Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Octobre 2008

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Mercredi 1

Il ne faut pas trainer, autoroute jusqu'à Chalon, un bol de café pour moi, un seau de gasoil pour Dédé pour tenir le coup jusqu'aux Alpes. Mon ami Michel me tient au téléphone tout du long ou presque, il y a dix ans nous passions nos permis ensemble, cela ne nous rajeunit pas! Je mange à Chambéry, vide un lot au pied du Fréjus en 20 minutes, et on prend le large en Italie. Dans la descente je prends le temps d'une douche, c'est gratuit mais limite niveau propreté. Sur Turin mon chef me suggère de passer par la côte, ma fois, pourquoi pas. Donc à Alexandria je bifurque sur Gênes, par l' A 7. Je ne l'avais prise qu'une fois à la descente, je la savais tortueuse mais pas à ce point! sur une trentaine de km les virages se prenne à 40/50, au dela c'est la culbute, attention aux chargements mal arrimés! Je désespère tout de même en calculant mes heures, les parking ne sont pas légions dans le coin, il va falloir dépasser d'un petit quart d'heure. Alors que je m'allonge confortablement ça tambourrine à la portière... pas d'affolement, je laisse faire sans broncher. Habituellement pourtant ils me foutent la paix!

 

Jeudi 2

En route avant 6 h, tout schuss droit devant en directon de Rome. Bien évidemment je ne fais pas l'impasse sur mon capuccino brioche alla marmellata en cours de route. Je file sur la via Aurelia, qui est le prolongement de l'autoroute. C'est une 4 voies étroite et défoncée par endroit, mais qui roule pas mal. Je bifurque à une soixantaine de km avant Rome par une route de seconde catégorie pour rejoindre Viterbio dans les terres. Le chemin est plutôt de 3 ème catégorie, mais j'en prends plein les yeux. Ca grimpe sec au milieu d'un décor très vallonné désert, tout y est de couleur jaune. Puis je longe ce qui doit être un aqueduc romain en parfaite état. La carte signale des vestiges un peu partout. Puis les collines se recouvrent de champs d' oliviers à perte de vue. Derrière se dresse les volcans, une pure merveille. Une fois bien avancée mes poils s'irrissent soudainement devant un panneau: hauteur limitée 3m80 à 500 m. Pas le choix que d'aller me planter devant la chose: ce n'est pas un pont, mais un porche pour rentrer dans un village. C'est aussi peu large que haut, faut viser juste, le toit passe à ras. Puis c'est la descente, je calcule que je ne devrai pas tarder à trouver une 4 voies. Celle ci n' étant pas terminée il faut encore passer dans un village médiéval, de toute beauté, mais la route y est tortueuse et délabrée. Retrouvée la grande route, je profite d'une des nombreuses stations pour casser la croute en vitesse. Je rejoinds Terni, qui est mon terminus. Mais ma sortie est signalée fermée, il me faut m' engager à l'heure de pointe sur les avenues de la ville. Je trouve ma rue après avoir déjouer les pièges du gps, mais pas mon client. Je suis un instant mal à l'aise en m'engouffrant dans des rues de plus en plus étroites au milieu des scooters complètement inconscients. Puis j' apperçois enfin mon enseigne, vais me planter devant le portail. Le gardien m'indique que ce n'est pas là, il faut faire le tour du quartier dans les interdictions pl, j'ai loupé le chemin d' accés à mon adresse. En effet en repassant je trouve grâce aux indications, ça ressemble à tout sauf à une usine. Une fois dans le chemin je cherche le portail d'entrée, et je me trompe et me retrouve chez le voisin. Ca me gonfle! Alors que je fais un savant demi tour un gars vient à mes devants, il y a moindre mal car les cours communiquent. On me débarrasse sans attendre de mes 22 tonnes, 20 minutes montre en main. Je me marre en pensant aux 48 h de route pour aussi peu de temps sur place... car je remonte aussi sec, par la route de Pérugia/Cesena cette fois. Ca va finir par devenir une routine! Je fais ma pose dans une minuscule station service, qui est néanmoins pourvue d'un bar. Je commande mon café avec mon superbe accent bourguignon, la patronne me demande d'ou je viens "sono franscese", "moi aussi" qu'elle me répond. Et nous bavardons 10 minutes. Dorénavant je m'arrêterai ici, si je repasse évidemment! Je termine à une heure de Cesena avec 9 h de route bien tassées. j'en ai franchement plein le dos, pas le courage de poursuivre plus en avant. Il est 17h. STOOOOOOP!!!

