Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Fevrier 2008

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Vendredi 1

A mon réveil mon collègue est sur le départ, néanmoins nous prenons le café ensemble. Nous rejoint un autre chauffeur du 59. Je finis par me mettre en retard, j'arrive à 8 h 15 dans l'usine repérée la veille. Le chargement de grosses machines vitrées est délicat, tout est soigneusement calé avec des plaques de polistyrène et des cales sont clouées au plancher pour que rien ne puisse glisser. Tout sanglage aurait été dangereux pour la marchandise. En fait il me reste un peu de place, j'ai défait une palette pour rien hier, tant pis, on ne peux jamais prévoir. 9h30 je peux prendre la route, tout en douceur... Mr PKW est sur ma route, mais loin derrière, dommage, la rencontre sera pour une autre fois. Le Mont Blanc passe à merveille, il commence à neigeoter au dessus. Je pofite de la pause pour faire un ménage rapide de mon petit intérieur, il y a du laisser aller ces derniers temps. 17 h 30 je laisse le gros se reposer, mon je suis en week end après une petite semaine.

 

 

Samedi 2
Dimanche 3

Lundi 4

En route sous la pluie à 5 h 15, il y a quelques flocons sur Saulieu, et pas mal de vent par endroits. A Auxerre je fais l'impasse sur le café, pas envie. Du coup j'arrive à 9 h chez le premier client au sud de la région parisienne. Je m'arme d' un pied de biche pour enlever les cales clouées au sol le temps que la place se libère pour vider. Cela se passe à quai et tant mieux. Heureuse de constater que les machines sont en excellent état, mais les gars éclatent une tôle en en posant une sur le quai. Dommage, mais ce n'est plus mon souci. En traversant le village vers la sortie, je croise un Stralis tirant une remorque bâchée et le chauffeur n'est pas avare d'appels de phare et me fait signe. Un coup d'oeil dans le rétro, les plaques sont italiennes, surprenant. Le téléphone sonne aussitôt, c'est mon ancien collègue José que je viens de voir et qui a troqué son Daf contre un Iveco. 30 minutes d 'arrêt sur l'aire des Lisses, toujours aussi peu agréable cet endroit. Puis route sur Marne la Vallée, no soucis pour poser le second lot avant midi. J' ai droit à un accueil très froid, on me fait la remarque que je suis entrée dans la cour sans en avoir demander l'autorisation. Puis le chef râle car sa marchandise n'est pas emballée. Vu que c'est de l'acier, je ne vois pas trop l'importance. Je ne détaille pas puis me rends à Gennevilliers. Pas de mystère, la réception n' ouvre qu'à 16 h 30 comme prévu, et pas moyen de vider sur les quais de chargement bien encombrés. J'ai donc le temps de refaire soigneusement ma palette dépotée en scotchant le film puisse que je n'en ai pas d'autre. Puis il faut attendre... A 16 h je suis en tête de file au bureau, 16 h 25 le chef arrive, il me dit d'attendre ....18 h!! Quand j'ose demander pourquoi il m'envoie promener "c'est comme ça et c'est tout, on est ouvert jusqu'à 00 h 30 donc y'a rien qui presse". Sauf que je devais me présenter avant 17 h au rechargement ailleurs... J' attends à nouveau et à 18 h je me représente au bureau, on me dit de patienter encore une demi heure. Au point ou j'en suis! Force est de constater que tout le monde m'est passé devant, même les derniers arrivés. Je ne comprends pas la raison, vraiment pas. Mais rien ne sert de s' énerver, on risque de me faire attendre jusqu'à minuit sinon. A 19 h je suis enfin vide, sans même une remarque sur ma palette refaite ni sur quelques pots cabossés. Ne me reste plus qu'à me glisser sur le trottoir au bout de la rue, pas la peine d'aller chercher un parking ailleurs, vue l'heure c'est perdu d'avance.

