Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Juin 2009

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Lundi 1

Mardi 2

Il est tout juste minuit passé quand Titine débarque , rutilante comme un sou neuf, elle en a de la chance parce que moi je commence à avoir honte. Que nous vaut ce départ si tôt? Le revers du jour férié, un rendez vous à 7h du coté de Soissons. On a un peu de marge, peu de poids, tout devrait bien se dérouler, de plus elle a le sourire... La nuit est douce et claire, le manque de sommeil ne se fait heureusement pas trop sentir. Pause sur Auxerre puis au nord de la Francilienne. C'est le pied de passer Paris sans circulation. 

On a même le temps de faire le plein avant d'aller vider, rendez vous respecté, une heure à quai, et on appelle le chef dés son arrivée. 4 ramasses sont déjà prévues, si ça veut se passer normalement ça devrait le faire. 
La chance est même avec nous, aucun bouchon, et le 3ème lot est même chargé entre midi et 13h à condition de donner la main sur le quai. S'il n'y a que ça, ce n'est pas un problème. On termine sur Rungis avec un cariste adorable, quand elle explique que ses lots sont mélangés il lui propose de tout vider pour tout remettre en place car il n'a que ça a faire. Exceptionnel! De plus le café est offert. 

Cela nous fait perdre un peu de temps évidemment, mais les livraisons n'en seront que plus simple. De plus on a gagné pas mal de place, le chef pourra compléter si besoin. On termine les heures en sortant de la région parisienne coté sud ouest. 16h, station d'autoroute, fin de chantier. 

Il fait chaud, la douche était froide, le parking est bruyant, mais la fatigue aidant c'est silence radio à 18h. 

levé de soleil estival

Mercredi 3

On part un peu avant 6h et roulons jusqu'à Orléans ou elle fait une grande pause pour attendre 8h et d' éventuelles instructions. Roule vers le sud, on rappelle avant midi sur Limoges. Tout petit complément de gazoil à la pompe, avec le chargement ultra light je ne suis pas trop gourmant, c'est plutôt par sécurité. 
14h, on prend notre complément dans la capitale du Limousin et cap sur la ville rose: Toulouse. C'est la première fois que l'on descend par là, c'est la grande découverte et de petites étoiles dans les yeux.

Bien sur la route est jalonnée de petites pauses, notamment dans une station ou elle apprécie la douche: gratuit, spacieux et eau chaude à gogo! 

On arrive vers 19h au nord de l'agglomération, on va repérer les lieux du premier client, il n'y a pas de place dans le quartier pour nous cette nuit. Par contre il y a un petit resto à deux pas, aller va claquer 12 euros 50 pour un cassoulet! 
Y'avait pas de cassoulet au menu mais une bonne ambiance tout de même. Elle ne rentre pas trop tard, et le téléphone ne tarde pas à sonner… son (petit?) ami qui lui met du baume au cœur. Après une bonne journée, c'est le moment de réconfort, que du bonheur . Elle profite aussi de l'illimité pour appeler notre vieux pote Victor qui traine ses roues sur Milan. 

Il fait chaud, le ventilo a repris du service et elle ne s'endort que très tard.

chic....

25 tonnes de pommes, au moins 

j'ai mangé le nom de la rivière

Jeudi 4

07h45 elle débâche à la fraiche chez le premier client qui ne tarde pas à prendre ses fardeaux de matériaux, puis on file à la seconde livraison poser quelques palettes. Tout ayant été gerbé c'est du vite fait à quai. Petite montée d'adrénaline en cherchant le troisième destinataire: c'est pas large mais c'est le bon chemin. Encore une mise à quai et c'est bâclé en quelques minutes. Tout ceci dans un rayon de 5 km, il n'y a guère eu que la circulation pour nous freiner un peu. Dernière livraison au plein ouest de l'agglomération toulousaine, merci gps de nous avoir bien indiqué les sorties successives à suivre car c'était pas gagné avec toutes ces rocades dans tout les sens. Encore un quai, et hop, l'affaire est dans le sac. 

10h20 seulement on annonce au chef que la mission est accomplie. Franchement je trouve que c'est du bon boulot, surtout dans une grande ville inconnue. Le rechargement nous attend pas bien loin, la bonne aubaine! 
Par contre là on atterrit dans un dépôt difficile d' accès car il faut se faufiler à travers le parking d'un magasin, et forcément une superbe bmw est garée pile poil là ou il faut pas. Belle carrosserie mais rien dans le citron ces berlines. Moi je préfère les petites rondes pulpeuses comme Titine… enfin, chacun ces gouts! 

De suite on nous dit que le chargement est prévu pour 13h, résultat elle m'abandonne pour la cabane (dans le sud on dit pas « baraque » comme de ch'nord) à frites voisine. Je l'observe de loin, elle rigole comme une baleine avec les deux filles qui tiennent le snack. Mais qu'est ce qu' elles peuvent bien se raconter? En tout cas elle revient ravie, et me dit que les gens du coin sont vraiment sympas. C'est vrai que depuis ce matin on ne tombe que sur des gens bien agréables, surtout avec leur ptit accent, putain con!

13 h 15 THE chargement du siècle commence: que du vrac, jusqu'au toit. Les colis font leur poids et les cinq paires de bras (un croisement déménageurs/rugbymans) s'activent tout ce qu'ils peuvent. Elle leur fait mouiller le t-shirt et je la soupçonne de se régaler à voir ces paquets de muscle dégoulinants de sueur… chacun ses phantasmes!

15 h on met les voiles, cap sur Marseille. Il fait chaud, mais au lieu de mettre la clim elle préfère ouvrir les vitres, elle dit qu'elle aime pas l'air froid dans les trous de nez. Le paysage est sympa, ça lui donne des envies de vacances dans les Corbières, ou alors d'une petite maison avec vue sur la mer dans le coin. C'est quoi encore que cette idée tordue? 
Douche 2 euros sur Montpellier: chaude mais cracra, minuscule et inondée. La zone. 

