Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Octobre 2009

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Jeudi 1

Départ de bonne heure pour éviter la cohue à l’entrée de Turin. Mon usine est déjà ouverte à 7h 30, la bonne aubaine. Cela me permet de faire les papiers et d’être en place à l’entrepôt de l’autre coté de la zone pour 8h à l’arrivée des cariste.
Pas de temps à perdre pour descendre sur Asti dans une grosse usine dont j’ai horreur, l’attente y est toujours relativement longue. On me fait entrer pour 11h et la façon de vider m’ exaspère: au lieu de prendre les palettes dans l’ordre et me permettre de refermer au fur et à mesure, on me les descend dans l’ordre du listing si bien que je dois attendre et à 11 h 50 je m’entends dire qu’il faut que je me grouille au risque de rester bloquée dans l’usine jusqu’ à 14h… sympa!
Par chance le gardien n’est pas trop vache et m’attend à la bascule avec mes papiers signés.

Il me reste deux livraisons, la première dans le nord est de Reggio Emilia. Je ne sais trop quel itinéraire choisir et coupe à travers pour éviter les détour. Au retour je m’en vais rejoindre l’autoroute car les petites routes sont vite fatiguante et franchement j’ai un petit coup de feignantise. Il fait trop chaud, c’est écrasant. Petite halte rafraichissement et je regarde l’heure: en bourrant tout mon possible j’ai une chance sur 10 de vider ma dernière palette ce soir sur Bologne. Le courage n’étant vraiment pas là je préviens l’ exploitation: rien ne presse réellement, on verra ça demain.

Du coup je prends la direction du resto de Christian à Casalgrande, cela ne me fait pas un énorme détour. L’ambiance y est toujours aussi bonne. Après avoir bu un verre en terrasse je me régale toujours autant. Mais à 20 h 30 je reprends ma route afin de dormir devant la porte de mon dernier client.

en plein brouillard

Vendredi 2

A 8h je m’ étonne de voir porte close et pas une voiture dans l’usine, ça me parait trop calme. J’ attends 8 h 30 mais rien ne bouge, mince; Je suis pourtant sure de l’ adresse pour être déjà venue. Je finis par aller frapper à la porte des voisins: mon client à déménager 3 rues plus loin. Punaise! Z’auraient pu laisser un mot à la porte!

Ensuite je remonte sur Milan avec deux enlèvements que je connais, tout ce passe à merveille et en deux coups de cuiller à pot, encore mieux que sur le plan. 15 h30 je prends la direction de la maison tranquillement mais surement, de toute façon il faudra passer la nuit sur la route.
Mais les choses s’activent après un coup de fil: on vient de trouver deux palettes potentielles sur Turin, à condition que j’ arrive à temps. L’ adresse me dit quelque chose, je cherche sur le gps: ça me revient je connais et cela me fait gagner du temps de ne pas chercher ma route.
J’arrive pile poil à l’heure, le cariste enfile ses palettes au cul du camion et 10 min plus tard la mission est terminée. Mon chef me remercie d’avoir assurer, ma foi….

Cette fois je rentre, et descends jusqu’à Chambery. Il y a là un collègue avec qui je discute deux mots et au dodo

nous on a les citroën, eux ont la 500....

Samedi 3

Retour au bercaille en milieu de matinée, le week end va être court.

Dimanche 4

Lundi 5

On réattaque à la dure, à 3 h 00 je retrouve mon volant, pas trop réveillée mais motivée. Le week end a été des plus court mais sympa. Y’a pas trop à trainer, mais le café à Dijon est indispensable pour finir de décoller les yeux. Il n’y a pas grande circulation et le caissier le confirme: il s’ennuie à mourir. Je refais un arrêt express sur la N4 pour le pipi cette fois, et reprendre un café. La serveuse n’a rien d’ agréable et ne décroche pas un mot, même pas pour annoncer le prix de la note c’est pour dire! Alors pour un sourire…
Je trouve les premières gouttes à Reims ainsi qu’un bouchon, il est 7 h 50 l’heure ou tout le monde se presse pour aller au boulot. Il pleut pour de bon en direction de Laon, et sans discontinuer jusqu’à Cambrai ou je pose une petite caisse chez un client. Celle-ci se trouvant au milieu du chargement je dois ouvrir un coin de bâche, juste de quoi me faire bien saucer. Résultat j’ai froid aux pieds, c’est pas malin d’ être restée en chaussures de toile!
Dédé me réchauffe les petons pendant que je roule en direction de Lille. Re pause à Dourges, le personnel n’y est pas plus agréable qu’ailleurs. Serait ce l’ effet pleine lune qui fait les gens aussi moroses?
J’arrive à 13h pour vider mes petits paquets de tôles glissantes. Un camion s’est mis à quai pendant que je manœuvrais pour prendre l’ emplacement des déchargements extérieurs, je le laisse vider le premier car je ne suis plus si pressée. Ainsi je prends le temps de tout ouvrir ma semie tranquillement. Il pleut toujours et encore, quelle misère ces gants de cuir mouillés sur la bâche lisse et les planches alu! Faut que je retrouve une paire de gants cahouchoutés antidérapants, y’a pas photo.
Je discute bien avec le cariste et il accepte volontiers de me déplacer les 2 palettes restantes du cul vers l’avant de la remorque. Vue l’ état des chaussées il serait hors de question de partir ainsi chargée au risque de finir en porte feuille dans le 1er rond point.

15h, me voila aux abords de Tourcoing, toujours sous le déluge. Le gps me montre ma rue dans une vieille zone quasi désaffectée non loin du centre (fréquent dans le nord). Le client prends de suite sa came à quai, plus d’heures au compteur et je squatte le trottoir, très larges dans la région.

Vu que j’ai 9 h 02 de conduite je m’ apprête à rester ici pour la nuit. Après tout c’est calme comme quartier, une boulangerie (ouverte en ce lundi, la bonne aubaine) à proximité, ainsi qu’un bar. Je m’y précipite faire un méga gouté et surtout m’y réchauffer.

