Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Mars 2010

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Lundi 1


C'est à 4h et le cœur léger que je réembarque pour une nouvelle semaine après un bon et vrai week end. Y'a pas à dire, rentrer le vendredi même tardivement ça change pas mal de choses. Samedi je suis tout de même retourné m'occuper de sangler mon toit de remorque à cause des vents violents annoncés, ce qui n'a pas servi à grand-chose mais valait mieux prévenir que guérir et je me voyais mal faire cette manip ce matin si la tempête avait perdurée. 
Nous v'là donc parti vers le sud parisien. 15' à Auxerre puis 3' au péage suivant pour mettre quelques litres d'adiblue avant d' être à sec. Aïe Aïe Aïe l'heure tourne et il est 8h passé quand je cherche mon client sur Melun. Le sens de circulation dans la petite zone est mal fait, je vais trop loin, reviens, me perd, le nouveau gps m'induit en erreur, que de précieuses minutes perdues. Une fois trouvé mon usine il faut encore en faire le tour pour trouver l'accès des livraisons, puis on me renvoie de bâtiment en bâtiment, je suis enfin en place à la bonne porte à 8h30. Pendant que l'on me vide j'ôte les sangles qui font ressembler Dédé à un énorme paquet cadeau, l'occasion aussi de découvrir que mon petit coffre latéral ferme mal et d'ailleurs je me demande si rien n'a glissé, on fera l'inventaire plus tard. 
J'attends quelques minutes la fin de ma coupure pour mettre le feu aux poudres car à ma seconde livraison (au nord ouest d' Amiens) on ne réceptionne que jusqu'à midi. Un bon 220 km en moins de 3 h avec paris à traverser, mouai mouai ça va être short. Par chance je passe sans freiner la Francilienne puis regagne l'A16 pour la garder jusqu'au bout. Mon chef obtient 15' d'indulgence de la part du client. La pression monte au fil de km, de plus je n'ai pas réellement d'adresse précise sinon un parc d'activité. Celui-ci se trouve derrière le péage, c'est déjà ça. Bien entendu rien de fléché, c'est le flair qui fait le reste. Au premier coup d'œil la partie ouest de la zone est occupée par une seule grande enseigne, la partie est par de petites entreprises dont un transporteur. Je prends donc par là, via un chemin parallèle à la route principale et inspecte les moindres recoins . Une enseigne me saute à l'œil, ce n'est pas celle que je cherche mais c'est le même type d'activité (je le sais d'expérience), je rentre, demande au cariste, bingo! Il est 12h01... On me vide de suite mais le gars n'a pas l'air bien bousculé ni stressé et encore moins pressé, apparemment il n'y a réellement d' horaires de livraisons au final…  

Bref, on me dit qu'il n'y a rien de prévu encore pour la suite: parking, casse croute et une ptite sieste. Et oui j'ai très peu dormi avant de partir et je me fais vieille. 
14h, cap vers le sud d' Abbeville, un chargement à faire dans l'urgence. Alors que je n'en suis plus qu'à quelques minutes le téléphone resonne: voyage annulé! Verte de rage je me présente quand même à la petite usine et fais remplir un doc de transport avec la mention « annulé »

Pas bien loin il y a un resto routier, je m'y rends pour attendre de nouvelles instructions en pensant prendre un bon café. Déception à la porte de l'établissement: ouverture 19h. Youpi. Un autre chauffeur se gare à coté de moi et vient discuter. De suite ces propos m' énervent, et puis j'ai envie de me reposer. 
En toute fin d' après midi j'ai ma liste de travail pour demain et roule ma dernière heure en direction d' Arras. Un petit parking tranquille en bordure de route pour la nuit, ça ira très bien. 

enfoiré de soleil, en latéral c'est le pire

Mardi 2

Un peu de mal à décoller, j'arrive à 8h10 dans un petit bourg de l'agglomération d' Arras et charge une palette illico presto. Puis dans une grande usine de produits chimiques à une dizaine de km. Un dernier lots toujours dans le même secteur avant midi et retour au dépôt. On vide tout, on décroche pour reprendre une remorque chargée pour le sud lillois. Le rendez vous n' est qu'à 16h, mais c'est l'heure ou je ressors vide du quai. Il n'y a plus qu' à attendre à la station de Dourges en prenant un café et une bonne douche. Je vais squatter le parking d'une grande usine pour charger à la première heure demain matin. 
Petite journée, 170 km, 4 h de volant…

 

 

Mercredi 3

Dés 7h c'est la file d' attente au bureau du gardien pour l'enregistrement, la machine à café est en rade dommage. Ensuite il faut encore attendre l'ouverture du bureau de la logistique et jouer des coudes pour pas perdre sa place. Au seul et unique quai il faut attendre qu'un camion ait fini de vider, puis que l'on prépare ma commande car le cariste m'explique qu'il n'est plus que tout seul et n'a pas eu le temps de le faire hier soir. 9h30, je perds patience au bureau de sortie face à un gars qui n'est pas capable de recopier correctement une adresse sur mon cmr et visiblement n‘y comprend rien à ce genre de document. Sous la rage je remplis moi-même le bordereau. Le type me dit qu'il n'est que stagiaire, un peu (trop) sèchement que j'ai pas à perdre à cause de lui. 
Direction le dépôt ou l'on me gerbe une bonne partie du chargement, ce qui a le don de m'énerver un poil, me retrouvant avec un poids très important sur la seule première moitié de la remorque. La dessus se greffant une note de service non demandant de bannir l'autoroute encore un peu plus, je suis dégoutée de devoir me casser le dos sur 950 km. 
Bref, ce ne sera qu'un mauvais moment à passer et je file sur St Quentin compléter à l'ouverture. C'est un centre de travailleurs handicapés et j'y suis minutieusement chargée dans une ambiance bien sympathique mais il faut attendre 14h30 les documents qui arrivent par fax. Attendre, toujours attendre, et il ne faut plus trainer en route. 
Je rejoints donc la capitale que je passe juste avant l'heure de pointe, puis Montargis et la nationale 7 dans toute sa longueur jusqu'à Moulins. Le terrain étant relativement plat je roule bien malgré mon déséquilibre de charge. Un métre plus en arrière ça aurait été top, m'enfin, faut bien faire avec. 
Je bifurque sur la N 79 pour rejoindre Montmaraut et sur cette portion de 40 km c'est la route de toutes les frayeurs. Dés la voie d'accélération je me fais serrer la gueule alors que quitte à mordre sur la ligne blanche on aurait pu se décaler un peu par sécurité. Dans une portion de travaux limités à 70 et ou je crains le flash c'est un lituanien qui me dépasse sans visibilité et sur ligne continue. Plus loin quelques km à double voie, c'est le portugais de devant moi qui déboite sans crier gare coupant la route à un automobiliste le pauvre à sous la peur (et il y a que quoi) a manqué de le percuté et j'ai du piler de toute mes forces. Sur le 1ere flèche de rabattement c'est un espagnole qui me double pleine bourre et sans scrupules, je finis sur la BAU pour éviter le choc. J'en ai du mal à reprendre mes esprit, par chance l' autoroute est bien plus calme et je descends jusqu'à l'entrée de Clermont Ferrand, il est 23 h lorsque je m‘arrête enfin.