Pendant ce temps là j'ai pris un message du destinataire marseillais, une charmante dame. Elle rappelle, apparemment ils sont en rupture de paires de gros bras, le déchargement va être long et il va falloir mettre la main à la pate, alors il nous faut y être au plus tôt. On va tenter le coup pour 6h. 

On y est peu avant 21h, et on s'installe à 500 m de la boutique. Tarde pas trop à faire dodo, je crois qu'il va te falloir des forces dés le réveil. Moi je m' occupe du carnet de bord car je suis à la bourre, j'avoue 

carcassonne

narbonne

Vendredi 5

06 h 15 on se pointe entre trois gouttes de pluie au magasin. De suite la patronne me fait m'installer devant la grande porte de livraison, je bloque tout le quartier mais tant pis. Elles se cassent boire le café en attendant ce qui va servir d'homme pour les aider. On oublie vite les bras musclés d'hier, et en avant les filles pour nous montrer ce que vous savez faire, parce que monsieur à mal au dos et se contentera de conduire le fenwick, bravo. Pendant 3 bonnes heures c'est de l'escalade, et va s'y que je pousse, que je tire, finalement elles s'en sortent pas mal et c'est le coucours de t shirts mouillés… 

10 h 30, après un rapide rafraichissement au robinet d'eau du coin, on est repartit, direction Orange. L'adresse est des plus vague « ZI », et forcément rien n'est indiqué, il faut même s'engager dans l'interdiction PL qui mène en centre ville avant de trouver les panneaux. Après avoir un peu tourner et virer nous sommes à 12 h 30 à la queue dans la rue. Quand elle revient du poste de garde elle m'annonce la couleur: le parking est plein, environ une trentaine de camion devant nous, gloup. 

L'attente est longue, elle en profite pour donner x coups de fil importants pour des paperasses personnelles, le tableau de bord devient vite un bureau de pc de crise. 
Ce n'est qu'à 15 h 45 que l'on pose une roue dans l'usine, et re attente pour accéder à la zone de chargement. On ne ressortira de là dedans qu'à 18 h 50. De plus il fait très lourd, je la sens mal à l'aise. 
Bien sur le disque est mort pour rentrer, dommage mais ainsi en va la vie de routier.

Elle me fait grimper jusqu'à Valence, puis me fait sortir du grand ruban pour aller me planter sur un minuscule parking qu'à priori elle connaissait. On va pas dormir là quand même? Alors qu'il y avait une grande et belle et confortable aire d'autoroute juste à coté! Mais heu… je comprends plus rien. Elle bourre quelques affaire dans son sac et tout bonnement m'abandonne à mon triste sort, mademoiselle découche ce soir. En voila des manières. 

c'est quoi ta marque de cigarettes?  

Samedi 6

J'ai tapé du pied toute la nuit, en plus y'a eu un de ces orage. J'ai peur des éclairs, dur. 

Soulagé de la voir débarquer dés 05 h 15, bonne mine, en forme, mais des tout petits yeux. Toi aussi tu as pas dormi? A cause de l'orage? Oui oui bien sur, toi au moins tu avais quelqu'un pour te rassurer hein? Elle a beau dire que non, j'ai des doutes. 
05 h 20 on est partit, une rasade de café à la station et roule mon kiki. 

A Tournus on se grouille de changer de remorque, re café et les potins de couloir de la boite, et vite on rentre. 
Fin de mission 10h  

Dimanche 7

Lundi 8

On devait partir à 4h00 mais comme d’habitude elle a son petit quart d’heure de retard et une excuse à la noix. Apparemment le sac a été bâclé, je parie qu’elle en a oublié la moitié.

On part par le sud puis le grand ouest, je découvre les bas fonds de la Saône et Loire profonde: là ou il n’y a plus que de l’herbe et des bonnes mémères charollaises bien grasses. Elle dit qu’on aurait pu couper à travers le Morvan mais qu’elle a voulu me soulager de la montagne. Pour une fois!

Ca roule tellement bien qu’on arrive plus tôt que prévu à destination à une centaine de km au sud de Bourges pour situer. Le camion devant nous finit de vider à quai le temps qu’elle ouvre un coté pour enlever les sangles et je prends la place toute chaude. Le cariste continue dans son élan et il faut même attendre quelques minutes pour terminer la coupure.

Rechargement complet à 70 km plus à l’ouest du coté de Châteauroux, là encore tout se passe illico presto, 11 h 30 je suis dans les starting blocks pour la montée dans le nord. Ce qui est cool c’est qu’une partie de l’autoroute est gratuite en direction de la capitale. Il se met à pleuvoir assez copieusement, et cela ne cessera pas de la journée, quelle tristesse.

Je la sens fatiguée quand même, surement le contre coup des dernières semaines maussades. Tiens bon, tu tiens le bon bout. Elle a froid, je lui mets donc un peu de chauffage. Ses petits pieds sont humides d’avoir sauté à pied joints dans les flaques du parking. J’ai pas fait exprès, me suis garé ou j’ai pu…
Il y a aussi un peu de lassitude je crois, je lui change les idées avec la radio mais rien n’y fait. Elle a l’esprit dans le vague.

15 h, grand péage à l’entrée de la capitale, et merde, ça contrôle, je me fais tout petit mais trop tard, papiers, trucs, machin, carte… aller, courage! Elle se rend la mort dans l’âme au bureau, mes voisins de parking, un portugais et un roumain, tirent la gueule aussi. Elle revient une petite heure après, les larmes aux yeux et me jette 2 pv sur le tableau de bord. Discrètement je regarde, quelle bande de chiens quand même… 2 petites infractions sans grande importance et la note est salée. Y’a vraiment de quoi être dégouté, franchement. On se casse jusqu’à la station service toute proche, elle s’en va prendre l’air deux minutes puis appelle les chefs pour annoncer la grande nouvelle. Eux aussi sont fous, la réaction est « ils ne laissent vraiment plus rien passer ».