Les ordres pour demain arrivent, vu l’heure ça ne vaut pas le coup d’aller griller ma 10ème heure dans les bouchons. Je profite d’internet pour passer le temps un peu.
Rideaux et ZZZZZZZZZzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz

pluie et route grasse: savon

pluie cracra

qui croirait qu'il y a là un quai

à quai dans un vieu quartier de Tourcoing

Mardi 6

J’ai tellement dormi que j’arrive à me louper une fois de plus, va falloir que je trouve quelque chose pour éviter ça car ça devient trop régulier. Il faut jouer des coudes pour sortir de l’ agglomération lilloise, et l’ A25 est toujours en travaux et ne circule pas très bien.
Au résultat j’ai une demi heure de retard à l’ aciérie de Dunkerque, et le gardien m’annonce que ma bobine n’est pas prête… du fait j’ai le temps de prendre un café tranquille!!
Et ici quand c’est pas prêt, l’attente peut être longue. Il n’y a pas moyen d’avoir de renseignements et c’est peut être le plus stressant. 1h? 2? 4? La journée? Pas moyen d’avoir un ordre d’idée, tout le monde s’en fiche pas mal.
C’est juste avant midi que j’obtiens ma bobine, vite 3 sangles et je me précipite dehors.
Le prochain chargement est dans la zone voisine, ni une ni deux m’y voilà.

A présent retour sur Lille avec un arrêt à la seule station de l’ A25. Chez le transporteur il n’y a pas d’attente mais il faut prendre le temps de bien caler les grands éléments qui ont l’air somme toute fragile. Il y a 4 destinataires et je mets les holàs au cariste qui me jette un peu tout en vrac. Je retrie suivant mon ordre de livraison, ça sera de la manutention en moins à l’arrivée et surtout du temps gagné.

En fin d’ après midi je passe au dépôt et en profite pour squatter la douche, rien de tel pour retrouver la forme car j’ai un peu tendance à trainer les pieds aujourd’hui.
18h, en avant sur la descente. Je m’ arrête après St Quentin comme souvent pour manger en vitesse et reprends la descente jusqu’à St Dizier. Je trouve que ça circule beaucoup ce soir, tout les parkings sont pleins. Je termine tout de même sur l’un d’eux en me calant dans un petit trou de souris doucement pour pas réveiller les voisins car mine de rien il est tout de même 22 h 30.

à bah bravo

clin d'oeil à tout les balayeurs de France...

Mercredi 7

En route après 9h de coupure, petit déjeuner à Chaumont puis je termine la pause à Chalon. Cap sur la région de Lyon ou j’ai 3 lots à poser, 1 au nord, 2 à l’est, puis un 4ème sur Chambéry. Tout ce déroule à merveille sans trainer, aucune attente, si bien qu’à 17h j’ai terminé.

Christian n’est pas loin devant moi, rendez vous est pris de l’autre coté des Alpes. Moi il faut que je refasse une coupure, puis que je donne à boire aux chevaux.
20h je déboule à l’autoport d’ Aoste ou Victor nous à réserver une place à l’ écart pour être tranquilles.
Le parking immense est bien remplit, mais le restaurant est presque vide…
Des amis de Christian nous rejoignent, des vieux de la vieille, et je ne me sens pas forcément le plus à mon aise avec ces cinquantenaires patrons, petit chauffeur de base que je suis.

22h, je retrouve mon pauvre Dédé et mon oreiller.

Jeudi 8

Je fais en sorte d’ être à 8h à la grande usine pour vider ma bobine. J’entre par la grande porte automatique, stationne dans l’emplacement, pose mes papiers sur la table à coté et file ouvrir mon toit. Aussitôt le pontier débarque, dans un simple « ciao » me tends mon cmr signé et s’en retourne avec ma bobine de 20 tonnes au bout de sa pince. Je referme mon toit et la fosse. Je ressorts par une autre porte automatique dans la grande cour déserte. Tout cela m’a pris 10 minutes, rapide, mais quel cynisme! Un jour on finira par ne plus voir personne du tout.

Il me reste 3 containers à poser chez un transporteur de l’autoport de Sito. Le site est tellement grand que je m’y perds et faire 3 fois le tour avant de trouver ou contourner une zone de travaux. De l’autre coté c’est encore la croix et la bannière. Je finis par retrouver l’endroit dans le fond de la cour d’un autre transporteur, mais vue l’herbe qui y pousse je me rends à l’ évidence: ils ont déménager! Et une fois de plus sans laisser d’indications à la porte… Renseignement pris chez les voisins, ils ne sont pas bien loin mais il fallait savoir.

9h30, stop au grand parking de l’autoport pour attendre les ordres après un café. Il y a là toutes les nationalités possibles et inimaginables, et tout au fond moi petite française et un italien. Celui-ci finit par venir tailler la bavette pour passer le temps.

11h, on me donne enfin un chargement, tout proche mais dans une zone à la noix. En fait c’est la seule usine ou il faut emprunter le centre ville, bien rien n’est fléché, merci gps! Par contre à l’arrivée tout est rapide pour charger. Le vieux cariste est même bien agréable. Une fois en place il me montre le transpalette électrique et me demande poliment si je peux m’en servir. Devant mon « oui sans problème » il ajoute que sinon il va chercher quelqu’un. En France ce serait plutôt marche ou crève!
Les papiers sont prêts à signer quand je retourne au bureau, midi l’affaire est classée.

Mon chef me dit d’aller manger, je décrocherai dans l’ après midi avec un collègue. Je retourne donc me caler au fond du grand parking de l’interporto. Cette fois je ferme les rideaux pour rester seule et tranquille, limite méfiante.

16h: j’ai ordre de passer en France et de rejoindre un collègue sur Bourg dans la soirée afin d’ échanger nos remorque.

Je sors sur Bourgoin afin de couper à travers par la nationale. Le péage n’est pas large du tout, et bien que j’arrive au pas dans la glissière mon rétro de droite frotte et se rabat. Le coup de grâce viendra d’un trou dans le bitume et j’ entends le plastique craquer…. J’ai la haine!
Je suis énervée et obligée de m’ arrêter 10 minutes pour me calmer pour poursuivre ma route.
J’ arrive vers 22h sur le parking ou j’ai rendez vous avec mon collègue. celui-ci est parti manger, je décroche et râtèle ma semi en l’ attendant. Puis dodo sur place

qu'il est triste et mal famé ce parking de l'autoport de SITO (turin)

Vendredi 9

Pas pressés du tout mon collègue et moi prenons le café, puis deux, puis 3, puis il faut bien finir par y aller. Chalon, lavage et les laveurs qui ne sont pas bousculés font ça bien et me bichonne mon Dédé dans les moindres recoins, même les intérieurs de porte.

A midi je suis sur mon parking habituel et saisi l’ occasion de rentrer en solo à ma maison pour astiquer mon intérieur. La petite route n’est vraiment pas large, d’autant plus qu’il y a des travaux dans la rue principale et que je dois aller faire le tour dans les petites rues pour rentrer chez moi. Je me gare face à ma porte de maison, là ou je gare Titine habituellement. Sauf qu’il y a là un immense arbre, mais pas si immense que ça finalement… et une branche vient se caler sous les trompes de klaxon et en casse une. Stupéfaction de voir que ce n’est que du plastique, j’ai la rage. De plus l’arbre est trempé et plein de séve qui dégouline sur la carrosserie toute propre d’il y a une heure, quel dommage.

