Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Avril 2009

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Mercredi 1

Jeudi 2
Vendredi 3
Samedi 4
Dimanche 5

Lundi 6

Je suis tout seul au fond de la cour depuis plus d’une semaine maintenant, le temps commence à me durer. Je guette soucieux le portail en face de moi, personne….

Mardi 7

Ca commence à faire, j’en ai marre! Dans la matinée j’ai un espoir en sentant une clef se glisser dans la serrure. Mais on vient juste m’emprunter mes cables à batteries.

13 h 30, la v’là quand même! Il était temps! Content de te revoir ma belle. Son sac est tout riquiqui, voyage en train oblige. On commence par aller fêter ça à la pompe d’en face puis par prendre une remorque sur le parking d’ à coté, celle là même qu’on avait avant les vacances et qu‘on avait fait réparer. On va ou? Oh non, en Belgique… En plus il faut y être avant 16 h, autant dire que ça commence fort. Oublie pas d’ aller payer ma taxe parceque j’ai pas envie de croupir là bas non plus. Vu que le temps est compté on prend les routes de traverse. Ca roule pas mal mais il y a plusieurs déviations, pas sur qu’on gagne vraiment du temps. La preuve, on arrive à la bourre. Mais on charge tout de même vu qu’il n’y a qu’un camion devant nous. Beurk, des couronnes d’acier, faut me répartir ça correctement et ficeler le tout solidement car ça risquerai bien de glisser pour un rien. C’est du vite fait, seulement 10 minutes dans l’entrepôt, mais 25 tonnes quand même.

17 h 30 on se casse en direction de la France et plus précisément la région de Tours. Connais pas ce coin là moi mais à vue de nez c’est chaud pour vider demain matin. Depuis Arras je tire par la nationale jusqu’aux portes de la capitale. Evidemment vu l’heure il y a des fermetures d’ autoroute et on se retrouve sur le périf. Un truc de ouf, ça freine même à 22h! Quand on rejoint la sortie j’ai toute une ribambelle de semi de messagerie aux fesses, limite si je me fais pas insulté parceque je grimpe pas vite et que j’ai vais mollo dans les bretelles pour pas faire voler mon chargement. Y’en a j’aimerai bien les y voir, franchement…

Direction Orléans par la nationale puis l’ autoroute pour contourner la ville. Les 9h de conduite arrive, j’avise la station service ou il reste quelques places dispo malgré l’heure tardive. De plus elle a l’air indécise sur la suite de l’itinéraire tellement elle triture l’atlas dans tout les sens depuis un bon moment. La nuit porte conseil.

Mercredi 8

J’espère qu’elle a pris un solide petit déjeuner car il est hors de question de badiner en route. Sortie sud d’ Orléans, puis la direction de Romorantin, de bonnes lignes droites en perspectives. A St Aignan on quitte la grande route, il y a un temps d’ hésitation avant de traverser la petite ville escarpée mais pas de panneaux d’interdiction donc on y va. C’est pas large et ça grimpe. Par chance tout les feux se mettent au vert quand j’ arrive et tout le monde se pousse un poil donc ça passe bien. Le reste de la route est potable, et on arrive à 11 h 30 à l’usine. Tient, il y a un autre 59 en train de vider la même chose. Celui-ci nous cède rapidement la place et avant 12 h 30 je retrouve mon poids de forme.

Il n’y a pas encore de boulot décidé pour nous donc on redescend vers la grande route ou elle a repérer un resto routier. Faut dire qu’avec ces 3 boites de conserve pour la semaine, elle va pas aller loin. Sur le parking à ma droite un beau frigo hollandais, pas bavard et un poil endormi, je le laisse tranquille. A gauche un excité de la pédale qui m’empoussière en démarrant, pas sympa.

Le ventre plein ça sent la sieste mais pas question de s’endormir, il faut veiller devant le téléphone qui reste désespérément muet. Pour passer le temps on fait des parties de jeux vidéo sur son nouveau méga super téléphone dernier cri. Au moins ça passe le temps.