Et pour arranger les choses on se retrouve en pleine heure de bourre pour traverser la région parisienne, ça avance très mal, un calvaire. Envie de tranquillité, on stoppe au grand péage nord de l’ A1. Pour couronner la journée un souci de téléphone qui ne s’ arrange pas, et la banque qui fait tout à l’envers, et on a perdu le cmr du chargement. Youpi tout va bien!

Seul moment de bonheur, son Valentinois à qui elle raconte ses malheurs et qui a le don de lui remonter le moral en quelques mots. Je suis spectateur d’une grande complicité qui s’installe entre ces deux là… faudrait peut être même que je me méfie moi!

Mardi 9

La journée commence dans l’humidité vers 5h, on se croirait en automne. Petit déj une heure plus tard dans un petit bistro de campagne. Et route vers le bureau pour aller lire la carte. La route habituelle est barrée pour travaux et la déviation nous fait faire un trop gros détour alors on finit sur l’autoroute, tant pis. 3 mots avec un collègue qui se réveille, puis on file sur St Omer. On arrive en avance sur le rendez vous, il faut patienter un peu. Les caristes sont sympa, ce qui égaye l’attente.
On recharge une bonne heure plus au sud dans une usine que l’on connait bien. On a 30 palettes europe qu’il faut étaler au sol pour charger dessus sinon ça tient pas. Quelle saloperie ces palettes! Mais c’est tout de même rapide, et en une heure le tour est joué avec une bonne suée dans la moiteur de la météo.

Cap sur le sud, avec une grande pose à la zone commerciale de Roye. des bricoles à acheter, et des coups de fil importants à donner d’ une cabine, ligne de téléphone restreinte oblige. A son retour elle est maussade, elle n’a pas eu les réponses souhaitées pour démêler ses soucis du moment.
Bref, on a perdu du temps pour rien, pas facile de tout gérer à la fois, c’est aussi comme ça que l’on fait des erreurs.
Du coup c’est le souk à Paris encore une fois, nous ne rejoignons pas Sens comme espéré. La douche de la station est hors service, pas d’eau chaude qu’on lui a dit, cette excuse en vaut une autre pour ne pas se tracasser avec du ménage en plus. Et au diable les routiers, z’ont qu’à se démerder autrement!

20h, fin de journée. Le repas est rapide, le ménage également, baisse de tonus.
Ca sent l’envie de tout plaquer ou je me trompe?
J’ai beau essayé de me faire le plus doux et confortable possible, je ne remplacerai jamais une vrai chambre et une épaule rassurante pour se laisser aller, je sais bien…

Mercredi 10

Le réveil est un peu dur, comme bien souvent en ce moment. Dilemme de savoir si on fait 9 ou 11h de coupure. Il est 5 h, on a que 9 h mais elle dit qu’on va partir de suite pour éviter la circulation sur la nationale. En effet elle a raison, on roule pépère mais surement.
Autoroute à Auxerre et mini pause en compagnie de l’autre éclopé de Lagaffe au téléphone, heureux de savoir que Jimmy va bien et qu’ils ont repris du service.

On quitte à Avallon pour une descente ensoleillée de la N6, qu’elle est belle avec ses vallons, puis ces vignes dans le bas. On ne s’ arrête pas dire bonjour à Titine au passage? Bah non, parce qu’aujourd’hui c’est la saint Dédé, elle m’a promis la douche coute que coute.
Quand on arrive il y a copain qui se fait rincer, je prends la place aussitôt derrière, on fera les pleins après.
Que du bonheur la brosse qui gratte et qui frotte et qui chatouille dans tout les coins. Elle aussi va à la douche, mais pas la même. Elle revient que mes laveurs en finissent tout juste avec moi. Ca fait vraiment du bien, je me sens requinqué à bouffer du kilomètre. En plus il fait trop beau, je brille au soleil.

On s’avance pour finir la coupure peu avant Macon, sur une ancienne station reconvertie en boulangerie. Vraiment une bonne idée, aujourd’hui c’est casse croute au pain frais et la petite pâtisserie qui va bien avec, histoire de reprendre l‘un des nombreux kilo qu’elle vient de perdre. Puis on continue sur Lyon et la vallée du Rhône. On est vachement en avance pour livrer demain dans le 13 (mais trop tard pour faire le premier lot aujourd’hui). A Valence je mets le clignotant…. et ben non, on ne sort pas! Il boude ton copain? Non, il a tout simplement du travail. Dommage parce qu’on avait une surprise pour lui.

On se retrouve donc sur le dernier parking avant notre sortie à 16 h 45,avec 8 h 50 de conduite. De vrais fonctionnaires. Et il va falloir occuper le temps maintenant. Tient, mon chiffon favori est ressortit du placard, c’est carrément une brosse qu’il faudrait. La voila qui s’active à nettoyer les plastiques, le sol et tout ce qui lui tombe sous la main. Je suis Heureux!

Le jeune polonais d’ à coté en sourit de la voir aussi récurer, sûr qu’il aimerait bien tailler la causette mais pas facile. De l’autre coté un vieil espagnol qui se marre. Puis il vient nous demander une adresse sur Marseille, on sort le plan et lui expliquons le chemin. C’est sur le port, fastoche! En partant il balance un truc à travers la vitre ouverte: une barre chocolatée espagnole. Merci pour son régime…

que du bonheur!

on joue à cache cache?

oukecetidon? ecnelaV:esnopèr

Jeudi 11

On se met en route pour être vers 7 h 30 chez le client, au fond d’une impasse, fort heureusement relativement large. Vue que la boite ouvre tout juste elle a droit au café avec les ouvriers le temps que le cariste fait chauffer le chariot. Il faut vider en latéral, donc manœuvrer pour faire un coté puis l’autre. Le second client est au nord d’ Aix en Provence, on a une petite demi heure d’avance sur le rendez vous. Re café en attendant que la place se libère. Doucement sinon tu vas être énervée à force. Re débâchage complet au soleil qui commence à cogner. Le chef du magasin de matériaux nous dit qu’ il faudra être patient, les artisans sont prioritaires à être servis car il y a pénurie de caristes. Ca sert à quoi qu’on se casse le cul à être à l’heure au rendez vous? Elle ne dit rien mais n’en pense pas moins. Au final un cariste arrive de suite et en quelques coups de fourches experts nous voila débarrassés. Une dernière dose de courage et de suée pour ramasser et empiler les palettes europe éparpillées et c’est repartit.

