Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Juillet 2010

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Jeudi 1

J’attends avec impatience 6h l’ouverture du hall de déchargement. D’emblée l’ambiance à l’air agréable. Une fois en place, sangles et toit ouverts on me propose d’aller boire le café avec l’ équipe des ouvriers. C’est bienvenu car je n’avais plus de quoi m’en faire un au camion.

Le déchargement est minutieux et se fait dans la bonne humeur, je ressors à 7h45.

Direction le nord de Lens pour un chargement en produits chimiques, puis retour au dépôt pour poser ça et changer de remorque. Celle que je reprends est toute propre et sors du garage, cool.
Sandwich à la cabane du coin et je m’en vais à mon chargement non loin de là.

Il fait charger à plusieurs emplacements, vu que je prends plusieurs destinations j’ essaie d’optimiser les déplacements dans l’usine. De plus la place est comptée mais avec un judicieux calcul depuis le départ ça le fait pile poil tout bien.

Le temps d’un petit rafraichissement, d’un café et on reviens sur Cambrai car Dédé a rendez vous au neurologue. Un gars en blouse verte lui branche plein de fils au chrono tachygraphe pour examiner si tout est en ordre dans ce cerveau. Devant lui on a placer une grande arrière, accès interdit, j’ai juste le droit de regarder de loin.
Une petite heure plus tard le coup de tampon tombe, apte!

Dernière raccroche de la remorque et on rentre au siège pour une bonne douche et une bonne nuit.
Je me cale tout au fond de la cour et profite une fois de plus portes ouvertes de la soirée au calme.

 

Vendredi 2

8h, cette fois c’est un autre docteur qui examine mon dédé. Il écoute ses poumons, regarde ses yeux, le fait courir sur des rouleaux, etc etc. Un autre tampon, c’est repartit pour un an.

J’osais espérer garder ma remorque et rentrer vers 18h à la maison… et bien non, il y a des ramasses à faire. On prends une remorque vide et on me donne une liste. Les premiers kilomètres sont durs à avaler, mes larmes aussi.
Sans conviction je fais mes enlèvements dans le 62, la pendule annonce déjà 4h de volant lorsque je rentre, c’est-à-dire encore une nuit sur la route. Il faut encore tout vider à quai, rateller ma remorque, vider ma carte, faire le plein, etc etc. Il est 16h lorsque je prends vraiment la route.

Tranquille jusqu’à St Dizier ou le temps se gatte et je passe derrière un gros orage qui a inondé une portion de la route.
Jusqu’à Chaumont la route m’appartient, idem sur l’autoroute.
A la jonction de Langres j’hallucine, ça déboule de tout les cotés, ça y est les fauves sont lachés…

Station, coupure, il me manque une petite heure pour rentrer. Le parking est pris d’assault, je trouve une place à coté d’un couple de caravagistes qui ont l’air tranquille. Lorsqu’ils partent une citerne prend la place, me voila presque soulagée de savoir que je vais dormir en paix

Samedi 3

Vite il faut lever le camps pendant que la route est calme. A peine un pied à terre que je déchante, il y a de la voiture garée jusqu’au cul des camions. Je renonce à aller aux toilettes car il y a la queue jusque dans le couloir… in extrémis j’attrape un café à la machine en rusant et chippant la place devant des étrangers qui étudient le fonctionnement de celle-ci.

9h, parking, vive ma chaumière au calme et au frais car la journée s’annonce chaude.

Dimanche 4

Lundi 5

 

En route à la fraiche (tout juste) pour 4h30, ce qui me laisse une petite marge pour rouler tranquille vers l’ Italie. Bien vu car en milieu de matinée c’est l’affluence au tunnel du Mont Blanc. On annonce une demi heure pour gravir la rampe, c’est à peu près ça. Toutes les voies sont ouvertes, 3 pour les voitures, 2 pour les camions, cependant il y a toujours un ou deux calus pour venir forcer la passage. Evidemment avec nos cartes d’abonnement ça passe plus vite et c’est tentant.

La descente coté italien est tranquille, il fait de plus en plus chaud. 14h, dernière pause à Novara avant d’affronter Milan et sa pollution et il fait 34 degres. Ca ne me donne aucun courage pour aller tirer mes palettes.

Sud de Milan, après avoir patienter un moment je m’installe en travers du portail du client et bloquer 10 minutes la circulation le temps que l’on descende quelques palettes. Vu que j’ai un peu de temps je vais voir le client suivant: sitôt arrivée sitôt déchargée. C’est cool!

Le troisième client n’est pas loin mais l’heure de pointe arrivant et le disque presque plein, je ne vais pas plus loin que l’entrée du village: celui-ci est interdit aux gros cul, pour la zone industrielle il faut faire un grand détour. Tant pis, demi tour et je squatte le grand parking d’une usine que je connais non loin.
La douche fait défaut, mais y’avait rien avant des km alors c’est système D

attente au tunnel

bouchon dans la rampe

Mardi 6

Il est à peine quand j’arrive à mon usine pour mon dernier lot (¾ de la remorque quand même). Je m’affolle devant la file d’attente, mais le gardien me fait rentrer de suite, les autres viennent charger. On m’envoit aux quai; youpi que je me dit pas de transpiration en vue. Et bé loupé, on m’envois de l’autre coté du hangar, il faut tirer les palettes au cul de la remorque. Ceci dit on m’offre un café entre deux palettes, servi au cul du camion s‘il vous plait.

