Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Janvier 2009

Retour menu

Jeudi 1

 

Vendredi 2
Samedi 3
Dimanche 4
Lundi 5
Mardi 6

Mercredi 7

Meilleurs Voeux à mes lecteurs, l'année commence sous l' effet maussade de la crise pour tout le monde. J'espère avoir le bonheur de vous apporter un peu d'exotisme de part mes récits, et l' espoir d'une économie qui s' améliore, car le transport est depuis longtemps le premier reflet de la tendance.
La tendance actuelle est plutôt le blanc, sous sa déclinaison la plus froide. C'est à 5 h 30 qu'il faut se résoudre à quitter pour de bon la couette moelleuse, on s'y habitue vite et les deux jours de vacances de rab' n'ont fait qu' accentuer la chose. Il y a tout de même eu une petite angoisse que cela ne vienne à s' éterniser, conjuguée à quelques ennuis de banque et des tensions personnelles. Bref, le moral n'est pas celui que j' espérais pour attaquer l' année...
6 h 59 je saute dans le train en direction de Dijon ou je retrouve un collègue. Nous faisons route ensemble à bord, cela me rassure pour le changement de gare à paris. Décidément je ne m'y ferai jamais. Il y a un peu de retard à la dernière correspondance, mais rien de dramatique. Après avoir mangé en vitesse au troquet de la gare nous rejoignons le dépôt en voiture.
Je retrouve Dédé en hibernation au fond du hangar, il me fait le coup de la batterie faible: ok, je te laisse te réveiller en douceur pendant que je récupère toutes mes paperasses au bureau. Je lui attelle une copine remorque, qui lui va à merveille au niveau de la couleur beige boue/sel séché. L'ensemble est uniforme mais c'est la mode du moment. Sans tarder j' emmène mon petit monde charger une vingtaine de palettes sur Douai puis nous revenons pour compléter.
17 h 30, il est temps de prendre la route. J'ai un peu de mal à reprendre mes marques, faut dire que j'ai un peu la tête ailleurs. St Quentin est galère à traverser, il y a une bonne couche de neige en ville, qui n'a pas l' air fraiche mais qui n'a pas été dégagée. Le résultat est désastreux, ça ne donne pas une bonne image de la municipalité. Je me traine à plusieurs reprises derrière des voitures qui la joue hyper prudent, surtout là ou la neige n'est que sur les bas coté. Je tire ainsi jusqu' à Reims ou je fais ma coupure. Je n'ai pas faim et délaisse mon sandwich. Je n'ai pas sommeil non plus et décide de rouler encore. Je me fais un noeud au cerveau à force de ressasser mes idées noires. Si seulement j'avais quelqu'un à qui parler... Rapide pause vers minuit à Dijon pour un pipi, un café, et essayer ma carte bleue au distributeur car cette dernière est bloquée à cause d'un "incident technique" depuis 15 jours. Miracle de voir qu'un technicien a enf in pu me la remettre en service, enfin une bonne nouvelle.