un vieux village au nord de Rome

Vendredi 3

C'est vendredi, jour de ferraille pour moi. Il me faut partir avant 6 h pour rejoindre Modena avec la halte petit déjeuner de circonstance. Mon chargement étant prévu en fin de matinée, on me charge à 11 h et à midi et demi je prends la direction de la maison, avec un crochet sur Turin pour prendre quelques palettes chez un transpoteur. Cela ne me détourne même pas car c'est en bordure de tangenziale. Je grimpe aussi vite que je le peux au tunnel, 20 h je m'installe à la première station française. Seulement une dizaine de camions, 2 français, c'est le déclin...

délire de gps, sortie à 15 km, alors qu'il ne reste que 13,5 km jusqu'à destination, temps de parcours 1h07!!!!

Samedi 4

Le démarrage à 5 h est dur, il fait très froid seulement 4 degrés à peine, à la limite de la neige. Je prends mon courage à deux mains pour rentrer au plus tôt. 9 h 30 je pose le gros. Un artisan de la petite zone ou se situe mon parking vient me dire trois mots, il déplore que le parking ne soit pas plus grand et mieux pensé. De plus en plus nombreux à se garer ici, les derniers sont obligés de se garés un peu en vrac. Mais un parking PL ne rapportant rien, il ne faut pas espérer sont agrandissement bien que la place ne manque pas. Vite, je rentre car on m' attend.

Dimanche 5

Lundi 6

Le week end étant lui aussi chronométré, je démarre dés que possible, à 6h45. La route ne change pas, j'ai réellement pris un abonnement chez mon transporteur à Beauvais. Cette fois ci je fais un petit crochet par le nord de Compiègne poser un petit lot, c'est du vite fait. 15 h j'arrive à Beauvais, il y a deux camions devant moi et seulement un quai, il faut patienter. Les autres chauffeurs ne cherchent pas la discute, tant pis, j' attends sagement. Libérée vers 18 h on me donne la suite du programme pour demain. Pas d' affolement je charge dans la rue voisine, moins d'un kilomètre. Je cherche tout de même mon enseigne, car le nom n'est pas en gros, il faut avoir le nez fin pour débusquer la bonne adresse (seulement une étiquette sur une boite aux lettres...) 18 h 45 je m'installe pour la nuit. Quelle journée!!

Mardi 7

A 8 h je suis à quai pour prendre la route, chargée, une demi heure plus tard, avec mes belles plaques oranges que je n'ai pas utilisé depuis un moment. Direction l'extrème nord, Dunkerque. A travers les nationales, il me faut tout de même compter sur mes 4 h 30 non stop pour parvenir au bout, d'autant plus que je fais plusieurs file tour de la petite zone pour trouver le batiment: un truc tout taggué sans nom, que j'ai pris pour un dépôt à l'abandon. J' attends 14 h sagement pour vider ma cargaison. Sous la pluie je vais prendre une énorme bobine à l' acierie du coin, pour l' emmener sur Douai, ou je prends une remorque vide que m' amène un collègue: je retourne avec à Dunkerque, prendre une autre bobine. Il pleut toujours, la nuit arrive vite, seule consolation il n'y a aucune attente dans l'usine et tout le monde est bien aimable. Comme je dois terminer mes 30 minutes de coupure à la sortie, je décide de profiter de la douche, malheureusement les sanitaires sont hs, comme d' hab. J' arrive à descendre jusqu'à une quinzaine de km du dépoôt avec mes heures restantes. 22 h 45, il pleut j'ai froid et je suis fatiguée d'avoir tourner en rond.

Mercredi 8

Passage au bureau changer de remorque pour charger un lot à une petite demi heure de là. L'usine est d' époque 1950, au centre d'un village. J'aime bien ce genre d'endroit même s'il n'est pas toujours facile d'y manoeuvrer. Je dois attendre un peu car il manque des papiers. Je visite les sanitaires qui sont d'origine, il y a même de beaux spécimen d' objets de collection. Papiers en main je retourne au dépôt transvaser la marchandise et mettre tout en ordre pour la descente. Je prends le luxe d'une douche et d'un énorme américain à la cabane à frites du parking voisin. Les pleins, et roule. Il pleut encore presque tout du long, quelle tristesse. Je retrouve la route de Reims/Chaumont, puis trace jusqu'à Tournus ou je me cale dans le fond d'un grand parking, dans le coin des frigos, la pluie et le ronron des Thermo King et autres Carrier me bercent jusqu'à l'endormissement. J'aime bien ce bruit...

