Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Novembre 2008

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Samedi 1

Dimanche 2

Lundi 3

Toutes les bonnes choses ont une fin, 05 h 15 je remets en route pour le nord de Troyes. Je choisis de passer par Auxerre, histoire de voir. Ca roule bien mais je perds un peu de temps. Rien de bien méchant, je vide chez un tout petit transporteur, si petit que le patron est aussi chauffeur et cariste. Il me reste le temps d' aller recharger avant midi un complet de longueurs de poteaux. Il faut ouvrir le toit et un coté, sangler. L'usine est équipée de grues à pinces et des manutentionnaires qui connaissent leur boulot si bien que l'histoire est vite réglée. Je m' accorde une pose pour manger, j'ai "tout mon temps" pour aller vers la frontière belge sur Valenciennes. Mais le temps passe vite, tracteurs agricoles, convois, travaux, déviations, je n'en vois pas le bout. Tant et si bien que je termine avec 10 h de volant à une cinquantaine de km de mon poids de chute vers 20 h.

Mardi 4


Je ne m' attarde pas et suis en route avant 7 h. Pose café, c'est surtout pour prendre la taxe. Fini la bonne vieille vignette orange, on n'a plus qu'un vulgaire ticket, et obligation de payer par carte vive le modernisme. Mon client ne se trouve qu'à 300 m de la frontière, 8 Euros, c'est cher payé. Le déchargement est relativement long car le pont roulant est encore à manivelle, ou presque, tellement il est vieu. Le reste de la boutique est de la même époque, y compris le personnel. Mais il y reigne une bonne ambiance et les gars ne sont pas faignants. Ils s' accordent juste 10 minutes pour " aller déjeuner", c'est à dire prendre un café. De retour en France je charge un complet dans la banlieu de Valenciennes, une demi heure à quai, vite fait bien fait. 11 h j' entame la descente, tranquille. Là encore je peste un peu, tout est fait pour me faire freiner. Je rattrape le temps perdu sur les grands axes, 5500 kg dans la remorque, ça le fait. 20 h 30 je fais le plein à Chalon. Je ne voulais pas m' arrêter trop mais débarque un collègue que je dépanne d'un carnet de CMR, cela lui coute un café au bar. La halte ne dure que 30 minutes, et je trace à travers la Bresse pour aller dormir à une vingtaine de km de Bourg.

passe pas inapercu lui

Mercredi 5


6 h 30, j'ai du pain sur la planche, en route vers les Alpes. C'est un régal d' avaler les côtes, prudence dans les travaux et autres descentes pour ne pas perdre de points supplémentaires tout de même. Je passe le Mont Blanc vers 10h, et ô surprise en sortant coté italien: il neige à gros flocons, la rampe est même bien blanche. Mauvais réflexe de jouer avec le ralentisseur (je n'ai presque pas de charge donc peu d' adhérence) dans la descente, je me reprends vite fait et descends molo dans les courbes. J'ai presque un temps de panique quand la boite automatique fait son travail, vite on reprends ses esprits et le mode manuel. Ouf, sauvée, mais quelle surprise! A 800 m la neige laisse la place à la pluie, je file à travers les gouttes, et sous des rafales assez mauvaies à certains endroits: un vrai temps de chien. J' arrive avec une heure d' avance sur mon rendez vous à Cremona. De suite on me donne un quai en me prévenant qu'il faudra patienter. La chef de quai est un peu débordée et le quai est archi plein, commandes de Noël oblige. Libérée vers 18 h, il est malheureusement trop tard pour faire le détour un peu plus au nord pour faire la bise à mon concurrent de carnet de bord, Lagaffe. Je descends sur Parme, il me reste tout juste de quoi trouver l'usine et squatter le parking devant. Il y a une petite station service/bar à 100m, le pied.

surprise! vla la neige, de la vrai!

