Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Juin 2008

Retour menu

Dimanche 1

 

Lundi 2

Que c'est dur de partir à 3 h avec peu de sommeil. Pour changer je prends la route de Paris. Si je suis partie si tôt c'est pour faire face aux éventuels bouchons, à cause des rumeurs de grèves. Ca roule merveilleusement bien sur Paname, si bien que je vide en deux temps trois mouvements mon précieux chargement. Au passage, je suis surprise que l'on ne prenne même pas deux minutes pour venir vérifier mon numéro de plombage. 10 h je monte sur Sarcelles prendre un premier lot. Le cariste n'a pas trop l'habitude de manipuler de grosses pièces et y va doucement, je le guide et les lui fait disposer comme je le sens le mieux pour tout caler. Je jette quelques sangles par dessus par sécurité, faisant maintes montées et descentes dans la remorque. Au passage j' entends un malheureux "scratch", j'ai craqué mon jean sur la fesse gauche en passant contre un fil de fer. Mon te shirt est un peu court pour couvrir la chose, je m' arrange donc pour toujours présenter la bonne face quand quelqu'un se pointe, pas pratique. Je ressorts à midi et me dirige à Garges les Gonesses, traversant des quartiers qui font froids dans le dos, je ne suis pas très rassurée aux feux rouges. Faites que je n'ai jamais à vivre dans un endroit pareil! Par miracle mon second client est ouvert malgré l'heure, aussitôt je suis à quai et chargée. Pas le temps de changer de pantalon, j' enfile un grand pull malgré la chaleur étouffante. Cap sur le nord, je fait une rapide pose casse croûte à la sortie de la région parisienne, et me change en même temps. J' éclate de rire en constatant que la petite culotte est foutue elle aussi, et une belle griffe en prime ! Je grimpe sur Lille, et termine ma coupure à Dourges. Ensuite il me restera juste assez de temps pour monter sur Dunkerque. Au moment de traverser le parking l'orage éclate, en 30 mètres je suis trippée au os, mon coupe vent n'est plus étanche. Quelques minutes plus tard je reprends la douche en sens inverse, quelle plaie. Bien sur la traversée de Lille se fait au pas à cause des trombes d'eau. Certaines files sont inondées, la BM de la pauvre Patoche qui me précède de peu prends le bain. A court d'heure je me réfugie au port de Lille sur les indications de Patoche qui m'y rejoint, autant siroter un coca au sec en attendant que ça passe. Pas moyen de faire sécher mes fringues, et encore moins d'ouvrir un carreau, j'aime pas ce temps là.

Mardi 3

Debout 7 h pour faire l'ouverture de mon client et vider mon bazar en prenant soin de ne pas sauter à pieds joints dans une flaque d'eau. Puis je m'en vais charger des bobines, non pas à l'aciérie toute proche, mais dans le région de Boulogne sur Mer. Je prends une bonne suée à sangler tout ça, il fait lourd et on se croirai sous des latitudes tropicales. 11 h 30 je prends la route de Béthune avec un arrêt de 20 minutes pour me remplir l'estomac. Le client suivant me prends de suite et je repars aussi sec, finissant de justesse de fermer ma bâche avant l'averse. Je file au dépôt mais les ralentissements me freinent pas mal. Je regarde la masse de chose que je dois prendre, et le peu de place qu'il reste dans la remorque: il va falloir ruser. Après de savants calculs nous trouvons une solution, et surtout quoi gerber. La manip n'est pas simple et dure un peu trop longtemps à mon goût. Au moment de charger les dernières palettes je m' énerve en voyant l'heure: presque 19 h! et il faut encore rouler. Je suis plus à 10 minutes pour prendre une douche tellement je n'en peux plus de crapahuter aux 4 coins du chargement. Me faut encore le temps de faire le plein, prendre mes documents, il est tard. Je trace bon an mal an jusque du coté de St Dizier, il est 22 h 30, j'ai mérité une petite nuit de repos.

Mercredi 4

7 h 30 en route, la tête dans le pâté. A peine démarré je pousse un cri de stupeur, mon gasoil!!! J'ai perdu la moitié de mon plein pendant la nuit. Je file au grand resto qui n'est pas loin, et vais prendre un café le temps de passer mes nerfs, puis prends mon courage à deux mains pour annoncer la bonne nouvelle à mon chef. Ensuite j'appelle la gendarmerie qui arrive une demi heure plus tard pour prendre ma plainte. Ils me disent que sur cet axe c'est tout les jours, un vrai fléau. En plus de la perte de 300 l de précieux liquide, je perds au total 1 h et demi de mon précieux temps. A Dijon je m' arrête dans une concession acheter un nouveau bouchon car l' ancien est cassé, 40 Euros, tout de même. Je termine ma journée en courant, un poil vexée, je ne sais trop comment définir mon sentiment. De plus je suis fatiguée, physiquement et moralement, j'ai envie de tout laisser sur le bord de la route. Forcément j'arrive un poil trop tard à la livraison de mes bobines, ce qui met la panique dans ma tournée. J'ai juste gagné une chose: une nuit au calme devant le portail du client.

