Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Janvier 2010

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Vendredi 1

 

Samedi 2
Dimanche 3
Lundi 4
Mardi 5
Mercredi 6
Jeudi 7
Vendredi 8
Samedi 9
Dimanche 10

Lundi 11

Meilleurs vœux à tous et merci d’ avoir encore la patience de me lire.
C’est donc après 3 semaines de vacances, volontairement posées, qu’il faut y retourner.

Lorsque le réveil sonne à 5h c’est un peu douloureux et il faut descendre à la gare sur des routes bien verglacées. Puis ça commence mal, pas mal de trains régionaux sont annulés ou en retard si bien que je loupe le tgv en gare Dijon. J’arrive avec 2 h de retard, en début d’après midi à Cambrai.

Dédé m’attend fièrement dans le fond de la cour, déjà attelé et prêt à partir. J’y jette mon baluchon et en avant vers la pompe. Une citerne est en train de dépoter si bien que je n’ai pas accès à la piste, tant pis on va charger et on reviendra. A une dizaine de km le chargement est rapide, débâchage complet les bâches sont raides à cause du gel et les tendeurs ont besoin d’un petit dégrippage. Une roue me semble un peu plus écrasée que la normale, à vérifier.

De retour à la pompe je vérifie ma roue. La déformation ne saute pas aux yeux mais je demande quand même à passer chez le marchand de pneus voisins. En effet il manque un chouilla d’air et par prudence je demande au gars de la démonter: verdict un morceau de ferraille bien planté, on a évité le pire!

Je ne quitte donc le nord qu’à 17h et c’est bel et bien râpé pour livrer demain sur Bergamo. Ca commence…

Je mange peut avant Reims puis tire jusqu’au sud de Dijon. J’aurai pu rentré à la maison mais la fatigue est là et j’ai trop de mal à parcourir les derniers kms.

Mardi 12

En route à 9h30, je ne perds pas de temps inutilement pour finir à une heure raisonnable. J’aurai aimé faire quelques courses mais le peu de grandes surfaces ou l’on peut stationner ont des parkings en mauvais état, pas dégagés voir gelés, pas question d’aller s’y planter.

Il fait un temps superbe dans les Alpes, rendant le paysage féerique dans la montée du Mont Blanc avec les immenses sapins chargés de neige bien lourde qui leur donne une belle forme. La route est archi salée et il faut faire et refaire le plein de lave glace régulièrement. En cette saison il faut en permanence avoir un peu d’eau de secours.

Coté italien aussi il y a un paquet de neige, mais elle disparait vite au fur et à mesure que l’on perd de l’altitude. L’autoroute jusqu’à Milan n’a pas changée, je ne la calcule même plus. Pour une fois Milan passe bien malgré l’heure et j’arrive chez mon client à 19h. C’est une petite rue dans une zone industrielle sans grand parking, je me pose donc devant le portail du client sur les emplacements voiture. Au pire je bougerai un peu avant l’ouverture.

Mercredi 13

A 7h45 on vient me demander mon cmr et après un café offert Dédé manœuvre délicatement pour rentrer en marche arrière dans un petit portail au milieu des voitures en stationnement. Il faut aussi rentrer jusque dans l’atelier en serrant le mur pour avoir la place de vider au coté. J’y vais donc doucement mais surement, et j’ai droit aux félicitations une fois le frein de parc tiré. On m’explique que rare sont les chauffeurs qui ne s’ énervent pas…

8h30, arrivent les instructions avec 2 enlèvements dans la région et un hypothétique complément. Tout se passe bien, mais il y a du monde à la seconde ramasse et mon tour ne viendra qu’en début d’ après midi. Le complément confirmé j’y cours et avant 17h je peux prendre la route du retour.

Je n’ai pas beaucoup d’heures de conduite mais c’est l’amplitude qui péche un peu. Je tire jusqu’à Bourg en Bresse par sécurité, pour être tranquille demain.

Jeudi 14

Une journée de route sans trop trainer. Rien à signaler sinon que l’itinéraire est toujours le même. Le fait de ne pas m’arrêter plus que l’essentiel me permet de poser quelques colis au dépôt avant la fermeture puis d’aller dormir à quelques tours de roue de ma livraison demain tout en faisant 11h de coupure. Ainsi si je ne rentre pas demain (vu le programme rien n’est gagné) je pourrai ne faire que 9h.

Vendredi 15

A 7h en place pour vider, toutes bâches ouvertes. Le chef fait un peu trainer les choses à mon gout mais je ne dis rien.
8h30 je mets les voiles chez un transporteur au sud de Lille avec quelques bouchons au passage. Là je ne prends qu’un fardeau tout en longueur que je laisse au cul de la remorque craignant que la place ne soit comptée. Prochaine ramasse tout à l’ouest de l’agglomération dans le centre d’une petite ville. Je tourne un peu et perds du temps à chercher l’accès de la vielle usine typique du nord. Là les choses se passent à quai, et je fais placer les immenses palettes au centre de la remorque après avoir savamment calculer la place dont j’ai besoin devant. Hier soir j’ai passé un petit moment à faire un plan de chargement, il n’en sera que plus simple de faire mes livraisons en début de semaine.