Destination la région de Martigues pour rendre nos fameuses palettes et recharger au même endroit. A l’arrivée c’est un peu le désespoir, il faut pleurer pour qu’on nous les prenne, bref, une heure de perdue en coups de fil, au lieu de manger . Elle recharge complet, au coté, et un débâchage complet de plus. Il y a des jours comme ça.

13 h 30, il n’y a plus qu’à rouler, tranquille. Mais quand elle se décide à regarder réellement la destination elle ouvre de grands yeux… c’est un peu plus haut que prévu, à la frontière Suisse/Autrichienne. Il dit quoi le gps? qu’on est pas arrivés pardi, Dédé mets la gomme!

Elle a bien mérité une douche alors je l’arrête à la Leclerc de l’A8 qu’elle aime bien. Là elle a affaire à une vieille grincheuse à la caisse qui lui dit qu’il n’y a plus de douche. Quand elle demande si c’est hors service ou simplement occupé on lui ricane au nez « c’est occupé, mais pour longtemps ». Ca veut dire quoi cette réflexion? Routier casse toi et arrête de nous emmerder.

La rage, elle termine sa pause dans la cabine, c’est joyeux. Complément de gasoil à Nice et roule sur l’Italie. On ne fait qu’une escale de 10 minutes dans une station pour prendre ses cloppes.
Satisfaction de grimper malgré tout presque jusqu’à l’entrée de Milan. Mais vu qu’il faut respecter la loi et que les 2x10h de conduite on déjà été faites (au plutôt perdues dans les bouchons parisiens) on se contente de 9h. Dommage, cette dixième heure nous aurait permis de traverser Milan tranquille ce soir.
A la station c’est trop tard pour prendre une douche, dame pipi est déjà partie.

les hauteurs d'Aix en Provence

Vendredi 12

6h15, hors de question de trainer. Milan passe bien vu l’heure, idem sur Monza, Lecco puis c’est la découverte. On longe tout le lac de Como, mais tout est en tunnel donc adieu le paysage. Puis c’est la petite route de vallée, avec ses villages et ses villageois qui n’en « avancent pas une. Petite pause de 15 minutes dans une petite station pour … un capuccino brioche histoire de reprendre des forces . Le coin est magnifique, un mélange italosuissautrichien, manque que les vaches et leurs cloches et on aurait pu croiser Heïdi.

10 h 30 on arrive à la grande usine, une source, pour vider. Il faut juste patienter derrière un collègue et à 11 h 30 on réattaque à descendre, avec deux ramasses en vue sur Milan. Ca roule mieux qu’à la montée, c’est l’heure de la trêve de midi.
Dans les petites villes les terrasses des restaurants sont archi pleines, il n’y a bien que le passage d’un camion ou deux pour gâcher le charme du déjeuner.
Pour nous pas le temps de s’arrêter, c’est pourtant pas l’envie de profiter un peu qui manque. Non, il faut calculer, ne pas perdre de temps, toujours et encore. Holà! Je sens les nerfs et les larmes arriver? Le calcul dit que ce soir il faudra dormir en plein soleil, qu’il faudra se lever vers 3h , rentrer après midi, faire des courses vite fait, puis se préparer pour se rendre à une invitation. Ca va être dur de ne pas piquer du nez pendant que les autres s’amuseront. Puis dimanche il faudra surtout se reposer pour un départ dans la nuit… Mieux vaut tout annuler.

Lecco, elle me dit de bifurquer par une petite route pour rattraper le premier bled où l’on charge. Un peu d’attente, mais à 15 h 30 on est libérés. Traversée de Milan, les bouchons, la misère. Seconde ramasse, encore de l’attente, elle s’ énerve pour de bon et engueule le cariste qui traine. 1h30 pour charger 9 palettes, il y a de l’abus.

18h, re bouchon et on rejoint la grande station de Novara. Bonne nouvelle du bureau: impératif de faire une coupure de 48 h ce weekend: départ lundi midi.
Douche à la station, puis petit message échangé avec son amoureux et le sourire revient. Tout est bien qui finit bien, même si demain elle va devoir courir.

wahou c'est beau

Lac de Como

pas moyen de s' échapper... admirez ma nouvelle déco au passage

Samedi 13

Le réveil est bien sur difficile vers 3 h, le temps d’aller déjeuner au bar qu’on a déjà presque une demi heure de retard. On enfile dare dare par le Mont Blanc, pas une minute à perdre, elle compte bien profiter de son week end quand même. La pause se fait en France, à la station avant Bellegarde. Je me gare à coté d’un camping car, sont gonflant de nous piquer les places! Le couple nous interpelle atlas à la main, ils ont idiotement suivi le gps acheté 3 jours avant et se sont trompé d’autoroute. Elle les remet gentiment dans le droit chemin.

Midi, la boucle (3650 km quand même) est bouclée et je retrouve mon parking Les copains ne m’ont pas laissé de place alors je me gare le long du chemin. Elle est pressé, regarde sa montre: en faisant vite ça va le faire. Bon bah amuse toi bien, et fais gaffe sur la route, je sais que tu vas encore faire une paire de km.

