Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Mars 2009

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Dimanche 1

Lundi 2

Nouvelle semaine, nouveau mois, nouveau départ, mais rien de bien différent au fond. Je retrouve ma monture au milieu de la nuit, la radio n'en finit pas d'analyser la crise. Comme tant d'autres je me pose plein de questions, mais que faire? Rouler, encore et toujours. Il n'y a pas grand monde, je ne trouve le flot que sur l'A 40 en direction de l' Italie, et encore rien de bien spectaculaire. Je suis contente de retrouver le Mont Blanc, ça fait un bail. Coupure obligatoire à la sortie du tunnel, malheureusement le bar est fermé, j'attends donc tristement derrière mon volant. Je crois apercevoir Victor dans mes rétros, en fait c'est son frère jumeau, dommage. La descente est tranquille, ce n'est pas poids qui me pousse. La routine s'installe et seule la musique me distrait. Dédé me déclare qu'il a un trop plein d'huile, franchement je ne le crois pas pour avoir fait le niveau samedi matin! Par sécurité je fais une deuxième pause avant d'arriver sur Cremona. Le déchargement est rapide, la dernière fois que je suis venue ici il avait fallut attendre pas mal. Du coup je peux tenter la première ramasse prévue pour demain. Bien sur on s'exclame de me voir déjà là en milieu d' après midi. On me demande de patienter un peu, et puis finalement non, on me fait rentrer. Le chargement de machines est minutieux, j'ai droit à un coup de main pour sangler. Les derniers éléments qui ne devaient arriver que tard dans la soirée débarquent par petit fourgon à point nommé si bien qu' à 17 h 30 je quitte les lieux. Je roule ma demi heure restante vers Milan par la nationale mais échoue pas bien loin à cause d'une manif d'agriculteurs. Le parking que je trouve est plutôt bruyant, dommage j'aurai mieux fait de rester dans la petite zone. Il faut combler le temps mais la fatigue est quand même là et une bonne nuit est bienvenue.

 

Mardi 3

En route bien avant l'aurore dans un brouillard persistant et dense. C'est donc à tâtons que j'arrive sur Milan, heureusement que la route est à peu prés droite avec très peu de ronds point. Sur la tengenziale c'est l' arrêt obligatoire capuccino brioche, je tente "alla crema" pour changer, une fois de plus je me fais piéger par le sucre glace et m'en fout jusqu'aux oreilles. Direction la région de Varese, à l'extrême nord ouest de Milan. La circulation est soutenue mais je passe avant les ennuis. Chez le client il faut patienter que le chef arrive, puis il y a embrouille car on se plante de commande, bref je sors à 10 h. Il faut donc courir à Novarra prendre un autre lot avant midi. Là encore on s'emmêle les pinceaux avec ce que je dois charger ou non, décidément c'est le jour. Dénouement heureux, je monte tranquille sur Turin avec petit arrêt en route. Je n'aurais peut être pas du car je trouve un gros bouchon du à un carton qui vient d'arriver, une petite heure perdue. Ce n'est pas trop l'heure qui m'ennuie, mais le chrono qui n'en finit pas de décompter des minutes. En milieu d'après midi je prends la direction du tunnel. Je pense croiser Jimmy et son chauffeur qui s'en vont prendre la relève en Italie. Je bourre tout ce que je peux pour rejoindre Lyon. Bien sur la première station est saturée, je termine sur le fil du rasoir au nord de l'agglomération, satisfaite. Dans la soirée un petit coup de blues, peut être la sensation de toujours courir sans jamais avoir le temps de souffler. Le moindre temps libre est toujours conditionné par la réglementation, et toute occupation tournant autour du boulot.

