Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Septembre 2009

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Mardi 1

Mercredi 2

Bon, c’est la rentrée pour tout le monde, j’aurai bien pris une semaine de plus mais il faut se faire une raison….
C’est Pomme qui reprend les rennes de la rédaction, un peu de sérieux

Donc je prends mon train vers 7h via Dijon et Paris pour atterrir peu après 11h à Arras ou la Mercedes du patron m’attend ainsi que d’autres collègues. Les retrouvailles sont sympathiques quoiqu’un poil stressantes. Nous allons manger à la cafétéria de Caudry, non loin du garage ou dorment Dédé et ses copains. C’est avec un certain soulagement que je le retrouve enfin, heureuse de poser ma valise. Il s’empresse de me montrer son nouveau jouet: un système de gestion des heures et gps, grand écran tactil et tout. Une nouvelle puce à insérer, on verra le fonctionnement plus tard car je suis pressée de descendre au dépôt, de prendre ma remorque déjà charger et de tailler la route.

Dédé est curieux que je lui raconte mes vacances: pas bougé mais beaucoup de passage à la casa, de nouvelles têtes dans mon entourage, pas mal de sorties. Et puis je ne lui raconte pas tout de peur qu’il ne devienne plus rouge que la remorque.

En fait j’ai bien du mal à avoir la tête à la route, l’esprit est vraiment ailleurs

Nous descendons jusqu’au sud de Chalon tard dans la soirée. Ca fait bizarre de retrouver mon grenier de couchette et j’ai un peu de mal à m’endormir.

nouveau système ultra moderne, à tester

Jeudi 3

Debout de bonne heure, je m’arrête au resto suivant pour le petit déj. C’est les retrouvailles avec le patron de l’ établissement, bien sur on parle vacances et reprise le temps du grand crème.
Route vers le Fréjus, je perds du temps et arrive à 17h05 à l’usine pour vider.
Je parlemente un petit moment avec les cariste et le chef, non pas qu’ils ne veulent pas me vider ce soir mais ils n’ont plus de place pour stocker la marchandise, d’autant plus qu’il s’ agit d’un complet gerbé sur deux hauteurs. Tant pis, ce sera pour demain à l’ouverture.

Victor et Christian sont à une encablure de là, mais le détour est trop important pour passer la soirée ensemble, dommage.

maxi format, de quoi rentre jaloux le spécialiste de la touillette

Vendredi 4

Débachage complet pour vider, les palettes mal calées ont virées contre les barres d’un coté. Il faut ruser pour démonter les planches et les poteaux mais ça finit par venir en douceur.
Le rechargement complet n’est pas bien loin, j’arrive pour 10 h 30 et suis prête à repartir pour midi, avec à nouveau un débâchage complet et un bon sanglage en prime. C’est le drame à la bascule de sortie, une erreur dans le poids… il faut attendre 13 h 30 le retour du chef pour prendre la décision de me laisser prendre la route. Cela m’ énerve un poil mais me plie à cette exigence. Au final on me change un paquet de ferraille car il y a soit disant eu un problème d’ étiquetage de celui-ci.

14h30, en route pour rentrer, avec un changement de remorque coté français avec un collègue. celui-ci m’ attend depuis un moment, je suis désolée mais n’y peut malheureusement pas grand-chose.

En roulant bien je rentre au parking tard dans la soirée. Et là, j’hurle: tête de linotte que je suis j’ai complètement zapper que Titine est restée sur le parking de la gare, pffff
2 petits kilomètres à 11h du soir ça met en forme….

ça brule dans la foret

Samedi 5
Dimanche 6

Lundi 7

A 2h c’est un peu chaud pour repartir, avec même pas 4h de sommeil car j’ai voulu profiter de mon dimanche. Heureusement la nuit est claire et j’enfile la N6 en direction de la région parisienne. Le ¼ h à Auxerre, mais pas plus pour arriver avant le bazar. Le dilemme est toujours le même: par ou passer, ou plutôt, où est-ce que ça va coincer pour l’éviter? Ni une ni deux je prends presque au plus court par l’ A86. C’est un peu gonflé, mais la chance est de mon coté et je termine ma pause à la seule et unique station où il reste juste une place pour mon Dédé. Pour la suite du trajet en direction de Beauvais la préoccupation est toujours la même: pourvu que ça ne freine pas.
Ca va pas trop mal, j’arrive chez le transporteur à 8h30 passées et n‘attends pas trop longtemps pour me mettre à quai. D’expérience je sais que ça peut vite devenir long ici. En effet lorsque je pars une petite heure plus tard c’est la ruée, la file d’attente c’est bien allongée.
Petit tour à la station toute proche par sécurité pour un complément de gasoil, puis route vers le nord est de Compiègne poser le second lot. Manque de chance les petites palettes n’ont pas été chargées dans le bon sens et les vider à quai est trop galère, il me faut donc ouvrir les bâches pour les prendre sur le coté.

A midi je préviens mon responsable, il me reste une palette à poser dans le village d’à coté, et vu que je dois recharger j’aimerai avoir les instructions pour éventuellement pouvoir avancer un bout.
Rien ne presse en fait, le rechargement n’est prévu que pour demain! Néanmoins pour poser ma palette l’usine fermant de bonne heure j’y vais de suite.

Plus d’affolement alors je casse la croute tranquillement. Sur le parking arrive un petit camion avec deux hommes, j’ai droit à quelques mots gentils du genre que la taille du camion ne fait pas le gabarit du chauffeur. Dés que je trouve un rad je refais une pause pour le café, la encore l’ambiance est sympathique et j’ échange quelques mots avec un chauffeur du coin.

Bon, il faut rouler encore un peu en direction de Reims et de Chalon en Champagne pour finir les heures. Envie de tranquillité je termine sur une petite aire d’autoroute juste avant ma sortie à 16h. Qu’il fait chaud! Dédé a droit à un méga coup de soufflette dans les moindres recoins, il y en avait grand besoin! L’occasion aussi de ranger le sac et la caisse de petites bricoles, sinon ça va encore rester en vrac.

