Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Mai 2009

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Vendredi 1

Samedi 2
Dimanche 3
Lundi 4
Mardi 5
Mercredi 6
Jeudi 7
Vendredi 8
Samedi 9
Dimanche 10

Lundi 11

Ma patronne m'a redonné l'autorisation d' écrire après ces deux semaines difficiles. En effet il était impossible de décrire objectivement les situations sans rentrer dans sa vie très privée, et à cela il y a forcément une limite, je me refuse de violée une certaine intimité. 
Sachez seulement que cela a été éprouvant tant au point de vue moral que physique. J'ai fait ce que j'ai pu pour la soutenir, à mes dépends car j'ai faillit me faire planter un soir de pluie à Boulogne sur Mer tellement ça n'allait pas. J'ai réussit à la retenir de justesse, au fond je crois qu'elle a bien besoin de moi quand même pour s'accrocher à quelque chose. Il y a eu aussi des nuits blanches, des larmes, des cris du cœur…

Donc ce matin elle arrive plan plan pour 8h, légèrement plus reposée que lorsque je l'ai quitté samedi midi, mais toujours le moral dans les basquettes. Pour partir il faut attendre le feu vert du chef en milieu de matinée qui m'envoit compléter le chargement sur Dijon. A midi cela est fait et l'on peut prendre la route du nord. Le chemin est parsemé de pauses, un pipi par ci, un café par là, un coup de fil à gauche, un coup de fil à droite. Le problème c'est qu'on avance pas et je vois le coup qu'on va se mettre à la bourre pour demain. 
Bref, on se cale contre un mur vers 22 h 30 dans la banlieue de Seclin pour la nuit. Soirée morose, les idées emmêlées, un appétit d'oiseau, le sommeil léger, et des cigarettes en pagaille. Va falloir surveiller tout ça parce que ça va plus. 

Mardi 12

La petite boite ouvre à 8 h, on a dormi devant la porte. Il faut faire demi tour derrière, c'est chaud! Puis route au nord est de Lille dans la pagaille matinale. Elle a du mal à faire surface, la dette de sommeil et de nourriture commence à se faire sentir. Le reste du déballage est tranquille à part le vent qui n'aide pas à la fermeture des bâches. Faut dire qu'on a récupéré une vieille gimbarde la semaine dernière, ça ne facilite pas les choses. 
Ce que je crains le plus en ce moment ce sont les moments d'attente, rien de pire pour les idées noires. On attend sur le trottoir les instructions: direction Béthune. Chargement d'un lot en tout début d' après midi puis re attente. Elle s'ennuit grave, je lui suggère de faire la poussière parceque je veux pas dire, c'est plus que douteux la dedans. Par les temps de crise qui courent, les chiffons sont au chômage total.
Pas moyen, elle n'a plus aucune énergie et finit même par somnoler sur son volant, emmitouflée dans son blouson. J'ai vraiment de la peine. C'est triste comme le temps, il pleut, il pleut, il pleut dans son cœur. Le téléphone nous réveil vers 16 h: cap sur Calais mais sans affolement, chargement demain 9 h. 
On prend la route tranquille, elle fait une pause dans une station. Même ça elle a évité pendant 15 jours, c'est pour dire. 
Dans la grande zone de Calais il n'y a pas moyen de stationner, c'est une honte. Il y a bien une grande station service mais seulement une dizaine de places gratuites, toutes occupées. Ou alors c'est le parc payant mais à 2 euros de l'heure c'est du racket, d'autant plus que celui-ci n'est même pas fermé et encore moins gardé! Alors je me retrouve sur un zébra le long de la station, faute de mieux. 
Là je sens qu'elle va tomber si elle ne se reprend pas en main. Elle me fait plaisir en avalant un grand sandwich et une tartine de confiture, c'est toujours mieux que le café. Se mettre dans cet état ne résout pas les problèmes. Le ventre plein donne au moins un peu de lucidité. 
Tiens bon, c'est un mauvais passage de quelques mois à passer. 

Le dodo ne se fait pas trop attendre, je suis soulagé.  

Mercredi 13

Après cette grande nuit et grasse matinée, je la pousse à la douche. Pour une fois qu'on a le temps, faut en profiter. A 9h on se pointe chez le transporteur prendre notre lot. Le camion qui nous ramène ça a pris un peu de retard, il est en train d'embarquer sur le train coté anglais. Du coup on retourne à la station une petite heure. 10 h 30 on peut enfin charger, puis on s'en va du coté de Bapaume prendre une dernière bricole. La route principale étant barrée on s'embringue sur de petites routes, j'aime pas trop ça mais on arrive à bon port tout de même. 

