Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Janvier 2008

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Mardi 1

 

 

Mercredi 2
Jeudi 3
Vendredi 4
Samedi 5
Dimanche 6

Lundi 7

Meilleurs Voeux à tous ceux qui voudront bien me lire en 2008!
Après ces vacances imprévues mais bienvenues, je rattaque à 6 h 55 sur le quai de la gare, afin d' aller retrouver mon Gros dans le nord. Le changement de gare à Paris se fait en compagnie de 2 collègues, tant mieux car j'étais anxieuse de me retrouver toute seule là au milieu. Je reprends possession de mon engin dés midi, première frayeur: les cordons électriques ont disparus! En fait c'est normal, ils ont dépanné un autre tracteur et j'en récupère des neufs. Direction sans attendre l'ouest de Béthune afin de charger ma première bobine de l'année. J'arrive juste au rendez vous, pas le temps de manger. Je me bats avec le toit car j'ai perdu le crochet qui me sert à l'ouverture. Le plus dur étant de tirer pour refermer, je sors la grande échelle et fait le singe pour réussir à accrocher une sangle dans un renfort. Du coup, en tirant sec, tout se remet en place facilement. Je reviens à Cambrai pour compléter et prends la route à 18 h 30. Destination: Florence, j'adore cette région, cela me met du baume au coeur. Affamée je m arrête dans un petit resto au sud de St Quentin. Il n'y a presque personne donc je peux manger rapidement avant de passer la soirée derrière mon volant. L'avantage est de rouler tranquillement. Jean Luc, un ancien collègue, me tient compagnie au téléphone. Il est dans le même cas que moi: c'est la reprise et il faut rouler tard malgré la fatigue. Je capitule à Langres, il est minuit passé, 8h30 de volant, ça suffit pour aujourd'hui.

Mardi 8

Je poursuis ma route après mes 9 h de coupure. A Chalon j'ai le choix entre manger ou laver, j'opte pour le décrassage ce qui n'est pas du luxe tellement le camion est noir. Cap sur le Fréjus, en calculant mes heures: si je ne perds pas de temps j'ai un espoir de tout vider demain. Je fais mes 45' de coupure coté français en fin d' après midi. Le temps de faire des papiers, regarder en détail mes adresses, boire un jus, c'est trop vite passé. Coté italien c'est le brouillard, il faut lever le pied, mais pas trop non plus à cause du disque qui tourne quand même. Après Turin j'ai la dalle, mais pas question de s'arrêter. Ca me fout un peu les nerfs, moi qui avais pris pour bonne résolution d'arrêter de stresser... Foutue coupure qui ne tombe jamais quand on en a besoin! Je termine au sud de Piacenza sur l'aire de repos que j'aime bien un peu avant 21h. Le temps de manger, puis il faut vite aller dormir pour être en forme demain.

Mercredi 9

J'ai mal dormi à cause du bruit: les dernières places libres n'étaient pas les meilleurs. Capuccino brioche, on ne change pas une équipe qui gagne. 6 h 45 je décolle et arrive juste après 8 h pour poser ma bobine. J'ouvre et dessangle en attendant mon tour. Quand le chef arrive il me dit qu'il ne videra pas, car j'ai des palettes derrière et ce n'est pas pratique. Avant de monter en pression j'attends de voir comment ça se passe sous le pont. Je montre au chef que j'ai prévu un passage entre les palettes et de la place pour passer le bras. Il retrouve le sourire et me dit que j'ai de la chance d'être une femme... Le bras passe à l'aise ainsi que la bobine au dessus des palettes, sauvée! Coté horaire je suis normalement dans les temps, je fais un complément à la pompe par sécurité, et me jette un café à la station (c'est aussi et surtout l'occasion de faire un gros pipi!). Dilemme pour aller au client suivant dans la montagne vers Bologne. Pour prendre la route principale il faut rentrer au centre ville, ce qui n'est pas le plus court ni le plus rapide, mais le plus certain. Sinon il y a plein de toutes petites routes incertaines. De plus, si je livre avant midi, je me débarrasse du reste sans problème dans l'après midi. Sinon c'est foutu. Je m'engouffre donc dans Bologne, c'est pas large et il y a du monde mais ma direction est bien indiquée. J'arrive à 11 h 30 chez le client, après un gros doute devant l'entrée: un tunnel en arche d'une trentaine de mètres indiqué à 3 m 80 de haut. C'est le chauffeur d'une citerne qui vérifie que je n'accroche rien. A midi je suis soulagée, le cariste m'indique comment reprendre l'autoroute vers Florence sans repasser par Bologne. Sinon il y avait la nationale sur 60 km, avec 2 cols à presque 1000 m. La petite route est raide ( montée en lacets puis une bonne descente à 16 %) mais en parfaite état et de largeur raisonnable. Le paysage y est magnifique, je me régale, dommage q'il n'y ait aucun refuge assez grand pour m'arrêter. J'ai quand même fais une petite vidéo, en espérant pouvoir la mettre en ligne. Vu que j'ai bien travaillé je prends une demi heure pour casser la croute. Me voilà sur Florence à 14 h, que de souvenirs par ici. Pendant pas mal de temps je venais 2 à 3 fois par mois au marché. Mes deux clients, qui pourtant ne sont pas dans la même commune, sont à tout juste 100 m l'un de l'autre! 15 h, je déclare mission accomplie. Ca tombe bien, le boulot était déjà planifié et le premier lot est déjà dispo. Je m'en vais donc au nord de Siène prendre une petite machine, cela me permet de pouvoir remonter un bout ce soir. Ca roule tout doux dans la montée vers Bologne, pas grave j'ai le temps. Cette vieille autoroute est un cauchemar lorsqu'on est pressé. Les travaux de construction de la nouvelle autoroute avance à grand pas, tant mieux. Je mange avant Modena puis monte au pays de la céramique pour la nuit. Stop à 21 h, 10 h de conduite quand même. Gros dodo en vue.