9h, en route pour la région de Novara prendre quelques containers de liquide, puis direction Como. Il fait très chaud, vive la clim. Le second lot est chargé à 13h30, pause repas oblige. Je redescends sur Milan compléter en groupage chez le même transporteur qui affrète le reste. Le chef au bureau est vraiment sympa, il m’invite à venir m’assoir vers lui le temps qu’il prépare les documents. Sur le quai ça s’active à essayer de me bourrer le maximum de marchandise sur 3m de plancher, toujours aussi impressionnant comme méthodes d’empilage et de tassage. Limite si l’on ne ferme pas les portes au Fenwick.

18h, je prends la route du retour via le Mont Blanc. Quel bonheur d’aller chercher la fraicheur des montagnes pour la nuit à Bonneville

Bibi???

Mercredi 7


J’ai pas trop mal dormi malgrés le soleil qui tape sur la cabine de bonne heure. Une douche et en route.
La journée s’annonce cool, j’ai de quoi m’arrêter laver et passer en vitesse chez moi arroser les fleurs (les pauvres…) et arrêter pas trop tard en région parisienne pour livrer de bonne heure demain.
Bref, un planning comme j’aime.

Descente du col de Ceigne, j’ ai comme l’impression que Dédé a avalé une ruche à entendre un léger bourdonnement inhabituel, comme un plastique qui vibre. Sur le plat j’ai tout de même un doute, ralentit puis raccélère, c’est bizarre le bruit varie avec le régime moteur. Quoi qu’il en soit il faut dégager de l’autoroute, ma sortie est proche. Entre temps je vérifie par acquis de conscience qu’il y a bien une concession sur Bourg. En décélérant au péage le bruit devient plus franc et inquiétant, comme quelque chose qui frotte. Les emplacement de parking du péage étant étroit pour lever la cabine je file sur quelques km me garer en lieu sur. On remballe en vitesse ce qui traine dans la cabine pour la basculer. De toute évidence rien ne frotte au niveau du ventilo ou des courroies, et ça viens bien de l’arrière du moteur, pour ne pas dire de dedans.
Bon, commençons par le début: avertir et prendre conseil vers mon mécano. T’es sur que c’est pas les courroies? Certaine! Bon alors appelle Iveco et dit leur de venir voir. On m’envois quelqu’un sans chipotter, moins de 30’ minutes plus tard l’assistance arrive. De suite on démonte le cache culbutteur car ça semble bien venir de là dedans… Aïe! De suite on trouve se qui cloche: un galet a pris du jeu et les autres ont des traces d’usure anormales. Punaise, on est mal! Le mécano envisage même le remorquage. Puis il juge que Dédé peut aller jusqu’au garage tout proche par ces propre moyens. C’est donc à 50 et avec les gyrophares que nous allons à l’atelier.

Vu qu’il est midi on s’installe un peu en vrac dans la cour, on verra à 14h. Je tiens informé mon mécano et l’exploitation qui me répond que c’est la série, 3ème depuis lundi…

Dédé est examiné de plus près, en effet c’est grave, l’arbre à came a certainement du souffrir aussi, il m’y a pas de pièces en stock et avec les vacances on a beaucoup de travail. Faut pas compter repartir avant la semaine prochaine…
Les heures passent, on me cherche un véhicule de dépannage, je range mes affaires et anticipe le pire.
Pendant un moment on m’a trouvé un vieux piège qui n’attend que d’aller se dégourdir les roues, mais finalement non on craint qu’il ne supporte pas un si long voyage.

Fin d’après midi, pas de solution. Les mécanos (très gentils au passage) me propose de sortir Dédé pour que je dorme dedans. On m’explique comment sortir de la cour une fois le portail fermé.
Je me traine jusqu’au Mc Do à 500m à pied mais franchement je suis lasse, l’énervement, la chaleur, le fait de ne pas savoir comment ça va se passer. Je m’endors très tard

la cause de nos malheurs

 

Jeudi 8

On vient chercher Dédé pour l’emmener sur la table d’opération, c’est l’heure du grand démontage pour le diagnostique. Il a du mal à reculer sur quelques mètres, et je vois l’heure qu’il ne montera pas sur la fosse. Le verdict n’est pas très bon…
Vers 10h on a enfin un plan pour moi, un tracteur de location à aller chercher sur St Etienne. Entre temps un collègue viendra reprendre la remorque chargée car les clients commencent à s’impatienter grave, et me laisser une remorque vide.

A midi un mécano m’emmène à la gare, j’ai pris quelques affaires essentielles pour ne pas être prise au dépourvu. Dans ces moments là on ne sait jamais!!
Je mange une salade au buffet de la gare puis une longue attente s’installe jusqu’à 14h45 ou mon train arrive enfin. Un corail surpeuplé de gens qui partent en vacances jusqu’à Lyon, puis un Ter jusqu’à St Etienne ou quelqu’un m’attend pour me rapatrier à la concession.

Quelques paperasses à signer et je prends possession d’un camion de course…
Le retour à la boite manuelle se fait dans la douleur, calant au portail comme une pauvre bleue. Le passage des quelques rond points et feus pour rejoindre l’autoroute sont une catastrophe, on s’habitue vite au confort de l’automatique.

Lyon, les ralentissements, puis nationale pour rejoindre Bourg. J’ai pas trop la frite, j’en ai même franchement marre et j’ai envie de rentrer chez moi, que tout soit normal.
Christian me conseil d’aller manger à La Mitaine, un resto sur ma route.
Le plan est de prendre une douche vite fait et manger rapido, pas envie d’affronter les autres chauffeurs.