Jeudi 9

A 6 h 20 je prends mon petit dèj au bar, la serveuse commence a me connaitre ainsi que certains de mes collègues, nous discutons comme de vieilles connaissances. Il faut tout de même penser à décoller, la route pour Turin est encore longue. Sur Lyon ça bouche, toujours au même endroit, je prends une fois de plus la file de gauche. Un vieu en camion remorque s' amuse à me serrer dans les glissières quand je le double, en me montrant le poing. Encore une fois, il n'y a pas d'interdiction de doubler, je ne vois pas ou est le mal, sinon qu'il est assez bête pour rester dans le troupeau à l'arrêt. Bref, je continue en direction de l' Italie, c'est presque une délivrance de passer la frontière. Le soleil est réapparut, je débâche vite fait mon toit eun coté de la remorque chez mon client. Trop vite car en examinant les papiers le gars me dit qu'il faut aller à un autre endroit. Tant pis, je remets tout en place. Au second dépôt je recommence la manip, la bobine évacuée je remballe sur le parking. Cette fois le toit me donne du fil à retordre car je n'ai pas beaucoup de place pour tirer fermement dessus. Rien ne sert de s' ennerver, il faut ruser avec une sangle accrochée au bout de ma perche, je tire le tout confortablement depuis le plancher des vaches. Un chauffeur italien qui arrive derrière est mort de rire de voir la combine, n'empêche que ça marche du premier coup! Je mets les voiles sur Milan, ou je n'ai pas mis les roues depuis des lustres. Dédé découvre le bazar phénoménal de la fin d' après midi: 45 minutes pour parcourir 6 km. Ca freine jusqu'à Bergamo ou je sors pour rattraper la petite route qui méne au nord du lac d' Iseo. Le paysage est magnifique sauf qu'il fait nuit noire. J' arrive à 20 h 30 sur le parking de la petite entreprise, il y a déjà la un portugais attablé à son coffre à palettes. Son repas terminé il vient discuter, dans un français très correct. Il me parle de son pays, de ses voyages, un vrai passionné qui ne se pose pas la question du nombre d'heures de travail ni de quand il rentrera. La seule chose qui l' ennui est de devoir planter son dimanche en France....

Vendredi 10

Je tire mes rideau à 7 h 30, le portugais ronfle toujours et la boutique est ouverte, je grille dons la place. En fait je referme mes bâche lors que le chauffeur émerge, gentilement je m' excuse, en rigolant il me dit que cela se revaudra. J' attends un petit moment mes ordre de chargement, en redescendant sur Bergamo je fais une halte dans une très vieille station service. Je déboule, exécute une manoeuvre rapide mais précise pour me garer correctement, je m' apperçois en descendant du camion qu'il y a une demi douzaine de paires d'yeux ébahis rivés sur moi. Le patrons du bar qui me reconnait (je m' arrête quelques fois ici) est mort de rire et me dit qu'ils sont tous impressionnés. Il me sert un véritable cappuccino dans les régles de l'art: une tonne de mousse et le cacao dessus. Bien sur il y a le croissant qui accompagne, à défaut de marmelata je me rabbat sur la spécialité à la crème, le truc à éviter à cause du sucre glace qui est dessus: non selement sa colle aux babines mais j'en ai plein le maillot et les chaussures. Je file dans une grosse imprimerie de Bergamo, il y a forcément de l'attente, que je comble avec un breton voisin de parking. A midi le gardien m' appelle: il faut patienter jusqu'à 14h. 14h30 on m'appelle enfin, le gardien me dit qu'avant d' aller charger ils ont besoin d'un petit "service". Là je tombe des nues quand il m'explique qu'il y a des photographes qui veulent que Dédé joue les starlettes dans la cour. Je n'ai pas bien compris s'il s' agit d'une pub pour l'usine pour un reportage pour l'autoroute qui passe juste devant. Je me prête au jeu un moment, Dédé doit tortiller du cul dans tout les sens sous les flash pour faire plaisir à ces messieurs, comme les vrais!!! De face, de profile, appels de phare, etc, y'en a même un qui a voulu regarder sous sa jupe, non mais! Au bout d'une petite demi heure je finis quand même par perdre patience, et m' échappe en douce pour charger. 16 h, mission accomplie, cap sur Milan et ses traditionnels bouchons. Je tire jusqu'à Bonneville pour la nuit

Samedi 11

J' arrive enfin à 10h20, je ne me fais pas prier pour retrouver ma chaumière, en plus ils ont annoncé du beau temps. J'ai pas encore vu le soleil, c'est la purée de pois totale.