Jeudi 6

Dans les starting blocks dès 7 h 30, j' appréhende un peu mon chargement de deux gros engins, peut être parce qu'on m'a mis la pression de bien les caler et les attacher, alors que je ne sais pas comment cela se présente. Je patiente une petite heure car le gardien a consigne de laisser entrer en premier un autre camion, à priori il était là depuis hier. Je ne bronche pas car on m'offre le café, les sanitaires et une douche 4 étoiles. Au quai de chargement les gars sont sympa, me demande d'ouvrir un coté de bâche et de leur donner mes sangles, c'est eux qui s' occupent d ' ammarer les monstres. Cela m'enlève une belle épine du pied. Je patiente à nouveau sur le parking de l'usine, on me cherche un petit complément. 11 h  : direction Turin. Lagaffe est derrière moi dans la même direction, avec un peu de chance... J'ai ordre de repasser en France sans dépasser Chambery. Avec la coupure et le pleins de carburant, si ramasse il y a ce sera pour demain. J' attends le petit père à Epierre puis il m'ouvre la route jusqu'à un resto que je ne connais pas. La soirée est bien sympa, tchatche jusqu'à minuit. C'est pas qu'on soit très bousculer par le boulot, mais on va pas y passer la nuit!

Lagaffe a un gros cul, et même un stérilet

Vendredi 7

Je rejoins Chambéry pour 8h, et occupe l' attente à rang, trier, astiquer mon 6 m carré duplex. 11 h, téléphone, une urgence dans l'ouest lyonnais à enlever avant 12 h 30. Je promets de faire tout mon possible, mais c'est pas gagner. Je tiens l'horaire à peu de chose près, l'adresse est simple mais dans la multitude d' enseignes je ne trouve pas la mienne, doit aller faire demi tour, puis trouver l' entrée de la boite dans une rue adjacente. Il est presque 13 h, je m' excuse platement devant le chargeur. Ce dernier ne m'en veut pas, loin de là, je lui en suis reconnaissante. Je rejoins l'A6 via la "route des pétroliers", depuis le temps que je voulais la faire, cela peut servir. Dommage qu'il y ait autant de feux, car tout le parcours est en ville. Je rentre une fois de plus de bonne heure, j'en profite pour laver Dédé, il le mérite bien. Propre comme un sou neuf, intérieur et extérieur, je le range à sa place habituelle à 18 h 30. C'est bête mais j'ai pas vu la semaine passer, et je me dis "déjà?". A lundi pour une nouvelle semaine qui va encore passer plus vite parceque... surprise!   

Samedi 8
Dimanche 9

Lundi 10

C'est à 4 h que je reprends mes bonnes vieilles habitudes en direction de Paris, à la différence près que j'ai embarqué avec moi Greg, qui veut voir le métier de plus près avec la ferme intention de prendre la route un jour. Je ne déroge pas à la pause à Auxerre, le café à 1 euro 40 laisse un gout amer à mon ami, bienvenu dans le milieu!
Sud de la région parisienne, je pose un petit lot dans une vieille usine située aux abords d'un centre ville. Pour ressortir je me plante dans un carrefour, les rues se rétrécissent. Pas de panique, je profite d'une intersection pour faire proprement un demi tour en trois temps, belle démonstration.
Route sur Créteil sans trop de mal, les parisiens doivent faire le pont et ça roule merveilleusement bien. Rapide débachage d'un coté de remorque pour libérer mes deux engins de leurs sangles.
10 h 30 on enchaine, direction l' extrème nord de Paris pour reprendre un lot. Je connais l' endroit, nous arrivons à midi sonnante et mangeons devant la porte de l'usine afin de passer en pool position.
14 h, en route pour le nord et la pluie. Rien ne presse et nous faisons une halte dans un petit bar pour le café, la fatigue commence à se faire sentir.
Je passe en vitesse au bureau faire décharger ma carte du chrono puis nous poursuivons sur Valenciennes. Il s' agit de trouver de trouver de l' occupation pour demain. On dresse le campement à la station service de Prouvy, pas trop de choix vu que l'ancien centre routier est fermé au profit d'un parking payant.
Mon co pilote ne demande pas son reste pour filer à la couchette, moi non plus.

