Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Avril 2008

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Mardi 1 avril

Dés 8 h je suis à quai pour déballer mon lot, les gars sont heureux car ce qui devait être en vrac est sur palette. 8 h 30 je pointe mon nez au dépôt, au lieu de reprendre de la marchandise à livrer dans le coin comme prévu, je laisse ma remorque et en charge une autre sur place avec 6 clients pour le sud. A 10 h je met les voiles, en avant toutes. Que du léger, ça file à bonne allure. Arrêt café après St Quentin à mon troquet habituel puis la route ne change pas. A la sortie de Reims je prends un gros américain bourré de frites dans une baraque ou je ne me suis arrêtée qu'une seule fois, néanmoins on me reconnaît ce qui fait toujours plaisir. Re pause à Chaumont, la serveuse commence à connaître mes habitudes: un café et la douche. Vu que l'on est seules nous nous moquons des routiers, c'est mesquin mais ça fait du bien! Puis je continue ma route sur Lyon avec un arrêt d' une demi heure pour terminer ma pause. Cela ne m' arrange pas vraiment mais la loi est ainsi faite. Campement à 22 h au pied du Grand Boeuf, la paperasse habituelle puis j' étudie mes adresses pour demain en mangeant. Je m' aperçois que j' aurai du inverser deux clients sur Marseille pour gagner du temps, tant pis. Si tout va bien ce sera du gâteau et peut être un peu de temps libre demain soir. Mais les choses changent vite dans ce métier, de toute façon j'ai pas mon maillot de bain!

un bel ensemble

Mercredi 2

Décollage à l' heure, je bombarde jusqu' à Orgon pour poser 3 palettes. L' usine est on ne peut plus voyante, encore faut il en trouver l' entrée, et une fois dedans trouver le bon bureau pour s' occuper de mes machines. S' ensuit une série de coups de fil pour savoir d' ou ça sort et ça va. Vu la taille des fourches du chariot il faut débâcher les deux cotés. Ma remorque est une vieille guimbarde ou tout est un peu plus dur que la normale, je perds donc un peu de temps supplémentaire. 10 h, il ne faut pas s' amuser pour descendre sur Marseille, rien n'est joué. Le coup de fil d' un ami me remonte le moral, je ne suis pas la seule à courir après la montre. Je fais le grand tour par Aix et Aubagne pour aller dans le quartier de la Valentine. Ma rue n'est pas bien large et en forte pente, je préfère demander dans la petite zone au pied du chemin. Une secrétaire fort sympathique m'indique qu'il faut bien monter, mon entrée n'est qu'à 100 m plus haut. En effet, rien de catastrophique. Par contre le quai est à prendre à contre main, avec une chance inouïe j' y vais du premier coup. Le cariste est épaté. On me déleste aussitôt de mon lot et j' indique ma position à mon supérieur ainsi que ma crainte que le magasin de Toulon ne réceptionne pas l' après midi. Je dois, avant cela, aller à Vitrolles et faire ma pause en route. C'est pour cette raison que je refais le tour de Marseille via l' autoroute. Ça rallonge pas mal mais c'est bien plus pratique. Comme je m' installe pour casser la croûte, j' apprends que le magasin de Toulon est prévenu de mon arrivée, en effet la réception sera fermée mais vu qu'il s' agit de matériel de rayonnage ils font une exception. J' arrive pile poil un peu en avance à Vitrolles, je prends le dernier quai de libre avant l'ouverture officielle. J' ai bien fait car les suivants s' empilent dans la cour. Sans le vouloir je grille le tour à un autre chauffeur, pas ma faute si le cariste se jette sur ma remorque! Ça fait bien mon affaire en tout cas. Pendant que l'on signe mes papiers un coursier amène un drôle de colis: une cage bien protégée avec des rongeurs et des oiseaux, destinés à la Corse. Pauvres bestioles qui risquent d' être bien ballottées pendant le voyage. Ça me fait un peu mal au coeur. Pour aller à Toulon je traverse Marseille. Heureusement qu' il n'y a pas grand monde car cet itinéraire est laborieux. J' ai tout de même gagné un bon quart d' heure. Toulon est tout aussi chiant à traverser. J' appelle mon contact en arrivant dans la zone, il m'indique devant quel portail me présenter. Je m' attendais à quelques mots désagréables, même pas! Pour ressortir il faut manoeuvrer dans un trou au centimètre, je ne me fais pas prier pour ressortir de la grande zone commerciale à l'heure ou tout le monde se jette dans les boutiques. Tranquillement je monte en direction de Cannes. La portion d' autoroute jusqu' au Luc est magnifique. Il faut superbement beau, j' ai viré le pull. Par chance il y a une place libre sur la dernière aire de repos avant ma sortie. A peine 18 h, enfin un vrai repos de fonctionnaire!