Jeudi 8

01 h 15 je pose Dédé à Chagny et file à pied à la gare retrouver ma voiture. 1 km 5 à pied par -10, effet garantit! La gendarmerie me regarde du coin de l' oeil à divaguer ainsi dans les rues. Alors que je traverse le parking qui est un peu en retrait la gendarmerie passe pas loin, et regarde ce qui se passe, je me sens méchamment épiée! Ca m' amuse, je les imagine décus de ne pas me voir attaquer la portière au pied de biche. Zou, direction la maison! mais à la sortie de la petite ville la gendarmerie m' attend au rond point et c'est le contrôle en règle... Pfffffff
Je retrouve donc mon grand lit et les calins à plus finir de mon chat Bibi vers 2 h. Heureusement qu'il est là pour me dérider un peu.
9h, tout le monde debout! Douche, café, une course en ville au passage et en route. Ma banque m' appelle pour me dire que j'ai x chéques bloqués, soit disant que j'ai fait opposition sur mon chéquier. Encore un qui a fait du bon boulot! A moi les emmerdes et la paperrasse ce week end pour une erreur qui n'est pas de moi. Ça me fout les nerfs d'une force! Le plein à Chalon, pas de lavage pour cause de gel, ça aussi ça prend la t=C 3te. Un café vite fait au bar, surtout histoire de voir des gens, les serveuses y sont toujours sympa. Petit détour à Pont de Vaux pour poser une bricole, juste à midi. Je pensais attendre l' ouverture, tant mieux, cela me permet de rouler au lieu de rester au fond d'un parking à ruminer. Sortie de Lyon, recafé, au diable l'avarice je m'offre le bel atlas Michelin 2009. Faut dire que l'ancien faisait pitié, certaines feuilles sont arrachées et en vrac. Radin et bordélique, mes principales qualités. Pourquoi personne ne m'aime?
Cap sur Chambéry, le Fréjus, Turin, pied dedans sans rien calculer de ce qui m' entoure. Un collègue m'a collé aux fesses pendant la moitié du trajet sans que je m'en aperçoive, c'est pour dire. Je me cale en vrac à la seule station de la tengentiale nord, mon client ne doit pas être très loin demain. J' essaies de démêler une histoire perso, je ne sais pas si je fais plus de bien que de mal. Je me force tout de même à grignoter, pour pas sombrer. Un message d'un ancien collègue qui voudrait que je lui ramène un truc, j' hésite, puis le rappelle, c'est fou le bien que ça me fait en fait. Je m'endors néanmoins avec une boule à l'estomac. Dans ces moments là la solitude d'une cabine de camion est désastreuse.

Vendredi 9

07h30, après mon premier capuccino de l'année, me voila partie à la recherche de mon client dans Turin, me fiant à mon gps. En fait je m' apperçois vite que j'ai déjà livré le client et retrouve ma route sans mal malgré les aléas de la conduite italienne en centre ville. A force je n'y fait même plus gaffe et laisse distraitement faire, j'ai encore les idées dans le coton. A 8 h 00 mon client n'est pas encore ouvert. Je patiente mais je suis mal garée le long de la rue, à 2 m du trottoir à cause de la hauteur de neige sur les bas coté. 08h20 le réceptionnaire arrive, il faut commencer par le commencement: sortir les pelles à neige et saler pour faire un passage pour le chariot. Bien sur il faut vider au coté, si bien que recule le camion au fur et à mesure. J'ai droit à un café au moment du contrôle. 9 h 45 je lève le camps. la sortie de la rue est en pente et légèrement verglcée, même avec de l' élan je peine à gravir la pente. De plus en haut il y a un feu... je n'ai pas d'autre choix que de le griller et avancer jusqu'au milieu de la route pour ne pas rester plantée.
Direction le sud de Turin dans un copieux brouillard. Je connais mon adresse de chargement mais j'ai de la peine à retrouver le chemin. Il m' arrêter devant les panneaux pour arri ver à les lire tellement la visibilité est réduite. J' évite même de justesse un face à face avec un autre camion. Dur dur et le stress est là.
J'ai horreur de l'usine à ferraille ou je vais, les temps d' attente y sont très très longs. En temps normal une bonne demi journée. Par miracle il n'y a personne aujourd'hui, quel pied! Je peine à aller à ma porte de chrgement à cause de la couche de neige à moitié dure. Un gars finit par m'ouvrir la voie avec son tractopelle. Je charge au pont en intérieur. bien que je doive passer sous 5 postes différents, une bonne heure plus tard sanglage compris je suis dehors.
12h30 on me dit de rentrer, ça me va bien. Mes soucis perso s' éclaircissent petit à petit au fil de la journée, je retrouve un semblant de sourire.
Je trace vers la France, achète 2 panettone en promo dans une station (espèces de brioches aux fruits confits, spécialité locale).
Je pose Dédé à 20 h 30.