14 h, en route vers la descente. A priori il y a du changement de remorque dans l'air pour demain car un collègue a des soucis avec son chargement. On verra bien, demain sera un autre jour et pour l'instant il faut tirer au maximum. 

La région parisienne passe pas trop mal, coté états d' âme c'est toujours morose mais sans plus. Une fois de plus c'est la fatigue qui ressort. D'Auxerre à Beaune c'est une succession d'orages, les premiers de l' année. J'aurai pensé qu'elle passerait la nuit à la maison mais elle dit que c'est trop juste en heures. Tant pis. 

Jeudi 14


Après les 9h de coupure on taille vers Bourg en Bresse pour posé une pièce. C'est du rapide. Le collègue avec qui on change de remorque n'est pas bien loin devant, il va nous attendre. 
Je soupire en voyant la plaque orange au cul, décidemment j'aime pas ça. Elle fait la moue en regardant les papiers: 2 clients sur Bologne et un autre en polésine, c'est-à-dire sur la cote adriatique dans le delta du Po. En temps normal cela l'aurait enchanté car elle aime bien cette région et n'y est pas retourné depuis longtemps. Mais là ça l'enerve car samedi elle avait un truc important de prévu à la maison. Il faut savoir ravaler sa déception et ne rien dire, c'est le jeu malheureusement. 

Pour ma part je galope au Fréjus, au premier point de contrôle le pompier demande à voir la marchandise car il trouve que je sens mauvais. C'est vrai que ça sent la peinture à plein nez. Il escalade les palettes et regarde partout, à priori aucun pot ne fuit. De l'intérieur ça ne sent rien, et rien ne coule à l'extérieur, bizarre. Et puis au bout d'un moment il éclate de rire: c'est la DDE qui est en train de repeindre je ne sais quoi sur le pont juste au dessus. Plus de peur que de mal.  
Mais à cause de ça on loupe de peu un convoi pour passer en Italie, il faut attendre une bonne heure le suivant. Dommage car on est limite en temps. 

Ca dévale sec les Alpes et le contournement de Turin se fait en slalom à l'heure de bourre. Du coté d' Allessandria le chef s'inquiète de nous ou plutôt remet une couche de pression, comme si elle avait besoin de ça. Décidemment on a pas le droit à la relache, on nous prédit 3 rammasses de carrelage…. Je le sent vraiment, mais vraiment mal. 

Ce coup là elle a les nerfs, ne peut retenir un sanglot de fatigue. J'aime pas ça du tout, malheureusement je ne peux rien faire sinon maintenir la cadence. Ca me fait peur quand même. 
On arrive à tirer jusqu'à Parme, c'est déjà un bon point. Mais vu l'heure la station est bondée, pas le moindre petit trou pour se faufiler, on termine sur un refuge. Ca c'est la zone, se tuer 15 h d' affilé, grapiller sur les repas, rogner sur son salaire, et même pas pouvoir dormir au calme ni sans aucune hygiène. C'est le petit truc de trop ce soir.

Vendredi 15

En route à 6h, la journée est chargée. On passe in extrémis Bologne avant les bouchons, d'ailleurs ils ont viré l'interdiction de dépasser et c'est pas un mal. En direction de Ferrara elle prend à raison 10 minutes pour le cappuccino brioche, y'a que ça qui passe encore et elle va avoir besoin de quelques forces. On bifurque sur une 4 voies gratuite mais peu large, je joue des coudes pour doubler, pas question de rester à 70 au cul des autres. Comacchio, Porto Garibaldi, Lido di Pomposa, Goro, elle connait comme poche tout les marchands de poisson du coin. Mais nous c'est une usine à salade qu'on cherche. Ce qui marrant c'est qu'à l'avance elle connait un bar ou l'on va nous renseigner (parce que le gps connait pas). Bingo, il faut prendre un chemin à 2 km du bled. On repaire que c'est le bon aux arbres taillés au carré à force du passage des camions. 
En fait on livre un silo en pièces détachées, et c'est le soulagement de voir qu'un engin nous attend pour ça. Par contre il faut faire plusieurs fois le tour de l'usine pour trouver une place assez large pour que le gros bazard puisse manœuvrer sans problèmes autour de moi.  