Dédé, tu as grossis je trouve

Mardi 11

Grasse matinée, petit dèj et toilette made in Iveco puisque ces services, en ce jour férié, n' existe pas à l'extérieur. Puis nous faisons un rapide tour du quartier: il y a une ligne de bus à quelques centaines de mètres, chouette! Tourisme et lèche vitrine au centre de Valenciennes, il y a un vent terrible mais par chance il ne pleut pas. Retour au camion en fin d' après midi, et bavardages pour combler le temps avant d' aller dormir, demain sera certainement une longue journée.

Mercredi 12

Rapide café à la station, déception d' apprendre que la douche est hors service, je fais la gueule...
A 7 h Dédé pointe son museau à l' ouverture de l'usine pour vider. A la sortie Greg m'offre les croissants, quel gentleman! l' avantage des villages du nord est de pouvoir stationner sans mal devant une boulangerie, le pied.
Après une légère attente nous mettons les voiles sur Douai pour charger un complet. La manoeuvre pour entrer en marche arrière à contre main chez le client est périlleuse mais je m' applique, mon apprenti n'en perd pas une miette. Le chargement est relativement long mais l' ambiance est bonne. Greg s' amuse de l' accent ch'ti très prononcé du cariste, la première fois ça surprend toujours. Je suis déçue de la destination (le 71 profond), je crains une fin de semaine en queue de poisson.
Nous reprenons la route en fin de matinée, cassons la croûte du coté de St Quentin puis prenons enfin une bonne douche peu avant Reims, que du bonheur de se sentir propre. Découverte de ce qu'est un resto recevant des routiers.
La suite de la descente est relativement triste sous la pluie, dommage. Je cherche à stationner entre Dijon et Beaune mais les parkings sont remplis et les places trop justes pour être prises en créneau, je m' aventure au centre routier de Beaune. Par miracle un gars est en train d' atteler une remorque et nous libère une place. 21 h, fin de journée.

prise en flag

Jeudi 13

Route sur Chalon, le plein et cap sur Le Creusot pour vider. Je dois attendre mon tour derrière deux autres camions, et on m' avertit que j'ai un lot à reprendre au plus vite.
Je speede pour recharger à Tournus, l'usine n' ayant pas grand travail c'est du rapide. Je suis heureuse de la destination: Pise! Cela fera un joli voyage de découverte à mon arpet'. Je lui laisse le soin de potasser l' atlas italien pour voir la situation.
Une fois de plus nous mangeons tard, une fois passé Lyon. Le Fréjus passe bien, et je ne peux m' empêcher la halte à la première station pour déguster le légendaire café qui colle à la tasse. Évidemment je commande le vrai, sans rallonge. Greg trouve ça délicieux, tant mieux.
Traversée de Turin by night et coupure sur Asti pour le menu panino du soir. Il y a un match de foot à Turin, donc les lieux sont désert. Dodo après Alessandria, direction Genova.