Dimanche 14

Lundi 15

Et ton week end? Génial, que de la bonne humeur et elle n’est rentrée que ce matin. En effet ça devait être tellement bien qu’elle a carrément la tête ailleurs. Au soleil qu’elle dit… c’est vrai qu’ici il pleut, et ça caille. C’est ainsi que nous grimpons du coté de Soissons, ou nous arrivons pour 21 h 30.
Le dodo ne se fait pas attendre….

dommage pas assez de recul pour l'avoir en entier cette semi publicitaire

Mardi 16

Qu’il fait froid! Seulement 11 degrés au réveil. Je vais demander une mutation dans le sud si ça continue moi aussi.
Avant 7 h je suis à quai et ça déballe sans tarder. Le contrôle traine un peu mais rien de bien méchant.
Direction St Quentin pour recharger. A 9 h 50 le gars nous dit qu’il va se dépêcher pour avoir terminer le chargement avant sa pause de 11 h 30. Belle perspective, d‘autant plus qu‘il ne s‘ agit que de palettes à quai! A 11 h on a déjà un pied dehors, le chef nous dit d’y aller cool, on ne vide que jeudi en matinée sur Bologne. J’aime quand on me parle comme ça.

Sandwich à la baraque à frite après Reims, puis route vers la maison. Tant qu’ à faire, on dort à la maison ce soir, et une grande coupure en plus. Si bien qu’à 19 h je suis tout seul sur mon grand parking désert, pas un copain en vue.

Mercredi 17

Elle arrive pépère vers 7h, et roule vers Chalon, la pompe, je regarde du coin de l’œil la douche. Non! Qu’elle me dit, faut pas abuser, on a de la route quand même. Tournus, direction Bourg, en enquille la route du Mont Blanc. Je lui fait remarquer les panneaux: ils disent que le tunnel est fermé… mince alors. On se renseigne, et en effet, une coulée de boue empêche l’ accès. Du coup on coupe à travers pour rejoindre l’ A43. Quelle plaie, j’en ai marre de passer par ici.

Chambéry, péage, et… surprise! Contrôle! La Police à moto cette fois. Tout petit je me fais, même pas je les regarde, mais la dame elle me sourit et me fait signe. J’ose pas répéter ce que débite mon chauffeur, j’ai honte, mais je comprends.
Pour pas changer: papiers, cmr, permis et cette fichue carte du chrono. Elle suit à contre cœur. Dans mes rétros je vois que ça s’agite, elle s’ énerve ce n’est pas bon signe. Elle s’ écarte pour faire un tour de parking et prendre du recul surtout. La policière la rappelle et la discussion va bon train. Puis elle revient, bilan: la leçon de morale et blablabla. La crise de nerf n’ était pas loin.

On continue soulagés vers le Fréjus, mais sans la grande pêche. Marre d’ être considérés comme des assassins potentiels. On a croisé Victor à grand coups de klaxon, puis je crois avoir vu Fredo.

Nous prenons l’une des dernières places libres à Modena pour 19 h.
Grand repos en vue, sans grande motivation . Une fois de plus je crois qu’elle aimerai être ailleurs. Il est si loin…

à quoi ça ressemble une station italienne

tous alignés pour la nuit, il y a là au moins une dizaine d'origines différentes

Jeudi 18

Elle se lève tranquille et se régale de son capuccino-brioche marmelatta habituel italien. La journée s’ annonce chaude, va falloir penser à investir dans des shorts. 8h, on lève le camps, il ne reste qu’une bonne heure de route pour arriver à destination. On doit vider et recharger au même endroit, c’est trop de la balle. Madame boude les indications du gps et me fait tourner et virer dans des zones industrielles à plus finir, alors qu‘en prenant la prochaine sortie on arrivait direct. Bref, ça ne l’inspirait pas, et pourtant ça aurait été plus simple.

9 h 30 je suis à quai, en plein cagnard. De suite on voit qu’on a du temps devant nous alors on s’installe. Pas très confortable de rester dans la cabine, même grande ouverte, au soleil.
Le casse croute de midi fait passer le temps, parce que l’attente est longue, longue, longue. On aurait du partir bien plus tard, mais comment deviner?
On se casse enfin pour 17h, et maintenant il faut faire tourner les roues pour repasser en France.
Parma, Piacenza, Torino, ça gave de faire toujours la même autoroute.
La nuit tombe, le trafic aussi, on est plus que tout les deux ou presque, jusqu’au péage d’entrée sur Turin: 3 petits bonhommes bleus me font de grands signes. J’y crois pas! Aller, au parking! Et on redéballe les papiers, cmr, permis etc… Elle reste zen, elle me dit en douce que les flics italiens sont moins chiants bien que plus farfelus.
Disco o carta? Carta! Alora tickets, vinti otto giorni. Ils sont fous… Sans rire il faut bien un bon quart d’heure pour sortir les 28 tickets, et un rouleau de papier complet. Elle fait ça bien en mettant tout dans l’ordre, et même avec un trombone pour tout attacher ensemble. Si ça peut faire bonne impression.
A mon avis y’en a pour un moment à éplucher tout ça, peut être une chance que quelques broutilles se perdent dans la masse. Moi je bascule en repos, ce sera toujours ça de fait.
Zou, au rapport… le seul truc qu’ils ont repéré c’est un 10 h 09 de conduite, elle explique la tolérance de la minute indivisible, apparemment ça marche pas en Italie. Sur le même ticket il trouve une conduite continue de 5 h 34. Impossibili!!!! Elle décortique le truc et apprend aux policiers comment on additionne les heures en partant du début de la journée, et non pas de la fin comme ils ont fait. Haha! Si en plus il faut avoir le tiercé tout bon à l’envers, bonjour l’angoisse.
Au final ils laissent tomber les 10 h 09, disant que tout le reste est bon et que c’est rare…
Dites ça à un flic français!