Mardi 5

Je décide de décoller à 7 h 30, ce qui me laisse une demi heure pour faire les 15 km qui me séparent de Garonor. Et bien c'est presque un peu juste vu le merdier sur le nord de Paris. Mais comment es ce possible de vivre la dedans? Je trouve mon bâtiment sans trop de mal (ils sont tous numérotés, sans le no, impossible de trouver quoi que ce soit) mais encore faut il trouver les bons quais. Forcément les enseignes sont rares voir obsolètes. Je demande au hasard dés que je trouve quelqu'un devant une porte: bingo c'est là. J' attends une petite demi heure que la place se libère. Le jeune black qui me charge n'est pas trop pressé. Néanmoins son chef, un vieux de la vieille, veille à ce que chaque palette soit bien calée, ce qui est vraiment rare. Je m'inquiète de pouvoir ressortir du quai qui est dans une fosse dont la pente est raide. Le chargement est très lourd et le nez de la remorque est posé sur le tracteur. Si je démarre ainsi j' arrache tout, donc je joue avec la hauteur des suspensions. Si je lève trop devant, c'est le pare choc arrière qui prend, et inversement, pas facile. Les papiers sont assez longs à obtenir, je me casse à 10 h 30, ce qui m' énerve. La pause de midi se résume à 15 minutes, il faut encore courir. Le déchargement sur Lens dure une bonne heure, ce qui est correct vu que je dois me coller les 32 palette au tirepal la main, la moyenne est de 800 à 1200 kilos... Juste derrière moi est arrivé un autre camion complet, le chauffeur m' explique que sont GPS l' a envoyé dans la zone commerciale d' à coté et qu'il a ramé pour trouver l' adresse. C'est limite si je ne devrai pas m'excuser d' être arrivée avant lui et lui céder la place... Enfin vide à 15h, il faut sans tarder penser à recharger pour la descente. Soulagement d' apprendre que je dois prendre un complet sur Hesdin dans une boite que je connais bien. Il y a pas mal de monde à charger, je fais la queue avec un collègue arrivé juste derrière moi. Nous avons une chance incroyable de charger entre deux averses. Le vent s'en mêle, et je tire mes bâches grâce au coup de main d'un autre chauffeur, celles ci se plaquent contre les poteaux et impossible de les faire glisser. C'est tout de même long car je ne ressort qu'à 19h30. Une fois de plus il va falloir courir. Quelle semaine de merde! Je veux couper à travers par une petite route mais me plante, je fait le détour par Abbeville. Mais la route est bien meilleure et je ne perds pas de temps, sauf qu'il me faut prendre quelques portions d'autoroute dont on pourrait se passer. J' arrive à descendre jusqu' au nord de Senlis, avec une heure supplémentaire j' aurai pu traverser Paris et éviter les tracas du matin d'autant plus que l'on annonce des grèves de taxis.

Mercredi 6

Après la coupure minimum je vais me jeter dans la gueule du loup. Ca se passe pas trop mal jusqu'à Créteil (on annoncait des bouchons sur la Francilienne, j'ai pris l'A86) puis c'est la misère pour passer Rungis. Une bonne heure de perdue. Sur l'A6, dans l' autre sens, les taxis bloquent les 3 voies. Faites ça avec des camions et on envoie l'armée! Mais non, on laisse faire, on mettra des prunes sur les disques des chauffeurs bloqués derrière pendant un mois. Arrêt à Auxerre pour manger et prendre une douche, le tout en 45'. Il y a une douche coté femme, mais rarement utilisée. On m'envoie la femme de ménage la nettoyer avant, ce qui est tout à l'honneur de cette station. Je continue sur la descente vers Chalon. L' ensemble est bien crade, le lavage s'impose. Il faut tout de même calculer à ne pas attendre trop longtemps pour être dans les clous demain, et il faut encore traverser Lyon et la grève. J' arrive à laver mais je trouve qu 'aujourd' hui ils ne se sont pas trop foulé: le bas du pare choc, l' intérieur des déflecteurs, et les marche pieds n'ont pas connu le coup de brosse habituel. Sur Lyon il faut trancher: par l'est ou Fourvière que l'on annonce bouché. Quitte à rester planter je prends au plus court (de l'autre coté ça ne doit guére être mieux). Vue l'heure de pointe ça passe très bien, je ne suis pas descendue sous les 20 km/h!! Vive les indications de 107.7 and co. Je tire au maximum pour arriver sur Monthélimar. Je suis dans les temps, en ne m' attardant pas à dormir bien sur. Une fois de plus je constate un truc à la station: tout le monde se masse au plus pret de la station, quitte à boucher le passage, alors que les parkings du fond sont 3/4 vides.