vue sur le port de Marseille

Jeudi 3

Je mets en route vers 7 h histoire de trouver tranquillement mon chemin. Les villes du 06 ne sont pas toujours facile d' accés pour mon Gros cul. Au Cannet j' emboite le pas à deux camions qui ont l'air de savoir ou ils vont, ça colle avec les indications du gps. Je trouve sans difficulté la rue, mais la cour qui m' intéresse est dans le chemin d' à coté. Le petit patron transporteur n' arrive pas longtemps après et nous débarrassons mon plancher des gros colis en vrac sans attendre. Il m' invite à prendre le café avec ces employés qui embauchent, un chauffeur me griffonne un plan pour aller à mon dernier point de livraison à Cannes. Je trouve sans mal, mais toujours avec une petite pointe d' appréhension tellement c'est pas large, toujours la crainte d' accrocher avec le porte à faux ou toucher un tendeur de bâche dans un trou. La livraison en elle même ne prend pas plus de 10 minutes, mais il m' en faut une bonne vingtaine pour ressortir sans rien toucher de la cour. Le manutentionnaire me guide au centimètre, calmement et de façon trés professionnelle, il a visiblement d' habitude. Je me dépêche de reprendre l' autoroute pour m' arrêter à la station toute proche. J' ai ordre de rappeler du coté de la frontière, vu que rien ne presse vraiment je vais prendre du carburant sur Nice. En parallèle je guide mon ami Nono qui est en difficulté sur Lyon à cause des nouvelles interdictions. Je prends la route de l' Italie, je me régale à grimper à vide! Je continue en direction de Turin, je ne charge qu'en fin d' après midi dans une boite connue. Peut être à cause du soleil ou de je ne sais quoi, je me sens de bonne humeur, tant et si bien que je fais le grand ménage de printemps dans la cour du client. Malgré tout l' attente est longue. Je rentre dans le hangar qu'à 19 h. J'ai déjà viré le disque, je finirai la coupure devant le portail. Celui qui me charge habituellement ne va pas bien, je ne sais pas s'il a été pris d' un malaise ou s' il c'est cogné quelque part. Il n'est pas en état de manipuler le pont pour charger, ce sont deux jeunes qui s' y collent sous ces ordres. Cela est un peu plus long que d' ordinaire, je ressort à 20 h 30.

belle enseigne mais pas de parking approprié dans le secteur (Le Cannet).

Vendredi 4

J' étais décidée à partir peu après minuit mais c'est trop dur et fait du rabe sous la couette jusqu' à 3 h. Cap sur le Mont Blanc, douche à Bonneville pour me réveiller. La mission du jour est d' aller dans la montagne du coté de Pontarlier prendre une machine dans une ferme. Il faut juste y être avant 16 h, l' heure de la traite des vaches (celles qui font le Comté). Bien décidée à passer par le col de la faucille, je finis par louper ma route et décide finalement de prendre l' autoroute jusque Oyonnax puis passer par Champagnole. La route est en très bon état, bien que sinueuse sur certaines portions. Le paysage est grandiose. Du régal! 12 h 30 j' arrive à l' entrée d'un minuscule village, j' appelle mon client. Celui ci débarque 3 minutes plus tard à bord d'un magnifique tracteur vert. Il me dit qu' il voyait pas le camion si gros, des gros il en a déjà vu, mais pas si gros que ça (lol). Il m'emmène au "quai". Stupeur de découvrir, sur la place du village, un simple bloc de béton à hauteur de la semi, en dévers. Il s' agit des vertiges de l' ancienne fromagerie abandonnée depuis .... fort longtemps. Encore une chance qu'il soit dans le bon sens, je manoeuvre dans la cote. Le tracteur au milieu de la route dans un virage, un bouseux est réquisitionné pour faire ralentir les quelques voitures qui arrivent trop vite. Je pensais charger une machine préparée sur palette, quand je demande ou est la marchandise, on me montre l' engin qui est attelé derrière le tracteur agricole. Bou diou! Mon fermier, avec l' aide d' autres paysans du coin, recule au millimètre l'engin dans ma remorque. On va chercher des cales pour bloquer les roues, puis on me sangle ça bien fermement. Une fois fait je descends un peu plus bas à la ferme faire les papiers. Le paysan s' excuse, il avait prévu de me payer le casse croûte mais sa femme a du s' absenter d' urgence donc rien n'est prêt! Pas grave, je prends la route de la maison, à travers les petits villages. Sur une trentaine de km la route n'est vraiment pas bonne, je roule au pas et le disque tourne sans espoir de me laisser le temps de rentrer. A Besançon, contente de retrouver la civilisation et le bitume, j' enquille le grand ruban. Avec 10 h 10 de conduite je pose mon Gros au centre routier de Beaune. 16 h Doudou vient me chercher, fou rire de voir que j'ai un mélange de fumier et de terre collé au marche pied.