Jeudi 5

A 8 h je suis sous le pont pour vider, mais ne ressorts qu'à 9 h 30 tellement le manut est un fou furieux. Je ne décolère pas car le timing est serré pour vider avant midi au nord de Marseille. Heureusement que Chouchen m'a gentillement donné l'itinéraire car le gps ne connaît pas le quartier. Par sécurité j' appelle le client qui m' attends. J'arrive à 11 h 40, le client lève tout de même les bras au ciel en découvrant sa marchandise gerbée quand j'ouvre les rideaux. Je lui dit calmement que l'on essaie de s'en sortir comme on peut pour rentabiliser le camion, l' argument vaut ce qu'il vaut, et je file un coup de main au cariste pour descendre les paquets un à un. Je le guide au centimètre et en une demi heure on en parle plus. J'ai encore bien transpiré à faire des aller retours sur mes palettes. De là je descends à la valentine, au sud de Marseille par l'autoroute car on annonce des manifs, et cela me permet de m' arrêter sur une station service pour manger en vitesse et me rafraîchir. Je connais le client suivant donc je ne stresse pas. Il tire ses palettes en peu de temps, je peux aller poser le dernier lot sur Manosque tout aussi sereinement. Je connais l' artisan pour y avoir été plusieurs fois, l'accueil est toujours bon, il débauche tout ses gars pour descendre les gros colis de la remorque (il n'a pas de chariot), le tout dans la bonne humeur. 17 h, j'ai ordre de redescendre sur Aix. Après une bonne douche bien méritée je décide de rester sur place pour la nuit, à priori je recharge dans le coin demain, mais peut être pas avant 14 h. Je passe la soirée à coté d'un estonien, je sens qu'il aurait envie de discuter s'il n'y avait pas le barage de la langue

Vendredi 6

Je fais la grasse matinée jusqu'à 8h, prends mon ptit dèj à la station puis une grande attente commence. Mon voisin estonien me salut avec un grand sourire et un "bonjour madame" maladroit mais qui fait chaud au coeur. J'en profite pour aérer en grand la cabine, ranger mon souk, et jouer de l' éponge. Avec le temps de merde de ces derniers temps, pas facile de garder un intérieur propre. A 10 h 30 on me débauche pour aller chercher quelques palettes sur Vitrolles, ce qui est fait en point de temps. Ensuite je pars sur Salon de Provence prendre un lot pêle mêle de matériel de chantier pour 14 h. Le chargement est hard à caler correctement, car il y a des machines fragiles. Avec un peu d'ingéniosité et en montrant fermement mais poliement aux gars que c'est moi qui gère, ils ne bronchent pas et me placent exactement les éléments comme je leur indique. 15 h 30 je peux mettre les voiles. Un éventuel complément plus haut tombe à l'eau compte tenu de l'heure, dommage mais je n'ai pas pu faire mieux. Le vent souffle en rafale, je ne suis pas bien lourd et me cramponne à deux mains sur le volant. Sur Lyon je chope la pluie, mauvais week end qui s' annonce. Je pose l'ensemble à 22 h 15, espérant que la semaine prochaine sera plus joyeuse. J'en ai plein le dos, au sens comme au figuré, et quelques fois ça fait du bien quand ça s' arrête.

