Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Janvier 2011

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Samedi 1

 

Dimanche 2
Lundi 3
Mardi 4
Mercredi 5
Jeudi 6
Vendredi 7
Samedi 8
Dimanche 9
Lundi 10

Mardi 11

Après 3 semaines de vacances imprévues et quelques péripéties dont notamment une panne de PC, d’où l’arrêt forcé et prolongé du carnet de bord, je reprends le chemin du travail.
Il s’en faut de peu pour que je loupe le train, ça commence fort. Les joies des horaires SNCF font que je pars de bonne heure pour me taper 2h d’attente à Paris. Entre le prix exorbitant du billet à 72,20 E et le café à 1,80 Gare du Nord je suis ravie du voyage.
Après avoir retrouvé 2 collègues bourguignons sur le quai puis mon patron à l’arrivée c’est enfin mon Dédé qui m’attend. Il est déjà accroché à une remorque et trône à quai ou le chef charge un petit lot.
Je récupère mes cartes, badges, clefs, paperasses, salue mes chefs avec les vœux d’usage et me voilà repartie avec une liste de ramasses dans les alentours de Cambrai, rien que du banal puisqu’on prend les mêmes et on recommence.
Le matériel n’ayant pas tourné durant 3 semaines tout est grippé, des tendeurs de bâche aux poignées de portes en passant par le marchepied escamotable. Evidemment ma super bombe magique de dégrippant fait des siennes si bien que j’en bave un peu.
Vers 16h je prends la route de la descente et profite de la soirée pour bien avancer dans mon périple.

Mercredi 12

Il faut décoller de bonne heure car j’aimerai faire une livraison de quelques palettes au nord de Lyon avant midi. J’y suis pour 11h20 mais le réceptionniste me montre les horaires de pause : 11h30-13h30, ok j’ai compris…
Et à l’embauche de l’après-midi on chinoise pour me vider, vous êtes sure que c’est bien pour nous ? La question qui a le don de m’exaspérer !
Pour ressortir il faut faire un demi-tour scabreux sur un parking VL, en dévers et avec d’énormes pierres à hauteur des roues et pare-chocs : la plaie
Je reprends ma route vers l’Italie via le Fréjus et termine ma journée aux portes de Turin

Jeudi 13

Première aventure italienne du côté de Pavia (sud-ouest de Milan) ou je trouve rapidement mon adresse mais le réceptionnaire n’embauche qu’à 08h30. En attendant on m’offre le café et un chef m’indique qu’il faut entrer et faire demi-tour dans le fond de la cour. Jugeant le portail assez étroit je décide de ne pas m’y engager sans aide, me disant que si toutefois on voulait bien me faire grâce de la manœuvre et me descendre les 20 rouleaux de mousses de 10kg chacun sur le trottoir se serai pas plus mal… Mais niet, pas le droit pour une raison de sécurité, le réceptionnaire m’accompagne jusque derrière l’usine pour rentrer par un ancien portail. Surprise en découvrant l’accès enherbé, et que ça passe au centimètre une fois les rétros rabattus. Je crois qu’il n’y a rien de plus terrible que de ne plus avoir de visibilité vers l’arrière. Je ressortirai par le portail de devant, au pas pour ne pas risquer de l’accrocher, éviter quelques branches d’arbres au passage et accessoirement l’enseigne de la boutique d’en face. Sortie de ce trou à rat je trace à travers Milan.
J’arrive vers 10h sur Bergame dans une usine que je connais bien car je la fréquente depuis une dizaine d’années. Auparavant j’y chargeais des produits frais, aujourd‘hui j’y livre des sacs de protéine de lait ou autre big bags de conservateurs. L’attente y est toujours plus ou moins longue en raison du peu d’espace qu’il y a. Là je suis libérée à midi passé, classique.
En route vers le nord de Modena pour une dernière livraison. J’hésite à sortir un peu avant pour couper par la campagne mais ne suis pas bien sure de l’itinéraire. En fait celui-ci va à merveille grâce à une nouvelle déviation. Il faudrait bien que je réinvestisse dans un atlas dernier cri car beaucoup de routes ont été modifiées ses 2 dernières années.
15h30, je suis vide, et me dis que si j’ai un complet à recharger dans le secteur ça pourrait le faire ce soir… Mais non, 2 ramasses demain impératif, sniff
Je remonte donc sur 50km jusqu’à la dernière station-service avant Mantova.