Jeudi 7


Du mal à me lever, me suis ratée d'une demi heure, tant pis pour le café. Je speede vers ma 1 ère livraison à l'est de Salon. Forcément le chef fait du chichi devant les papiers, il ne retrouve pas le bon de commande. Comme si je lui amenais de la marchandise au hasard! Il me faut ouvrir les deux bâches pour récupérer une sangles, rien de bien sorcier s'il n'y avait pas de vent une fois de plus. Je bombarde à nouveau pour aller à Aix, merci GPS pour m'y retrouver dans la grande zone. Le gars me prend son fardeau sans rien demander, et m'offre un café à l'intérieur. Chez les vendeurs de matériaux c'est courant d' avoir le café offert au comptoir. Le gars me fait même un petit plan pour ressortir dans la bonne direction, à chaque fois je me plante. Je mets les voiles sur Martigues. Il est 10 h 30, j'ai presque le temps d' aller faire le dernier client avant le 3 ème (un chantier ou j'ai rdv à midi). Il me faudra juste ressangler et caler le lot restant sur un seul coté. J' explique aux caristes mon cas, sinon je leur propose de revenir en début d' après midi, car ils sont en train de vider un complet. Pas de soucis, si j' arrive à me faufiler devant l'autre camion. Niveau temps il fallait bien ça, mais ça va le faire quand même. J' attache soigneusement les paquets de tuyaux restants empilés les uns sur les autres. Je ressorts en douceur vers mon chantier. Au 3 ème rond point j'ai un doute sur le bruit que j'ai entendu, un coup d'oeil dans le rétro pour constater qu' une pile à glisser et est dans la bâche. P****! Vu la gueule du camion tout le monde me regarde "un mauvais chauffeur" qu'ils doivent penser. L' adresse de mon chantier est erronée, "place du jail"... je ne trouve que la "plage du jaï" Je demande dans une entreprise à l'entrée du chemin, on ne connaît pas de chantier dans le coin. Le numéro du chef de chantier figurant sur les papiers n'est pas bon, j'avance de quelques centaines de mètres sur le chemin (dans la limite ou je puisse encore faire marche arrière). Je me retrouve face à un pont interdit aux plus de 10 tonnes, pas large du tout. A l'arrêt, je ne sais pas trop quoi faire. J 'aperçois de l'autre coté des gars en jaune fluo qui font signe. Le pont est plus que délicat à prendre, il n'y a pas un cm de trop. Les gars m'emmènent deux km plus loin encore sur la plage pour décharger. Je m'excuse d' avance devant la gueule de ma bâche, ils me disent que c'est pas bien grave, ouf, d'autres m'auraient renvoyer sans discuter. Une fois vide, vu que je ne gêne personne, je reste sur place pour le pique nique, comme cadre il y a pire... A 13 h 30 on me dit de patienter, on me cherche du fret. Il fait super beau, j 'aère tout grand. Vers 15 h il n'y a toujours rien, je vais en direction de Vitrolles afin de pouvoir boire un café et acheter une bouteille d'eau. Je m'occupe à ranger la cabine et pianoter sur l' ordi, faute de mots croisés. Ce n'est qu'à 18 h que j'ai mon boulot pour demain: direction Bollène charger pour ... l' Allemagne! Il ne doit vraiment pas y 'avoir grand boulot. Et cela va me faire rentrer tôt. Comme la veille je plante sur une station d'autoroute, le dernier parking est presque désert.

on a vu pire comme parking

Vendredi 8

A 8 h je suis au point de chargement. Le cariste m' aide à tout ouvrir, je le guide pour tout bien caler sa marchandise. Je ne suis pas radin sur les sangles, comme ça pas de mauvaise surprise. L' ambiance est bonne dans cette toute petite boite, et on prend le temps de bien faire. Après quelques indications de mon chef pour lundi, il me souhaite bon week end et roule vers la maison. Au passage sur Valence pas moyen de joindre l' ami Kino, c'est bien dommage, pour une fois que j'ai du temps à revendre. A 17 h je me gare à l'endroit habituel, et je suis l'une des première.
A la semaine prochaine!

Samedi 9
Dimanche 10

Lundi 11

Pas question de flemarder sous la couette, une grande journée que celle qui se prépare. A 4 h, de bonne heure et de bonne humeur, je m' en vais par Dole vers l'est de la France. Jusqu' à Mulhouse et Colmar pas de surprises. Là je fais ma pause et commence à regarder ma carte pour la énième fois, j'ai choisi l'itinéraire le moins tordu, qui n'est pas le plus court. A force je connais l'itinéraire par coeur. Mon responsable se soucie déjà de moi, on m' avait dit d' être vide avant midi, ce sera chose faite. Apparemment ca aurait été mieux plus tôt, tant pis fallait le dire! Au passage je note le rechargement à suivre. Comme on me l'a conseillé je passe la frontière allemande au sud de Strasbourg, ça roule vraiment bien. Puis je me cale à 70, personne ne bronche derrière ça fait bizarre de se trainer ainsi. Les directions son bien indiquées, mais je garde ma feuille de pompe sous les yeux. La signalisation me déconcerte un peu, normal c'est le dépaysement. Il faut s'adapter très vite dans ces cas. Je trouve mon client sans problèmes car j'avais tiré le plan. C'est un peu le brin car je pige pas un mot, mes souvenirs de collège sont bien loin tout d' un coup... Ca commence mal car je suis rentrée par la sortie dans l' entreprise, et vu le bazar dans la cour il faut ruser pour faire demi tour. Une fois vide je décompresse en prenant la route vers la France, les nerfs se détendent graves. C' est con mais je suis fière de moi, je suis presque un grand routier! Je vais aussitôt recharger dans une grande usine du nord de Strasbourg. J' ai tout juste le temps de manger en attendant le gars du bureau. 14 h, en route vers le ch'nord. Je ne sais pas trop par ou passer pour économiser sur le péage, tant pis j'ai pris l' autoroute jusqu' à Metz, puis Longwy afin de longer la frontière luxembourgeoise puis belge vers Charleville. Je termine cette magnifique journée ensoleillée ainsi que mes heures à 17 h 15 au milieu des bois, le parking est tellement tranquille qu 'il n'y a même pas de réseau téléphonique! La cerise sur le gateau: je peux aller marcher une demi heure dans la nature, ça fait trop du bien.  

