Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Avril 2011

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Vendredi 1

De plus en plus tard les réveils, cette fois, je ne pars qu’à 4 h 30, une vraie orgie de sommeil. Je suis quand même dans les premiers à quitter le parking et, bien sur, le resto est encore fermé mais, j’ai l’habitude. La RCEA est déjà bien chargée en camions, il faut dire que ça ne s’arrête jamais sur cet axe. Petit arrêt à Montchanin pour faire le plein et, avec un café dans le ventre, je continue en direction de la Lorraine (sans me sabots) Je vide à Montigny le Roi enfin, pas loin dans la campagne. Après un festival de petites routes, je tombe sur un truc immense dont on se demande ce que ça peut bien faire ici. En fait, il y a un embranchement SNCF et c’est un truc de stockage pour un marchand de boisson. En tout cas, c’est bien organisé pour vider, les palettes se vident par paquets de 4, un seul côté à débâcher et, à 9 h 00, je suis déjà reparti pour recharger pas loin. La spécialité de la Lorraine, à par les sabots et les pucelles d’Orléans, c’est la flotte. Pas celle qui tombe des nuages mais, celle qu’on met dans les bouteilles avec les sources thermales qui vont avec donc, je vais à Vittel en me demandant combien de temps je vais passer pour charger. On critique ces grosses boutiques pour leur accueil mais, ici, le personnel de l’accueil est sympa et, après une légère déconnade à propos de mes lunettes de vieux, j’ai mon inscription et, coup de chance, je vais charger directement mais, à quai, il va falloir que je fasse des prouesses pour me poser droit. Là aussi, tout se passe bien et, je suis reparti avant midi. Il me reste de quoi rentrer à la maison et, je vais m’offrir une belle coupure déjeuner avec sieste incorporée. Je profite aussi du soleil pour la descente et, j’envisage une rentrée « pas tard » lorsque ma carte chauffeur sort du tacho sans prévenir. Impossible de la remettre, le machin la refuse trois fois de suite et, j’en suis réduit à rouler sans carte pour rentrer, Moi qui avait un lundi tout ce qu’il y a de plus calme de prévu, je sens que je vais passer ma matinée chez le docteur du mouchard. En fait, j’ai réussi à arriver assez tôt à Corbas, le docteur m’a pris en fin d’après midi. Diagnostic, la carte est morte et, on fait une bonne demi heure de paperasse avec édition de trois mètres de tickets pour le dossier. Je vais pouvoir refaire une demande de changement avec moult frais postaux et rouler sans carte pendant deux semaines maxi. Mon samedi matin va être occupé.

Enfin le printemps

Samedi 2
Dimanche 3

Lundi 4

J'ai eu tout mon samedi pour monter le dossier de remplacement de ma carte, demande par internet, impressions et photocopies diverse, envoi du dossier à Douai par lettre recommandée, ça bouffe du temps, de l'argent et du papier, un vrai bonheur. J'ai droit de rouler sans carte pendant deux semaines au maximum en attendant l'arrivée de la remplaçante mais, il va falloir tirer des tickets tous les jours, avec cette consommation de papier, la forêt amazonienne ne va pas être mon amie. Pour aujourd'hui, la journée va être calme, passage aux mines pour Tarja cet après midi, elle va donc passer la matinée à l'atelier entre vérifications et quelques truc à réparer. Moi, je bulle un peu mais, pas longtemps, il y a un camion à aller vider à quelques portées d'arquebuse d'ici, ça va me prendre une partie de la matinée. Retour au dépôt, et, tel l'employé de bureau moyen, je prends ma voiture pour aller manger au domicile, un truc dont je n'ai vraiment pas l'habitude. Retour à l'atelier et, avec Jimmy, j'emmène Tarja à la visite médicale des véhicule affectés au transport de marchandises par route. Retour au dépôt pour vider le chargement à quai, il m'a servi de lest pour le passage aux mines mais, il faut bien se quitter un jour. Mine de rien, ma journée est finie, je n'en ai pas fait lourd mais, avec ce temps magnifique, ce n'est pas désagréable.

