Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Juin 2010

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Mardi 1

En route à 5h40, je m’aperçois de suite que je n’ai pas de lumière sur la remorque, ça commence bien! Bizarrement mon cordon est débranché…
Un grand café en route et je file au dépôt. J’ai le temps de faire les pleins et poser des palettes vides avant que les chefs arrivent. On me donne un lot que je charge à l’avant. Le temps de faire ça bien l’heure tourne et le mécano attend Dédé avec impatience. De plus nous sommes ralentis en route par des travaux. L’entretien est plus long que je pensais car Dédé doit changer de baskets. Grosse surprise, on lui a ramener son marchepied! Youpi c’est la fête! Par contre mon cordon abs a été arraché ou plutôt débranché sur le tracteur, ça ne me plait pas du tout. Aurais je des ennemis?
Vu qu’on a pas finit à midi chacun va manger.
Je reprends la route vers 15h, pour descendre jusque sur St Dizier. Je m’arrête pour la nuit et vais manger à la nouvelle cabane à frites. Au bout de l’étal il y a 2 vieux qui critiquent un jeune qui vient de démarrer et qui a un peu pousser fort les rapports. J’ose même pas imaginer leur commentaires quand j’ai débarqué sur le parking.

 

Mercredi 2

Je pars à la fraiche. Je voulais prendre le temps de passer à la maison et puis je change d’avis en calculant mes heures. Aujourd’hui étant férié en Italie il faut se rapprocher le plus possible de la frontière, et demain il faudra décoller très tôt.
Je prends juste le temps de passer Dédé au lavage puis de faire quelques courses plus loin.
16h30, parking de régulation du Fréjus, interdiction d’aller plus loin, les forces de l’ordre veillent au grain. Entassés comme des boites de sardines sur cet immense parking en plein soleil, que faire? Je sors le plumeau et l’éponge pour la toilette intérieur de mon 4m2 duplex puis il faut penser à dormir.
J’appréhende le moment ou tout le monde va décoller en soirée…

Jeudi 3

03h05: et ben mince, personne à bouger! Il faut ruser d’une savante marche à recul pour sortir du guêpier, heureusement que j’avais pris la précaution de rester en queue de peloton.
Au tunnel ça bouche un poil malgré l’heure matinale. Tou shuss sur Milan et je m’en veux de ne pas être partie un peu plus tôt pout éviter les coups de frein. Ca va pas trop mal cependant, sauvée.
Le client au nord de Brescia réclame sa marchandise depuis mardi, il faut faire vite. Je me pointe à 9h10 et ça ne traine pas à vider. 9h30 c’est repartit sur le sud de Milan pour larguer ma bobine. Heure de midi oblige, on patiente jusqu’à 13h30.

La suite du programme se situe dans la région de Parme. Quand on m’annonce le nom du village j’ai un grand sourire: je connais, à coté de Sala Baganza le berceau du jambon de Parme. Bingo, je me retrouve avec un chargement de 39200... Os de jambon!! Je ne crains pas le vol de fret, à part peut être de me faire agresser par une meute de chiens.

17h, je stoppe tout net sur le parking de la petite zone industrielle: 10h03 de conduite, le compte est bon. On m’annonce la couleur pour demain: troquer ma remorque contre une vide, charger les quelques palettes d’os qui n’ont pas tenues dans le chargement initial, puis de la ramasse en pagaille.

20h30 alors que j’allais tirer les rideaux après avoir pris un peu le frais (il a fait très chaud) arrive mon collègue avec la remorque vide. On part discuter autour d’un verre au bar d’en face encore ouvert mais je ne tarde pas car j’ai envie de me reposer.

Vendredi 4

Après le ptit déj c’est la scéance de décroche raccroche puis je vais charger les 4500 os restants.
Mon chef me dis de remonter sur Milan mais de l’appeler à mi chemin car on me cherche le complément du complément. A peine repris l’autoroute on me demande d’attendre 5 minutes, peut être quelque chose à prendre dans le secteur. 2minutes plus tard je suis fixée: cap vers le sud pour un lot de céramique sur Modena. Sans attendre je prends cette direction, sans pour autant avoir d’adresse exacte. Alors que j’arrive presque au parking du resto de Cristian à Casalgrande mon adresse arrive par message: je suis à 150m de la boutique en question!! Ca ne traine pas à charger et à 11h30 le tour est joué.
La suite des opérations aura lieu sur le sud de Milan, je décide d’aller manger en vitesse.