Samedi 7
Dimanche 8

Lundi 9

Ce week end a été léger en sommeil mais fort en émotions divers, je reprends ma route en toute quiétude vers 6 h avec le soleil. Je dois livrer un premier lot à l'ouest de Troyes, j'en profite pour tester le temps de trajet par Auxerre: ça roule bien et je fais une bonne économie de péage. Mes quelques palettes larguées en trois temps deux mouvements dans un silo dans un bled minuscule je mets le cap sur la région parisienne. J' arrive à 13 h aux portes du grand centre commercial de Vélizy pour livrer un chantier. C'est immense et avant de m' aventurer au hasard des parkings, je vais chercher mon chemin au milieu du labyrinthe. Un agent de sécurité m'indique de ressortir et de me présenter à l' accès haut du parking. Je fait le tour de la zone, mais pas facile de trouver un accès de bon gabarit, je finis pas à nouveau tirer les freins et aller voir à pied. A l'entrée du dit chantier un gardien n'est pas capable de me dire ou est l'accès, je l' envoies gentillement mais sûrement sur les roses. Je fais donc le chemin à pied pour trouver l' entrée appropriée. Une fois de retour avec l'ensemble, le gardien joue du talkywalky et me fait rentrer dans l' enceinte. Au milieu je découvre qu'il y a déjà un camion au déchargement, je me parque tant bien que mal dans un coin et attends. Au bout d'une bonne heure, voyant que ça n' avance pas vite, je vais chercher le chef du chantier (bien planqué dans le fond d'un bureau...). L' accueil est surprenant, je me fais presque incendiée car soit disant que l'on m' attend depuis 7 h du mat! Ravie de l' apprendre, mais cela me surprends car j'en avais discuter avec le responsable au chargement vendredi. Un gars vient me chercher et m' explique qu'il va falloir ressortir et m' engager dans le parking couvert à contre sens de la circulation. Je fais la moue en imaginant le tableau, de plus le plafond est à 4 m. J' entreprends un demi tour serré dans un terrain défoncé, je craint pour mes tendeurs de bâche malgré que je monte mes suspensions. Je m'y prends mal au départ, et le gars qui est chargé de me vider me lance une remarque "vous avez encore pas bien l'habitude de manoeuvrer, ça se voit" pauvre imbécile, surveille donc mes portes à faux et pare choc au lieu de faire le beau. J' échappe à l' épreuve du parking couvert, on me vide à l'entrée du chantier. Le gars qui vide à du mal avec le gros manitou, il faut plus d'une heure pour quelques palettes et 3 petits engins. Il s'y prend comme un pied et au moment de signer les papiers je lui fait la remarque que ma journée est bouffée à cause de gens incompétents et qu'il a encore besoin d'entraînement avec son engin. Et je me casse en courant vers Poissy ou un chargement m' attend. Ça charge tard mais dès mon arrivée au bureau on me demande si ma remorque fait bien 3 m de hauteur utile. Vu que je n'en sais rien je vais mesurer, même en vérifiant je ne trouve que 2 m 80, pas bon. Vu que rien n' était spécifié au départ s'ensuit un grand pour parler avec mon chef et le type du bureau sur place qui ne veut pas reconnaître l'erreur, bien sur. Puis 19 h arrive, les bureaux se vident et moi je reste plantée jusqu'à demain matin. Heureusement l'usine dispose d'un grand parking pour la nuit.

Mardi 10

Je rattaque le piquet au bureau dès 8 h, en attendant que le responsable du chef du type du bureau daigne céder à ma demande: un coup de tampon sur mon cmr pour justifier de l'embrouille et que quelqu'un a fait une faute de frappe sur un fax... J'ai droit à une gentille réflexion que "tout les transporteurs doivent pourtant le savoir", oui mais nous nous ne sommes pas des habitués, ils ont beau être un très grand transporteur, on ne peut pas tout savoir. Bref, 9 h 30 je ressorts de là vers le nord parisien pour charger un complet de carton. Les rues ne sont pas larges et m' engouffre sans le vouloir dans un charmant centre ville avec toutes les embûches que cela comportent. C'est un chauffeur de messagerie qui m'indique le bon chemin. Vers midi je m' échappe enfin vers le nord, la pause déjeuner est très courte, la journée est loin d' être terminée. Je vide mon complet à Cambrai en milieu d' après midi puis il faut encore monter à Dunkerque prendre une bobine. Vue l' heure il n'y a plus grand monde au chargement, sauf que le gentil gardien à oublier de m'indiquer que la bascule se trouve à l'autre bout de l'usine, pas moins de 5 km aller et autant retour depuis le bureau. Un collègue arrive juste derrière moi, il me file un coup de main à passer mes sangles, je perds un petit quart d'heure à l'aider à faire de même ainsi qu'à refermer son toit qui coince. Il me reste des heures donc je redescends en direction de Lille et profite d'une place qui se libère à la seule station service de cette autoroute. Noire jusqu'aux oreilles je profite également de la douche, un pur moment de bonheur. Je suis sur les rotules.

Mercredi 11

Je me lève limite à la bourre, et je n'aime pas courir au réveil. Ma première ramasse dans l'ouest lillois est faite en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire puis je file à l'extrême est de l' agglomération prendre la suite. Malgré que les chargements se fassent normalement à quai on accepte de me charger sur un coté pour placer la marchandise devant ma bobine. Une petite dernière au sud de Lille, j'aime quand tout s'enchaîne ainsi. 11 h 30 ma mission est accomplie, je peux prendre la route. Seule déception: il me reste un peu de place au cul, j'aurai pu un peu moins bourrer à l'avant pour l' alléger, dommage. La descente sur Reims puis Chaumont est plutôt tranquille, je finis par connaître cette route par coeur. J' avais calculé ma coupure sur Dijon, et espéré en profiter pour faire un bisou à mon ami; celui ci ne pouvant pas se déplacer ce soir je poursuis en espérant rejoindre mon parking du week end. Ça le fait en dépassant de 4 minutes, me pardonnera t on? J'ai bien fait de rentrer car ma voiture, que j' avais bien garée le long d'un mur, se retrouve pile poil sur le tracé d'une tranchée en cour de creusage. Visiblement j'ai bloqué le chantier... ! Arrivée à la maison je découvre un autre chantier: Ptit Bibi (mon chat) a fait tombé un pot de fleur et déchiqueter le rouleau d' essui tout.