Néanmoins j’ astique les plastiques, du sol au plafond, à l’eau chaude et au savon.
Mes parents qui sortent se retrouvent nez à nez avec Dédé, c’est la première fois qu’ils le voient de si près. La réaction d’ ébahissement m’amuse, ça devient vite l’ attraction du quartier. Je précise que j’ habite un minuscule village.

15h, Dédé retrouve sa remorque et son parking, il fait grise mine et j‘ai un peu honte de la casse.

018: on s'active, on frotte

début de nouvelle déco, envie de me faire plaisir

Samedi 10

Dimanche 11

Lundi 12

2h30 c’est parti mon kiki. Je suis fière d’avoir un beau camion tout propre et qui sent bon, je prends 10 minutes pour ranger correctement mes affaires avant de partir pour une fois. J’ai même en projet de lui faire de beaux rideaux et un couvre sol pendant mes longues soirées d’hiver. Mais il y a tout de même une pointe de tristesse en pensant à ce que j’ai cassé bêtement la semaine dernière…

Ainsi je m’en vais dare dare par la N6 et ça file pas mal. La pluie ne tarde pas à faire son apparition dans le Morvan, brrr quel climat par là haut! Traditionnel arrêt à Auxerre pour le café mais aussi pour faire un tour au distributeur prendre de l’argent de poche et faire un tour d’horizon du compte. Les temps sont durs mais je m’en tire pas si mal, automne rimant avec impôts et ça fait toujours rager de se lever si tôt pour en donner autant…

06 h 05 à hauteur de Villabé, et puis mince pas envie de faire le détour par la Francilienne (interdiction A6 à partir de 6h), je poursuis sur ma lancée et rejoints l’ A86. Ca roule pas mal mais ça va, je rejoins même le nord de la capitale en à peine 4h 30 de conduite. La pause restante est prise sur un petit parking à la sortie d’un rond point, les stations sont rares dans la région pour ne pas dire inexistantes. Et oui, c’est beau Paris!

8h 10 je trouve mon client dans une petite rue en plein lotissement dans le 95. L’entrepôt défraichit et les rideaux taggués me font douter un peu: c’est bien là? Gros soulagement de voir quelqu’un arriver 10’ plus tard. Il faut ouvrir un coté à cheval sur le trottoir, puis faire demi tour dans un chemin serré avec des barrières et des poteaux très mal placés, et enfin ouvrir le second coté pour vider le reste. De plus il ne faut surtout pas faire de bruit en cognant les barres en alu car dans la maison d’ à coté il y a des bébés qui dorment et surtout une mère de famille qui ne supporte rien. C’est beau d’habiter en ville!

09 h 30 enfin terminé, je pars me garer à la sortie de la petite ville vers un chantier que j’ avais repéré. Un ami qui habite à deux pas vient me retrouver et je prends une demi heure sur mon temps pour aller boire un café avec lui. Pour une fois!
Finalement nous avons bien fait car les ordres tardent à arriver et ça m’ arrange un peu pour continuer la papote.

11h: cap sur Roissy Charles de Gaules, l’ aéroport, pour recharger un complet. Je peine un peu à trouver ma route car c’est immense et il faut plutôt se diriger sur la zone de Paris Nord II pour dégoter la rue. Forcément je n’avais pas le nom de la commune, donc pas moyen de chercher l’info via gps ou autre. C’est beau ces grandes enseignes qui ne savent même pas ou elles habitent!
De plus je pensais trouver une vrai plateforme alors qu’il ne s’agit que de quelques quais au fond d’un centre commercial.
Bref, on me dit de revenir pour 14h, j’en profite pour installer ce fichu cordon TIR qui a bien du mal à coulisser dans tout les trous des cliquets de bâches. Il me reste une petite heure pour avaler un morceau et faire 30’ de sieste, j’en peux plus!!

15h10, en avant toutes sur le nord sans me faire prier. On m’annonce que la remorque est à décrocher au dépôt, et moi j’ai laissé ma barre et mon crochet de toit dedans alors qu’elle est plombée, pinaise!
Arrêt pipi/café sur l’ aire de Vémars et stupeur de trouver le parking archi plein au point de me garer en travers au cul des autres. Bien sur pas une seule plaque française ou si peu… Cela est il un signe de boulot très calme que tout le monde reste en stand by?

C’est mon cher Alex qui me tient compagnie un moment au téléphone avé son petit assent du sud ouest, arriver à tout saisir tellement il parle vite me tient éveillée. Les 150 km qu’il me restent sont si longs… Puis c’est un bourguignon qui prend le relais pour la fin du parcours, franchement ça fait du bien. Tant pis pour Christian que je n’ai plus le temps de rappeler.

17h 35 pas moyen de mettre une roue dans la cour du dépôt tellement il y a de collègues en long, en large et même en travers. Finalement je squatte un emplacement dans la rue, le disque est plein, demain il sera toujours assez tôt pour décrocher et recharger une remorque à quai. Parceque là j’en ai plein les bottes et ras la casquette

mauvais temps en prévision

Mardi 13

Qu’il a fait froid cette nuit! Certainement que l’humidité n’y arrange pas. Je me traine à la douche et bois le café avec un collègue en attendant le chef. Je décroche ma remorque et en prend une vide que je pose à quai pour charger deux lots. La première livraison se fait sur Arras et la seconde sur Douai. Rien de bien extraordinaire, la routine …
Avant midi je suis sur Valenciennes sur le parking d’une grande usine. En théorie je devrait charger quelques palettes à 14h. Cela me laisse le temps de ranger mes affaires car une cruelle nouvelle vient d’arriver: Dédé par à l’hopital pour une semaine environ, le plancher de la cabine doit être changé à cause d’un défaut de fabrication. Cela ne me réjouit pas mais il fallait bien y passer un jour ou l’autre.

On m’ appelle à 13h pour charger, c’est plutôt cool. Ensuite je repose ça à Cambrai puis m’en vais au garage chercher le remplacant de Dédé. C’est un véhicule de location, en petite version mais avec les memes équipements. De plus il est nickel, le mécano me confie qu’il me le laisse prendre la première pour l’avoir propre, c’est sympa vraiment.
En fait ça tombe bien car Dédé devait passer à la vidange bientôt, on fait d’une pierre deux coups, voir meme trois puisse qu’on va réparer rétro et trompe par la même occasion, ainsi que quelques bricoles sans importance qui attendaient.