pas le choix, le client se trouve de l'autre coté et c'est le seul accés.

un moment ou je ne donnerai à ma place à personne

Jeudi 10

Je remets en route à 8 h, mon client est à deux pas. Je pensais qu'à cette heure ci ce serai le grand rush, même pas et mes 25 tonnes de carrelage sont chargées en 1 petite heure. Je prends la route de Piacenza pour un changement de remorque. Je m'arrête peu avant pour le café et une douche, manque de chance cette dernière est en panne. Finalement l' échange de remorque se fera sur Turin, il faut mettre la gomme. D'autant plus qu'il faut essayer de vider avant 17 h à l'est de Milan. La circulation est étonnement fluide par le nord, si bien que j'arrive à 16 h 15 chez le client sans stress, parfait. A la sortie je prends note de mon boulot pour demain: deux enlèvements, ça me va à merveille. Puisse ce que rien ne presse j'avale un sandwich, ce n'est pas l'heure mais j'ai l'estomac dans les talons. Pour rentrer demain soir je m'en vais dormir devant ma première ramasse: un petit village tout au nord de Bergamo. Il pleut, il fait nuit, il y a de la circulation et la route est sinueuse, tout ce que je n'aime pas. Passé San Pellegrino (là ou il y a la source du même nom) je me demande si j'ai bien fait de m'enfiler dans la montagne: les village sont étroits et il n'y a aucune place de parking pour mes 17 m. Plus je monte et plus il y a de neige sur les bas coté, ce qui complique les choses. Soulagée de voir que ma boite se trouve dans une petite zone industrielle, je me gare à l'entrée et vais voir à pied ou je pourrai me parquer. A peine un pied terre je constate que le sol est bien verglacé. Devant l'entrée de mon usine il y a une place plus ou moins dégagée, je décide de rester là, avec un coté du tracteur sur le goudron. Tant pis si je dépasse trop sur la route, pas le choix. 20 h, je casse la graine, chauffage à fond, la promenade dehors m'a glacé. La pluie tambourine sur la cabine, j' éxamine: pluie verglacante youpi! La fatigue prend le dessus et je décide de dormir tôt.