ballade dans le heut Jura

le client m'emmène au quai de chargement

Samedi 5
Dimanche 6

Lundi 7

En partant prendre le Gros vers 3 h du mat je remarque que les voitures ont des traces de neiges sur les vitres. Il ne fait vraiment pas chaud et je roule avec le blouson le temps de faire chauffer mon petit intérieur. Vu que je pars de Beaune je prends l' autoroute jusqu' à Auxerre. Plus je monte et plus les accotements sont blancs, ce n'est pas plus mal de ne pas être monté par la nationale. Café à Auxerre, ça fesait un bail! Une fois sortie sur Joigny les choses se corsent: il neige à plein temps, à certains endroits je ne vois plus la route. Pas question de faire l'imbécile: je n' ai pas de poids et tout le chargement est fait de machines sanglées. Je hais ceux qui me pressent aux fesses sans pour autant doubler quand ils peuvent. Je sers de lapin dans la tempête. Ma moyenne est entre 60 et 70 km, je juge ça correct. Soulagement de voir le soleil se lever, les yeux fatiguent vite dans de telles conditions. La suite de la route est bien dégagée, j'arrive peu avant 8 h chez mon client sur Fontainebleau. En attendant l' embauche j' ouvre un rideau et roule tranquillement mes sangles. Comme d' habitude je reste dans la remorque pour aider le cariste à prendre correctement les machines. 8 h 30 je ressort, il ne me reste plus que le matériel agricole au cul de la remorque. Prudence donc car la tenue de route en prend un coup. Ça patine légèrement, mais en dosant gentillement ça le fait. Sur la sortie de Paris par le nord je croise maintes cars de crs et gendarmerie, tout ça pour la flamme olympique, ça craint! J' appelle le paysan pour lui dire que j' arriverai peu avant midi, aucun problème et il m'indique la route. Dans le petit village au nord de Noyon je trouve sans peine la rue, ou plutôt le chemin. Une fois engagée j' aperçois deux personnes au loin me faire signe, l' accueil est des plus chaleureux et aimable. On me montre le "quai" (des morceaux de poteaux en béton E.D.F. empilés avec un remblais derrière) auquel il faudrait que j' accède. Je sens une grosse interrogation dans les yeux des paysans. Ma réponse est que je vais essayer, qu'ils surveillent un coin de toit un peu trop bas à mon goût. Je présente le cul de la remorque, non ça ira pas, je me re positionne une deuxième fois et au pas j' enfile la remorque entre un hangar et l' étable. Le nez du tracteur passe à ras du portail de la maison d' habitation, doucement mais sûrement et avec précision, sous l' oeil hébété d'une vingtaine de vaches toutes plus curieuses les unes que les autres. Les paysans sont ravis, moins aussi. La cour de ferme est détrempée, mélange de boue, et de fumier, que du bonheur pour mon tapis de sol tout propre. J' ouvre un rideau pour détacher le bazar, je dois me couler dessous pour défaire les sangles prises autour des essieux. On attelle l' engin à un tracteur qui le tire en douceur, en largeur c'est vraiment juste. Je remballe dans la bonne humeur, croise les doigts pour ne pas rester embourber et retrouve le bitume bien dur et propre. Désespoir de ne pas trouver la carte mémoire de mon Apn pour prendre un cliché des vaches devant le camion... C'est con mais j'ai bien aimé ce voyage, ça sort de l'ordinaire même si le Gros est bien crotté! Direction Amiens pour aller charger un énorme fut de résine. Le contraste est énorme: aucune considération humaine dans la grande usine, tout juste un bonjour forcé. Heureusement que je n'y passe qu' à peine une demi heure. Je remonte tranquille au dépôt, la fatigue arrive au galop. Vider mon fut à quai, ranger mes sangles, mettre mon attirail de barres dans la remorque mi chargée qui m' attend, poser les papiers, prendre les autres, décrocher la remorque , faire le plein, ratteler, avancer pour charger deux colis, les attacher, reculer dans le fond de la cour, prendre les instructions pour demain et un café au passage, tout ça m' a achevé. Il n'y a plus d' heure au chrono ni de son ni d'image. 18 h REPOS

Mardi 8


Je pars à 6 h pour rouler tranquille et déjeuner en route. Le petit bar est bien sympa, le patron me sert la main même si je ne le connais pas. Ca fait du bien de voir des gens souriants de bon matin. J' assiste à un merveilleux lever de soleil sur péronne, dans un ciel encore bien chargé. Je suis un peu en avance sur l'ouverture de la boite ou je charge à Montdidier, cela me laisse le temps d'inspecter le système d'ouverture de la nouvelle remorque, une vieille Fruehauf restaurée. Rien de bien sorcier, c'est même pratique d' utilisation malgrè qu'il manque une poignée derrière pour soulever la bâche. J' attache la citerne pour éviter qu'elle ne glisse. J' attend sur un coin de trottoir la suite des événement, manifestement il n'y a pas beaucoup de boulot. Dommage que je sois partie si tôt, l' amplitude en prend un coup. En fin de matinée on me demande de rejoindre le nord parisien. Je mange tranquillement et attend à nouveau, à 14 h 30 j'ai le feu vert pour descendre comme ça. Autant dire que ce n'est pas le poids qui m' embête, à peine 5 tonnes. Je vais battre les records de conso ce mois ci, moins de 30l/100km depuis une semaine. Je descends donc tambour battant via Auxerre et Chalon. Je dors au nord de Macon, il est à peine 21h.