Finalement je ne fais rien d’autre aujourd’hui, je reste au garage pour la nuit. On me prête une voiture pour aller manger dans la petite ville d’ à coté. J’opte pour le Mac Do, au moins c’est rapide. J’ aurai du prendre le Pc pour surfer un peu, tant pis.

le remplacant de dédé, qui me manque déjà

Mercredi 14

Je charge un complet à quelques km de là. J’arrive à 8 h en meme temps qu’un pôrteur. Lui n’a que quelques colis à prendre, je lui céde donc la place. La boite n’ouvrant qu’à 8 h 30 je décide d’aller prendre un café au rade au bout de la rue. Manque de pot c’est encore fermé, tout comme le concurrent 200 m plus loin, quelle misère…

A présent il n’y a plus qu’ à rouler sans trop perdre de temps. Rien de particulier, la routine.
Je dors au péage’ de Nangy dans les Alpes, ainsi je suis bien placée pour demain.

Volvo et ces innimitables traditionnels rideaux à carreaux....

Jeudi 15

0,5 degrés à 6h au réveil, brrr c’est l’hiver qui arrive. Malgrè le webasto j’ai bien du mal à me réchauffer.
A la régul du Mont Blanc je me retrouve derrière une quinzaine de portes voiture immatriculés en Roumanie, je les ai déjà doublé la veille. Cela fait une belle file d’ attente. Quand arrive enfin mon tour de prendre mon ticket le gars de la guitoune bondit dehors avec sa lampe torche. Un souci? Oui, les carrés de mousse que je transporte se sont un peu affaissés et font quelques marques dans la bâche. Rien de bien méchant mais on me le fait remarquer. Sangler la marchandise n’y aurait rien changé, au risque d’ agraver même le phénomène. Le gars me laisse passer en me disant que c’est limite et de faire gaffe à l’avenir, ils ont ordres de devenir très strictes là-dessus. D’ ailleurs ils viennent de refouleer les portes voiture, cause: trop longs (!!!!?????) Ca promet….

Petit déjeuner en Italie, puis je pointe chez mon client à mi chemin entre Turin et Milan pour 10 h.
Petite frayeur en arrivant: une centaine de personnes dehors sur le parking de l’usine, et le gardien qui me dit simplement de patienter. J’ espère qu’ils ne sont pas en grève?? Au bout de 10 minutes tout le monde rentre gentilement, ce n’ était que la pause et on me fait entrer de suite.

Je recharge en début d’ après midi des tuyaux en acier à l’est de Milan. Tout d’ abord j’ai craint de tomber sur l’une de ces grandes usines à ferraille ou l’attente est longue, mais non il ne s’ agit que d’un petit dépôt ou les gens sont bien aimables. Les 2 manutentionnaires blacks parlent couramment le français, ce qui m’aide bien pour débattre de la facon de charger afin de répartir la charge correctement et surtout que tout soit calé. Les tuyaux étant de gros diamètres et de longueurs variables, ce n’est pas évident et un peu long. D’autant plus qu’il y a une erreur au niveau du poids et quelques coups de téléphones. Je ne sangle et referme le toit que sur la bascule de sortie, assurée qu’il n’y a pas de rajout à faire.

Le temps de rejoint l’entrée de Milan c’est l’heure de pointe. Au péage je me plante de voie, par habitude j’ai pris le telepass alors que je n’ai pas de badge dans ce tracteur. Après avoir sonné la barrière s’ouvre tout de même et clic clac je suis prise en photo. A la sortie quelques km plus loin je ne loupe pas la caisse manuelle et explique mon cas au caissier. Mon immat n’est pas encore enregistrée et il me délivre un ticket spécial. Le trajet le plus long est enregistré et payé en attendant rectification dans un « punto blu » (point d’assistance que l’on trouve un peu partout sur les aires ou à certains péages).

A la station suivante il y a un accés au central des autoroutes, ça tombe bien. De plus ça commence à bouchonner sérieusement, mieux vaut mettre ce temps à profit. Au bureau malgré une dizaine de personne devant moi je n’attends qu’un bon quart d’heure que l’on s’ occupe de moi. Le gars cherche dans son ordi et me retrouve grace à l’immat enregistrée, je paie le trajet avec ma carte d’abonnement sans même avoir à justifier quoi que ce soit avec mon cmr. En France un tel incident aurait demandé une semaine de traitement….
J’en profite pour prendre un café à la station, au comptoir je retrouve un chauffeur Nabucet avec qui j’ai chargé il y a quelques semaines.

Le bouchon est presque passé, on reprend la route en cœur.

Susa, arret pour la nuit.

c'est pas parceque j'ai un petit camion que je suis dispensée de ferraille

Vendredi 16

07h30, entrée du Fréjus, c’est devenu banal. Sauf que là la caissière me dit « carte invalide » Pardon??? Mais je suis passée avec hier sans souci au Mont Blanc? La caissière me remplit un papier en cochant « liste noire » pour motif et me réclame un autre moyen de paiement. Tristement je lui tends ma carte bleue: 242,70 Euros… la journée commence bien! Je précise que j’ai une avance de 300 Euros de ma boite pour palier à ce genre de soucis, donc ce n’est pas directement avec mon argent que je règle la note. C’est la première fois que je m’en sers, et c’est bien pratique, ça évite de rester coincé pour rien.

Je rentre tranquille à la maison, à 14h 30

Samedi 17
Dimanche 18

Lundi 19

02h 10: J’m’en vais par un petit -3 degrés, ce n’est que le début de l’hiver et cela me mine le moral. J’ai sauvé in extrémis mes plantes les plus frileuses hier soir, je sais que ça n’a pas de rapport avec le carnet de bord mais ça fait partie de ce que j’aime. Grimpette de La Rochepot par la N6, j’ évite de justesse un énorme blaireau c’est coriace ces bestioles et ça fait vite du dégat. Avant Avallon c’est un autre genre de blaireau qui me fait une grosse frayeur en arrivant dans un carrefour. J’ai vraiment vu le moment inévitable du choc, celui ou du poste de conduite on ne voit plus la voiture et qu’elle est donc dans les roues. Pour me remettre de ces émotions c’est le café à Auxerre. Ca fait longtemps que je n’ai pas vu la serveuse que j’aime bien, la petite jeune qui est là ce matin à l’air très cruche.

Cruel dilemme du contournement de Paris: A6/A86 ou N104? J’opte pour la longue 104 pour assurer la fin de la coupure sur une station service. Au passage je constate qu’une portion fraichement refaite à 3 voies est désormais en interdiction de doubler, le concept prend bien, à quand le 70?