Vendredi 14

J’arrive à 7h55 au grand portail d’une immense usine de produits chimique et avant même que j’ai coupé le moteur le garde vient à moi avec un papier m’indiquant l’entrée PL, à 3 km de là, complétement à l’opposé du site… Là-bas j’y trouve un immense parking avec un grand nombre de camions en attente, j’aime pas ce genre de plan.
Le gardien me demande permis de conduire, licence ADR, numéro de commande, dénomination du produit etc. En échange j’ai droit à un bonbon à la menthe, un sourire et un badge pour aller au bureau de transport. Là je fais la queue pour remplir un autre document avec mon pedigree, celui de Dédé, copie de sa carte grise et son assurance, pfiou ! Ensuite on m’envoie dans une grande salle d’attente ou je patiente environ 20 minutes que mon immatriculation apparaisse sur un écran pour retourner au bureau. Encore une formalité à signer et on me donne un second badge et une feuille pour aller peser. Ceci fait il faut retourner voir le gars dans son bureau, refaire la queue, et enfin j’ai la liste de chargement et un plan de l’usine. Il est 09h15 !
Une fois sur place je dois à nouveau me présenter à un nouveau bureau ou l’on m’indique mon emplacement. Je débâche et j’attends patiemment qu’un cariste pointe son nez. Au bout de 30’ excédée je retourne au bureau, on me répond que je suis la prochaine. Euh… je suis seule ! et là on s’aperçoit de l’erreur, je ne suis pas du bon côté. A la limite de péter un câble je remballe mes planches et referme mes bâches pour aller au bon endroit. Le cariste s’excuse et ne traine pas à me charger. Ne reste plus qu’à ressortir : pesée, parking, bureau, queue, salle d’attente, bureau, gardien et enfin libre. Enfin, pas pour longtemps car je complète chez le transporteur d’à côté.
En arrivant je grimpe sur la bascule, me fait engueuler car il fallait attendre le gardien. Y’en a marre de ces conneries. On me charge de suite mais l’attente des papiers est un peu longue et je mets enfin les voiles pour 13h.
Route vers le tunnel du Fréjus ou je choppe de justesse la navette ADR. Je tombe des nues en voyant le prix affiché à la caisse : 377 Euros, punaise !! Là aussi l’augmentation a eu lieu !!
Pour éviter un tunnel après Chambéry (interdit aux matières dangereuses après 17h le vendredi) j’ai le choix entre Annecy ou Grenoble. Je prends la seconde option car il y a moins de relief et désormais nous devons améliorer nos consommations. N’ayant jamais trop fait attention à ça je suis en liste rouge à ce niveau…
Disque oblige je dors sur un petit parking avant d’arriver sur Lyon, et de toute façon j’en peux plus.

Samedi 15

Ne reste plus qu’à rentrer… pour midi. Week end express en vue

Dimanche 16

Lundi 17

Debout 3h, départ 4h, en avant toute vers la région parisienne. J’ai bien fait de prendre un peu de marge car il y a de gros ralentissements. J’arrive pour 10h30 sur Compiègne chez mon client, juste derrière un autre camion. Celui-ci connait l’endroit et m’emmène directement au magasin de livraison. Nous attendons une bonne demi-heure avant de trouver âme qui vive et d’apprendre qu’il n’y a personne à la réception, les caristes sont tous en formation. Ha bah youpi ! je fais part de mon mécontentement, on nous prend vraiment pour des chiens. Je demande si l’on nous videra dès midi, le responsable me répond que les gars, quand même, ont le droit de manger… je ferme ma gueule et vais pester seule dans ma cabine. Je quitte l’endroit à 13h45, énervée.
Direction le nord de Paris, toujours en bougonnant. Vu le nom de la boutique et le destinataire je crains encore le plan à attendre 3 plombes. En fait il n’en est rien, une petite entreprise genre artisanale où je débâche en travers du portail pour charger 4 énormes palettes ultra lights. 10 minutes plus tard je suis repartie. Je m’accorde 3 minutes à la station d’en face pour prendre un café et aller aux toilettes surtout.
Direction le grand nord, je ne chôme pas vers Compiègne et Saint Quentin. Ma conso chute à vue d’œil, c’est bon ça ! je roule mes 10h pour trouver un restaurant. Le week end ayant été restreint et bien occupé je n’ai pas pu faire de courses. Je mange en vitesse sans m’attarder aux conversations de comptoir et vais dormir.

Mardi 18

Livraison dans une grosse enseigne sur Valencienne. 7h50 au poste de garde, je présente mon cmr et hop on me donne un quai. A peine le moteur coupé qu’on me déballe, à peine le temps de dire bonjour que mes papiers sont signés, 08h00 je suis dehors !
J’ai le temps d’aller boire un café avant d’appeler le chef. Ramasse dans le secteur dans une autre grande boutique que je connais bien. Le gardien m’annonce de tête 2 des 3 destinations que je charge, je le charrie un peu car il écorche le nom d’un village italien un peu compliqué.
Puis je rentre au dépôt avant midi, le temps d’aider un collègue à recharger ce que je lui ramène et de prendre un sandwich à la baraque à frite et je file pour être en pole position à une dizaine de km pour recharger. Les pimbêches du bureau arrivent comme d’hab en retard, ne se pressent pas pour donner les papiers. Je charge à 2 endroits différents dans l’usine, prends le temps de caler correctement les grandes palettes gerbées. 50 minutes au bureau pour obtenir mes cmr il est 16h05 quand je ressorts. Retour au dépôt poser tout ça et de toute évidence il est trop tard pour faire ma vidange. « Pas grave », non ce n’est pas grave si je rentre samedi.
Je monte au garage pour dormir sur place. Demain je prendrai le camion de dépannage, le mulet, pour charger ma remorque.
On m’a gentiment laissé une voiture pour sortir manger mais la jauge est dans le rouge. J’abandonne toute tentative et mange le peu qu’il me restait en réserve.