typique allemand: le petit village et son beau clocher, avec le tas de bois. Ca me change de l'ordinire

Mardi 12

Je décolle à 5h, ce qui devrait me faire arriver entre 8 et 9h au déchargement. Mais la route est bien sinueuse, je traine mes 40t avec bien du mal, d' autant plus que l' éclairage du stralis ne vaut pas un clou. Je m' arrête dans un village prendre un café vers 7h. Je ne vois pas le bout de cette route, j' arrive peu avant 10h dans l'usine pour en ressotir à plus de 11h, quelle misère. Je dois faire une ramasse sur Arras, forcément la boite ne charge pas avant 13 h 30. Quand l'heure arrive je suis dans les starting bloc. On m' explique qu'il me faut charger à deux quai différents, ça ne m' en chante pas plus que ça. Le premier n' étant pas dispo, je file au second. Là je ne trouve personne pour charger, de plus une citerne est en train de dépoter garée en travers du quai. Je retourne au bureau expliquer la situation en laissant transparaitre mon ras le bol. On arrange la situation, mais je ressort de là dedans à 15h quand même (pour seulement 9 palettes). Je file poser tout ça au dépot puis repart sur l' ouest de Béthune prendre une bobine. Une heure d' avance sur le rendez vous, je passe dés que j' arrive, ça console un peu. Je tire mon amplitude au maximum pour dormir à 15 km du dépot. Le genre de truc qui me saoule, j' aurai pu dormir au calme, prendre une bonne douche, partir bien plus tard demain matin...

coupure bien au calme

Mercredi 13

Démarrage à 6h pour poser ma remorque, faire le plein, prendre un petit dèj digne de ce nom, et être à l'ouverture au garage pour prendre une remorque à passer aux mines. Avant il faut encore la lester de gueuses. Le temps de la revider après le contrôle, reprendre la mienne et partir, il est déjà 11h. Je charge en vitesse deux caisses sur Valenciennes et reviens sur Cambrai finir. A l' usine on me fait rentrer malgrés la coupure de midi: mon lot est pret, un cariste va me charger. Sauf que celui ci ne sais pas ou est la marchandise, j' attends l'ouverture du bureau. Pour ressortir il faut encore attendre une petite demi heure qu'il y ait un trou vers le portail de sortie car ça bouchonne dans le coin. 14h30, je prends le chemin de la descente. Pas de mystère, je ne dépasse guère Langres pour dormir. Si seulement j' avais pu rouler une heure de plus...

Jeudi 14

En route à la fraiche, il faut presque -10. Je continue sur Lons le Saunier poser une première caisse. Le cariste n'est pas bien habile, je lui dit de prendre son temps plutôt que de faire des dégats. Je ressorts de la ville en direction de Louhans. Je me souvient bien de cette route, on y passait souvent avec le camion école, c'est d'ailleurs mon parcours du permis. Il y aura 10 ans en fin d' année, quel coup de vieux je prends d' un coup. Au nord de Macon je pose un second lot, la manoeuvre pour rentrer dans le hangar n'est pas facile mais les gars me guident au centimètre. C'est du rapide malgré tout. Direction Bourg en Bresse par la nationale puis autoroute vers les Alpes. Je ne suis plus trop pressée donc j' en profite pour prendre une bonne douche et manger tranquille. En montant le col de Ceigne mon attention se fixe sur le logo d' un fourgon, mais bien sur, c'est PKW qui descend comme une balle! Mince, on a loupé une bonne occasion de se rencontrer. Je pose ma dernière caisse sur Nangy. Le gars de la boutique ou je livre est très gentil. Sur le coup il y a quiproco: il me fait remarquer que le nom de mon entreprise est le même que l' une des marques de matériel qu'il vend. 10 minutes plus tard il a pris son colis et je reprends ma route. Merci au passage au papy qui m' a bloqué la circulation le temps que je sorte de la rue en marche arrière. cap sr le mont Blanc, il faut toujours aussi beau et c'est agréable. Je termine sur Novara, je me cale dans un trou au fond du parking pour la nuit.