Jeudi 12

7 h je reprends la route, vers les Alpes. Halte à Annemasse pour vider deux clients. Dés l'abord du centre c'est le bazar monstre, je décide de livrer un magasin en premier et de m'y renseigner de l' accès d'un chantier. La réponse est simple "ma pauvre! ne comptez pas y aller! c'est pas pratique avec votre camion et le centre est barré pour l'arrivée du Dauphiné Libéré! (course cycliste)" Me voila mal, j' appelle mon contact, lui explique ma position, on me confirme de ne surtout pas m' engager ou que ce soit. Après accord du 1er client dont je suis encore dans la cour, le 2 ème débarque avec un petit camion prendre sa palette. Le 1er client nous file même très gracieusement son chariot et un coup de main. Je l'ai remercié 1000 fois, cela est rare et m' enlève une belle épine du pied. Puis je vais à Bonneville vider le 3 ème lot. Il y a un peu d' attente à la réception. 15 h, il est grand temps de passer de l'autre coté et descendre au plus vite sur Parme. Il fait un temps splendide, pas trop chaud, l'idéal. Cela me vide la tête et me fait du bien, je roule musique à fond, je suis heureuse. A la nuit tombante je cherche désespérément mon usine. Puis finis par me réfugier de justesse dans une petite station avant le couve feu imposé par le disque. 22 h, ça fait du bien de s' allonger. Toit ouvrant ouvert, je m' endors sous les étoiles. Mais je ne tarde pas à me faire dévorer par les moustiques, ça faisait bien longtemps... et bien sur mon truc anti machin est bien rangé dans le fond d'un tiroir 700 km de là.

Vendredi 13

Réveil douloureux, capuccino brioche, et je cours vider ma bobine. Il y a du monde et ne suis libérée qu'à 9 h 30. Deux ramasses sont prévues, la première est à une dizaine de km. Avec un peu d' attente j'en repars à midi, mon lot chargé au cul de la remorque. La place est comptée pour le reste, de plus je crains de devoir ouvrir le toit par l' avant, ce qui ne me réjouis pas du tout. A 13 h 30 à l'est de Milan on me charge une petite pièce métallique par le coté, et on m'indique une seconde adresse pour prendre le reste, cela était prévu, mais pas qu'il y ait une pièce supplémentaire. Au dernier point de chargement je patiente pour prendre place sous le pont, puis c'est la consternation quand j'ouvre un coté de bâche: pas assez de place, pont trop bas pour passer au dessus la remorque et une pièce trop lourde pour être chargée par le coté. Je suis mal et le client fait la tronche. De plus je vais être en surcharge importante à l'avant, tout va bien. La solution est de me passer un transpalette pour bouger quelques palettes, cela allégera le nez de la remorque et on glissera les 3 grosses pièces au milieu, dans un beau casse tête géométrique. La plus lourde des pièce, une dizaine de tonnes, sera soulevée avec deux engins de front, manoeuvre délicate. Seule consolation: les pièces rondes sont cerclées sur de grosses armatures en bois, le problème du calage est résolu. Tout cela m'emmène à 17 h pour prendre la route du retour, j'ai du perdre 5 kg en sueur dans les divers manipulations et le stress. Milan est un enfer à traversée, je grimpe au Mont Blanc et dors à Chamonix, à la limite de mon amplitude.

Samedi 14

En route à la fraîche, rien à signaler jusqu'à Chalon ou je remets un peu de carburant pour âtre tranquille lundi. Je m' aperçois qu'il y a une bosse dans ma bâche, quelque chose a bougé à l'intérieur. Je stresse pas mal jusqu'à mon parking, m demandant si c'est la plus grosse des pièces qui aurait glissé. Impossible sans que je le sente tout de même. Soulagement en ouvrant l' avant de la bâche: ce ne sont que quelques colis des palettes qui ont glissés, je les remet en place vite fait. 13 h, il est temps de rentrer!