Samedi 10
Dimanche 11

Lundi 12

J' ai passé un meilleur week end qu'espéré, mais peu dormi, il est donc dur de partir sur le coup des 2 h du mat. Cela implique un réveil vers 1 h et de ne pas rêvasser. Comme bien souvent je me mets à la bourre au moment de quitter la maison. De plus je trouve un épais brouillard en descendant, et je retrouve à tâton mon Dédé perdu et transit de froid par - 14 degrés. Il faut laisser tourner un petit moment avec le webasto à fond pour dégivrer le pare brise; j'ai oublié mes moufles, pas question de gratter. 2 h 30 on y va. Où? Dinch'ord pardi!
Le brouillard déposant une couche glissante au sol j'opte pour Beaune et l' autoroute. Pas grand monde pour m'accompagner de si bonne heure. Café à Auxerre avec la serveuse habituelle. Puis je file sur l'est de Paris, et y termine ma pause. Pour repartir c'est les bouchons, je prends bon quart d'heure supplémentaire de retard. Dans l'Oise certaines portions de route n'ont pas été dégagées complètement de la neige, avec le gel par dessus mieux vaut ne pas poser les roues n'importe ou.
J' arrive à 10 h 45 chez mon client non loin d' Abbeville. De suite je me glisse sous le pont, fait un bel exercice de patinage sur mes tubes d' acier huilés afin de tirer le toit et défaire les sangles. J'ai comme l'impression que mes belles shoes de sécu toutes neuves sont bien moins antidérapantes que les anciennes.
Sortie de là il est midi, pas de fret pour moi, case parking. Le temps passe lentement, je m'ennuie à mourrir. Faute de mieux je fais mes comptes, ça occupe toujours. Bilan: je ne suis pas très riche mais je m'en sors pas mal, c'est cool. Je suis naze, mais surtout pas dormir, il faut attendre. La soirée est maussade, aussi bien coté météo que coté moral, je ne dors pas trop tard.

Mardi 13

Je me lève pour être prête à 9 h, en regrettant d' être restée sur un parking désert. Je fais un semblant de ménage pour tuer le temps. Vers 10 h 30 on me donne enfin une direction à prendre. Premier troquet croisé je m' arrête 5 minutes histoire de reprendre contact avec la civilisation.
Mon client ne ferme pas à midi, si bien qu'à 13 h je suis chargée, complet pour la région de Troyes. Un café avant de prendre la route et avoir confirmation de mon chef. Je passe par Amiens, la région parisienne, ça roule bien. Le moral faisant le yoyo, aujourd'hui est un jour sans, au bord des larmes tout du long, c'est dur.
Vers 19 h j' arrive à ma destination dans l'intention de dormir au plus prêt. La boite est ouver te, un cariste me fait signe d' avancer. Il me propose de vider de suite, car demain ce sera le bazar. Ma foi, ce qui est fait n'est plus à faire. A la sortie je regarde ma jauge de gasoil, ne sachant pas ou je vais demain, je décide de descendre jusqu'à la pompe à Troyes faire un petit complément de sécurité. 21 h, j'ai du mal à dormir, toujours tracassée.

Mercredi 14

Manque de bol le détour à la pompe ne me met pas dans la bonne direction, je remonte sur Reims. Pas de verglas comme un peu plus au sud, mais un épais brouillard qui me ralentit pas mal. Courte pause en route et je n' arrive qu'à 10 h 30 à l'usine. L'informatique de la boite est en rade, 50 minutes d' attente à la bascule d' entrée, 30 minutes en sortie, dommage pour la suite car je dois être en fin d' après midi à... Colmar! Au moins cela change de l'ordinaire.
Manque de bol je ne profite pas du paysage, brouillard, puis la nuit, puis la pluie. Je fais ce que je peux, mais n' arrive qu'à 18 h 30, on ne charge plus, parking pour la nuit devant la porte. Encore une grande soirée à combler... mais ça va cependant un peu mieux.

Jeudi 15

7 h 00 j'ouvre un coin de rideau, on me charge une énorme caisse et vite, en route. Petit bonheur matinal avec l'appel de l'ami Fly, on s'est loupé de peu. Tant pis, mais je n'ai pas trop le temps de traîner non plus. On aimerai que je vide à Turin ce soir, soit à 700 km. En mettant la gomme peut être. Pour ça pas de mystère: pied au plancher. 15 min de pause à Bourg, j' espérais prendre une douche mais celle ci sont occupées, dommage. Je vais finir ma coupure au parking suivant, afin de tirer au maximum sur mes 4 h 30, il faudra bien la deuxième période complète pour arriver à destination.
Dans ces cas là mieux vaut avoir un frigo et surtout besoin de rien. Je n'ose même pas m' arrêter à la pompe, normalement mon demi plein me suffira.
A 16 h 00 on s'inquiète de moi en insistant sur le fait que ça arrangerait bien si je vidais mon premier lot ce soir. 16 h 45 je suis dans la cour de l'usine, contente de moi. Mais de suite je déchante: il y a une heure que tout le monde est parti, c'est fermé. Je suis déçue. Mon chef me raccroche un peu sèchement au nez, qu' aurai je pu faire de mieux??? L'incident m' énerve, il faut dire que je ne suis pas très patiente en ce moment. Je me cale devant le portail pour la nuit, les larmes aux yeux, j'en ai décidement marre de tout.