Malgré la fatigue le sommeil n’ arrive que vers 21h à cause de la chaleur et du manque d’air surtout.

Mardi 8

Aujourd’hui c’est un jour tout neuf, on est le 09.09.09... En route ma poule pour charger non loin. On m’annonce de suite que ma commande sera prête vers 10h. Au lieu de moisir sur le parking à attendre je fais quelques tours de roues pour aller déjeuner dans une station toute proche. Il y a pas mal de monde, mais chacun pique du nez dans son bol de café crème en surveillant son voisin du coin de l’œil, dés fois qu’il lui piquerait son pain au chocolat. Je ne m’attarde pas trop non plus car il y a du boulot sur la planche.
Mon chargement finit Dédé retrouve ses magnifiques plaques oranges qui lui vont si bien (rien de tel pour le mettre en rogne) et je me précipite sur la route avec une petite ramasse de complément sur la région de Gray, dans le 70 (la Haute Saône profonde, ça vous évitera de chercher, c’est le genre de département que personne ne sait vraiment où il est) . Adieu mon repas de midi, j’ai eu une bonne prémonition en prenant un copieux petit dèj ce matin. Question d’ habitude surtout!

Le 70 me change de la routine, les 5 palettes prévues ne sont en fait que 5 caisses empilées ce qui m’ arrange fortement s’il faut les faire bouger. Pour la coupure de 30 minutes je cherche un rade pour boire un bon café, telle la blonde moyenne je loupe l’entrée du parking du seul routier que je trouve. A moi la coupure au péage, ou il n’y a rien de chez rien. J’ évalue mon trajet, on descendra par le 25 puis le 39, en grande partie par l’autoroute pour ne pas perdre trop de temps.
Je file par la région lyonnaise et rejoints l’ A43 jusqu’à Chambéry. Il est temps de s’arrêter, il est presque 21h.
Je décide d’aller faire un tour à la cafétéria, les choses ne s’améliorent vraiment pas… cher malgré une réduction, qualité bien médiocre, et prise au milieu d’un bus de mamies bonjour l’ambiance!

J’ai du mal à trouver le sommeil, pas facile de relâcher la pression en un claquement de doigts non plus.

004: parebrise gras que je n'arrive pas à dégraisser, l'horreur

Mercredi 9

Et mince, réveillée par la première sonnerie j’ai voulu attendre la seconde pour descendre de mon grenier. Au final c’est la 10 ème qui m’a fait bondir: une demi heure de retard à l’allumage. Prise d’un remords je m’arrête quand même quelques minutes à la station suivante pour prendre un café, et ne loupe surtout pas la pompe car Dédé ne va pas survivre longtemps si je ne lui donne pas à boire. C’est encore un quart d’heure de gâché et l’heure tourne.
8h, tunnel du Fréjus, je pointe pour le convoi des matières dangereuses. Ce qui me fait peur c’est le grand nombre de collègues en attente. C’est bien ce que je craignais: le nombre de place est limité à 7 alors il faudra attendre la prochaine rame, 1h 40 plus tard….
Le calcul est vite fait, je suis dans le jus! Rien ne sert plus de courir, je prends 10 minutes de bon temps au Gran Bosco et arrive à 12h30 sur Novarra devant la porte close du transporteur chez qui je dois faire vérifier mes documents (chose inhabituelle mais spécifique à ce voyage)
Cela me laisse donc le temps de me faire une gamelle tranquille au calme. A l’ouverture c’est la ruée, mais Dédé reste sur le trottoir et je file au bureau. Une dame s’ occupe de moi de suite, pointe les papiers, 45 minutes passent….
C’était tendu, ça devient chaud pour mes deux livraisons car la traversée de Milan se fait au pas à certains endroits. Vu que les choses ont décidées de mal aller aujourd’hui on continue: il faut trier et retrier la marchandise car ça ne correspond pas au listing. Je tape du pied et regarde ma montre: il est 17h et il me reste une palette à larguer à 50 km plus au sud. Cette fois ça sent le roussit!!
Qui ne tente rien n’a rien, je cravache, me faufile, déboule au plus court. 17 h 50 je m’aventure dans le bureau d’un petit atelier « Scusi, è tardo ma bla bla bla » No problemo, 10’ plus tard ma palette est à terre et moi libérée.

Le chef me donne le boulot pour demain, un groupage en deux épisodes que je connais avec une page de références à noter.
Je décide de monter sur Bergamo en repassant par l’est de Milan. Ce n’est pas le plus court mais je connais une bonne adresse et j’ai envie d’une bonne assiette de pates. Chez Antonello il y a mes anciens concurrents de marée: les Sirènes du 62, Le Mouée du 35, Kropfeld les hollandais. Ravie de revoir tout ce beau monde, ça fait bizarre de me replonger dans cette ambiance.
Impossible de trop s’attarder non plus, à contre cœur je laisse la joyeuse équipe, j’ai un disque qui tourne et il me faut aller dormir devant mon premier client pour passer en pool position demain.

21h30, je tire les rideaux. Buona note!!