fatigué mais on garde le sourire

Vendredi 14

Extase devant le capuccino brioche jus d'orange frais, de quoi mettre de bonne humeur.
Je m' applique dans la descente vers Gênes, Greg m' avouera avoir été impressionné par cette autoroute toute en virages. Petite excitation en longeant la mer, puis en apercevant la fameuse tour qui penche. Je suis vide pour 10 h 30, ce qui est correcte.
On m' annonce un chargement en carrelage sur Modéna, après un rapide calcul nous pouvons prendre 30 minutes pour un panino avant Florence. Les appenins se traversent dans le brouillard et sous la pluie, beurk. En prime nous avons droit au bouchon planté, la polizia en action, les torches pour signaler l'accident, et le boxon général, l' Italie pure...
Je rame un peu à trouver mon point de chargement, j'y arrive un peu par hasard même. Le cariste n'est pas un foudre de guerre et je tape du pied en regardant l'heure qui passe. Je lui fait étaler le chargement dans les règles de l'art, c'est toujours ça de gagner. 17 h , nous sommes enfin libérés.
Vu le peu de temps de conduite qu'il me reste je ne sais trop ou emmener Greg pour lui faire déguster un repas typique. J'opte pour un petit resto que j'aime bien en périphérie de Milan, cela ne me fait pas de détour.
Le patron parle un peu le français, ça aide. Pâtes à la bolognese avec un peu de parmesan, c'est le grand régal. Greg ouvre les yeux comme des billes lorsque qu' Antonello lui propose le "secondo" (plat de résistance) Et oui mon grand, les pâtes, ce n'est qu'une entrée... Par dessus on ajoute un petit dessert et le café, mamma mia!

Samedi 15

Pas question de rêvasser sous la couette, je bouscule mon petit monde dés 5 h 30. La traversée de Milan se fait comme une lettre à la poste, collation à Novarra et route dans le brouillard.
Le jour se lève du coté d' Ivréa, la brume au sol, grand soleil sur les sommets enneigés, un spectacle magnifique. Avant Aoste nous faisons une pose pour prendre l'air frais.
Sur Bonneville Greg a les fesses talées, Dédé meurt de soif, et moi je pique du nez. Quelle équipée!
Bon an mal an nous arrivons à destination en milieu d' après midi. J'ai pas vu la semaine filer, c'est tellement plaisant d' être en bonne compagnie...

Dimanche 16

Lundi 17

C'est en solo que je prends la route, j' aurai bien gardé mon co locataire une semaine encore. Mon ami a retrouvé sa balayeuse de la ville la mort dans l' âme. Courage, ton tour viendra! Pour ma part je fête mes 10 ans de permis, déjà??
Je n'ai rien d' autre à faire que de rouler vers le grand nord, via Reims, je ne suis donc pas partie trop tôt, à 11 h, pour arriver à Dourges vers 20 h. Bien sur le parking est blindé, mais il reste une place entre deux frigos qui tournent. Peu importe, cela me m'ennuie pas vraiment.

Mardi 18

Je me pointe juste à 7 h pour vider, l'heure du rendez vous. Je passe de suite. Heureusement car j'ai un autre rendez vous à 8 h à une soixantaine de km de là. Si on m' avait prévenu hier je me serai levée plus tôt. Cela combiné à un gros bouchon pour cause de travaux, j'ai plus d'une heure de retard au chargement, donc je reste en attente jusqu'à ... midi et demi!
Complément sur Valenciennes, je trace. Petit fou rire avec le chef de quai qui est toujours de bonne humeur, que ça fait du bien voir des gens sourire. Je passe au dépôt poser mes documents, termine ma coupure à la machine à café, puis il n'y a plus qu'à rouler.
St Quentin, Reims, St Dizier, rien de neuf de ce coté. Lagaffe me tient compagnie au téléphone, la route parait un peu moins longue. Stop sur un petit parking, le temps de manoeuvrer proprement afin de laisser de la place à d'autres naufragés, j'ai dépassé mes heures de 2 minutes. Pas bien.
J'ai pas trop la pêche, quelques sms à Greg, une gamelle vite réchauffée et dodo.