Vendredi 16

A 6 h 5 5 j'entre dans la cour du client, dans les starting blocks. Au bureau une dame commence par me dire qu'il faut attendre 8 h certain fax pour me vider. Le faisant comprendre mon impatience, elle cède et m'envois quand même à la porte de déchargement. La manoeuvre est hard sur le sol glacé, ça patine pas mal et c'est serré. J'ai même cru avoir frotté le coin avant droit conte un bloc de neige durcie. Mais pas de trace sr le pare choc, c'est l'essentiel.
En route vers Milan, je prends quand même 15 minutes pour le petit déjeuner, au point ou j'en suis on ne peut pas m'en vouloir. A Milan c'est la cohue, dans les 2 sens, j'y croise un espèce de camion remorque bleu du 73, force est de constaté que certains chauffeurs se la pète en Volvo, m'ignorant totalement... Bref, je cavale vers ma seconde livraison aux abords de Bergame, avec un peu de peine à trouver mon usine qui n'est en fait qu' à l' état de chantier. En un coup de fourche je suis vide, enfin!
Mes ramasses sont en train de se faire dans une autre remorque, moi je vais charger un complet que j' échangerai ensuite, ce plan me convient. Sauf que ce fameux chargement est un peu long, je ne rest qu'à 17 h, autant dire qu'il ne va pas falloir lever le pied coûte que coûte. Le brouillard s'en mêle, visibilité d' à peine 50 m. Mon collègue a deux petites heures d'avance, rendez vous est pris à Bonneville.
Tout va pas trop mal, si ce n'est au tunnel du Mont Blanc: je me retrouve parquée dés la sortie, la sécurité nous annonce d' emblée la couleur, 5 voitures se sont encastrées dans la descente. Youpi! j'avise mon collègue qui va dormir, je décide de rester sur place pour faire de même. néanmoins j' accepte le jeton distribué par la sécurité pour aller prendre une boisson chaude. Malgré un certain énervement général, tout le monde est pressé de rentrer, l'ambiance est bon enfant dans le local à café. On a même droit par petits groupe de jeter un oeil dans la salle de contrôle et la salle de crise vu que le trafic est nul. Impressionnant, même si je l' avais déjà vu il y a un moment en arrière. 22 h, une gamelle et au lit, tandis qu'une bonne partie de la troupe profite du feu vert pour descendre.

Samedi 17

5 h 30 en route, la descente est un peu glissante donc je vais tranquille. Mon collègue est bien heureux de me voir arriver, il m'explique avoir planté le week end dernier à cause de la neige dans le sud, et là il en a pour 10 h à rentrer. Moi non plus je ne traine pas, sinon pour un détour à la pompe car la jauge est bien basse. J'ai un rendez vous de médecin à Dijon en début d' après m idi, si je veux passer par la maison ça va être juste. Je prends donc ma douche en route pour ne pas perdre de temps. Je largue Dédé à 11 h 30, et repars pour une bonne heure de route avec titine. Je ne rentre enfin au bercail qu'en fin d' après midi.

Dimanche 18

Lundi 19

 