006: rien de tel pour se remonter le moral
009: et ça c'est le bonus

Jeudi 10

Ca valait bien la peine de tout faire pour être la première: je suis toute seule devant la porte, l’air bête.
Le bureau n’ouvre qu’à 08 h30, aussitôt à quai, aussitôt chargée, à 09h00 je suis déjà en route vers le sud est de Milan. La dernière fois m’a servi de leçon à vouloir couper au plus court, les petites routes sont interminables. C’est donc un bout d’autoroute et un genre de nationale que j‘emprunte. C’est plus long mais moins prise de tête. Peu après la sortie de l’autoroute ça freine, je me dis qu’il doit y avoir des travaux ou un convoi qui fait ralentir, je persévère donc un peu. Ca roule doucement et ne m’ alerte pas, c’est monnaie courante par ici. Sauf que juste quand je m’ engage sur un bout de rocade de 3km je m’ aperçois du désastre: c’est le bouchon arrêté, je suis prise au piège. 1h30 pour arriver au rond point suivant et constater que la route est fermée pour accident, demi tour toutes! Et détour par la tengenziale.
J’ évalue à 1h45 de temps perdu, ce qui est énorme. Mon second enlèvement est rapide malgré la multitude de références à contrôler et le casse tête pour tout bien gerber sans risque de casse. Dédé fait la tronche, et oui je lui colle ses plaques oranges…

12h30: GO pour une remontée d’enfer, pied dedans, pas une minute à perdre car demain le programme est chargé. Je m’accorde 15’ après Turin, là je retrouve un collègue devant un café. J’en retrouve un autre dans l’attente du passage sous escorte. Ma coupure de 30’ se termine juste quand on commence à bouger, nickel.
Coté français je m’ énerve un peu, y’en a marre de courir après la montre, encore une fois je n’ai pas soufflé 5 minutes et il est 17h30 et il faut tirer jusqu’en soirée. Tant pis je m’ arrête prendre un café et une douche, vite fait. 18 minutes, c’est un peu beaucoup je reconnais, pourtant j’ai fait vite.

Bref, je remets le turbo et arrive en 10h02 au sud de Chalon sur Saône, 30 minutes de plus et j’ étais zen pour le reste du voyage, dommage.
Il faut encore se dépêche de dormir ….

jeudi 10
013: l'un des derniers daf de la boite

Vendredi 11

A 6h30 je me mets en route sans attendre, le système de navigation disjoncte, c’est beau la technologie.
Cela ne m’ empêche pas de continuer ma course folle. Sentant que ça va être serré je prends mes 15’ à la station de Dijon quand même et file à Chalon en Champagne d’une traite. Le timing est serré pour rentrer sur le disque. Je suis à quai pour vider à 11h et deux fenwick s’activent pour me vider en un temps record, il faut encore attendre quelques minutes que la coupure soit bonne.
Comme prévu on m’envoie recharger du coté de l’ éaroport de Vatry. Ca m’emmerde de faire le détour par l’autoroute et de bouffer mes heures si précieuses. Tant pis je coupe par une interdiction pour traverser la ville. A l’arrivée c’est encore du vite fait, et à nouveau je déplie les plaques orange.

Il me reste tout juste les 4 h de conduite pour rentrer, cependant le chef me demande de patienter un peu le temps de voir s’il n’y a pas un lot à compléter vu qu’il reste un peu de place au cul de la remorque. De toute évidence le moindre détour m’empêchera de rentrer ce soir.
Au lieu de stresser je vais manger puis range un peu mes petites affaires, pour le nettoyage de fond on verra la semaine prochaine.
15h15: il n’y a rien de rien à ramasser, je file sur la descente, à moi le bon week end
En route je recoit un appel, c’est un technicien du système informatique embarqué qui me débloque le truc en quelques secondes. J’ en profite pour lui demander deux ou trois renseignements quant à la manipulation. Le gars est vraiment sympa et efficace dans ces explications, c’est cool.

Retour pour 20h à la maison, ça tombe bien j’ai pas mal de choses à faire demain.

vendredi 11
021: avec des indications pareilles, on est mal barré
Samedi 12
Dimanche 13

Lundi 14

Le problème du lundi c’est que je ne sais jamais à quelle heure partir. J’avais envisagé 3h, puis 4h, et vu que j’ai toujours du mal à émerger c’est à 4h 20 que je mets en route à la sauvage. Je commence par le plein sinon on ira pas bien loin, et direction l’autoroute car il ne faut pas trop perdre de temps et ma cargaison n’est pas vraiment confortable à rouler: des grands containers de liquide qui me donne le mal de mer à chaque accélération ou arrêt.
Ainsi je retrouve la route de Lyon et du Fréjus par un petit 10 degrés, le siège chauffant m’aide à rester au chaud. Avec la fatigue je ne suis pas fan du chauffage.

A St Michel de Maurienne à la 1ère régul (matières dangereuses) il faut attendre un sacré moment le gars qui enregistre les papiers, panne de réveil lui aussi? En réalité cela m’arrange bien pour faire ma coupure car j’ai tout juste de quoi me trainer à l’entrée du tunnel. Bien vu car pour une fois ça ne traine pas, la navette arrivant quand moi.

Au bout du tunnel il y a l’Italie et un certain vent de liberté. Je ne perds pas de temps dans la descente, avec tout de même le petit arrêt café qui va bien.
Après Turin je fais un quart d’heure de coupure par anticipation, et aussi et surtout pour avaler mon sandwich. Cela m’amène sur Novara pour l’ouverture du transporteur ou il faut faire vérifier les papiers, cela ne dure que 7 minutes, RAS, je continue.

A la grande usine au sud est de Milan le gardien me fait entrer de suite, par contre il faut un peu attendre avant de vider car les gars sont en train de faire un chargement. Tout est relatif puisqu’une bonne heure plus tard je repasse sur la bascule en direction de la sortie.

Pas de mystère pour demain, on reprend les mêmes et on recommence. Puisse que je recharge un bout ici je me renseigne: mon lot ne sera pas prêt avant 10h. Du coup je mets les voiles plus au nord de l’ agglomération pour camper sur une aire d’autoroute à tout juste 7 km de mon adresse.