j'aime bien cette remorque, ça change

Mercredi 9


En route dés la fin de mes 9 h de coupure, ça freine sur Lyon, heure de pointe oblige. Puis je dévale la vallée du Rhône jusqu'à Bollène ou j' arrive à 9 h 45 à la porte de mon chantier. Je me fais un peu de soucis car pour accéder à l'intérieur il faut passer un énorme monticule de terre, et ma remorque est équipée de coffres à palettes à ras de la route, ça craint. Au bout d'une petite demi heure mon correspondant vient me dire qu'il ne peuvent pas me faire entrer dans l'immédiat: de gros engins ont squattés la place, on ne sait pas pour combien de temps ils en ont. A 11 h 30, on me dit qu'il y en a pour la journée et on m'envois vider dans une agence à 5 km. Sur place je tombe sur le cariste en rogne: il n'a pas le temps, son gamin l' attend... puis le chef râle aussi: il n' était pas prévenu et on ne peut pas lui faire ça le jour de ses vacances. Je préfère ne rien dire tellement ça me désespère. Mon chef aussi et y'a de quoi vu que la livraison était dite urgente. On me promet de me vider à 14 h, j' ouvre mes bâches et détache mon barda en attendant. Midi et demi, le gars du chantier arrive accompagné du cariste de la boite d' à coté (en plus ils n' avaient pas d' engin!) pour vider.
Les choses ne sont pas simples car le chariot est prévu pour rouler sur un quai et non pas dans le sable, je dois mon salut à la maîtrise du gars qui est aux commande. 13 h, me voila libérée et je file sans attendre sur Manosque via Cavaillon et Le Pertuis. Je perds un peu de temps à cause d'un gros orage, d'un convoi funèbre puis d'une déviation. Je m'informe par téléphone auprès du cit de la situation de mon prochain chantier. Le monsieur très gentil m'indique le chemin car il s' agit d'un petit village, et avertit ses employés car je vais arriver à l'heure de la débauche (16 h), hors de question de me faire attendre le lendemain. Merci bien. Dans le village j' hésite, sur la place une dame âgée m'aiguille, médusée devant la taille du camion. Je grimpe dans les petites rues pour arriver devant la porte du chantier: une maison bourgeoise ou l'on construit une maison de retraite derrière. La cour est en pente, défoncée, et hyper glissante du fait du passage des engins. Je rentre sans avancer trop loin, histoire de me facilité la sortie en marche arrière. Les gars font la tronche de devoir faire un quart d'heure de rab. Toutes les paires de bras présentes sont réquisitionner pour débarrasser les 3 mètres de chemins de câbles. Je ressort en douceur, surtout pour ne pas accrocher mes coffres à palettes dans les trous. Les automobilistes sont compréhensifs et me laissent largement de quoi manoeuvrer en sécurité. Un peu plus loin je retrouve la dame âgée qui me félicite avec admiration, ça fait du bien au moral. Je traverse Manosque dans la cohue, il me reste un artisan à visiter de l' autre coté de la ville. J' y suis déjà aller donc je ne cherche pas. Le patron me reçoit aimablement malgré l'heure, et prend ces deux colis au cul de la semi. Il ne me reste plus que la citerne à poser demain matin à Sisteron, mon chef est ravi. Pose sur une station d' autoroute déserte à faire peur. Je continue ma route vers mon client, et décide de manger au routier du coin vu que j'ai le temps d'une longue coupure. On ne sert qu' à partir de 19 h 30, heureusement que je ne suis pas pressée. 15 Euros pour une assiette de crudité, un steak avec trois frites et une cuillère de ratatouille qui sent la ferraille, un morceau de camembert, un chou à la crème et une menthe à l'eau... je suis franchement déçue.

c'est beau la région du 04

Jeudi 10

Je vide pour 9 h puis me mets en route pour Fos/Mer prendre un chargement de ferraille. L' usine a enfin changé d' organisation et charge le matin, si bien que la file d' attente est bien réduite pour charger en début d' après midi. A midi je suis même déjà en place, ce qui me laisse le temps de manger à l'aise. Derrière mon un hollandais fort sympathique qui parle pas trop mal français. Je lui explique comment ça fonctionne dans la boite pour lui éviter de perdre trop de temps. Une fois chargée je referme mon toit à l'intérieur du hangar car le vent est assez fort dehors. J'ai mal positionner ma sangle donc je force un peu, deux gars viennent me prêter main fort. C'est le fou rire au passage et arrive un de mes collègues qui en remet une couche gentillement: faut bien être une femme pour avoir autant d' aide! Pour sangler je n'ai pas de crochet intérieur au plancher, je perds donc un peu de temps à passer les sangles sous la bâche. Papiers en poche je prends la route à 14 h 30, c'est trop de la balle. Arrêt à l' aire de l' Esterel ou je retrouve mon collègue. Il me dit que si j' avais attendu un peu il m' aurait donner la main au sanglage. Pas grave. Un café et je me remets en route vers l' Italie. Les derniers km avant Gênes passe à merveille, j' apprécie la tenue de route de la vieille Fruehauf, j' arrive à tenir une vitesse raisonnable dans les courbes, sans être toujours à la limite dicoup de freins. J' arrive en 10 h 02 de conduite devant mon client au nord est de Milan, impeccable.