C'est la cata dés que j'ouvre un oeil, me suis loupée d'une demi heure.
Plan d'urgence: je bois mon café en laçant mes chaussures, la brosse à dent d'une main et la brosse de l'autre, heureusement que pour une fois j'avais préparé mes affaires à l'avance. 5 h 15 je démarre enfin, il
pleut et je crains le verglas via le Morvan donc je file prendre l'autoroute à Beaune. Bien sur il me manque quelque chose: mon blouson!! Miraculeusement porte feuille, téléphone et tabac sont rangés avec mon ordi, le pire est évité.
Pas d'escale à Auxerre, je mange un morceau de gâteau en roulant car ça creuse. Le ptit dèj, c'est sacré. Sur Sens c'est la tendance à bouchonner, à plusieurs reprise des voitures se rabattent sous mon nez et freinent aussitôt, ma hantise. Je trouve sans mal mon 1er client qui est un transporteur. Je regrette déjà mon blouson face au vent très violent, il faut se cramponner aux portes pour arriver à les ouvrir. Le reste du chargement étant composé de citernes de liquide, à l'avant de la remorque, une fois délestée du reste me voila ballottée d' avant en arrière à chaque accélération ou coup de frein. Cela est fort désagréable et m'incite à y aller cool.
Je termine ma pause au péage avant Paris,20je range vite fait mes affaires jetées en vrac ce matin. La Francilienne bouche alors j'avertis la boite que je ne viderai pas mon 2nd lot avant midi comme prévu. A priori il n'y a pas grand mal à ça, néanmoins il est toujours bon de prévenir.
Je mange en roulant car j'ai encore faim et ne sais pas trop si j' aurai le temps de le faire ensuite. Pourtant j' aimerai bien me dégourdir car j'ai de petites courbatures dans les jambes parce que j' ai essayé de reprendre le sport ce week end, dur dur! en ce moment j'ai le souci de prendre soin de moi. Le prétexte d' avoir un métier décalé pour se laisser aller n'est plus valable. Puis ça fait du bien au moral.


12 h 45 je pointe chez mon client sur Compiègne, une grande usine qui a du avoir ses heures gloire, tout y est défraîchit. Même le personnel est gris et morne. Le gars de l' accueil a un humour de beauf qui ne fait plus rire personne; le cariste qui suit porte un casque FO, ça annonce la couleur... Je me verrai mal me pointer avec une banderole CGT (ou autre) dans une usine, bref. L' attente est un peu longue, quand je demande à 14 h 05 dans combien de temps on pourra me débarrasser de mes 10 citernes, le gars me dit qu'il a 22 big bags à
charger dans le camion qui me précède et qu'il termine à 15 h 30. En gros faut pas que je compte sur lui. On finit par m'indiquer un quai où un container maritime est en train de finir de charger. Par chance ce n'est qu'un tout petit. Mais à la dernière palette on s' aperçoive qu'elle ne rentre pas: on le redécharge pour recommencer. J' appelle ça user le soleil. Je prends la place à 15 h 15, et à 15 h 30 je suis sur la bascule de sortie. 2 h 30 d' attente pour 3 coups de fourches, lamentable. Et on va pleurer tôt ou tard la fermeture de cette usine et xxx gars sur le carreau? sans moi.
A la sortie je ne suis plus ballottée d' avant en arrière mis de droite à gauche dans les rafales de vent.
Direction Arras par la nationale en m' occupant de quelques coups de fils perso pour gérer des affaires en cours. Je peste contre la secrétaire qui, en presque 15 jours, ne pas m'a préparé un document qu'il me faut absoluement avant demain soir. J'ai presque envie d'aller planter le camion dans la cour en signe de protestation. Mais non, je tiens trop à ma place malgré tout.
Devant toute l'aigreur de ce monde et l'individualisme ambiant, je tiens le choc grâce à une petite flamme dans mon coeur...


18 h 10, parking, gros dodo dans le froid et la pluie.

il fait gris, tout est triste

Mardi 20

A 8 h je vais poser mes deux dernières palettes, vite fait bien fait.
Au télépho ne on me dit d'aller prendre un café, retour au parking. Un peu de rangement pour passer le temps, on me rappelle vers 10 h, ça va. Cap sur la région de Douai pour un lot, à l'entrée de l'usine il y a
des banderoles et des mannequins pendus, une cinquantaine de licenciements. Ce genre de chose devient commun quand on débarque dans les usines. Je charge sans attendre, et rentre au dépôt pour midi. Je
mange donc tranquillement et prends une douche sur place, café avec quelques collègues tout aussi désoeuvrés. Chargement de quelques lots à quai, le reste arrive en milieu d'après midi. Je récupère enfin le
document que j' espérais hier, force de constater qu' on a fait l' effort de le remplir consciencieusement, c'est sympa. Je prends la route tranquillement vers le sud, c'est très calme je trouve, au point de ne plus voir personne passé St Dizier et jusqu'à l'entrée de Dijon ou j' établis le camps pour la nuit vers 23 h. Mes vieux démons refont surface, je stresse pour rien un instant, faut que je m' occupe l'esprit.