Il est quand même 11h lorsque je poursuis vers Béthune. En route je tombe sur une route barrée et devant mon désarroi c’est la police municipale qui m’indique un contournement possible par des petites routes, des toutes petites routes… mais cela m’ évite de faire demi tour et de prendre une bien grande déviation.

Magie en arrivant à Béthune: mon client charge pendant midi, le pied!! Vue que je prends plusieurs lots et après avoir détailler la liste du matériel à prendre, je vois avec le cariste la meilleur disposition toujours dans un souci de ne pas être embêtée pour assurer les livraison. Au final j’ai tellement bien fait les choses qu’il me reste plus de place que sur le papier, royal! Et rien besoin de faire rebouger.

Direction le dépôt ou j’arrive pour 14h, les deux dernières palettes posées au cul de la remorque et zou!
De toute évidence il me manque une bonne heure pour aller jusqu’à la maison tant pis. La descente se fait dans la purée de pois presque d’un bout à l’autre, obligée de lever le pied. Je dors au nord de Dijon.

Samedi 16

Départ bien matinal dans le froid, Dédé retrouve son parking à 7h30 et mon ma Titine en gare après une petite demi heure de marche. Vite, à la maison pour finir de poser mon papier peint. Et oui, les vacances n’ont pas été assez longues….

Dimanche 17

Lundi 18

Après un week end 100% bricolage (papier peint samedi, parquet dimanche) c’est en pleine forme que je rattaque dés 4h30. A croire que plus on en fait et plus on a envie d’en faire. A peine commencé qu’il faut déjà s’arrêter à la pompe et mon choix est le mauvais: je tombe sur le petit débit, 15minutes pour mettre 400l. Nous v’là parti en direction de Lyon que je passe avant le rush puis la vallée du Rhône. Pas trop le temps de m’amuser mais une pause pipi s’impose, là encore je perds du temps: la porte principale de la station est condamnée et il faut faire un grand tour pour rentrer, encore un 1/4h dans le vent. Du coup il est déjà 8h30 quand j’arrive à ma première livraison à quelques kms de St Peray.
De suite on m’explique que la marchandise n’ était attendue que demain et que blablabla, mauvaise journée? On n’ oserai pas me planter 24h pour deux palettes quand même? J’attends patiemment en m’efforçant de rester gracieuse car honnêtement ça me fout les nerfs! Au pire je pourrai toujours aller faire les soldes avec Dame Bibi dans, le pire des cas… Bref, mieux vaut en rire qu’en pleurer tellement je trouve ça lamentable.
A 10h ô miracle on me demande d’ouvrir les portes et 2 minutes plus tard je mets les voiles. Et maintenant il faut courir au plus pressé pour poser un fardeau (300kg) du coté de Pierrelatte car là j’ai un impératif de livraison pour ce matin sinon... J’ose même pas y penser. Bref j’arrive à 11h30 et stupeur de voir l’engin pour vider: une antiquité de gerbeur manuel bien fatigué. Le truc ou il faut pomper 10 minutes pour lever les fourches à hauteur de la remorque. Et forcément, dans les graviers, pas moyen de le tirer avec la marchandise dessus. Je maudits cette journée, tout à décider de me contrarier. Je suggère de vider les rails à dos de chameau pour que ça aille plus vite et en moins de deux avec une paire de bras supplémentaires le tour est joué. Midi… Go!

Direction une cafeteria pour manger, à présent je ne suis plus trop pressée.
La suite se déroule dans la pampa à hauteur d’ Avignon, je trouve le bled, la rue, mais pas le client. Encore un plan foireux?? Sans attendre je me renseigne auprès d’une petite entreprise ou je peux stationner devant: il fallait prendre le chemin juste avant et filer tout au fond. Evidemment, suffisait de savoir. Là l’énorme fenwick 4x4 est un peu disproportionné vu la taille du colis que je livre, ma foi.

Maintenant j’ai le temps de faire du tourisme, je suis attendue demain matin à 40 km de là, entre Cavaillon et Beaucaire. J’y vais donc plan-plan et repère les éventuelles grandes surfaces pour faire quelques courses car j’ai même pas eu le temps ce week end, et cette fois je n’ai guère qu’une boite de raviolis pour survivre. Je repère un petit centre commercial non loin de mon client mais décide tout de même d’aller visiter ce dernier d’abord car je viens de découvrir en relisant les documents, en tout petit en bas de la page, qu’il faut un rendez vous (chose que je n’ai pas).
Je me présente donc à 15h passées, en expliquant que je sais qu’ils ne réceptionnent pas l’après midi mais que je n’ai pas de rdv pour demain et que j’aimerai passer de bonne heure etc etc. Les 2 caristes se regardent, haussent les épaules, aïe aïe aïe! Et me disent de me mettre à quai de suite, ils n’ont que ça à faire. Je me dépêche avant qu’ils ne changent d’avis et à 15h45 l’affaire est réglée, ça c‘est trop cool!