L’endroit ne paie pas de mine mais la bonne humeur de la serveuse fait plaisir à voir. Je fais l’effort de prendre un verre au bar. La douche est immense, neuve, dans un état de propreté stupéfiante, et ça suffit à me redonner un peu de pêche. De retour au bar l’entrée est un peu surprenante: la serveuse est en train de se prendre la tête avec un chauffeur à cause de moi, quand elle a dit que la douche était occupée par une femme il a sorti qu’il avait un sale souvenir d’une femme chauffeur malgracieuse qui ne l’avait pas remercié d’un coup de main.
Bref, j’insiste pas, et m’en vais manger dans le jardin car ce soir c’est soirée barbecue!!! Fallait y penser, mais punaise que c’est agréable de manger dehors à l’ombre dans un coin de verdure au calme après une journée stressante.
L’assiette est bien garmie, 2eme bon point de l’établissement. Alors que j’ai bien entamé mon repas arrive le gars de la douche, qui me demande poliment s’il peut s’installer à ma table. La discussion est sympa et ces préjugés s’envole. Nous rejoint un ancien, bien agréable et pas grosse tête malgré une belle expérience. On parle métier et ambiance, dans la bonne humeur;
L’heure tourne, mince, il est 22h 20 et il faut y aller illico pour que la coupure de nuit soit bonne. Dommage, j’aurai bien profiter un peu plus de ce temps de détente ou j’ai oublié mon pauvre Dédé et tout les tracas du moment.

23h, je cherche une place vers la garage pour la nuit, tourne et vire car le trottoir n’est pas large. Un gars vient me voir, c’est le gardien des lieux qui me dit d’entrer à l’intérieur. Cool!

mon véhicule de remplacement

à en faire palir un italien lol

Vendredi 9

Je rattéle la remorque laissée par mon collègue, récupére mes sangles et quelques bricoles vers Dédé qui est dans le coma, tout démonter en petites pièces. T’inquiète mon grand, je reviens te chercher bientôt….

Avec mon nouveau camion de course nous filons charger des tourets de câble qui je fixe le plus solidement que je peux, il faudrait pas en perdre un au milieu des champs. Puis dans la plaine de l’Ain avant de finir sur Lyon et ces bouchons. Il y a pas mal de gros accidents partout, beaucoup de camions en cause. Peut être le triste bilan de 15 jours caniculaires, les nuits trop courtes, les heures d’attente en plein soleil, le flux de touristes et l’attention que cela demande.

18h je me gare sur mon parking habituel, week end mérité ou non car j’ai pas fait grand-chose en fait.

Samedi 10
Dimanche 11

Lundi 12

Mon vaillant cheval de course m’attend à 2h45. C’est raide de partir si tôt surtout quand on a eu du mal à s’endormir à cause de la chaleur, même à cette heure on ne sent pas de fraicheur. Néanmoins j’ai fait 2 très bonnes nuits réparatrices d’ affilées ce week end et ce n’est pas négligeable.

C’est dur quand même de se trainer sur cette route qui ne change pas, l’apparition du soleil très tôt m’empêche de sombrer.

Mais le soleil n’est pas à la fête bien longtemps, le temps se gatte sur Châlons en Champagne, les nuages sont très menaçants sur Reims et sur Laon c’est le déluge et le vent s’en même. La chaussée inondae, je trouve même des branches d’arbres de ma route, la cadence ralentit.

Saint Quentin, 09h45, mon premier client: un gars pas violent pour 2 sous, même articuler le fatigue et les gens qui marmonnent m’agacent fortement. Mollement on finit par me vider mes 6 palettes (4 au sol car 2 gerbées) en 1h15 quel record! J’ai un ouf de soulagement en apercevant un BL scotché sur un carton sinon le chef il a dit qu’il faudrait remplir des documents spéciaux avant de me rendre mon CMR. J’ose même pas y penser!!

11h 17 je sonne à mon second client, un énorme dépôt de matériel ou il est écrit « réception 7h-11h30 » Si j’aurai su je j’aurai v’nu plus tôt. Ca sent le pâté devant la barrière qui reste tristement immobile.
11h 22 je ressonne timidement, pas âme qui vive… j’imagine le réceptionnaire en train de jouer la montre et se dire « il a qu’à revenir demain »
11h 24 miracle on me laisse rentrer (ou seulement faire demi tour? Le doute persiste)
Un homme charmant m’accueille et s’excuse, il faisait une pause. Vite vite, on ouvre un coté pendant qu’il ne pleut plus pour prendre les gros paquets, 11h 38 je suis dehors nickel!

Il faut continuer sur le nord, à l’ouest de l’agglomération Lilloise. La pluie refait une apparition copieuse, de quoi prendre une bonne saucée en courant au bureau, une autre en revenant se mettre à quai, une troisième en retraversant la cour pour rentrer dans le dépôt. Et dire que c’est Dédé qui a mon Kway, même pas j’ai pris un pull punaise!

Sur le quai je m’active à sortir mes quelques palettes moi-même, et du fait que le camion soit en pente je prends à chaque fois toute la flotte du toit sur la tronche. Du coup je finis presque par avoir froid quand je remonte dans ma cabine et dépêche de me sécher comme je peux. Il faudrait presque se changer entièrement pour bien faire.

Direction l’aciérie pour prendre une bobine d’acier; ce qui ne me réjouis pas car ça va être chaud en heures, mais vu que mercredi c’est férié il faut devancer les choses. Pour tout dire j’ai envie de faire la sieste, il est 16h et je suis debout depuis 1h30 et j’en ai ma claque.
Finalement c’est à Dunkerque qu’il fait le meilleur: ciel bleu et soleil qui cogne malgré pas mal de vent.
Le gardien vérifie tout le matériel, et me demande de balayer l’intérieur de ma fosse. Elle n’est pourtant pas si crade, mais bon je m’exécute sans broncher même si ça m’exaspère profondément.
Je ressors de l’usine à 18h 10 après un ultime contrôle du sanglage, et squatte le parking de sortie.