 

 

Mercredi 21

Zen je suis à 8 h 00 à la plateforme pour vider mon 1er lot, bien qu'ayant rendez vous une heure plus tard je passe de suite. Mon second client se trouve presque dans la même rue, et ça ne traîne pas non plus. A 9 h je suis déjà sortie de l' agglomération en direction de Dole, à une soixantaine de km. J'ai choisi la nationale car j'ai le temps, mais ça glisse quand même un peu, prudence. L' adresse du chantier est au centre ville, l' adrénaline est bien là! Première chose: choisir la bonne entrée pour pénétrer dans la petite ville, non
pas la plus proche du point de chute, mais celle qui semble la plus directe via l'avenue principale, ex nationale, ainsi j' évite aussi les ponts sncf et des tracas. Après avoir pris renseignement local, ma rue est belle et bien perpendiculaire à l'avenue, mais inaccessible en camion. Je me gare donc comme je peux et vais à pied. Il s' agit d'un lycée. Le réceptionnaire est bien sympa et ne m' envois pas balader mais cherche une solution. Il m' accompagne dans le camion pour un tour du quartier afin d' accéder par derrière. Ce n'est pas bien large mais ça passe à l'aise. Le dépotage se fera à cheval sur un trottoir et à la main, avec les voitures qui ne ralentissent même pas à la vue du danger. La police municipale vient faire un tour, repart aussi sec.
L' aventure n'a pas été trop longue puisqu'à 11 h je suis ressortie. Je n'ai rendez vous que demain sur Lyon... Je coupe donc à travers champs pour retrouver mon parking, je fais un saut à la maison pour manger et
me changer et reprendre mon blouson!! Puis je descends à Chalon laver, malgré la file d' attente je patiente, l' ensemble en a vraiment besoin. J'ai encore du temps à perdre, je bifurque par Bourg en Bresse et m' arrête même faire quelques courses dans un supermarché. Le rêve quoi. Cela me permet aussi de passer Lyon après la cohue du soir. J' arrive dans ma zone à 19 h 30, il y a un parking juste devant un Mc Do.
Avec un peu de chance je vais trouver la connection internet. Je la trouve mais n' arrive pas à me connecter, dommage...

Jeudi 22

7 h 30, un peu en avance sur mon rendez vous je passe sans attendre. Je vais déjeuner à la grande station de l'Isle d'Abeau, c'est aussi l'occasion de faire un tour au distribteur de billets. Puis route au Fréjus, le soleil brille en haut des cotes, mes dés que l'on redescends on plonge dans le brouillard. Il ne me reste pas bien lourd dans la remorque pour avaler la montagne. Je termine ma pause à la première station italienne, les murs de neige sont vraiment impressionnants, d'autant plus qu'il fait beau. A Turin mon client m' accueille pendant la pause déjeuner, je ressors à 14 h. La suite du programme me laisse perplexe, il me faut charger 3 bobines en fosse pour une bonne vingtaine de tonnes, et garder 6 m 50 de plancher non divisible pour une machine. L'idée de base est de poser une bobine à l'avant, puis les deux autres tout derrière pour garder la place nécessaire au milieu et ainsi équilibrer le poids. Sauf que ma fosse pour recevoir les bobines ne commence qu' à 4 m du tablier, et se termine à 2 m 50 des portes: ça ne le fait pas. Ne reste qu'une solution: tout sur la moitié arrière, avec la première bobine sur le premier essieu et les deux autres à la suite en les serrant au maximum. L'usine ou je charge est immense, j'y passe 2 h 30, ce qui est correcte vu que je passe à plusieurs ponts. Je ne suis pas trop fière à la sortie, si le chargement avait pu être décalé d'un mètre à l'avant ce serai plus confortable. Le tout étant d' éviter les cotes et prier pour qu'il ne pleuve pas. Je vais donc piano
à travers la pampa chez mon second client, que je connais bien. J' essaies avec du mal à manoeuvrer devant le portail pour y passer la nuit lorsque le chargeur vient me voir pour me dire de rentrer. On charge donc tranquillement, suis libérée à 21 h 30. Me restant une petit heure dispo, je roule rejoindre l' autoroute. L'ensemble est certes très lourd, mais j'ai retrouvé de l' adhérence sur le tracteur.