Dimanche 15

Lundi 16

Bon week end mais pas vraiment récupérateur car je décolle à 3 h 30 avec 4 h de sommeil. Le seul réconfort pour tenir le coup est le soleil qui point le bout de sont nez de très bonne heure dans les brumes du Morvan. Changement de décor en région parisienne: ça roule assez mal et je me fais du souci pour passer avant 9 h, coup de feu annoncé d'une opération escargot des transporteurs. Je passe in extrémis devant des camions abordant des banderoles qui sortent d'une aire de repos. Arrivée au nord de Paris j'ai bien du mal à trouver mon client: rue inconnue du gps et de mappy. Je trouve le no dans les pages jaunes (merci le wap) et appelle. Une dame fort gentille m'indique le petit chemin, en effet je n'aurai jamais été chercher dans un trou pareil. Le réceptionnaire est tout aussi aimable, pas une seule remarque quant aux palettes qui sont dispersées au 4 coins de la remorque, ni à celle qui est à moitié dépotée. Je sympathise avec le chauffeur de messagerie qui attend derrière moi, il va même me chercher un café pendant que je tire mes palettes. Il est tout de même presque midi lorsque je prends la route du nord. J'ai mal au ventre et ne suis pas dans mon assiette, je fais l'impasse sur le casse croûte. Pressée d'en finir je suis à 14 h 30 dans une usine de Cambrai pour vider mes grosses pièces que j'ai eu tant de mal à charger. Il faut patienter pour que l'on me débarrasse la place sous le pont roulant, j'ouvre en entier la remorque (toit et cotés) pour pouvoir passer les attaches et soulever ma cargaison. J' expédie sur les roses le gars qui manipule car il ne fait que râler. Il est tellement idiot qu'il finit par se coincer lui même l'espace pour vider. Entre fou rire et crise de nerfs, je finis même par aller attendre dans ma cabine pour lui montrer combien j'en ai marre. 16 h 30 je suis libérée, on me dit d'aller au garage faire mon entretien. Il aurait pu attendre une semaine de plus, mais ce sera fait. La bonne humeur du mécano me réconforte car je suis lessivée. Quand je ressors le Gros tout bichonné de l' atelier il est trop tard pour aller ou que ce soit, je plante au calme dans la petite cour. Je refuse la voiture que le mécano me prête: j'ai envie de dormir!

un petit pignon

Mardi 17

Je n' emmerge qu'à 7 h 30 chatouillée par un superbe soleil à faire palir les sudistes. Quel confort d'avoir une grande douche propre à moi toute seule, rien de tel pour bien commencer la journée. Puis le mécano m'offre le café, le paradis! En attendant le coup d' envoi de la part de mon chef j'astique mon petit intérieur, pratique d'avoir un robinet d'eau à portée de main et une grande poubelle pour ranger par le vide les fonds de coffre. C'est fou ce que l'on peut accumuler... 9 h 30 je lève le camps pour me rendre sur Maubeuge. Sur place un collègue qui charge pour la même destination. Je regarde comment il fait placer les grosses pièces et demande la même disposition (au milieu de la remorque) au cariste. Mon collègue m'aide à sangler et refermer ma bâche car il est midi et l'usine ferme. Je monte sur Valenciennes et me force à manger un out petit peu: j'ai toujours mal au ventre. Je prends un lot chez un transporteur ou je commence à avoir mes habitudes. Le chef me pose les palettes au cul de la remorque et je me débrouille à passer les gros colis très léger à l'avant. J'y laisse tout de même quelques gouttes de sueur car le soleil tape sur la bâche et dessous il n'y a pas un poil d'air. Je rentre au dépôt, pose ma remorque et en prends une autre vide que je charge à quai: direction Dunkerque. Je passe Lille juste après l'heure de bourre et file tout au nord du nord de la France. Je me faufile aux abords du centre de Dunkerque, un oeil sur le gps, l'autre sur la signalisation. Pas d'interdictions mais des bordures de trottoirs un peu dans tout les sens: une ville moderne! Arrivée à l'entrée de ma rue c'est le couaque, pas vraiment large pour une semi. Alors que je me range pour aller voir à pied la police municipale est au pied du camion. Je leur explique que je dois livrer le lycée à la première heure, ils me guident pour éviter la rue étroite et m'indiquent un parking tout proche pour dormir tranquille. Bonne aubaine! En venant je suis passée tout prêt des bateaux, je m'arme de mon apn que je viens de retrouver (une longue histoire) et vais faire une belle ballade. L'agglomération est si triste vue de l'extérieur que je ne pensais pas y voir un beau centre ville. J' erre ainsi jusqu'à la nuit tombante. Ca fait du bien d'entendre les mouettes, presque un air de vacances.