Vendredi 11


Je rentre à 8 h 30 dans la cour pour vider mais il y a du monde, dommage. Je ne ressort qu'à 11 h, heureusement que je recharge complet dans le coin. Néanmoins je mets une petite heure à accéder à l'endroit, bien que j'y soit déjà venue une fois j'ai du mal dans les petites routes, pour éviter deux déviations successives. Sur place je désespère de voir qu'il faut charger dehors car il tombe des cordes, je n'ai pas trop le courage de me faire trempée, mais la peur n' évite pas le danger. Au bureau un cariste me dit " alla rampa numero doué", j'ai presque envie de l' embrasser et deux minutes plus tard je suis à quai. 13 h 30 je referme les portes: direction ma chaumière sans attendre!!! Je traverse Milan sous l' orage, il pleut jusqu' au Mont Blanc ou c'est à la limite de neiger. Dans la descente j' apprècie une fois de plus la stabilité de la remorque, je ne pensais pas qu'il pouvait y avoir une différence si énorme d' un constructeur à l'autre. Par téléphone mon Doudou m' apprends que j'ai pris deux PV le même jour, 52 km/h pour 50 et 73 pour 70, trois points de moins... cela me gâche la journée. Pour la coupure je m' enferme dans le noir et me mets à pleurer, les nerfs ont pris le dessus. Fichu métier! Je pose l 'ensemble à 22 h 30, triste et désespérée.

un prototype Fiat à l'essai

Samedi 12
Dimanche 13

Lundi 14



A l'arrivée au camion je trouve les rétros rabattus: petite plaisanterie de mon ami Yvan qui vient de changer de boutique et se gare dorénavant sur le même parking. Démarrage à 4 h pour la région parisienne, rien de bien extraordinaire, la routine quoi! Le client, sur Pontoise, me réceptionne de suite si bien que je suis vide pour 11 h 30. Rechargement à une cinquantaine de km plus au nord, je coupe par les petites routes au travers des orages de grêle. Après avoir manger je me présente à l'usine de produit chimiques du coin, par chance je suis en tête de file pour charger. 15 h je finis mes heures en direction de Maubeuge via St Quentin. Bien qu' ayant les plaques oranges j' avance pas mal et tire jusqu'à Avesnes sur Helpe. Par contre les rares parkings sont étroits, défoncés, et en dévers, je dépasse de quelques minutes ma conduite pour trouver un refuge bien plus confortable. Il y a bien un resto un peu plus loin mais impossible d'exploser plus le disque. Il n'est qu' à peine 18h alors je profite un bon moment de ma connection internet (que doudou à réussit à me réinstaller).

un artisan en colère

Mardi 15



Départ 7 h 15, café au resto que je n'ai pas pu rallier la veille puis je me rends à l'usine. Le nombre de camions sur le parking est inquiétant mais je passe direct pour vider. Ensuite je remonte sur le nord lillois commencer les ramasses. En route je m'inquiète de ma consommation de carburant et je suis prise d'un gros doute... après examen de mon bouchon de réservoir le verdict est clair: il a été forcé dans la nuit! Après mes deux enlèvements sur Lille je passe à la pompe et mets approximativement ce que j'aurai du consommer depuis le dernier plein. On ne m'a fauché à vue d' oeil qu'une cinquantaine de litres, ça aurait pu être pire mais ça me fout la haine quand même. Cela devient un fléau, et ça va aller en empirant. Je profite du centre routier proche pour boire un café. J'y retrouve un collègue avec qui je dois changer de remorque (une livraison est à faire avec le hayon mais mon tracteur n'est pas équipé de prise), mais avant cela j'ai encore une ramasse à faire. J'y suis à l'embauche à 13 h 30, dans une petite rue à sens unique. J' ai du mal à me parquer sans trop géner la circulation, les fourgons passent, mais si un camion arrive c'est la cata. Merci les pistes cyclables de 3 m de large, pelouse comprise, le tout bordé de quilles. Le client me dit qu'il faut attendre 16 h car la commande n'est pas prête. Après avoir attendu confirmation je mets les voiles et ressorts saine et sauve par un dédalle de petites rues. Retour bredouille au centre routier pour troquer ma belle remorque bleue contre une rouge toute abimée. Puis une longue attente débute, vu l' ardeur du boulot je ne me fais pas trop d' illusion à bouger rapidement...

Maroille, capitale du fromage

Mercredi 16

Je ne bouge qu' à 9h, prise d'un petit chargement dans un petit village à une quinzaine de km. Je trouve l' adresse grace à mon gps, sans avoir vu la localisation sur la carte à l'avance, jamais je ne me serai aventurée dans les petites rues. Les trottoirs sont tous rabaissés, une chance car je suis obligée de rouler dessus à pas mal de reprises. Une fois à destination j' examine les lieux: une voiture mal garée malgrè l'interdiction et surtout une autre carrément à l'entrée de la cour du client m' empêche de manoeuvrer. Décision est prise de rester en travers du portail, j'ai juste assez de place pour tirer mon rideau. Le chargement se fait en 30 minutes, mais il faudra essuyer la mauvaise humeur des voisins à plusieurs reprises. Pourtant je ne bloque pas la circulation, loin de là! Le patron de la boite exaspéré colle des petits mots doux sur les véhicules gênants. Avec les documents de transport, le cariste me fait signer un registre mentionnant tout les camions de passage chez eux, réclamé par la mairie. Du jamais vu! Alors que je manoeuvre pour me décoller du mur et reprendre la route, je me fais encore incendiée par une mamie "mais descendez de MON trottoir!". Je laisse les habitants de cette commune à leurs soucis et m'en vais vider ça à une bonne heure de route. Vu qu'il s'agit d'un chantier j' appelle le destinataire qui m'indique le chemin. Il s'agit d'un gigantesque site de traitement de déchets pollués, terre, métaux, eaux, etc... Je ressors vers 12 h 30, ce qui me laisse grandement le temps de manger puisque mon chargement suivant n'est prêt qu' à partir de 16 h, destination Siene en matières dangereuses (le centre de l'Italie). Ca ne va pas me faire rentrer de bonne heure... A 15 h je m' enregistre au poste de garde, vérification du véhicule sous toutes ses coutures. Peu après un responsable vient me voir: les analyses du produit ne laisse rien présager de bon, il va falloir attendre. Je me cale sur le parking d'en face. 17 h: mauvaise nouvelle, on refait le produit, chargement demain matin. Bon! Vu le retard, on posera le chargement sur Milan pour ne pas planter mon week end. Je décroche pour aller en solo au centre commercial du coin acheter quelques bricoles pour tenir le siège, puis dans le village voisin prendre un café et un paquet de clope. Heureusement que j'ai la connection internet!!!!