18 h le parking se rempli peu à peu, je crois qu’on va dormir là. Mais non, il faut lever le camps vers Chatellerault, une bonne centaine de km plus au sud. Bien sur on prends les petites routes. Tellement petites que je me fais peur à Montrésor (sympa comme nom et très joli village du reste). On passe à ras des murs du château dans des petites rues. On passe aussi à Descartes, à priori en rapport avec le grand philosophe. En début de soirée je m’installe sur le trottoir devant le client, la nuit va être bonne et calme. Apparemment il va falloir être d’ attaque demain…

Joli château, St Aignan (37)

Jeudi 9

8 h, la petite usine ouvre, l’accueil est très sympa mais il faut attendre 9 h que le cariste arrive. Des tubes d’acier pour le forage prennent place par paquet dans la remorque. La encore il faut bien sangler l’ensemble. Non pas que ça risque de passer à travers les bâches, mais pour ne pas être emmerdé au déchargement si un paquet venait à rouler. C’est un peu long mais autant bien faire.

10 h 30, go! Direction…. Whalalalala…. Nice! Mister gps annonce pas moins de 1000 km quand même. Le chef indique l’itinéraire le « meilleur »: Limoges, Brives, Rodez, Montpellier. Je mets le feu aux poudre et en avant toutes. Les 25 tonnes sont bien là, j’ai comme l’impression qu’elles sont bien tassées quand même. La route est loin d’ être toute plate et je maudis les limitations à 70 en bas de côtes. Certaines se font à 30/40. Premier arrrêt après Limoges pour qu’elle prenne des forces, ensuite c’est moi qui me ravitaille à Brives car j’ai pas fini de tirer la langue. On tombe sur une pompe bas débit: 23 minutes pour mettre 300 litres. Pendant ce temps elle astique le parebrise, fait le plein de lave glace et papotte avec un ancien, beret visé sur le crâne et accent bien du cru.
Le seul répit que j’ai est dans la région des Causses; une longue ligne droite à plat de 30 km au milieu d’un désert de cailloux avant d’ arriver à Figeac. Superbe petite ville. Rodez à l’heure de pointe mais on s’en tire pas mal. Tient, notre chef s’inquiète de notre progression. Il dit que c’est pas mal, on a bien tiré.
Avant de prendre l’ A75 c’est la pause. Je lui laisse 45 minutes pour prendre la douche et manger. Elle revient ravie: la douche était potable et le resto correct, rarissime pour une station d’autoroute. Par contre elle sent l’ail, une spécialité du coin avec de la purée et du fromage, au nom biscornu.

Millau et son viaduc, le Larzac, la longue et dangeureuse descente qui suit. Montpellier, on retrouve le confort d’une grande autoroute. Il se fait tard, j’en peux plus. Péage d’ Arles, il reste une place de parking. Je pense qu’on s’est bien débrouillé.

le Far West (parc régional des Causses)

Vendredi 10

Il y a du pain sur la planche et on roule non stop jusqu’à Grasse chez un petit transporteur poser un fagot de tubes qui vont sur un chantier inaccessible pour moi. Le client suivant nous appelle, on arrivera vers midi et demi et il faudrait pas que l’on perde du temps. Un gars va rester sur place pour nous vider, c’est cool. Par contre on doit recharger en Italie donc on fait le détour à la pompe par sécurité, cela ne nous avance pas mais bon. Au péage de Nice on croise l’ami Rascalino qui fait la sieste dans la file d’ attente.

12 h 45, sortie la Turbie, non loin de Monaco. L’adresse n’est pas loin de la sortie, une aubaine, et juste sous l’autoroute. L’entrée est assez vache: une énorme pente ou je dois prendre de l’élan et d’ énormes trous arrivé en haut. Je m’en retourne une aile tellement ça tire, elle me remet ça en place mais un élastique à cassé, tant pis. Elle se magne de tirer les bâches et de désangler , quelques paquets sont partis en travers mais rien de bien méchant. Ce qui est marrant c’est que ce ne sont pas ceux là que le cariste à le plus de mal à prendre. Heureusement il y a là un petit camion gru qui nous vient en aide avec son bras car le chariot à du mal avec ses fourches trop courtes. Le cariste s’ ennerve et moi aussi parceque la pendule tourne et en Italie il y a des interdictions de circuler cet après midi.