coucher de soleil sur Dunkerque

Mercredi 18

8 h, je trouve un responsable pour vider ma marchandise, forcément il n'y a pas de chariot élévateur donc c'est la séance de gym matinale. Il faudra une bonne heure à tout descendre à la main, en warning dans la rue. Je redescends sur Lille en prenant une pause petit déjeuner, j'ai les crocs. Direction Valenciennes pour prendre un lot là ou j'ai déjà charger hier. Je rentre au dépôt transborder la marchandise dans la remorque posée hier, la ratèle. J'ai mérité un méga américain frites coca et une douche avant de prendre la route. Il ne faut tout de même pas trop traîner. Pendant ma pause peu avant Reims j' apprends que je devrais croiser l'ami Sweden. Rendez vous est pris à un grand restaurant vers St Dizier. On arrive vraiment en même temps. Un rafraîchissement, clic clac la photo et c'est reparti. Vu que je dois à nouveau m' arrêter sur Dijon, je sors par la nationale afin de pouvoir dire bonjour à mon ami. Le temps passe trop vite en bonne compagnie, je trace sur Chalon sur Saone. J' aurai pu dormir à la maison mais j'ai besoin d'un maximum d'heure demain. C'est rageant de dormir à 30 km de son lit. 23 h, dodo.

avec l'ami Sweden

Jeudi 19

Je n'ai rendez vous qu'à 10 h 30 pour vider mes colis en vrac, je préviens tout de même le réceptionnaire de ma présence puis vais déjeuner à la galerie commerciale. A mon retour j' attends sans broncher puis on finit par me dire d'avancer, je vide en vitesse "entre deux", à 9 h je suis libérée, youpi! Gasoil au sud de la ville, désespoir de voir la file d' attente au lavage. Gros, m'en veut pas, tu ressembles à rien mais c'est pas ma faute! Le dernier coup de rouleaux remonte à ... trop longtemps! Je file sur les Alpes, me traine jusque sur la région d' Annecy. J' hésite à faire ma coupure avant d'aller chez le client car il est midi. Je continue et ça paie car on me réceptionne pendant l'heure creuse en 10 minutes chrono. Je fais ma coupure en redescendant. Passage du Mont Blanc puis descente sur Milan ou c'est la panique habituelle pour traverser. 20 h 45 je trouve ma rue pour demain. Il y a de grands emplacements pour me garer, c'est cool. Je ne trouve pas mon enseigne ni le numéro. Alors que je remonte la rue au pas j'appercois dans mon rétro un gars qui court dernière moi en gesticulant. Que se passe t'il? Il s'agit tout bonnement de mon client! Il m'indique un portail, je n'en crois pas mes yeux, il réouvre l'entrepôt, dégage du matériel et me guide pour rentrer. Il n'y a qu'en Italie que l'on voit des choses comme ça. Le temps d' ouvrir le toit qu'il est déjà en train de manipuler ses pièces. Une demi heure plus tard je suis installée pour la nuit sur le trottoir d'en face. J' appelle ça une bonne journée efficace.

Vendredi 20

Sur le pied de guerre à 8 h, on me demande de patienter un petit peu alors je rallie la station service toute proche pour le capuccino brioche traditionnel. Puis je monte au nord de Vérone et calcule vite que le détour me bouffera trop de temps pour rentrer ce soir. Je charge un complet de cailloux sur palettes, 25 tonnes assurés, pour midi . Cela étant compact je place cela au milieu, avec du vide devant et derrière. J'attends 14h le reste des instructions sur une aire de repos prés de Vérone. Direction la casa. A Milan c'est le brain, pas grand chose d'anormal à part que je suis fatiguée, il fait très chaud et ma clim ne marche plus. Je transpire jusqu'au Mont Blanc, désirant repasser en France au plus vite pour passer un appel téléphonique assez important. Je tente la douche à Bonneville, manque de bol les sanitaires sont bouclés pour travaux. Désespoir... Je tire jusqu'à l'aire de Valleiry ou je m'installe pour la nuit. Repas à la cafet, ça fait bien longtemps. Le menu n'a pas évolué, le tarif encore moins d' autant plus que la caissière ne sait pas comment faire la réduction chauffeur, la preuve qu'elle doit en voir souvent! J'ai du mal à trouver le sommeil, il fait chaud, heureusement que j'ai mon gros ventillo pour brasser un peu l'air.

Samedi 21

Je rentre sans trop trainer, le Gros est parqué pour 9 h 30. Direction le supermarché bondé du coin, dur de reposer un pied à terre et de se noyer dans la civilisation.