Aller, on ne moisit pas ici, roule au Fréjus et stoppe à Modane, il est tard et la fatigue est bien là…

Vendredi 19

Le collègue avec qui on change de remorque appelle de bonne heure, il a une heure d’avance sur les prévisions, et tant mieux car le programme est chargé.
On cavale au tunnel pour retourner de l’autre coté, descente endiablée jusqu’à Alessandria. Coup de déprime à la sortie de l’autoroute, notre route est déviée très loin, puis encore plus loin, on finit par reprendre l’autoroute pour refaire le tour de la ville et s’en aller via les petites routes de campagne. On tourne autour de l’adresse mais plusieurs ponts à 3 m 50 voir moins nous barre le passage. Résultat on perd une bonne heure.
A l’usine par bonheur on grille la file d’attente pour vider. Elle prend une bonne suée à tout débâcher, il faut faire vite. Si vite qu’il manque quelques minutes pour finir la coupure, elle joue la montre pour pas que je bouge en prenant un café puis en demandant les toilettes. Ce qu’il ne faut pas faire tout de même.

L’adresse de rechargement n’est pas bien loin mais on se retape un grand détour à cause de la route en travaux. On arrive pour 16 h 30, sauvés. Autant dire que ça ne traine pas puisse qu’à 17 h on a repris la route de la remontée.

Avant Turin on prend un méga orage, j’aime pas ça mais j’ai confiance. Attention tout de même en passant sous les ponts, les voitures ont la sale manie de s’y arrêter pour se mettre à l’abris, me croira qui voudra. On fait une pause avant d’ attaquer la grimpette. Il n’est pas trop tard et on travers Chambéry, mais on s’ arrête avant Lyon.

méga orage

superbe spectable offert par la nature

Samedi 20

Impossible de la réveiller, elle dort comme un loir dans son grenier. On part avec plus d’une heure de retard. Ca la met de mauvaise humeur car son week end s’en retrouve raccourcit.
Au final on arrête à 11 h 30, une fois de plus j’ai pas le temps de faire la bise à Titine qu’elles sont déjà loin… au soleil!

Elle m’avait prévenu qu’on partirait tard, elle arrive un peu énervée à 14 h 30. On aurait pu partir plus tôt et rouler tranquille mais le chef a tardé à la prévenir. Du coup il ne faut plus perdre de temps.

Dimanche 21

Lundi 22

Mon Dieu que c’est dur de partir à 4 h 30, y’a pas idée. Seule consolation: profiter d’un magnifique soleil levant, le plus matinal de l’année puisse que c’ était la nuit la plus courte de l’année. N’empêche qu’il est glacial, 8 degrés sur Langres. J’ attaque donc l’été en lui mettant le chauffage car elle grelotte.
Faut dire qu’ à force de passer ces week ends au soleil, le contraste est dur.

Je peux faire la route les yeux fermés, Dijon, Chaumont, St Dizier…. On a fait la moitié du chemin au cul du frère de mon pote Victor et elle ne s’en aperçoit qu‘au dernier moment. C’est malin.
Vitry, Chalons en Champagne, Reims et route de Soissons.

Arrivée à 10 h 30 à l’usine pour vider 15 600 000 bouchons en plastiques, y’en manquait pas un à l‘arrivée. (Je m’ennuyais alors je les compter un par un)
11 h 30 on prend les ordres pour la suite: direction la région de Creil au nord de Paris.

Pause casse croute et on y va tranquilos. L’usine est un peu dure à trouver car isolée dans la pampa. Le lot est vite entassé dans le fond de la remorque. Tient, on dirait qu’on va aller dans le sud… moi qui espérait aller voir le mécano pour la visite de routine, tant pis la semaine prochaine peut être? Ca aurait été bien quand même car on va finir par ne plus avoir de carnet de cmr ni de document ni d’enveloppes. C’est la crise!

On attend tout le reste de l’après midi au bord de l’eau le coup de fil du chef. L’endroit n’est pas désagréable mais elle a perdu de l’ énergie, le lundi c’est souvent dur.
On finit par bouger à une vingtaine de km pour aller se caler au fond d’une zone industrielle, à l’ écart de tout emmerdeur potentiel.
Le petit coup de téléphone qui va bien et zou, au lit

Mardi 23

8h on se pointe à la grande usine, on apprend qu’on a rendez seulement à midi. On fait quoi chef? On se tire sur Beauvais faire un autre enlèvement. Les lots ne seront pas dans l’ordre mais peu importe, ça se vide en latéral. Espérons que ce soit vrai. De retour à la première usine on passe un peu en avance et le tour est joué. Complément à une cinquantaine de km plus à l’est. La il faut refaire une partie du chargement pour gagner de la place car les palettes sont plus grosses que prévu. Et au final on veut en rajouter une supplémentaire. La remorque n’ étant pas extensible celle-ci restera à quai, faut pas pousser, on demande 4 m et il en faut 5 et 6 ce serai tout bénéf. Non mais!

15h, enfin la route de la descente. Paris passe bien car il n’est pas trop tard. Pause à Auxerre, autant l’ endroit est plaisant coté montée que coté descente c’est austère. Tout du moins c’est notre avis.

On la joue à la baba cool sur la N6, plaques oranges oblige. On lève même le pied sur les portions à double voie pour laisser passer les fins fous messagers. Fut un temps ou elle aussi à fait des descente endiablée en jouant la montre. Ce soir on la fait à l’envers, et je suis sur mon parking en 8 h 50 de conduite, bien vu!
Une petite mais bonne nuit à la maison…

y'a des souris chez lui

Mercredi 24

06 h 15 on reprend la descente, un poil plus vite qu’hier. Chek up à la pompe, et on enquille sur Lyon et son interminable rocade. Pose solo à Valence, elle ne dérange pas Mister Chris qui est au boulot. En fait on est plus ou moins pressés quand même, des fois qu’on puisse se débarrasser de trois lots sur Avignon et Marseille. Pour le premier j’ ai de la chance car il y avait 1 h 30 d’attente puis un cariste est venu nous chercher dans la file d’attente. Malgré une remarque de son supérieur il nous a pris les quelques palettes « entre deux ». Merci bien!
J’ai bien cru avoir écrasé l’ami Phil en passant sur un pont, mais fausse alerte, il donne signe de vie en région parisienne.
Pour 17h on en a terminé sur Marseille, impeccable dit le chef ravi. Ne reste plus qu’à rouler la petite heure et demi qu’il reste en direction de Nice, dans les traces de Lagaffe qui est une petite heure devant nous.