J’ai encore quelques papiers à remplir et coups de fil perso à donner, puis repos

Mardi 13

On décolle à 5h30 pour rouler tranquille jusqu’à Arras avec la pause petit dèj en cours de route, dans un bistrot de village ou il y a pile poil un emplacement devant.
On m’envois dans une boutique que je déteste, chaque manœuvre devient vite un casse tête pas possible et aujourd’hui il faut faire 2 quais différents, et même 3 car le premier n’était pas le bon. Mais pour le dernier je me suis un peu énervée et j’ai exigé d’un cariste qui se baladait dans la cour de me prendre la palette (10 colis, 160 kg) et de me la poser au cul de la semi pour éviter de faire bouger 2 collègues pour pas grand chose. Ca parait simple, et pourtant il a fallut parlementer et négocier le coup, lamentable! résultat à la sortie de l’usine j’ai bouffé 26 minutes sur le temps de conduite et aujourd’hui c’est tendu si je veux passer le 14 juillet chez moi.
Passage au dépôt prendre une bricole et faire mes papiers, un café et en route.
Des news de Dédé? Les pièces sont pas arrivées… étonnant non? Pour avoir la dernière paire de souliers à la mode il suffit de 3 clics et 24h plus tard c’est chez moi alors que pour réparer un outil de travail une semaine ne suffit pas, cherchez l’ erreur. Et qu’on me dise pas qu’il faut une semaine pour faire Turin/ Bourg en Bresse!!

Bref, je ravale ma rancœur sur la route de la descente. Finalement ça va le faire et je descends sans encombres jusqu’à chez moi, en 9h50.

Mercredi 14

Jeudi 15

Bon, c’est bien de flegmarder mais faut y retourner: direction Lyon ou j’arrive à 8h10 chez mon premier client qui me vide de suite. Ca ouvrait à 7h, dommage, si j’avais su! Le client me demande si ma petite palette va chez un transporteur du 38, affirmatif. Il me propose de la prendre car ce transporteur fait une navette chez lui plusieurs fois par jours. Je ne sais trop quoi répondre, le réceptionnaire avise l’affréteur en charge de la marchandise et roule. Grosso modo cela me fait gagner 30’ de conduite et une petite heure sur ma journée. C’est pas beau? Même mon chef en reste béat…

La route des Alpes est bien chargée, Chambéry se traverse mal, il y a du monde au Fréjus.
30’ à Susa pour manger au self en vitesse, une famille de touristes français enquiquinent le monde car mamy hésite entre les pasta sauce piquante et les pasta sauce asperge jambon et le petit dernier pleure parce qu’on ne connait pas le steak haché frites ici, et monsieur qui chipote de savoir s’il a pris assez de pain. Bonnes vacances!
A la sortie du parking je tombe sur une autre famille de vacanciers, le souci pour eux est de trouver la sortie du parking puis de choisir aussitôt entre Bardonecchia ou Torino. Plouf plouf, pique ni douille c’est moi l’andouille avec mon gros camion à attendre derrière que la grosse caravane s’ aperçoive qu’elle est au milieu et bouche tout.

Rivoli, je vais larguer ma bobine en un temsp record, comme d’habitude.
Il me reste de quoi aller livrer le reste sans souci, mais il faudra bien tout. Heureusement qu’on m’ a délesté d’une livraison!

Sud d’Alessandria, je trouve ma boite et un collègue qui fait la sieste devant. Il vient de charger juste en face. Il m’accompagne le temps de ma livraison puis nous bavardons un moment après avoir pris mes consignes pour demain

Il ne me reste que 12 minutes au compteur, je squatte au cul du collègue, la parking est à l’ombre, pas besoin d’aller chercher ailleurs

Vendredi 16

En route vers 5h15 car j’ai pas moins de 160 km à tailler pour aller charger. J’évite aussi pas mal de circulation et la fin du parcours vers Cuneo est tranquille.

J’arrive pour 07h45 dans l’usine ou un collègue est en train de dormir. Alors que je me gare proprement pour attendre l’ouverture le gars du bureau sort à la porte et me fait signe d’aller en bascule. Oh ben c’est cool ça! Aussitôt après je suis à quai, mon collègue se lève, à peine le temps de prendre un céfé ensemble qu’on l’appelle aussi pour se mettre en place.

8h30, go pour la maison via le Fréjus.

La conduite de ce matin me pénalise et il me manque une bonne heure pour rentrer à la maison.
Bourg en Bresse, j’avise un coin désert de la station service pour m’y « reposer » 9h.
Il est 15h30, ça me fait partir à … 00h30.

Et dire que j’ étais en forme pour rentrer tranquille avant 18h, et ben nan, il faut attendre tout l’après midi en plein soleil au nom de la RSE, sécurité oblige…

Samedi 17

Il fait tellement chaud que je ne dormirai que 2h et rentrerai avec bien du mal vers 2h du matin.
Il faudra vite aller retrouver mon lit pour me relever à 7h car j’ai des rendez vous importants ce samedi matin. Dur dur!

Dimanche 18

Lundi 19

Départ sans grande conviction à midi avec un poil de ras le bol.
La routine m’ennuie, et j’en ai marre d’avoir mes affaires en vrac dans ce camion, et le strict nécessaire de surcroit. Un poil de fatigue générale par-dessus le marché, envie de changer d’air aussi.
Bref, une montée bien chiante et sans saveur.