Je me pointe à 08h 15 dans une petite boite à hauteur de Compiègne pour vider mes tubes d’acier. Je suis vraiment bien reçue, vu qu’un concurrent arrivé juste avant moi vient de prendre la place sous le pont je dois patienter mais le chef m’offre le café au chaud dans le bureau en attendant. Quand vient mon tour c’est un peu long car les pièces sont très pesantes et encombrantes. Heureusement le pontier a de l’ expérience et ça se voit dans la précision des mouvements. Si l’un des cylindres de 3/4 tonnes venait caresser un poteau pour sur qu’il y aurait de la casse. La curiosité me pousse à demander à quoi ça va servir: à la construction d’un bateau. S’il coule on saura pourquoi!

10h30, c’est pas que l’endroit soit déplaisant mais j’ai du pain sur la planche: impératif de rechargement à 30 km pour livrer dans la foulée dans le nord. On me charge de suite au coté de volumineuses pièces en ferraille qu’il me faut sangler mais c’est du rapide et à 11 h30 je suis presque prête à partir. Au moment de signer les document le cariste s’aperçoit que je dois prendre d’autres pièces dans un autre entrepôt à 1 km de là. J’insiste sur le fait que l’on me charge malgré l’heure, pas de soucis. Le nouveau cariste se gratte la tête et fait 15 fois le tour du chargement en ne sachant comment s’y prendre et en émettant 1000 hypothèse. Je finis par taper du pied et à le bousculer un peu en lui donnant les ordres. On commence par charger des longueurs au cul, il sera toujours tant de gerber si la place fait défaut. Le gars s’exécute sans broncher et un peu impressionné je pense. Bien joué tout rentre pile poil et calé à ma convenance. Au fur et à mesure j’ attache et joue du cliquet. 12 h 45 je déguerpis. Entre temps je me suis rendu compte que j’ai fait une connerie monumentale… j’ai oublié mes barres d’arrimage ce matin au déchargement, quelle imbécile! Avec Dédé elle sont rangées derrière la cabine quand je n’en ai pas besoin, là je ne peux pas les accrocher donc je les ai posé sur le quai et lâchement oubliées! A la limite ça ne fait pas un gros détour d’aller les rechercher, mais si la boite n’ouvre qu’à 14h je suis marron pour ma livraison et dans un sens comme dans l’autre je vais me faire tirer les oreilles. Pages jaunes, téléphone, qui ne tente rien n’a rien. On me répond que l’ usine reste ouverte, whalala le soulagement! Bien sur je me fais chambrer par le magazinier et dans un beau sourire je lui réponds que lorsqu’on a pas de tête, et bien on a des jambes!

Je relâche un peu la pression mais ne traine pas à rejoindre St Quentin puis mon petit village destination du coté de Landrecie. En route j’ai atrocement soif et ma bouteille d’eau est désespérément vide, la haine, j’ai encore oublié. Evidemment je ne peux m’ arrêter dans aucun troquet c’est la mort.
Priorité à vider, je m’énerve un peu à faire 4 fois le tour de l’usine pour trouver l’endroit ou vider. Je me grouille d’ouvrir les bâches et de désangler. La brute de cariste prends une énorme pile de matériel d’un seul coup et force tout ce qu’il peut sur son engin pour décoller le tout. Affairée à défaire mes sangles plus loin je me dis que c’est bizarre car ce n’est pas si lourd et d’un coup j’ouvre grand la bouche et au même moment un gros PAN! Avant que j’ai eu le temps de dire quoique ce soit: il a coincé une sangle avec ses pales et à tiré à mort jusqu’à la casser. Je l’engueule un coup, désolée fallait que ça sorte. Et lui hausse simplement les épaules « c’est qu’une sangle ». Oui mais bon… Je ne me prive pas de le noter sur mon document, non mais!

16h 30, on me donne du boulot pour demain, mon seul souci à présent est de trouver de l’eau et un coin pour dormir, le tout en moins de 15 minutes. Il y a un centre commercial à 10 km on je peux stationner, tant pis si ce n’est pas dans la bonne direction.

Quelle journée pourrie…. A moi le méga dodooooooooozzzzzzz

des petits tuyaux

Dédé, baisse la tête!

un accés d'usine, dans la France du nord

Mardi 20

Le soleil est une vrai feignasse en ce moment, j’ embauche encore avant lui. Le constat est vite fait que j’ai calculé un peu court mon temps de parcours, la journée commence bien. Je m’arrête néanmoins 7 minutes pour boire le café. L’usine ou je charge ne m’ est pas inconnue, cependant la route empruntée la dernière fois est coupée. J’ étais ressortie par le centre ville mais impossible de retrouver le chemin. Perplexe je finis par trouver une déviation fléchée que je suis bêtement et aveuglement. Les kms défilant je me doute bien que cela me fera atterrir de l’autre coté du village. Ni une ni deux, la route n’est pas large mais j’enquille tête baissée. A l’entrée du bled, prise d’un gros doute en regardant le gps, retour à l’ancienne méthode: demander au bistrot du coin. Une dame bien charmante me dit de faire demi tour pendant qu’il est temps, la déviation me permet d’aller partout mais sauf à l’usine. Elle m’explique simplement et efficacement le meilleur itinéraire, 1000 merci. Mine de rien j’ai perdu presque une heure et je m’en veux un peu.
Dans la cour de la boite il y a là 4 camions en attente, le cariste me dit que certains sont là depuis hier soir, très rassurant! Mon tour finit par arriver vers 11h et à 11h 45 je repars, par là ou je suis venue surtout.

Je continue une 50aine de km plus bas prendre un complément qui rentre pile poil dans la place restante. Puis j’attends un moment la suite du programme car ça ne va pas comme on voudrait du coté du bureau. Ne sachant dans quelle direction aller je reste sur place, j’aurai aimé aller boire une jus en attendant mais il n’y a rien aux alentours proches alors je prends mon mal en patience.

Finalement je remonte en direction de l’usine de matin pour croiser un collègue avec qui je change de remorque sur un coin de trottoir, c’est vraiment du vite fait bien fait, à l’ arrache, en warning. Maintenant je suis un peu pressée de filer au garage retrouver mon Dédé qui vient de rentrer de son hospitalisation. C’est pas que je l’aime pas le petit camion de location, il est même presque confortable, il me rappelle le temps ou je faisais la route avec les sacs empilés dans un coin… mais Dédé et son immense cabine me manque trop.