Jeudi 17

Je me présente au gardien vers 8 h 30, il me fait avancer au portail en attendant le feu vert. 9 h 00, le gars des bureaux vient m' offrir le café, l' accueil de l'usine est bien aimable, une chance dans de pareilles circonstances. 10 h 00, il revient me dire qu'il est pessimiste au vu des dernières analyses, une série de confirmation est en cour... A midi pile tout ce bouscule, je file me mettre à quai, pour ressortir à 13 h, il ne reste qu' à tailler, vite! Je rejoints St Omer par la route puis interdiction formelle de quitter l'autoroute. C'est on ne peut plus monotone. Je me cale à 83 km/h. Une fois la nuit tombée et le trafic plus calme j' accélère à 87, juste de quoi laisser tout le monde doubler à l'aise. Le temps est compté. L' idéal aurait été de ne rouler que 9 h et ainsi économiser 45 minutes de repos, mais je veux traverser Lyon. Je dors au péage de l' A 43 à la sortie de l' agglomération. Il est minuit et demi passé.

Vendredi 18

Dés mon départ à 9 h 40 on se soucie de ma position, il en sera ainsi toutes les 2 h environ. Au Fréjus il faut attendre le convoi, j' en ai loupé un d'une dizaine de minutes. Dommage. Avec le premier contrôle et l' attente je perds 45 minutes (coupure légale déduite). Turin traverse bien, les travaux aussi mais c'est la misère à l'entrée de Milan. Je croise mon ami Yvan qui remonte, il se moque de moi. Mon chef me dit de ne pas stresser, le transporteur ou je laisse mon lot m' attendra coûte que coûte. Pour recharger, l'usine ferme tard et est prévenue aussi, au pire je peux charger demain. Le bouchon persiste: 5 km en une heure! Je pointe mon nez à 17 h 45 chez le transporteur, je m' énerve 2 minutes car l' accés au point de déchargement en coupé cause travaux, je tourne en rond au milieu des bâtiments jusqu' à ce qu'un gars me fasse signe et m'indique un quai qui m' avait été réservé. On saute sur mon chargement, à 18 h je suis déjà repartie. En direction de la première entrée d'autoroute tout est planté, je contourne la difficulté par un autre chemin. En route l' affréteur italien m'appelle pour déterminer mon heure d' arrivée au chargement. En prime il m'indique la localisation de l'usine perdue dans les champs. 18 h je suis à quai, 19 h je suis dehors et respire enfin. Il me reste deux heure à conduire mais je traverse Milan et basta, on verra le reste demain, je suis éreintée.

Samedi 19


Je pars dés 6 h, il n'y a pas de circulation, c'est parfait. Cap sur le Mont Blanc puis ma maison que je rejoints à 13 h 30. Le camion d' Yvan est bien rangé au fond du parking, j' hésite à lui débrancher le flexible rouge (ce qui immobilise le camion au démarrage). Mais la vengeance est meilleure froide...

merveilleux levé de soleil, ça vaut le coup de se lever tôt

Dimanche 20

Lundi 21

En route à 6 h pour monter tranquillement en région parisienne. La monotonie est rompue par mon amie Viviane qui me parle de voyage à Rome. C'est le jour des contrôles, ça arrête les PL à tous les péages, par chance ils sont tous occupés quand je passe. Alors que je fais ma coupure sur l' A5, un collègue s' arrête en coup de vent me dire bonjour. Il est pressé d' aller vider car ensuite il pars pour la Sardaigne, son excitation est à peine voyante! et il a bien raison. Je rêvasse tout le long du reste de la route de beaux voyages. Je vide à quai au nord ouest de la région parisienne puis monte sur Cambrai pour changer de remorque. Je me dit que peut être celle ci est chargée pour une destination symapthique. Mais faut pas rêver, je monte sur l' agglomération lilloise, avec un chargement de petites-tôles-qui-glissent-bien, ça faisait longtemps et ça ne me manquait pas! 18 h passé je m'installe pour la nuit à la station de Dourges.

Mardi 22

Au point de déchargement, bien que j'y sois une demi heure avant l'ouverture, il y a déjà deux camions. Le cariste ne peut s'empêcher de me charrier un peu à propos du chargement que j' avais ramené en vrac. Cela engage la conversation avec le chauffeur d'une grande boite bleue du 73 devant moi, bien gentil. Ca va pas trop mal et je me casse à 9 h 30. Direction Dunkerque pour prendre une bobine, ça aussi ça fesait un bail! Procédure habituelle, puis je mange en vitesse sur le parking de sortie avant de redescendre sur Lille prendre une palette chez le patron de Jacksélère. L' accueil est bien aimable à part la première femme que je vois et qui me rambarde en disant que j'ai fait erreur, comme si je venais au hazard.
Sortie de là je passe au dépôt déposer ma palette et roule sur la descente. Pause "américain frites" après Reims et je termine peu avant Chaumont à 22h.