 

Mercredi 4

04 h 45 il le faut, pas le choix, en route! Non stop jusqu'à la pompe, non pas par nécessité car Dédé n'a pas été gourmand sur ce tour, mais ce sera une chose de moins à gérer là haut dans le nord. Il fait froid à l'extérieur donc je ne m' attarde pas. Je calcule mon trajet, mon premier client fermant de bonne heure. Sans traîner je peux m'accorder une bonne douche à Dijon, que ça fait du bien! De la je trouve la pluie, beurk c'est triste. Greg, Fly, et d'autres me tiennent compagnie au téléphone si bien que je ne vois pas trop le temps passer au point d'en oublier de finir ma coupure, j'ai dépassé de 5 bonnes minutes quelle idiote! Avant Reims je prends encore 15 minutes pour un sandwich chaud à la baraque à frites. C'est rapide, pas vraiment le temps d'apprécier. Avant St Quentin c'est encore 10 minutes pour un café car je fatigue. Ma première livraison est faite rapidement avec une marge confortable sur la fermeture, tant mieux.. Alors que je pensais finir tranquille mon heure restante on me demande d' enquiller l'autoroute pour le client suivant. Bon, faut mettre la gomme, mais ce qui est fait n'est plus à faire. Mais c'est quand même très limite pour arriver. Là ça traîne un peu à vider car une grosse pièce est assez instable sur le chariot élévateur, faut dire que le cariste n'a pas trop l'expérience et c'est un chef qui viendra à la rescousse me libérer de la bête. On m'annonce que demain il y a du pain sur la planche mais sans précisions , j'aime pas ça...
Foutu pour foutu je roule encore 10 minutes pour aller sur un grand parking que je sais tranquille pour la nuit, de toute façon y'a pas de place dans la zone. 18 h, fin des hostilités

 

Jeudi 5

Je ne me mets pas en retard et pars à 6 h 30 pour arriver sur Lesquin une heure plus tard. Je dois livrer à l' aéroport avec un vague nom de bâtiment, ni une ni deux je file à la zone de fret. Le tour est vite fait, 2 bâtiments, rien à voir avec Orly ou Roissy. Je demande donc à un employé, ce que je cherche est à l'intérieur même de l'aéroport, il me faut prendre une toute autre entrée puis demander l' accès à la gendarmerie. Cela m' amène à pas loin de 8 h devant la grande porte grillagée de la gendarmerie, à présent il me faut appeler un contact sans qui je ne peux pas rentrer. C'est un peu l'affolement, en fait je livre les pompiers et ceux ci sont en alerte à cause de l' épaisse couche de givre sur les pistes. En gros j' arrive pile au mauvais moment. Mon contact me rappelle assez vite, le soleil commence à percer. Mais l' accès demande encore du fil à retordre: il faut montrer patte blanche aux autorités, carte d'identité pour moi et aussi pour Dédé, j'ai droit à un badge et Dédé à un macaron spécial. Encore une étape à franchir à laquelle je ne m' attendais pas du tout: la fouille. Dédé est donc examiné coffre par coffre, intérieur et extérieur. J'ai honte de mon bordel... ensuite c'est moi que l'on doit fouiller, cela pose un souci car étant une femme cela ne pet être exécuté que par une femme, je dois patienter que celle ci arrive. Une fois tout ça fini, c'est sous escorte d'un camion rouge que j' accède à mon bâtiment et lieu de déchargement. Là l'ambiance est bien plus cool, voire même à la franche déconnade. J'ai droit à quelques bonnes blagues du genre "que ne ferait pas une femme pour venir voir des uniformes". On m'offre même un petit café, je visite la petite caserne en même temps. Je ne franchis la sortie qu'à 10 h, j'ai bien apprécié ce moment qui sort de l'ordinaire. Je retrouve l'autoroute en direction de Dunkerque et pose les quelques palettes restantes dans un entrepôt frigo, j'avais oublié comme il fait froid la dedans en débarquant sans blouson!!! Changement de décor, j'ai rendez vous à l' aciérie à midi. Le créneau étant large je n'arrive pas trop en retard et je passe direct. Il n'y a pas grand mode, tout juste une heure après je suis ressortie. Une bricole prise en route et je rentre au dépôt, dans l'anxiété de connaître la suite pour la fin de semaine. Au programme: vider la bricole et reprendre deux lots à quai. Ensuite, je m'interroge? "Tu rentres chez toi!" J'en crois pas mes oreilles... Je roule encore une petite heure et demi, ce qui m' amène au sud de St Quentin ou je connais un endroit sympa pour manger et calme pour dormir.