J’arrive sur Milan à 14h45, et mon élan s’ arrête au portail de la petite usine. La machine que je dois enlevée n’est pas prête car on n’attendait le camion que lundi ou mardi. Youpi!! Cependant on s’active à se renseigner du travail qu’il reste à faire dessus: juste 2 éléments à monter. Le destinataire complaisant dit que ce n’est pas grave si les pièces sont séparées, sous réserve qu’il y ait la place dans le camion.
Rentrer dans la cour n’est pas une mince affaire puis la manœuvre pour accéder au pont est périlleuse mais ça y va avec un peu de patience. Le chef de l’atelier me félicite presque, il a vu bien pire. Pendant ce temps on a monté la plus encombrante des pièces sur la machine pour gagner de la place. Méanmoins la machine a du mal à glisser du fait de sa largeur. Il faut meme tirer légèrement sur les rails du haut pour écarter les flancs de la remorque et ne rien accrocher. Ensuite je me débrouille comme je peux pour refermer le toit et sangler la machine, attrapant une bonne suée.

Après avoir fait les papiers on me propose un café et un robinet d’eau pour me rafraichir, ce qui est bienvenu.

16h30, go pour rentrer avec la traversée de Milan.

20h30, je tire mes heure jusqu’à Cluses et avise le parking su péage pour la nuit. Un beau merco bleu garé, mais oui, c’est Sweden!
On papote et l’heure tourne… vite au lit

Samedi 5

Le réveil sonne, je me rendors et pars avec plus d’une heure de retard. Punaise!!
Le souci va être pour lundi, je dois impérativement avec 45h de coupure ce week end, c’est pas gagné pour mes livraisons. Y’en a marre de devoir toujours jouer la montre, ça rime à rien.

Dimanche 6

Lundi 7

Départ bien réveillée cette fois à 08h30. J'angoisse un poil de courir pour livrer mes 2 clients sur Argenteuil cet après midi. C'est stupide, je sais, mais plus fort que moi, pas moyen d‘ être zen.
La montée est donc relativement tranquille, pour ne pas risquer de perte de temps inutile j'enfile l'autoroute d' Avallon aux portes de Paris. C'est dans une cote qu'un chauffeur italien de chez Torello me fait un signe en me doublant, signe voulant dire que j'ai un souci à l'arrière. 1ere aire de repos je fais le tour du camion craignant d'avoir un pneu à plat. En fait il ne s'agit que d'une bavette dont les rivets fatigués ont cédé. L'italien qui lui aussi s'est arrêté finit de me l'arracher, merci bien!

Par chance ça roule à merveille sur l' A86 puis le pont de Bezons, 14h15 j'arrive chez le client que j'ai décidé de visiter en 1er. Du premier coup d'œil je sens le mauvais plan: un portail vraiment étroit et pas d'entrée de hall pour vider ma machine au pont, aie! Le client me dit qu'en effet c'est ennuyant de ne pas pouvoir la vider au chariot (au passage l'expéditeur l'a appelé devant moi et lui avait bien précisé). Mais il y a un plan B, le voisin est une entreprise de levage, suffit juste de demander. C'est donc une énorme grue qui se met en place le long du grillage et me libère d'un coup 5m de plancher. Pendant que je referme mon toit et un coté je vois mon client aller donner une bonne bouteille au grutier, les bonnes pratiques de voisinage ont encore de l'avenir. Le geste me fait sourire car c'est devenu bien trop rare.

Mon second client est à 200m à vol d'oiseau, 1500m en réalité car la zone est bourrée de sens uniques. Là il faut reculer dans une petite cour bien défoncée, j'y vais donc doucement. Débâchage d'un coté, il fait très chaud et je bouffe un peu de poussière. Pendant qu'il me vide le cariste me montre un énorme cerisier bien rouge… Décidemment les gens ont du savoir vivre dans ce quartier!!

15h45, mon chef me dit de quitter les lieux vers le nord. J'ai vraiment chaud, malheureusement il n'y a pas de place de parking à proximité du troquet de la zone car j‘aurai bien pris un truc frais et me débarbouiller aussi, tant pis on verra plus loin.

J'arrive vers 18h30 sur Peronne, évidemment mon dernier client est fermé et je me pose sur un espèce de parking en face. Je garde les portes ouvertes un bon moment, que ça fait du bien

Mardi 8

J'ai été réveillée de bonne heure par la lumière du jour et à 7h30 je suis prête. Je m'avise d'aller faire un tour à pied en direction du centre ville pour déjeuner et à 2 minutes je trouve mon bonheur.
8h00 je fais les 100 pas devant la grille de mon client, mais ça n'ouvre qu'à 08h30.