Au bout de cette rue en pente je me suis fait recalée au permis C 

Vendredi 15

Ca ne m' arrange pas de partir si tôt, 6h, mais je veux éviter la circulation sur Milan. A mon arrivée à l'usine, c'est déjà ouvert, le temps de faire les papiers que l'on m' appelle déjà sous le pont, 45 min après je suis ressortie, matériel rangé et prête à recharger. J' ai le temps d' aller prendre un café à la station voisine en attendant mes instructions. Petit enlèvement au nord de Monza, c'est la croix et la bannière de traverser Milan puis Monza. A l'arrivée le disque a déjà bien tourné, je ne rentrerai pas ce soir. On m 'envoie chercher mon lot dans un dépot 3 km plus loin, sr le coup je fais la tronche mais aussitôt arrivée, aussitôt chargée. Suite des opérations sur Turin, je me faufille par les petites routes pour rejoindre l'autoroute, Monza étant complètement saturé. Quelques fois ça dépanne bien de maitriser une région. Casse croute à Novarra et je file sur le nord de Turin. Mon chef m'a indiqué quelle route prendre, mon usine se trouve dans la montagne et il ne faut pas passer n'importe ou. Je n'ai pas trop de mal à trouver l'itinéraire car l' usine est fléchée depuis la sortie de l'autoroute, soit environ 15 km. Un collègue m' en avait parlé, à priori c'est serré dans certains virages. En effet la route n'est pas large, il faut même ne pas se louper pour traverser un pont, et une pente en lacet se prend doucement. Rien de bien méchant cependant que je me dit. Me voici à l' entrée du village, le plus dur est fait. Il faut alors prendre un vieux pont en pierre, il n'y a pas un poil de cheveu de trop... Dans le village je trouve une immense pancarte m'indiquant la boite à gauche, je tourne sans trop hésiter puis jm' arrête net: jamais ça passera! des balcons des deux cotés, il faut slalomer entre, chaud, très chaud. Puis au bout un angle droit avec un rocher qui dépasse. J' aurai bien escalader une bordure en béton, mais elle est bien trop haute pour mon pare choc, donc je passe en serrant les fesses. Puis à nouveau une rue avec des balcons, un passant me guide c'est plus facile. Mon client me charge rapidement. heureusement que j'ai demandé par ou ressortir, il faut emprunter une autre route pour ne pas risquer de croiser un autre camion dans le village. Bien vu. A pleine charge la route du retour est meilleure, cependant dans un lacet en pleine côte il faut passer les roues de la remorque dans le talus. Le goudron est bien "gratté" à cette endroit, signe que le tracteur va patiner dans une posture délicate. Pas question de s' arrêter, en passe en seconde avec un instant de doute en sentant la remorque se poser sur un coté du jumelage, pas le temps de jouer avec les suspensions, j' accélère doucement et ça passe. Ouf. Une bonne descente m' attends à 16 %, 4 ème petite, soit environ 20 km/h, retarder enclenché, le moteur chauffe vite, pourvu que le ventilo fasse son travail et on en sortira indemme! De retour sur le plat, même les bouchons de Turin sont du gateau. Petite vérif du sanglage (ferraille) et de mes pneus: tout va bien, on rentre. Stop peu avant Chambéry.

magnifique village perché dans la montagne

Samedi 16

Il faut rejoindre Lyon avant 7h, migrations d' hiver oblige. ca commence même à déjà bouchonner dans l' autre sens. A 10h je suis rentrée.     

Dimanche 17

Lundi 18

Le départ est tranquille à 6h vers le nord par ma route habituelle. Aujourd' hui est un jour un peu spécial: je prends une personne à bord pour la semaine. Il s' agit d'une jeune femme qui veut découvrir le métier afin de, peut être, sauter le pas. C'est mon patron qui m'a soumis l'idée il y a quelques semaines, j'ai de suite dit oui. J'ai eu Line (c'est son prénom) au téléphone la semaine passée, je pense que l'on devrait s' entendre. Lorsque j'arrive au bureau à 13h30, elle m' attend avec son gros sac. Nous ne nous attardons pas car j'ai deux livraisons à faire. La première à lieu dans l'agglomération, rien de bien méchant sauf qu'il faut se mettre en travers de la nationale pour rentrer en marche arrière dans la petite cour. Line ne perd pas une miette du débachage d'une moitié de coté pour que le client prenne sa marchandise. Une fois la bâche retendue je la laisse refermer les attaches le temps que je vais faire tamponner les papiers. En route pour un petit village du coté de Maubeuge. Je cherche ma route et c'est elle qui repère en premier le fléchage de l'usine. J'ai vraiment l'air bête arrêtée devant la pancarte sans même la voir... Une fois sur place le gardien m'informe que sans caque le passager doit rester dans la cabine. Elle devra donc se contenter de regarder les opérations par la fenêtre. A la sortie je m' arrête sur un coin d'accotement en attendant les ordres pour demain. Nous faisons plus ample connaissance, mais l'heure tourne. J'ai ordre de rester sur Maubeuge, je connais un parking non loin d'un centre commercial. Pour une première nuit je reste dans un endroit civilisé. En 10 bonnes minutes de marche nous sommes à la grande surface, ça permet au moins d'avoir des sanitaires. J' en profite pour racheter des gants de travail propres et sans trous. Ca tombe bien ils sont vendus par 2 paires que je dit à Line...
De retour au camion nous prenons une grosse barquette de frites à la baraque du parking. Nous mageons puis elle installe sa chambre dans la couchette du dessous. Au passage je l' assome avec celle du dessus, ça commence bien!