Vendredi 6

Départ 7 h pour rouler tranquille, du baume au coeur, je n'ai rien d'autre à faire que d' organiser mon week end: puis des trucs en ville, et les courses. 14 h je dépose Dédé qui n'est pas le premier sur le parking mine de rien. Vite, à la maison. Dans l'empressement je vide mon gros sac directement dans la machine à laver et file à la douche. J' entends taper dans la machine, mince.... mon appareil photo!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! GRRRRrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

 

Samedi 7

Dimanche 8

 

Lundi 9

Départ différé de 45 minutes sur la prévision car en jetant mes affaires dans la cabine je m'aperçois qu'il en manque la moitié, je suis quitte pour un aller retour express à la maison. Décidément je suis la reine des bourdes, ou alors j'ai vraiment la tête à l'envers. Nous v'là donc partis à 3 h 45, rituel à la pompe, celle ci est capricieuse donc je perds encore quelques précieuses minutes.. La nuit est claire mais froide vers Lyon. La pause est comme toujours divisée en deux: 15' à l'Isle d' Abeau, les 30 dernières au bout de mes 4 h 30 de conduite ce qui nous améne à St Jean de Maurienne en milieu de matinée. Très pratique car ce n'est pas l'heure de manger. Tunnel, descente, à midi je sors de Turin mais pas question de traîner alors je ne m' accorde qu'un arrêt pipi/café de 10 minutes. 14 h au sud de Milan, une grande usine à ferraille et quelques camions en attente devant moi. Rien de bien méchant mais il ne fallait pas être trop en retard tout de même, il me faut une bonne heure pour avoir accès au pont pour vider. Au passage je note qu'une traverse de mon toit est cassée, cette remorque tombe en ruine: tendeurs de bâche tordus ou coincés, marche pied hs... des petites choses dont il faut s' accommoder sans que ce soit bien grave, mais vivement le passage au garage. Je cours à une centaine de km plus au sud et arrive à vider in extrémis une caisse avec mes 10 h de conduite. Manque de bol l'usine est en pleine ville et sans parking, je file au plus vite me garer à la sortie sur un bord de route qui ressemble plus à un terrain vague qu'autre chose. Un autre naufragé de la RSE se gare à coté de moi, au moins je me sentirai moins isolée. Il n'est qu'à peine 17 h mais je mange un bout et fait durer le temps jusqu'à 19 h puis dodo car je ne tiens vraiment plus.

 