09h00, en route pour Cambrai avec un lot de vrac à charger dans une petite boutique. C'est du vite fait avec 5 paires de bras énergiques. Passage rapide au dépôt pour les paperasses et un café. Dans la cour un camion école et 3 stagiaires qui ne perdent pas une miette des supers manœuvres de Dédé (rien de bien magistral mais il s'applique à faire un joli demi tour en 3 temps pour pas faire ripper les pneus.
Pas le temps de parader non plus, on m'attend dans un petit village des environs d'Hirson. Pas facile de trouver l'entrée du site qui se trouve dans un renfoncement. Il est 12h15

Alors que ça n'ouvre qu'à 13h, dés 12h 40 un gars me demande de vite reculer car on a vraiment besoin de la marchandise. Je donne un coup de main à faire glisser les colis au cul de la remorque et vu la chaleur ambiante moite c'est la suée assurée. Alors que je referme les portes la pluie commence à tomber. Une demi heure plus tard alors que j'arrive à mon chargement c'est le gros orage, ça sent le débâchage complet bien trippée. Mais il y a un peu d'attente et quand vient mon tour le soleil revient, ouf!! Le cariste s'excuse de me faire sangler les palettes mais un chauffeur low cost a viré un chargement récemment. Une fois de plus nous payons des erreurs de transporteurs bon marché…

Direction Reims, puis St Dizier pour la nuit, je compléterai demain dans les environs

Mercredi 9

Mon intuition me dit de partir e bonne heure, ça paie car à 7h30 mon usine est déjà ouverte et à 08h 15 je suis sur la bascule de sortie. Mais… mais c'était trop beau… le chargement est bien plus lourd que prévu, après une rapide recherche on s'aperçois qu'on ne m'a pas chargé le bon lot. Je ne peux m'empêcher de dire mon mécontentement au cariste, qui me renvoie la faute. Moi j'ai annoncé ma référence, lui a pris le premier lot en partance pour l'Italie qui lui tombait sous la main. Bref, j'en suis quitte pour un débâchage et sanglage pour rien, c'est pas si grave hein?

09h je mets les voiles pour de bon et m'arrête prendre un bon café et une bonne douche dés que possible car il fait très lourd depuis bon matin.
On annonce un gros bouchon au sud de Chalon, sortie conseillée à Chalon nord. Bonne idée à part qu'il faut faire le grand tour de la ville et que c'est saturé. Quitte à perdre un peu de temps je garde l'autoroute; en effet ça bouche pas mal et ça sort pas mal à la sortie sud. Et… tout ceux qui sont sortis à la sortie nord viennent rentrer ici, joli bazar à cause de 107.7 qui n'a jamais précisé où se situait le carton, en amont ou en aval.

A la station service c'est aussi un joli souk, cette fois à cause d'une benne de la région qui c'est garé en vrac, résultat plus personne ne peut sortir. Le chauffeur qui est attablé décrète qu'il ne cassera pas sa coupure pour bouger de quelques mètres. Les 2 chauffeurs devant moins sont excédés et le ton monte assez violemment, y'a de quoi! Moi je file au lavage

Direction la Bresse puis la pleine de l'Ain. Là c'est un énorme convoi qui provoque un bouchon de taille, l'enfer, ça s' ecxite et s'ennerve pas mal. Il est 17h, c'est peut être non plus la bonne heure pour faire déplacer un convoi pareil non plus. Me suis toujours demandé pourquoi on ne faisait pas ça de nuit pour le confort de tous?
Pour ne pas griller mes heures je vais boire un café dans une station. Il faut réclamer la clef pour aller aux toilettes qui se trouvent à l'extérieur. Alors que j'ouvre la porte je me fait presque agressée par des types qui ne comprennent pas, punaise que ça m'agace!! En prime je me fais insulter, youpi. La dame de la station à qui je fais la remarque me dit que c'est le temps orageux qui veut ça. Je sais pas, mais ça gave, je voudrai juste travailler sans avoir à me battre.

Dans la Maurienne c'est l'orage qui menace et de grandes bourrasques de vent me font lever le pied, impressionnant. Je trouve refuge à l'autoport de Modane, bizarrement à moitié vide malgré qu'il soit 20h. A présent il pleut copieusement, pas facile d' aérer la cabine ou il fait trop chaud

Jeudi 10

En route à la fraiche, histoire d'arriver à Turin avant le coup de feu, si bien que je suis à 7h30 chez mon client, un genre de grossiste en matériaux qui est déjà ouvert. L'entrée se trouve sur un rond point et c'est le va et vient des petits camions des artisans. Le réceptionnaire me dit d'aller me garer dans la rue plus loin, de bien me coller au mur pour pas trop gêner la circulation. Je m'exécute, débâche et n'attends que quelques minutes qu'on me vide.