 

 

Vendredi 23

Sans attendre je mets les voiles dés mes 9 h de coupures terminées. Sur Susa je trouve quelques flocons de neige, rien d' alarmant. Cependant plus je grimpe et plus ça tombe, et plus ça colle à la route. Au Grand
Bosco ça commence à craindre vraiment, du coup je ne m' arrête pas à la station déjeuner car l' accès n'est pas dégagé. Au péage la polizia me double, sitôt passer la barrière c'est le début du stockage, je suis la
3 ème de file. 2 minutes plus tôt c'était bon, dommage.
Commence l' attente et le doute, il tombe des queues de lapins, c'est impressionnant la vitesse à laquelle la couche épaissit. Les chasses neige passent régulièrement mais ne salent pas, à ma grande surprise.
Au bout de 2 petites heures nous sommes enfin libérés derrière un convoi d' engin. La montée se termine au pas, doucement mais sûrement.
Coté français il neige aussi, mais moins dru. Avant Lyon c'est le vent qui s'en mêle, à certain moments tout le monde roule à 70, et même à cette vitesse j'ai du mal à tenir la barre, arrivant à attraper mal dans les bras. Je prends donc encore du retard, mais quoi qu'il en soit je rentrerai tout de même ce soir. Sortie de Lyon, téléphone, je ne pige pas grand chose sauf que certains sont coincés pour une durée indéterminée au Mont Blanc et que c'est l a cellule de crise au bureau.
Bilan je dois récupérer une remorque pour le sud.
Rendez vous est pris avec mon collègue qui descend sur Tournus, en avance sur lui j'ai largement le temps de ranger mes affaires et faire un brin de ménage en l' attendant.
Je rentre par grand mauvais temps à 19 h .

 

Samedi 24
Dimanche 25

Lundi 26

Départ classique à 4 h passées, mais en direction du grand sud, cela me rend heureuse d' autant plus que ma tournée doit se faire sans courir, je suis donc sereine. Le premier boulot consiste à donner à boire aux chevaux. Le premier stress arrive à Lyon: la rocade est ce matin interdite au poids lourds, pour ne pas embêter l' accès à Eurexpo. Dés 6 h 30 je trouve ça un peu tôt. L' effet est donc de faire un détour, surcoût d' autoroute à la clef, youpi. Je descends sans encombre dans la vallée du rhône, pause au sud de Valence. La météo est nulle, il pleut, seulement 4 degrés et c'est parfois limite épais neigeux ce que tombe devant mes yeux. Je grimpe sur Aubenas et trouve mon client du premier coup d'oeil, sans mérite puisqu'on m'a gentilement indiqué sa position via le site Fdr. On me débarrasse mes 3 palettes sans broncher, en allant faire signer et tamponner mes papiers on me convie à boire le café et manger un morceau de brioche aux fruits confits. Il y a des endroits dont l'accueil reste ancré plus que d'autres!
Je redescends prendre la grande autoroute soit disant du soleil, ce dernier manquant désespérément à l'appel jusqu'à Marseille. Casse croûte avant d' affronter l' agglomération, tranquillement puisse que je connais mon premier quartier. Ensuite direction le port, la encore aucun souci majeur, si bien qu'à 16 h je suis au centre routier de Vitrolles. L' occasion rêver de dire bonjour à mes amis Mme et Mr Chouchen.

Mardi 27

Je décolle à 7 h pour éviter les bouchons en me rendant sur Aix. J' appréhende un peu l' attente dans une grande base, mais il n'en est rien. Le soleil fait une magnifique entrée sur une barre rocheuse dont j' ignore le nom. En admiration devant le spectacle j' attends une petite heure mes instructions: direction la grande aciérie de Fos. Soupir et changement radical de décor. Maintenant qu'ils n'ont plus de boulot ils se sont décidés à charger le matin, je ne passe qu'à peine 2 h pour charger 2 bobines, le pied. Il ne me reste qu'à rouler. Il fait beau, je tombe le blouson pour aller boire un café, puis le pull pour conduire. Mais c'est tout! Tout le trajet se passe à merveille, j' échoue dans une station à 50 km de ma destination à 19 h 30, c'est plutôt cool.