On est libérés à 15 h, le chef nous dit que ce n’est pas la peine d’aller plus loin. On nous annonce la nouvelle qui tue: je reste au soleil tout le week end et elle saute dans le train pour rentrer. Bah mince alors! Vu sa tête ça n’a pas trop l’air de la réjouir, je moufte pas. A la limite, si on passait le week end ensemble à la plage? Elle sait pas trop. On se renseigne de trouver un parking, mais le téléphone sonne de nouveau: l’usine italienne ne ferme qu’à 22 h, on tente le coup. Soulagement.
Passé 16 h je me fais tout petit, quelle idée de tirer une remorque rouge, c’est à peine voyant. Je rattrape une citerne et la suit gentiment mais surement.  

On arrive ni vus ni connus à l’usine à 80 km au sud de Turin à 18h, il n’y a pas âme qui vive dans la cour, si bien qu’une petite demi heure plus tard je suis chargé. Il faut attendre 20 h la fin du couvre feu pour repartir vers la France. Il nous reste juste de quoi descendre à Modane, une aubaine. Force est de constater que le parking est vide, vide, vide.

Photo 052: spashs de moustiques

Samedi 11

C’est le premier week end de vacances, et un grand week end de surcroit, d’une une circulation monstre et fatiguante. 14h, content de retrouver mon parking et mes vieux potes habituels

Photo 047: et glou et glou et glou

Dimanche 12
Lundi 13

Mardi 14

J'ai eu peur du pire, Madame débarque à 11 h 30, ça fait un moment que je suis seul sur le parking. On part décontractés car la livraison n'est que pour demain matin sur Lille. Tellement décontractée, je dirais même tête en l'air, qu'elle se plante de route dés la sortie du village. Je savais bien qu'il fallait piquer à droite, mais non, elle est parti tout droit… Vu qu'on peut pas faire demi tour avant une paire de km je me tape la grande côte de La Rochepot. Avec mes 17 tonnes aux fesses c'est du gâteau. C'est bon, on ne va pas se taper la région parisienne trop tard. Le kilométrage est identique d'un coté comme de l'autre, idem pour les péages. Seulement on aurait pu boire un jus avec Victor du coté de Chaumont, dommage. 

Rien de bien particulier à signaler en route, sinon qu'il fait beau. Mais je ne la sens pas vraiment dedans, l'air ailleurs. Pourtant le week end a été suffisamment long! 

On arrive à destination bon an mal an à 21 h 30 sur le parking de la base de supermarché. Il y a là un collègue mais ces rideaux sont tirés: ne pas déranger. 

Tient tient, hier c'était quiche salade, pas besoin de me raconter, je vois les restes. Au moins ça fait pas de miettes!

Mercredi 15

Le réveil ne se fait pas en douceur, c'est la ruée dés 7 h 00 devant la porte. Elle laisse gentiment passer la vague le temps de déjeuner puis se propulse enfin au bureau peu avant 8 h. Contre toute attente je me mets à quai de suite et oh miracle un gars lui donne la main à tirer les palettes. Faut tout trier, les macaroni d'un coté, les fusili de l'autre, etc. Du coup à 8 h 30 on réclame du boulot, et il faut attendre un peu. 

10 h, en route pour la région de Lens. Déjà on va poser nos palettes vides chez le transporteur qui nous donne le boulot puis on va charger dans le village voisin. C' était prévu pour 14 h mais le manutentionnaire est content de nous voir: il a besoin de place sur le quai et il attaque sans attendre à charger. Il termine après la pause de midi. Tout est en vrac de chez vrac et pêle mêle, rien de vraiment calé, ça risque de valser sec. Elle met un peu les holàs pour avoir un peu d'ordre. Heureusement il n'y a rien de fragile. Par sécurité on déroule le câble TIR avec un plomb au bout. Toujours le bazard à mettre ce truc. 