Je vais voir ce message pendant pas mal de temps

Mardi 5

On va peut être travailler un peu aujourd'hui. Pour commencer, je vais à la Verpillière charger pour 8 h 00. Mise à quai, on est sympa, j'ai droit à deux quais, ça fait un peu moins de manœuvre. Vite Chargé, vite parti, je vais à Saint Etienne en essayant de vider ce matin. Vu la distance, ça devrait le faire ou alors, c'est que j'ai traîné en route. Re passage à quai, re décrochage et, comme au chargement, c'est vite expédié et, je file au dépôt pour charger un petit lot qui va à une petite distance chez un petit client. Il est midi et, j'en suis déjà à mon deuxième chargement, la cadence semble s'accélérer depuis hier. Je vais donc me présenter à côté mais, il y a déjà pas mal de mon et, même s'ils vident pendant midi, le temps que mon tour arrive, j'ai le temps de me faire la mangeaille parce que, je commence à avoir faim. Je re décroche un coup pour vider et, je vais charger à l'autre bout de la rue. Encore un chargement à quai, ça va faire mon 5° de la journée, j'ai bien fait de lubrifier le crochet hier, c'est toujours plus facile quand rien n'est grippé. C'est la fin de l'après midi et, même si j'ai pas mal tourné en rond ce matin, il me reste quelques heures à rouler. Direction Angers, je dois pouvoir aller jusqu'à Tours si ça veut bien le faire. Entre Sancoins et Bourges, j'ai la chance infinie de tomber sur un convoi exceptionnel, un vrai convoi qu'on voit de loin, un transport d'éolienne, ça prend une place folle et ça ne roule pas vite. Inutile de me morfondre derrière ce truc, j'en profite pour faire une coupure et, je peux ainsi rouler jusqu'au bout des heures ce qui me pose au péage de Tours.

Printemps en action

Mercredi 6

Au réveil, j'ai un texto du chef qui m'a vu dormir alors qu'il descendait vers la vallée du Rhône, je l'appelle et nous allons discuter un bon moment. J'ai reçu un autre texto aussi, de mon épouse qui m'annonce que mon fils s'est fait « braquer » avec un pistolet sur la tempe pour se faire voler son portable, un gamin de 16 ans vient de faire la connaissance de la violence au quotidien. Je ne m'étendrai pas sur la réaction des gendarmes de la commune, leur inefficacité n'est plus à démonter. Finalement, c'est le commissariat central de Lyon qui a pris les choses en mains, à l'heure où j'apprends les fait, il est fort probable que le rapport est déjà en train de prendre la poussière sur une étagère des archives. J'apprends tout cela dans la matinée et, cette histoire va me travailler toute la journée. Pour l'instant, je vide à côté d'Angers, je suis sur place en début de matinée et, c'est assez cool, je recharge sur place. En clair, je ne change pas de quai, ça fait toujours ça de moins en manœuvre et puis, ça va beaucoup plus vite. Plus vite ? Ce n'est pas dit, il y a un bug informatique et, je perds pas mal de temps mais, je suis quand même reparti bien avant midi. C'est mieux, je dois vider ce soir à Andrézieux, autant partir « pas tard ». Je coupe à travers la France profonde, Loches, Châteauroux, Saint Amand, Moulin. Sur la route, le cortège habituel des gendarmes et de leurs radar, à défaut de lutter contre la délinquance, ils participent au comblement du déficit de l'état, c'est moins risqué et meilleurs pour la prime de rendement. Comme ce matin, je vide et recharge sur place, encore une mise à quai d'économisée. Tout calculs faits la journée est bien entamée, tellement bien entamée qu'elle est presque finie. Je vais au dépôt juste à côté, le resto n'est pas loin, j'y vais à pied et, je m'offre une bonne douche avant de me coucher.

Richelieu

Jeudi 7

La journée va être calme, le programme est d'une simplicité extrême, aller à côté d'Angers pour vider demain matin. Donc, j'ai toute une journée pour faire les 500 kms qui me séparent du quai. Le travail de navette, c'est bien quand on a de la marge. Je décide de passer par La Châtre, Leblanc, Châtellerault, c'est sympa et, comme je ne suis pas chargé lourd, je ne vais pas consommer. De plus, ça me permet de passer à Deux Chaises, le patron du resto a participé au tournage du reportage qui doit passer prochainement, nous allons en discuter un peu et puis, quand on connaît la carte de son resto, ça vaut le détour. Je suis resté pas mal de temps sur place mais, je n'ai pas fait d'allers retours à la tireuse à vin comme voudrait le faire croire certaines chaines de télé trash. D'ailleurs, il n'y a pas de tireuse chez Thierry. Je repars donc avec, au moins, 0,1g d'alcool, et, je me fais une après midi bucolique sur des routes peu fréquentées. A force de bucoliquer, je me retrouve chez le client. Je commence à entamer le manœuvre de haute volée qui va me permettre de me garer sur le parking quand, un gars du quai surgit en me proposant de me vider ce soir. Inutile de préciser que je ne discute pas longtemps, je me pose à quai, on me vide et, je fais la coupure sur place. Demain, je n'aurai même pas à bouger pour être en place, c'est bien de faire des navettes parfois. Il y a un super marché juste à côté, je vais y faire un tour histoire d'acheter un peu de lecture.