Il ne me reste qu’une heure à rouler, je décide de mettre la gomme en direction de Marseille via les nationales, ce qui m’amène pile poil du coté de Fos sur Mer et qui plus est devant un centre commercial avec parking à proximité. Y’a plus qu’à remplir les placards, les ranger un peu par la même occasion, faire un brin de ménage aussi. Parée pour le pire!

les genre d'aménagement "stressant" même si ça n'y parait pas

Mardi 19

J'ai décidé de ne décoller qu’à 8h pour aller à Marseille vider sur un chantier, me disant que plus tôt c’est les bouchons assurés. En route je suis tout de même prise de remords car il me faut une bonne heure de trajet, et ça ne m’ évite pas les bouchons. Je profite d’une rapide pause café pour regarder de plus prêt ma carte, j’avais situé ma rue quelque part pas loin du port donc ça ne m’affolait pas trop. En fait ma rue est coincée entre la gare St Charles et le Vieux Port, il me faut ouvrir la carte défendue: celle du centre ville. Il faut aller tout au bout de l’ A7 et avoir les yeux partout pour ne surtout rien louper. Ca bouchonne un peu, ce qui me permet de bien observer toutes les rues et choisir la bonne. Le revers de la médaille étant de jouer des coudes pour les changements de direction. Il faut descendre une sorte d’avenue et slalomer dans les voitures garées en double file plus les camions qui essaient de faire leurs livraisons comme ils peuvent. En bas à droite au feu, c’est très large mais il y a le tramway au milieu, aller Dédé, on escalade les bordures (pas bien hautes mais déjà ravagées, quand on sait ce que de tels aménagements coutent…) Ma rue est la 2ème à droite, et évidemment, pas moyen d’y entrer, pourtant je vois mon chantier 200m plus haut, misère, pas moyen de stationner sans tout bloquer! Je continue donc, attrapant le téléphone pour appeler le no sur les papiers et en même temps suivant un itinéraire hasardeux de déviation Pl. Un gars très gentil me dit de revenir, il faudra carrément monter sur la voie des tramways pour prendre au plus large et il m’assure qu’ensuite je pourrai remonter la rue pour ressortir. S’il le dit… Une fois raccroché je ne sais plus trop ou je suis, le gps m’aide énormément à retrouver l’avenue ou je suis descendu tout à l’heure. Pour tourner dans ma rue il faut bien toute la place et y aller mollo. Les gars m’attendent et m’ouvrent de suite le chantier et j’engage le nez dedans, le cul restant sur la rue tellement la place est comptée. C’est un peu dangereux vue la vitesse ou tournent les voitures. On me vide à la main sans broncher sous une dizaine de paires d’yeux sur le trottoir d’en face de la file d’attente des Resto du Coeur.
Pour sortir de là il faut remonter la rue jusqu’au bout, je procède au pas tellement c’est chaud entre les 2 files de voitures en stationnement. Par magie aucune n’a un retro qui dépasse de trop ni les roues en travers. Soulagée de retrouver les grandes artères et le chemin de la sortie, il est déjà 10h30.
Gros bouchon sur les 1ers km de l’ A7, une benne de chantier n’a pas trouvé mieux que de larguer son chargement sur 300 m, certainement les portes qui se sont ouvertes.

Direction Fos sur Mer et mon aciérie adorée. Il y a pas mal de monde et il faut faire la queue. J’ai droit à un tour gratuit pour cause de surcharge: il me reste 2 palettes à livrer et avec le poids de la bobine je vais dépasser les 40t réglementaires de 254 kg. Mais avec les 250kg de tolérance sur la carte grise (poids du ralentisseur) je suis juste dans le clous, ceci dit j’avais oublié de le signaler à l’entrée d’où le tour gratuit. Un collègue me propose de m’attendre au cas ou ce serait trop juste, pour éventuellement prendre quelques accessoires type barres ou chaines à neige le temps du passage en bascule. On me fait grâce des 4kg en trop, ouf, sauvée…

Sortie de là pour 14h30 je contacte le chef du chantier qu’il me reste à livrer du coté de Vidauban car sur les papiers on m‘indique « réception le matin uniquement ». Le type me dit qu’en fin d’après midi ça l’arrange, ça tombe bien!! Je trouve sans mal la grande base en construction mais je suis surprise de l’ état des lieux tellement c’est boueux, et de la bonne terre bien rouge. Je suis vidée en moins de deux et manque de me vautrer le cul dans la gadoue en tirant ma bâche tellement ça glisse. Vient ensuite l’exercice périlleux de changer de chaussures en équilibre sur le marche pied, Dédé n’ apprécierai pas trop déjà qu’il mériterai un bon nettoyage de fond le pauvre! A la sortie de l’immense chantier je suis surprise de trouver un pédiluve, c’est-à-dire un petit bassin d’eau propre pour rouler dedans et « laver » les roues évitant ainsi de trop salir la route.