Moi je m’ arrête à Vidauban, il reste quelques places, pas la peine de se risquer à aller finir sur une bande d’arrêt d’urgence plus loin. La soirée est chaude, et on est serrés comme des sardines sur ce parking. L’air ne circulant pas, plus la chaleur de mon moteur et la réverbération du bitume, je suis chaud bouillant. Le ventilateur ne chôme pas, madame se laisse aller à poil dans la couchette. Je vois pas ça d’un très bon œil quand même.

le Rove, on part dans les calanques

Jeudi 25

Réveil catastrophique, pas à la bourre mais presque. Pendant qu’elle a été boire son café j’ai vu l’ami Pinguoin06 passer sur la station. Elle l’a vu mais il redémarrait de la pompe.

6h30 on part enfin, c’est un peu la cata sur Nice. On trouve notre boutique pour la dernière livraison et partons vers l’Italie. Il y a un espèce de pont à 3 m 80 juste avant de prendre la bretelle d’autoroute. Elle dit qu’on va essayer d’y passer car pas envie de faire un détour… et on a un peu râpé la tête de la copine derrière! Rien de bien méchant, même pas une égratignure sur la bâche, mais bon, quelle zone de devoir faire marche arrière et de prendre la file d’ à coté à contre sens car c’est un peu plus haut de plafond. Autant dire qu’on se casse vite fait, elle le saura la prochaine fois! Quelle têtue quand même.

Pause rapide à Beausoleil, la vue sur la mer est magnifique, on y voit même les yachts à Monaco. J’ aimerai bien faire un tour de bateau un jour. Les ordres arrivent: chargement à Savonne pour Milan, go!

Tient tient, petite partie de sms en rafales, j’avais presque oublié cette sonnerie depuis quelques temps. Je ne demande pas qui c’est, je devine. Ma belle, si tu pleures je te console plus. Elle résiste et garde même le sourire, merci à celui qui lui a rendu (pour de bon j’espère!)

Je fonce tête baissée à l’adresse donnée, là le gardien m’ arrête net: il faut aller à l’usine toute proche. Bon bah, on y va. Le temps d’y arriver il est presque midi, chargement à 14h. On a cavalé pour rien.

A l’ouverture les gars du bureau ne sont pas des flèches, y’en a même un qui discute sur msn en même temps qu’il bosse c’est pour dire. Pour avoir les papiers de sortie c’est tout aussi violent, résultat il est 15 h 30. Adieu l’espoir de vider un gros colis ce soir, pourtant cela nous aurait bien arrangé pour demain.

On y va voir quand même, et après une traversée sud nord catastrophique de Milan on trouve porte close chez le petit transporteur. Heureusement il y a un petit parking tout proche, au centre même du village.
Je sens tout de même une pointe de stress, courage. Aller, je lui accorde 4 minutes de bonne humeur au téléphone avec son copain, même si le budget est au ras des pâquerettes cela lui fait trop du bien.

Toilette rapide et idem pour le diner, on traine sur l’ordi à écrire des bêtises pour passer le temps et dodo. Un gros orage éclate, au moins ça rafraichit l’atmosphère et la carlingue pour dormir

grand papa!!!!!!!!!

Vendredi 26

8 h tapantes on est devant la porte du transporteur, il y a une énorme pancarte qui indique que c’est l’entrée des camions, pourtant elle ne s’ouvrira jamais car il faut faire le tour du pâté de maison. Avant de vider elle va au bureau, l’attente est longue et elle en revient désespérée. La mise à quai est un cauchemar, je dois mettre le nez au milieu d’un carrefour sans visibilité et viser juste entre les murs. 1 h 15 pour un gros colis, bonjour l’angoisse.
Du coup je n’arrive qu’à 10 h 30 à environ 80 km plus à l’est pour poser le reste et il est midi que je repars.

Première ramasse juste à coté, dans une petite boite sympa qui reste ouverte malgré l’heure. On a gagné un petit arrêt rafraichissement pour mademoiselle, faut dire qu’il fait chaud, très chaud.

16h on est à quai chez un grand transporteur de Turin, et oui on est de corvée de groupage… le genre de truc où tu sais jamais quand tu sors. La gentille dame du bureau nous prédit 18 h car il n’y a pas grand-chose. C’est le chef de quai en personne qui s’occupe de nous et bien que l’accueil ait été glacial il se radoucit quand elle lui donne un coup de main à placer des gros éléments par le coté de la remorque.
Au final on s’en sort bien puisqu’à 18 h 30 elle boucle les portes. 6000 kg, poids plume pour une remontée endiablée. On calcule les heures et les minutes perdues ce matin en manœuvres inutiles et bouchons…. Et bien non, il faudra passer une nuit de plus sur la route, tout ça pour une trentaine de minutes et l’amplitude trop importante.

Par sécurité elle me demande de grimper au nord de Lyon, demain ça va rouler dur. Déjà ce soir il y a du monde bien qu’il soit déjà tard.

le zouk milanais

Samedi 27

8 h 15 en route, je ne quitte pas l’autoroute car elle a un truc hyper méga important à régler à la maison.
Elle déguerpit si vite une fois m’ avoir garé que j’ai pas le temps de lui dire de……………… trop tard!

Bon, on va prier pour qu’il ne pleuve pas trop ce week end!

Dimanche 28

Lundi 29

4 h 20 qu’elle se pointe, en retard, évidemment.
Par chance il n’a pas plu parce que le toit ouvrant était resté ouvert… au moins je me suis bien aéré!

Du Paris au programme, beurk, ça me donne la migraine. Au dessus de la Rochepot on double un de ces ancien collègues.
Café croissant à Auxerre, et plus loin on double un autre ancien collègue, c’est la journée ou quoi?