Il est 17h et la fatigue est bien là. Il fait nettement moins chaud que ces dernières semaines, à moi le bon roupillon

Mardi 15

Le confort d’une grande station c’est d’avoir tout les services dés le réveil: sanitaires et petit dèj.
7h30 j’attaque pour être en avance à l’usine et entrer à l’ouverture. Ce n’est pas mon jour de chance, me plantant de direction à la sortie du péage je fais un petit détour. Une demi heure avant l’ouverture de l’usine c’est déjà la cohue, j’attends une bonne heure pour avoir une place à quai. Ca m’apprendra, j’aurai du venir dormir ici. Ce ne sont pas des foudres de guerre qui me chargent, que de temps perdu pour pas grand chose. Je croise les doigts pour redescendre sans encombres au sud de Milan là ou j’ai vidé hier. Ca roule, pas bien vite comme en milieu de journée mais ça peut aller. Pour une fois c’est un peu le bazar au bureau du gardien, il se plaint que tout le monde arrive en même temps, de plus la bascule déconne, il faut faire plusieurs essais avant qu’il arrive à m’enregistrer.
C’est à midi et demi que je peux enfin mettre les voiles, bon va encore falloir bourrer.
Forcément ma coupure est mal fractionnée alors je rattrape le coup avec une demi heure à la grande station de Novara. Après tout j’ai aussi le droit de manger!
Au tunnel on attend plus que moi pour partir, disons que j’ai une chance phénoménal d’arriver en même temps que la sécurité.

Il me faudra à nouveau faire une coupure, j’opte pour une douche à St jean de Maurienne, puis un casse croute à Chambéry. Et roule sans plus d’escales pour grimper le plus haut possible. La nuit tout les chats sont gris, je mets le turbo pour arriver jusqu’à Beaune. C’est fou comme le parking Pl est grand, immense même, c’est presque à s’y perdre!!! Niveau tranquillité il n’y a rien à redire, par contre il faut compter au moins 500 mètres pour se rendre à la station.

au milieu des rizières

Mercredi 16

Réveil le plus tôt possible pour terminer ma course en direction de Chalons en Champagne. Café à Dijon, et roule sans encombres par la route habituelle de Chaumont/ St Dizier. Un peu marre de faire toujours cette route d’ailleurs. Je réfléchis que je ferai bien ce tour en régulier même s’il faut bourrer un peu pour que ça le fasse bien, mais avec un peu d’ entrainement y’aurait moyen de déjouer les quelques attentes aux différents points de chargement. D’un autre coté je deviendrais cinglée au bout de quelques mois de faire toujours le même trajet, déjà que j’ai l’impression de tourner en rond…

Je vide juste avant midi, toujours aussi rapidement. Je m’attendais à aller recharger pour faire un deuxième tour, et bien non le vent à tourné et me voila tranquille à aller retirer un lot à l’entrée de Reims. Cela me laisse donc le temps de casser la croute en 30’ et d’ être un peu en avance. Manque de bol je ne suis pas la seule et j’ai encore droit à une petite heure à poireauter. Le gardien sympa m’offre le café.
Viens enfin mon tour. Alors que je ferme les portes mon chef me rappelle pour que je prenne des lots supplémentaires, il était moins une!!

16h, les choses se précipitent: direction Cambrai pour changer de remorque et redescendre sur Turin, va pas falloir s’ amuser pour finir la semaine je sens. Sur la route ce n’est que lamentations: des travaux à ne plus finir à Laon, une auto école à 60 sur 20 km, puis le reste jusqu’à St Quentin derrière des tracteurs agricoles qui ont du mal à pousser leurs fesses sur un parking le temps de laisser passer le flot de circulation.
Pas de détail au dépôt, décroche raccroche éclair, lecture de la carte le temps de faire pipi, tout est chronométré. Bon point quand même à la déviation de Cambrai fraichement ouverte: 10 à 15 minutes de gagné sur le trajet. Par contre ma remorque est bien lourde et je ronge mon frein.
Lasse je prends 30’ pour manger dans un petit resto, le menu n’a rien de d’ extraordinaire mais je peux manger en un temps record avant de terminer mes heures peu avant Reims.
Pas facile de passer du volant à la couchette sans divertissement, vivement le week end, les 1500 km qui me restent à faire avant de rentrer me désespèrent. Non, j’ai pas la frite, j’avoue.

Jeudi 17

A peine réveillée que j’ai déjà une demi heure dans le baba, pinaise!!!!!!!!! Impossible de démarrer sur les chapeaux de roues, j’ai une fuite d’air sur la remorque et il faut un moment pour gonfler tout le barar, je regarderai ça de plus prêt si j’ai un peu de temps. Cette réflexion n’est pas très pro, mais franchement je n’ai pas trop de temps à perdre, désolée.
A Chalons en Champagne c’est la pause café, et en remontant dans le camion je m’aperçois que je n’ai pas manipuler mon chrono, et 15’ de perdues, décidemment….
Dijon, coupure obligatoire, j’opte pour la douche plutôt que de manger, certaines fois (trop souvent) il faut faire des choix. Les pleins à Chalon s/S, je m’ énerve contre la pompe d’adiblue qui ne marche pas, c’est pas le jour je le sens. Vue qu’il faut refaire une coupure complète je vise du coté du lavage pour Dédé, mais un camion nous grille la place tant pis ce sera pour une autre fois!

Je bombarde sur la nationale qui traverse la Bresse, toutes les minutes comptent. Merci AS24 pour le détour à Bonneville pour ce foutu plein d’aditif et les 20 minutes en circulation perdues. A la pompe je parle un peu sèchement à celui qui fait sa coupure sur la piste, désolée je n’aurai pas du mais j’en ai un petit peu marre. Le peu de temps qu’il me reste m’ emmène à la régul du Fayet ou je squatte sans gêne pour la nuit (en théorie stationnement limité à 2h mais je savais pas).

Ce qui m’ énerve est de couper un peu moins de 11h pour être à la première heure chez mon premier client demain, si bien que demain soir je devrai faire 11h sans faute, 2h de moins sur un week end c’est énorme.