Avec les royalties de mon Carnet de Bord, j'envisage l'achat de cette résidence secondaire

Vendredi 8

Je sors de mon camion quand les gars arrivent au boulot à 5 h 00, pendant qu'ils me chargent, je file sous la douche parce que' en plus, il y a des toilettes toutes propres. Décidément, je suis bien en avance ce matin, je ne perds donc pas de temps pour faire cette dernière navette. C'est prévu à vider ce soir à Saint Etienne mais, vu mon avance, je devrai y être bien avant. Pas de tourisme aujourd'hui, je prends par le plus rapide comme Mercredi. Il fait un beau soleil, ça donne envie de rentrer chez soi pour en profiter. Une coupure pas loin de Sancoins et, je suis en place en milieu d'après midi. C'est ma dernière navette aussi, je ne recharge pas sur place. Enfin, je ne devrai pas mais, vu que je suis là, je peux toujours prendre un lot pour le stockage chez nous vu que le dépôt est à côté. J'arrive donc au dépôt, on discute un peu, je pose mes palettes et, ma fois, la semaine est pratiquement finie, je n'ai plus qu'à rentrer à Corbas. Je bulle un peu histoire d'attendre que les embouteillages de Saint Etienne soient finis mais, surprise, c'est entre Saint Chamond et Givors que ça coince. Les panneaux annonce des bouchons sur la rocade lyonnais e mais, je ne passe pas par là pour rentrer et, je peux dire que j'ai eu de la chance parce que, je vais apprendre plus tard qu'il y a un accident, ce qui explique tout ce foutoir.

Un lever de soleil

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Samedi 9
Dimanche 10

Lundi 11

Une toute nouvelle carte conducteur est arrivée samedi, je vais pouvoir me passer de l’impression bi quotidienne des tickets, une semaine pour refaire la carte, je suis surpris, il faut croire que, quand n se souvient des délais interminables pour avoir les premières carte, des progrès ont été faits. Ce week end ensoleillé me donne des envies de vacances mais, il ne devrait pas tarder à pleuvoir et nous allons retrouver la fraicheur normale d’un mois d’avril. Ce matin, c’est calme pour moi, je vais charger à Lagnieu donc départ un peu avant 7 h 00 pour éviter les embouteillages de la rocade et, arrivée au chargement un peu avant l’ouverture. Je me mets tranquillement en place et, quand le cariste arrive, c’est débâché tout prêt. La matinée commence bien, premier arrivé, premier servi et, premier parti. Il faut dire que je suis tout seul, c’est plus facile. Sous un beau soleil, je me dirige vers le nord ouest, vers la Normandie pour être précis mais, en partant si tôt, j’ai l’avantage de pouvoir passer Paris avant le bordel, c’est toujours appréciable. Je roule donc jusqu’à Avallon, une petite coupure et, je n’ai plus qu’à finir mes heures. Mes heures m’emmènent avant Paris dans la limite du temps que je m’étais fixé, ça passe comme sur des roulettes sans aucun ralentissement, un vrai bonheur et, je finis jusqu’à Rouen sous un ciel qui se couvre, l’intermède estival est fini. Journée peinarde donc pour Lagaffe qui va manger sur le port de Rouen ce soir.

Coupure sur le port

Mardi 12

J’aime bien les rendez vous chez ce client surtout celui de 5 h 00, on est sur de se lever tôt. Aujourd’hui, j’ai la chance de dormir pas trop loin donc, le réveil sonne à 4 h 00, par rapport à mon dernier voyage (départ à 2 h 00 de Villabé) c’est une grasse matinée. Mise quai de haute volée, je suis en place à 5 h 05 et, le temps de la prise de poste, on commence à vider à 5 h45, la prochaine fois, je m’offrirai un peu de rab de dodo. Je suis quand même vide assez tôt pour aller recharger au Havre à 8 h 00. Je ne vois pas la pluie annoncée hier, pour débâcher c’est mieux mais, le vent froid nous a bien refroidit l’atmosphère. Ca à bien gazé ce matin, je repars à peine une heure plus tard et, j’envisage de pouvoir vider avant midi à côté de Beauvais. Sur place, la cours est vide, non seulement, je vide avant midi mais, je recharge sur place pour finir à 12 h 30. Une bonne douche le temps des papiers et, je suis parti à 13 h 00 juste au moment de la fermeture des bureaux. Décidément, ça veut bien le faire et, je n’ai plus qu’à rouler en direction de Tours. Je descends par Rouen, Chartres et la RN 10 avec la sérénité que donnent les amplitudes larges. Miam miam en route, musardage et, arrivée à Tours au centre routier dans la soirée. Ce soir, j’apprends avec soulagement que les agresseurs de mon fils ont été arrêtés, il faut dire qu’ils ont pas mal ratissé mais, le principal est là, avec leur périple bien trash, ils devraient être un certain temps sans pouvoir nuire.