Sud de Paris et première livraison chez un artisan. L’ accès annonce un pont à 3 m 70, de quoi me donner des boutons. Vu le plan il faut tourner juste avant pour s’ engager dans le centre ville, je croise les doigts (ou ce que je peux) pour que le plan ne soit pas foireux. La courbe est serrée et il faut bien tout le carrefour pour tourner, mais no stress, ça le fait! On m’ôte les quelques caisses sur le trottoir, c’est fou comme on attire les regards curieux des passants. Mais ils sont surpris de voir un si beau camion que moi en bas de chez eux ou une ptite nénette se débattre avec un bout de bâche? Allez savoir!

Direction l’extrême nord de Paris dans une grande zone, chez un grand transporteur. Le gardien est complètement à la masse et pose des questions stupides, du style « Turin c’est en France? » « si vous connaissez pas la destination finale de la marchandise je peux pas vous laisser entrer » (j’ai environ 15 clients mélangés puisse ce qu’il s’ agit d’un groupage, ça porte bien son nom pourtant.

Au bureau on lui parle avec des signes et un charabia bizarre, au risque de passer pour mongole elle comprend pas, jusqu’à ce qu’une fille lui demande sèchement son origine « bah … française !» et la fille reste toute bête. Examen des papiers, ils n’ étaient pas prévenus de notre arrivée donc il faut patienter. Elle repasse me voir pour appeler le chef et prendre de la monnaie pour le café.
Retour sur les nerfs quelques minutes plus tard, l’attente s’annonce longue, même la machine à café lui en veux en éclatant son gobelet…
On ne peut pas nous vider nos 6m de plancher car ils attendent du Madrid, de l’ Autriche, du Milan. Au contraire, vu que les quais sont libres ils pourraient en profiter… Après quelques explications limite musclées je m’amarre à un quai (dixit le responsable).
On ressort enfin peu avant 14h, avec des réserves et contre réserves sur le cmr, un vrai roman. Soit disant que des emballages sont abimés alors que personne ne nous en a fait la remarque. Bref, une bande de sauvages la dedans. La fille du bureau met la cerise sur le gâteau en disant qu’on a de la chance de pas avoir trop attendu. 3h45 pour vider une toute petite moitié de remorque, y’a de quoi être aux anges!!!!!! Lol
Ciao et bon vent!

Le problème c’est qu’il faut être avant 16 h à 150 km plus au nord, autoroute obligatoire.
Là bas l’ambiance est plus détendue, quoi qu’il ait fallut revider pour recharger correctement car avec les palettes mal serrées tout ne passait pas. Si je bossais comme ça on m’aurait mis au rebus depuis belle lurette, je vous jure.

17h, on file au bureau car c’est la crise. Elle me ramène 3 carnets de cmr, et un carton de rapports vierges, de quoi bosser tranquille pendant quelques temps. Manque que des enveloppes mais on doit repasser demain peut être.
Je discute avec les copains de la boite, longtemps que je ne les ai pas vu, le temps qu’elle va à la douche. L’ambiance est plutôt joyeuse je trouve.
Pantalon remonté aux genoux, claquettes et débardeur, euh…. On va à la plage?
Non, on va dormir à Dourges. Ouais bof, y’a mieux comme vue quand même. Demain Dunkerque, qui sait je ferai peut être des châteaux de sable.

Mardi 30

Bon, elle s’est encore loupé! Quitte à être en retard, autant avoir un café dans le ventre, et on est plus à 2 minutes prêts. La chance est vraiment de notre coté car l’A1 jusqu’à Lille passe nickel, idem pour l’ A25 avec tout ces travaux et la cohue matinale. On arrive juste à 8 h 10 au poste de garde de l’usine, un chauffeur a dormi devant la porte donc on patiente un peu. Elle stresse un peu de n’ être vide qu’à 10h mais on attend encore un peu les ordres donc tout va bien.

Go pour l’ acierie du coin. Là on va détenir le record du monde du chargement de bobine, 47 minutes!
La crise a au moins ça de bon.

Route vers un mini village du coté de Douai avec la pause minimum, l’usine pour vider ferme de très bonne heure. A l’arrivée c’est un autre son de cloche, le pauvre chauffeur belge qui nous précède est en place sous le pont depuis une bonne heure et personne ne s’occupe de lui. Au bout d’une petite heure supplémentaire j’arrive enfin à croiser quelqu’un dans le hall qui me dit aimablement que ça dépend du pontier, l’attente peut être plus ou moins longue suivant ce qu’il a à faire. Une demi heure plus tard celui-ci nous informe que c’est la production qui est prioritaire, qu’il verra plus tard pour nous vider… Du coté des transporteurs ça chauffe dans les téléphones, on vient nous dire que si on est pas content, on peut se casser. Moyen comme réflexion quand même. Si on bossait comme ça, ça serait marrant non?
Résultat: 2 h 30 pour me virer une bobine, ce qui prend en tout et pour tout environ 2 minutes montre en main.

Les premiers lots à enlever se situe à 300 mètres, dans la même enceinte. La aussi il va falloir être patient, plusieurs complets devant nous et un seul cariste. Le pauvre court et fait ce qu‘il peut, aussi personne ne bronche quand il annonce qu’il prend 15 m pour la pause.
On sort enfin à 19h, mais demain on complète pas loin de chez Luc donc il n’y a pas à courir.
19 h 30, station d’autoroute, il fait trop chaud et elle est lasse de toutes ces attentes.

Il faut occuper le temps en attendant un poil de fraicheur venant avec la nuit vers 23h.
Petits coups de fil à droite et à gauche, et surtout avec Chris…. J’ai pas le droit de répéter quoi que ce soit car je lui ai promis de garder ça secret, mais ça m’ a l’air de gazouiller tout les deux.
Elle passe la soirée à m’expliquer qu’ un choix s’impose à elle. Puis je lui en vouloir de faire sa vie de femme? Rien qu’à voir les étoiles dans ses yeux je ne peux la retenir, je sais trop bien ce que les larmes dans ces mêmes yeux sont lourdes.

Minuit, on se souhaite bonne nuit sinon demain ça va être encore un réveil catastrophe.

 

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