Dimanche 12

Lundi 13

Le démarrage à 4 h est banal, l' éternel itinéraire N6/A6 me mène dans l'est parisien ou sont mes trois points de livraison. Tout s' enchaine à merveille comme prévu, j' avais déjà fait ce type de travail plusieurs fois, en presse, pendant ma carrière en frigo. Je termine à 13 h sur Roissy, casse la graine en attendant les news. Rendez vous à 17 h à une quarantaine de km, j'y vais tranquillement et tente ma chance à 15h: l'usine étant aussi débordé de travail que les transporteurs je me mets à quai de suite pour repartir une petite heure plus tard. Cela me permet de rouler sans stress en direction d' Amiens puis du grand nord. Ma marchandise n'a pas une valeur extrème mais un peu quand même (au passage bravo à certaines grandes marques d' afficher leur nom en énorme sur les cartons) alors je décide de ne pas trop m'isoler pour la nuit. Le hasard faisant bien les choses je trouve un large et confortable emplacement devant la gendarmerie de la petite ville ou j' avais décidé de m' arrêter. On ne peut pas trouver mieux. D'ailleurs s'il n'y avait que 2 ou 3 places de parking devant toutes les gendarmeries de France, ce serai simple et cool. Presque 19h, je ne demande pas mon reste pour aller dormir.

Mardi 14

Mes 11 h de repos en poche je poursuis vers Dunkerque, avec une petite portion d' autoroute pour pointer à 8 h 15 à l'entrée du site ou se trouve mon 1er client, ici il faut montrer patte blanche. Au bureau de l' entrepôt j' apprends que LE cariste n' embauche qu'à 9 h et qu'il qu'il y a déjà 4 camions en attente. Le calcul est vite fait: je file chez mon second client, il ne faudra bouger que quelques petites palettes. Sur le deuxième site il y a aussi de l' attente, mais deux quais et 4 caristes, donc rien catastrophique. Lorsque je reviens au premier point, le dernier des 4 camions est en train de refermer ces portes, bien joué! 10 h, je suis vide, vite je prends les ordres pour la suite. Pas de suspens ni de miracle: direction l'acierie à quelques km. Pas de bousculade, pas d' attente, même pas le temps de prendre un café tranquille, c'est pour dire! Je ne cours pas pour autant, ouvre gentillement mon toit, ma fosse, installe les piquets de sécurité, prépare mes sangles. Il m' en faut plus que d' habitude et il me faut récupérer un cliquet supplémentaire dans un coffre que je n'ouvre jamais, et là, je suis bien emmerdée car je ne retrouve plus mes clefs. J' ai tout de même le temps de retourner la cabine avant de percuter que j'ai laissé mon trousseau... sur le parechoc de la semi ce matin quand j'ai oté le cadena de mes portes. Quelle imbécile!! et bien sur dessus il y a aussi les clefs des réservoirs qui sont presque à sec. Petit moment de solitude! Je charge néanmoins mes bobines, explique mon souci au gardien de sortie qui ne veux pas me laisser partir avec une sangle manquante. Le plan A est simple: je lui laisse la remorque et file voir en solo ou j'ai vidé ce matin. Le plan B consistera à espérer qu'un collègue soit dans le coin pour me preter un cliquet de sangle et croiser les doigts que le mécano ait un double de mes autres clefs, que du bonheur. Dans la cour du client du matin je ne trouve rien, demande au bureau et au cariste si on ne leur a rien ramener, niet! Il y a toutes les chances que mes clefs soient quelque part dans un fossé de la zone. Je retourne voir sous le quai, remue le tas de feuilles et de merde qui s'y trouve, avec mon trousseau! Youpi! Le porte clef est un truc tout moche en plastique rouge, mais c'est ça qui me sauve. Toute heureuse je vais récupérer ma remorque, l'incident est clos et n'a pas fait de vagues, ouf. Une fois de plus j'ai un cul d' enfer dans mes malheurs. S'ensuit une interminable attente, on ne trouve pas à me compléter. En fin d' aprés midi je descends sur Lille, j' en profite pour passer à Lesquin faire mes pleins. C'est la consternation générale et la colère, les cuves sont vides, lamentable. 18 h 30 je m'installe au grand parking du centre routier, je sens que la nuit va être bonne. 19 h, téléphone, mon chef désespéré me dit de rouler ce que je peux sur la descente, demain il fera jour. Cela m' amène entre Laon et Reims, je stoppe à un petit restaurant qui sert encore aprés 21 h, et ou je peux prendre une douche bouillante.