En route sur Nice et la station service. Vue qu’il n’y a personne derrière je squatte un moment le robinet d’eau pour laver mes chaussures de sécurité. A présent je regagne l’Italie et vue que je n’ai pas commencé de bonne heure ce matin je peux tirer jusque dans la région d’ Alessandria vers 22h30. Je m’endors sans mal, encore une journée bien remplie…

rue fauchier à Marseille

passera ou passera pas?

beurk

Mercredi 20

Je poursuis ma route à partir de 7h30, enthousiaste à l’idée d’aller jusqu’à l’est de Venise. Ceci ressemble presque à un grand voyage par les temps qui courent. Et dire qu’il n’y a pas si longtemps c’était la routine, genre tour d’apprenti. Je fractionne ma coupure en deux, à Piacenza puis vers Padova. J’ai beau y aller tranquille à travers le brouillard givrant (- 2 degrés contre +14 hier!!) j’arrive pour vider ma bobine à 13h30. Comme dans pas mal d’usine du genre les choses vont vite: bascule puis hall, 7 minutes d’arrêt pour défaire les sangles, tirer le toit, lever la bobine, refermer trappes et toit, repassage en bascule et j’ attends 14h pour prévenir mon chef. Les instructions sont simples: parking.

Je me m’attends pas à des miracles et bouquine, pianote, rêvasse… à 18h30 on m’ordonne de trouver un coin tranquille, rien en vue. Ca tombe bien j’étais en train de me demander si je restais dans le fond de cette zone ou pas. Du coup j’ avise de réaliser un rêve: aller manger chez Francesca comme au bon vieux temps. C’est un peu loin, une trentaine de km, mais c’est l’occasion ou jamais. De plus il n’y a rien à proximité, tant pis je fais une petite entorse et file sur la SS309, la « via Romea », que j’ai tant parcouru d’un bout à l’autre quand je faisais la marée. Francesca c’était le repère de tout les mareyeurs, là où après s’être tiré la bourre pendant toute la tournée on se retrouvait tous autour de la même table, collègues ou concurrents, tout le monde redevenait potes.
C’est donc avec un peu d’ émotion que je gare Dédé le long du canal puis que je pousse la porte du « Laguna Blue ». Rien n’a changé du décor somptueux pour un simple resto ouvrier. Luca est derrière le bar, après un petit temps de réaction il me lance un grand « Bonsoir la ti-éffé-tchi! » (TFC en prononciation italienne) avec un immense sourire. Quel bonheur d’être reconnue après tant de temps, 3 ans et demi au moins, presque 4 même… ça passe si vite!

Le repas est copieux, penne all’ ragu (pates bolognaises) puis je craque quand on me propose la « fritourrrré di marrrrre » (énorme assiette de calamars, supiots, petites pieuvres, et crevettes panés et frits) avec une salade mixte (carottes râpées maison, salade verte et rouge, tomates). Rien que du fait maison, aucune conserve à l’instar de nos restos routiers français. Au dessert je n’en peux plus, pour une fois je fais l’impasse. Le café au comptoir pour discuter un peu. Francesca n’est pas là car elle a ouvert un autre établissement au nouveau port de Chioggia à une dizaine de km. Le fils de Luca qui est chauffeur est là, penser que je l’ai vu débuter me donne des cheveux blancs, et aussi le frère débarque et me reconnais. Il y a aussi dans la salle un papy qui mange toujours là le soir qui n’a pas bougé de place et qui me salue. Je n’ose pas demander des nouvelles de la Mamma, la pauvre était bien malade.

L’addition? 11 euros…. Sans dessert j’en conviens. Les restos italiens ont la réputations d’être chers, mais la qualité est là.

Je décide de remonter un peu en direction de Venise car je ne sais pas du tout dans quel sens ça va sortir demain, et à cette heure là il ne faut pas longtemps pour faire le trajet. Je trouve un grand parking bondé dans une station, vu le manque de place je me retrouve prise au piège derrière une lignée de camions en croyant ressortir; je tire le frein de parc, y’en à bien au moins un qui va bouger avant moi!

le brouillard givrant de la nuit dévoile son oeuvre

Jeudi 21

Pas d’affolement, je tire un coin de rideau à 08h10 et le parking est presque désert, je suis au beau milieu en vrac. Je me précipite au bar prendre mon petit dèj puis retourne attendre les ordres qui arrivent à 09 h 30: direction de nord de Trévise à environ 50 km. Dans ce village il y a une grosse papèterie où je suis déjà venue. Mais non, on me communique une autre adresse que je trouve sans mal. Surprise en trouvant le no, il s’agit d’un genre de grand pavillon donc le jardin fait office d’ exposition de mobilier en fer forgé. De toute évidence il sera impossible d’y faire rentrer Dédé et la route est une grande nationale. J’y gare tout de même en warning et me grouille d’aller demander. Une dame m’explique que l’atelier est dans un village voisin mais que les routes sont toutes petites, elle appelle donc quelqu’un pour m’y conduire. Effectivement c’est chaud à circuler, mais il y a bien une petite zone d’activité. Après avoir bataillé pour rentrer proprement dans la cour on commence illico à me charger en vrac, de grandes piles de caisses et de très lourdes plaques de verre. Le calage ne me satisfait qu’à moitié et j’essaie de trouver la meilleure disposition avec le manutentionnaire. J’ai bien songé à sangler mais ça risque d’endommager sérieusement la marchandise, je demande donc à veiller à ce que tout soit bien serré. Les opérations sont très longues malgré toute la bonne volonté des gars.