A 8h je suis donc repartie, avec une bonne heure d'avance sur ce que j'avais prévu, plutôt cool.
Je fais ma pause tranquille après Brescia, poursuis à Vicenza.
Dans l'acierie ou je vide je suis en place bien avant 14h, je patiente un peu que le cariste reprenne le boulot

15h, vide, j'avise la seule place de parking à l'ombre de la zone.
Mon chef me dit de descendre tranquille sur Bologne pour recharger demain en fin de matinée.
Je décide de prendre un bout de route secondaire, mais ça n'avance pas très rapidement à cause de la succession de villages qu'il faut traverser, puis des routes pas très larges, en bordure de canal, typique du coin. Je reprends l'autoroute sur Monselice alors que je pensais descendre ainsi jusqu'à Ferrara.

9h de conduite à l'entrée de Bologne, ça ne m'arrange pas. Premièrement car j'aurai voulu garder mes 10h pour demain, secondo car j'aurai voulu dormir au plus prêt de mon client. Dilemme.
J'opte pour me rapprocher.
J'atterrie dans une grande rue, semi zone industrielle, semi habitations. Une grand parking, un bar au coin de la rue, pas la peine d'aller plus loin, on établit le campement ici.

Vendredi 11

9h30, je commence à m'ennuyer sur mon parking et vais voir mon client. Une demi heure après je suis à quai. Initialement je devais être partie pour midi mais on a pris du retard à l'emballage de la commande et il faudra attendre 14h, dommage pour l'amplitude.

Il est prévu que je change de remorque avec un collègue qui a pris du retard, au final il sort bien trop en retard de son chargement et je file sans l'attendre. Cela me soulage bien car j'ai bien mieux à faire demain que de l'attendre. De plus cela m' évite un départ très tôt lundi.
Bref, je remonte dare dare au Mont Blanc et vais dormir du coté de Cerdon, là ou habite l'ami Titi3701

Samedi 12

7h30, toc toc toc c'est Titi!
On discute une petite heure avant que je ne me remette en route pour la maison.
11h30, fin de mission

Dimanche 13

Lundi 14

Départ presque tardif à 5h30 pour le nord. La montée est monotone, heureusement qu'un autre lève tôt me tient compagnie au téléphone. Rien de tel pour faire passer les km plus vite, surtout sur la portion Chaumont/Reims qui est comme bien souvent interminable.
13h, Saint Quentin, on m vide à quai pendant que j'attends sagement dans un petit espace sur le quai ou il y a table, sièges, café et magazines. C'est bien pensé car le chauffeur reste à proximité en cas de besoin, mais pas dans les pattes des caristes.
14h, vide, je remonte au dépôt en prenant au passage un chargement. Le cariste s'excuse de me faire ouvrir totalement la remorque pour me charger dehors, à priori il y a un ennui avec le quai. Pas de soucis, je ne suis pas à ça prêt.
A la boite il faut vider, changer de remorque, completer cette dernière. Entre temps j'en ratèle une autre pour arranger le chef de quai. Bref, de quoi m'occuper.
Avant de partir je prends une douche et repasse au bureau. La papote avec la direction dure plus que prévu, si bien que mon amplitude touche à sa fin. Tant pis pour la demi heure de conduite qu'il me restait à faire, je dors sur place.