Mercredi 19

Au lever du jour je réveille Dédé en douceur, il m' accorde le droit de déjeuner et prendre la douche à Chaumont. Il a gris mine, c'est rien de le dire, je le compare même à un tas de boue. O.K., c'est pas gentil, alors je lui paie un lavage à Chalon. Faut dire que je ne suis pas trop pressée pour une fois.
On continue sur les Alpes, à la régul du tunnel le monsieur se tord le cou à regarder je ne sais quoi. Devant mon air interrogateur il me demande la marque du camion. Iveco, pourquoi? parce qu' on fait des statistiques... Devant mon éclat de rire il me montre sa feuille, c'est pas des bêtises. Encore une super idée qui sort d'un bureau ça!
La rampe du Mont Blanc a été salée contre le verglas, les accotements sont bien brillants. Coté italien il fait sec, tant mieux, j' enquille la descente sans traîner.
19 h, Milan, où dormir? Je décide de traverser en direction du sud pour éviter le souk du matin, puis bifurque en direction du dépôt Tradimar car il y a un petit resto que j'aime bien. Mauvaise pioche car le petit parking est plein. Je fais une fois le tour du rond point suivant, reviens, bataille à me faufiler entre deux frigos, descends plusieurs fois pour voir car il fait très noir. Résultat: pas loin de 15 minutes de trop sur le disque. Bien sur, je suis seule responsable d' avoir voulu manger ici.

Jeudi 20

J'ai mal dormi car le parking a été mouvementé, tout le monde n'a pas la discrétion de Dédé pour bouger. Je lève le camps plus tôt que prévu en direction de Lodi par la "via Emilia" (genre de nationale qui traverse le pays du nord au sud). Il y a du brouillard à couper au couteau, ça n'avance pas bien vite. J' attends l'ouverture de mon premier client, qui ne tarde pas à descendre ses colis en vrac dès son arrivée.
En direction de Parme le soleil perce la brume, il faut finalement beau, au point de virer le pull à la sortie du déchargement de mes bobines. La fermeture arrière de mon toit est de plus en plus dure, c'est le pontier qui a du pousser le rabat à l' aide du pont. Apparemment il a l' habitude.
En ne perdant pas de temps je suis à 11 h 55 chez mon dernier client en périphérie de Bologne. Vu que c'est l'heure de la débauche et que je bloque la rue, il y a 5 paires de bras pour me débarrasser les colis en 10 minutes, bien joué. Pour faire demi tour on m'indique un prés, vu les ornières pleines d'eau je prends soin de garder le tracteur sur le bitume. C'est serré mais en y allant doucement ça passe sans soucis.
Mon chef est surpris de m'entendre si tôt, j'ai ordre d'aller manger et faire la sieste. Je me trouve une station service à squatter jusqu'en milieu d' après midi, je mange mais en guise de sieste je prends mon courage à deux mains pour ranger et briquer mes appartements. J'ai fait grâce de cette corvée à Greg la semaine passée, il y a du boulot à rattraper.
Je bouge vers 16 h pour me rapprocher de mon client à charger demain. A priori pas besoin d'y aller trop tôt donc je prends place sur la dernière aire d'autoroute. De toute façon je ne pourrai pas rentrer dans la foulée.

le soleil tente une percée

Vendredi 21

Je ne bouge pas avant 8 h 30, mon client est tout proche. J'en repars peu avant 11 h, c'est correct. Au moment de m' engager sur l' autoroute passe sous mon nez un camion d'une boite ou travaille un ancien collègue. En fouettant un pu les chevaux j' arrive à le rattraper puis à le déboiter. Il finit par lever le pied, un petit coup de klaxon et il tend son nez, nous nous arrêtons à Modena prendre un café. De souvenirs en discutions le temps passe, je file au Mont Blanc et lui au Fréjus. Je suis secouée dans la vallée d' Aoste, un vent terrible, je regrette mes 25 tonnes de charge habituelles. Au fil de l' ascention vers le tunnel ça se calme mais arrive la pluie puis la neige. Coté français j'ai droit au même topo dans l' ordre inverse, dans la vallée je suis même forcée de sérieusemelever le pied pour ne pas m' envoler. Je descends jusque Bourg en Bresse pour la nuit.

une déco très perso

Samedi 22

J'ai mal dormi, mais ne fais pas de rab pour autant. Un café en route, je retrouve un collègue au bar, la halte est un peu plus longue que prévu mais sans s' éterniser non plus, tout le monde à envie de retrouver le confort de son chez soi. Pour ma part j'y arrive à 9 h 30, le week end s' annonce neigeux, programme couette télé prévu.