A midi on se tâte à faire une pause ou pas, la semi n’en est qu’à une grosse moitié… Décision est prise de souffler une petite heure, tant pis. Alors que je remonte dans ma cabine le patron vient me chercher pour… m’emmener manger avec du personnel! J’hésite mais il insiste, bon ok. On enferme donc Dédé derrière le portail, et zou en voiture. Le petit resto ouvrier on l’on m’emmène est bien sympathique, typique; je m’y gave de gnochi (rien à voir avec le truc du même nom que l’on trouve en France) puis poulet salade. La conversation va bon train, le patron s’ efforce de me faire participer. Sa fille et son mari parlent pas mal de français ce qui m’aide bien. Il y a là aussi les 2 fils, l’entreprise est vraiment familiale.

13h30, nous voilà revenus et l’employé a déjà réattaqué seul comme il pouvait. 15h, fin des hostilités un café les papiers et en route, on me raccompagne jusqu’au péage. Ces gens me laisseront vraiment un très bon souvenir dans ma carrière. Retour à l’atmosphère impersonnelle de la grande autoroute, Venise, Vérone, dans le brouillard, Milan, Santhia, je calcule mes heures toujours sur le qui vive de la visibilité bien réduite, Aoste, l’ épais brouillard givre sur mes rétro, Mont Blanc, c’est le désert, je me sens seule sur la route et toujours la purée de pois et regarde les heures passer. Col de Ceigne, 00h30, il est temps de stopper et je n‘y vois toujours rien à plus de 50m. Je ne suis plus qu’à une bonne demi heure du lieu de livraison, je suis satisfaite.

Vendredi 22

Debout 08h30 par un froid de canard mais un superbe soleil. Je profite des douches toutes propres, d’un café devant la machine où les gens me regardent bizarrement car j’ai les cheveux mouillés. D’où peut elle bien sortir celle là?

09h30, il faut y aller. 500 m après la sortie de la station, là où ça commence à sérieusement descendre, je replonge dans la purée de pois. Y’en a marre. C’est à tâtons que je trouve mon transporteur 30’ plus tard. A quai c’est un peu le bazar, les gars pleins de courage baissent les bras avant même de toucher un seul colis. Heureusement le chef de là bande les motive un peu et organise intelligemment le déchargement. Midi, la remorque est enfin vide mais je crains encore l’attente du triage et contrôle. Au final un gars du bureau dit que c’est bon, je suis dispensée, et me rends mes papiers signés. Ouf!

Sauf qu’il n’y a pas de boulot pour moi, miséria!! On m’envoit donc manger… Je suis à 2h de la maison, mais je le sens mal cette fin de semaine.

C’est à 15h30 que l’on me sort de ma torpeur, chargement à une trentaine de km chez un transporteur d’immenses tourets. La cour est dans un état incroyable, s’en ressors pleine de boue jusqu’aux oreilles. Le temps de tout bien sangler il est déjà 17h passé, vite, direction la casa, pour une fois…

Passage à la pompe car Dédé commence à tirer la langue, avant 20h il retrouve son parking et moi mon papier peint et mon parquet…

Samedi 23
Dimanche 24

Lundi 25

Décollage par un tout petit 3 degrés, mais alors vraiment tout petit… vers 3h à peine passées d’un petit quart d’heure. Je retrouve ma bonne vieille nationale 6 un peu humide, craignant que le brouillard ne se soit installé sur les hauteurs. En fait il ne m’embête qu’au pont d’Ivry en Montagne, juste là on il y a de méga travaux.
Je traverse un Morvan lourdement endormi, désert, pas l’ombre de la queue d’une vache. Bien au chaud dans leurs stabulations, aux petits soin de leur fermier les mèmères, ça me rendrait presque jalouse tient(…!) En gros il n’y a que moi pour traîner les chemins à une heure pareille.

La grande autoroute A6 n’est guère plus animée, je bois mon café solo à Auxerre. Jusqu’à Sens le décor est semblable, seule dans la nuit... Encore heureux qu’il y a la radio pour savoir que le Monde est bien toujours vivant avec ses atrocités.

Ca s’agite seulement à l’arrivée sur la Francilienne, et encore, rien de mirobolant. Les choses se compliquent juste un peu sur la N19 vue que je la prends en direction de la capitale. Mon entrepôt est dans une petite zone la bordant, j’y suis avec une demi heure d’avance sur le programme. Je me dis que c’est tant mieux car l’enseigne n’a pas la réputation d’ être violente à la tâche. Néanmoins un cariste me prends en charge de suite et m’aide même à tirer bâches, planches et sangles, elle est pas belle la vie? La seule vrai corvée est de jouer du pied de biche pour virer les gros chevrons (cloués au plancher) qui calaient mes tourets bien en place. Il sont en vrai bois d’arbre bien vert et bien lourd.

9h30, me voilà à la porte, promis je ne dirais plus jamais de mal de la sncf, de la ratp, et cie. Sont pas tous si mauvais, heureusement!

Les consignes de rechargement arrivent de suite: direction le nord de Meaux. Sur place il y a déjà un collègue qui charge en extérieur, moi j’ai droit au quai. Ce n’est pas pour autant que cela va plus vite, mais ça se passe dans la bonne humeur avec un cariste très charmant, c’est même limite la bonne rigolade.