Mardi 10

Je n'ai dormi que d'un oeil, je ne sais pas pourquoi, aucune angoisse pourtant. Je lève le camps de bonne heure, non pas que ma dernière livraison soit loin, mais pour prendre le temps de déjeuner et me débarbouiller tranquillement à la station toute proche. J'arrive dés 7 h 30 chez mon client qui est déjà ouvert et laisse passer à quai un petit camion qui a l'air vachement pressé. Je ne suis tellement pas à la bourre que j'attends un peu à la sortie pour avoir mes ordres. Mais cela a l' effet pervers de me faire courir ensuite jusqu'au nord de Milan pour arriver avant midi. La petite boutique n'est pas aisée à trouver, pour entrer dans le village c'est un vrai jeu de piste. Une fois devant le portail c'est une autre paire de manche: il faut prendre un rond point à l'envers pour arriver droit sinon ça ne tourne pas... Il est 11 h 50 mais on me charge quand même mes quelques palettes. Cap sur la ramasse suivante, à nouveau une petite boite, cette fois il faut manoeuvrer en marche arrière pour entrer c'est juste mais ça passe. Le cariste n'étant pas encore arrivé je profite d'un petit quart d'heure pour manger vite fait. Un petit camion me demande gentilement s'il peut poser ces 2 palettes avant moi, va s'y c'est mon jour de bonté. Ma marchandise étant gerbée il faut faire gaffe au calage, ça tient mais mieux vaudra éviter les coups de frein brusques. Je déplie mes plaques oranges, matières dangereuses oblige. Ramasse suivante à une bonne cinquante de km, une heure de route à travers brousse. La encore c'est rapide, 16 h mission accomplie et petite attente avant de prendre la bonne direction. Ce sera cap sur Turin pour enlever demain matin, mais seulement en milieu de matinée, donc grasse matinée à l'horizon. En route je m' arrête dans une station, stupeur de voir débarquer un car de supporter de foot... Mes doutes se confirment au péage de Turin: un paquet de voitures de Polizia qui forment des convois de bus. Il y a match à Turin et c'est le souk total sur le contournement de la ville. Je trouve une place à la dernière station avant ma sortie.

 

Mercredi 11

J'ai un sens inné à me mettre à la bourre sans rien faire, je ne décolle qu'à 10 h de la station. Coincée au bout de la rue dans des travaux, le client me réclame. En fait de 4 m de plancher, la marchandise bien empilée ne tient qu'à peine 3 m. Du coup en me dépêchant un peu je vais peut être pouvoir prendre un lot au nord de Macon. avant 17h. C'est tout de même serré, bien que je passe rapidement le tunnel en convoi de plaques oranges. Au nord de Lyon il faut se rentre à l' évidence: mission impossible. Tant pis, ce sera un autre qui s'y collera demain. Passage à la pompe, mais une seule est en état de marche, avec une longue file d' attente à la clef. Je fais demi tour et décide d'aller faire la pause à la maison. La douche, manger en vitesse, le temps passe trop vite et je perds une demi heure. Je termine mes heures au nord de St Dizier.

 

Jeudi 12

En route dés que possible, et je prends mon petit déj à la première station en 15'. Ensuite plus d' arrêt jusqu'à St Quentin. Manque de bol à l'usine les gars partent en pause à 11 h 30, j'arrive 10' trop tard. Ca me fait royalement chier, si seulement je n'avais pas flâner en route... Bref, je casse la croute moi aussi en attendant et je suis ravie de sentir le chariot rentrer dans la remorque un peu en avance sur l'heure de reprise. Je file à une bonne cinquantaine de km plus à l'est en lacher un second morceau puis un troisième à Cambrai, et le quatrième et dernier au sud de Lille. Là ça devient chaud à cause de l'horaire et des petites rues ou je ne peux pas tourner. La dessus vient se greffer une déviation pour travaux, je rame. Finalement le client prévenu et très sympa m'a attendu. Pour ressortir j'ai réussit à me perdre, c'est à dire suivre un itinéraire sur 10 km pour revenir à mon point de départ... Je termine entre Douai et Valenciennes, repére mon lieu de chargement pour demain et trouve place sur le parking du supermarché voisin, au milieu d'une petite ville, le pied quoi. Il n'est que 20h, et j'en ai ma dose pour aujourd'hui..