14 h, je prends la route de la descente, via le bureau après une petite hésitation pour poser les papiers. On est déjà mercredi et si on pose ça à la poste ça arrivera tard. Puis il n'y a plus qu'à tracer, un peu plus de 1000 km qu'il annonce le GPS. Avec 3 tonnes de charge, c'est plutôt cool, sauf qu'on nous réclame dans 24 h là bas en bas chez les fadas. 

Première pause urgence pipi de 15 minutes sur St Quentin, du coup il ne lui reste qu'une demi heure du coté de St Dizier. C'est-à-dire le temps de rien faire, ni manger ni se laver, juste un café rapidement. 
Je la sens un peu en colère, y'a des jours ou ça stresse quand même de tout faire dans la précipitation. 
Même le fait de mettre du carburant nous fait perdre du temps. Du coup l' amplitude en prend un petit coup, tant pis mais il est hors de question que je dorme n'importe ou. Pour ce soir c'est le trottoir, mais éclairé et dans un village proche de Macon. 

Grosse fatigue, mais plus morale que physique en fait. Ca tourne et ça vire dans la couchette. Hé ho! Du calme!

Jeudi 16

Après le grand crème au café du coin on reprends la route du sud à 8 h 30. Tout schuss sur Lyon sur la file de gauche ( à 70 pour pas avoir d'ennuis). Sur Valence c'est inévitable, pause pipi café, ça fait un moment que ça pressait. Un jour je crains le pire lol. A la sortie du parking un coup de trompes au Man jaune de sa copine Mam13, à peine voyant son piège! Dans le même temps on a du croiser un certain Phil26, dommage j'ai rien vu sinon je lui aurai fait signe. C'est le problème de ces grandes autoroutes, pas moyen de passer inapercu.

La demi heure restante à Mornas, elle va chercher à manger au Quick. 10 minutes jouer des coudes aux toilettes, 15 minutes pour faire la queue, 5 pour engloutir… 
Plus d' escale accordée jusqu'au terminus. Toulon est une galère à traverser aujourd'hui, dans le genre peu pratique on fait pas mieux. Du coup j'ai une bonne demi heure de retard sur l'heure annoncée au premier client, ça va être chaud pour le second. A la sortie de la ville coup de téléphone, c'est le fameux client qui s'inquiète, on est à 15 km de chez lui. Du coup il fait le radioguidage pour éviter un pont à moins de 4 m. 

16 h on est enfin en place dans la petite cour après une belle manœuvre en marche à recul. Elle m'a fait peur en passant contre un pilier, je l'ai vraiment vu de prêt. Il y a là 5 paires de bras en forme pour débarrasser 9 m plancher de colis en vrac, ça ne chôme pas. Elle se renseigne du client suivant, en fait pas besoin de paniquer, c'est plus ou moins la même boite, le responsable est là. Au départ il dit qu'il mettra ça dans un fourgon, mais pour finir, devant le volume, il me demande de faire 5 km pour vider directement. De toute facon on est plus à la bourre donc c'est ok. 

Me voilà donc collé au train de l' Audi TT du client pour aller à la seconde boutique. Ca trace comme voiture et il me faut bien mes 450 cv pour le suivre! 
On se retrouve au bord de la plage dans un boui boui de location de planches à voile. Pendant que je me rince l'œil elle aide à vider les colis. Ensuite le gars lui paie un verre bien mérité car ça fait aussi snack bar. La belle vie quoi! 
On serait bien resté là pour la nuit vu qu'il n'y a encore rien de prévu pour demain, mais je déborde un peu sur la route et ce serai trop dangereux, quel dommage car la vue est magnifique et ça lui aurait fait du bien je suis sur de décompresser. Du coup on reprends l'autoroute pour s' arrêter à la première petite station. Apparemment il n'y a pas de douche et c'est la grande toilette à l'ancienne, attention je ne suis pas étanche! Ça ferai l'occasion de me laver de l'intérieur par la même occasion…