Jeudi 4

J'arrive à 8h20 sur la petite plate forme ou je vide mon premier lot et angoisse face aux 6 camions devant moi. Mais tout se passe à merveille, une bonne heure plus tard j'en repars. Direction Béziers par la longue et très tirante A 75 (gratuite par chance). Au final je trouve que mon chargement trop lourd ne se comporte pas trop mal dans les courbes et le temps pluvieux ne m'inquiète plus trop à condition de toujours l'avoir à l'esprit. A 600 m il neigeote, à 1000 m il neige et il y a du brouillard si bien que je ne profite pas du paysage. Je m'en veux d'avoir rangé mon écharpe pensant le soleil presque revenu. Décidemment cet hiver n'en finit plus de finir. 
Pause déjeuner à St Séverac, je calcule de plus prêt mes heures et en déduis que l'on est pas mal avancés, encore mieux que sur le plan. Dernière ligne droite vers Millau puis la descente, le soleil reviens petit à petit. Je trouve mon client dans une rue en travaux et très difficile de circulation. Soulagement de trouver une petite boite ou il n'y a pas à attendre ainsi qu'un quai. 

16h, vide, on m'annonce la couleur pour demain. Je consulte l'ami Malibu qui traine dans la région lui aussi, rendez vous est pris du coté de Lunel. Pour éviter un bout d'autoroute il me conseille la voie touristique par Séte, c'est l'occasion rêvée d'aller voir la mer. Sauf que Dédé râle un peu car c'est l'heure de pointe et ça roule très mal de plus une déviation nous emmène flirter avec les pare chocs de voitures mal garées dans des voies plus ou moins étroites. 

Le temps passe vite en compagnie d' Alex, un café, quelques photos souvenir et on repars par Nimes puis Arles, Tarascon, pour finir au petit resto ou j'étais il y a une semaine. Il n'y a pas grand monde, je mange en vitesse car je suis franchement fatiguée et demain s'annonce ertainement une grande journée. 

un hiver qui continue 

bellissima! on s'y croirait 

Vendredi 5

A 8h30 je suis au premier chargement derrière un transporteur local. L'attente ne m'engoisse pas trop car j'avais rendez vous plus tard. A 9h 45 on s' attèle à me charger des serres en pièces détachées et vue qu'il y a plusieurs points de livraison il faut faire ça intelligemment. A 11h30 je galère à racrocher ma bâche à cause du mistral qui souffle très fort. 11h45 au bureau on m'annonce qu'il faut attendre car un dernier colis est en préparation à l'atelier. Au même moment mon chef m'envois le reste de mes ramasses, le ton monte avec la secrétaire qui ne veut pas comprendre que je n'ai pas tout mon temps pour un colis manquant. On me donne l'ordre de partir même sans papiers, dans l'usine on me dit qu'on portera plainte pour vole… En gros le client fait ce qu'il veut, et me prend en quelque sorte en otage. Au final l'histoire s'explique au téléphone, j'obtient mes papiers sans plus attendre et tant pis pour le dernier colis. J'ai quand même perdu 45minutes avec ces bêtises mais peut importe, c'est mon repas qui en fera le sacrifice pour être sans attendre au Pertuis. 
Là je trouve une usine ou tout le monde est aimable, tellement que c'est surprenant. Je prends soin de caler astucieusement les palettes difformes. En faisant les papiers la conversation s'engage au sujet d'un aspect réglementaire administratif et on me glisse une réflexion que l'on voit mon professionnalisme à tout niveaux. Cela me fait plaisir de trouver un peu de considération pour une fois. 
14h, en route pour le nord de Marseille après un café pris sur le pouce. SOS Chouchen car mon adresse est incomplète, plus efficace que les Pages Jaunes en 30' je suis renseignée et me présente chez mon transporteur. Là on me dit qu'il y a 4 palettes alors qu'on ne m'en a annoncé que 2. Téléphone à mon chef, et de retour au bureau on me met sans discuter devant le fait accompli que c'est déjà chargé, pas le temps de discuter j'adore ce genre de pratique. Sur le cmr le gars me marque qu'il s'agit de 8 palettes gerbées alors je m'énerve un peu et lui demande si ça a été calé car n'ayant pas droit au quai on ne m'a pas demandé ni barre ni rien alors que j'ai de petites palettes devant. Le gars répond sur un ton que je n'aime pas du tout que sur le quai on est des pro etc… je demande à vérifier quand même. Ca peut aller mais j'aurai aimé qu'on me demande mon avis car c'est très limite quand même. 

16h30 cap sur la remontée en vitesse et le téléphone finit par sonner, un dernier enlèvement sur Loriol, on m'attend pour 19h. C'est juste et chaud, d'autant plus que le vent ne m'incite pas à des prouesses. 
En 10 minutes je suis chargée de ce dernier lot, cette fois il n'y a plus de place et j'ai envie de rentre au plus vite car il faut encore affronter les touristes sur Lyon. 

23h30, Dédé retrouve son parking, ça fait du bien de couper le moteur 

Samedi 6
Dimanche 7

Lundi 8

Debout 3h, brrr il fait un froid de canard (-4) et un vent terrible. C'est donc un Dédé glacé que je retrouve à 4h10. J'ose pas poser le blouson car le webasto a du mal à réchauffer cette grande carlingue, c'est donc emmitouflée jusqu'aux oreilles que je monte La Rochepot et traverse le Morvan, il y a même un poil de neige sur les trottoirs de Saulieu. La radio rabâche la cata du jour: le sud sous la neige. Pour éviter de stresser pour rien j' écoute la nouvelle musique que j'ai téléchargé (légalement) hier: Tracy Chapman et Sade. Ainsi je monte sur Paris, me force à mettre le nez dehors à la station d' Auxerre pour le traditionnel café. 
Sur la Francilienne ça roule doucement mais surement, j'avais oublié mes palettes tout juste calées de vendredi, heureusement il n'y a pas eu de coup de frein trop brusques. Les bouchons passent en compagnie de mon ex collègue Nono qui me raconte la séance de tribunal car mon ancien employeur est trainé devant les prudhommes pour licenciement abusif. Cela se résume par un dossier réduit à des banalités, le syndicat intéressé à l'époque a fait faux bon en cours de route. 3 ans d'attente pour ne récolter pas grand-chose, voir rien, cela me conforte dans ma démarche d'avoir quitté le navire dés que possible. J'y ai gagné sur d'autres plan. 
Ainsi j'arrive à Roissy dans la zone de fret, comme à la bonne époque de la marée. Je trouve très facilement mon petit transporteur alors que je m'inquiétais un peu vu le nombre d'indications pèles mêles que l'on m'avait donné. J'ai même pas le temps de descendre de la cabine qu'un gars vient me dire ou stationner car faute de quai il faut vider dehors. Cela m'enlève une épine du pied car l'immense paquet que j'ai au cul de la remorque aurait été délicat à bouger même s'il est sur palette, ouvrir une bâche est bien plus pratique dans ce cas . Je joue des coudes avec les porteurs pour arriver à prendre place et manœuvre un petit moment. Qu'à cela ne tienne je suis vide rapidement, quel bonheur! 
Mon chef me laisse carte blanche pour livrer au choix l'un des deux lots suivants dans l'après midi dans le nord. J'appelle donc celui qui a le plus de marchandise, un grande serre en pièces détachées. Il s'agit d'un producteur horticole qu'il fallait prévenir à l'avance. Une dame très gentille me répond que l'on m'attendra sans problème et en profite pour me donner un itinéraire à suivre car leur route est barrée depuis le village. 
Je trouve sans mal et l'on me vide de suite sur le bord de la route car la cour est bien trop petite pour Dédé. Il faut y aller avec méthode pour récupérer tout les paquets de matériel entremêlés les uns aux autres. La neige vient se mêler de la partie, décidemment quel temps de chien. L'expérience me fait jouer d'astuce pour bouger à la main certains fardeaux sans me faire mal à la surprise du producteur qui voyait les choses bien mal se présenter.  
M'ayant pas d'issue à cause des travaux je tape la marche arrière sur un bon 500 mètres heureusement en ligne droite. Il ne reste que 10 minutes à rouler, dur dur. Tant pis, hors de question de planter 15h au milieu des champs, j'avise pour la station de Dourges à 10 km de là. Il y a de la circulation et avec le temps de manœuvre je dépasse de 4 minutes… Aïe! Fichu chrono numérique. 