Une petite heure plus tard le tour est joué, on revient sur Bologne au plus vite. On avertit que rien n'est encore gagné, on se pointe comme estimé chez le premier client. Vu que c'est une grande usine il faut passer chez le gardien, puis en bascule, puis attendre le cariste et encore attendre pour un oui et un non. Le stress monte d'un cran. 
Le chauffeur d'un petit camion nous donne le renseignement tant espéré: notre 2 ème client est juste à coté et ferme à 13h le vendredi. D'un coup le sourire revient, ouf, sauvés. En effet, on patiente un peu derrière un container en fin de chargement et on nous vide illico presto. Par contre on a 4 h 43 de conduite continue, pas cool mais pas le choix. La coupure est faite sur place, et on redécolle aussitôt vers Modéna et le royaume du carrelage. 

Le plan a changé: on prend un complet à 14h mais il va falloir aller compléter… à Turin! Il faut tout de même compter 4 h de route et ça va faire juste. Une fois de plus on met la gomme. Le transporteur fermant tard elle prend tout de même un moment pour aller se rafraichir en vitesse. Je la sens vraiment sans forces. 

Chez le transporteur on attend après une palette qui n'est pas arrivée et surtout une place à quai. Le responsable finit par venir nous voir et nous dit de passer derrière l'entrepôt, on va nous charger dehors. Soulagement car il est tard et c'est à 21 h que l'on s'installe sur le grand parking d' à coté pour la nuit. 

Samedi 16

6h, zou, faut rentrer. Elle a une petite mine, il est tant que la semaine se termine. En route je lui fait remarquer que la remorque à un pneu bizarrement écrasé, elle dit qu'elle a bien remarqué aussi mais qu'il n'a pas l'air crevé. On visite plusieurs stations à la recherche d'un gonfleur, en vain. C'est navrant. 

On rentre comme ça jusqu'à Chalon mais lundi il va falloir trouver une solution. L'idée de changer la roue l'inquiète vraiment et il y a de quoi. Je lui dit de demander à Christian, le patron de mon pote Victor, elle veut pas le déranger. Je comprends bien, mais bon. Elle finit quand même par décrocher le téléphone et on fait le détour chez son ami. Celui-ci m'ouvre tout grand son petit atelier et ni une ni deux change cette roue malade. 

Franchement, c'est vraiment un beau geste de sa part, vive l'amitié!
Je papote un peu avec Lulu et Victor le temps qu'ils prennent un café avant de rentrer enfin. 15 h 30 je me range sur mon parking. 

Ciao ciao, bon week end ,et repose toi, surtout!  

Dimanche 17

Lundi 18


Bon, ça recommence, elle m'avait dit de me tenir prêt pour 4h, et puis je fais le poireau, dans l'humidité en plus. On s' arrache avec une demi heure de retard, ça va encore être la bourre, je le sens. 
Sinon, bon week end? « whé bof », j'ai compris…
La montée est tranquille mais sans perte de temps, le soleil ne tarde pas à pointer, les beaux jours arrivent enfin. En espérant que le moral suivra. Ce matin il n'y a pas trop de sentiments, ni bons ni mauvais, c'est pas plus mal. 
A Laon elle se décide quand même à appeler le bureau, pas besoin de passer alors on va aller au garage troquer la roue de secours contre une roue neuve. Le gentil mécano nous attend alors qu'il est midi passé, c'est cool. Je passe pas trop longtemps sur la fosse, et ça fait du bien de voir quelqu'un de souriant et qui pense un peu à moi: plein de lave glace et plein d'ampoules. C'est pas grand-chose mais ça me fait plaisir. 
On trouve le pourquoi du comment de la roue dégonflée, c'est la valve qui fuit un peu: l'arpet' qui a oublié la vérif va en prendre pour son grade le pauvre….

On ne s' attarde pas, on pose un espèce de portique avec des pièces dedans dans une grande usine de la région de Valencienne, puis un fardeau de tôles un peu plus haut (là c'est compliqué car il faut descendre les 3 palettes qui sont devant et tirer le bazar avec des sangles, je lui avait dit vendredi soir de charger autrement). Vu qu'on a eu le temps de finir la pause pendant ce temps là, on est bons pour livrer quelques palettes tout à l'ouest de Lille. Là c'est du rapide à quai avec une dame bien gentille. 