 

Vendredi 13

Je profite de la proximité du bourg pour prendre mon café au bar du coin. C'est sympa de se retrouver au milieu des travailleurs normaux, et ne pas entendre parler camion dés le réveil. A l'usine je bats le record du lancer de bobine: 40 minutes montre en main, sanglage et papiers en main. Et pas l'ombre d'un quelconque collègue. A parier que cette usine deviendra fantôme d'ici peu. Retour à la civilisation dans un énorme bouchon sur Valencienne, une heure pour faire 15 km. Second lot charger, je rentre prendre une semi vide et repars aussi sec à Arras pour deux autres enlèvements, que du rapide, à 12 h 30 je stoppe 'eule barraque à frites. Dédé fait la causette avec la concurrence de la région, tous aussi moroses les uns que les autres, il y a également la titine d'un affréteur qui discute avec eux du climat: chaud. Pour couronner le moment c'est un ancien collègue qui m' appelle, il sera à la lourde d'ici peu... Dés que j'en ai l'ordre je rentre sur Crambai en prenant au passage un dernier lot. Ensuite il faut vider, décrocher, déplacer une remorque, reprendre la mienne, la compléter par les cotés, plus l' administratif: lire la carte du chrono, décharger celui ci à l'aide de la clef usb. C'est beau la technologie, mais c' était plus simple de fourrer les disques dans une enveloppe quand même. Il est quand même 18 h quand je prends, chargée à ras bords voir même plus. Dédé se plaint d' être boudiné, c'est vrai que sur ce coup ça fait un peu sac à patates. Bref, on atterit quand même à Chalôns en Champagne, j'en ai plein les bottes.

 

Samedi 14

Je fais 30 minutes de rab sous la couette, j'espère qu'on ne m'en voudra pas. En fait j'ai pas la frite du tout, j'ai passé une sale soirée. La fatigue, le doute, la grisaille... 11 h , fin des émissions

Dimanche 15

Lundi 16

Dédé à l’écriture cette semaine, chacun son tour. Elle vient donc me chercher pour 6h et on part illico par les petites routes, c’est dur comme ça au réveil. D’ailleurs je lui fais comprendre en ouvrant tout grand le coffre au dessus de sa tête au premier ralentisseur. Evidemment tout les atlas dégringolent et ça la calme vite fait, ainsi je poursuis tranquille dans la brume de la plaine de la Saône au soleil levant.
Une fois rejoint la N73, madame décrète déjà la pause pipi, ça commence. Mais je dis trop rien car elle a enfin penser à m’acheter des rouleaux de papier pour le chrono car c’ était la dèche.
Nous v’là à 8h sonnantes dans un bourg non loin de Dôle dans le Jura. Le centre ne l’inspire pas et elle me laisse au parking le temps d’ aller voir à pied. Bredouille elle appelle un portable, le numéro n’est pas bon, ça commence bien pour un lundi! On finit par nous rappeler et nous indiquer un accès. La grue est bien visible mais il faut contourner par un lotissement. C’est merveilleux, les maisons sont à peine sorties de terre mais les voiries sont déjà terminées avec tout ce que cela comporte de belles bordures bien tranchantes, et un rond point que tout les camions qui desservent le chantier sont obligés d’escalader. Je ne donne pas cher du résultat à la fin. Un gars me fait signe, ouf on est arrivés. Mauvaise nouvelle, nous n’ étions attendus que demain et il n’y a pas de grutier avant cette après midi. On est mal… Pas le choix que d’ attendre. Par chance passe par là un gros manitou et un chauffeur complaisant pour nous débarrasser de la pièce, si bien qu’à 10 h on est déjà en route. La livraison sur Milan sera forcément pour demain, donc plus rien ne presse trop. Casse croute dans la Maurienne, uniquement liquide pour ma part, mais avec grand appétit tout de même. On monte plan plans au Fréjus et à l’entrée, un gendarme à l’ affût se dresse devant moi, horreur!! Je sens immédiatement un petit stress sur mon volant, les mains moites. Courage ma grande, moi je t’attends au parking, promis je me fais pas remarquer. L’ attente est longue, au bout d’une heure elle n’est toujours pas revenu, je me fais du souci. Mais que lui font-ils? Et si elle ne revenait pas? Elle réapparait quand même, gueule mi figue mi raisin. Je lui offre une clope, y’a comme de la pression dans l’air. Elle finit par me raconter, ça aurait pu être pire, elle écope d’une belle et grande leçon de moral. Ok, on va se tenir à carreau. Halte au Gran Bosco, après tout le café a été mérité. Moi je contemple les tas de neige qui ont bien diminué, les beaux jours arrivent enfin. On arrive vers 20 h sur un parking sous un pont non loin de la destination finale. Je la sens soudain triste, limite écœurée, ras le bol. A coup sur le contrecoup du contrôle.