Vendredi 18

Méga surprise à 4h30 en ouvrant un coin de rideau: je suis pas toute seule sur le parking, loin de là… c’est la pagaille même! Un incident au tunnel, tout le monde se trouve parqué, si ça traine en longueur je suis plutôt mal. Pas le choix que d’ attendre, et vers 5h les choses se décantent. Il n’y avait pas grand monde dans la file d’attente ouf!
Dédé apprécie mal la grimpette à froid à pleine charge, désolée mon grand. Au tunnel je passe sans attendre car il y avait énormément de frigos et ceux-ci doivent attendre le passage en convoi.
Je file sur le nord est de Turin en faisant une halte de 15’ à Aoste pour le petit déjeuner. C’est dingue comme j’ai horreur de cet endroit, me demandez pas pourquoi.
Comme espéré mon client est déjà ouvert à 7h45, le temps d’ouvrir les bâches que le cariste est déjà là. Je cours pendant qu’il vide, à la fois je l’aide en passant les anses des big bags dans les fourches du chariot et je referme au fur et à mesure pour ne pas perdre de temps. Deux chauffeurs italiens d’une cinquantaine d’années en plateaux me félicitent, franchement y’a pas de quoi mais je comprends leur surprise. A vrai dire cela m’arrive assez régulièrement, ici en Italie c’est bien plus rare qu‘en France de voir une femme, qui plus est à manipuler du matériel.
8 h 15 je fais signer les papiers et me sauve. Nickel, ma coupure est tout juste terminée. Bien sur cela en emmerde pas mal ma façon de faire, mais perdre du temps à rien je ne supporte pas.
Cela me permet d’arriver à 10 h 30 au sud d’Alessandria (avec un arrêt pipi/café en route) et de vider en vitesse mon dernier lot.

Ne reste plus qu’à aller recharger sur la route de Cuneo, pas loin de 200 km. Je prends ma demi heure pour un méga panino (sandwich chaud) dans une station et profite de l’heure creuse pour rouler en coupant à travers.

14h je suis à quai, il se met à pleuvoir des cordes, quelle tristesse. 15h je repasse le portail de l’usine, encore mieux que sur le plan! Direction la maison cette fois. Les 2h de conduite restante m’emmène au Gran Bosco, pas loin du tunnel du Fréjus.

Dodo 11h, départ vers 4h du mat, autant dire que ça risque d’être dur…

je savais que c'était pas la meilleure route

mon chargement de big bags

Samedi 19

3700 km, 53h de volant, jolie semaine. Le week end s’annonce à la même cadence!

un CR chez Nabucet, joli ensemble

Dimanche 20

Lundi 21

Une fois de plus je ne savais pas à quelle heure partir, ma seule consigne étant d’ être vide pour midi dans la région de Chartres. C’est à 4h15 que je démarre Dédé, et nous montons bon an mal an la N6 au travers des mappes de brunes. Et oui c’est l’automne qui arrive… Bien au chaud dans mon siège j’ échappe aux vendanges qui battent leur plein chez moi, non pas que je n’aime pas ça mais sous la pluie c’est galère.
Je discute au téléphone avec mon ami Jérôme, ce sera le plaisir de la journée; lui est parti à 22h, encore le genre de galère à laquelle j’ échappe.
Finalement il y a plus mal loti que moi…

Traditionnel café à Auxerre, obligatoire, puis j’ enfile le sud ouest de Francilienne pour rejoindre l’ A10. Pas mal de monde, ça bouche un peu à cause d’un camion en panne. Le pauvre s’est serré au mieux sur la pseudo bande d’arrêt d’urgence, c’est quand même un désastre de voir qu’elle n’est pas assez large pour y sécuriser un véhicule quel qu’il soit et qu’un simple incident de la sorte foute le dawa.

Bref, je suis partie trop tôt et avec la coupure j’ arrive à 10h pour vider chez un transporteur. Je craignais de tomber sur un genre de base de supermarché, il n’en est rien et je suis vide en deux coups de cuiller à pot. 10h 30 je réclame du boulot, ce qu’on me donne immédiatement.

Je localise mon bled à une 50aine de km au nord ouest de Chartres, allons s’y gaiement! A mi parcourt je ne sais pourquoi mon instinct me fait vérifier mon adresse sur Mappy. Et bingo, pour une fois que l’on m’a donné le code postal cela me permet de m’ apercevoir que je ne suis pas du tout dans la bonne direction. Quelle nouille je fais, j’ai mal orthographié le nom, c’est un peu le risque de prendre les infos au téléphone. Mettons cela sur le compte de la fatigue, n’ empêche que je perds une petite heure dans le détour.

12h45 j’arrive à destination, je m’installe dans un coin de la grande cour pour casser la croute, le bureau n’ouvrant qu’à 13h30. Néanmoins un cariste viens me demander ce que je viens chercher 20 minutes plus tard et prépare ma commande. Mon chargement se passe en plusieurs temps car il faut aller à plusieurs endroits de l’usine, et manipuler les bâches à chaque fois. Une fois terminé la commande a été rallongée et je reviens au premier poste compléter. Je n’aime pas trop l’ empilage de poutrelles que l’on me fait, le sanglage et le calage devient hasardeux. Le chauffeur d’un plateau qui faisait la sieste vient discuter 3 mots, au final c’est Fred01 un membre du site. Clic clac le cariste fait la photo souvenir sans trop comprendre le pourquoi du comment de l’histoire le pauvre. Fred qui est bien plus leste que moi me donne un fier coup de main en grimpant sur ma cargaison afin de récupérer mes sangles. Merci jeune homme! Ceci dit, un « intérim » pour m’aider quelques fois m’irait bien. De préférence grand, fort, gentil et bourré d’humour. Et s’il fait la vaisselle en prime, c’est que du bonheur… Nan, j’ rigole, hein?