20h, dépôt, comme on me l’a demandé je dételle ma remorque pour en prendre une autre. Par-dessus le marché il me faut faire le transfert de mon gros sac de sangles, crochet, barres d’arrimage.
On m’a laissé quelques consignes par écrit, ça m’évite d’en oublier un bout.

Une fois fini mes manip je vais quand même dire bonjour à 3 collègues qui discutent dans un coin. « Alors, t’as serré le moteur? » Ah bon? J’ai pas envie de leur raconter quoi que ce soit vue qu’apparemment le téléphone arabe a l’air de fonctionner . Ca tombe bien j’ai du travail et je file sur Douai.

J’ai rendez vous à 22h pour vider un complet d’eau minérale. Il n’y a presque personne dans la grande boutique si ce n’est quelques habitués de navette.
On me vide rapidement au coté, les palettes 4 par 4, ça me va bien.

Vu que j’ai mon rechargement pour demain je vais dormir non loin de mon client, seule sur un coin de trottoir à la sortie d’un petit village.

Je fais l’inventaire de mes sacs, j’ai vraiment pris ce qui me tombait sous la main, quel bazar!
J’ai même pas envie de ranger, ça restera comme ça.

on laisse passer, toute façon on a pas trop le choix

des stocks d'eau minérale

Mardi 20

Je charge dés l’ouverture d’énormes palettes volumineuse en latéral. Le cariste me dit qu’il va falloir rehausser le toit de la remorque. Heu…. Oui!! Bien sur… je sais pas comment ça marche en fait. Je m’ en excuse et demande 10 minutes de réflexion pour pas faire n’importe quoi. Le gars me dit qu’il connait le système et me montre. En effet il n’y a rien de compliqué, suffit juste de l’avoir fait une fois. Et la première fois on se fait toujours avoir avec des conneries, du style la bâche qui coulisse mal dans le rail en dévers surtout quand on la tient à bout de bras car elle est plus haute que d‘habitude, et aussi les poteaux qui se coincent sur le plateau de la remorque quand on fait redescendre le bazar. Je galère un peu, j’avoue. De plus il fait très chaud de bon matin, et plus on se dépêche et moins ça va bien.

Repassage au dépôt pour un document, et prendre des tickets pour le Fréjus au cas ou (je suis chargé pour la région lyonnaise). Des news de Dédé? Non, on en sait pas plus… et moi qui osait espérer. Une douche, un café, et roule.

Descente tout aussi morne que la montée, vivement les vacances car j’en ai marre.

17h, téléphone: «ton camion est enfin prêt, passe le récupérer au plus tôt demain matin ». C’est comme si c’était fait!!!
Mes heures m’amènent presque jusqu’au garage de Bourg, je décide de manger en vitesse au dernier routier avant d’arriver (par force car je n‘ai rien pris de comestible avec moi).
Le menu me déçoit, ici n’y a pas de buffet ni de choix. Entrée: saucisson industriel, puis poulet PAC tout mou qui baigne dans l’eau avec du riz presque trop cuit. En dessert une bonne tranche de tarte aux pommes made in congélateur, bien compacte et qui sent le conservateur.
Conclusion: il serait bon que certains changent de métier.

Vite fait je range mes affaires en vrac dans mes grands sacs, nettoie comme je peux la cabine, et dodo après avoir tailler la bavette avec mon voisin de parking en attendant la fraicheur du soir.

vive l'été, les moissons, les tracteurs et les moiss'bat!

Mercredi 21

Hello la compagnie, c’est Dédé! Alors comme ça on me donnait pour mort? HAHA, d’ici j’entends les mauvaises langues! Donc, pour le peu de monde que ça intéresse, l’opération s’est bien déroulée malgré un peu d’attente c’est vrai. C’est donc de bon matin qu’elle est venu me réveiller, en douceur. J’ai fait une baisse de tension, faut dire que je suis resté un moment dans le coma et limite s’il n’a pas fallut le défibrillateur pour me réanimer. Mais après un petit toussotement je suis revenu à moi et après quelques minutes elle a pu me mettre en place sous la remorque posée au milieu de la cour. Pendant que je reprenais des forces elle a déménagé ses gros sacs, à peine j’ai regardé celui qui m’a remplacé du coin de l’œil.
Enfin elle signe mon autorisation de sortie après un petit entretien avec mon médecin. Bon, on y va? Avant de passer le portail je lui dis que j’ai plus de lave glace sinon elle va encore râler. Et bien elle râle quand même. A ces gonzesses… Elle dit qu’on verra plus tard qu’elle a envie de se barrer au plus vite. Moi aussi mais quand même, ça aurait été bien de soulever ma calandre maintenant!

On s’en va par Lyon et que ça fait du bien de retrouver l’air libre et frais, le goudron, et de faire coucou aux copains en passant. Elle décide de prendre un café vers Villard les Dombes, c’est aussi l’excuse pour remettre quelques bricoles en place comme le gps ou le badge d’autoroute.

Bon, on y va cette fois? On va ou au fait? Sur un chantier du coté de Tarrare sur la N7 en direction de Roanne. Tu crois que pour un convalescent c’est raisonnable? J’crois que j’ai pas le choix de toute façon…
Sur le chantier je la regarde se démener avec la rehausse de la remorque, quel souk elle mène! C’est pas bien compliqué mais un peu long car il faut tout débâcher les 2 cotés puis tout refermer une fois vide, et non pas coté par coté. Elle va se débarbouiller au tuyau d’arrosage à la sortie du chantier, car elle a réussit à se mettre de la graisse partout. La tableau n’est pas très fin, mais bon, à la guerre comme à la guerre!