Mercredi 28

C'est le brouillard qui me tient compagnie pour aller à Turin, à la sortie de ma livraison celui ci se dissipe en laissant une pellicule peu catholique au sol, ça aurait tendance à patiner lors des accélérations. Je file sur l'entrée de Milan faire le premier enlèvement, je passe tout juste 10 minutes dans la petite cour du client. A présent direction la région de Cremona, une centaine de km plus au sud. J'enfile les petites routes jusqu'au village donné, je charge au pont ce que mon chef appelle une biloute, une énorme pièce d' acier. Je marque quoi sur le cmr? haha, j'imagine la scène en cas de contrôle!!! Ne sachant trop la suite des événements je m' attends à toute éventualité. Je suis fixée de suite: remontée dans le nord via une ramasse à Lyon, pas de temps à perdre. Je calcule rapidement que cela va faire des heures, pour un mois de pleine crise je vais bien m'en tirer avec la paie. Du baume au coeur je tire tout debout. Au Gran Bosco je m'extasie une fois de plus devant les tas de neige, n'empêche que ça réduit considérablement la taille du parking, n'en jetez plus! Je parvient in extrémis au péage de St Jean de Maurienne avec 10 h 02 de conduite à 22 h. Une soupe et au lit.

Jeudi 29

Décollage à 7h, juste avant le péage de Chambéry Dédé déclare être malade: perte soudaine de puissance. Je le traine de force à la station, en cas de maladie grave j'aurai au moins sanitaires et machine à café. D'ailleurs je le laisse souffler le temps d'y aller faire un tour. A mon retour il a repris ces esprits et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. La halte à Lyon est de très courte durée, tout juste le temps d' ouvrir les portes, de pousser 4 palettes et de repartir. Ne reste plus qu'à tailler la route. Au téléphone avec un ami lecteur, celui ci me fait remarquer que Dédé est encore un enfant, donc à Chalon c'est la pause biberon et bain. Une fois bébé remmailloté et moi le ventre plein nous repartons en direction de Paname. Mon ami lecteur ayant abusé de la sieste il roule dans mes traces mais avec deux heures de retard. Vu que ça roule parfaitement bien en cette fin de journée de grève générale (c'est à hurler de rire) je traverse la capitale sans lever le pied et stoppe à Ressons avec pile poil 10 h de conduite. Je passe la soirée au téléphone à remonter le moral de mes troupes et surtout à quelqu'un qui a beaucoup d'importance pour moi. Vivement le printemps car je trouve que tout le monde à du mal.

Vendredi 30

6 h, on se bouger le train, la journée est prometteuse en besogne. Les petites routes vers Albert sont givrés, attention. Je décharge donc à la fraiche ma biloute, ce qui n'est pas tâche facile vu sa largeur de 2 m 20 et l'ingénieuse idée qu'a eu un chef de faire l'emplacement sont le pont de biais. Si bien que pour faire glisser la charge il faut sans cesse la guider pour qu'elle ne cogne pas mes poteaux et mes rails, ce qui arrive immanquablement. Puis je file faire une seconde livraison sur Cambrai, j'enchaine avec deux rammasses à Arras, deux crise de nerfs. La première parcequ'il faut attendre une petite heure qu'une citerait fini de dépoter pour manoeuvrer à quai alors qu'en rentrant dans la cour en marche arrière ça ne posait pas de problème, mais sécurité oblige une telle marche arrière est interdite. La seconde car il faut visiter toute une usine pour retrouver ma marchandise, et à chaque porte la même rengaine "on est en inventaire", prétexte pour ne pas s'occuper de moi. A 15h je rentre enfin au dépôt pour vider, trier, décrocher,compléter etc. Je mets les voiles à 17 h passé, ça va. Descente de nuit jusqu'à Chalons en Champagne.

Samedi 31

Il faut encore se lever avant 5 h pour rentrer, il fait beau, c'est au moins ça. Je ne suis pas trop pressée car rien ne m' attends à la maison, néanmoins je ne traîne pas. 3500 km au compteur, 15 clients visités, 50 h de volant, une bonne semaine quoi!

Retour menu