Trêve de plaisanterie, faut maintenant traverser Paris, toute une aventure. Par expérience j’anticipe les coups de freins en observant les comportements devant moi, changements de file en douceur mais efficacement. Bref, tout un art. C’est toujours le soulagement de sortir de ce guêpier et de retrouver la N17. Et vu que c’est bientôt l’automne on y ramasse les betteraves… cela est synonyme de routes boueuses, de camion crade, de tracteurs qui se trainent, de bien des joies pour 2 à 3 mois.

Je tire mes 10h pour arriver sur le grand parking désaffecté d’un ancien restaurant, au moins on y dort tranquille. Et franchement je ne suis plus bonne à rien et vais me coucher dès 20h.

on ramasse les betteraves

bien fatiguée ça donne ça

Mardi 22

Il faut décoller vers 6h, en plein brouillard, punaise que j’aime pas ça! Arrêt grand crème au premier troquet comme bien souvent pour finir de réveiller mes yeux. Péronne, Bapaume, Arras, quelle est longue cette route. Et rebelote derrière les tracteurs, en moyenne un tout les 10 km; pester ne sert à rien tout le monde doit bien aller travailler, moi j’en emmerde d’autres aussi.

Je suis de peu en avance sur mon rendez vous pour vider chez un grand marchand de matériaux. J’ai droit à quelques remarques sur le mauvais calage des éléments, l’essentiel étant que tout soit déchargeable le reste je m’en tape un peu. Le cariste doit tout faire, si bien qu’il est sans cesse dérangé soit par un client, le téléphone ou un chef: et moi j’ai du mal à prendre mon mal en patience car de toute évidence les transporteurs passent après. C’est-à-dire qu’on m’enlève un fardeau de temps en temps, quand on a le temps. Il est plus de 10h quand j’en vois enfin le bout et au grand soulagement de mon chef aussi.

Rechargement dans la même rue mais changement radical d’ ambiance: une grande usine de produits chimique ou tout se passe à merveille malgré des consignes de sécurité très strictes. Et oui mon Dédé, l’orange te va toujours aussi bien!

Midi passé, cap sur l’est de la région parisienne, et ça urge apparemment car j‘ai consigne de prendre l‘autoroute. Cela ne me déplait pas mais la grande A1 m’insupporte à un point inimaginable! Je trouve que c’est un peu la jungle, avec les Kings hollandais et belges qui s’y croient un peu, les grandes boutiques qui n’avancent plus, et tout les autres.

Mon chargement est des plus rapides et tant mieux, je file sur la descente via l’ A5, l’A19 et l’ A6.
Franchement je suis pénard jusqu’à Beaune, pas un chat, et j’active un peu la cadence. Dans le val de Saône je retrouve les copains de messagerie, toujours aussi fous furieux. Je suis heureuse de les laisser se battre entre eux tandis que j‘ avise une station au sud de Macon pour la nuit. Une fois de plus j’ai mon compte et ne demande pas mon reste pour ronfler à en réveiller tout le parking (à part peut être un bon vieux Thermo King qui m’a accompagné toute la nuit)

cherchez l'intrus... (en aucun cas ces 3 remorques sont de la même boite, c'est le hasard)

Mercredi 23

En route dés que possible pour passer Lyon avant la merde, et surtout être de bon heure pour vider quelques palettes sur Grenoble comme promis. J’y suis bien plus tôt qu’escompté. Le client me fait un grand sourire quand je lui parle de l’urgence de sa came: apparemment l’expéditeur met toujours la pression pour rien, la confiance règne envers les transporteurs…

A présent cap sur l’ Italie, le Fréjus, le convoi TMD, et avant tout les pleins! A la pompe il y a un collègue du nord qui remonte, j’en profite pour lui taxer des rapports vierges qui vont finir par me faire défaut, et aussi lui refiler mon enveloppe de documents pour le bureau. Ca m’ évitera de courir après les boites aux lettre de plus en plus rare et accessibles.

Je file sur Turin, je roule un peu au radar, l’esprit ailleurs et angoissée à ressasser des soucis perso. Le moral n’est donc pas au beau fixe et le boulot devient plus que machinal. Il est 15h passé quand je débarque dans une usine à la sortie de l’agglomération turinoise (j’ai bon?) pour vider 2 palettes. J’ai atterrit là en suivant plus que bêtement le gps, c’est vraiment pas la pêche.

Cap sur Milan et un énorme bouchon à la sortie sud de la ville. Les minutes défilent sur l’ écran, j’en ai marre et suis le troupeau sans trop me poser de question. 40 minutes pour faire 3 km tout de même… et 25 min de dépassement de conduite. Le première chose à faire est de tirer un ticket et expliquer l’affaire au dos en cas de contrôle.
Peu avant 20h me voici donc attablée au resto d’ Antonello pour me changer les idées. En fait je mange vite fait sans trop m’ attarder. Dans ma couchette c’est le vague à l’ âme, j’en veux à la terre entière et je me sens seule. Je voudrai être ailleurs tout simplement.

ce n'est qu'un Ivecô, mais il est bô quand même

Jeudi 24

J’ émerge avec du mal et les yeux collés des larmes de la veille. A 7h il faut bien se résoudre à réveiller Dédé, personne ne va faire le boulot à notre place. Pour me rendre chez le transporteur je connais par cœur la meilleure route, tout du moins le meilleur raccourci par expérience. Mes souvenirs ne me trahissent pas, j’avais un client dans la même rue, dans d’anciens entrepôts TFE. Au passage je vois que tout ça tombe en ruine, vu la modernisation dans le quartier cela risque d’être rasé d’ici peu.

8h30 je sors par l’est de Milan, mon second client n’est pas bien loin mais perdu dans le pampa, il faudra trouver la bonne route car évidemment la plus courte est interdite. Vue la largeur des rues ça vaut mieux. La tentative suivante sera la bonne quoique je n’ étais pas très rassurée. 2 palettes de moins dans la remorque et un cappuccino dans le ventre et je poursuit à travers brousse pour rejoindre Crema puis Cremona. Ca roule pas mal sur la nationale mais il y a des contrôles de vitesse partout. C’est assez rare pour être signalé. Mais cela me fait sourire car la recette doit être maigre: une pancarte style panneau de chantier indique le contrôle, puis bien en évidence 4 voitures de la polizia locale (blanches et vertes des plus voyantes) et 8 policiers en baudriers fluos. Immanquables!