13h, go to the north via la N2: Soisson, Laon, Marle, Vervins, La Capelle. Interminable avec tout ces petits bleds étendus le long. Attention aux 50 en ville car c’est jour de paie, il sont dans tout les coins!! Je m’arrête ici boire un café, là bas prendre un paquet de clopes, et puis encore là acheter mon gouter à une boulangerie. C’est ça qui est cool le long de cet itinéraire, on stationne (presque) partout comme on veut tellement c’est large. Mais bien sur il ne faut pas se leurrer: d’ici un, deux, cinq, six ans? Ça deviendra comme ailleurs: étranglements, chicanes, bordures, terre pleins et j’en passe et des meilleurs. Au nom de la sacro sainte sécurité routière on fera nos arrêts dans la nature comme des animaux sauvages, et hors de question d’avoir besoin de quelque service que ce soit.

Je stoppe avant d’arriver à Avesnes sur Helpe dans un grand resto, il est un peu plus de 16h. Pour un lundi ça me va très bien. Sitôt arrêtée je prends mon courage à deux mains pour tout ranger dans les placards et basculer la cabine car Dédé réclame un peu d‘huile. Je le trouve un peu trop friand d’ailleurs! Mes 5l y sont déjà passés depuis la vidange et il en aurait bien repris une louche de plus ce gros gourmand.
Un brin de toilette et de ménage pour attendre 19h l’heure du repas, très bon ceci dit au passage, au dessus de la moyenne nationale des restos ou tout du moins à un niveau « normal » où bien d’autres devraient se situer. Néanmoins je constate que tout le monde pique du nez dans son assiette, on entend guère que le bruit des fourchettes dans la salle. Faut dire que le lundi ça ne traine pas pour aller dormir.
Sur le parking c’est un concert de webastos, tous à l’unisson. Je sais pas pourquoi c’est cette sensation de mauvais temps d’hiver. Comme les autres je me confine derrière mes gros rideaux déjà baissés depuis longtemps, aucune idée de la tronche de mes voisins, à peine si j’ai vu la couleur de leurs ensembles.

Je prends encore le temps d’ écrire ces quelques lignes et ZZZzzzzz

Mardi 26

Pour une fois que j’ai le temps de trainer au lit je suis réveillée vers 6h00, pfff. Peut être à cause des moteurs des voisins qui partent un à un, ou plutôt, je pense, l’habitude de me lever tôt mon horloge interne ayant peur que je me loupe. Parce que dés que je me rendors je me réveille en sursaut pour regarder l’heure. Pour de bon je me lève à 7h30, le grand crème au bar et je suis l’une des dernières à évacuer le grand parking.

8h30 je me pointe chez un transporteur (rdv 9h). Le collègue qui a chargé avec moi hier est là, toutes bâches ouvertes et pestant tout ce qu’il peut: on a pas encore toucher à son chargement! Le cariste tourne et vire au lieu d’attaquer. De plus il fait un froid de canard et le vent qui se lève n’arrange rien. J’opte pour un second pull à capuche pour aussi protéger les oreilles et des gants en laine sous mes gants de travail. Faudra que je prévois les grosses chaussettes aussi car sur ce coup là elles me font défaut et j’ai un peu froid à mes petons.
Une fois terminé je me calfeutre sur un parking à la sortie, webasto à fond en attendant les ordres qui ne tardent pas: rechargement complet à quelques kilomètres, en avant toutes. J’ai des frayeurs en voyant la file d’attente à l’usine, mais au final ça avance vite et même ça charge pendant la pause de midi. Sur le quai exposé à tout les vents je suis glacée malgré la tenue grand froid, c’est abominable! J’en ai la goute au nez, j’ai peur de chopper une bonne crève.

J’attends le feu vert du bureau pour prendre la descente en grignotant un bout mais ce n’est pas la faim qui me pousse. Quand on arrive pas à se réchauffer c’est pas le pied pour l’appétit.
Je reprends la N2 dans le sens inverse, profite d’un petit bar tabac pour un arrêt café pipi. Le patron est très gentil, la conversation s’installe naturellement mais bon, faut pas trop trainer non plus, à une prochaine!
Je bifurque en direction de Reims et reprends mon itinéraire habituel: N44, N4, coupure dans une station service. Là je discute 2 mots avec un collègue qui fait de même. N67, interminable, j’aime pas cette portion. Enfin l’autoroute à Chaumont, la fatigue me rattrape. Il faut tirer, tirer, jusqu’à plus d’heure. A Chalon le froid me ravive un peu le temps de faire les pleins, et roule jusque dans les environs de Tournus. Zou, au lit.

à travers la Bresse

Mercredi 27

Même problème qu’hier matin: réveillée trop tôt… Cap sur Bourg, puis la N75, mon adresse est à Morestel. Je décide de prendre un café dans le village d’avant. Quelque chose me pousse à demander si on connait la boite ou je livre, l’adresse et le nom m’inspire une certaine inexactitude. Intuition? Bingo, en fait c’est à la sortie du bled!! J’y pointe donc le bout de mon nez à 10h30, et vide de suite. Là encore je suis transie par le froid, j’en peux plus, vraiment. Même lorsque je roule ne n’arrive pas à ma réchauffer correctement.