Il n'est que 17h mais j'ai la dalle alors je mange mon repas, c'est toujours mieux que le paquet de gâteaux et remanger dans 2h. Une petite séance de tapage de carnet de bord et…. ZZZzzzz

Roissy et les avions

déchargement au bord de la route

Mardi 9

Je pars après le grand crème à 7h30, mon client n'est qu'à 29km dont 25 de 4 voies. Sauf que j'ai zappé les travaux sur Lens et le bouchon à cause de l'heure de pointe, de plus à l‘arrivée il y a 3 camion devant moi je me suis fait avoir comme un bleu sur ce coup là! Mais après analyse de la situation avec le chef, le premier camion vide et recharge dans la cours, le second se videra seul à quai et le troisième doit de toute façon patienter. Tout ce petit monde installé je trouve place en travers du portail à cheval sur le trottoir et débâche un coté. 3 coups de fourches plus tard je suis débarrassée, la preuve qu'avec un peu de bonne volonté il y a encore moyen de travailler intelligemment. 

En route vers Dunkerque en coupant à travers, par bonheur mon adresse se trouve dans la grande zone de Petite Synthe c'est-à-dire à l'entrée et facile d'accès. Le cariste fait un peu des pieds et des mains pour me vider mon immense palette, je ne sais pas trop ce qui ne lui convient pas en fait. Quelques fois il ne faut pas chercher et laisser faire sans s' énerver. 
11h, je suis vide, je décide de manger en attendant les ordres. Je prendrais quelques minutes pour le café à la seule et unique station de l' A25 en redescendant sur Lille puis Béthune par les nationales. Le premier lot est à l'aciérie, de petites bobines debout sur palette, j'ai toujours peur de ce genre de truc. Pour une fois le cariste me donne des tampons antidérapants à caler dessous et me positionne les colis en face les crochets de sangle pour me faciliter la tâche. La séance d'arrimage est musclée, j'en fait tomber l' écharpe car ça me réchauffe un bon coup. 
Il me reste une énorme caisse à aller chercher une trentaine de km plus bas et l'itinéraire n'est pas simple à travers les villes à traverser. Je me fie au gps mais qu' à moitié, la carte bien en vue. Un truc me chiffonne, vue la taille de la caisse (3m70) j'espère qu'il ne faudra pas charger au pont car vue qu'elle n'est pas extrêmement lourde je lui ai laissé de la place à l'avant de la remorque. Si c'est la cas, l'ouverture du toit peut poser problème et je m'en veux de ne pas y avoir penser plus tôt. A force de tout gérer en live sans avoir vraiment le temps de réfléchir voila le genre de chose qui arrive. 
Bref, je trouve enfin mon village et sa vieille zone qui doit dater des années 50. On m'envoit dans de vieux bâtiments et la cour est jonchée de vieux matériel d'époque. La porte du magasin ne me dit rien qui vaille, je vois le chargement au pont arriver. Mais soulagement de voir débarquer mon colis porté par un gros engin, en 3 minutes il est mis en place. Nickel! 
En espérant qu'il en sera de même au déchargement, mais connaissant l'endroit il devrait y avoir le même genre d'engin à l'arrivée. 

16h, je peux prendre la route de la descente. Crochet par le dépôt pour mes documents, lire la carte du chrono et prendre une bonne douche gratuite. Je finis la coupure au sud de St Quentin dans un petit resto que je connais pour pouvoir être servi rapidement. Puis il faut tirer au maximum, cela m'amène du coté de Chalons en Champagne. Vue l'heure, 22h, je ne cherche même pas à aller au centre routier ou à la station, tout sera bondé. Je me contente d'un refuge sur le bord de la nationale. Inconfortable car ballotée au passage des camions, mais je n'ai pas trop le choix malheureusement. 
La peur n' évitant pas le danger je dors sur mes deux oreilles, en espérant les avoir encore demain au réveil ainsi que mes rétros tellement ça doit passer prêt. 

on est bien dans le nord, pourtant on croirait une route de montagne

Mercredi 10

En route à 7h, je m'arrête déjeuner à la station toute proche. C'est l'heure de pointe dans les sanitaires, et l'heure du nettoyage coté homme, donc c'est au milieu des torses nus (poilus en majorité) qui squattent coté femme que je me fraie un passage pour aller aux toilettes. Bien sur j'en ai vu d'autres et je comprends bien qu‘ils n‘ont pas le choix, néanmoins je trouve ça déplaisant. Y'aurait pas un autre moment plus approprié pour nettoyer les sanitaires franchement??

 
Non je ne suis pas râleuse de nature mais voilà l'une des raisons majeures pour lesquelles j'ai ma technique de débarbouillage perso dans le camion et jamais dans les sanitaires des stations ou des restaurants.
Cela ne mérite peut être pas ces quelques lignes dans mes récits, mais ça fait partie de mon quotidien et quelques fois ça peut devenir très pesant. Mais bon, ça fait partie du jeu. 

Je poursuis donc ma descente par la route habituelle avec une bonne dose de neige sur Langres. Je n' écoute que brièvement les infos car marre d'entendre xx reportages sur le mauvais temps. C'est à nouveau la soul et le blues qui m'apaise sur des km. 


A Chalon sur Saône on passe au chek up point: les pleins, le lavage complet de Dédé, et repas bruyant au resto pour moi. Puis on continue à travers la Bresse ou il y a pas mal de circulation du fait de la coupure de l' A6 à l'entrée de Lyon. Bourg, Ambérieux, restriction d'autoroute, je rejoins l' A43 sur Bourgoin Jallieu.

Les temps sont durs… Je calcule que j'ai perdu une bonne heure par cet itinéraire, les retours du vendredi soir en provenance de l'Italie risquent d'être encore plus tendus qu'à l'habitude. Je rumine un peu quand même, surtout que cette heure m' empêche de passer le tunnel et qu'il faudra se lever d'autant plus tôt demain matin! Tant pis. 

Il ne faut donc pas tarder pour dormir car le réveil sonnera sur le coup des 4h. Facile à dire mais je ne suis pas une machine à dormir tout de même. La fatigue s'accumulant il m'arrive d'être amer; la seule intimité et le seul loisir de la journée seront quelques sms ou quelques mots au téléphone, maigre récompense .  

un lavage s'impose

à la sortie des rouleaux...