Mercredi 23

Je me mets en route à 7h pour une petite demi heure, je déjeune et prends une douche au grand routier avant l'autoroute. Mon chef me demande de patienter un peu, il me cherche toujours un complément. J'ai le temps de ranger un peu et nettoyer mes appartements. 10 h, je continue sur Dijon, ou je m' arrête à nouveau, toujours en attente de chargement. 12 h, on verra ça sur Lyon. Je continue sur Chalon pour faire le plein et boire un café avec Doudou. Bien sur à cette heure ci il y a la file d' attente à la station de lavage, je ne m'y attarde pas. Entrée de Lyon, il n'y a désespérément pas de boulot, cap sur le Fréjus direct. Fly57 est sur la descente, c'est l' occasion rêvée de lui faire la bise. Le bavardage dur une petite heure autour de son bel actros, vraiment un gars adorable. Montée tranquille des Alpes, il fait très beau et ça fait du bien de virer le pull. 20 h je m'installe devant la porte du client, et vais demander au chauffeur du 08 garé devant s'il connait l'heure d'ouverture. De là s' engage une petite discution, puis tout le monde au lit!

Jeudi 24

Le chauffeur du 08 frappe à la portière à 6 h 45, je suis devant mon café. Tout le monde commence à rentrer, vite, il ne faut pas se faire griller la place! Un chauffeur italien (un black, il parlent tous couramment le français) discute vers nous et nous promet de nous laisser passer devant lui car on a dormi là. c'est sympa. 07 h 30, alors que le premier entre sur la bascule et que tout le monde est dans les starting block, un gars fait le tour des camions en regardant les papiers vite fait. Arrivé à mon tour, il me dit que c'est moi qu'il cherchait, il faut que je rentre direct sous le pont sans peser. Je grille donc tout le monde, ne me demandz pas la raison, dans de pareil cas, surtout ne pas chercher à comprendre. 7 h 45 je traverse le parking devant tout les autres qui attendent. Je renoue avec la tradition du cappucino brioche à la première station en attendant que mon chef fasse surface. 8 h 30, on me dit de retourner prendre un café, il y a de l' attente. 9 h, go! chargement à une bonne heure au sud de Turin. Peu avant d' arriver on m'informe que le chargement n'est pas prêt avant demain, un collègue est déjà sur place en train de se battre avec les bureaux pour obtenir une preuve de son passage (et se faire ainsi dédommager). A mon arrivée mon collègue est en colère après la terre entière, moi aussi je me casse les dents au bureau mais garde mon calme pour parlementer. Je n' arrive néanmoins pas à obtenir une copie du ticket de la bascule, sur lequel figure heure d'arrivée et immat. Mon chef menace de bloquer l'accès aux quais, je l'en dissuade car c'est un coup à avoir un contrôle en règle et une bonne amende à la sortie. Décision est prise de trouver les gardes des finances ou la police pour faire constater notre présence. Le problème se résout assez vite par téléphone, ils ont trouvé un accord et on me file une autre adresse de chargement. Je laisse là mon collègue à sa crise de nerf, je ne supporte pas sa façon d' insulter l'exploitation. Je m' arrange pour ne pas lui dire ou je m' en vais, pour ne pas être cible de juron si toutefois on l' envoyait plus loin que moi... Cap sur Cuneo ou j'arrive à midi. Il y a pas mal de monde devant moi, on me prédit au moins deux heures d'attente. Pourvu que ça ne tarde pas trop car demain est férié en Italie, donc il faut sortir du pays au plus vite. Le chargement est hyper long mais l'ambiance avec les chauffeurs italiens est très bonne. Je ressorts tout de même vers 18h, vue les restrictions de circulation je me cale su le parking de sortie de l'usine et attends patiemment 20h pour prendre la route. Cap sur le Fréjus avec tout les autres retardataires. Je suis obligée de dépasser l'amplitude d'une bonne demi heure pour traverser et me réfugier à l' autoport de Modane. Je pensais trouver celui ci bondé, il n'en est rien, les choses sont parfois bizarres. Dodo à 23 h 30.

Vendredi 25

Il ne reste qu'à rentrer tranquillement. Vu que j'ai le temps je mes le gros au lavage car il en a bien besoin. je profite de l' attente pour faire les plastiques intérieurs. Arrive un collègue à la pompe, je vais lui dire bonjour et je vois bien qu'il n'est pas en forme. Il m'explique qu'il a passé la journée d'hier à l' hopital, il est coincé du dos. Descendre de la cabine est très dur, je lui file la main pour faire son plein. Puis non allons boire un café. Au bout d'un moment nous nous faisons ramoner par deux gusses car le camion est resté sur une piste. Je m'en vais vite pousser le camion du collègue sous des réflexions désagréables. Entre temps, le l' autre coté du grillage de la station, un superbe volvo 520 bleu clair me fait signe, mais qui est ce? alors qu'il vient me voir je reconnais l'ami d'un ami. La discussion est brève car on l'appelle. Dommage. A 15 h je pose mon gros tout propre. Une mongolfière est en train de gonfler sur le terrain derrière, ce n'est qu'un vol captif publicitaire, rien de bien passionnant, je rentre à la maison.

