je me les gèles en débâchant, heureusement que nous sommes en fin de journée et, il n'y a pas trop de monde donc je n'attends pas trop longtemps surtout que le cariste est assez rapide lui aussi, je suppose qu'il est comme moi, pressé d'aller se mettre au chaud, je suis son dernier chargement. Retour à la maison dans la froidure brrr vivement que je sois devant la cheminée.

Samedi 22
Dimanche 23

Lundi 24

Il fait froid ce matin, - 7° au thermomètre de la maison, un coup à se geler les doigts en grattant le givre sur le pare brise. Bon, il ne pleut pas, c'est déjà ça. Comme la semaine dernière, je fais la grasse matinée et, après avoir conduit ma fille au métro, je vais mettre le camion en route, faire le plein tranquillement et, partir dans la froidure du matin qu'un pale soleil ne parvient pas à faire fuir. Descente de la vallée du Rhône et, réchauffement relatif mais, dans la cabine, il fait chaud, c'est le principal. Arrêt manger à Mornas et, là, le Mistral m'accueille à la sortie du camion renforçant ainsi la sensation de froid. J'arrive à Beaucaire un peu en avance sur le rendez vous de 15 h 00 mais, comme le camion prévu n'est pas encore là, on me fait entrer tout de suite. Débâcher avec le vent, c'est déjà pas drôle mais, le Mistral me gèle rendant le déchargement encore plus glacial. Heureusement que je ne fais pas ça toute la journée et, je remonte vite dans la cabine pour me réchauffer, merci au cariste de ne pas m'avoir fait poireauter trop longtemps, et, je vais tenter de charger ce soir à Nîmes mais, c'est un chargement qui est prévu demain. J'arrive sur place un peu avant la fermeture et, pas moyen, on chargera demain. Dommage, vu ce que j'ai fait cette journée, j'aurai pu rouler un peu plus, ça m'aurait fait ça de moins à faire demain. Je me pose au resto qui est juste à côté, je n'aurai pas beaucoup de route à faire demain. Le Mistral a eu le bon goût de rester dans la vallée du Rhône, c'est sympa de sa part, il fait suffisamment froid comme ça

Je ne sais pas ce que c'est mais, c'est joli ce truc

Mardi 25

Petite gelée ce matin mais, rien de bien méchant et, je me pointe à la même place qu'hier en espérant charger assez vite, ça va me laisser pas mal d'amplitude pour pouvoir buller un peu en route. Je suis tout seul donc, pas de souci pour savoir à qui c'est le tour et, au bureau, je suis le premier dans la file d'attente composée surtout de moi-même plus personne d'autre. Première mauvaise nouvelle, il faut attendre 8 h 30, il y a un souci de qualité et le lot est bloqué. A 8h 30 précise, enfin, 9 h 30 (le temps que les décideurs finissent leur café), la décision est prise, je peux me mettre en place et, une fois débâché, le cariste pose la première palette pour l'enlever aussitôt, il y a un contrordre. La décision finale est pise une heure plus tard et, le lot qui était bon hier, pas bon ce main puis bon pour être encore pas bon est, enfin, devenu bon. Une matinée de perdue quand même mais, j'arrive à ressortir avant midid quand même et, je roule un peu avant de manger du côté de Salon. Le ciel est bleu, derrière le pare brise on ne sent pas le froid et, je roule en direction de Bergamo mais, avec tout ce temps perdu, je ne suis même pas sur d'arriver chez le client ce soir. Je passe Nice avant l'heure fatidique et, je m'autorise une coupure une fois en Italie. Moi qui pensait rouler peinard et manger à la cantine du client, je suis obligé de m'arrêter pas loin mais, il me manquait un petit quart d'heure d'amplitude. De toute façon, vu l'heure tardive, il y a belle lurette que la cantine est fermée, je compense en me faisant mijoter une bonne soupe en sachet.