Mardi 19

Nous nous préparons pour 8h, petit dèj dans le camion. On a mal dormi à cause du chauffage que je n'ai pas réussi à régler convenablement. J' ai mes petites habitudes, pas facile de gérer pour deux. Ce n'est qu'à 9h30 que je recois l'ordre d'aller charger dans une usine proche. Le gardien me parle anglais, je lui fais de grands yeux, alors il recommence son speach en allemand. Devant mon air con il me montre un tableau de drapeaux pour connaitre ma nationalité, et il tombe des nues quand je lui dis qu' en français je comprends mieux! Il me fait remarquer que ça devient rare... Mon copilote doit rester à la salle d'attente, sécurité oblige. Elle le prend bien, heureusement. De plus je dois charger à plusieurs batiments et je perds bêtement du temps à cause d'une porte mal indiquée. Plus l'attente en bascule de sortie, il est midi quand je ressors. Sans attendre je file dans une petite usine proche pour compléter. Vu que le chef ne reviens qu'à 13h30, on a le temps de manger tranquillement dans la cabine. De plus je lui montre en détail comment manipuler les bâches, elle a vite compris en fait. Il faut sangler les palettes, à peine le temps de lancer les sangles par dessus qu'elle est déjà grimpée dans la remorque avec un cliquet. Je lui montre comment passer la sangle dedans et la voila attelée à me serrer tout ça, ça rentre vite! Pendant que je vais faire les documents elle a refermé comme une pro la bâche, impeccable. En route maintenant! Sans rien demander la voila le nez dans l'atlas à chercher la route. A pas grand chose prêt l'itinéraire qu'elle me soumet est le bon. Pour faire l'application elle m' indique les directions tout du long. Savoir lire une carte en détail, aussi stupide que cela paraisse, tout le monde n'y arrive pas! Nous faisons une pause avant Reims, j'en profite pour prendre une douche. Casse croute avant Chaumont puis route sur Chalon ou je fais le plein. Un café avec Doudou et nous avancons au maximum vers Lyon. Pour plus de commodité nous passerons la nuit à Belleville sur le parking tranquille d'un restaurant.

Mercredi 20

Line s' est levée de bonne heure pour prendre une douche, j approuve son autonomie. A son retour je me lève et nous allons prendre un copieux petit déjeuner. Vu qu'il nous reste une petite heure avant la fin de la coupure, je fais avec elle un tour de l'ensemble en détail. Tout y passe, y compris le dessous de la calandre. Je peste un peu contre la déviation obligatoire de Lyon par sa rocade limitée à 70, que de temps perdu pour pas grand chose. Puis nous attaquons la route de St Etienne, je l'ai en horreur mais par chance il fait beau. J'ai pris soin de chercher mon adresse à l'avance car ce n'est pas loin du centre ville. Un peu de flair et le gps pour fignoler, nous y sommes à 11h passé. Par sécurité je m' arrête dans la rue pour demander ou rentrer. La cour est étroite, le manutentionnaire m' indique comment manoeuvrer. A deux il ne faut pas longtemps pour ouvrir et détacher les palettes. A la sortie de cour, en pente forte et en courbe est raide, j'ai la hantise d' accrocher les tendeurs de bâche. Je m' arrête à la sortie de la ville pour la pause casse croute. Seule j'aurai continué mais je ne suis pas une sauvage. Cela ne m' arrange pas trop, mais tant pis. En route vers les Alpes, Line s' extasie devant les montagnes. Dommage que l'on ne monte pas par le Mont Blanc. Le Fréjus passe pas trop mal, la nuit tombe. Je termine la coupure à l'entrée de Turin puis nous tirons juqu' à Carisio. Je lui avais promis un repas italien. Certes il y a mieux, mais c'était le plus rapide car il faut rouler encore. Forcément vu l'heure les stations service sont archi pleines. Sur la dernière aire visitée il y a bien une place, mais je juge la manoeuvre entre deux camions un peu risquée. Nous nous retrouvons sur un refuge, je ne sais pas si elle a compris le prblème, mais pas trop le choix.