... un Dédé version péche melba

Jeudi 11

Dans la nuit et à peine réveillée je grimpe au tunnel. Dédé apprécie mal d'avaler à froid la rampe d'accès avec un chargement très pesant. Coté Italien c'est la neige en acceuil, il en est tombé une bonne couche et à observer ceux qui dorment encore c'est de la toute fraiche de la nuit. 

Turin traversé comme une balle c'est le petit dèj à la sortie. 8h15 j'arrive au sud d' Alexandria. J'ai choisi de livrer en premier mes petites bobines, ainsi ma grosse caisse n'en sera que plus facile à tirer si le matériel n'est pas adapté. Il y a déjà deux camions en attente, et une petite attente à prévoir. En fait le temps de passer en bascule et à peine celui de retirer toutes mes sangles que c'est mon tour. Une demi heure après je suis sur le départ, on appelle ça de l' efficacité! Du coup je n'ai pas eu le temps de prendre en photo mon chargement, dommage car je le trouvais sympa à voir. 

Je prends une demi heure de bon temps avant d'aller poser ma caisse car le chrono a déjà bien tourné et je me méfie de l'endroit ou je vais. Une enseigne très connue à Novi Ligure. 
La queue au poste de garde, puis la cohue pour prendre grimper sur l'une des 3 balances. On m'explique pour aller au magazin général. Re bureau, bardage de tampons des documents puis j'attends un peu que celui a qui est destiné mon bazar vienne me chercher. En fait il y a un énorme chantier dans l'usine, on agrandit et c'est là ou je vais. Mon accompagnateur est belge et ça me simplifie les explications et j‘ évite d‘éclater de rire quand je l‘entends parler italien car avec son accent c‘est comique. C'est un peu le Paris Dakar en plus boueux pour traverser le site. Forcément on m'emmène sous un pont… Je veux bien tenter la manip mais de suite le manutentionnaire reconnait qu'il serait plus facile d'aller chercher un gros manitout et de prendre ça au coté. Après un peu de patience on arrive avec l'engin et en un tour de main je suis libérée. 

11h, allô chef? Bon, y'a rien, parking!

C'est au milieu d'une troupe de bulgare que j'attends. J'ai rien contre eux mais il sont bruyants et faire frire du poisson à 14h sous mes fenêtre, je n'apprécie guère. Je pense au pauvre espagnol d' à coté avec son frigo qui essaie de dormir… Pour passer le temps j'entreprends le ménage de printemps car il y en a grand besoin. De plus il fait superbement beau malgré le froid. 

16h, je décolle vers Piacenza puis Cremona pour charger demain, un complet! Je tourne et vire un bon moment pour trouver une place de parking car il n'y a rien devant mon usine ni dans la zone. C'est à une bonne quinzaine de km que je trouve mon bonheur sur un bord de route. Inconfortable mais tant pis, l'amplitude est limite dépassée. 

vend maison pas chère, vue imprenable

un souci, une roue qui bloque (container à bobines)

Vendredi 12

7h30 je pointe mon nez à l'usine déjà ouverte. Bien sur ça n'embauche qu'à 8h, mais je suis en pôle position. Déception à 8h05, on ne peut me charger sans avoir confirmation du no de commande que l'on ne m'a pas transmis. J'attends quelques minutes que mon chef arrive, qu'il se renseigne à l'affréteur qui sans doute doit lui-même doit demander au client. L'oubli peut prendre un certain temps, surtout à l'embauche… A 8h30 le chef de quai décide de quand même commencer à me charger, à 9h10 j'ai ma confirmation, sauvée. Je piaffe un peu sur le quai, celui qui me charge est sans cesse dérangé par le téléphone, visiblement c'est un chef. J'ai froid et n'arrive pas à me réchauffer. Il me propose de scanner les codes barre pour l'aider. Je veux bien mais la machine déconne et ça m' énerve, perte de temps un peu plus. 10h40 je prends enfin la route. 

Direction le Fréjus puis Lyon. J' hésite à reprendre l'itinéraire par ou je suis déscendue de toute évidence il me manquera une petite demi heure pour rentrer. Perdu pour perdu je m'engouffre sur la rocade lyonnaise et sors en direction de Villard les Dombes pour rejoindre Bourg. Tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir. Je bombarde à travers la Bresse et ces grandes lignes droites. 
Crochet à la pompe pour être tranquille lundi, et ça le fait, mon parking apparait. J'ai même encore 6 minutes pour manœuvrer!!! Faut pas se louper mais par chance il y a de la place. 9h58 de conduite, qui dit mieux??

Samedi 13
Dimanche 14

Lundi 15


07h15, zou! N6, Auxerre, A6, Paris. Pour une fois c'est coté ouest en direction de la Normandie. Rien de bien spécial, une bonne heure pour vider mon complet à quai , puis redescendre vers Evry. Un complet d'aciers, 2 h d'attente avant d'avoir accès à l'aire de chargement puis il faut se dépêcher de sangler solidement les couronnes pour libérer la place. Un grand merci aux 2 chauffeurs de la maison Rave qui m'ont donné un bon coup de main mine de rien. Quelques fois il ne faut pas grand-chose pour gagner quelques précieuses minutes. 
19h, en route vers le nord. Manifestement être à Douai à 7h sera impossible. Evidemment l'autoroute aurait pu régler ce souci, mais hors de question! Je dors sur Roye à 21h 30 et je suis cassée. 
Il faut encore remettre en place les rideaux qui sont passés au lavage ce week end ainsi que le couchage. Ca me rappelle un peu l'internat quand le lundi soir il fallait se taper le lit à faire… Depuis l'âge de 14 ans je ne fais que défaire et refaire mon sac toutes les semaines, 21 années sur 35! Et oui, car après même après mes études j'avais une chambre pour le boulot la semaine sur Dijon et je rentrais le week end chez mes parents, idem lorsque j'ai travaillé en régional à Louhans. J'espère bientôt en finir avec ça, vraiment. 

ça a le mérite d' être clair

Mardi 16

6h30, ouste, je poursuis ma route pour arriver à 8h passées à la grande usine pour vider. Il me faut faire deux entrepôts pour tout livrer mais c'est rapide. Lorsque je quitte le second hall il y a une longue file d'attente, j'y ai échappé bel on dirait. 
Le temps d'un café au poste de sortie que la liste des ramasses arrive, c'est vraiment la tournée du petit poucet: deux palettes à droites, trois à gauche, une machine là, quelques bricoles là bas; de l' épicerie comme on dit dans le jargon. Pas une minute à moi, sinon le temps d'acheter un paquet de cigarette et une baguette de pain, et d'envoyer 3 sms. 
17h je suis au dépôt pour tout vider, paperasses habituelles, je vide les données du chrono, je pose aussi mes congés d' été et prends une bonne douche. Blabla avec les collègues mais sans plus, en route vers Arras. 
20h, je prends place au centre routier. J'étais décidée à aller manger au restaurant et puis au dernier moment je n'ai plus envie car j'aspire au grand calme après cette journée qui m'a fracassé de fond (7 clients visités) . Décidément je n'ai plus 20 ans moi non plus!