Dimanche 22

Lundi 23

 

On repart tranquillement à 7 h, sans trop de stress. Éternelle  nationale  6, on a beau la rebaptisée sous x formes, elle reste la même. Café à Auxerre, au bar un type me rappelle quelqu'un, mais qui? C'est en retournant au camion que je lève le nez sur une plaque derrière un pare brise qui m' interpelle. Mais bien sur! On a passé le permis ec ensemble, il a même eu bien de la patience à m'aider... Je continue ma route sur Gretz, trouve sans mal ma boite et mange en attendant l'ouverture. En une demi heure ma semi est vide, un coup de balai en vitesse et c'est repartit. Mon rechargement n'est prévu que demain matin mais je tente le coup. Ca court de tout les bouts, il y a un souci de matériel au grand désespoir du chef qui voit les camions s'empiler dans la cour. Bien sur il me dit de faire demi tour. Dommage. S' ensuit une paire de km pour trouver un parking, je trouve lamentable de nous chasser des zones inustrielles. Je me retrouve au parking du péage situé à une dizaine de km.  Au moins la coupure va être bonne car il n'est que 17 h.  

mémère Patoche, ma cop's

Mardi 24

 

A 6 h 45 je suis déjà devant la grille, mais il y a déjà 2 camions devant moi. Heureusement eux viennent vider et moi charger. Le chef me redit qu'il est désolé pour hier, je ne suis pas vexée, loin de là. Le temps que tout le monde prenne sa place j'ouvre mes bâches et le cariste empile sa marchandise. 8 h 15 je me sauve vers le nord. Au nord de Paris Patoche est quelques km devant moi. Je prends une bonne partie de nationale, je la rejoins à Dourges le temps de prendre le café. 14 h je suis chez mon client au nord de Lille, mais le rdv est à 14 h 30 et pas moyen de rentrer avant. Par chance je ne tombe pas sur un manchot des fourches et ma remorque est vide en 30 minutes, sourire en prime. Je m'attendais à courir commencer mes  ramasses, il n'en est rien et je poiraute un petit moment. Directon l'ouest de Béthune, rdv demain 7h à l'acierie. Pour éviter la cohue lilloise je descends pas les petites routes, ça fait tourner le disque aussi... Mais pas moyen de stationner dans aucun village pour boire un truc bien frais, je me contente de ma bouteille d'eau et arrive sur le parking de l'usine vers 18h. Encore une bien petite journée... Il fait chaud, lourd, pas facile de prendre le frais. J'ai ressortit mon ventilo pour brasser l'air. Ce n'est que vers 22 h que la fraicheur arrive, j'ouvre en grand les portières pour en profiter.   

 ambiance parking d' autoroute 

Mercredi 25

8139: ma Bourgogne... toujours heureuse de la retrouver 6 h 45 je suis sur la bascule d'entrée, 7 h 15 sur celle de sortie, j'aime quand un plan se déroule ainsi. Je retourne au parking d' entrée pour profiter de la douche car malgré l'heure matinale j'ai déjà pris une bonne suée. 7 h 45 on me donne le reste de mes ramasses: y'a plus qu'à! A l'entrée de Cambrai je prends un premier lot hyper light que je fais poser à l'avant. Je désespère devant mes bâches de plus en plus crade, je n'ose plus les approcher à moins d'un bon mètre. Vu qu' il n'est pas tard je passe par le bureau poser mes papiers et en prendre d'autres. Au passage je récupère un pv de 90 Euros, un flash il y a une quinzaine de jours, une entrée de village, comme les autres... Je poursuis à une vingtaine de km pour prendre mon dernier lot. Je tombe dans une boite au personnel bien sympa, de la secrétaire au manutentionnaire. Il est 11 h 30, en route sans stress pour la descente. Sandwich avant Reims, il fait très beau et c' est bien agréable. Seconde pose à Chaumont puis je décide de passer à la maison dormir. En calculant mes heures je suis bonne pour demain, de toute facon, même en forcant, je ne pourrais pas vider à Milan demain soir. 20 h j'y suis, Ptit Bibi a encore fait des siennes!     