Dimanche 23

Lundi 24

C'est un départ matinal et hivernal, j'ai décalé mon horaire initialement prévu d'une demi heure en avance à cause de la météo incertaine. J'ai mal dormi car hier soir il neigeait et ça me travaillait. Le temps ayant viré à la pluie je pars tranquillement vers le nord. Tout ce passe bien, il n'y a pas grand foule la route et j' arrive un peu avant 11 h sur Saint Quentin pour vider. Il y a un peu d'attente car un chariot élévateur est en panne. Je grignote pour passer le temps mais j'ai plus envie de dormir que de manger. Libérée à 13 h je file au garage faire l' entretien de Dédé. Au préalable j'ai changé de remorque au dépôt. La bonne humeur du mécano et de son apprenti fait passer le temps plus vite. Dédé est aux anges, on le bichonne, au chaud dans le garage car dehors il neige à plein temps, un temps à ne pas mettre une roue dehors. Vu qu'il est trop tard pour faire quoi que ce soit, j'attends la réparation d'une remorque pour partir avec. Je vais camper à quelques km de là à l'entrée de Cambrai sur le parking d'un resto bien sympa. Sur place je retrouve un collègue, un ancien de la boite, avec qui je passe une bonne soirée.

Mardi 25

Il pleut un truc pas chaud, les routes ont été salées, j'y vais molo tout de même car la conduite à vide sur route mouillée n'est pas mon fort. En entrant sur le parking ou sont stockées nos remorques j' apprends à Dédé à danser le twist, belle frayeur à 10 km/h sur quelques métres. La pluie verglasse le sol, méfiance. Comme prévu, après avoir à nouveau changé de remorque, je suis à quai à 8 h pour prendre deux petit lots. Rien de mirobolant, j'en laisse un bout dans la zone d' à coté et le reste à l' entrée d' Arras. Avant midi je troque à nouveau ma remorque contre une pleine à vider en début d' aprés midi dans un minuscule village des environs. L' entrée en marche arrière dans la cour de l' artisan n'est pas facile, d'autant plus que celle ci est en pente et en pavés glissants. Sortie de là je monte au garage changer à nouveau de remorque, les béquilles n'ont décidemment pas le temps de gripper! La journée n'est pas terminée malgré qu'il fasse déjà nuit, je charge un complet dans une usine toute proche. Là je ne risque pas de me prendre la tête avec quiconque: un gars derrière une vitre me donne un quai et un numéro de travée ou est ma marchandise, pour le reste débrouille toi. C'est à dire que je charge moi même. Vu que je dois rester dans le secteur pour demain je squatte le même resto qu'hier soir.

Mercredi 26

Je passe au bureau prendre un document pour 8h et traverse la rue pour passer la remorque au contrôle. Cela est rapide, le gars est plutôt sympa et il commence à me connaitre. Ensuite c'est moi qui passe la visite du contrôle technique de la médecine du travail. On trouve que j'ai perdu 10 kg depuis 2 ans, certainement moins de stress et un rythme plus régulier. Par contre j'ai peut être un problème au rétro de droite (champs de vision rétrécit), à voir avec mon mécano. L' équipage ayant été déclaré conforme, je fête ça à la machine à café avec le patron et prends enfin la route en fin de matinée. Rien ne me bouscule alors je fais une halte à Dijon vers Greg puis reprends la route en direction de Besancon. Les aires étant toutes archi combles je finis sur un bord de nationale à quelques encablures de Besancon.