Il est là, tout beau tout propre à m’ attendre à coté de la porte du garage. Vite vite je descends mes affaires. Là l’arpet me stoppe vite, c’est lui qui a été le chercher à la concession et il a pas vu de suite qu’il en manquait un bout: le marche pied passager. Ho punaise! L’air idiote que je vais me taper. Mais je m’en fous je suis heureuse de le retrouver. Son nouveau plancher est nickel, le revêtement est noir alors que l’ancien était gris et franchement ça fait plus clean. Le klaxon et le rétro ont été réparés, c’est trop de la balle!

Vite on redescend au dépôt compléter quelques palettes, les pleins et roule jusqu’à Reims.
De plus j’ai un joli tour jusqu’à Vicenza, c’est cool.

Mercredi 21

Pas question de lézarder, on reprend la route à 7 h 00. Rien de nouveau entre Reims et Chaumont ou je m’arrête pour la douche et un café. L’idée était de ne prendre que 15’, mais j’abuse un peu de l’hospitalité et la pause fait en fait 30. Rien de bien catastrophique sauf que j’ai mal manipulé le chrono et que je suis restée en « travail », tant pis.
Ce qui ne m’arrange pas surtout c’est de ne pas pouvoir aller jusqu’à Chalon en 4h30, si bien que je fais une coupure entière à Dijon. Manger, ranger les affaires correctement le temps passe vite.

Chalon, les pleins et au lavage en vitesse. Ce n’est pas que Dédé n’ait trop pris la poussière au garage mais la remorque que j’ai récupéré est bien crade. Il pleut si bien que la boue n’est pas incrustée et la lavage est rapide: 23’ chrono en main.

A hauteur de Tournus je bifurque pour rejoindre Bourg en Bresse, au même moment un ami me dit qu’il est sur l’autoroute le bougre d’imbécile. Tant pis pour lui, fallait le dire plus tôt pour boire le café ensemble pendant que je lavais. Il m’avertit au passage que le Mt Blanc est affiché fermé sur les panneaux, v’là autre chose. 107.7 pour une fois remplit son rôle et explique l’ écart de pression atmosphérique entre les deux cotés. On a l’habitude. Je me dis que d’ici la fin d’après midi il a le temps de rouvrir, cela ne durant que quelques heures en général. Un collègue m’appelle de Cluzes, lui est bel et bien pris au piège par contre et il me conseille de descendre au Fréjus, ce que je fais. Il se met à tomber des cordes entre Pont d’ Ain et la région lyonnaise. Déjà que je n’aime pas cette nationale, ça devient patinoire, de plus c’est l’heure de débauche et les automobilistes pestent derrière moi et doublent un peu trop à l’aveuglette à mon gout.

A43, Christian est dans l’autre sens, il me dit que coté italien il neige fortement. Ici il fait 15 degrès! En effet le phénomène de différences de pressions doit être énorme, les seuils d’alertes ayant été relevés il y a peu d’ailleurs. J’arrive bon an mal an en 10 h 05 à l’autoport de Modane, archi comble, et je dors sur le chemin d’accès au parking.

Le détour, mes arrêts, le mauvais temps, je calcule que j’ai perdu 2 bonnes heures au total. Cela va se ressentir demain car la route est encore longue.

une bonne douche, quel bonheur

Jeudi 22

Debout de très bonne heure, la nuit a été trop courte. Devant mon café crème au bar un collègue me rejoints, la gueule tout aussi enfarinée. Je file au tunnel, traverse Turin pas trop mal puis Milan avec le restant des retardataires dans les bouchons. La pause aidant l’heure défile. Je sais bien qu’on ne rattrape jamais le retard, mais j’ essaie de ne pas le creuser en filant au plus pressé.
En arrivant sur Vicenza je ne sais trop comment gérer mon itinéraire: de mémoire on ne peut pas traverser la ville et mon client se trouve tout au nord. Tant pis pour le détour, je garde l’autoroute pour contourner. Cela me fait sortir un peu trop au nord pour redescendre, c’est pas toujours simple.

Je trouve mon adresse à 13 h 00 et par bonheur c’est ouvert. Il ne faut pas longtemps pour descendre les 4 grosses palettes, et je finis de rabâcher sous quelques gouttes manquait plus que ça! J’ai droit à quelques mots gentils de félicitations, y’a pas de quoi mais ça fait toujours plaisir. Et oui, pourquoi m’en cacher?

Mon second client se trouvant au sud de la ville, revoilà la question de la traversée. Si je reprends l’autoroute je ne vais jamais m’en sortir donc je pars au plus court. Il y a bien une interdiction mais elle ne me concerne pas sur cette portion, cool. Je saurai pour la prochaine fois!

Comme je m’en doutais le client n’est autre qu’une énorme aciérie, tellement énorme qu’on ne peut pas la louper. Ceci dit il faut encore arriver à en dégoter l’accès! J’explique au gardien ce que je viens faire, il enregistre Dédé puis moi, et m’indique la marche à suivre. J’ai quand même un peu de peine à m’y retrouver. Non seulement c’est grand et mal indiqué, mais ça déboule de partout. Au moins ici il y a de l’activité, ça grouille telle une fourmilière: les camions bâchés, les bennes, mais aussi les gros engins en tout genre. Je trouve enfin la bascule, ou plutôt les bascules car il y en a 4. Reste à trouver comment ça marche!! J’observe les autres, présente mon ticket à code barre dans le lecteur et … la barrière veut pas s’ouvrir. Je commence à me faire bousculer par les habitués, je recommence, panique, m’ énerve… Un gars arrive enfin, note ma tare et me dit de venir au bureau pour faire la manip à la main. J’en profite pour lui demander ou aller pour vider parce que je suis un peu dans le vague.

J’avance le long du batiment indiqué, là encore ça se bouscule et j’ai l’impression de faire chier tout le monde. Certainement que je passe pour pas futée même. Ca me gonfle, y’a personne pour demander quoi que ce soit et là oh miracle, je retrouve une pile de palettes similaire à celles que je livre, trace du passage d’un de mes collègues. Reste plus qu’à trouver un cariste, qui déboule je ne sais trop d’où. Il me dit de rester au milieu et il me vide rapidement mais surement. Re galère à la pesée, puis je ne demande pas mon reste pour quitter l’endroit. Ouf, sauvée, mais il est déjà 15h…

Je note soigneusement mes chargements, pff faut monter jusqu’à Trévise (50 km nord de Venise) et en vitesse. D’un coté ça me fait plaisir de pousser un peu plus loin, d’un autre ça m’énerve de devoir le faire en courant.