Mercredi 15

Peu avant 10h on me fait signe d' avancer encore, c'est la misère. Passé Reims je retrouve un collègue dans le même cas que moi, nous faisons route ensemble jusqu'à Chalon ou je mets du carburant. On m'a enfin trouver un lot, chez un petit transporteur de Chagny, autant dire que je ne cherche pas ma route. Là les choses sont rapides, mais au moment de refermer ma bâche le cariste me montre que j'ai un accro sur un pneu. Ho non!!! Le temps d' aller faire signer mon CMR le cariste a été chercher le mécano de la boite, c'est sympa ça. Quitte a changer une roue, autant avoir la chance.... Avis du spécialiste: rien de bien méchant, je peux rouler. Je lui promet que si j' éclate je reviens lui botter les fesses samedi. Cap sur Lyon et le Fréjus, je tire au maximum jusqu'au parking de régulation, au pied de la montagne.

Jeudi 16

De très bonne heure et de bonne humeur je file sur Turin poser une première palette qui est au cul du camion, cela se fait sur le trottoir et me prends environ 2 minutes 30 montre en main. Puis je grimpe dans la montagne de la région d' Asti en poser 3 autres, il me faut ouvrir un coin de bâche, cela doit me prendre 10 minutes à tout casser. Du coup je m' arrête prendre un café à la station d' en face histoire de prendre 10 minutes supplémentaires de bon temps avant la descente sur Gênes. Une fois n' est pas coutume j' emprunte la route la moins fréquentée car la plus tortueuse: l'A7. Magnifique de jour mais faut gérer descente, courbes et vitesse. Sur les 30 derniers km la moyenne est de 45 km/h, c'est pour dire. Je continue jusqu'au nord de Pise. Ma zone industrielle n'a rien de compliquer à trouver et j'y suis de bonne heure. Le chef de la boutique me confirme mes craintes: on avait demandé la livraison pour le lendemain, et le pont n'est pas libre. Il faudra donc attendre un peu. Pas grave vu que l'on me promet de me prendre quand même. L' attente est toute relative car une heure plus tard je suis libérée. Mon chef également m' attendait le lendemain, néanmoins j'ai un chargement qui m' attend sur Modena, mais seulement en début d' après midi, vive la grasse mat! Je prends quand même la remontée sans attendre, par la bonne vieille autoroute que j' aimais tant: La Spezia- Parme. Un bonheur, d' autant plus qu'elle a été pas mal rénovée, d' ailleurs il n'y a plus cet endroit qui me faisait si peur: les voies montantes et descendantes étaient superposées sur un même viaduc, de largeur limite évidemment. A ma grande surprise j'arrive jusque devant mon usine en 10 h 03 de conduite, y'a pas mieux pour dormir au calme.

Vendredi 17

Je me lève à 10 h, ouvre les rideaux à 10 h 15 et sirote mon café à 10 h 20. A 10 h 24 le cariste vient me voir pour me dire d' entrer car mon chargement est prêt. Mince, même si je m'y attendais un peu je n'aurai pas du dormir si tard. 11 h 30 je mets les voiles, tout est parfait. A donf vers le Mont Blanc avec l' espoir de tirer jusqu'à la maison. Je ne quitte pas l' autoroute, j' arrive peu avant minuit avec 9 h 50 de volant, quelle maitrise!
Vite vite, on m' attend à maison.