Jeudi 27

Rendez vous à 11 h dans une grande base de supermarché, arrivée à 8 h je patiente dans la salle d' attente. Le jeu du jour est "ou es ce que je recharge", à celui qui finira le plus tôt sa semaine. Pour moi ce sera chargement dans un bled dans la montagne, et destination Milan. Limite si je passe pas pour une dégénérée. Je vide un peu en avance, mais au moment du contrôle c'est l'informatique qui plante, il faut attendre. Après maintes demandes j' arrive tout de même à récupérer mon document de transport tamponné avec une annotation qui explique le bazar. Au final je n'ai plus le temps de manger, direction Ornans sous un magnifique soleil, puis un petit village un peu plus haut. La petite usine est située au milieu des fermes, j' adore cette région. Pour repartir je me plante plus ou moins de direction, je redescends sur Salin par une toute petite route de montagne, du régal malgré une petite boule au ventre, ne sachant pas trop ou je me suis embarquée. Finalement tout est bien qui finit bien, je déboule sur une grande route. J' hésite à prendre l' autoroute vers Bourg ou couper à travers par St Claude, d' autant plus que le brouillard arrive. J'opte pour la nationale, bingo car une fois au dessus de Lons je retrouve un temps magnifique et ne perds pas de temps à retrouver l' A40 sur Nantua. Je grimpe à l'aise les Alpes, 4 tonnes de charge seulement. Puis je descends me parquer dans une station à mi chemin entre Turin et Milan, c''est l'amplitude qui fait défaut, dommage.

la route du Jura m' appartient

Vendredi 28

Reveil sous la neige à 7 h, pas de capuccino car je n'ai plus de monnaie et un souci de carte pour pouvoir retirer, je suis vénère. Plus j' avance sur Milan et plus il y a de neige, mais ça roule pas trop mal. Je largue trois palettes à Monza chez un transporteur, comme d' hab c'est du très rapide puis je m'en vais vider le reste une quinzaine de km plus haut. Ma rue ne figure pas sur le gps, mappy ne connait pas non plus, je fais un rapide tour de la zone industrielle: que dalle. Je me souviens avoir tourner en rond un moment pour trouver une adresse dans ce bled il y a quelques temps. Je retrouve la route de la petite zone qui est de l'autre coté, et bingo, ma rue est là, et le client est dans la petite base logistique ou j' étais venu la dernière fois. Il n'est que 10 h et on m' annonce franco que je ne viderai que vers 14h. J' avertit mon chez qui me donne mon retour par la même occasion: pas de panique, je reste dans la même localité, dans la même rue... je file demander sur le quai: c'est de l'autre coté du batiment. Tant mieux car il neige plein pot. Sur le quai ça se chamaille car celui qui me recharge voudrait finir de bonne heure, et celui qui vide n'a pas de place. A midi je suis vidée, je laisse les gars aller manger et fais de même dans ma cabine. Il y a tellement de neige que j'ai le bas du pantalon mouillé, je cause pas des chaussures ni des chaussette. Je me change et mets le webasto à fond. Au moment de recharger il y a embrouille sur le nombre de palettes à prendre, je désespère en regardant la neige qui s' accumule au sol. La mise à quai est un peu labordieuse car je patine, pas facile de ne pas donner d' accoups avec la boite automatique. Je cogne un peu fort dans le quai, et casse un feu de remorque sans trop rien comprendre car le parechoc n'a pas de trace. Je remets en place le cabochon que je fixe avec une ficelle faite avec un morceau de film, vu que c'est élastique à souhait je peux bien serrer le truc. 15 h 30 je mets en fin les voiles avec 25 tonnes, à moi la folle remontée. Passé Novarra le neige ne colle plus à la route, par prudence je prends le chemin du Fréjus, dans le pire des cas la rampe est plus douce des deux cotés. Sans encombre je termine avant Chambéry à 20h 30. Je suis fatiguée et n'ai pas assez d'heures pour rentrer de toute façon.

Samedi 29

Je rentre dans le brouillard givrant tout du long, quelle plaie! Arrivée à 10 h 30 , les courses et plus bouger de la couette jusqu' à lundi matin.

Dimanche 30