Le syndicats des producteurs d’apéritifs anisés vous offre la photo du jour

Mercredi 13

Plus tard qu’hier, le réveil sonne à 5 h 00, mon heure de plaine forme. Je vais à Cognac, un peu plus de trois heures de route mais, avec ce temps, ça va tout seul. Le jour se lève sur la Touraine pour m’accompagner. Sir la RN 10, au sud de Poitiers, deux camions sont en vrac et, le bouchon atteint déjà 6 kms quand je passe. Les cabines n’ont pas l’air trop amochées, merci les points de rupture, j’espère qu’il n’y pas de blessé. J’arrive en début de matinée, un peu d’attente et, je suis reparti. Parfois, je recharge juste en face mais, cette fois, je recharge à Cognac mais, un peu plus loin. Comme hier, je découvre avec une certaine joie la cours toute vide. Je me mets en place et, je n’ai même pas le temps de finir de débâcher quand le cariste arrive. Je ronchonne parce que, il arrive trop vite alors, que d’habitude, il arrive trop tard. Partant du principe qu’une journée sans ronchonner et une journée de gâchée, il ronchonne avec moi ce qui me donne le temps de finir de débâcher. Une heure plus tard, je suis reparti et, comme hier, je vais avoir le reste de la journée pour musarder. Donc, je vais à Nogent le Rotrou mais, je ne vais peut être pas aller jusqu’au bout, il doit bien y avoir un resto avant. Je repasse sur les lieux de l’accident de ce matin, il y a au moins 200 m de traces de freinage, ça a du bien taper quand même. A partir de Tours, je retrouve le temps couvert et la baisse du thermomètre. Fin du voyage juste à la sortie du Mans, vu l’heure, il n’y avait pas la queue pour la douche.

Pas encore assez de feuilles pour faire de l’ombre mais, il n’y a pas de soleil

Jeudi 14

record de coupure cette nuit, je repars quand même un peu après un tour de cadran. Rendez vous pas loin et, en fin de matinée mais, ras le bol de rester sur place alors, je vais tenter de vider un peu plus tôt en arrivant à 9 h OO. Bon, le camion de 9 h 00 est arrivé à l’heure alors, je vais passer après lui, normal mais, je gagne quand même une heure et je ressors avant midi pour aller faire une ramasse pas loin d’Etampes, le temps d’y aller, il est midi mais, ils reprennent à 13 h 00 le temps de manger, ils sont arrivés et, on peut commencer à charger. Un grand voyage m’attend, je vais vider dans la foulée à Arpajon. Vider et recharger sur place, l’après midi est finie quand je sors de là mais, pas trop de bouchon. .Il faut dire que je coupe par Etampes et Montargis pour rejoindre la RN 7 donc, pas de Francilienne pour moi. Ce soir, en roulant cool, je mange un peu avant Moulin.

Les platanes commencent à faire de l’ombre

Vendredi 15

Dernière journée et, pour être franc, elle va être aussi foulante que celle d’hier. Je vide Saint Etienne, une formalité sauf que, nous sommes 7 camions en tout. Je suis arrivé en quatrième position, même pas classé mais, ça doit valoir quelque chose dans le quarté du jour. Une bonne heure d’attente sur le parking et, un peu avant 11 h 00 je suis quand même reparti. Oh, je ne vais pas aller bien loin, juste au dépôt histoire de me faire payer le café et, vu que je ne vais pas recharger ce matin, je discute un peu au bureau. Donc, conformément aux calculs établis, je me présente à Thiers en début d’après midi, juste au début des hostilités de l’inscription. Grosse bagarre, je défends chèrement mon droit à passer devant tout le monde et les cadavres s'accumulent mais, quelques litres de sang plus tard, je rentre enfin. Heu, j'exagère peut être un peu, c'est chacun son tour et vu que je suis le dernier arrivé, les autres ont déjà eu le temps de s’inscrire. Le temps que la première vague soit chargée, j’ai le temps de me mettre en place et de débâcher sans affolement. J’aime bien cette usine parce que ça va vite malgré le monde et, je ressors de là en milieu d’après midi. Je suis à peine à trois heures de la maison, le ciel bleu m’accompagne pour le retour. Passage de Saint Etienne juste avant les bouchons. Ce soir, c’est un peu spécial, Vanvan pose son camion au dépôt et, il va se faire ramener chez lui par Guigui Pompon. Ce sont ses derniers tours de roue chez Jacquemmoz, il a trouvé une place pas loin de chez lui. On va continuer à se fréquenter, merci le téléphone mais, son départ fait un trou quand même. Pas de larmes non plus, mais, un petit moment d’émotion.