J'ai glissé chef

Mercredi 26

Je suis un garçon prévoyant, je me suis posé devant une station avec bar, j'ai donc droit au capuccino servi par une charmant demoiselle aussi brune que sympa et, je parcours le reste pour me poser là où j'avais tellement voulu être cette nuit. Pas trop de monde ce matin, d'habitude, il y a une attente folle mais, aujourd'hui, je ne vais même pas rester une heure sur le parking Je repars donc sur le coup des 9 h 00 et je béni la chance d'arriver à Milan à la bonne heure, après les bouchons. La traversée de Milan, c'est comme la traversée de Paris, c'est une loterie et, parfois, ça bloque sans que personne ne sache pourquoi. Aujourd'hui, j'ai tiré le gros lot, j'ai gagné un embouteillage à une heure inhabituelle et, je perds une bonne demi-heure pour me rendre à Busto Arsizio. Le temps de trouver mon client, il est trop tard pour charger ce matin, je n'ai plus qu'à manger tranquillement en attendant l'ouverture. Retour du personnel, je suis le premier et, on me met en place. C'est pas bien lourd mais, ça prend de la place et je suis obligé de relever le toit pour le chargement. Heureusement, une fois chargé, je peux reposer le toit sans avoir à changer la hauteur, ça m'évite de régler toutes les sangles. Avec tout ça, je ne repars qu'en milieu d'après midi, moi qui me voyais charger ce matin, je crois que c'est un peu râpé. Bon, il n'y a pas de quoi paniquer, je vais vider à Villefranche sur Saône demain, ça va le faire quand même. Je roule un poil, traversée de Turin sans problème, on ne peut pas perdre tous les jours, et, après une coupure à Saint Rémy, j'en ai profité pour prendre une bonne douche et, je continue jusqu'à Chambéry. Je n'en ai pas fait bien lourd non plus aujourd'hui, presque autant d'attente que de route.

Ca fait un moment que je voulais prendre cette photo, j'ai profité d'être bloqué dans un embouteillage

Jeudi 27

C'est mon lever le plus tôt de cette semaine de grasses matinées, le camion est en route dès 6 h 00. Matinée brumeuse même si la visibilité reste bonne avec le gel, un vrai matin d'hiver quoi. Villefranche un peu avant l'ouverture, ça me permet de me mettre en place et de commencer à débâcher en attendant le cariste. Il faut croire qu'il est plus doué que celui qui m'a chargé hier parce que je n'ai pas eu besoin de remonter le toit. Je suis vidé tellement tôt que j'ai droit au reliquat des embouteillages en retournant sur la rocade de Lyon. Je recharge à Lagnieu, vu mon avance, je suis ressorti avant midi et, je prends le temps de monter vu que ce n'est à vider que demain. Toujours cette brume hivernale mais, une fois passé le tunnel de l'Epine, le soleil m'accueille pour la traversée de Chambéry et, il va m'accompagner jusqu'à Suse. Petit pose à Saint Rémy, j'aurai bien passé un coup de rouleau mais, la piste est « hors gel » et le camion va rester sale. Personne au tunnel, j'ai l'impression d'avoir la route pour moi tout seul mais, ça ne dure pas et, dans l'autre sens, c'est l'affluence, il y a même un certain Miko 57 que je reconnais au dernier moment. Je finis ma route pas loin d'Asti sous le gel et la brume, un temps typique de la vallée du Pô en hivers même si l'on n'a plus les fameux brouillards à couper au couteau d'il y a quelques années.

Qui ce souvient de ce sigle ?