Vu que je ne serai pas à Modena avant midi je m’octroie une pause sur l’ autoroute et arrive pour 13h chez mon dernier client.
Il n’ouvre qu’à 14h et ça me va bien de me reposer un peu. Phil passe à quelques km de moi, dommage pour la croisure…

C’est le souk pour vider, la cour est trop petite pour prendre les lourdes palettes en latéral. Quand je propose au gars de me donner un transpalette pour lui amener au cul de la remorque il se marre, 800 kg la palette il doute que je vais y arriver. Le pauvre, s’il savait… Je crois qu’il profite un peu de la situation pour avoir quelque chose à redire contre le fait que je sois une fille. Au bout d’un moment, devant l’ évidence, il me ramène un tirepal et sans aucun problème je bouge ma marchandise sans broncher. A la fin j’ai droit au traditionnel « brava » et même un petit café le temps de signer les papiers.

Mon rechargement n’est prévu que pour demain sur la région de Maranello mais je vais tout de même voir. La marchandise est prête et on me fait comprendre que l’on me charge à condition que n’arrivent pas les derniers camions du jour, priorité oblige. Ca tombe bien il n’y a personne, on attaque donc. Les fameux camions arrivent tous en même temps alors que je termine, on dira que j’ai eu beaucoup de chance sur ce coup là!!

17h, demain je complète chez un transporteur sur Bologne et ma marchandise arrivera tard. A moi la grasse mat’. Tranquillement je vais chez Cristian, le plus sympathique resto de la région. Pour cela il faut traverser le fief de la céramique et je constate qu’en quelques mois les travaux sur la route principale sont presques terminés. La totalité est presque en 4 voies avec d’immenses rond points. J’ai du mal à reconnaitre « la Pesa » (le restaurant de la Bascule, tout ceux qui ont fait du carrelage connaissent): à présent ici c’est une rocade avec des glissières de sécurité, une sortie pour accéder à un parking bitumé, et une passerelle pour traverser… que de changements, j’ai presque l’impression de vieillir en voyant ça!

Bref, je profite d’une bonne douche et d’un repas toujours aussi copieux à Casalgrande. L’ambiance y est toujours aussi bonne et je me mêle naturellement à la grande tablée des autres chauffeurs. C’est con mais pour la première fois je goute à de vrais raviolis, mammma miiiia!!

Cristian nous explique qu’ici demain une majorité des usines vont rester fermées, en signe de deuil car le père de l’industrie locale est décédé. C’est lui qui est à l’ origine du développement économique de la région. Pour ceux qui ne connaissent pas l’endroit c’est dur à expliquer. Imaginez un route de 20 km de long avec que des piles de carrelage tout du long. Presque tout sort d’ici, du bas de gamme au haut de gamme.

Je serai bien restée à discuter mais le devoir m’ appelle tout de même, je descends dormir à Bologne devant mon client. Demain la route sera longue pour rentrer, et il faudra lutter contre le chrono. Mais je pense tout de même que ça ne le fera pas.

22h, extinction des feux

chez Cristian à Casalgrande

c'est pas dans mes habitudes mais je ne l'ai pas volé

l'autocollant informel "les routiers" sur la porte, si tout les resto avant la même qualité en France...

Vendredi 25

J’ai à peine le temps de finir ma grasse matinée qu’on tambourine à la porte, il est 8 h 55. Je ne dormais plus mais je flemmardais. Le gars m’indique un numéro de quai, ma marchandise est là, on attend plus qu’un colis qui ne va pas tarder. Bien chef, laisse moi 10 minutes pour être présentable et j’arrive.
Je confie la surveillance des opérations à quai à Dédé pendant que je file à la machine à café et aux sanitaires. Les gars vident une partie de la remorque pour gerber des colis en vrac par-dessus, classique. Un groupage italien dans les règles de l’art: pas de place perdue et voyage rentabilisé au cm3 prêt. Je me demande toujours comment ils font pour tout aussi bien calculer car il ne reste jamais rien à quai. En France il faudrait à l’aise 2 camions pour faire la même chose.

Mon chef m’appelle vers 10h30 pour savoir de quoi il en retourne, j’annonce que je n’attends plus que les papiers. 11h: Go!

Je roule sans attendre vers le Mont Blanc. Sur Piacenza ça freine sec, un camion est en train de perdre sa cargaison de déchets métalliques. C’est le slalom pour essayer de trouver la voie ou il y en a le moins. Le nettoyage risque de durer un moment, dommage pour ceux qui sont derrière! Sur les kilomètres qui suivent tout le monde s’ arrête sur les refuges pour vérifier les pneus, je fais de même. A priori je n’ai rien ramassé mais ce n’est pas évident à contrôler partout, notamment dans le jumelage. La pause une petite heure plus tard servira à revoir ça de plus prêt et régulièrement faire l’ état des lieux du gonflage. J’ai vraiment de la chance car ici ou là les crics sortent des coffres… les marchands de pneus de la région se frottent les mains!

Je cavale au tunnel, puis appelle mon collègue avec qui je dois changer de remorque demain.

Je stoppe après Bourg en Bresse vers 20h30, satisfaite d’avoir bien avancé. En fait mon collègue n’est pas si loin devant moi mais arrivait du Fréjus, on s’est mal compris et c’est dommage car il devra se lever demain pour faire la décroche.

attention les pneus

le coupable

bon, dédé rentre le ventre si on veut sortir de là

Samedi 26

Je décolle à 6h30 et déjeune sur Tournus. Le collègue m’ attend pour 8h, j’ai été fair play de le laisser dormir un peu alors qu’il est chez lui. Les pleins, et parking

une autre spécialité italienne: les punaises vertes fluo. Dégage sale bête

Dimanche 27

Lundi 28

C’est un lundi à marquer d’une pierre blanche puisque je ne quitte la maison qu’à 9h. D’ailleurs mon entourage à craint que je ne sois malade de voir Titine rester devant la porte si tard.