me demandez pas la marque, c'est la première que je vois de ma vie

un peu d'humour dans une grande boite

Vendredi 11

8 h j'ouvre la boutique, une couche de glace recouvre la route. On m'indique le portail ou je dois aller: dans une rue en pente il faut rentrer à angle droit, forcément il n'y a pas trop de marge. Je sors tranquillement de ma place de parking sans accélérer puis tente d'entrer dans la boite: ça patine dur. Surtout rester calme, très calme, seule la douceur me sortira de là. La cour est une patinoire, le chargement se fait à quai, mais bâches ouvertes pour sangler. Ces dernières sont raidies par la glace. Il se remet à pleuvoir, j'ai froid malgrès mon blouson. Les mains glacées dans des gants mouillés, une horreur, mais pas question de flancher, personne ne fera mon boulot à ma place. Et plus vite fini, plus vite au chaud! Dernier serrage de fesses pour repasser le portail. En prenant les papiers le directeur me félicite. Franchement y'a pas de quoi. Je redescends tranquille du coté de Bergame. C'est le souk sur les derniers km avant l'autoroute, au dernier moment je comprends qu'elle est fermée. Je poursuis donc au pas par la nationale. Ca n'avance pas vite du tout. Je prends l'autoroute plus loin, à priori il s'agit d'une manif sur les voies d'autoroute, incroyable. Milan traverse très bien malgrès qu'on annonce des bouchons et des sorties obligatoires. Le plus dur sont les 2 km avant mon client. Au total 2 h 30 pour faire 100 km. Bonne moyenne. J'attends 13 h 30 pour charger, du vrac jusqu' au toit. Je ressors de là vers 15h, en route pour la maison. Ca le fait coté heures et amplitudes, à condition de ne pas chômer. La pluie devient épaisse sur Novarra, la température chute. J' hésite à prendre le Fréjus, puis merde, envie de rentrer, cap au Mont Blanc. Je trouve la neige avant Aoste mais je suis confiante, la route est impeccable. A la régul je m'étonne de ne pas emprunter la voie centrale comme d'hab mais celle tout à droite. Il y a cinq camion devant moi, pourquoi ça traine à prendre le ticket pour monter au tunnel??? Le chauffeur derrière moi vient à la porte en me disant que je peux couper le moteur, le tunnel vient de fermer pour cause de différence de pression de part et d'autre. Punaise!!!!!! Arrive une autre femme chauffeur, déception pour tout le monde, le parking se remplit petit à petit. Pour patienter la discution va bon train, dans la bonne humeur malgrè le froid. Ce joint à notre petit groupe le chauffeur d'un petit porteur bétaillère (transport de chevaux), qui n'habite pas très loin de chez moi. L'autre fille connait l'existence de mon carnet de bord via un ami lecteur. Vers 22 h le tunnel est réouvert alors que l'on nous annoncait ça pour le lendemain matin. Il faut prendre une décision: les amplitudes sont mortes ou presque, la coupure de 9h déjà à moitié faite, et ça va être la chasse aux places coté français pour refaire 9h . D'un autre coté il neige depuis un bon moment et ça ne va pas s'améliorer dans la nuit, et on est pas à l'abris d'une refermeture. Avec Viviane nous décidons de rester sur place, comme pas mal d'autres. Nous terminons la papotte entre filles dans son Man devant un bol de soupe, en commentant gaiement le balai des chasses neige sur le parking. Fatiguées mais heureuses de pouvoir échanger nos expériences. Un moment rare. Vers 1 h je retrouve la couchette de mon Gros pour un petit dodo.

stockage à Aoste

ma nouvelle copine

Samedi 12

Debout 6 h, un café "chez" Viviane et nous décollons en coeur. La couche de neige est importante, je ne suis pas très fière d'expérimenter le Stralis sur la neige. Ravie de voir qu'il accroche pas mal, soulagement inespéré. Je file à 60 de moyenne dans une neige bien fraiche. Coté français il neige pas mal également, piano dans la descente. Pose café sur Bonneville ou nous retrouvons par hazard notre sympathique marchand de chevaux (je découvre des trucs incroyables sur ce type de transport) , puis cap vers Macon. Ma compagne de route ne peut pas rentrer chez elle ce week end à cause de la fermeture du tunnel, elle le passera chez des amis sur Chalon. Elle pose son camion sur Macon puis je la prends en stop. Bien sur nous discutons chiffon tout du long... A l'arrivée je fais connaissance de son ami lecteur de carnet de bord. J' aurai bien continué à papoter mais j'ai un doudou qui m'attend et il est plus de 13h! Bilan: sur les rotules, des poches sous les yeux, mais de merveilleuses rencontres, encore une belle expérience sur la route! Et dire que si le premier chauffeur n'était pas descendu de son camion pour parler vers moi, chacun serait resté au chaud dans sa cabine à attendre en bougonnant que le temps passe...

Dimanche 13

Lundi 14

En route tranquillement à 5h, rien de très spécial sur la route du chnord qui ne change guère. Je ne suis pas chargée très lourd donc je ne perds pas de temps, cela permet même de faire une petite pose supplémentaire. A 14 h je suis à quai au nord de Lille, le déchargement est long mais c'était prévu, que des colis en vrac à trier. Malibu, de passage dans le coin et pas trop pressé vient me tenir compagnie, on discute sur le trottoir, puis devant un café au centre routier tout proche. La nuit tombe, il faut que je monte sur Dunkerque. A certains endroits les rafales de vents sont fortes, la météo prévoit une tempête pour demain. Je trouve facilement la zone ou je livre le lendemain, il y a même des places de parking réservées au livraisons, c'est cool. Je coupe vers 20 h.