En reprenant la route je l’avertis que mon liquide de refroidissement n’est pas à son niveau le plus haut. Le toubib n’a pas refait le complément ou alors y’a une fuite? Elle râle, évidemment, pourtant je savais qu’elle aurait du lever la calandre avant de partir.
On va surveiller ça de prêt qu’elle dit, et à la première station elle m’achète un bidon de liquide. Un autre problème survient: du haut de ses 158cm elle n’a pas assez de force pour desserrer le bouchon du réservoir perché au dessus de sa tête, on est mal.
Il n’y a pas urgence non plus, on essayera de trouver un mec, un vrai, un grand, un costaud, pour le coup de main.
Le niveau est entre le mini et le maxi donc on roule tranquille vers Roanne, l’œil rivé au voyant de chauffe. Pas de fièvre anormale, je me maintient aux alentours des 80C habituels

Après avoir essuyer quelques averses dans le Brionnais nous arrivons pour 14h à Digoin pour le chargement d’un complet, à quai pour le plus grand bonheur de tout le monde.
Au moment de fermer les portes je l’entends encore râler, décidemment! Puis le cariste intervient avec un pied de biche et un marteau: une attache de porte s’est tordue en frottant contre le vieux quai étroit des années 50.

C’est pas tout ça mais ça m’a donné soif moi! Je lui allume le voyant de gasoil… aller, arrête de faire la tronche on est passé devant la station en arrivant.
Gasoil ok, adiblue ok, lave glace ok, huile ok, refroidissement correct, bouchon toujours coincé, température ras.
Aller, on remonte dare dare faut être dans le nord demain matin que le chef il a dit.
Pour éviter Chalon et le souk du soir on prend la route du canal pour rejoindre Chagny , un enfer sur 20 km. Il faut coller le rail tout du long, un seul écart et s’est le grand bain assuré. Au niveau de toutes les écluses c’est les montagnes russes, quelle galère. Puis s’enchaine des ralentisseurs sur 10 km, un tout les km. Franchement quelle idée de passer par là? En plus de ça avec un complet d’assiettes en porcelaine, du Sarreguemine s’il vous plait! Pffff

Je ne suis pas mécontent de retrouver la grande autoroute sur Beaune et de tailler à 90
Peu avant Langres je lui allume le voyant rouge du niveau mini, elle ralentit la cadence pour éviter les accès de fièvre dans les cotes. Ca tombe bien elle voulait aller manger. Mais avant de repartir va falloir trouver une solution sinon je ne réponds plus de rien!

2 chauffeurs la regarde sans bouger s’énerver à forcer sur mon bouchon, elle capitule et une idée de génie lui apparait: bah ouai dans la boite à outil y’a une vieille pince becquereau qui ne demande qu’à être dépoussiérée pour se rendre utile. En moins de deux on fait sauter le bouchon et champagne, enfin, je me comprends!

Rassasié on remet en route. Cap sur St Dizier pour finir en 9h56 à Perthes sur le parking d’un routier. Une navette est assurée en voiture jusqu’au resto dans le village. Elle me plante donc le temps d’aller boire un truc frais et prendre une douche. Puis dodo

Toute la nuit ça tourne et ça vire dans la couchette, mais qu’est ce qu’elle a? Faut dire que c’est bruyant cet emplacement en bordure de la N4

on prépare la fête de la mousseline

une belle église romane du brionnais

Mr le Maire, ce panneau de gabarit est tout bonnement...incohérent et ridicule!

Jeudi 22

Réveil 5h30, pfffffffff c’est hard. Les cheveux ébouriffés du peu de sommeil elle inspecte le bocal de liquide: il en manque déjà la moitié! Aller hop on lève la cabine, pas facile de localiser une éventuelle fuite quand il pleut à moitié.

On roule tranquille, par précaution on vole un bidon d’eau au passage d’un péage et on roule jusqu‘à 8h passé en attendant l’avis d’un responsable. Rendez vous est pris à St Quentin à la clinique. Le jeune toubib est sympa, souriant et toujours une blague au coin des lèvres. C’est grave? Ho oui, une bonne heure si on a la bonne durite en stock! Imaginez le sourire quand le gars revient en brandissant la pièce.

C’est un peu long car il faut vider tout le circuit mais le mécano nous explique plein de choses sur mon moteur, très intéressant. Et à propos de mon arbre à came on apprend que le souci est récurent, une erreur de conception de celui-ci, le chef est ravi quand elle lui répète ça.

On se casse peu avant midi, vite vite. Bien sur c’est l’impasse sur le repas, il faut livrer d’urgence à Béthune. Toutes les faïences sont intactes à l‘arrivée, on reconnait les pros…

Il est tout de même trop tard pour aller recharger ce qui était initialement prévu, on nous met autre chose à 2 tours de roue de là. 15h30, on nous fait la réflexion très gentille que l’usine ferme à 16h et que le manutentionnaire n’est pas joyeux de devoir faire 10’ de plus pour finir de nous charger. Que dire? Surtout la fermer

Vu que demain on continue les enlèvements sur Lesquin on va dormir là bas au centre routier.
Un petit coup de balayette dans la cabine car j’ai pris la poussière, repas au calme avec quelques courses qu’elle a fait en route, et repos

une belle semi publicitaire qu'on ne peut malheureusement pas voir en entier

Vendredi 23

Alors au programme d’aujourd’hui: de la ramasse en veux tu en voila: 2 palettes à droite, 5 à gauche, 3 par-dessus et la petite dernière qu’on case comme on peut. Retour pour midi au dépôt pour trier tout ça, en ranger une partie sur le quai soigneusement étiqueté, en reprendre d’autres, ruser d’adresse pour fermer les portes… le quotidien quoi!

13h30, ouste, on rentre.
La descente est tranquille bien que la circulation soit soutenue.