Mardi 15

Je crains que la journée ne soit trop courte pour faire ce que j'ai à faire: 3 clients en région lyonnaise.
Du coup on met les voiles bien avant que le soleil ne se lève, ce qui permet aussi de tracer sans être ralentit par personne. A Chaumont je prends le temps de déjeuner et poursuis. Chalon, le plein, Macon, pause pour grignotter un bout, terminer la seconde coupure avant d'attaquer les choses sérieuses.
Le gps me conduit tout droit chez mon 1er client, un carrossier PL pour poser un 1er fardeau. Comme les cordonniers sont les plus mal chaussés, il faut ressortir en marche arrière de la cour. Rien de bien méchant mais quelques minutes de conduite en moins sur la carte. 2er client à Caluire, même schéma, mais cette fois sur une avenue ou ça roule pas mal en pleine interdiction PL.
De là il me reste à peine une heure pour descendre à coté de St Genis Laval, il est 15h30, c'est jouable à condition de ne pas trainer. Sauf que je ne sais pas trop ni ou ni comment rejoindre le périf de Lyon. Le client m'a plus ou moins indiqué un truc mais j'ai pas tout compris et crains le piège; je décide de poursuivre par là ou je suis venue: en suivant la Saône. Cet endroit est magnifique, au passage!
Je trouve bien une direction du périf mais la rue m'a l'air bien étroite et j'ai peur de m'engager n'importe ou. Tout en roulant au pas j'examine le gps, à priori je peux traverser le fleuve et retrouver l'A6 pas loin. Mais au moment de tourner sur le pont une indication de gabarit m'intrique. Punaise, que faire?? Je pique tout droit sur le centre ville après un passage à 4m, Dédé baisse la tête.
Je profite du peu de circulation pour tirer tout droit, tant pis j'ai des explications à fournir en cas de mauvaises rencontres. Finalement ça roule à merveille (la chance?)par là malgré les innombrables feux. Je m'extasie de la beauté de cette ville que j'ai toujours adoré. Je ressorts à la Mulatière avec une petit sourire en regardant les heures: j'ai encore une demi heure devant moi!
Seconde chance, mon dernier client, un marchand de matériaux, réceptionne jusqu'à 17h30, très rare! De plus il n'y a personne, si bien qu'à 16h45 j'ai terminé. J'ai repéré un coin tranquille au fond de la zone. Il y a pas loin un supermarché et des commerces, ça tombe bien pour remplir le frigo et aller boire un grand truc bien frais parceque la chaleur moite est devenue insupportable. J'aurai bien apprécié une bonne douche, heureusement que j'ai une réserve de flotte pour me rafraichir.

Mercredi 16

Départ 5h, cap sur l' Italie et Milan. Mission: vider une bobine et recharger complet pour remonter. Le calcul matinal me dit que je suis tranquille, je pourrait remonter un bout ce soir.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'à l'approche de Novarra ou je me tâte à faire une pause pour manger en vitesse. On annonce une sortie obligatoire. Pas de panique, j'ai déjà pratiqué le petit détour quand on démontait les ponts de l'A4 il y a quelques années. Prendre la direction l' Alessandria, sortir à Vercelli est puis nationale et tengenziale de Novara qui rejoint le péage est de la ville. 15' de détour tout au plus…. Mais le péage en question est fermé, il faut poursuivre sur Milan par la nationale et là c'est le gros caca. 1h30 pour parcourir 10 km, la misère!
J'arrive à 14h45 chez mon client qui me demande, en plus, de patienter un peu, pffff. Sans compter qu'il faut faire une coupure. Mon chef s'occupe de faire attendre mon rechargement qui normalement ferme à 16h.

En effet on m'attend de pied ferme quand j'arrive à 16h30 et après une petite séance de transpal à main pour caser mes 33 palettes je referme les portes à 17h30.
Il ne reste pas grand-chose à rouler, juste de quoi retrouver l'autoroute et une station service. Il tombe des cordes depuis ce matin, les rivières dévalent à plein, les orages par moment sont violents.
Je termine lasse et trippée, l'humidité ambiante est lourde et pas moyen d' aérer la cabine.

Jeudi 17

Départ à 5h passé, après une douche gratos le temps de traverser le parking pour aller déjeuner. C'est encore la pluie qui m'accompagnera toute la journée ou presque.
Mont Blanc, A40, Chalon, Chaumont, dare dare car on nous attend demain sur Lille.

15h30, un parking relativement tranquille en bordure de la N67 pour la nuit. Je me mets au point avec mon chef pour ne pas démarrer inutilement trop tôt demain. 4h ça m'ira bien

Vendredi 18

Réveil raté, 45' de retard, mince. A Reims je file par l'autoroute pour gagne quelques minutes, ou du moins ne pas en perdre. Je vide tout de même avant midi sur la région de Lille et file sur Dunkerque prendre une bobine d'acier.
Sur le chemin de la redescente c'est le bazar sur l' A 25 à cause des travaux puis à cause d'un accident à hauteur de Lesquin. Je termine la route vers le dépôt en compagnie de Patoche (au téléphone) que je viens de croiser.
Mes dernières palettes arrivent alors que je me mets à quai, plutôt cool.

17h45, vite en coupure et essayer de dormir

Samedi 19

Encore 30' de retard à l'allumage, que c'est dur de se piquer debout avant 3h du mat.
Je file sur la route de la maison

11h, parking après 3500 km de cavale

Dimanche 20

Lundi 21


Par ce premier jour de l’ été (sic) le coup de démarreur est donné à 8h00 en allumant les phares tellement le temps est gris et sombre, quel comble! Sans compter qu’un poil de chauffage n’est pas superflu ainsi que la ptite laine.
Je fais les premiers tours de roue au milieu de la masse des travailleurs qui sont pressés d’aller travailler ou du moins sont bien énervés.
Sortie de péage embouteillée, entrées d’ école prises d‘assaut, arrêts intempestifs devant les boulangeries ou tabacs, faut faire attention à tout ce petit monde.