Samedi 18
Dimanche 19

Lundi 20

3 h 30, à la fraiche, les yeux encore collés, il faut tracer. Ca devient un peu routinier, je retourne chez mon transporteur de Beauvais. Arrivée en milieu de matinée il y a 6 camions complets devant moi et un seul quai, j' annonce de suite la couleur à mon chef. Je ne me plante guère car je ne me casse qu'à 16h. Vers midi un lecteur du carnet de bord est venu me dire bonjour, c'est sympa de sa part, même si je ne sais pas qui c'est... On me donne une ramasse sur Compiègne, je mets pied dedans pour y être vers 17h. Je trouve ma zone et la rue sans trop de soucis, mais pas l' enseigne. Je me retrouve dans la cour d'une usine, demande, on ne peux pas me renseigner. Je réitère ma demande chez un transporteur, on me dit que ça doit etre au bout de la rue. Je visite toute les cour que je trouve, sans résultat. La solution revient à utiliser les pages jaunes (merci le wap) et appeler le client. Il se trouve ni plus ni moins dans l'enceinte de l'usine ou je suis rentrée plus tôt. Alors que je vais franchir le portail mon chef m' avertit que le transport vient d' être annulé, je vais néanmoins faire signer mon cmr pour prouver mon passage. Il ne me reste plus beaucoup d' amplitude, je trace prendre l'autoroute et dormir à Ressons.

Mardi 21

Je fais en sorte d' être à 8 h sur Arras faire mon premier enlévement, un second dans la même zone arrive sans tarder, on dirait que le travail reprend un peu et c'est tant mieux. Il n'y a tout de même pas foule sur les routes, je vais vider en vitesse au dépôt, et passe au garage montrer ma roue abimée au mécano. Il me la change, et en vérifiant les pression il s' apercois que la roue d' à coté est crevée, en effet il y a un clou dedans. Au moins je ne suis pas venue pour rien, et une fois de plus, j'ai de la chance quand même... Du coup je ne suis pas en avance à mon rendez vous à Maubeuge, mais rien de catastrophique. Pour une fois ma série de bobines est prête et il ne me faut pas attendre bien longtemps. Retour au dépôt pour compléter, il y a pas mal de monde et j' attends ma marchandise. Transbordement effectué il est temps de prendre la route. Les deux heures qu'il me reste à rouler m' amène entre Laon et Reims au petit resto qui n'est pas si mal tout compte fait. Le film qui passe est sympa, mais je file à la niche, il faut penser à dormir

Mercredi 22

A 5 h 15 le bar est déjà ouvert, cela devient rarissisme de pouvoir déjeuner à cette heure ci. Du coup je prends le temps. La descente est pluvieuse, de Reims à Chalon. Je vais tout de même laver l'ensemble, Dédé est ravi de voir qu' on le bichonne un peu. Il faut dire que les routes boueuses du nord, vive la betterave, l'on mit dans un état déplorable. Propre comme un sou neuf nous continuons sur Lyon ou je pose 3 palettes sans faire aucun détour. Direction les Alpes, toujours sous la flotte. Je grimpe jusqu' à l' autoport de Modane. Apparemment un des deux resto a fermé, cet endroit devient triste à mourrir. Je ne sais pas si c'est la baisse de température mais je ne pense qu'à dormir, en boule au chaud tel un loir dans son grenier.

Jeudi 23

A 4 h 30 je prends mon café au bar de la station, que j'aurai cru fermée la nuit. Enfin un reste du bon vieux temps dans cet endroit mytique. Cela ne m' empêche de pas m'empifrer d'un cappucino brioche de lautre coté de la montagne et cap sur Milan. Le première livraison se fait à l'heure du coup de feu aux abords du centre. J'y vai sans crainte car j'avais un client en frigo dans le même quartier. Par contre le client suivant m'inspire moins: 20 petits colis à poser dans une rue à sens unique du coté de l'ancienne foire. C'est parti pour un slalom entre les voitures garées en double file, par chance ma rue est assez large et je peux m' arrêter sans trop mettre le bazard. Je comprends vite que je suis au siège social d'une grande marque, les pimbêches de l' accueil se renseignent: il faut aller livrer ailleurs. On m'appelle un responsable qui tente de retrouver l' acheteur, et l' adresse de l'usine ou je dois aller. Pendant se temps la police aligne les voitures mal garée, je leur explique que je dois attendre au bureau, ils ont l' air compatissants mais je me méfie. Une bonne heure est passée quand je peux enfin m' extirper de là, mais il est hors de question de faire 100 km pour poser ma foutue palette, elle finira chez un transporteur qui se trouve sur ma route. Mais avec tout ça je ne peux pas aller dans la foulée au sud de Vérone poser mes bobines, il faut faire la coupure de 45'. Rien de catastrophique puisque je vider bien avant la fermeture, mais cela m' empêche d' aller faire un chargement pour un collègue. Désolée, c'est pas ma faute... Il me reste tout juste le temps de rallier Modena et la région du carrelage. Je vais manger chez Christian, l' ambiance y est toujours aussi conviviale, les chauffeurs français y sont vraiment comme chez eux.