Mercredi 17

C'est fraiche et dispo que je suis à 8h à l'usine pour mon chargement. Pour une question de papiers il me faut attendre une demi heure pour pouvoir charger. Je fais étaler la marchandise mais pas trop quand même car j'ai une machine à remettre derrière au dépôt. Un café rapidos sur le chemin du retour et je me débrouille seule pour mettre en place et caler mon bazar. Je ne pensais pas y arriver seule mais finalement si. 10 h 45, les pleins et en route sur la descente. 
Décidemment cette route ne change pas, à part que pour une fois il fais beau et on sent le printemps qui arrive. Je ne traine pas et ne prends pas une minute de trop sur mes poses. Je profite de l'une d'elles pour astiquer mon tableau de bord et passer l' éponge, y'a besoin mais une demi heure ça passe trop vite. 
Je termine cette journée tranquille en haut du col de Ceignes, pas trop mal placée pour la suite. 

y'a du jardinage dans l'air

Jeudi 18


J'arrive à 7 h 55 du coté d' Anemasse pour livrer ma machine. Forcément ça n'ouvre qu'à 8h30, j'en ai marre de toujours attendre alors que j'aurai pu trainer une demi heure de plus sous la couette ou faire autre chose d'aussi important. Par bonheur on m'ouvre le portail à l'heure juste, le temps d'une mise à quai et moins de 15' plus tard je suis repartie. 
Petit détour à la pompe de Bonneville pour être tranquille mais le temps est compté. Cap sur le tunnel et la descente coté italien. Mes 4h30 de conduite m' amène tout juste à une station, j'ai craint de devoir couper sur un parking isolé. Parcequ'il me faudra bien les autres 4h30 pour arriver sur Vicenza et caresser l'espoir de vider le reste. 
Incroyable, Milan passe nickel sans un coup de frein. Je perds tout de même un petit ¼ d'heure plus loin dans un bouchon pour cause de travaux. 
Connaissant mon client au nord de Vicenza je sais par ou passer pour y arriver au plus vite car la première fois je m' étais bien fait avoir. 
16h34 je suis à la barrière et je n'ai même pas le temps de descendre sonner que le cariste arrive avec son chariot, me prend les papiers et m'indique le quai. Youpi!!!! Initialement je n'étais attendue que demain. 16h42 je suis en place, 16h56 l' affaire est conclue, 16h59 j'appelle mon chef pour lui annoncer la bonne nouvelle. Quand l' efficacité est là au bout du chemin, quel plaisir… 

Vers 18h on me rappelle pour me donner une hypothétique destination de rechargement mais à confirmer demain. Ce n'est pas bien loin et il y a une station service sur ma route, ça tombe bien car j'ai pas envie de planter aussi longtemps sans avoir le moindre confort. 
Du coup de soir c'est menu panini, ça change. 

on attend sagement devant le portail, en espérant qu'on nous fera une ptite place 

Vendredi 19

Réveil tranquille ce matin, histoire d' être dans les starting block pour 8h. J' attends en vain le coup de fil magique. Il fait beau, un air printanier me fait ressortir l' éponge et le produit magique pour les plastiques. Je n' en suis pas trop fana car à la longue ça encrasse plus qu'autre chose mais Dédé l'a bien mérité. Forcément c'est lorsque je suis bien lancée dans mon ménage que le téléphone que j'avais carrément oublié bippe: go sur la région de Milan, les instructions arriveront par message avant midi. 

La liste arrive: 3 ramasses… on commence à Bergamo avec quelques colis qu'il faudra recaser sur le reste plus tard car la place risque d' être comptée. Ensuite un gros lot à l'est de Milan à garder à l'arrière, puis un autre lot à l'avant. Reste plus qu'à prier que tout rentre, que le dernier client soit conciliant à charger au coté et éventuellement à gerber quelques colis. Bref, c'est pas gagné d‘avance, va falloir se démerder! 
Mon ami Christian reste optimiste et me rassure, ça va le faire comme d'hab, sauf que tout ça m' énerve un poil quand même. 

1er enlèvement: ça commence plutôt mal, les quelques colis sont plus volumineux qu' espérés et surtout imbougeables puisqu'il s'agit de 2 gros frigos genre présentoirs de supermarché. De plus il faut attendre les papiers, aïe aïe aïe. 
2éme enlèvement: du vite fait dans une petite usine dans un petit village, à quai. Les palettes gerbées sont très hautes, quasiment au toit, impossible de rajouter quoi que ce soit par-dessus. Je le sens mal le plan… pas moyen de gagner le mètre de plancher qu'il va me manquer. 

Par miracle en ce vendredi après midi les milanais ont décidé de laisser leur voitures au parking, je traverse la ville sans un coup de frein, vraiment surprenant. Du coup je ne suis même pas en retard au 3ème enlévement au nord ouest de la ville dans une imprimerie. 
A première vue en entrant dans la cour je ne vois pas de quai, c'est déjà une excellente nouvelle car il faut charger au milieu de la remorque, en latéral car j'ai le second lot au cul. 
D'emblée j'explique mon cas au responsable qui me demande d'ouvrir une bâche pour évaluer le problème. Il me regarde avec un grand sourire en me disant que c'est rien, ces palettes ne pouvant être gerbées, on prendra celles du de l'autre lot (très léger) pour mettre sur les siennes. 
En fait il n'a aucun intérêt à chinoiser et refuser de charger car sa came doit partir absolument en urgence pour être livrée sans faute lundi, de plus les dernières palettes ne sortiront que tard ce soir. 

Bref, je squatte la cour pour une longue attente. J'en profite pour finir mon ménage abandonné ce matin puis joue sur l'ordi et grignotte un bout. Le personnel est très sympa, à plusieurs reprise on vient me chercher pour le café, ou simplement me demander si je n'ai besoin de rien. Le cariste me donne même une pile de bouquins pour enfants. Ca fera toujours des heureux. 

21h30, la dernière palettes toute chaude sortie de la chaine arrive enfin, je referme ma bâche vite fait bien fait dans le noir et roule ma poule. A cette heure ci la route m' appartient. 
Vu que je suis partie tard ce matin (fait exprès?) mon amplitude me permet de rentre en France et de dormir sans me faire prier du coté de Cluses.

chargement pêle mêle à la nuit tombante 

Samedi 20

J'ai perdu l'habitude de dormir si tard le matin, je me réveille naturellement. Sur la route il y a énormément de monde, trop à mon gout. J'apprécie la charmante attention de l' ATMB de faire de la voir telepeage une voie classique, pas de pitié pour les camions, on fait la queue comme tout le monde, et punaise que c'est long quand on a envie de rentrer!
Pendant que je fais les pleins je parfait mon ménage de printemps en nettoyant à grande eau mes intérieurs de portes et parties inférieures de la cabine. Ca brille, wahou!

14h45, parking. Un truc qui cloche, ma housse de siège un peu crade. J'ai un mauvais souvenir d'avoir voulu laver celles du Gros: impossible à remettre en place sans démonter le siege. Après une bonne prise de tête à chercher les attaches je découvre qu'il n'y en a pas et que le système a bien évolué et c'est tant mieux. Aller zou, un café au troquet du coin et tout le monde à la lessive! 