Dans la plaine de l’Ain ce sont 2 convois exceptionnels qui me font ronger mon frein, dur dur de voir les heures défiler et un message de mon chef me confirme que mon client à Aix les Bains ferme à 13h.
Pas question de s’arrêter un seul instant pour arriver in extrémis à 12h45 avec 4h23 de volant. Le quai n’est pas fait pour une semi, je galère un poil, résultat je mange les 7minutes restantes.
On me débarrasse rapidement mes 3 palettes et par chance on me dit que je peux faire ma coupure dans l’allée.

Route plus détendue vers l’Italie, le soleil fait une timide apparition en grimpant au Fréjus.
De l’autre coté des Alpes la température grimpe en flèche, ça fait du bien.

Péage d’ Avigliana (en bas de la descente, avant d’arriver sur Turin), une voiture de la « guardia di finanzia » (les gardiens des finances, équivalent de nos douanes et répression des fraudes). La raquette rouge s’agite devant moi, on se gare proprement car c‘est pour nous.
L’accueil est aimable, on m’explique que c’est la marchandise qu’on contrôle. Ils sont heureux devant ma liasse de CMR car j’ai un mini groupage en plus de mes clients en direct.

On m’appelle au cul de la Fiat pour traduire tant bien que mal certains documents. On me fait signer 2 feuillets, sur le coup je crains que ce soit des PV mais le chef m’explique que ce ne sont que des rapports de contrôle sur 2 lots et qu’il me faudra les donner aux clients respectifs. Ma fois…

Je continue mon chemin pour échouer sur une station de l’ A4, au milieu des rizières et des moustiques qui ne tardent pas à envahir la cabine. Comme une bleue j’ai pas pris mon petit truc magique à la citronnelle…

Alors que je prends l’air un chauffeur français vient discuter, quelqu’un de fort intéressant et cultivé. Non, il n’y a pas que des ânes derrières les volants, fort heureusement!!

contrôle de la guardia di finanzia

Mardi 22

En route à la fraiche, car il fait frisquet quand même à 6h, histoire de traverser Milan avant le plus gros de la circulation. Je sens bien que c’est la limite et que les bouchons ne vont pas tarder à se former. Je sors vers Monza, me faufile un peu à l’instinct: pour la énième fois on a changé les directions mais les travaux ont l’air finis cette fois. A chaque fois que je vais chez mon transporteur correspondant je découvre un nouvel itinéraire, le principal étant que je le retrouve à chaque fois!!
Lorsque j’arrive le gardien me fait signe que ça n’ouvre qu’à 8h30. Punaise ça m’arrange pas, mais trop tard, un tour du quartier pour trouver un bout de trottoir de libre pour attendre.

Je passe 3 minutes à quai et enquille la route en direction du nord pour poser une bobine d’acier. Stupeur en tournant dans la voie d’accés de l’usine, c’est plein de camions en attente. Alors que je remonte la file à pied histoire de me rendre compte un chauffeur italien m’interpelle, y’a une douzaine de camions devant moi, ça fait du midi à la sortie pffiou!

En effet le gars avait vu juste, rien de dramatique, je file dans le nord ouest de Milan, non loin de Como pour larguer mes 3 palettes restantes, tout au fond d’un chemin ou je n’aurai osé m’aventuré si la boite n’avait pas été fléchée. Il est 12h30, un chef me dit d’attendre 13h. Pas de soucis, rideau tirés pour me protéger de la chaleur je m’attable. A peine finie la première bouchée qu’un type me demande ce que j’amène, vite il faut vider. Je termine mon repas dans la rue en attendant que mon responsable reprenne.

Direction Bergamo, je coupe à travers pour éviter Milan à tout prix. Ca roule pas trop mal.
Chargement de gros rouleaux en vrac, 4 paires de gros bras m’empile ça dans les règles de l’art.
La remorque est un peu boudinée une fois refermée, mais bon, rien de bien méchant comparé à ce que l’on voit certaines fois.

Le complément est à prendre chez un transporteur à coté de Como, et je me retape les routes de traverses sauf que cette fois il faut compter avec l’heure de pointe. Pour une fois ça le fait bien, et arrive avec un peu d’avance sur l’heure annoncée. Néanmoins il faut attendre qu’un quai se libère. Vu qu’il est tard le chef de quai renonce à me charger les 600 colis en vrac et laisse ça sur d’immenses palettes. Je perds un peu de place mais pas tellement, à la limite je préfère ça.