Jeudi 21

Autant dire que nous avons bien été ballotées toute la nuit, moi même j'ai mal dormi. Calcul fait je ne serai qu'à 9h passé chez mon client, en perdant moins de temps nous aurions pu dormir confortablement et livrer dés l'ouverture. Il faut que je me fasse une raison... Ma mauvaise humeur ne dure pas longtemps, le client vide sans attendre et mon chef est content apparemment. Je dois recharger à une cinquantaine de km, et à priori ce ne sera que pour le début d'après midi. Cela me laisse donc le temps de prendre un quart d'heure dans une petite station service dans un village. L' occasion de lui faire savourer un vrai capuccino, par chance la serveuse nous fait ça dans les règles de l'art: une dose de café, le chocolat soupoudré sur le café, puis une méga rasade de mousse de lait par dessus. Sucrez, mélangez, et faites vous de superbes moustaches! Il est 11h quand je débarque au rechargement. Il y a un camion à charger avant midi, on passera à 13h 30. Ca laisse le temps de ranger un peu la cabine et manger. A 14h le cariste ne se bouscule pas, je commence déjà à perdre patience. Je comprends vite que l' emballage des "petit paquettés" n'est pas prêt. Et c'est après eux que l'on attend. Ils arrivent au compte goutte. A 16h le cariste nous fait signe de loin, on peut finir de refermer. Je prends le temps de signaler le départ à mon chef et roule, enfin. Une petite heure plus tard le téléphone sonne, apparemment on aurait oublié un colis, pire, on serait parti comme des voleuses... C'est temps de s' en appercevoir! Pas question de faire demi tour, roule vers le Mont Blanc. Il fait nuit noir, Line ne profite pas du paysage, c'est bien dommage. Pour remonter avec un disque il faut tirer au delà de Genêve. Sur l'aire de repos il n'y a pas de place, merci les camping cars, je dois exploser l' amplitude pour me garer bien plus loin.

Vendredi 22

Arrêt au col de Ceigne pour la douche. Pour ne pas perdre de temps je me gare vers les pompes le long d'une bordure, ça ne géne personne. A la sortie de la douche la gendarmerie m' attend, j'en suis quitte pour une bonne lecon de moral et la menace de 135E d' amende. ca me fout en rogne grave. Du coup on a pas bu le café et je file jusqu'à Tournus. Je profite d'un immense parking pour installer Line au volant et lui décrire les commandes. Et tant qu'à faire, un petit essai pour avoir une sensation. Elle s'en tire vachment bien, aussi bien en marche avant(un tout complet de parking) qu'en marche arrière (en ligne droite quand même!). Nous poursuivons jusqu'à Dijon et fêtons la dernière journée à la cafétaria. La pause est encore un peu plus longue que prévu, mais tant pis. Ensuite il ne faut pas trainer, il faut encore que je rentre demain. Nous arrivons à Cambrai à 21h, il me reste encore à changer de remorque et faire un gros dodo. Ca fait bizarre de se retrouver seule dans une grande cabine lol.

Samedi 23

6h: vite, en route! Le plein et trace. Le chargement extra light me permet de ne pas trop perdre de temps, d'autant plus que la route est déserte. Tout du moins sur les nationales car sr l'autoroute c'est un peu le bazard à cause des vacances. Qu' à cela ne tienne, à 14h je suis à la maison. Stupeur en ouvrant une porte de la semi: le chargement a un peu glissé en arrière. Je ne peux rien y faire, c'est la porte qui retient tout, au moins ça n'ira pas plus loin.

Dimanche 24

Lundi 25


Le week end a été trop court, je l'ai pas vu passé. Pour rompre la monotonie du lundi je prends la route du sud à 6h. J'arrive dés 14h à Vitrolles et il y a plusieurs camions à vider devant moi. Mon tour arrive vers 15 h 30 mais le manut ne se bouscule pas, il fait la tronche devant les paquets qui ont glissés. Rien n'est cassé et le reste n'a pas bougé, une chance. N' empêche que la prochaine fois je passerai une sangle à l'arrière pour tout bloquer. Il est tout même 17h lorsque je pars pour l' acierie. Il n'y a personne, je charge une bobine en moins d'une heure, basculeet papiers compris. Direction l'Italie sans tarder. Il me faut avancer au maximum, mais plus l'heure tourne, plus les chances de trouver une place de parking sont minces. Il faut absoluement que je sois à moins de 4h30 de mon client au nord de Turin pour avoir une chance de livrer avant midi. C'est chaud. Je stationne juste avant le péage de la Turbie, sur la BAU, pas le choix.