Une photo de la fine équipe

Samedi 16
Dimanche 17

Lundi 18

4 h 00, la pleine lune éclaire la ville endormie, j'espère qu'un loup garou ne va pas me sauter dessus, non pas que j'ai peur des loups mais, un Garou qui braille « Belle » comme dans Notre Dame de Paris, il y a de quoi faire fuir les plus courageux. Pas de loup garou à l'horizon du dépôt, juste deux collègues assez fous pour partir à une heure de fou. Vers le sud cette semaine, la Côte d'Azur avec la perspective de ne pas avoir froid, vive les printemps ensoleillés. En parlant d'ensoleillement, il est encore un peu tôt mais, la route est calme et je descends peinard. Vers Montélimar, j'arrive au cul d'un Duarig, vite un texto au chef mais, je reçois une réponse vengeresse « Si tu lisais mon Cdb, tu saurais que j'ai un porte char cette semaine ». Dois-je avouer que je lis rarement les autres carnets de bords ? En attendant, moi qui pensais enfumer le chef dans la côte, j'en suis réduit à enfumer son collègue (je ne suis pas chargé lourd, ça aide). La coupure du côté d'Avignon et, je roule de jour pour arriver en début de matinée au Luc en Provence. Je vide dans un domaine viticole perdu en pleine pampa, j'avais bien ramé la première fois que j'étais venu mais, j'avais noté le chemin et, je pense que j'ai bien fait parce que, ce ne sont que petites routes où on n'a pas vraiment l'idée première de venir en camion. Pour vider, une formalité, il suffit juste de débâcher et, bien sur, de remonter la cabane pour aller recharger en Italie. J'ai de la marge, je file à Nice, une petite coupure pour manger et, une petite sieste avant d'attaquer l'autoroute toute en tunnels qui longe la côte. J'arrive en fin d'après midi à Sestri Levante, j'avais repéré un resto lors de mon dernier voyage, je sens que je vais y refaire un tour. Un autre français s'est garé sur le parking, je lui fais part de ma découverte du dernier voyage et, il m'accompagne, nous avons bien parlé mais, il n'y a pas si longtemps, nous aurions été plusieurs français et italiens à manger dans ce resto.

C'est beau

Mais c'est pas large

Mardi 19

Deux petites heures pour aller à Altopascio, deux heures qui me permettent d'admirer le lever de soleil sur les montagnes italiennes. Je suis un peu en avance, c'est bien, surtout que je suis tout seul ce matin. A l'ouverture, petit problème, ma commande n'est pas prévue, coups de téléphone à droite à gauche, je ne sais pas d'où vient le problème mais, je perds deux heures, ça valait le coup de se lever de bonne heure. Ca fini quand même par se décanter et j'arrive à charger avant midi mais c'est rageant même si j'ai pas mal de latitude sur ce voyage. Je m'arrête faire chauffer la gamelle à peu près là où j'ai coupé cette nuit mais, de l'autre côté sinon, je ne serai pas dans la bonne direction et ça ferai désordre. L'après midi, je roule jusqu'après Turin, une petite coupure et, une bonne douche à Saint Rémy, il me reste de quoi aller à un resto. Il fait doux ce soir, je ne sais pas si ce temps d'été est bon pour la nature mais, ça fait un bon moment que je dors sans le bruit du Webasto.