J’ai ordre de rester sur Milan pour éventuellement reprendre quelque chose demain matin. Je trouve sans mal une place sur une petite aire de repos.
Il fait très très chaud et lourd et je garde les portes ouvertes un bon moment à la recherche de l’air frais quasi inexistant. Vu qu’il n’y a pas de douche j’avise la bassine et la réserve d’eau pour patauger et quand même me laver un peu. En tout cas ça fait le plus grand bien!

remorque "light" = cintrée

déchargement d'une bobine

y'a une usine au bout?

Mercredi 23

Je me tiens prête pour 8h, et traine même un peu au bar en sirotant mon capuccino/ brioche/ spremuta pour pas changer et surtout pour profiter un peu de la clim car la journée s’annonce chaude.

9h, rien en vue, on me donne l’ordre d’aller voir sur Turin. J’ai pas eu le temps de partir qu’on me sonne: 2 palettes qui viennent de sortir. J’attends l’adresse mais au final c’est un échec et je monte à Turin.
Toujours rien, cap sur le Fréjus et je mange en vitesse à l’autoport de Suza, j’aime bien l’endroit finalement pourtant je l’ai zappé pendant des années.

Rien de bien spécial sur la remontée, sinon que je squatte une douche un bon moment, l‘avantage des heures creuses. Je grimpe jusqu’à Langres. Le pur hasard veut que la dernière place libre sur l’aire de repos soit à coté de 2 collègues. Nous bavardons un moment en attendant la fraicheur pour aller dormir.
Je sens que le réveil de demain va être raide…

encore un de ces pont dangeureux de l' A4 qui va disparaitre

Jeudi 24

Comme prévu je suis à l’ouverture à 13h30 d’un marchand de matériaux du 62 pour vider mes énormes rouleaux. Pour décharger pas de mystère, il faut ouvrir les cotés et grimper au dessus de la pile pour en tirer au moins la moitié avant de pouvoir ouvrir les poteaux qui retiennent l’ensemble. Ni une ni deux je m’attèle à la besogne. Le cariste grogne, ça va pas assez vite? J’y peux rien si les paquets font entre 50 et 60 kg et sont lisses, sans prise facile. Je fais descendre un premier wagon puis je n’y arrive plus. Je réclame un coup de main qui m’est littéralement refusé! Motif: c’est^pas à eux de monter dans la remorque. Alors on fait comment? On ouvre les poteaux et on laisse tomber. A ouai? Et c’est qui qui ouvre le premier poteau? Ma pomme? Hors de question!
Le ton monte, le cariste se casse ailleurs… Je continue à faire glisser les colis comme je peux mais je suis à bout de force et ils sont de plus en plus coincés. Je prends une crise de nerfs comme ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps et finit en larmes, reflex chez moi, dans ma cabine à essayer de me calmer. Le cariste qui vient me narguer en prend pour son grade et j’explique la situation à mon chef qui n’en revient pas.
Au bout d’un moment le gars revient, consent à venir en appui avec son chariot sur la pile de rouleaux le temps que je vire ce satané poteau. Ainsi ça tombe doucement, sans rien casser ni abimer, surtout ma tête.
Les adieux sont rapides et le cariste ne daigne même pas me répondre… Bon vent!

La suite se tient sur Lens mais je n’ai rendez vous que demain en fin de matinée. Je tente le coup, explique que les colis en vrac sont sur palettes. Gagné, je me mets à quai de suite. Deux types s’occupent de me vider. Bien évidemment les palettes n’ étant pas filmées quelques colis se sont baladés (mais rien de fragile donc pas de mal). Néanmoins on me dit que c’est chargé comme une merde, etc. Heu… faudrait pas abuser non plus, c’était prévu en vrac je leur rappelle gentiment mais surement.
Bref, une bonne douche et fin de journée. Pour cela je me dirige vers la station service de Dourges… Crise de nerfs, seconde de la journée, car on ne peut pas se garer: la moitié du parking a été réquisitionné par les douanes et le scanner. Je termine en vrac sous les pompes, ça m’énerve grave. Il n’y a pas d’autre parking et encore moins de douche à moins de 20 km à la ronde!! Faut pas abuser, on nous prend vraiment pour des chiens.

La journée se terminera tout de même dans la bonne humeur à la table de Luc et Natacha. Pendant quelques heures je déconnecte de ce monde ou il faut tout calculer. Merci à vous et au plaisir de pouvoir vous rendre l’appareil!

on boit des trucs bizarre dans le nord

Vendredi 25

 

8h, premier chargement de matières dangereuses qui se passe à merveille dans un délais raisonnable. Petit complément dans la même zone puis dégroupage/groupage à quai au dépôt.
Midi, avant de partir je vais rendre visite à la marchande de frites voisine.
Faut pas trop trainer non plus, on est juste en heures pour rentrer

Descente tranquille mais à l’arrache quand même, comme d’hab.