Hyeres

Vendredi 17

On se réveille quand même vers 7 h 45, histoire de dire qu'on est prêt pour 8 h 00. Il fait frais ce matin, c'est journée portes ouvertes pour m' aérer un bon coup. Je sens l' éponge sur mes plastiques, hummm mais ça dure pas longtemps, 8 h 45 on nous appelle pour monter à Salon. La traversée de Toulon s' annonce mal, ça bouche toujours, en fait c'est juste la sortie qui est difficile, une fois en ville on passe tout au vert. Le chargement se fait tranquille à quai avec un cariste sympa. C'est même franchement la rigolade. Pour une histoire toute bête elle discute tortues aquatiques avec le cariste qui semble être un passionné lui aussi. 
Midi et demi on s'en va pour traverser la rue et aller au restaurant. Pendant qu'elle se restaure moi je regarde la Patrouille de France s' entrainer. Je rêve d'en faire autant, des loopings dans tout les sens avec la fumée de couleur, ça doit être trop cool. 
On attends une petite partie de l' après midi car il reste un peu de place au cul de la remorque. On finit par partir enfin, puis on nous trouve un complément sur Valence chez un transporteur. Il est un peu tard, j' espérais apercevoir Jojo rentrer de tournée, dommage. 

19h, en route pour la maison, ça roule énormément, les caravanes qui passent à ras des rétros me foutent la trouille. 23h parking.  


y'en a qui s' éclatent

Samedi 18
Dimanche 19

lundi 20


3h 15, comme dans le temps… et elle ne m'a pas l'air bien vaillante. Le week end a été dur? Pas beaucoup de sommeil, ça se voit, je soupçonne même un peu de chagrin. On va essayer d'égayer ce moral à 0. Pas franchement évidant, la route de Reims est d'une routine effroyable. On fait un arrêt à la Shell prés de St Dizier, je la vois discuter au comptoir à travers la fenêtre, ça va, tout n'est pas mort. A Chalons c'est le plein pour moi, mais pas de Champagne, du gasoil bien moussant dont je raffole tant. Ca fait des flip et des plops et des éclaboussures. Ca ne la fait même pas rire, je sais plus quoi faire… 

On arrive tout juste à 9h à notre premier rendez vous à Reims. Premier débâchage, elle s'énerve après un tendeur récalcitrant, j'avais pas besoin de ça. En route vers Charleville Mézières, ça va être serré pour être à midi au second rendez vous en posant un autre lot entre temps. En route elle s'en prend à son pauvre Greg par textos, manquait plus que ça. Lui qui est si gentil. Mais il y a peut être là une cause à effet et je ne cherche pas à savoir, je file pour ne pas me prendre une avoinée aussi. Parce qu' en attendant, c'est moi qui me farcit le boulot quand même! 
Elle termine ses nerfs sur de lourdes palettes à tirer, puis sur un débâchage complet en plein vent. Ca l'a un peu épuisé, je vais peut être avoir la paix finalement. 
Pendant la petite heure de liberté accordée par le chef à midi, elle grignote un bout (pas de reste du week end, ça a vraiment du être morose) puis s'en va prendre un café, enfin un peu de calme. 
14h30, on court dans la zone voisine recharger un complet. Il faut d' abord passer chez un transporteur me peser, je veux pas être mauvaise langue mais elle ferai bien de passer aussi souvent que moi sur la balance…. Bref, nous allons charger des big bags de déchets de plastiques, qu' il faut soigneusement rentrer en évitant de me gonfler les bâches si possible, on va encore dire que je suis gros sinon. Cela finit à coup de fenwick dans les flancs par l'extérieur pour que ça ressemble à quelque chose. On retourne à la pesée: 11 tonnes de charge, ça va, c'est mon poids de forme, hein ma grosse????
Les papiers, puis en route vers l'ch'nord par la N43. Moi j'aime bien les douces prairies bien vertes parsemées de fleurs de pissenlit et de pâquerettes à perte de vue, y'a même des vaches qu'on se croirait en Normandie (même si j'y ai jamais mis une roue). Et les beaux petits villages tout en pierre, même qu'on a traverser la capitale de l'ardoise. Elle est dans le gaz et réagit à peine, elle dit que c'est naze. N'empêche qu'elle m'ordonne de stopper au milieu des bois après La Capelle, et après avoir fait la paperasse elle s'en va marcher un peu dans la nature une petite heure. 
Il en va sans dire que l'extinction des feux a lieu de bonne heure ce soir. 