Il reste que 20 minutes à rouler, où se parquer pour nuit? Pas trop le choix que de descendre au grand centre routier mais ça va être juste. Tant pis on mettra un mot d'excuse sur le ticket. Ca nous évitera de traverser en plein souk demain matin. 

17 h 15, journée terminée. A la bonne heure. Papiers, coups de fils, je me prends un méga orage en pleine face pendant ce temps là. Puis rangement du gros sac et patatra c'est la cata: le cendrier bien plein qui dégringole du haut du tableau de bord. Pfffff, y'en a marre de ses étourderies. Au moins j'ai droit au méga coup de soufflette et au petit coup de torchon. Peut mieux faire… mais c'est mieux que le RIEN de ces dernières semaines. 
Par contre je suis vexé d'un truc: je viens de passer les 100 000 bornes et elle a même pas vu. J'suis enfin un grand, ça s' fête!  

j'suis un grand maintenant

Mardi 19



Elle tarde à revenir du petit déjeuner, parce qu'elle a retrouvé un collègue au bar. On est en avance sur le rendez vous tout de même, et vu qu'il n'y a personne on passe de suite. Rdv 8h, sortie 8h10, que demande le peuple? Le chef est même étonné qu'on soit vide, il pensait pas qu'on livrerai à Lille hier. 

Direction la banlieue de Valenciennes prendre un complet pour le 42, ça sent la descente catastrophe avec le jour férié à l'horizon. Peu avant midi on passe au dépôt pour les paperasses, une douche, le plein, et un américain à la baraque à frites. On dirait qu'elle à faim, et tant mieux. Mais le truc est copieux quand même et l'appétit moyen. Vivement que ça s'arrange car ses traits sont de plus en plus tirés. 
La douche et le repas étaient peut être de trop, en route vers Paris on nous préviens que le timing est serré donc pas de temps inutile à perdre. A vue de nez on loupera l'ouverture de l'usine demain matin, c‘est la cata. De quoi faire monter le stress une fois de plus, la descente de l'A77 puis de la N7 se fait à brides abattues, avec les coupures qui tombent au mauvais moment forcément. Je sens une certaine lassitude. Heureusement notre pote Christian écoute ses bêtises pendant des heures au téléphone, bien patient, et réconfortant surtout sinon je crois que je ferai les frais de ses crises de nerfs. 

On trouve in extrémis un petit parking tranquille avant Roanne, on a bien tirer malgré tout. 

les petits villages du ch'nord, on s'y gare à l'aise

Mercredi 20



Nous ne sommes ni en avance, ni en retard, tant pis pour les dix minutes perdues au premier resto routier croisé. L'ambiance y est bien sympathique, tout le monde se salue avant de commencer la journée, forcément il y a un petit trou du cul qui empoussière ceux qui boivent le jus en terrasse, c'est pas malin. 
Nous on est à 8 h 30 à l'usine, on a bien fait de pas courir car la place est prise et le gars a dormi devant la porte. Libérés pour 10h, on demande le programme. Je pensais qu'on rechargerai pour passer dare dare en Italie et fuir le jour férié, et bien non, quelques ramasses sur l'agglomération de St Etienne pour le nord. Moi je dis que ça sent la décroche pour quand même passer les Alpes ce soir!  

Mais au final c'est la bonne surprise, en milieu d'après midi on nous dit de rentrer. C'est plutôt cool. Par contre il va falloir décoller très tôt vendredi matin. 

19h, bon bah, bon jour férié!

quel bonheur ....

Jeudi 21

Vendredi 22

Je l'ai attendu toute la nuit, elle est pas venue…. Au début j'ai rigolé de son retard, puis j'ai fini par me faire du souci, c'est pas normal et vu son état mental du moment mieux vaut s‘attendre à tout.

A 7 h 30 alors que je n'espérais plus rien je vois un collègue se pointer, étrange. Puis je comprends mieux, elle arrive en trombe, la gueule enfarinée, seulement pour faire un échange de remorque. Et puis retourne se coucher. 

Samedi 23

Rebelotte, à nouveau une nouvelle remorque pour moi. Ca commence à bien faire. Il parait que ça a été le bazar dans le boulot, ceci expliquant cela.  