Même pas le temps de souffler que l’on m’annonce un enlèvement dans une boite ou je vais livrer de temps à autre à Pont de Vaux. J’arrive pile poil à l’heure d’embauche après avoir « coupé » à travers par des chemins ou même les corbeaux (ou les poulets, Bresse oblige) volent sur le dos.

De là il me faut patienter un peu, une ramasse sur Chalon, mais rien de sur. Je finis tout de même par y aller, dans l’incertitude de charger aujourd’hui. Le gps connait pas la rue, à priori c’est dans une zone que je n’aime pas du tout. Je fais intervenir mes connaissances locales qui me suggèrent un quartier. Pour accéder à la zone en question je manque de me perdre bien que je connaisse les lieux. Faut dire que c’est extrêmement mal fichu et les indications j’en parle pas. La rocade sud de la ville a connu des déboires lors de sa construction, avec des ponts qui ont poussés là ou ils n’ étaient pas prévu, et d’aménagements en réaménagements les sorties se transforment en contres allées et cul de sac. Je me vois même obligée d’aller faire demi tour devant l’entrée d’une usine car à un carrefour il est impossible à une semi de tourner. Et cela à un endroit fraichement refait: une honte. Bref, je finis par trouver mon usine mais peine perdue le chargement ne peut être fait que demain et encore, tard. Après négociation avec le chef Dédé va passer la nuit sur son parking à 20 km de là et moi à ma maison. Ca fait bizarre de rentrer vers 18h comme tout bon ouvrier qui se respecte, de profiter de sa soirée, d’une bonne douche, et de faire une bonne nuit dans son vrai lit avec vrai mauvais téléfilm…

Jeudi 28

La cerise sur le gâteau, je ne pars de chez moi qu’à 8h. Sur le parking à Dédé viens d’arriver un collègue du nord avec qui je change de remorque et je reprends la route de la descente. Il a bien gelé et verglacé cette nuit, au sud de Chalon ça ne roule pas fort et sur 30 km je croise une multitude de véhicules d’urgence. A 3 endroits je suis même stoppée pour cause d’accidents. A Tournus j’ hésite à poursuivre vers Macon et Lyon mais dans la grande cote il y a une file de camions en warning. Je ne sais si c’est un énième accident ou si ça glisse trop, j’opte illico presto pour la route de la Bresse. J’ose pas trop mettre la gomme. Même si en apparence la route à l’air potable je n’ai pas confiance. Je sais que je perds du temps et que ma livraison prévue ce soir va s’en retrouver chaude. On annonce de la neige sur l’ A40, je coupe à travers pour rejoindre l’ A43 à la sortie de Lyon, direction le Fréjus. Cela me fait perdre un peu plus de temps, une heure trente au total. Pas bon.
On continue, le tunnel est fermé pour cause de véhicule en panne à l’intérieur… et 45’ de plus dans le baba! Cette fois c’est mort.

Je vais tout de même chez mon client sachant que je peux dormir tranquille devant. Il est 18h à mon arrivée. Le portail étant ouvert je m’y aventure, demande poliment au bureau si c’est fermé. Un cariste qui est toujours là me fait signe de me mettre en place, et c’est partit mon kiki: je tire les bâches, enroule de la sangle, court autour du camion pour ouvrir et fermer en même temps. Au moins, pour une fois, ça réchauffe!!! En prime on m’offre le café le temps de signer les papiers, gracié millé!!!

Enfin souffler un peu, 18h30 reste plus qu’à prendre les ordres pour demain. Pour demain? Rire (jaune), non, pour ce soir! Chargement à l’aciérie au sud est de Turin, que je ne nommerai pas mais que tout bon spécialiste de l‘ Italie connait, celle on l’on y passe des heures et des heures…

Je tartine et slalome sur la tangentiale pour arriver le plus tôt possible. Une place de prise c’est une heure d’attente en moins… J’arrive à 20h, le gardien me dit qu’il ya du monde. Il n’en ai rien vu que je suis toute seule avec Dédé dans la file d’attente. 30’ après nous entrons dans le hall presque désert. De la chance? Oui on peut dire cela. J’ouvre tranquille mon toit et prépare mes sangles car j’attacherai mes fardeaux « en paquets » par habitude perso car peu le font. 20 h 50 on me pose les 2 premières longueurs. Je me dit chouette ça va être rapide, mais là tout s’arrête, c’est l’heure de la pause. 1h elle dure la pause… sans compter le détour par la machine à café en revenant, puis la cloppe. 22h19 on réattaque à me charger, le temps de sangler et faire les papiers je ressorts à 23h30. Parking derrière l’usine, je me fait pas prier

on roule masqués....

froid aux oreilles

usine à ferraille

Vendredi 29

Le plan est simple: rouler sans attendre sur Lyon, changer de remorque et aller la charger sur Oyonnax, c‘est peinard pour rentrer dans la soirée.