Vue imprenable sur la circulation autoroutière

Mercredi 20

C'est bien, je vide à Corbas, juste à côté du dépôt, je n'ai pas de mal à trouver l'adresse. Depuis hier, les problèmes sont résolus et je vide sans attendre. Je passe vite fait au dépôt faire le plein et, je vais à Chalon pour charger. J'ai intérêt à arriver le plus tôt possible, il y a toujours de l'attente et, bien sur, malgré qu'il ne soit pas encore midi, le parking est plein. Avec le changement d »équipe du midi, je vais passer plus de trois heures sur place. Je fini quand même par ressortir pour aller vider demain à Udine, ce n'est pas vraiment la porte à côté mais, nous ne sommes que mercredi. Ca va me permettre de passer par le Mont Blanc, c'est rare pour moi de passer par là. A Nantua, l'autoroute est bouchée dans les deux sens, il doit y avoir un carton mais, j'ai été prévenu par des collègues donc, je sors pour passer par l'ancienne route de quand on était obligé de passer par là quand il n'y avait pas l'autoroute, ça me fera un coup de nostalgie. A la sortie de Nantua, les panneaux annonce la fermeture de l'autoroute en direction de Paris Logique me direz vous ? Détrompez vous ça vient de rouvrir mais, dans mon sens c'est fermé, je ne sais pas pourquoi mais, une chose est sure, il n'y a rien d'indiqué, les responsables de l'autoroute sont toujours aussi incompétents mais, ce n'est pas un scoop. J'avais prévu de dormir à Aoste mais, il y a une queue d'une heure annoncée au tunnel, si je m'enquille la dedans, je vais finir comme un con au bord de la route avec une amplitude explosée, autant s'arrêter avant et rester zen. Tant pi, je na fais pas tout à fait mes 9 h, j'espère que ça passera demain. Pour l'instant, je suis au Chatelard, c'est certainement mieux que sur le bord de la route et puis, il y a la douche.

En passant par l'ancienne route

Jeudi 21

Puisqu'il y a une régule de prévue cette nuit, inutile de se présenter avant 6 h 00 pour faire la queue donc et puis, ça va me faire arriver à Milan vers 9 h 00 c'est-à-dire, juste après le gros du bordel matinal. Si mes calculs sont bons, je dois pouvoir arriver avec une bonne marge mais, faut pas trop trainer en route. Arrivée à Milan dans les temps avec un beau bouchon qui, malgré l'heure, commence bien avant le péage. En discutant avec un collègue d'une fenêtre à l'autre (on a le temps dans ses cas là) j'apprends que, depuis une semaine c'est pire que d'habitude au niveau du bordel, c'est bien ma chance, il faut dire que c'est la « setimana pascuale », le trafic est intense. Je vois donc fondre une bonne demi-heure de marge et, je fais la coupure un peu avant Bergamo. Si ça veut bien le faire, je dois pouvoir aller au bout en moins de 4 h 30. Bien évidemment, ça n'a pas voulu et, je reperds encore du temps dans un bouchon suite à un accident juste après Bergamo. De Bergamo à Brescia, ça roule en accordéon, je reperds donc du temps et, je calcule que je vais être obligé de faire une deuxième coupure ce qui va me faire arriver en fin d'après midi. Bon, jusqu'à Venise, ça roule plutôt bien. Comme c'est mon jour de chance, il y a encore un carton juste avant la bifurcation vers Udine et, je reperds encore du temps bien sur et je commence à me demander si je vais réussir à vider aujourd'hui. Une deuxième coupure s'impose histoire de remettre encore un peu de retard pour livrer et, j'arrive à 17 h 00 pétante dans la campagne du Frioul. Le client est du genre accueillant et bosseur, ils finissent tard dans sa boutique et, je démonte le côté aussitôt arrivé, au moins un endroit o je ne vais pas perdre de temps. Moi qui pensais pouvoir aller peinard jusqu'à un resto, je suis obligé de rester sur place, j'ai perdu plus d'une heure et demie depuis ce matin, un vrai bonheur. Le bon côté, c'est que j'ai quand même réussi à vider ce soir, ça me donne un peu d'avance pour demain parce que, je suis un peu loin de la maison mine de rien. Bon, la zone est calme avec des endroits ombragés, je vais passer une nuit au calme n'empêche que, deux jours de galère, j'espère que ça va aller mieux demain.