Dimanche 24

Lundi 25

3h 20, la voilà, je fais comme si de rien n'était mais je suis impatient d'enfin me dégourdir les roues. 
Tient tient elle a l'air de presque bonne humeur. Alors ce week end? Crevant? C'est bon j'ai compris, je passe en mode pilotage automatique. Avec seulement 5 tonnes de marchandise c'est du gâteau, j' m'éclate comme un fou dans la Rochepot, poussez vous j' arriiiiiiiive! D'ailleurs je trouve que ça circule pas mal pour un lundi de si bonne heure. A la limite, c'est plutôt bon signe. 

A Auxerre j'impose le quart d'heure réglementaire à madame, café croissant pipi et c'est reparti. La voila maintenant qui compte et recompte sa monnaie, ça sent les fins de mois difficiles. J'lui avais dit de faire gaffe, et voila, pffff. 

Pas question de s'engouffrer sur Paris sans avoir terminé la pause à Nemours. A coté de moi un vivarium à roulette. Qu'est ce qui peuvent être énervants ces machins à nous regarder de travers. Ca roule que 4 mois dans l'année et ça se prend pour les dieux des parkings. Pis les animaux qu'ils transportent, ça braille, ça court dans tout les sens, c'est impoli et c'est crade ça pisse partout. Une honte! 

Bref, la Francilienne (coté ouest cette fois) roule pas trop mal vu l'heure, par contre l'entretien de cette portion laisse à désirer. Clamart, 8 h 30, on déballe au transpal à main une dizaine de palettes pas bien lourdes. Manœuvre serrée pour ressortir mais ça le fait. Maintenant il faut tout traverser pour aller du coté de Roissy, quel calvaire! Mais au final on s'en tire bien parce qu'à 11h je suis vide. On a une même une petite heure d'avance, c' était la marge de sécurité. 

On fait quoi maintenant? Parce que dans la zone, impossible de stationner, pas le moindre espace de libre. Vu que le chef ne sait pas encore on monte à Vémars, à la station service de l'autoroute. Au pire il y a une sortie juste après pour faire demi tour. 

Menu sandwich, j'aime pas trop les miettes, mais bon au point ou j'en suis rendu… d'ailleurs elle me fait la remarque que je suis sale. Je réponds rien, c'est seulement maintenant qu'elle s'en rend compte! Mieux vaut tard que jamais. C'est pas pour autant qu'elle sort le chiffon, elle y réfléchit fortement qu'elle dit. J'vous jure! Elle préfère faire un petite sieste, pis quoi encore? Y'a pas idée de rester jusqu'à point d'heure sur internet le dimanche soir à discuter avec… avec qui au fait? Personne? Menteuse!!!!!!

15h, le téléphone sonne, on déguerpit, mais à peine on sort du parking qu'on nous rappelle: fausse alerte. Pas cool car on est obligé de s'engager sur l'autoroute, demi tour à la sortie toute proche et on s'en va squatter la même station de l'autre coté cette fois. 
Les places sont tellement étroites qu'un autre camion a du mal à rentrer dans la place d'à coté. Vu que je suis un fdr j'avance un peu pour l'aider. Du coup le chauffeur nous remercie, et engage la discussion. 

16h, un lot à prendre en urgence à une vingtaine de km, on y court. C'est du vite fait malgré un accueil détestable dans les bureau. Le chef voudrait qu'on vienne dormir au dépôt car la marchandise est de valeur, mais ça fait trop loin. On tire jusqu'à Roye sans trop de soucis et on se cale dans un endroit rassurant. 

Il fait une chaleur à mourir, elle branche le ventilo pour se rafraichir un peu. 22h je la réveille paniqué, je prends l'eau par le toit ouvrant! Elle se rendort aussi tôt, ouf. 

ambulance à camion 

Mardi 26

1h du mat, un orage d'enfer nous réveille. Les grêlons font un vacarme d'enfer, franchement j'ai très peur pour ma peau. Bien sur elle est réveillée, et a bien du mal à se rendormir, somnole plus qu'elle de dort vraiment. 

6h, le réveil est douloureux, mais il faut y aller. En route, pendant la pause petit dèj, les copains me racontent les mésaventures de la nuit: ils ont vu des arbres se coucher, des grêlons tout casser, la cata. 

On est juste à l'heure pour vider à 8h sur Cambrai, puis on passe au dépôt poser des palettes vides et reprendre un lot pour la région de Bapaume. Une vieille entreprise dans un tout petit village on nous sommes déjà aller. Le cariste y est bien sympa, toujours avenant et tout, qui ne s' énerve pas bien que les caisses ont été mal chargées et délicates à reprendre.  