Sauf qu’il y a de l’attente au tunnel pour cause inconnue, que mon collègue galère pour vider la remorque, qu’on annonce de la neige sur le secteur Bourg/ Oyonnax/Jura et que ce n’est pas une mais deux ramasses que j’ai à faire.

Je récupère ma remorque à 15h à la sortie de Lyon, et tartine sur le col de Ceigne ou il neige copieusement. Comme d’hab l’endroit est nickel, je grimpe à 90 mais une petite boule au ventre quand même car la suite risque de vite se compliquer.
La zone industrielle sur Oyonnax est surélevée et la route est bien blanche. Arrivée dans la cour du client c’est la cata: tout les camions peinent à bouger, on y va à coup de pelle et de sel pour tenter de faire avancer tout ça. Vu que je n’ai que quelques palettes je passe devant les autres, c’est toujours ça de pris. Mine de rien Dédé s’en sort pas mal dans ce pétrin, tout en douceur. Mais il est tout de même 17h quand on ressort du guêpier.

Là j’angoisse et explique le dilemme au bureau. Le reste du chargement est dans un petit village dans la vallée parallèle, j’ai le choix de couper par la montagne sur 25 km de route qu’on m’annonce difficile vu les condition, ou fait le grand tour de 60 km mais il parait que la descente de la zone est bloquée par un véhicule en travers… On appelle le transporteur qui m’affrète et qui connais bien le secteur: go par la montagne, ces camions on l’habitude d’y passer ce n’est pas pire que la nationale.
C’est l’estomac noué que j’attaque la route plus ou moins bien dégagée. Je flippe à mort dans deux grandes descentes ou la neige est verglacée, 20 km/h à peine et évite d’utiliser freins et accélérateur. Heureusement certaines portions sont meilleure et me fait relâcher la pression. Crispée j’en attrape mal dans les épaules, cependant il faut garder une conduite hyper souple.
25km de lacets, descentes et grimpettes, le paysage est magnifique mais je n’en profite guère. A noter tout de même que vu les conditions les jurassiens peuvent être fiers de l’entretien général de leurs routes… car vu la configuration et ce que ça ressemble sur la carte ce n’est pas engageant.
Merci aussi au transporteur jurassien qui m’appelle pour savoir comment ça se passe et me rassure un peu. Le client m’attend quoiqu’il en soit

Arrivée dans le village la petite usine est fléchée, sauf que les panneaux sont illisibles car recouverts de neige! J’y vais à l’instinct et au gps. A l’entrée de la rue je respire enfin, mais juste le temps de prendre une inspiration car la boite se trouve au dessus d’une bonne côte bien verglacée. Au bout de 50m tout s’arrête, ça ne monte plus. Je me laisse glisser à la descente, baisse les suspensions, enclenche deux vitesse supérieure et on attaque. Ca monte difficilement mais surement, soulagement. Dans une courbe je sers les dents car ça se corse. Dédé peine, jusqu’à s’arrêter. Punaise!! Reculer n’est pas facile, je ressaie et rereessaie, use de ruse, mais Dédé glisse en travers et c’est le pire qui puisse arriver. Je n’insiste pas, marque une pause et réfléchit avant d‘aggraver la situation. Sortis de nulle part arrive derrière moi des gyrophares et deux gars en habits fluos!!!! Quand je dis que j’ai une bonne étoile au-dessus de ma tête souvent, en voila encore la preuve; l’engin arrive à passer devant moi et les gars pellettent du sel sous mes roues puis recule au plus prêt de ma calandre pour en projeter sous Dédé. Une fois qu’ils ont pris de la distance je prends mon courage et redécolle du premier coup tout en douceur, ramène l’ensemble droit et serre les fesses. L’entrée de l’usine est à 100 m. Les 10 derniers mètres sont raides, je prie et me prie à marmonner un « aller dédé, on y est, courage, me laisse pas tomber » car c’est à peine au centimètre que l’on avance mais je sais qu’il peux y aller…. Et il y va! Le soulagement est grand quand je franchis le portail et trouve une grande cour bien à plat. Je lance un grand « contente de vous voir » au cariste qui me répond avec un large sourire. Le chasse neige me dégage mon quai et j’y vais en douceur. Le cariste m’explique que c’est le transporteur qui a appelé les employés communaux pour dégager l’accès à l’usine pour moi. Merci!!!! Vite les petits villages et une certaine solidarité.

Je repars à 19h15, toujours sur des œufs pour redescendre. Les 17 km jusqu’à Orgelets sont délicats mais ça le fait à 40 à l’heure. La grande route est délicate mais je roule à 60. Je rattrape un camion du coin qui m’ouvre la route, on voit à sa conduite qu’il connait les pièges. D’ailleurs heureusement qu’il est là pour ne pas louper la déviation de la grande descente de Conliège à l’arrivée sur Lons le Saunier. celle-ci est trop dangereuse et interdite mais les panneaux recouverts de neige ne sont aucunement lisibles.
Traversée de Lons, la neige a disparu, en avant toutes vers Louhans, Chalon, la pompe, la maison.

23h, ma petite maison toute chaude m’attend, libération!

cour enneigée

route verglacée

l'aide d'un engin

on me dégage le quai

on essaie de rentrer...

 

Samedi 30
Dimanche 31

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