il est beau quand il est propre


trompe l'oeil presque réussit


Samedi 26
Dimanche 27

Lundi 28

On repart à 04 h sous la pluie par Dijon, Reims, St Quentin, pour faire un changement de remorque à Cambrai. J' hérite d'un complet à poser dans la région de Lens. L'usine ne fermant pas pendant midi, je vide pendant l'heure creuse et mange en ressortant sur un coin de parking au calme. Pas de ramasse, je reviens au dépôt prendre une nouvelle remorque, à vider demain, rdv 6 h à Arras. Il me reste de quoi filer la bas. Ma grande soeur étant en déplacement sur Lille, elle m' appelle pour savoir ou je suis. Elle aussi a des journées bien remplies et ça fait trop loin pour manger ensemble, dommage!

Mardi 29


Je suis à l'heure à mon rendez vous, et on me prend de suite, mais à grand renfort de jurons car il y a 426 colis en vrac à vider à la main. Pour échapper à la mauvaise humeur des gars je file à la machine à café, puis me bagarre un moment avec le cordon TIR qu'il faut tirer des fermetures de bâche puis rembobiner. Rien de bien méchant quand les embouts ne sont pas déformés... Je surveille tout de même ce qui se passe sur le quai, ça ne va pas vite jusqu'à l'arrivée d'un chef qui booste l' équipe. On en voit le bout à 8 h 30, je file sur Béthune recharger. Le temps est à la pluie, blouson obligatoire pour ouvrir les deux bâches. Après avoir tout correctement ficelé je rentre au dépôt compléter deux palettes et en route vers le soleil du sud (destination Marseille). Il est midi passé, je ne suis ni en avance ni en retard. Je fais la pause à Chalons en Champagne et en profite pour prendre la douche au restaurant du centre routier, c'est spacieux et propre. La pluie m' accompagne tout du long, laissant place à une série d'arcs en ciel avant Chaumont. C'est superbe, mais pas facile à fixer sur la pellicule en roulant! Le plein habituel à Chalon sur Saone et un café vite fait, le resto de la station est plein même le soir, mais c'est vite la pagaille sur le parking trop petit. Je descends jusqu'au nord de Macon. Une demi heure d'amplitude sur le disque de trop, mais avec le 1er mai, s'il faut rouler sur l'Italie demain soir ça va être serré...

chasse aux arcs en ciel

Mercredi 30



Démarrage toujours sous la flotte à 6 h 15, Lyon passe péniblement, ça va être chaud à l'arrivée. Dans l'hypothèse d'un rechargement, j'aimerai poser au moins un client avant midi. A Valence je lève le pied pour attendre mon pote Joël, lui aussi n'est pas en avance donc pas de café, mais une petite vidéo. Je roule dans ces traces jusqu'à Salon, sous de gros orages. Les premiers départs en week end prolongé font craindre la pagaille. Je dépasse de 10 minutes ma conduite continue pour poser mes deux palettes à Vitrolles. Le temps de faire la coupure obligatoire à la sortie, il est trop tard pour faire la seconde livraison à l'autre bout de la zone. Il me faut donc attendre 13 h 30. Cela me laisse le temps de manger, sur place pour garder la place au chaud. A l'arrivée des manut ma bâche est déjà ouverte, et vue que je m' entends maintenant bien avec le cariste il me descends sans attendre son fardeau, passant ainsi devant deux complets. Le dernier client se trouve à Marseille, dans le quartier du MIN. Carte sur le volant et GPS sous les yeux je trouve sans mal ma rue, mon numéro. Je pensais trouver un chantier, il s' agit d'une plateforme, tant mieux. L'accueil est antipathique, à l'accueil on me dit que je n'ai pas un certain document, donc que je ne peux pas vider. 15 minutes perdues en coup de fils pour me faire faxer le fameux document. Puis c'est au tour de celui qui vide d' être désagréable, je finis par lui répondre que je n'ai pas demandé à venir l'emmerder. Je ressors à 15 h. Quelle misère dans ce quartier, ça m'en fait froid dans le dos! Direction un transporteur pour charger 7 palettes pour ... les Pennes Mirabeaux, 14 km! Le chargement est un peu long car tout les manutentionnaires se disent occupés, je dois remuer les bureaux pour arriver à mes fins. Avant de partir je croise Magali (Mme Chouchen). Dés que je prends la route Chouchen m' appelle pour m' indiquer mon client. A peine raccrocher, j' enquille l'autoroute et mon chef m' appelle hilare: "demi tour, le client ne veut plus de sa marchandise". Bah voyons! mais maintenant je suis obligée de me taper les bouchons dans les deux sens, youpi. Par contre je ne perds pas de temps à revider chez le transporteur. Magali attend Chouchen, je lui propose de la descendre à Vitrolles. C'est son baptême de camion en plus! Chouchen nous attend, j' accepte leur invitation, prends quelques affaires pour la douche et plante mon Gros. Moi qui suis plutôt timide je me trouve à l'aise, je m' étonne fortement. Il est déjà minuit quand je rentre au camion.

les fesses de Joël