On remonte sur Lille, avec la pause à Dourges au passage. Puis un premier chargement un peu longuet chez un transporteur du coin. On frise la cata, elle s' aperçoit au dernier moment que la commande ne colle pas vraiment au bordereau: le manutentionnaire tête en l'air s'est planté de remorque! 

16h 15, on se pointe au second chargement qui n'est prévu que pour demain matin. On ne perd rien d'essayer. Au bureau on nous dit aimablement que c'est impossible, tant pis. Mais au moment de partir le chef cariste nous rattrape: il allait justement préparer la commande en question, quitte à ranger les palettes, autant les mettre dans la remorque. En voila une bonne idée! Par contre la secrétaire doit partir, on aura pas les documents ce soir. A la limite tant pis, on gagne du temps quand même. 
Par contre c'est du pèle mêle comme chargement, il faut grimper, escalader, caler, se gratter la tête et surtout sangler astucieusement. Bizarrement elle reste calme malgré le bin's. D'ailleurs je la trouve bien zen depuis hier, pas une larme, pas un coup de blues. Pourvu que ça dure…

18h 15, nous v'là au centre routier de Lesquin. Elle file à la douche bien méritée, revient, ferme les rideaux, puis les rouvre avec une idée miraculeuse: me nettoyer le pare brise!!!!!!!! Chouette! Et un petit coup sur le tableau de bord aussi… miracle ça brille! Pendant ce temps les voisins pour la nuit s'installent. Il y en a un en face qui nous regarde bizarrement avec insistance, il est jaloux ou quoi?? Et là j'assiste à un truc hallucinant: elle aperçoit le chauffeur et aussitôt devient toute folle, ils se tombent dans les bras l'un de l'autre au milieu du parking, vous auriez vu la scène, et me laissent en plan jusque pas loin de 23h….

Forcément j'attends des explications, d'autant plus qu'elle est un peu guillerette je trouve. Alors c'est qui ce type? Bah figurez vous que c'est celui qui lui a fait découvrir le métier et mis le pied à l' étrier il y a plus de 10 ans. Et pour des retrouvailles, ce ne fut pas triste. Il se sont perdus de vue depuis 8 ans environ. La conversation a du être passionnante au comptoir. 

l'ensemble de son vieux pote

Mercredi 27


Happy Birthday to You… et oui ma vieille! 34 ans aujourd'hui.
On se dépêche d'aller prendre nos documents à 8h précises puis roule vers le sud, destination finale Marseille, soit presque 1000 km.  

Le téléphone reprend du service, Merci à Christian, Christophe, sa sœur Claude et ses neveux Quentin et Armand, sa copine Dom, mais aussi Chouchen, même Luc y pense! Et d'autres encore. Tous pour lui montrer que malgré les coups durs ils pensent à elle. C'est formidable. 

Pause à Chalons, j'ai droit à un fignolage du ménage, et même à un p'tit sapin sent bon aux épices qui est pas mal. Tient, elle me vire aussi deux trois babioles que j'aimais plus trop, vestiges du passé. Même les petites plaques au pare brise reprennent leur place. I'm the King!

Puis on roule, on roule, elle me fait cravacher dur… rien ne sert de courir pourtant. Elle veut descendre au plus prêt de Valence, en voila une idée! Au final on arrive après Vienne. Puis je comprends mieux, un ami vient la retrouver, elle me dit que c'est son cadeau d'anniversaire en quelques sortes (je cherche plus à comprendre??) elle me délaisse à nouveau le temps qu'ils vont prendre un café, puis discutent encore un bon moment. Bon, c'est qui celui là encore? Un ami très cher, ma fois, je me contente de cette simple explication. Franchement vu que ça lui ramène enfin le sourire j'ai rien contre, bien au contraire! 

ça a du bien soufler par là

massacre

Jeudi 28


4h30, dring, dring, debout! Rien à faire, rien ne bouge. 
Un œil s'ouvre à 6h34, puis le second et c'est le remue ménage complet. 6h40 on est en route. Et oui… ça s'appelle une panne de réveil. On est chocolat. 
8h: Tu crois qu'on appelle le bureau? On attend encore un peu… T'es sure? Je sais pas trop. 
On a combien de retard? Pas tant que ça en fait vu qu'on a bombardé hier. 
9h 50 on est en place pour vider et ça va pas trop mal. Si on nous dit quelque chose on dira que c'était le bazar lol!