Vendredi 24

Je me plante de route pour aller chez mon client, je perds une bonne demi heure à me retrouver, pour un vendredi c'est pas cool. A l'usine il y a un souci avec mon numéro de commande, qui correspond à un lot de 100 kg pour l' Allemagne. Il y a eu une erreur sur le fax d' affrétement, rien de grave mas c'est une heure de foutue en l'air. Le chargement étant peu volumineux, 24 tonnes sur 16 palettes, cela me permet de faire une répartition correcte tout en gardant un peu de place. Pas de complèment dans le région, je commence à remonter. Pause à Turin, pas un kilo en vue, 17 h, je file. Je tiens une bonne cadence, mais il me manque une bonne demi heure pour rentrer, foutue déviation du matin. Je m' arrête au nord de Lyon pour la nuit

Samedi 25

Je me réveille alors qu'il fa déja jour, je me suis loupée de 3 h quand même. Je termine le peu de route qu'il me reste. Je laisse Dédé à son parking à 10 h 30, moi je retourne à mon hibernation.

Dimanche 26

Lundi 27

C' est à 4 h que le démarrage à lieu, toujours aussi douleureux. Rien de nouveau sur la N6, rien non plus sur le grand ruban, à part une voiture sur le toit. Un café en vitesse à Auxerre avec le peu de monnaie qu'il me reste car le distributeur de billet est en panne forcément le jour ou j'en ai besoin. Je sors à Courtenay car pour une fois nous allons sur Orléans, ça change et c'est tant mieux. Il n'y a bizarrement pas grand monde sur ma route, il pleut et le jour tarde à se lever. Il est tout de même presque 8h! Prise d'un vieux doute j'allume la radio... Il n'est que 7h en réalité. Ca m' apprendra à changer mes horloges en temps et en heure. Du coup je stoppe à la station avant d' arriver sur Orléans une heure, histoire de ne pas être vide trop tôt mais surtout ne pas avoir l'air trop bête. C'est stupide, je sais. Pour corser le tout mon chargeur de téléphone me claque entre les doigts, le portable en a pris un coup aussi, il sera temps de le changer. Dommage je l' aimais bien, snif. Mon déchargement effectué il n'y a rien à ramasser dans la foulée, je retourne à la station toute proche et en profite pour réinvestir dans un chargeur. Mon portable marche mais charge difficilement. Je profite du temps libre pour faire grand ménage, c'est toujours ça de fait. En fin de matinée on me donne un premier lot à prendre en début d' après midi dans la zone ou j'ai vidé. Cela est fait rapidement. Le soleil fait une timide apparition, je retourne squater ma station service. Dur dur de s' occuper. Fin d' aprés midi j'ai un lot pour demain dans l' aggomération. Morte de fatigue je m' endors de très bonne heure.

Mardi 28

Je pointe à 8 h à mon enlèvement, ce n'est pas la bousculade. Je sangle soigneusement les big bag chargés en enfilade tous du même coté (de l'autre il y a des tubes en longueur). J' ai un peu de remords car j'ai plus de poids d'un coté que de l' autre, mais cela ne se ressens pas sur la conduite, me voila soulagée après quelques kilomètres. Contre toute attente la ramasse suivante tombe sans délai: en route pour la région de Vendôme. Je suis déviation sur déviation pour arriver dans mon bled, jusqu' à la rue finale qui est coupée pour travaux. J' arrive tout de même à 11 h 30 dans une petite entreprise bien sympatique malgré l' accès étroit en marche arrière. Je tombe soit disant bien car on est en train de terminer la palettisation de ma marchandise. Midi, je remonte sans stress sur Vendôme en cherchant désespéremment un coin de parking. J' admire les maisons troglodites (l'apn bien au fondu sac), curieuse de tout ce qui touche l' habitat, j' aimerai trop en visiter une. Il y a aussi de superbes batisses en pierre de taille à faire palir les maisons en briques rouges des chtis. J' échoue dans une espèce de zone artisanale sans âme, je baisse les rideaux et joue à tuer le temps. 16 h, une urgence dans la zone voisine, j' accours! 5 caisses au cul de la remorque et celle ci est enfin pleine, je suis heureuse de rouler enfin. Cap sur Blois, je commence à rêver à l'idée de traverser le massif centrale par "la route des pauvres" (dixit Phil) mais on m'infome que je passerai par Saint Etienne, tant pis. Vierzon, Bourges, Moulin, N7. Il n'y a pas foule et je trace dans la nuit noire, toujours sous la pluie. Je termine à la sortie de Varennes sur Allier, c'est pas si mal.