Mardi 15

7h30, je vois que ma boutique est éclairée, je m'engage dans l'allée qui mène aux quais, bien visible de la route. Je me retrouve face à un portail cadenassé, vu la gueule du truc je peux prendre racine d'ici que ça ouvre! Je vais donc à pied voir de l'autre coté du batiment, en effet il faut rentrer derrière. Je suis bonne pour une belle marche arrière serrée, qui se termine sur un rond point, ce qui est toujours délicat. Je vide à quai mis il faut néanmoins débacher un coté pour retirer les sangles. La pluit et le vent arrivent, je suis trippée jusqu'aux os. De retour au sec sur le quai je fais l'inventaire de mon petit matériel: mon échelle! Ou est passée mon échelle? Soit c'est le client qui l'a embarqué, ce qui m'étonne, soit elle s'est fait la malle dans la nuit. A présent je cadenasserai toujours mes portes. Il est tout de même 9 h lorsque je termine, en route pour le chargement de bobines. Au poste de garde je croise un collègue qui sort, j'en profite pour jetter un oeil à son chargement voir comment il a chargé les bobineaux. Le temps de reculer portes ouvertes dans l'entrepôt, le vent m'a soulevé l'arrière du toit, je n'ai plus qu'à le faire coulisser à l'aide d'une barre. Une fois chargé et sanglé j'emprunte la tringle d'un autre chauffeur pour rabaisser la fermeture du toit. 11 h, en route pour la région de Lens prendre une bricole . Ca souffle de plus en plus, j'ai un peu de mal à maintenir le 90. Pas mal de chauffeurs s'arrêtent pour passer 2 ou 3 sangles autours des semis, afin d'éviter que les toits s'envolent. Je m'arrête manger, j'hésite à attacher mon toit, tout les rivets sont en bon état et il n'y a pas l'air d'avoir de prise au vent suspecte. Au lieu de compléter au dépot, je change de remorque et monte sur l'agglomération Lilloise. Fin de chantier à 19 h. Je suis bercée par le vent jusque très tard dans la nuit, pas moyen de dormir correctement. C'est, je pense, un camion qui viendra se garer contre moi qui me coupera un peu du courant d'air.

Mercredi 16

A 8 h je charge un premier lot puis roule vers Valenciennes. On remarque les branchages sur le bord de la route partout. Mon gps m'emmène dans la rue désirée, mais il ne connait pas les no. Je ne trouve pas ma boite, il n'y a pas grand chose d'ailleur par ici. Je me renseigne dans une agence d'ntérim, la dame me dit qu'il n'y a rien ici. Puis en cherchant un peu elle m'indique que l'entreprise est dans la grande zone à l'autre bout de la ville: le nom de rue est le bon, mais pas dans la bonne commune. Le temps d'y aller, j'ai perdu une bonne heure et demi, ça fout la rage. Du coup il faut speeder pour rentrer au dépot, vider, reprendre ma remorque de la veille, la compléter et mettre les voiles. Moi qui était en avance, me voila à la bourre. J' expérimente mon badge télépéage tout neuf: dur dur. Je ne trouve pas le bon emplacement au pare brise, je suis obligée de le sortir par la fenêtre à chaque fois, bonjour le progrès. J'ai même loupé PKW, on fait la causette au téléphone. A Chalon je vois mon Doudou le temps de faire les pleins et de prendre un café. Il m'a ramené une échelle en dépannage, ce qui fait bien rire les gars du bar. Je termine mes heures sur Bourg en Bresse à 22h, je boucle soigneusement mes portes de remorque, même s'il n'y a rien à voler, à part peut être une vieille échelle...

 

Jeudi 17

7 h, en route, il y a du boulot sur la planche aujourd'hui. Arrêt café au col de Ceigne, je discute avec un gars bien sympa qui est tombé en panne cette nuit. Il rentre d'un voyage très lointain, trop lointain presque... pourtant il a l'air quand même de maitriser le sujet sans être prise de tête. Si tout ce qu'il a raconté est vrai: chapeau! Je file sur Annecy, petite galère à trouver mon adresse, dans le fond d'un chemin de terre. Le client est bien sympa, mais j'y reste un bon moment pour pas livrer grand chose. L'ami Alex ( Routard 74) vient m'y rendre visite, et me sert de voiture pilote pour ressortir en marche arrière sur quelques bonnes centaines de mètres. Du coup je ne suis pas en avance pour faire une autre livraison avant midi en direction du Mont Blanc. J'arrive même à la fermeture, mais le patron me promet d'être là à 13 h 15 pour me vider. Il est très ponctuel et à 14h je suis déjà dans la grimpette du tunnel. Je n'amuse pas la bête en descendant sur Turin, avec un peu de chance je serai vide ce soir. Je décide de suivre mon gps, le client est à deux pas de l'autoroute mais je reste septique, je ne vois pas ou il veut me faire sortir. Et puis il a raison, je n'avais jamais remarqué qu'au grand péage il y a une toute petite voie de sortie perpendiculaire. C'est même chaud à braquer dedans en camion. Je me laisse ensuite guider, toute seule j'aurai eu bien du mal à trouver. Au portail il y a les horaires: fermeture 16 h 30, et il est 16 h 27 Aîe! Le receptionnaire me fait signe de vite rentrer. Je me dépêche, m'y reprend à plusieurs fois pour reculer dans la porte, galère à ouvrir le toit qui pour une fois décide de coincer. Mes sangles sont emmêlées, les attaches sont grippée, ça va mal! Le pontier me dit de me calmer, de prendre mon temps. Une fois vide ne me reste plus qu'à dresser ma belle échelle pour accrocher une sangle des les renforts du toit. Le pontier se demande bien ce que je fabrique. Je lui montre comment ça va bien pour tout refermer d'un coup quand on a plus de tringle. Une fois dehors je finis de ranger tranquillement mes sangles et refermer la fosse. Plus rien de pressant pour aujourd'hui, je descends en trainant dans la région de Bra, au milieu de la montagne dans un petit village. Je connais bien l'endroit pour y venir régulièrement. J'arrive à 20h, tout les employés sont partis et je peux me garer devant l'entrée. J'apperçois le chargeur qui vient me saluer et me souhaiter bonne nuit.