très rurale comme région

promenons nous dans les bois

 

Mardi 21

6h00. Hé ho! Faudrait peut être y aller, on est pas rendus! En plus si tu veux déjeuner en route et poser ton enveloppe au bureau, faut filer. Il y a un peu de brouillard, puis des déviations dans Cambrai, c'est pas le pied. Ensuite on prend l'autoroute jusqu'à Lens. L'usine de recyclage n'est pas facile à trouver, mais on y est à 8h30, juste derrière un autre qui charge. Faut pas se plaindre, une heure après on est libre et les big bags ne s'étaient pas trop affaissés contre les barres. J'assurre quoi! On fait quoi après? Ben faut attendre que le chef se décide. En attendant elle se décide quand même à ranger le foutoir qu'elle a mis dans la cabine, je veux pas dire mais elle avait même pas descendu les poubelles et son sac de voyage n'était même pas dans le coffre. J'ai l'air de quoi avec les petites culottes en vrac sur le tableau de bord? J' exagère mais c'est limite ça. 
10h30, cap sur Maubeuge. A la sortie du bled, il me semble entendre un bruit de ferraille mais rien dans les rétros, bizarre. Dans le doute je lève le pied, rien à signaler, aller zou on remet la gomme. Aujourd'hui elle est muette et sans émotions, la triste routine. J'ai la paix, mais merde à la fin, je me sens seul. Le chargement se fait calmement mais rapidement à l'acierie, même pas elle grogne contre le toit qui est de plus en plus dur à tirer. Par contre on trouve d'où est venu le bruit tout à l'heure… j'ai perdu le marche pied de la remorque, oups. Je crois qu'elle avait déjà perdu un bout de pot d' échappement du camion de dépannage devant chez Luc il y a quelques temps, il va finir par devenir ferrailleur le pauvre. Hahaha. 
On se rentre sur Cambrai pour compléter quand le téléphone sonne: une urgence du coté de St Amand les Eaux. On a déjà été une fois chez ce client mais je peine à retrouver le chemin, une nouvelle zone ayant apparu l'accès a été modifié. Re épreuve de la bascule, déjà à midi. Pour le coup je grossis d' heures en heures et j'ai un peu honte de trimballer autant de kilos en trop, même le gars derrière son écran le dit en ricanant. 
Cette fois on rentre au dépôt, pour m'en faire ravaler une couche, gavé comme une oie que je suis. 
Madame va se pouponnée à la douche vite fait et en route à 17h30. 
Y'a quoi comme destinations là dedans? Du Valence nord, du Valence sud, du Monthélimar sud et du Aix. Tout ça demain? Nan elle déconne! Trois sur quatre? Pas chiche… Aller, tope là. 

Je vois que le moral revient on dirait, ou presque parceque dés que la nuit tombe lui aussi retombe. La fatigue sans doute. En plus on est obligé de couper sur le bord de la N44, là ou elle s'est fait fracturé le réservoir il y a un an, j'aime vraiment pas ça moi non plus. 