Ma collection de cartons s'agrandit

Vendredi 22

Une chose est sure, j'ai dormi au calme, une vraie villégiature. Mon orgie de sommeil terminée, je me décide quand même à aller charger en partant suffisamment tôt pour arriver à l'ouverture de l'autre côté de Venise donc, en me rapprochant de la maison. Je me plante devant un grand magasin en me demandant ce que je bien pouvoir charger dans un truc pareil. A l'ouverture, les vendeuses me mettent sur la bonne direction en effet, je suis juste à côté de l'usine, oups, j'ai quand même perdu 10 minute dans l'histoire. A l'usine, c'est super sympa, on charge sur le parking donc, en cassant l'attelage, je n'ai pas besoin de décrocher. Comme souvent en camion remorque, le gars persiste à me charger le camion au maximum mais, vu le poids à charger, je ne discute pas et, je finis par enquiller les 4 tonnes (j'arrondi un peu, il n'y en a pas tant). C'est sur, le camion ne va pas peiner dans les côtes mais, s'il tombe de la neige, la tenue de route ne va pas être terrible. Il fait déjà 15°, si elle tombe, elle ne devrait pas tenir au sol ça me rassure un peu. Je n'ai plus qu'à rentrer, enfin, me rapprocher du but parce que, je ne vais pas pouvoir rentrer d'un coup. Si la poisse de ces deux derniers jours veut bien me lâcher un peu, je dois pouvoir dormir en France ce soir. J'ai un peu intérêt à me magner, il y a des interdictions cet après midi. Je croise les doigts et, je file. Comme hier, il y a un carton entre Brescia et Bergamo mais, je suis dans le bon sens cette fois, 35 kms de queue quand même, avec les départs du week end pascal, rien d étonnant. Dans mon sens, Milan n'est pas encore bouché, je fais la coupure à Novara et, je continue avec la perspective de passer Turin avec la même chance. . Le reste du parcours n'est qu'une formalité même si je vais arriver au tunnel après 16 h 00 mais, à ce niveau, ça ne pose plus de problème, ils laissent sortir. On ne peut pas avoir la poisse tous les jours, j'ai même suffisamment de marge pour passer au Dépôt à Modane, je peux donc faire vider le tachy et prendre une douche. Je discute un peu avec les collègues, je ne suis plus pressé, je vais pouvoir aller tranquillement me poser à l'autoport, je ferai le reste demain.

Départ au petit matin

Encore bouché

Samedi 23

Pas grand-chose à rouler, à peine trois heures mais, vu que je suis un lève tôt, je m'autorise un lavage de la cabine, ras le bol de voir Jimmy crépi par les milliards de moustiques qui se sont écrasés sur son corps svelte de destrier du bitume. Un week end de trois jours en perspective, c'est toujours bon à prendre.

Faut que ça brille

Dimanche 24
Lundi 25

Mardi 26

Un grand week end, ensoleillé de surcroit, ça fait toujours du bien de se reposer un peu, même si une journée, ça ne suffit pas à faire des grandes vacances mais, c'est toujours bon à prendre. Départ à 6 h 30 pour vider à Chalon sur Saône, un petit tour de santé pour commencer cette journée. En milieu de matinée, je suis vide et, je vais recharger à quelques kilomètres de là, je serai donc rechargé avant midi si ça veut bien le faire. Je dis « si ça veut bien » parce que, les attentes sont toujours longues chez eux et, avec le lundi férié à rattraper, ça ne rate pas, le parking est déjà bien rempli quand j'arrive alors qu'il est à peine 10 h 00. Je suis chargé à midi, je redescends à Corbas compléter avant d'aller en Italie, ça tombe bien parce que, Tarja doit passer une journée sur la fosse pour se refaire des freins neufs, je vais donc en profiter pour changer de remorque et laisser Tarja aux bons soins de Geoffrey. Je roule un peu mais, au tunnel de Chambéry, plus de lumière sur la remorque alors que tout fonctionnait au départ. Pourquoi est ce que ça tombe sur moi ? Heureusement, je ne suis pas loin de Montmélian, je passe expliquer mon malheur aux mécanos qui arrivent à trouver le fil qui ne veut pas et, je peux repartir mais, j'ai perdu une heure. Je repose ma question. Pourquoi moi ? Moi qui pensais pouvoir passer Turin ce soir, je vais être obligé de m'arrêter au bas du Fréjus à Bussoleno. Je passe devant le resto attitré de Miko 57, ils sont un paquet de sa boite mais, le parking est bondé, je vais manger un peu plus loin.

A force de me faire traiter de criminel par les flics, c'est là que je vais finir.

Mercredi 27

Du coup, je ne vais pas pouvoir vider ce matin vu l'heure de départ, au mieux, j'arriverai juste à midi. Un peu de pluie au départ et, sous un ciel menaçant, je traverse la plaine du Pô en évitant les orages quand même. Le client est dans la cambrousse au nord de Vérone, un vrai plaisir de se promener dans les vignobles mais, il vaut mieux demander son chemin aux gens du coin pour ne pas finir dans un chemin de terre. On m'a mis sur la bonne direction et, je suis dans la boutique juste avant la pause de midi. Je peux me mettre en place et manger peinard en attendant qu'ils reviennent. Malgré le ciel menaçant, pas de pluie le temps de vider et, vu que j'avais déjà tout préparé, on ne perd pas de temps et je repars à peine une heure après. Rechargement à côté de Bergamo dans une boutique réputée pour ses attentes interminables, je m'attends donc à y passer une bonne partie de l'après midi. Surprise à l'arrivée, le parking est à moitié vide, je m'inscris et, à peine fini de préparer, le cariste vient me chercher, il ne s'est pas passé une heure que je suis déjà chargé. Une demi-heure d'attente pour scanner le chargement quand même. Entre temps le parking s'est remplis et ça sent la grosse attente, enfin quelque chose de normal. Vu l'heure de départ, je vais avoir droit au premier bouchons de soir à Milan, jamais content le Lagaffe. A Sesto San Giovanni, pas de queue, pas plus sur la Tangenziale, tout juste ai-je droit à un petit ralentissement au niveau de Cormano. Du coup, cette avance inespérée va me permettre de tirer jusqu'à Aoste au lieu de Santhià comme je l'avais prévu.