Vendredi 18

On me fait rentrer au chargement vers 9h, ce n'est pas le chargeur habituel donc il met un peu plus de temps à caler les machines. Je lui donne un coup de main, puis il m'aide au sanglage. En fin de matinée je remonte sur Turin pour le complément. Chez le transporteur on me fait signe dés l'arrivée de me mettre à quai, la marchandise est prête il faut seulement attendre une vingtaine de minutes que le cariste arrive. Après le feu vert vers 14 h je prends la direction de la France. Coupure à l'Isle Dabeau ou je retrouve deux collègues. J'arrive à 21 h 30 sur mon parking, vite mon Doudou a commandé les pizza.

Samedi 19
Dimanche 20

Lundi 21

Je ne décolle qu'à 6 h, c'est bien assez tôt pour une fois. Route vers Melun via Auxerre, afin d'arriver vers 10 h chez le premier client. Je me fais un peu de bile car ça s'annonce serré à décharger à l'avant de la semi, on appelle le cariste de la boutique voisine avec son énorme engin, et il me vide d'un seul coup de fourches toute la grosse pile de matériel. Encore mieux que sur le plan! A présent route vers le nord, entre Arras et St Pol. Il ne faut quand même pas chômer, au cas ou la boite fermerait de bonne heure. En effet il faut bien ça, d'autant plus qu'il faut dèblayer le quai avant de pouvoir me vider. Il me reste juste de quoi monter sur Béthune pour charger demain matin. Il n'y a pas beaucoup de parking pour mon gros cul dans cette zone, je me serre dans un renfoncement. Le vent se met à souffler dans la soirée, ça balance sec la cabine, pas facile de vraiment dormir correctement. A chaque fois que je m'endors c'est une averse qui fouette la carrosserie qui me réveille.

Mardi 22



Dur sur d'emmerger à 7 h 30. Je suis au chargement dès l'ouverture, on m'annonce franchement que rien n'est pret. A 9 h on me dis d'aller prendre place à quai, un manutentionnaire améne une à une mes palette, y'en a pour une bonne heure. 10 h, je commence à m'ennerver pour de bon, et on me charge enfin. En fait ce n'était qu'un problème de paperasses, de quoi bien me dégouter. Je décroche devant l'usine avec un collègue et je file sur Dunkerque prendre une bobine. Je ne m'arrête qu'un quart d'heure pour avaler un café afin de charger pendant la coupure de midi, il y a toujours moins de monde. En effet je passe directement, sauf que l'on cherche pendant une bonne heure et demi mon colis qui s'est égaré je ne sais ou. C'est une fille d'une vingtaine d' année qui gére les chargements à cette porte, c'est la première fois que je la vois. Ca fait quand même bizarre de voir une femme en bleu de travail diriger ce genre de choses... Bien que pressée de partir j' aide le chauffeur allemand d' à coté: il a une vieille remorque et il faut être deux pour déverrouiller son toit. Dans un cas comme ça moi aussi j'aurai apprécié un coup de main. Je ne suis libérée qu'à 15h, il ne faut pas trainer à aller compléter au dépot. Sur la descente je calcule les heures qui passent: impossible de livrer à Turin demain soir avec mes plaques oranges. Ce ne serait pas tragique si la seconde livraison n'était pas si éloignée: Ascoli! Ca repousse à vendredi matin, autant dire que ce n'est pas gagné. Je descends jusqu'à St Dizier, amplitude oblige. Et grosse fatigue, il est 23h, il faut encore manger un bout.