Je découvre le nouveau contournement de l’autoroute bien plus au nord que la vieille tengentiale de Mestre et ses galères de bouchons. J’ai pas mis les roues dans ce coin depuis des lustres!
Le temps de trouver mon village, la pendule tourne. L’usine se trouve sur la route principale, mais je ne trouve pas les numéros. Déboulant un peu vite je reconnais, je passe devant l’entrée en percutant trop tard. Un panneau un chouilla plus gros n’aurait pas été superflu. Faire demi tour est galère, il faut traverser la ville et bien sur il n’y a aucun rond point. A la sortie j’arrive enfin à me retourner dans une petite zone. Bilan des opérations: 30 minutes et un gardien désolé qui me montre sa montre, il est 17 h 05... Et les carsites ont déjà posé leurs chariots.
Rien ne sert de s’énerver, je réponds tristement « tant pis » avec le sourire même si tout au fond de moi c’est la rage.
Si ce satané tunnel avant été ouvert, si j’avais coupé au plus court à Vicenza, et si j’avais pris la bonne bascule, et si j’avais pas roulé si vite et si, et si!

Le gardien m’enregistre tout de même pour que je passe en pole position demain matin. Il me conseille aussi de laisser ma remorque dans l’usine car il n’y a pas de grand parking dans les alentours. Je n’aime pas bien laisser mon matériel comme ça mais l’endroit est surveillé. Le gars me précise aussi de bien être là à 7h pour me mettre en place et me souhaite bonne nuit.

Reste plus qu’à trouver ou dormir. Le tour est vite fait, pour rester tranquille j’avise l’entrée d’un centre commercial à l’abandon, à l’ écart. La vue n’a rien d’imprenable, mais bon. Une petite heure plus tard un autre naufragé en solo vient m’y rejoindre. Curieusement il vient se coller aux fesses de Dédé, le chauffeur vient me dire qu’il n’aime pas trop rester isolé.

désolée pour la qualité, première neige, et une bonne couche de surcroit

Vendredi 23

A 7 h 00 je suis à l’usine à retrouver ma remorque, tout comme mon voisin de parking. Dés l’arrivée des caristes on me fait signe de prendre le premier emplacement libre. De suite on s’exécute à me charger de grosses bobines de papier.

Sans trainer je rejoins l’est de Milan pour compléter. Je connais l’endroit pour être un peu long. La place à quai n’est pas trop longue à obtenir mais c’est au chargement en lui-même que les choses se corsent sans trop savoir pourquoi. Lorsque je ressort à 15h 05, force est de constater que je suis arrivée pile poil quand il fallait, certains arrivés peu de temps derrière moi sont toujours en attente.

Pour regagner l’autoroute je me fais une fois de plus piéger sur un itinéraire à rallonge. Sur la carte ça parait simple, la réalité est autre. De plus je loupe un panneau et perds du temps. La fatigue aidant je m’emmêle les pinceaux.

Cap sur le Mont Blanc. Peu motivée je stoppe à la régul italienne. Un gros dodo s’impose.

traditionnels bouchons

et il pleut, il pleut, il pleut

Samedi 24

Un peu de retard à l’allumage, pas facile.
Sur Bourg en Bresse j’ai des nouvelles de Christian qui pour une fois traine encore les routes par ce samedi matin. En fait il est 2 km devant moi, rendez vous est pris devant la machine à café, je crois qu‘on est tout les deux fatigués. On se raconte nos petits malheurs, le temps file. C’est pas tout ça mais on est pas d’ici.

A la sortie du péage je me retrouve face à face avec une voiture à contre sens, celui-ci se pousse sans broncher sur le terre plein. Derrière, Christian lui en met une couche. Si j’ étais arrivée un peu plus vite ça aurai pu être le drame.

Bref, encore un accident évité, mais on aura pas la une des journaux pour autant…

Midi, parking. Dédé je l’aime bien mais des fois ça fait du bien de plus le voir.
Si je me grouille un peu de rentrer je pourrai peut être aller faire un peu de shopping en ville. Enfin, si j’ai un soupçon de courage.

on est suivis

un automobiliste en train de se faire remonter les bretelles

Dimanche 25

Lundi 26

Pour une fois je ne suis pas trop en retard pour partir, voir même pas à la bourre du tout. J’ai pris un abonnement pour la région parisienne, aujourd’hui on va sévir du coté du sud donc pas d’affolement vis-à-vis des ralentissements et déviations du lundi.

8h45 je pointe chez le gardien d’un base de grande distribution, rendez vous 9h, c’est nickel. Sur le parking le temps passe tout de même, 9h 30 toujours rien. 9h45 je commence à m’impatienter car il y a un second client à livrer ensuite à environ 100 km. Je retourne voir le gardien qui me dit de ne pas m’affoler. Préférant ne rien répondre j’avise mon chef. Là encore on me dit qu’il n’y a pas le feu au lac… La réponse me laissant perplexe, le chef précese, « il n’est que 9h05 » Heu, ho merde! Elue boulet du jour, j’ai pas fait le changement d’heure!

Cela n’empêche pas que je passe un peu trop en retard à mon gout, d’autant plus qu’à quai il faut encore attendre que l’on daigne me faire de la place porte poser mes palettes. Bref, une fois que je ressors il est clair et net que je ne serai pas à midi à ma deuxième livraison.

12h30 je débarque, heureuse de voir que ça ne ferme pas. Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir. Cependant ce dernier retombe vite quand on m’annonce que j’ai rendez vous demain matin à 9h. Quoi?? Impossible! J’ essaie de comprendre, de monnayer, pas moyen, c’est comme ça un point c’est tout. Forcément du coté du bureau on râle et on essaie de parlementer. S’ensuit une longue attente…
C’est vers 16h que l’on m’annonce que je viderai peut etre ce soir, quand les camions prévus seront passés et s’il n’est pas trop tard. Résultat je prends le quai à 18 h 10 pour en ressortir à 18h20, tout ça pour si peu…

Mon amplitude est grillée, je sors un ticket et file me garer à 5 km sur le parking d’un resto.
J’y mange en vitesse, seule dans mon coin car la fatigue l’emporte.

Mardi 27

Je me lève de bonne heure pour traverser la région parisienne en diagonale, du sud ouest au nord est. Mine de rien il me faut un bon moment, pourtant ça roule plutôt bien et forte heureusement. Petit Déjeuner dans une station de l’ A104 et j’arrive comme convenu à 9h au point de chargement au nord de Roissy. Une grande usine et tout ce que cela comporte: le gardien a qui il faut montrer patte blanche, la file d’attente au bureau pour s’entendre dire que la référence n’est pas bonne. Après renseignement mon chef me donne le nom d’une personne à voir, en effet mon chargement n’a rien à voir avec les expéditions classique et il me faut aller du coté des livraisons. Bien sur sans chercher à comprendre on me renvois d’où je viens. Pfff je rexplique mon cas, etc… Quasiment 2h pour que l’on me charge 10 palettes au final.