Dimanche 21

Lundi 22

03h45 la nuit est douce, le froid, la neige, le verglas ne sont plus que de mauvais souvenirs pour de bon. 
Direction le Morvan que pour une fois nous traverserons d'est en ouest. C'est une route déserte qui se profile avec quelques brumes sur les hauteurs de Nolay et d' Epinac mais qui se dissipent vite vers Autun. J'ai le souvenir d'une route tortueuse sur Château Chinon, en fait ça le fait tranquille malgré quelques courbes un peu hard. J'y croise une flopée de grumiers à vide, ces ensembles pleins m'ont toujours fait rêver et flipper à la fois. 
La N7 apparait après 2 h 20 de conduite et le jour qui se lève, une belle journée qui commence. J'aurai mis moins de temps qu'escompté pour faire ce trajet et c'est tant mieux. Faut dire que j'avais vu large tout de même. Je prends le temps d'un café à la station après Nevers et continue très tranquille sur Gien via la nationale. A ce propos une interdiction est en train de fleurir à Myenne, d'ici peu nous n'aurons plus le choix que de prendre le grand péage de l' A77 apparemment. 

Je trouve sans mal mon adresse et prends de suite la place à quai qui se libère. Je suis fortement et agréablement étonnée du nombre de « bonjour » que j'ai pu entendre, chaque personne croisée dans cette usine m'a salué. Et après une nuit presque sans sommeil c'est franchement agréable d' être reçu avec un minimum de considération. Cela devrait être habituel mais manifestement c'est rare. A ce propos je reste persuadée que cela est le reflet même de l'ambiance au sein de l'entreprise.
Et pour pousser plus loin je n'ai pas droit à aucune remarque au sujet des palettes qui sont gerbées sur le lot de devant. D'ailleurs je fais ma gym matinale pour les tirer une à une à la main vue qu'elles ne sont pas lourdes. 
Après un cordial « au revoir, bonne journée » je m'en vais le cœur léger. Les 4h30 de conduite arrivant je m'empresse d'aller garer Dédé sur le parking d'un resto routier qui lui tend les bras. Le café n'est pas cher mais beurk! J'aurai du mal à m'en remettre. 

N7, Montargis, A77 et son télépéage embusqué. A 60km/h ça bipe sans mal, à quand plus d'endroits équipés de la sorte? Nemours, on ne va pas abuser de l'autoroute puisqu'on a le temps et j'enquille Fontainebleau et Melun. Ville que je déteste traverser à cause de ces voies étroites et ces immenses rond points ou s'engager sans monter sur une voiture devient agaçant aux heures de pointe. 

Francilienne, quelle routine! 11h45 Lagny sur Marne, le réceptionnaire consulte son tableau. Vous aviez rendez vous? Heu… C'est pas grave mettez vous vite à quai. Et bé!! Tout juste le temps de faire le point au téléphone avec mon chef que mon plancher est débarrassé de 17 palettes. Z 'ont bouffé du lion ce matin? Ou alors l' effet printemps qui leur donne de l'entrain? 

Je m'en vais faire une pause à la station proche. Merci à deux chauffeurs de l'est venus spontanément me guider alors que je m'étais mis dans une posture fâcheuse en voulant trop bien me garer. A cet endroit le parking a été très bien refait, mais les places sont un peu justes et certains se garent sans avoir le souci de ne pas s'en faire arracher un bout…

Etape suivante: Villeneuve la Garenne, au nord de Paris, des quartiers que je n'aime pas vraiment. Il faut se décider rapidement dans les carrefours successifs, avoir les yeux partout à la fois car ça se faufile vite dans les angles morts. Soulagée de trouver rapidement ma destination, mais… il ne s'agit que de bureaux à priori!! Dédé en warning le long de la grande rue et je m'en vais à pied suivant un fléchage hasardeux dans un immeuble. A 14h15 avec un peu de patience je trouve enfin une porte pour me présenter, évidemment l'adresse n'est pas la bonne « comme toujours » qu'on me dit. Alors faudrait peut être songer à rectifier quelque chose nan? Mais vous inquiétez pas, ce n'est pas loin , dans la ville d'à coté, à 6 km. Ouais…
Sauf que j'en ai 17m de long à trainer et que le quartier est en travaux et que, et que, et qu'il faut traverser la Seine et que le Pont est coupé et qu'il me faut chercher un autre itinéraire, me méfier de la circulation, et pas moyen de stationner 10 minutes pfff galère! Et re travaux, et re déviation, et les piétons qui se jettent sous mes roues, et les bordures de trottoir, et le 4x4 qui veut jouer au plus fort, et le bus à droite qui lève pas le pied manque de m'enlever le rétro etc etc etc et le disque qui tourne. 
A l'arrivée, une toute petite rue et un quai de misère. « c'était juste à coté, à 6 km », 49 minutes!

Bref, une fois vide on me donne mes instructions pour demain, me reste plus qu'à aller dormir car je tiens plus. L' A1 n'est pas loin mais je me fais une frayeur sous un pont à 4m pas indiqué bien sur. Ouf c'est passé. Direction Vémars où par chance il reste quelques places. 
Papiers, défaire le sac, pipi, manger et zzzzzzZZZZZZZZzzzzz  

région parisienne, même les fleurs font grises mines

 

 

 



on se casse au plus vite de là

Mardi 23

Après cette longue nuit c'est tout de même dur de décoincer de la couette. Aller courage, on ne va pas bien loin. J'ai un vieux doute quand à mon adresse, le nom du client ne me dit rien mais de l'acier à Montataire… bingo le gps m' emmène tout droit chez Arcelor, pff. 8h, bascule, bureau, je prends place dans le grand hall à l'emplacement annoncé néanmoins il y a du monde à servir avant moi, on prends très logiquement par ordre d'inscription. Le pontier nous explique que malheureusement il est seul et de plus le pont ne lève plus qu'un paquet à la fois donc perte de temps supplémentaire. Bien sur mon chef s'impatiente et lorsque je j'annonce ou je me trouve on pousse un soupir de lassitude bien approprié. Sans le vouloir je pique le tour de celui devant moi, après tout il avait qu'à se réveiller, tant pis. Je n'ai que 4 paquets à prendre, c'est donc du rapide. Moyennant l'installation des piquets de fosse à l'avant on accepte de me les charger par pile de 2 ainsi je n'ai que 6 sangles à mettre au lieu de 12 et je gagnerai un temps précieux au déchargement. 
11h, on met enfin les voiles et je file dans le grand nord via Compiègne, St Quentin et les petites routes. J'arrive à 13 h 45 chez mon client pour vider mais malheureusement il y a déjà un camion en place sous le pont, tant pis! La discut va on train avec le chauffeur bien sympa et celui qui attend le tour après moi. 