Mercredi 23


Je me réveille plusieurs fois dans la nuit car j'ai froid: mon chauffage marche, mais pas comme il devrait. J'ai tellement de mal à sortir de la couette que je prends une demi heure de retard. Douche et petit déj à Chaumont, puis route vers Beaune ou se trouve mon Doudou. Entre temps coup de fil de ma banque pour un petit ennui: il va falloir resserrer un cran de la ceinture ça me désole et me fout à plat. Doudou me dit que j'ai l' air fatiguée, en effet je n'ai plus vraiment le gout. Au camion il me fait remarquer un truc bizarre qui pend aux béquilles: c'est un morceau de .... chevreuil, un beau roti! (hier soir je suis passée sur un animal frais déchiqueté, un morceau s'est accroché à un sabot). A peine une heure d' arrêt car il y a encore de la route. J' essaie de tenir mes 80/85 sur autoroute, mais pas facile. Je fais le plein de carburant dans la Maurienne, à la pompe je vois deux collègues qui remontent ainsi que M qui descend aussi. Au tunnel du Fréjus il y a un bouchon sur les derniers km, puis je dois passer en convoi avec les citernes de matières dangereuses. Ensuite je descends jusqu'à l'entrée sur Turin, à cinq km de mon client demain, c'est le parking le plus proche que je connaisse. Il est 21 h tout de même. Je n'en peux plus, une soupe et au lit.

la mer au sud d'Ancone

Jeudi 24

L' usine est ouverte lorsque j'arrive à 7 h 30 passé. Je passe brillamment l' épreuve de la bascule puis le test de qualité, je peux aller me présenter sous le pont no 8 de la porte 5, et pour trouver l'endroit débrouille toi! Pour partir il faut juste attendre un petit quart d'heure que le camion de devant termine pour me laisser le passage. En attendant le manutentionnaire m' offre un café, je pense que c'est pour mieux me faire patienter. 9 h, l'entrée de Turin est saturée: une petite heure pour passer le péage. Dans le bouchon je retrouve M, nous avancons cote à cote histoire de bavarder par la fenêtre. Puis il me faut tracer: 90 comme tout le monde. Arrêt obligatoire à Modena, j'en profite pour casser la croute. Puis je ne lève pas le pied de toute la descente le long de l'adriatique, à part pour laisser un magnifique Stralis sauce tomate me doubler après Bologne. Signe amical et coup de klaxon du chauffeur, un frigo du sud, un calabrais. Je lui file le train jusqu' à Ancone, ça m'aide à tirer un bon bout car je voudrais tout de même me présenter chez le client ce soir. Le calabrais me fait signe de le doubler, à sa hauteur il me propose le café à la station suivante, désolée je lui indique la montre. Tant pis, reklaxon, ciao l'ami! C'est le genre de petite scéne qui ne m' était pas arrivé depuis bien longtemps. Il fait nuit lorsque je sors sur San Benedetto, il est 18 h lorsque je trouve mon usine encore toute éclairée. Je sonne au portail, sans réponse: ouverture 8 h-17 h. Saloperie de bouchon de ce matin! Il y a un parking pas loin, à moi la grosse nuit. Mon chef me donne mon boulot pour demain: chargement sur Reggio Emilia puis un complément à trouver. Le calcul est rapide, le chargement ne se fera qu' en milieu d'après midi et retour maison 24 h plus tard plus tard au mieux.

traversée de Bologne, 2x5 voies au total (autoroute + tangenziale)

Vendredi 25



Je suis un peu avant 8 h devant la porte de l'usine, et ne suis pas la seule. A l'ouverture ça se bouscule, les citernes partent au fond, les container savent ou ils vont, ceux qui chargent partent à quai et moi je tente de trouver un bureau pour me renseigner. Un gars dans la cour me demande mes papiers: pour moi c'est case bascule. Puisceque personne d'autre n'en a besoin, on me vide sur place. Il faut tout de même ouvrir les 2 cotés. Bizarrement mes bâches coulissent mal, la remorque n'a pas du voir le garage depuis un moment. Je ressort à 8 h 45, c'est pas si mal. Pas question de flâner, pied au plancher pour remonter. Sur Rimini je passe un coup de fil: faut que je monte au plus vite au chargement. J' en profite pour faire un quart d'heure de coupure vite fait. Je fait la demi heure restante au nord de Bologne. Ma ramasse est dans un petit bled de montagne, pas moyen de louper la rue on ne peut pas aller ailleurs en camion. Je suis la seule à charger, en 45 minutes c'est baclé. Mollo dans le descente avec 24 tonnes de charge, ça ne croise pas dans ls virages. Je dois à présent tracer sur Turin, peut être un complément dans la soirée. Finallement il sera trop tard et je prends la route de la maison. Il me manque une bonne demi heure pour passer en France, même en décrassant les chevaux dans la montée. Dodo au Grand Bosco.

la campagne vers Reggio Emilia, ça change des grandes zones industrielles

Samedi 26



Pas de grasse matinée, j'arrive à midi et demi à la maison.