 

Mardi 17

On part à 7h, c’est un peu tôt je trouve. Le gps indique l’adresse au centre ville, surement une vieille zone donc faut s’ attendre à tout. Tout de même surprenant pour livrer une bobine d’acier. Bingo ça rétrécit fort, les interdictions fleurissent. On trouve notre rue, mais même pas la peine d’ essayer de tourner. Donc on fait le tour du quartier, à l’instinct. A un carrefour il y a des signes évident de passage répété de camion sur les trottoirs, wahou c’est chaud dans les intersections suivantes! Mais on finit par arriver devant le portail juste avant l‘ouverture. Dans la petite usine tout le monde est bien sympa malgré les manœuvres serrées pour rentrer dans le vieil entrepôt. Elle a droit à un petit bravo amical, faut dire qu’elle s’est appliqué sur ce coup là et c’est rentré du 1er coup. Ensuite il faut courir sur Bergamo, les deux livraisons sont proches l’une de l’autre et c’est bâclé à 11 h 30. Les ordres arrivent: chouette on descend sur Cremona prendre des machines. C’est une toute petite boite ou l’on a déjà été 2 fois. On nous reconnait, le patron nous accueille gentiment, puis la secrétaire qui parle très bien le français sort à son tour. Petite concertation pour déterminer comment placer les élément et c’est parti, le gros engin installe la marchandise avec délicatesse. On cale, on sangle, le tout son l’œil du boss. On sent bien la mission de confiance qui nous est confiée, ces machines doivent être le boulot de plusieurs mois. Promis on en prendra soin comme les fois précédentes. Apparemment c’est nous qui avons fait tout les voyages. Sorti de là la journée n’est pas fini, on nous demande de grimper tout au nord de Milan, bien chef! La ramasse est rapide à quai, mais par sécurité elle prends le temps d’ouvrir les bâches pour passer une sangle sur des caisses qui paraissent instables. Il reste un peu plus de place que prévu, notre chef bien aimé à bien quelques bazars à y mettre. Direction Turin pour demain, on va dormir à 200 m du premier client car le quartier est calme et tranquille.

 

Mercredi 18

8 h on est dans la cour, 8 h 15 on est ressortit. Ma copine remorque a c’est fait agressé dans la nuit, à coup de cutter, la pauvre… un petit trou de 5 cm mais quand même, déjà qu’elle est mal en point. D’ailleurs faudra qu’elle pense à rattacher le marche pied, une autre fixation à lacher. Je voudrai pas que ça finisse en drame sur la route. On prends encore une caisse dans le village voisin, et en milieu de matinée on peut prendre la route de la remontée. Il fait beau, ca sent bon, que du bonheur. Petite douche en route pour elle, et moi alors? Des promesses, encore et toujours des promesses, à Chalon elle me dit qu’on a pas le temps, j’en ai marre, c’est toujours la même histoire. Mais, bon, je comprends bien aussi. On a droit à un superbe couché de soleil sur Langres, elle regrette son appareil photo. Je m’imagine bien prendre la pose, avec le reflet sur ma carrosserie bien brillante (sic) et le ciel tout rose… Le charme est rompu par le téléphone, son petit ami a des soucis de voiture. Vivement qu’il ait un camion celui là. Du coup ça la rend un peu bougonne alors qu’on file dans la nuit vers St Dizier. Arrêt sur un grand refuge avant Vitry. Oh que je ne m’aime pas ce quartier, le Gros avait été forcé par là, et puis y’a du bruit le long de cette route. Mais demain on a une tonne de boulot alors il faut faire avec.