y'en a qui ont de l'humour. visez le feu

Mardi 26

En route à la première heure, je ne m' arrête qu' à peine 10 minutes pour un pipi et un café. J' arrive en 4 h 25 chez mon client, à 11 h 30. Tandis que jm'inquiète de la file d' attente le chef me dit qu'ils ne ferment pas à midi. J' apprends en même temps que mon chargement de l'après midi ne sera pas prêt de bonne heure. En gros j'ai mal dormi et cavalé pour rien... Un chauffeur italien que j'ai déjà vu à plusieurs reprise dans une usine à ferraille du coin m' aide à manoeuvrer pour renter sous le pont et je suis dehors à 13 h. Je prends plus d'une heure pour casser la graine et arrive au chargement peu avant 15 h. Bien sur on m' explique que la pièce n'est pas finie, on m'offre néanmoins le café en attendant. Mon chef s'inquiète du calage de l'énorme pièce cylindrique (10 m de long, 85 cm de diamètre, 11 tonnes), elle ne tiendra pas dans la fosse à bobine. Moi aussi je stresse un peu. Un gars m' explique qu'ils ont prévus des cales en V pour poser la pièce dessus. C'est bien beau mais le poids rien de déformer et de défoncer les trappes de la fosse. Alors il me dégotte deux énormes planches à mettre dessous, pour faire porter le poids sur une plus grande surface. A 17 h j' amorce enfin la manoeuvre pour charger. La pièce étant trop longue, c'est à moi de reculer sous la pièce. On me la cale contre le tablier, et on prend soin de bien disposer les cales dessous. Me reste plus qu'à sangler fermement, une sangle au mètre, en entourant la pièce. Je ne suis quand même pas trop rassurée en prenant la route, je prends toutes les courbes avec délicatesse. Au bout d'une cinquantaine de km je ressers les attaches, et roule! J' explose l'amplitude pour dormir à l'entrée de Lyon, j'ai besoin du maximum d'heures pour livrer demain soir.

Mercredi 27

Une fois de plus je ne fais pas la grasse matinée. Je m' arrête que le minimum obligatoire, c'est à dire que tout est calculé: 15 minutes pour faire le plein de pipi, 30 minutes pour manger café et le reste. L' usine attend sa pièce, j'y suis à 19 h comme prévu. Je suis soulagée de me débarrasser de mon fardeau! Il ne me reste plus qu'une petite demi heure à rouler, stoppe dans un petit village entre Bapame et Arras

arrimage maximal

Jeudi 28


Décollage vers 6 h, il fallait bien ça pour être à 8 h en banlieue de Tourcoing. Ce quartier me rappelle bien des souvenir, j'y avait un client à l'accès bien difficile dans une très vielle zone. Je constate en passant devant que tout est en train d' être rasé, c'est pas un mal. Mon premier lot est un peu long à charger car cela se passe sur le trottoir en warning. Les passant me regarde bizarrement à tirer ma bâche. Je file sur valenciennes prendre un second lot avant de finir à Cambrai. Là il est 11 h 34, j'ai une palette à enlever mais l'on me dit sèchement "les gars viennent de partir manger, ils reviennent à 13 h 30". Je suis à deux doigts de péter un scandale. Finalement je laisse mon chef traiter ça par téléphone, un gars revient mécontent me charger. A midi je prends la route sans avoir le temps de manger bien sur. Je termine au maximum de mes heures sur Tournus.

noir de pollution

Vendredi 29

9 h plus tard je continue ma descente sur Lyon. L' accès du premier magasin à livrer est mal indiqué, je fais plusieurs fois le tour du quartier. Le cariste râle parce que toutes les palettes n'ont pas le même format et il lui faut plusieurs fois descendre pour régler l'écartement de ces fourches... Je trace sur St Etienne poser le reste. Je me faufile aux abords du centre ville dans de petites rues, pour trouver la porte close d' un artisan. A la porte il y a un no à contacter, n' étant pas dispo de suite, je vais livrer mon dernier lot et repasserai. Au lot suivant il s' agit encore d'un artisan, qui me vide de suite après une séance de manoeuvre pour rentrer dans sa cour. Puis je retourne au centre ville, le gars arrive en même temps que moi. Il râle un peu de ne pas avoir été prévenu de mon arrivée, puis il m'offre le café avant de vider à la main sa marchandise. On plaisante en même temps, il compare le déshabillage de la palette à celui d'une femme, j'en rajoute une couche en lui disant que la palette se laisse faire et surtout ne dit rien lol. Avant midi je suis vide, ouf!

Mon rechargement complet est dans une zone voisine. Le quai n'ouvrant qu'à 14 h je mange tranquillement puis range mon souk. A vrai dire je suis bien fatiguée et je n'ai qu'une envie: rentrer à la maison! Je presse un peu le cariste qui n'a pas l'air bien affolé (il faut qu'il occupe son temps jusqu'à la fermeture vu ce que je comprends). A 15 h je prends la route en rongeant mon frein sur le contournement de Lyon, de plus il y a les jumelles de sortie... 19 h je range le camion, à moi le maxi week end, je pars tard lundi.