Dimanche 27

Lundi 28

Premier tour de roue à 10 h passées, j'aurai pu partir plus tard mais je préfère éviter de rouler en soirée. Peu avant midi, alors que je suis sur Langres, mon chef m' appelle pour me dire que l'on m' attend dans le 93. Mon esprit est en ébullition, ne sachant trop quoi répondre, quelle boulette j'ai encore fait?? En fait c'est une erreur, ouf! Je roule pèpère vers le nord par l'itinéraire habituel. Lorsque j'arrive à Dourges il y a encore quelques places sur le parking, voila surtout pourquoi il ne fallait pas partir plus tard ce matin. Malibu passe me dire bonjour, c'est vraiment sympa de sa part. Ne reste plus qu'à sortir la gamelle, en allant faire un tour sur le forum et le chat pour passer le temps et dodo. Bien au chaud car j'ai trouvé ce qui clochait au chauffage: le tuyau de sortie étant simplement débranché. Ca m'a obligé aussi à faire un peu de ménage au fond de ce coffre ou je ne vais jamais.

un énorme convoi qui met le bazard sur la route

Mardi 29

A 7 h je suis à mon rendez vous pour ressortir vide vers 8 h, ne reste plus qu'à recharger. Je commence par un gros chargement de matières dangereuses non loin de là, ce qui assez rapide malgré un camion devant moi. La manip se fait à quai, il n'y a qu' à regarder faire. J'ai encore le temps de me rendre sur Valenciennes prendre des colis en vrac avant midi. Là je donne la main au cariste pour empiller les gros colis volumineux mais légers afin qu'il reste un peu de place. L' enlèvement suivant n'est pas loin mais les gars partent en pause, je prends la place libre à quai et mange tranquillement en attendant. Dés la reprise à 13 h 30 on m'enfile la petite palette, à peine 10 minutes plus tard je reprends la route vers Caudry en coupant à travers la brousse. Certains villages sont magnifiques dans ce coin, notamment Solesmes. La dernière ramasse est ultra rapide, seulement deux petits colis. J'en profite tout de même pour recaler quelques gros cartons qui menacent de glisser contre les portes, c'est un coup à s'en prendre un sur le coin du nez en ouvrant. Mission accomplie, cap sur la descente. Entre St Quentin et Laon je m'arrête quelques minutes prendre un café et un paquet de tabac au troquet habituel. Je sais, il faut absoluement que j'arrête de fumer, mais c'est dur (quoique j'ai un peu réduit, c'est déjà pas si mal). La pause se fait à Chalon en Champagne pour mettre du carburant et manger un bout, le tout en 45 minutes. Sur le reste de la descente je trouve qu'il n'y a pas grand monde, tant mieux car je n'ai pas envie de bourrer à 90 avec mes plaques oranges. J'ai vais donc tranquille. Stop sur une petite aire de repos de l'autoroute entre Langres et Dijon.

Mercredi 30




Après mes 9 h réglo, je m'en vais sur Dijon faire une première livraison dans une grande surface. Pas de soucis pour trouver l'adresse, je connais la ville et ses alentours comme ma poche. Le cariste me dit que ça tombe bien que je sois là de bonne heure, en effet à la sortie il n'y a pas moins de 4 camions qui attendent au portail. Vu que je suis à la sortie de la ville dans la bonne direction, je file à Beaune par la nationale, la route des grands crus: Gevrey Chambertin, Vougeot, Chambolle Musigny, Vosne Romanée, et j'en passe et des meilleurs... Dommage qu'il y ait une belle purée de pois ce matin, c'était l'occasion de faire de belles photos au milieu des vignes. Seconde livraison à Beaune, je connais bien la rue mais le comble est que je n'arrive pas à trouver le client !! pour le fun je me fais un tour de boulevard gratuit (le boulevard circulaire en sens unique fait le tour de la ville). Je le trouve finallement dans une rue adjacente à celle indiquée. Les gars n'ont pas de chariot élévateur et les colis sont trop lourds et fragiles pour être descendus à la main, ils sont demander au voisin de leur préter son engin. En attendant on m' offre un café dans le magasin, c'est sympa. Route sur Lyon via la nationale jusqu' à Macon. Là je retrouve Ptit Nono avec son plateau accompagné d'un de ses collègues. Nous mangeons vite fait chacun dans notre cabine respective puis allons boire le café ensemble. Je continue non stop sur Chambéry et le Fréjus, à une allure de 80/85. Au péage de Chambéry je souris en voyant qu' une voie télépéage a été ouverte coté droit, j'ai oublié de dire que la semaine dernière je me suis bouffée le rétro de droite contre un mur (il fallait alors couper les voies pour passer dans une voie à gauche très étroite), me valant quelques paroles fortes désagréables avec une caissière et un gars de la sécurité. Bref, je prends bien le temps de le prendre à 2 à l'heure, de l'entrée à la sortie, tant pis pour les voitures qui ralent derrière. Au tunnel j'attends une bonne heure le convoyage. Avant de partir arrive une citerne qui empeste tout le parking. Le contrôleur dit que c'est normal, je préfère quand même être en tête de file. J' avais jamais fait attention au tarif ADR: 330 Euros, gloups! (environ 100 E de plus que le prix normal). Coté italien ça file dans la descente puis à la traversée de Turin. Je m' arrête avant Novarra sur une station service. A coté de moi un chauffeur français du 38 qui est en train de manger me dit bonjour, non, ce ne sont pas tous des bougres. Il est 20 h passées, en faisant ma gamelle je prends le temps de ranger mes coffres et surtout d'y faire le tri de boites vides et autres papiers inutiles, puis dodo.