Mercredi 29

3 degré à 7 h, ça réveille un routier au saut du lit! Grand crème croissant au bar du coin et roule sur Roanne, Feurs et l' agglomération de St Etienne ou je largue mes caisses en deux temps trois mouvements. La température a du mal à s' élever, le froid est piquant voir neigeux. J' appelle mon contact de ma livraison suivante sur un chantier d' Aubenas, prévue demain matin. On m' affirme que je peux venir cet aprés midi, c'est cool. La route qui y grimpe est bien sympathique, la vue sur les montagnes environnantes est imprenable. Au loin des sommets sont bien blancs de neige, c'est l'hiver! Sur mon chantier on s' extasie de me voir déjà là, le problème étant que l' engin pour me vider ne sera là que demain. Surtout je ne m' ennerve pas, ça ne sert à rien. Le gars me dit qu'il va faire un tour en quête d'un improbable manitou qui trainerait. Je patiente un bon moment, le vent se lève et je suis gelée. Le gars revient avec un énorme engin qu'il a déniché dieu seul sait ou. Je désangle mon basard, heureuse de voir que rien n'a bougé. Dans la descente je suis un peu bousculée par le vent sur les plateaux. La petite route dans les vignes sur Viviers est magnifique, la encore j' apprécie les maisons typiques anciennes, la région vaut le détour, vraiment. Retour à la civilisation du coté de Bollène, mon client suivant est au milieu d'une zone commerciale et bien sur je m' engage dans ce que je croyais être la rue, mais il s' agit du parking d'une grande surface. Je bénis l' architechte d'y avoir imaginer un grand rond point au milieu pour un Dédé égaré. Le cariste qui me voit débarqué fait un peu la tronche, les livraisons n'ont lieu que le matin. Mais vu qu'il n'est pas bousculé il prend le temps de me réceptionner. On appelle ça de la chance. Vu l'heure je pensais être tranquille pour aujourd'hui, il n'en ai rien, on me demande de tenter le coup une cinquantaine de km plus bas à ma dernière livraison. Il est presque 18h quand j' arrive devant un grand portail et une grande cours vide, je sonne et attends en imaginant déjà la manoeuvre de marche arrière pour passer la nuit sur place. Un gars arrive en me montrant sa montre, je lui tends quand même les papiers, et là il me dit de vite entrer. Je suis à peine en place que le chariot attend que j'ouvre mon rideau, en un clin d'oeil je suis vide. Le chef me remercie d'avoir fait aussi vite, ça urgeait. Quand je dis que j'ai de la chance... Je m' infiorme de mon boulot pour demain: deux ramasses dans la région pour rentrer à la maison, j'y crois pas, si tout va bien demain soir à la maison, ça va faire bien de souffler un grand week end!

descente dans les vignes

Viviers

Jeudi 30

A 7 h me voila partie à travers les colines du coté de Carpetras. Ca grimpe, ça tourne, c'est mouillé, prudence. Une grande file commence a se former derrière moi, j' avise un parking pour laisser passer. Malaucène, un petit village au pied du Mont Ventoux, je ne suis pas trop fière de m' engager à l'aveuglette dans le bourg. Je demande à une passante, il faut bien tourner au coin de la boulangerie et m' engager dans la cote, le tout étant de ne pas louper l' entrée de l'usine. J' atteris dans un coin charmant, avec des gens forts agréables qui sont conscient d'avoir un lieu de travail en or, Pourvu pour eux que ça dur. Chargé mon lot je continue sur Vaison la Romaine et Valréas par la route touristique. Peu pratique mais superbe. Mon second est pris de justesse avant midi, le pied. Remorque complète, il n'y a plus qu'à ... rentrer!!
Je file sans trop attendre, l' A7 est bondée, on dirait que la crise ne concerne pas les vacanciers. 19 h je range Dédé, et appelle mon colIègue avec qui je dois décrocher demain. Il devrait arriver de bonne heure, c'est cool.

Malaucène au pied du mont Ventoux

toujours au milieu des vignes

Vendredi 31

Sans stress je fais mon échange, 9h je suis définitivement en week end. Elle est pas belle la vie???