15, c'est bon, on peut passer à la suite et courons vers Avesnes sur Helpes avec l'espoir de recharger bien que l'usine ne ferme pas bien tard. J'y suis accueillie avec un grand sourire en me disant que j'ai fait vite, et oui. Le cariste ne traine pas à me charger 16 très lourdes palettes et moi je cavale autour du camion pour débâcher/rebâcher à la fois. 16h45 l'affaire est dans le sac. 
Vu qu'il faut attendre l'adresse d'un complément je descends à 7 km de là à un restaurant bien sympathique. Un café, une bonne douche, ça requinque. 18h 30, le complément se fera sur Charleville Maizière. Manger/rouler ou rouler/manger? Tel est le dilemme. Mon voisin de parking avec qui je discutais à ce moment serai d'avis de manger/ dormir/ rouler… Pas stress le gaillard!! 
Evidemment je choisi l'option de rouler de suite. Ce qui m'amène non loin de ma destination pour 20h. Franchement on a vu pire non? J'avise la zone commerciale ou par chance on a pas encore eu la merveilleuse idée de condamner les parkings aux camions. Je remarque de suite que vu l' état de certaines bordures ça se sait. J'ai le choix entre une cafétéria de supermarché ou Mc Do. Tant pis pour le régime j'opte pour le second. 

non Dédé, on laisse la baraque à frites tranquille, on en a pas besoin!

mal positionné pour faire une photo simple, mince, flute, crotte

Mercredi 24

J'ai un vague souvenir de l'endroit ou je charge pour y être déjà aller, mon inconscient me dit d'y aller de bonne heure. 7h15, la cour est ouverte, le quai est éclairé, j'aime ça! Mais ma joie est de courte durée, il me manque le numéro de commande car la seule destination ne suffit pas. Y'en a marre à la fin, il manque toujours quelque chose! Bien évidemment mon chef n'a rien de plus sinon on me l'aurait donné, donc il faut attendre 8h pour obtenir l'info capitale. 08h10 on me dit qu'il n'y a pas de référence pour ma commande, c'est un truc spécial, que le client se met en rapport avec l'usine. Sauf que le cariste me dit qu'il n'y aura personne dans les bureaux avant 9h, pffff!! Ca me gonfle d'une force! 

09 h 10 on m'appelle vite à quai et à 09 h 30 je prends la route. Après un rapide calcul je ne suis plus sure de tout vider jeudi, il n'y a plus qu'à prendre les mesures nécessaires: coupures minimums et prier. 

Ca commence mal du coté de Chalon en champagne car un convoi exceptionnel ralentit la circulation allant jusqu'à créer un bouchon. Ensuite je remarque l'omniprésence des forces de l'ordre sur toute la descente, de Vitry le François jusqu'à Bourg en Bresse. Dédé ouvre l'œil, pas question de se faire avoir. Je mange en 30' à la sortie de Lyon puis termine sur un petit parking avant Chambéry. J'aurai pu continuer à la station suivante mais le parking étant immense si je n'y trouve pas de place je suis marron. Pour une fois on anticipe. C'est un peu bruyant car juste en bordure des voies de circulation, dommage. 

c'est beau la France profonde

jour de marché 

Jeudi 25

En route à l'aube, le soleil resplendit dans la Maurienne, Christian me dit qu'il pleut de l'autre coté des Alpes. En effet, beurk. Coupure à Novarra pour être tranquille pour traverser Milan au cas ou. Une fois de plus je traverse à merveille, dans l'autre sens c'est loin d' être la même chose… 
Midi et demi, je suis enfin sure d'assurer mes deux livraisons. La première dans la périphérie proche de Bergamo, 11 minutes pour descendre 4 mètres de plancher avec ouverture des deux cotés, quelques fois c'est sportif ce job. La deuxième livraison à Vicenza dans une grosse acièrie, formalités d'entrée, bascule, cette fois le gardien m'a tout bien expliqué car la dernière fois son collègue m'avait laissé un peu dans le vague.

Ce genre d'endroit est immense, et trouver l'emplacement pour vider quand on a pas à suivre les autres ce n'est pas évident. Comble du bonheur un cariste traine justement par là, pas besoin d'aller lui courir après. Re footing autour du camion pour tout ouvrir et refermer dans la foulée, aller hop hop hop. Si vite fait bien fait qu'il me faut encore attendre 3 minutes que ma coupure de 30' se termine. Oui, je sais, faut pas mélanger travail et repos, parce que patati et patala mais cela m' évite de planter 30' sur le parking de sortie au milieu de la poussière. Ainsi je peux rouler une quinzaine de minutes et boire un bon café, me laver tranquillement les mains, aller aux toilettes sereinement, une vrai pause quoi.


Mes ordres pour demain ne tardent pas à arriver, cap sur Brescia. 1enlèvement et complément en groupage chez le transporteur, un grand classique. Pas d'affolement car ma came ne sera prête à l'enlèvement qu'en début d'après midi, certainement aussi pour ne pas arriver trop tôt au groupage. Bref, je vais couper jusqu'à midi. Ou? Parking isolé niet niet, trop long. Aire d'autoroute? Bof bof. Restaurant? Connais rien sur Brescia et j'ai pas le temps de chercher, le disque a déjà pas mal tourné. T'en dis quoi Dédé? Si on allait voir le fameux parking à Brescia Est? Apparemment il y a tout les services. Go. 

A l'entrée du dit parking j'hésite un peu car c'est payant héhé. Voyons voir… la première heure gratuite, et ensuite? 9h:4 Euros, 11h:5 Euros, 18h : 8 Euros !! Adjugé
Je teste la douche (gratuite): nickel. Le resto: rien à redire. 
Je ferai un petit topo plus détaillé sur le forum mais l'endroit a été bien pensé, nos vieux centres routiers à la française ne valent pas un clou: 400 places de parking et bornes électriques pour les frigos, douches, machines à laver, salle de musculation, resto, bar, station service, garage, lavage, boutique, salle vidéo, salle internet (2Euros/heure), etc …

A table!!!

vendeur de briquets et kleenex à un feu, et je ne sais quoi au fond du sac...

au déchargement

poussièreux comme endroit!!

Vendredi 26

Je me réveille tranquille en milieu de matinée et vais déjeuner au bar, 3 euros le cappucino brioche jus d'orange, rien à redire. 
Midi, en route pour les 20 km qui se sépare de mon premier enlèvement. Rien à signaler sauf que c'est un peu long pour charger 10 palettes, heureusement que je ne suis pas venue plus tôt. 

Ensuite je descends au sud de l' agglomération de Brescia chez un transporteur pour THE groupage, encore un fait dans les règles de l'art, non pas en vrac cette fois mais gerbé au maximum. Vu qu'il y a de gros paquets en longueur il faut sangler soigneusement, de plus la marchandise étant fragile il faut caler des palettes vides sur les cotés pour que rien ne bouge. Répartition du poids oblige les clients ne sont pas chargés dans l'ordre mais on m'affirme que tout vide en latéral. J'espère pour le collègue qui va reprendre ça derrière moi! 2 heures plus tard je suis prête à prendre la route, 2h pour charger un tel bazar il n'y a rien à redire. 

Ca circule fort sur l'autoroute, Milan passe au ralenti mais pas trop mal tout de même. Dans mon rétro de droite j' aperçois une énorme bosse dans les bâches, punaise de punaise, pas bon. Gentiment en rentrant sur l'aire de Novara je fais en sorte de virer rapidement (mais pas trop) pour envoyer un petit coup de force centrifuge à gauche: la grosse bosse disparait comme par magie. Oui mais bon, c'est pas une solution non plus!!! De plus c'est un coup à se faire recaler au Mont Blanc. Ni une ni deux on trouve une place sous les lampadaires et on ouvre. C'est bien ce que je craignais, une sangle c'est fait la malle. J'arrive à la récupérer et à la remettre en place, ouf!

Je file au tunnel après avoir fait la pause et avaler 2 panini, trop la dalle. 

23h30, Bonneville, je baille, aller, au parking. Je voulais rouler plus loin mais pas la force. 