21h, parking, et MAISON!!

7 épis de blés, parait que ça donne de l'argent toute l'année...

Samedi 26
Dimanche 27

Lundi 28

Départ à 3h30 pour rouler vers Lyon, j’aime bien ce sens pour attaquer la semaine. Du moins ça me soulage de la corvée de la région parisienne le lundi matin.
Le premier client a des horaires de réception à la noix: 5h/10h, mais c’est tant mieux car ça me permet de poser le premier lot vers 6h15 et d’avoir quitté l’agglomération pour 7h.
Après le petit dej en route je roule tranquille vers l’Italie via le Fréjus et l’escorte Adr, plaques oranges oblige. Je sers des fesses en arrivant car la gendarmerie est de sortie, le chauffeur devant moi m’explique avoir eu droit à la totale. Celui qui est derrière et que j’ai doublé en route aussi, avec un contrôle spécial matières dangereuses en prime. Les gars de la sécurité nous expliquent que ça risque de devenir régulier et qu’à priori tout le monde est loin d’être en règle vis-à-vis des équipements et documents.

Je débarque vers 12h45 dans la grande zone de SITO (autoport de Turin) pour poser deux palettes chez un transporteur. J’ai un mal de chien à le retrouver, je n’ai pas le nom de la rue et le quartier est en perpétuels travaux. J’aperçois les remorque de loin, mais me perds dans les déviations pour accéder au dépôt.

En route pour la région d’Alexandria, ou il faut faire un gros détour pour aller chez mon client à cause d’un pont en travaux depuis des lustres. Du coup j’entame ma 10éme heure, dés le lundi c’est con.
Au moment de tirer les bâches un cliquet vient me claquer dans la figure, ça fait très mal, je saigne et me voila balafrée. Il fait une chaleur affreuse, je prends une bonne suée. Heureusement à la sortie on m’offre les sanitaires et un robinet d’eau pour laver mon bobo.
J’abuse de l’hospitalité pour me rafraichir au gant de toilette, mes 15’ de conduite restante ne me permettent d’aller nulle part.
Je campe dans la rue parallèle qui a l’air bien calme.

Au milieu de rien mais tranquille pour garder les portières ouvertes jusque tard dans la soirée à la recherche d’air frais

Mardi 29

Je lève l’ancre de bonne heure, direction un marchand de ferraille entre Asti et Turin.
3h de chargement au pont, sanglage en règle, et zou on remonte.
Midi, Suza, pose déjeuner et douche à l’autoport. D’ailleurs pour la douche on me donne une carte de fidélité, avec une gratuite pour 6 payante. 3euros mais un endroit hyper propre et grand

L’idée me prends de boire un jus à l’entrée de Lyon. Je vise une place de parking en me disant tient, à coté d’un 71, un beau plateau rouge camion remorque. Mais?? C’est mon ancien collègue et ami! Du coup les 45’ y passent mais je ne regrette pas.

L’espoir est mince de passer par la maison et contre toute attente je rejoints mon parking en 8h59. Une bonne nuit dans la fraicheur de mes bons gros murs en pierre, le pied! C’est aussi l’occasion d’arroser mes pots de fleurs car mon jardinier m’a donné son congé. Et aussi de soigner mon chat qui n’ était pas en forme dimanche soir, heureusement il va mieux. Bref, c’est cool de rentrer et ça tombe bien

Mercredi 30

Le programme est claire: y’a qu’à rouler vers le nord.
Tenue détendue, limite touriste: short et tongs. Ce n’est pas dans mes habitudes car toutes les 10 minutes il faut renfiler chaussures de sécu et pantalon pour rentrer dans les entreprises.

Je passe au bureau pour les papiers, mon chef me demande de me présenter de bonne heure pour vider car ça devient vite cauchemardesque dans cette usine.
D’ailleurs je décide d’aller dormir à proximité. Mais il n’y a pas de parking proche et vu que le portail est ouvert je vais faire un tour à l’accueil. Je suis fixée sur l’heure d’ouverture à 6h, et on me propose de dormir dans l’enceinte de l’entreprise, avec accès aux sanitaires jusqu’à 21h en prime. Là je dis chapeau, merci.

Viendra me rejoindre plus tard un chauffeur de l’est qui se gare à l’autre bout de la cour: tranquilité assurée, quel pied de pouvoir aérer la cabine et ainsi profiter de la nuit qui tombe

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