Finalement, la journée ne s'est pas si mal passée, j'ai rattrapé tout le retard d'hier.

Bientôt les moustiques

Jeudi 28

Au réveil, j'ai droit à la pluie, La météo nous l'avait promis, elle est donc là. Une journée de route Pour traverser la France du Tunnel du Mont Blanc à Rouen enfin un peu avant suivant ce que je pourrai faire dans la limite du temps qui m'est imparti par nos chers législateurs, à savoir, 10 h Je passe donc le tunnel au petit matin pour retrouver la pluie mais, une pluie française bien de chez nous cette fois. Ca se calme dans la matinée et je vais rouler une bonne partie de la journée avec cette luminosité particulière que donne le soleil qui essaye de traverser la brume. J'ai bien roulé et, je suis à l'entré de Paris vers 16 h 00, juste à temps pour traverser, comme hier à Milan. La pluie m'accueille aussi et je vais finir la journée avec elle. Carton plein au niveau des heures, je suis à une petite demi-heure du client, encore une journée qui s'est vraiment bien passée. Sur le parking du restaurant, un gars vient se garer pas loin de mon camion, un certain Soaffre, ça faisait un bon moment qu'on ne s'était pas vu. Séquence retrouvailles au resto ce soir.

Portrait en pied de Soaffre

Vendredi 29

Pas de difficulté pour vider à l'heure, j'ai dormi à une demi-heure du client et, je suis même le deuxième en place. Le collègue qui est déjà arrivé depuis plus d'une demi-heure, rage dans son coin, il avait rendez vous à 6 h 00 mais, ils ne commencent qu'à 7 h 00, on sent l'organisation à la Amédée. Bon, les camions commencent à arriver mais, les deux caristes sont efficaces et, je suis parti assez vite pour aller du côté de Creil avec l'espoir de ne pas rester trop longtemps dans cette boutique réputée pour ses attentes interminables. Je coupe à travers en passant par Beauvais pour éviter Pontoise qui doit être bien bouchée à cette heure et, j'arrive après un voyage départementalesque et touristique. Comme prévu, il y a déjà du monde, 3 camions avec moi, mais, je vais quand même commencer à charger avant midi. Le cariste m'abandonne au moment de la pause, je me fais mon manger peinard en écoutant les infos mais, je tombe sur le mariage des tourtereaux britanniques et princiers, les pauvres anglais vont payer des impôts pour les frasques de leurs élites princières, ce n'est pas chez nous qu'on verrait ça, notre empereur nous coûte nettement plus cher en salaire mirobolant et avions divers, monarchie ou république, on cotise à fond perdu. Un bel orage le temps de la coupure finalement, j'ai gagné un séchage et, quand le cariste revient, il ne pleut plus. On fini le chargement et, je repars en milieu d'après midi, ça devrait passer pour la traversée de Paris et, effectivement, la Francilienne est praticable sauf à la reprise de l'A6, j'aurai mieux fait de passer par Melun moi. Je fini quand même par m'extraire de ce pétrin et, je roule un peu mais, je n'ai pas de quoi aller à Lyon alors, je coupe par la RN6 à Avallon et, je fini un peu avant Arnay le Duc chez Ursula qui met un point d'honneur à ouvrir le vendredi soir et, même, le samedi matin, il reste encore des restaurateurs avec de l'éthique sur nos routes mais, ils sont de plus en plus rares.

Puisque je te dis que ça passe

Samedi 30

Un petit bout de route en traversant les brumes matinales, le Morvan est magnifique sous l'aube naissante, arrivée à Corbas pour récupérer Tarja donc, je dois transférer le chargement mais, retrouver ma remorque à moi, c'est un vrai bonheur même si la remplaçante allait bien, on s'habitue à son matériel et, bien sur, on critique celui des autres. Tout est donc revenu dans la normalité, mon couple préféré est de nouveau réuni dans son intégralité et moi, je rentre chez moi profiter du beau temps.

Un peu de poésie champêtre

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