Direction le nord sans trainer, de toute évidence on oubliera de manger pour aujourd’hui. Néanmoins je retrouve un ami belge et son beau scania à Dourges le temps d’un café et de prendre ma taxe pour la Belgique puis nous roulons ensemble un petit moment. Il me laisse passer devant, simple galanterie ou de peur de me perdre en court de route? Bye bye nos chemins se séparent sur Tournai et je poursuis solo une petite cinquantaine de km. Pour une fois je n’angoisse pas trop car le GPS me situe l’adresse à la sortie de l’autoroute.

Il s’agit d’une petite boite ou l’on se jette sur ma cargaison. Il m’aura fallut plus de temps pour me mettre à quai que pour le reste.

Les instructions arrivent de suite: un gros colis à prendre à Tournai, c’est sur ma route, puis une petite bobine d’acier à Dunkerque. Le reste demain en milieu de matinée à coté de Cambrai, il faudra jongler avec la répartition des poids et c’est pas gagné. Mais chaque chose en son temps, ce soir ce qui m’importe est de faire vite et de redescendre au plus loin.

Mission accomplie à 20h00 ou j’ établis le campement au centre routier de Lesquin. C’est un peu la misère pour me garer, il fait nuit, il n’y a plus beaucoup de places disponibles, et un spot m’ éblouis plus qu’il ne m’aide. Un voisin de parking n’ hésite pas à venir me sortir du mauvais pas, un bonhomme proche de la retraite. Je le remercie largement, lui me dit être enfin rassuré d’avoir quelqu’un à coté de lui et de ne plus craindre de se faire arracher la cabine dans la nuit.

Envie d’ être seule, je ne mange pas au resto ni même ne m’ aventure à la douche.


ça me rapel une bonne vieille manoeuvre d'auto école 

Mercredi 28

Une petite grasse matinée jusqu’à 7h30, ça fait toujours du bien. Le serveur au bar est de mauvais poil, je prends mon grand crème sans broncher. Au passage 3Euros 90 avec un pain au chocolat, et bé!! À ce prix là un sourire n’aurait pas été superflu.

A 9h je suis au dépôt pour les paperasses et une bonne douche bien chaude et sans file d’attente, puis je vais tranquille à l’usine compléter. Il y a un peu d’attente mais rien de catastrophique. Disons que lorsque que c’est exprimer clairement et aimablement, ça passe de suite bien mieux.
Je charge au coté pour placer la marchandise devant et derrière ma bobine, mais pas trop haut derrière pour pouvoir la sortir sans peine. Ca ne m’ arrange pas trop, limite en surcharge à l’avant, tant pis, il faudra faire gaffe.

Je roule ainsi sur la descente, les heures passent et défilent pour terminer sur Bourg en Bresse, et puis au col de Ceigne. J’ai bien roulé et suis satisfaite de ma position.


couleurs d'automne

Jeudi 29

Je reprends ma route après les 9 h de coupure, direction Annecy pour poser un gros colis. L’accueil est bien aimable et on s’occupe de mon cas de suite, j’en profite pour faire replacer une petite palette qui a glissé. Le cariste me fait la gentille remarque qu’il faut prendre les ronds point moi vite.
Sans perdre de temps je rejoins Chambéry et la Maurienne. J’ai la mauvaise idée de prendre un bout de nationale, Dédé souffre dans les rond points, et même en les prenant doucement les ailes ont tendance à frotter. Lors du plein je fais le triste constat qu’elles ont bien souffert. De toute façon un jour ou l’autre elles allaient y passer. C’est vraiment mal conçu mais ça protège quand même pas mal des éclaboussures.

Fréjus, Turin, je pose ma bobine en vitesse et roule sur Piacenza. De toute évidence il sera trop tard pour poser le dernier lot. J’y arrive à presque 18h et la dame de l’interphone me dit gentilement « domani matina allé otto ». Bon bah tant pis…

Je vais faire un tour au resto qui est à 3km prendre un café et des cigarettes puis revient devant chez le client. Le quartier est plus que calme.


empilage de plateaux 

pas plus haut que les bords, et pas plus haut que les ponts surtout

Vendredi 30

Je ne me presse pas pour aller à quai, je laisse passer ceux qui sont pressés car mon rechargement n’est prévu qu’en fin de matinée. Je me tape même le luxe d’un copieux petit dèj entre deux.

10h, inter porto de Parma, mon chargement est tout de même prêt chez le transporteur et c’est parfait. Ils font ici l’emballage et le stockage des produits. Je regarde les gens sur la chaine de conditionnement et me dis que finalement j’ai un peu la belle vie…
Il faut ensuite aller compléter à l’usine, le même type de produit. Ce n’est pas bien loin à vol d’oiseau, mais par la route il faut faire un crochet. Je suis un peu indécise sur l’itinéraire et je jongle entre la carte, l’instinct, et le gps. Sur les 2 derniers km le client est fléché et heureusement vu la largeur des chemins! A mon avis il y en a qui ont du en prendre des cheveux blancs à chercher.

Vue l’enseigne de luxe et réputée je pensais trouver une grande usine, et bien non, surprenant même! La cour est toute petite, à peine de quoi retourner une semi sans faire bouger quelques voitures.
L’accueil y est des plus sympathique même si on m’annonce la couleur, il va falloir patienter mais je vois bien que l’on met tout en œuvre pour finir ma préparation. Pour n’ éviter de partir au soir on me charge à 14h ce qui est prêt et un fourgon retourne chez le transporteur chercher 2 palettes pour me compléter.
15, je mets les voiles. Autostrada, Piacenza, Alexandria, Mont Blanc. Il ne me manque pas grand-chose pour rentrer et c’est l’amplitude qui pêche un peu. 22h, col de Ceignes, c’est pas la peine de forcer. J’ai tout de même bien rouler.


un peu pourrit comme route

il est beau mais la photo est moche

Samedi 31

Il ne faut surtout pas se mettre en retard. Je calcule mon heure d’arrivée, plus la coupure du week end à la quelle j’ajoute les heures manquantes du week end dernier… plus mon trajet de lundi suivi d’une coupure, je serai pile poil à l’heure dans la nuit de lundi à mardi au rendez vous, mais serré quand même.

Bref, 9h30 je range Dédé, un coup de balayette et zou à la casa

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