Un quai latéral, assez rare. On charge avec de grandes fourches

Samedi 27

Une bonne douche au réveil y'a rien de tel, pour ce mettre à la bourre!!
Je rappelle mon collègue pour l' échange de remorque, en fait il a trainer un peu et ne sera pas bien loin devant moi, rendez vous est pris à Bourg en Bresse. Le temps de la décroche, de lui expliquer le merdier qui l'attend, quelques mots et nous filons tout les deux vers nos maisons respectives. 

13h, Ouf, parking. Mais je ne rentre pas directement, j'ai pas mal de chose à faire en ville dont les courses (la corvée). En faisant vite ce n'est qu'à 17h30 que je retrouve ma chaumière, sans plus d' énergie. Pensez bien que sortir ne fait plus partie de mon vocabulaire

Dimanche 28

Lundi 29

Et oui, pour une fois je me suis payé le luxe d’une bonne et douce et très agréable grasse mat’. C’est donc tranquillement que je démarre à 11h19. De plus avec le décalage horaire et le magnifique soleil matinal j’ai vraiment l’impression d’en avoir profité. Au programme du jour, rouler uniquement.
La route est toujours la même, je cherche les primevères et les jonquilles du regard pour passer le temps, je zieute (patois local) dans les jardins ce qui pousse, chacun son truc …

Café à St Dizier, le reste de la pause à Reims, que c’est mal fichu ce fractionnement 15‘+30’.

Il y a encore du monde au bureau lorsque je passe juste avant 19h, du coup on me donne mon premier enlèvement vu que je vide de bonne heure, ça évitera d’attendre.

Je termine à Arras peu avant 20h sur le nouveau parking tout neuf de la base que je livre.

sympa cette pub

Mardi 30

5h pile je suis à l’ouverture du poste de garde mais l’informatique à décidé de faire la sourde oreille et je ne rentre sur le site qu’à 5 h 20, heureusement que je suis la première. Je rêvais de vider à quai, et bien non, il faut déjà crapahuter de si bon heure avec un éclairage incertain autour de la semi pour tirer les bâches, grimper pour enlever les barres, etc.
6h j’ai tout refermé et je décide d’un commun accord avec moi-même d’aller déjeuner au centre routier tout proche. Le parking est encore archi comble et tout endormi, au bar je suis seule avec un artisan du coin avec qui je discute quelques mots.

En route pour une grande usine de produits chimiques du coin, ça n’ouvre qu’à 8h mais il faut souvent jouer des coudes pour charger de bonne heure si bien que je prends mes précautions. Fait exprès aujourd’hui ce n’est pas la ruée et il y a du renfort de cariste si bien qu’à deux ils me chargent à quai en un temps record.
Second lot à prendre à Douai, des bobines de papier sur palette, à quai. Là une pétasse blonde à talons aiguilles me prend un peu le chou « mais ça va pas renter! » hé ben fallait annoncer les bonnes dimensions de palette… « mais j’ai mesuré, ça fait 120 de diamètre! » espèce de banane, la palette fait 120 de long et ça déborde de 20 cm. Le cariste la renvois gentiment à sa place au chaud au bureau, on va se débrouiller. Le gerbage d’une palette de cartons gagne la place manquante en 3 secondes.

De retour au dépôt j’arrive même à rajouter quelques bricoles, et oui je suis brune!!!

Trêve de plaisanterie, à présent il faut rouler. Le soleil disparait et la descente est jonchée d’orages et d’arcs en ciel. Je mange en vitesse sur un refuge, et me décide à boire le café dans un rade plus loin. M’y rejoint un collègue et la halte se prolonge de 15 minutes supplémentaires. A St Dizier je termine la coupure avec une bonne douche et un gros malin qui me propose ses services pour un frottage de dos… sympa mais lourd! Au lieu de me fâcher je lui répond que mes bras n’ont pas du raccourcir depuis hier et que je devrais m’en sortir seule.

C’est dommage il me manquera une vingtaine de minutes pour passer la nuit à la maison, je stoppe au sud de Dijon.

c'est pas très accueillant cet endroit

divertissement sur une route monotone

Mercredi 31

J'étais tentée de ne faire que 9h de coupure, mais en ayant déjà fait une hier, ça craint pour la fin de semaine. A part l’arrêt pour le gasoil et un très rapide café crème à Chalon je file vers le sud, j’ai bon espoir de vider mon premier lot (3 palettes) peu avant midi du coté de Chanas. Le temps de grimper jusqu’à mon bled, ça monte fort et Dédé en a lourd sur le cul, de faire le tour de la zone, de descendre demander ma route car l’adresse est incomplète, j’arrive à 11h 43. Je sonne au quai, personne ne répond, il faut trouver le bureau. La secrétaire arrive enfin à joindre le réceptionnaire à 11h 49 qui arrive à moi à 11h 53 « à bah non il est trop tard j‘ai un truc perso à faire, faut pas que je sois en retard, je vous vide à 13h30 ». Que dire à part « tant pis »? Limite s’il faudrait pas que je m’excuse encore en plus.

14h, après avoir posé une sangle pour maintenir une palette en place je roule par la D89 vers Tournon sur Rhône, sur les conseils de Phil26, le spécialiste de l’ Ardèche. Très touristique comme route… jolie mais pas rapide avec ses villages, ses bosses, ses courbes, ses travaux. Je précise que je suis chargée très lourd et avec pas mal de « ballant ». Bref, de toute façon je suis déjà dans les choux pour l’ après suite.

Tournon, 10 minutes d’arrêt, une palette à poser. Pas le temps de poser un pied par terre qu’on me met au parfum: c’est jour d’inventaire, on ne réceptionne pas. J’hallucine!
Hors de question de planter là, on m’envoie laisser ça chez un correspondant à … Annonay. Je rebrousse donc chemin par la merveilleuse D89 et ses pêchers en fleurs, ses magnolias superbement beaux dans les jardins, ses coucous dans les talus. Courage Dédé il y a une petite grimpette, ne regarde pas la file derrière. D’ailleurs je les trouve tout de même patients les 07. Certainement qu’ils sont rodés.
Chez le transporteur c’est du rapide, on me propose même de bouger quelques palettes pour recaler ce que j’avais sanglé, même pas besoin de demander, merci!

Aller hop, on redescend tranquille en faisant gaffe dans les courbes. J’ hésite à reprendre l’autoroute mais ça ne vaut pas le coup et puis maintenant on la connait par cœur la D89... Par contre il n’y a pas un rade dans le coin pour faire la coupure, boire un jus et acheter des cigarettes, même pas dans la capitale de St Peray. Du coup on voit ça sur l’autoroute que je prends sur quelques kilomètres seulement car restriction oblige on termine sur la N7. Montélimar, il y a tellement de restos que je ne sais trop ou m’arrêter, je ne sais même pas si j’ai envie de me noyer aux autres chauffeurs. Donzère, il reste quelques minutes à rouler, il faut se décider et vite. C’est un coup à se faire avoir et ne plus trouver de parking. J’avise un rade au hasard, de loin je n’avais pas vu que l’immense parking était presque plein. Et merde moi qui aspirais au calme! Au final je passe un très bon moment à table bien que je trouve l’endroit trop bruyant, avec un ancien proche de la retraite venu s’installer à ma table car il avait reconnu le sigle Delta sur mon camion. Il me résume ses 30 ans d’ Italie en groupages à plus finir, ça lui manque…

ça tournicote pas mal dans le coin

trop bon de voir ça

si les ch'ti savaient ça

C'est du 1er cru vous croyez?

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