 

un mur peint à Nuit st Georges, qui reflète le trésor local

Ptit Nono pris en flag de manger sur son volant, en espérant qu'il ait ramassé les miettes!

Jeudi 31




Debout 5 h 15, pour partir de bonne heure et traverser Milan avant le souk. Frayeur tout de même: à un moment, en courbe, deux voies partent à droite et deux autres à gauche, au milieu une pile de pont. Ma voie est la troisième. Une voiture arrivant sur la quatriéme file me coupe devant le nez pour sortir sur les deux premières files. Tout du moins je le croyais car l'imbécile va s' arrêter devant la pile de pont, à cheval sur deux voies (manifestement il ne sait pas ou il doit aller). Je freiner des 4 fers, ou plutôt des 12, priant pour qu'il y ait un trou sur la file de gauche pour m'y jeter. Niet. Ca passe juste, mais ça passe, tout debout sur le klaxon. D'ou l'importance de garder ses distances de sécurité... Je trouve ma zone du coté de Bergamo mais m'enfile dans une impasse. La gardien de l'usine du fond m'indique ou se trouve mon adresse mais ne veut pas que je fasse demi tour chez lui. Je fais chauffer la marche arrière sur toute la longueur de la rue pour finir sur un rond point, bonjour la sécurité avec une remorque pleine à craquer de matières dangereuses. Une fois sortie de là c'est un bouchon continu pour rejoindre l'autoroute. N' empêche qu' à 10 h je suis vide sur Monza, c'est le panard. Après une courte attente je prends un lot là ou j'ai fait ma dernière livraison, ce sera une adresse de moins à chercher. Manque de bol il y a plus de marchandise que prévu, après quelques coups de téléphone, j'ai ordre de tout prendre. Ca va être serré pour le reste... il faudra trouver une solution. Je fais ma pause casse croute dans la zone, en griffonnant un plan de chargement, parfois il faut être doué en géométrie. Puis je grimpe dans la remorque, je fais des marques à la craie sur le plancher. De toute évidence il faut dépoter une palette sur les autres, je m'y attèle gaiement. Par chance les colis sont petits et légers. Il faudra juste que je puisse, chez le client suivant, déplacer deux palettes et le tour sera dans le sac. A 13 h 30 je suis à l'adresse suivante, à seulement 4 km. Là je retrouve le 38 de la veille au soir, quel hasard. C'est un habitué de l'usine, il me dit que ça charge au pont, donc par le toit. Pas cool pour faire bouger mes palettes. Mais il me dit qu'en demandant gentillement y' à peut être moyen. J'ai du mal à me faire comprendre des gars qui chargent, puis ils me disent d'ouvrir un coté dans la cour, si j'attends un peu ils viendront avec un fenwick. Ouf. J'indique pas à pas au cariste comment manipuler mes palettes, puis il pose son gros paquet de marchandise à coté. Pile poil comme je voulais, je n'ai rien d'autre qu'un café à lui offrir en remerciement. Au bureau de sortie une surprise m'attend "on a recu un fax qui dit que vous devez prendre d'autres commandes" Bizarre, je n'ai pas d'appel en absence sur mon téléphone. Coups de fils à droite et à gauche. Fausse alerte, c'est un autre transporteur qui prendra le reste. Je peux enfin partir, il est 15 h 00. Direction Novarra ou je prends le temps de faire des papiers puis d'aller à la douche. Il ne me reste plus qu'à descendre tranquillement sur Alexandria pour compléter demain matin. Je trouve le client mais pas moyen de stationner à 15 km à la ronde. Marre, je m'en vais squatter une station service proche sur autoroute. Un chauffeur du 74 à coté duquel je suis garée vient me demander une lampe torche, les piles de la sienne sont mortes. Il me remercie 50 fois, c'est fou comme ce genre de petits gestes dépannent bien. Gastro solide puis tapage du carnet de bord. Vers 22 h ça frappe à la cabine: un collègue qui est sur la remontée. Nous papotons un moment puis dodo bien mérité.

ça m'a tout l'air d' être une restriction de circulation pour les vieilles voitures polluantes

Une ancienne zone de Milan vouée à être rasée pour laisser place à de belles résidences