déchargement des big bags sans formes 

Mercredi 22

5 h 30 qu'elle décide de partir, elle a vraiment envie de les faire ses clients. Avec un peu de chance c'est possible mais bon. Comme d'hab on minimise les arrêts: gasoil à Chalon (de Bourgogne, ça mousse pas, mais ça tâche). Pause à Macon, puis tout schuss vers la vallée du Rhône. Lyon est toujours aussi long à contourner. A Valence nord on vide deux palettes en 3 minutes, au moins un bon point. A Valence sud il faut tourner et virer pour trouver l'usine, en demandant chez un transporteur tellement c'est mal indiqué. Là il faut décharger sous deux ponts différents pour pas nous arranger. Mais le cariste est hyper sympa de lui donner un coup de main pour le toit, parce que je la sentais partir en vrille. 
Il est 15 h 45 quand même quand je m' élance sur l'autoroute. Moi je dis que c'est pas gagné pour le 3ème client, elle dit que si. Notre chef se pose la même question: réponse dans une bonne heure. 
Elle me fait grimper une petite route phénoménale, je croise avec les voitures que dans les entrées de champs. J'espère que c'est bien la bonne route sinon on est mal. A priori c'est la seule qui monte au village, et on livre un artisan ou une petite boite. Effectivement elle a eu bon flaire, en plein dans le bourg (je précise que le gps, sur ce coup là il a pas assuré, il connaissait pas).  
16 h 50, videra ou videra pas? Les paris sont engagés. Et le vainqueur c'est…. Elle! Aussitôt dit, aussitôt fait, elle ouvre un coin de bâche et c'est gagné. Par contre 4 h 31 de conduite, faut s' arrêter 30 minutes. Et là une magnifique place de parking m'offre ses bras, à l'ombre, et vue sur la colline d'en face. Elle recule franco, n'a pas vu les branches d' arbres et Dédé il s'est griffé la tête, pfffff. Mais ce qui me console c'est que le toit était ouvert, et ça va piquer ce soir les aiguilles de pin dans la couchette!

On finit le disque à la station de Mornas. Grande conversation au téléphone, une bonne heure, avec une amie. Et blablabla blablabla, le moulin à parole est revenu. Mais je crois que cela lui a fait du bien et éclaircit les idées, rassurée tout du moins, et c'est pas un mal, vraiment, car j'en peux plus de la savoir si triste au fond d'elle.
Dis, on se fait un Quick? 20h59 les rideaux de fer sont baissés… en espérant que les futurs Mc Do soient plus souples sur les horaires. 

petite route de Provence 

on sort les boules de pétanques? 

Jeudi 23

Bon, 6 h 30 on y retourne. Aix les Mille dernière livraisons. On a le rechargement directement: Vitrolles et Marseille, deux lots pour la même destination à Milan. On nous accueille gentiment au premier point, néanmoins on nous attendait en frigo…. Est ce que j'ai une gueule à tirer un frigidaire un roulette? Je suis gourmand mais quand même. Renseignements pris la toile de tente suffira, et en un tour de main je m'engouffre 10 énormes palettes de dattes séchées. On fera régime demain, promis. 
Vu que je ne peux pas faire demi tour dans la cour le cariste m'ouvre un portail dérobé, comme les artistes, mais c'est vraiment, vraiment pas large comme passage. 
Cap sur Marseille, la rue n'est pas dur à trouver car elle donne sur une grande artère. Par contre pour tourner c'est riquiqui. Elle demande à la police municipale qui est en train d' aligner des voitures pour mauvais stationnement si on peut s'engager, le flic dit que oui vu qu'il n'y a pas de panneau d'interdiction. Et on pourra ressortir de l'autre bout? Oui oui. Ni une, ni deux, je tourne court dans la rue, rique et raque avec les voitures sur les trottoirs. Le client est à 200 m, on chargera en latéral à cheval sur le trottoir devant la porte du magazin. Pratique. Et pour ressortir? Bah, en marche arrière! Pardon???? 
Le chargement est un peu longuet, je tape du pied. 10 tonnes de thé vert, c'est un truc de gonzesse ça. C'est pas pour le régime d' ailleur? Le client est un arabe bien sympa, ils parlent de l'ambiance Marseille (qu'elle a visité pendant ces vacances). A moi on me demande pas ce que j'en pense, c'est une ville à plans à la noix, voila ce que j'en pense. Elle est longue à revenir avec les papiers, parcequ'elle boit le thé à la menthe qu'on lui a gentiment offert. C'est pas tout ça mais faut que ressortir de ce guêpier, de plus un fourgon est venu se garer sans assez se serrer. Je sue à grosses goutes mais je reconnais qu'elle maitrise. Au bout de la rue le client à débauché une demi douzaine de paires de bras (ça en fait hein?) de devant leur verre de Pastis au bar du coin. Hé fada, il est midi!  Du coup on évite le pire, et on se casse vite fait. 
Bien heureux de retrouver l'autoroute après un slalom du diable entre les voitures en double file. Le pére Chouchen nous donne un coup de fil, on croise sa cacahète. Du coup ça papotte un moment, mais ça lui redonne le sourire, on dirai que ça la soulage. En raccrochant elle sait même pas ou on en est. Pas loin de la Leclerc, je soufflerai bien 5 minutes moi, qu'en dis tu? Aller, va à la douche, on a 10 minutes devant nous, même 20 après tout. Elle revient heureuse, en fait la douche est facturée 1E50 mais remboursée sur un achat en boutique ou au bar. Mais vous croyez qu'elle m'aurait ramener un petit truc comme un sent bon? quedalle! elle a pris un café et une patisserie. Et la balance alors?
Le reste du chemin est tranquille, Nice, Vintimille, Gêne, puis la montée vers Milan. On arrête à moins de 80 km du client, c'est plutôt pas mal. sauf que si on avait pu continuer un peu, une petite heure, on aurait éviter le bazard demain matin.    