21h, 09h55 de conduite, je retrouve les copains sur le parking. D’ailleurs il en manque quelques uns, ça sent les vacances. D’ailleurs elle fourre plein de trucs en vrac dans ces grands sacs, ça sent le grand tri d’avant les congés ça.

Elle part avec Titine puis revient, fait des grands tours de parking, ouvre le capot. Un souci? Elle râle (ça faisait longtemps…) car quand elle tourne elle a un l’impression d’avoir un aquarium sous le capot et une grosse masse d’eau qui fait des vagues…. C’est louche son affaire!

Bon bah, à lundi

départs en vacances = boxon

Samedi 24
Dimanche 25

Lundi 26

04h30, marche avant toutes!
Que dire à part que le week end a été trop court malgré ses 54h. Faut dire que je n’ai pas de mal à m’occuper de nouveaux projets de déménagement. Et moi qui voulais profiter des vacances tranquille, et ben c’est pas gagné!

Perdue dans des calculs d’apothicaires les heures passent en direction de Lyon puis du Fréjus, même l’attente du convoi de matières dangereuses s’en voit raccourcit.

Je calcule aussi que je pourrai sans soucis vider deux clients, et me mettre en place non loin du 3éme ce soir, si tout va bien… mais passé le péage d’entrée de Milan je déchante: 6km= 1h, j’arrive en 09h16 à mon premier point de chute sortie Cormano, et 4h49 de conduite continue. Sans mentir il n’y a pas de quoi stationner nulle part et mon client ferme à 15h30. J’y suis à 15h05, c’est pour dire.
Je bénis le gardien qui me dit de suite de stationner et d’attendre un peu. Un cariste vient me chercher 33 minutes plus tard, pile poil après la fin de ma coupure.

Mon second client, un transporteur qui n’est pas très loin, je termine ma 10ème heure entamée dans sa direction. 09h 47 annonce le chrono à mon arrivée, on me fait mettre à quai en vitesse pour prendre 2 palettes, et enfin je me gare dans la rue avec 09h56. C’est pas si mal que si c’était pire, mais on a eu chaud quand même.
Pas besoin de préciser qu’il n’y a aucune commodité à portée de main, douche, café, resto etc. De toute façon la fatigue l’emporte rapidement.
Un orage éclate, ce qui rafraichit l’atmosphère très légèrement.

Mardi 27

06h30, on est repartit pour le sud de l’agglomération milanaise. J’ai prévu large pour éviter les bouchons et prendre le petit déjeuner et me débarbouiller en route.
Sur le plan j’avais un doute sur l’itinéraire le plus court, en effet un pont me fait faire un détour. Au final à l’arrivée je m’aperçois que je connaissais le quartier depuis belle lurette. Néanmoins on a mis ma rue en sens unique depuis et en trouver le bon bout m’occupe une bonne quinzaine de minutes. Ca parait anodin, mais en fin de journée c’est comme ça qu’on se fait piéger.

Mon client me vide dés l’ouverture, une petite séance de transpal à main pour tirer mes palettes au cul, ça met en forme. J’aurai pu ouvrir mes bâches mais pour 6 palettes ça vaut pas la peine, et surtout j’ai une grosse flemme...

Avant dernier client au nord est de Milan, là encore pas d’attente et à nouveau on joue du transpal. Là j’aurai bien ouvert les cotés pour mes 5 containers de 1000l mais la cour étant en travaux il n’y a pas la place… grosse suée en perspective!

Dernier client aux portes de Brescia, je connais le coin et me tape le luxe d’un petit raccourcit à travers champs pour éviter le contournement très chiant de la petite ville. Là on me montre un quai, que du bonheur. Cependant un sac éclate sous une palette, punaise balayer de la poudre sur 13m de long c’est galère! Alors qu’avant j’ai été faire signer mes papiers, quand je reviens le ménage a été fait dans ma remorque par un gars du quai. Dans les usines italiennes il y a souvent un « homme à tout faire» , ou «homme de toutes mains», généralement un émigré à moitié clandestin ou quelqu’un qui n’a pas inventé la poudre, ça prête à sourire mais n’empêche que c’est pas rare d’avoir un coup de main de sa part pour réparer ce genre de petit incident.

11h30, de suite on me donne la suite du boulot: plusieurs lots à enlever dans la même usine à l’ouest de Milan, s’ensuit une liste de références.

A l’arrivée il semble y avoir maldonne car certaines marchandises sont déjà partie par un autre camion. En fait mon chef s’est emmêlé les pinceaux en beauté.
Bâches ouvertes il n’y a plus qu’à attendre que tout le monde s’accorde, à savoir le chef de l’usine, le client français, l’affréteur, et mon responsable. En bas de l’ échelle moi et le cariste, qui attendons devant ma machine à café. La secrétaire vient mettre son grain de sel, se fait rembarrer, et au final ça se terminera par un chargement complet pour un seul destinataire: 4 machines et une palette d’accessoires. Autant de sangles qu’il en faut, une bonne suée et roule ma poule.
Douche obligatoire à Suza, traversée du tunnel sans tarder et je descends jusqu’au plus bas possible.

Demain changement de remorque sur Chalon et deuxième tour sur Milan.

Peu avant Chambéry je tire les rideaux, il fait très frais ce soir et je m’apprête à une bonne nuit. Cependant je n’arrive pas à fermer l’œil, je pense à mes affaires personnelles que j’ai à régler. La moindre petite chose devient une montagne quand on est loin de chez soi et seule pour tout gérer.