 

Jeudi 19

En route avant l’aube, et avant la grosse circulation sur Reims. On est pas fort en avance chez le premier client, mais vu le peu de marchandise à débarquer on y passe pas longtemps. Ensuite la tournée à été modifiée, évitant ainsi un gros détour et le risque de ne pas aller au plus loin ce soir. C’est cool et on calme le jeu un poil. Sur la route d’ Arras elle fait la pause café, et on va livrer la première machine. Ca se passe pas trop mal bien qu’elle bouscule légèrement le cariste qui ose à peine prendre la bécane. Encore un qui n’a rien vu! En coupant au plus court on pose des caisses chez un transporteur juste à midi, le manutentionnaire fait 3 minutes de rab pour nous. En route pour la Belgique, je prends presque ça pour une punition tellement ça me plait pas. Je connais la route de l’usine non loin d’ Anvers donc ça va. Petit plantage dans la rue à la sortie, il faut attendre voir s’il n’y aurait pas un truc à prendre dans le coin. Une petite heure après c’est bon, on peut revenir chez nous. Mais vu l’heure on va éviter l’ agglomération de Lille et longer la frontière coté belge. De plus c’est jour de grande manif, alors prudence. Je rejoins juste à temps une station non loin de Valenciennes, sauvés.

 

Vendredi 20

Ca caille, mais ça caille, incroyable! Il reste une caisse à larguer dans une grande usine. L’inscription est fastidieuse mais le gardien pas trop abrutit, il appelle un cariste pour prendre sa pièce pour nous éviter de faire tout le tour de l’usine et surtout de faire la queue. Du coup on est à 9 h au rechargement sur Douai, un complet, si si! Elle en profite pour ranger les coffres extérieurs qui sont un peu en foutoir. Il s’ agit surtout de récupérer deux sangles en mauvais état à donner au mécano parceque tout à l’heure on va passer le voir. Elle m’a parlé de vidange, je sais pas trop ce que c’est car c’est la première fois que j’y passe. Dit, ça fait pas mal au moins? Mais avant elle a à faire au bureau. Vu qu’elle a le temps; pour une fois, j’ai droit à la toilette intérieure, à l’eau chaude et au savon s’il vous plait. Tout y passe, une vrai tornade. Le patron vient tailler la bavette, surtout pour prendre la température du ressentit face à la crise et aux efforts à fournir. T’inquiète, on va pas baisser les bras et se démotiver, nous aussi on a envie de bouffer et surtout de pas être séparés, hein? Pis y’aura une après crise, on anticipe dessus. Pendant que je sèche tranquillement au soleil elle part à la baraque à frites, beurk un truc bien gras. Je te préviens tu mets pas tes pattes grasses n’importe ou sinon je me fâche. 14 h, le garage et mon pote le mécano avec son arpet, les bienheureux. Je prends place sur la fosse, et commence l’opération. Faut déjà faire pipi dans un seau, regardez pas. On prend un échantillon pour l’ analyse, pour voir si je digère bien et si je suis bien traité. Je montre mon œil malade, la vis était foireuse. Et puis ma fuite au lave glace. Et là on s’ aperçoit que je suis un modèle de luxe, si si… j’ai le lavage des feux intégrés! On bricole et dégrippe et recoud ma copine remorque. C’est long mais à 17 h, frais comme un gardon, je peux reprendre la route. Maintenant je suis un grand, j’ai fini le rodage. On descend tranquille jusque dans la région de Chaumont.

 

Samedi 21

Dernière ligne droite vers la casa, encore une de faite, mine de rien 3500km, et ouai.

Dimanche 22

Lundi 23…

 

Mardi 24

 

Mercredi 25

 

Jeudi 26

 

Vendredi 27


Samedi 28

 

Dimanche 29
Lundi 30
Mardi 31

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