au chargement sur le trottoir

de là ou il va falloir sortir en marche arrière

Vendredi 24

6 h 30, on lève le camps. C'est le souk sur la tengentiale mais heureusement on n'y reste pas bien longtemps avant de bifurquer vers la zone du client. D'ailleurs en parlant de souk, c'est bel et bien un souk arabe que nous livrons. L'acceuil est des plus chaleureux, c'est bien la première fois que l'on nous demande si l'on a fait bonne route... Une fois de plus il y a le verre de thé à la menthe offert.
Les ordres tombent de suite: une ramasse sur Piacenza et une autre avant Allessandria dans la pampa. Mais alors vraiment dans la brousse. Mais les 20 km de petite route vont bien, c'est marqué partout que c'est la route des moulins. J'en ai vu aucun, mais une belle rivière par contre. L'adresse est une "localita", un lieu dit, c'est à dire 3 maison et une usine. On y est à 11 h 35, avec un peu de chance on chargera avant midi. Un type lève les sourcils au ciel en nous voyant débarqué, regarde ses notes, et nous dit qu'il n'y a rien pour nous ici. Elle est bonne celle là! On a pas l'air bête. Le type donne des coups de téléphone puis revient nous indiquer une autre usine du même groupe, à 5 km plus loin. On nous a pas donné la bonne adresse, heureusement qu'il n'y a pas de détour sinon y'en a une qui l'aurait eu mauvaise.
Les chemins d'accés de la boite sont pas vraiment larges, mais ils ont eu la bonne idée de tout flêcher, ce qui simplifie le travail. On arrive à 11 h 55, de suite on nous dit qu'on chargera à 13h, mais je me cale déjà à la rampe.
Les gars reviennent de manger un peu plus tôt, comme ça à 13 h 30 on peut partir, sympa d'y avoir penser.
Là c'est le gros dilemme, interdiction de rouler entre 16h et 20h pour cause de grands départs (demain est fête nationale au pays). En ne regardant pas la montre on arrive à traverser Turin. Que faire? Elle m'ordonne de tirer jusqu'à Suse, c'est vraiment que ça circule pas mal. Elle profite du parking pour m' astiquer un brin, c'est pas du luxe car je suis allergique à la poussière. A 19 h  il n'y a plus aucune circulation et on se casse en douce.
21 h 15, Chambéry, dodo, bien lasse quand même ma grosse...

Y'a une usine la derrière? 

Accés à la zone

Samedi 25

Y'a plus qu'à ... rentrer! Je la laisse se réveiller calmement, tant pis si on part une bonne demi heure plus tard que prévu. Tu as des projets ce week end? Plein apparemment... On verra lundi.
Parking 10h. Ciao, et repose toi!           

Dimanche 26
Lundi 27
Mardi 28
Mercredi 29
Jeudi 30
 

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