Bref, je ne m’endors pas avant 23h00

Mercredi 28

Evidemment j’ai du retard à l’allumage, un bon 17 minutes. Adieu café!
Je roule au plus vite, fait du mieux que je peux malgré tout ce qu’il y a de plus pénible sur une nationale: un 420 en plateau de matériaux qui n’en débaille pas une au moindre faux plat, un container en ADR à 70 en pointe, puis l’inévitable char de paille… Et bien sur il n’y en a pas un sur 40 km qui a l’idée de faire un tour de rond point (pourtant c’est pas ce qui manque) gratuit pour libérer ceux qui sont pris au piège derrière.
Par chance mon collègue qui arrive du nord a du temps à perdre et il avancera un peu plus loin que prévu pour faire l’ échange de remorque.
Je calcule mes heures, pas moyen de livrer quoique ce soit aujourd’hui, je ne suis plus pressée…
Nous fêtons ça devant un petit dej bien mérité, en terrasse en plus, bien qu’il soit presque 9h du mat.

Aller go, je me bourre la route en sens inverse, par miracle il n’y a même pas l’ombre d’un convoi exceptionnel pour me ralentir dans la plaine de l’Ain.
Je prends quelques minutes pour gérer par téléphone mes affaires en cours, puis manger en vitesse.
En début d’après midi arrive une bonne nouvelle: le logement que je convoitais depuis quelques jours est à moi, de plus le propriétaire est très compréhensif sur mon incapacité à me déplacer comme je veux, enfin quelqu’un d‘un peu moins borné que la moyenne.

L’attente du convoi de matière dangereuse est un peu long aujourd’hui, je passe le temps à discuter avec un collègue qui m’a rejoint. Lui aussi attend les vacances avec impatience.

Suza, 08h 55 de conduite, j’ hésite à m’arrêter mais pas envie de me lever à 4h du mat demain; je roule ma 10éme heure, tant pis pour vendredi. Si au moins j’avais la moindre idée de mon/mes chargement(s). y’a rien de plus pénible que d’anticiper sur du vent.

18h15, sortie de turin, dodo

Jeudi 29

05h15 je lève le camps du parking encore endormi après un copieux petit dèj. Aujourd’hui la tournée est un peu rocambolesque. J’ai le choix de faire ça au plus court en livrant les clients dans le désordre, cequi veut dire calage et recalage en court de route. Vu que ce n’est pas moi qui ai chargé et qu’il y a des palettes gerbées assez haut au cul de la remorque je joue la prudence et livre dans le sens des chargements, tant pis pour les détours.

Je commence donc tout au sud de Milan, vers Lodi. Bien qu’il ne soit que 7h45 et que ce soit marqué 8h au portail on me laisse rentré et à 08h05 je suis ressortie. La journée commence donc du bon pied.
En direction du péage la route est bloquée, qu’à cela ne tienne je continue la nationale pour prendre l’ entrée suivante à 15km. Presque arrivée sur un rond point un camion a coincé une voiture contre une balustrade, plus personne ne bouge. Les voitures passent mais en camion ça ne le fait pas, sans attendre je dévie par une autre direction, détour supplémentaire mais au moins je ne perdrai pas plus de temps. Heureusement je connais bien le terrain.
Evidemment une fois sur la tengentielle ça roule au ralentit, ça commence à gonfler sérieusement. J’arrive tant bien que mal chez mon second client, il est déjà 10h.
A la sortie 30’ de pause obligatoire, ce qui ne m’arrange pas vraiment!
Direction un bled à 30 km au sud de Novara, par une route de traverse qui n’avance pas. Je regarde les heures qui passent. Dans la zone c’est encore le doute pour trouver mon enseigne, tout au fond d’un cul de sac derrière une petite gare de campagne. Soulagement quand le grand portail s’ouvre devant le museau de Dédé et qu’on me dit d’aller sans tarder à la porte no 5 car il est presque midi.
Alors que je m’installe le cariste m’attend déjà avec le transpalette sur les fourches du chariot, en même temps le téléphone sonne, c’est le chef qui attendra 10 minutes.

Midi, reste le dernier client complètement de l’autre coté de Milan. Je rappelle mon chef qui est plutôt satisfait de ma position car je pourrai recharger dans la foulée.

Le dernier client en question est une usine que j’ai déjà livré mardi, le responsable qui me reconnait est surpris et me dit en rigolant que j’ai fait vite! Une fois vide et lorsqu’il me signe le cmr il me fait remarqué que j’ai même une semaine d’avance sur la livraison prévue le 04 aout. En effet… pour une fois que je ne suis pas à la bourre!!

Rechargement à Gorgonzola, à tout juste 10km. Je prends enfin le temps de souffler 10 minutes à la première station devant un café. Le client est ultra rapide à charger du matériel de chantier, de gros éléments volumineux mais poids plume.

16h: fin de mission, il n’y a plus qu’à rentrer!! Ça c’est plutôt cool car j’ai une montagne de choses à faire chez moi. Je trace jusqu’à Carisio car j’ai une faim de loup. Le resto est plutôt sympa mais un peu surdimensionné pour être intime. J’y mange très bien, rien à redire, quoique le service est un peu long.

Vendredi 30

Je décolle pour 5h, j’aurai pu partir plus tôt, mais à quoi bon?
Sans trainer nous sommes avant midi à la pompe à Chalon et je vais manger pendant que Dédé se fait décrasser. Il n’y a pas d’autre mot car lors de son séjour à l’atelier on a déposé son arbre à came bien huileux tel quel sur son réservoir… la moindre des choses aurait été de mettre un carton dessous ou bien de nettoyer un minimum!

14h, parking, dernière mise au point avec le chef pour mon départ de lundi et WEEK END!

Samedi 31

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