Je monte donc tranquillement mais sans perte de temps inutile sur Chalons en Champagne par ma route habituelle. Il fait superbement beau, tout va bien. Vers 12 h 30 on me prévient qu’il ne faut pas trop trainer pour recharger du coté de Château Thierry et un rdv très tôt demain pour vider dans le nord.
De mode peinard je passe en mode stress, un rapide calcul me montre qu’en effet la marge est relativement courte.

Comme d’habitude je vide si rapidement qu’il faut jouer les prolongation pour terminer la coupure. Pour ne pas être embêtée je termine le trajet vers Château Thierry par l’ autoroute, l’heure défile vite et il est presque 16h quand je déboule à l’usine. Ni une ni deux, à quai, 15 grosses palettes, papiers, bascule, 16 h 45 c’est fini.

Soissons, St Quentin, Cambrai ou je fais un saut au bureau déposer des papiers, puis Valenciennes. J’essaies la petite aire de l’autoroute: archi pleine, j’ échoue donc dans la zone commerciale que je livre demain. Vu que les parkings sont inaccessibles avec des portiques c’est la direction des livraisons que je prends, avec la hantise d’aller me foutre dans un cul de sac sans place pour stationner.
Sauvée, il y a de la place, reste plus qu’à serrer le grillage pour ne pas se faire enlever un rétro au beau milieu de la nuit par un frigo.

Il est pile poil 20h, vue que je n’ai rendez vous qu’à 7h la coupure de 11h sera faite.

J’expérimente de brancher mon téléphone sur le PC, et bingo ça marche du 1er coup: j’ai la connection internet. C’est moins rapide qu’à la maison certes, voir même très long, mais pour discuter sur msn ça le fait bien. Au moins ça passe le temps devant mon assiette…. mais je ne vois pas le temps passer, mince 23h!!!

normallement c'est pas comme ça que ça marche

0,80 Euros chez Babou mes pots à crayons

Mardi 29

Je me fais virer à 6h00 de mon emplacement sur le ton assez sec du réceptionnaire du magasin que je livre. C’est exactement là à la place de mes fesses qu’il stocke sa marchandise, forcément. Comprenant qu’il n’y a pas à parlementer, c’est SA place (j’ose préciser que c’est LA rue et qu’en théorie elle ne lui appartient pas plus qu’à moi…), je déguerpis de 50m pour éviter l’incident diplomatique. Adieu ma coupure de 11h, réduite à 10 par la force des choses. Néanmoins il me vide de suite, et hop hop un petit débâchage à tâtons (la rue n’est pas éclairée) pour se mettre en forme à la descente du lit.

La mission suivante sera d’aller prendre un copieux petit dèj. Du coté du centre commercial rien n’ouvre avant 8h, je décide d’aller à l’ancien centre routier à la petite station. Stupéfaction de trouver l’endroit…. En démolition!! Adieu ce petit endroit convivial, ok c’ était vieillot et on se serrait pour prendre un café au comptoir mais la serveuse était sympa et m’a rendu service plus d’une fois en m’indiquant des adresses.
Pas le choix donc de se rabattre sur le flambant nouveau centre routier, avec parking payant. Ma religion m’interdit de poser une roue à l’intérieur de l’enceinte même si la première heure doit être gratuite. Je reste donc sur le bord de la bretelle comme bien d’autres. Rien à redire, c’est clean et propre mais vraiment impersonnel comme lieu! Mais à 3E65 le grand crème/pain au chocolat… (ça doit faire du 25 Francs), le pire étant que l’on a tout simplement plus le choix.

8h30 arrive les ordres: une ramasse rapide à l’ancien centre routier, puis le reste dans une grande usine de l’agglomération. Là c’est la misère, 10 palettes à retirer, et 5 h d’attente!!! Et encore, lorsque je suis à quai on me dit qu’il y a peut être un cariste car ils sont en réunion.

15h30 je m’ arrache pour redescendre au dépôt compléter et faire ce que j’ai à faire. L’heure passant il est 18h quand je prends enfin la route de la descente, ce qui ne m’ emmène pas loin à Chalons en Champagne. Le parking est plein de bennes et je termine un peu en vrac en travers à leur cul. Les gars n’ont pas l’air bien fatigués et ça discute jusque tard sur le parking, merci pour les autres!

centre routier moderne, c'est beau, c'est neuf, c'est nul

Dédé se mire

bonjour l' ambiance, malheureusement c'est tendance

Mercredi 30

Les enfoirés de benneux décollent à 6h en klaxonnant… le genre d’attitude qui montre bien leur irrespect total des autres. Et après on se plaints qu’il y a un certain racisme entre les spécialités du transport. Bref, petit déjeuner et en route. Aujourd’hui il n’y a qu’à rouler vers les Alpes.
Douche à Dijon, lavage le temps du repas à Chalon. Je laisse les clefs au laveur le temps que je vais manger, pratique. Je m’installe « à la suite » d’une grande tablée car le restaurant est plein, la hasard veut que je me retrouve à coté d’une connaissance de ma famille, au moins ça passe un peu le temps. On discute vendanges, ça aussi ça change de l’ordinaire.

Je poursuis ma route avec un arrêt gasoil dans les Alpes. La nuit arrive assez vite, traversée du tunnel du Fréjus sous escorte ADR, qui est très long ce soir sans en connaitre les raisons. J’ échoue à Susa (dans la descente du Fréjus).

Dédé ne m'a pas porté chance

Adr 1er contrôle obligatoire

au royaume de la céramique ça ressemble à ça

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