Vendredi 28

C'est pratique de dormir devant le client, on est sur d'être su place à l'ouverture même si il y a un gros trafic dans cette boutique. Je suis le premier pour vider mais, il faut croire qu'il y a des chargements plus importants que le mien ou, le fait de parler italien doit accélérer les choses, je poireaute comme un con en attendant qu'on veuille bien s'occuper de moi. Je suis rejoint par Stéphane, un collègue en semi et, nous allons rester 3 heures sur place en regardant les camions italiens passer devant nous. Je fini par repartir en fin de matinée pour aller charger dans la banlieue sud de Milan, deux heures de route et, un panino mangé en conduisant pour essayer de rattraper un peu de ce temps perdu. Au chargement, c'est une autre chanson, on me fait mettre tout de suite à quai et, je n'ai pas fini de décrocher que, les caristes sont déjà dans la remorque, même célérité pour le camion, c'est chargé tellement vite que je n'ai même pas le temps de passer le cordon TIR. Les papiers sont remplis pendant que je fais plomber le chargement et, 20 mn plus tard, je suis en direction de la maison. Quand je pense au temps perdu ce matin, c'est rageant. Je calcule mes coupures au plus juste, je dois pouvoir aller jusqu'à Turin et, si je n'ai pas d'emmerde en route, je dois pouvoir rentrer dans les temps. Les trois heures de ce matin risquent de me manquer pour rentrer ce soir. Jusqu'à Turin, le timing est bon, une coupure et, allons y pour le reste. Comme hier, il n'y a pas grand monde au tunnel mais, je vois deux camions Goubet en attente d'escorte, un petit bonjour en vitesse et, je file parce que c'est juste. Le temps est sec, la route est salée, j'enquille les routes française en croisant la vague des skieurs. En parlant de skieurs, il y a un accident à Chambéry, le péage est complètement bouché et, ça remonte presque jusqu'au tunnel de l'Epine, impressionnant. Je finis quand même dans les temps avec une légère marge, Stéphane, mon collègue de galère de ce matin arrive peu après, il a rechargé à côté d'Asti mais, il a encore galéré pour recharger. Vite, je gare le camion et je monte dans ma voiture pour rentrer vite à la maison. Un peu de retard dans le « rentrer maison », juste le temps de changer une roue sur la voiture. Les pneus ne sont pas mes amis

Route italienne

Samedi 29
Dimanche 30

Lundi 31

Rendez vous dans la banlieue à 5 h 30, un coup à partir à 5h 00 en plein froid mais, j’ai comme l’impression que ça va être la semaine du froid même que la météo l’a dit dans le poste avec les images. Je mets ou, plutôt, je jette mes affaires dans le camion, j’aurai le temps de les ranger tout à l’heure. Pile poil à l’heure de rendez vous à 5 h 30, je rentre sans attendre, le gardien est aimable, moi aussi, la semaine commence donc avec le sourire. Mise à quai un peu rock’n roll, il n’y a pas de ligne blanche pour se guider et, l’éclairage nocturne fausse les repères mais, ça fini par le faire. Interdiction d’aller sur le quai, j en profite pour ranger un peu le bordel dans la cabine en écoutant les infos, ça parle de CRS en grève, les racketteurs veulent des aménagements en mettant en avant la lutte contre la délinquance, certain font même la grève de la faim, je suppose que ça consiste à ne plus manger de chips avec l’apéro, je suis écroulé de rire, Une fois vide, je vais du côté de Saint Etienne, je ne sais pas encore où exactement mais, je me rapproche en attendant 8 h 00. Dans le sens Nord Sud, la rocade va bien le matin, ce n’est pas le même schmilblick dans l’autre sens, comme tous les lundis, c’est bouché mais, je profite égoïstement de ma chance et, j’arrive de l’autre côté de Saint Etienne à l’heure de l’ouverture du bureau. Un coup de téléphone pour la commande, je vais déjà en charger un peu à côté, vu l’heure matinale, je n’attends pas bien longtemps, il fait toujours froid et, le petit vent me donne les joues rouges le temps de débâcher. Vu que ça c’est bien passé, je file à Thiers en espérant charger avant midi. Arrivée dans les temps et, comme là aussi, il n’y a pas grand monde, juste un camion qui, comme moi, ne charge pas complet. Ceux qui arrivent après nous n’auront pas notre chance, comme ils chargent des complets, ils ne vont rentrer qu’après manger. Le complément est vite enfourné dans la remorque et, je retrouve mon collègue de chance au bureau. Nous allons manger à la cantine et, chacun prends sa route. Je ne vais pas bien loin, Sancerre, trois heures de route à tout casser, je vais essayer de vider ce soir. Je me présente sur la pointe des pieds en milieu d’après midi, les gars sont sympa comme tout et me vident sans attendre. Toujours ce temps froid et, les nuages ne laissent aucune chance au soleil de nous réchauffer un peu. Une fois vide, je me réfugie dans la cabine avec le chauffage et, je peux rouler un peu jusqu’à un resto, je vais déjà faire une grande coupure, la semaine commence bien.

En attendant le train

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