Jeudi 26

Je pars à 7 h comme une majorité de travailleurs "normaux". A Chalon je prends un café le temps que la station de lavage ouvre, j'en ai vraiment trop marre de rouler dans une poubelle. Désolée mon Gros, mais il faut appeler un chat un chat. 9 h je prends la route, cela ne me met pas en avance mais quel bonheur de rouler dans un beau camion! J'aime regarder ma remorque dans les rond points, rouge écarlate brillante. Je galère un poil à trouver ma zone industrielle sur Villefranche sur Saone. Il faut contourner les interdictions, et traverser un lotissement, quelques panneaux indicateurs ne seraient pas superflus. La petite boutique ou je livre est flambant neuve, mon camion propre comme un sou neuf fait bonne impression sur le bitume impeccablement noir. 15 minutes plus tard je ressorts, direction la région de Vienne. Je me retrouve à nouveau dans un beau casse tête pour trouver la bonne route, un joli détour que je n' apprécie pas vraiment à la vue du disque qui tourne. Je me présente à la grande entrée principale d'une immense usine chimique. Au milieu des citernes et autres chargement, il y a une sacrée queue au guichet. Je finis par jouer des coudes pour demander si pour vider 3 palette de film plastique je dois faire la queue: on m'indique un autre poste de garde. Après avoir montrer patte blanche me voila à tourner et virer pour trouver le bon batiment. Aussitôt le responsable me dit que le gardien est abrutit, que ma marchandise va ailleurs mais que ça ne vide que quelques heures le matin et il est 13 h. Je montre mon impatience et le gars finit pas me prendre mes 3 malheureuses palettes à contre coeur. Au moment de signer il me fait remarquer que j'aurai du peser à l'accueil principal. Là je me fâche, faut pas abuser. Bouchon sur Lyon à cause de rien, je grimpe vers le Fréjus. Mon disque arrive à sa fin alors que j'arrive tout juste sur Milan, je prends la décision de dépasser de 10 minutes afin de traverser une zone délicate à l'heure de pointe. Bien sur la seule petite station du coin est prise d'assaut, je squatte un refuge. 21 h, zou au lit malgrè la chaleur étouffante.   

Vendredi 27

 

Je me pointe à 7 h, la première, dans l'usine à bobine. La réception n' ouvre qu'à 8 h, pas grave, je m'en vais squatter les sanitaires tout propres pour la toilette et la machine à café. 8 h 05 je suis ressortie, j'attends une petite heure mes instructions. C'est dommage d' avoir mis le disque si tôt ce matin, mais pas évident de gérer les attentes. Je me retrouve sur Como pour charger un premier lot. Là encore il faut attendre un quai. J'ai bien fait de rester au cul de la remorque, j'intercepte 2 colis en piteux état dans une palette. S'agissant de produits stérilisés, pas question de laisser passer des emballages douteux sous peine de refus catégorique à l'arrivée. Il faut faire descendre un responsable des bureaux, prendre la décision de retirer les deux colis, refaire la liasse de documents. Bref, une heure de perdue et je me sauve de justesse avant midi. Juste de quoi boire un café en route et arriver à l'ouverture chez le transporteur ou je complète. Le premier expéditeur ayant gerbé ces palettes il reste donc plus de place que prévu, on en profite pour bourrer de la marchandise supplémentaire. Rien à dire car cela est relativement rapide bien qu'une grande partie soit en vrac et ce n'est que du léger. 15 h 30, direction la casa. J'ai le nombre d'heure suffisant pour rentrer, mais l'amplitude fait défaut. Tant pis, pas envie de me taper la circulation demain (ça roule déjà fort ce soir), je trace. De plus j'ai un rendez vous ultra important demain. 23 h 30 je range l'ensemble et ne trainasse pas à retrouver mon lit.

 il suffit de peu pour faire un bel ensemble

Samedi 28
Dimanche 29

Lundi 30

Après ce grand week end bien occupé, je ne rattaque qu' à 8h pour une petite journée. Et c'est tant mieux car je n'ai pas envie de me bousculer. N6 Auxerre, Sens, Francilienne, cette dernière n'a jamais aussi bien roulé que ce midi alors que la France est paralysée par les transporteurs. Je suis à 13 h 30 chez mon transporteur du coté de Garonor on l'on m' attend de pied ferme. Petite prise de tête avec la fille du bureau qui ne comprends pas pour quoi je veux récupérer mon cmr. Je voudrais me faire appeler de tout les noms si je ne le ramène pas à ma boite! Puis c'est avec le chef de quai que l'ambiance monte: il ne m'indique pas le bon quai, et forcément c'est de ma faute. De plus c'est chaud à manoeuvrer entre les murs. Ça ne traîne pas à me débarrasser du chargement qui est en partie en vrac. En milieu d' après midi je pointe là ou j'ai rendez vous demain. Le gardien d'une cinquantaine d' année est d'une lourdeur affligeante dans son plan drague. C'est limite du harcèlement en insistant pour avoir mon no. Vexé il ne daigne pas m'ouvrir sa barrière pour que je fasse demi tour puisse qu'il est impossible de vider aujourd'hui. J'en suis quitte pour une manoeuvre à la noix dans le rond point d' accès, ce n'est pas ça qui m'arrête. La seule place de parking à proximité est déjà prise, bonne excuse pour mettre les voiles et ne pas être embêtée. Mais il n'y a aucun autre parking dans le coin, je vais chercher de la place à la station d'autoroute à une dizaine de km. Il est à peine 17 h, petite journée, je vais pouvoir récupérer un peu.