Puis on va chercher une bobine d‘acier, une fois de plus c'est du rapide vu le peu de monde à l'usine. 

Route vers l'Italie. Téléphone, textos, c'est moins drôle, la mélancolie refait surface, ho non! Zappe moi ça à tout prix. On file bon train en direction de Turin pour s' arrêter à une petite station à une bonne centaine de km du client, qui se trouve sur Turin. 
Un chauffeur français vient discuter, je crois que le pauvre s'ennuis. Il lui tient même la jambe alors qu'elle a envie d'être seule. D'un autre coté elle comprend que des fois la solitude devient pesante. Bonne pate elle discute. C'est marrant comme le gars est gentil, ils sympathisent bien. Après manger il revient à la charge, attentionné et tout. Mais heu… il serait pas en train de la draguer des fois quand même? Elle finit par prétexter la fatigue, de toute façon son esprit est ailleurs. Il lui propose de rouler ensemble demain matin vu qu'ils vont dans le même bled. Demain il fera jour, et moi je me marre, rien à espérer mon garçon ...

23h, dodo bien mérité avec des étoiles en fond d‘ écran (?!)  

à l'italienne

un camion tout désigné pour la grosse

Vendredi 29



5h45 boum boum boum, mais il est fou ce garçon de me cogner aussi fort! Si je te mets un pain dans la tronche pour te réveiller tu réagis comment? 
La gueule enfarinée elle entrouve la vitre à son prétendant d'hier, elle s'est oubliée mais il y a moindre mal. Lui est pressé de partir, elle prétexte de pas être prêtre pour le laisser filer devant, et bon vent…

Nous on part quelques minutes plus tard, et elle déjeune à la station suivante. Sans encombre nous sommes à 7h28 à l'usine à ferraille. La place étant libre on saute sous le pont. A peine le temps d'ouvrir le toit et virer les sangles que la grosse pince m'arrache la bobine de 23 tonnes. Doucement quand même, mes suspensions pneumatiques ne sont pas des pushing balls. 

Le chef lui avait dit de prendre la direction de Cuneo sans attendre, ce que l'on fait en attendant son arrivée. A mi chemin elle note l'adresse exacte ainsi que les références et go, on y va. Plusieurs itinéraires s'offrent à nous, forcément elle me laisse pas le choix, et choisit le plus court c'est-à-dire le plus pourrit. Franchement sur la dernière portion j'ai frisé la dépression, mais on arrive à bon port quand même. Le chargement est un peu long mais agréable, il y a une bonne ambiance entre les manutentionnaires et les chauffeurs. 
La remorque du voisin est bien amochée, elle ose un mot au chauffeur qui lui raconte sa mésaventure: il a pris un violent orage à Parme et un arbre lui est tombé dessus. J'imagine la frayeur! Bâche éventrée, rail de toit tordu et un poteau cassé. Ca fait froid dans le dos. 

On termine de nous charger à midi, feu vert du chef, cap sur la maison. 
Petite pause à la sortie de Turin, je sens la dépression revenir, pense vite à autre chose, je t'en supplie. 

Au tunnel c'est le souk complet, un collègue à Lagaffe est trop haut pour passer et il emmerde tout le monde. Après une périlleuse manœuvre je me faufile à la caisse voiture. Bien sur ça passe très lentement. Une fois notre tour, elle tent la carte et le gars lui répond « siamo chiuso per 10 minuti, springere il motore per favore » En gros ça veut dire coupe le moteur, on ferme le tunnel jusqu'à nouvel ordre. Que se passe t il la dessous? Mystère et boule de gomme. Au bout d'un bon quart d'heure on traverse enfin. 

On descend jusqu'à l'entrée de Lyon, de toute façon il manque une petite heure pour rentrer. C'est con car on est en forme et ça n'aurait pas casser trois pattes à un canard de rentrer à 20 h 30. 
Mais non, il faudra préférer de force une petite nuit et repartir dans la nuit… 

un chargement surprenant

Samedi 30

Je la laisse dormir un peu, on part aux aurores vers 5h. Et je retrouve le parking à 7h30. Titine nous attend patiemment, j'ai mal au coeur pour elle de la couche de poussière qu'elle a. Je lui file mon bidon de lave glace, solidarité oblige...

Dimanche 31

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