Mercredi 19

Je me lève de bonne heure pour partir à 7h, déjeuner en route et être pour 8h à mon premier enlèvement sur Valencienne. Manque de chance je n’arrive pas à trouver de disque vierge dans le tracteur de remplacement, désespérée je retourne la cabine : nada. J’attends donc patiemment 8h que quelqu’un arrive et me donne le précieux disque. Adieu p’tit dèj, il faut filer. Mon périple m’emmène sur Dunkerque avant de revenir sur Cambrai puis à mon point de départ. Le temps de raccrocher Dédé sous la remorque il est déjà 17h lorsque je prends la route de la descente.
Affamée je m’arrête dès 19h dans un petit resto avant Reims, j’y mange mieux que la dernière fois, de gros progrès ont été fait et c’est tant mieux. Je termine avant Chalons en Champagne, vue l’heure je ne tente pas le coup d’aller au centre routier de La Veuve qui est toujours bondé.
Je ne suis pas seule sur le petit parking, les homos sont en chasse. Parfois cela me fait rire, parfois cela m’agace. Particulièrement dans le coin ça pullule, une fois la nuit tombée on remarque beaucoup de voitures qui font des appels de frein…

Jeudi 20

Après 9h de coupure je vais faire mon plein car les réserves sont très basses. J’en profite pour noter ma nouvelle conso et je ne me suis pas trop mal débrouillée. Je fête ça devant un grand crème et taille la route. Je me réjouis de faire une pause à hauteur de Dijon sur l’autoroute mais la station vient de changer d’enseigne. On a supprimé le distributeur de billet, apparemment les douches aussi, et une bonne partie des accessoires PL en rayon aussi. A présent je sais pourquoi je ne m’arrêterai plus ici !!
Chalon sur Saône, je grimpe sur la piste de lavage car l’ensemble n’a plus de couleur avec le sel et la boue d’avant les vacances. Ça fait du bien au moral de rouler enfin dans un engin propre, les gars m’ont même fait les intérieurs de portières et marchepieds.
Je traverse la Bresse puis la région lyonnaise où rien n’a changé…
Je traverse de justesse le Tunnel du Fréjus et termine sur le parking de sortie pour la nuit. Il y a là de superbes tas de neige, j’avais presque oublié. Les saleuses sont de sortie malgré les -4 degrés.

Vendredi 21

Après un copieux déjeuner je descends à brides abattues, mais dans les limites du raisonnable car les contrôles deviennent fréquents ici.
A 7h10 chez mon marchand de bobine à l’entrée de Turin, j’en ressors 20’ plus tard pour attaquer la tengenziale bien chargée en direction du sud. Je fais juste un mini crochet pour poser 5 palettes chez un transporteur à l’interporto en 10 minutes chrono.
9h30 je pointe du coté de Cuneo pour lâcher mon dernier lot, c’est une affaire qui roule car à 10h05 je déclare la bonne nouvelle à mon chef. Suite des événements : rdv vers 14h30/15h chez un transporteur de Turin pour transborder un chargement que me ramène un italien de Bologne. Du coup j’ai grandement le temps de faire, remonter en flânant, prendre 1h30 pour manger et résister à l’envie de faire la sieste avant de pointer mon nez à 14h30 pétantes à l’adresse donnée.
Alors que j’entre dans le bureau et me présente le téléphone sonne et je comprends le fil du sujet : un chauffeur en retard pour cause de coupure à faire et temps de trajets plus long que prévu. Juste derrière le chef à qui j’ai à faire (et à qui je fais mine de pas comprendre l’italien) m’explique en français que le chauffeur italien a pris 2h de retard à cause de la neige… gros bobard ! je sais qu’il est parti à 10h de Bologne et de toute évidence en 4h30 ça ne le fait pas.
Bref, je poirote dans un coin jusqu’à 16h30 que l’italien débarque. Seconde mauvaise surprise : le chargement n’est pas vidable au côté comme prévu, il faut misèrer pour prendre les vieux quais qui de surcroit sont grippés. Les colis étant de taille farfelue c’est un gros casse-tête pour vider et recharger en même temps, sans compter que l’on arrive à la limite des barres de toit.
Je sors enfin à 18h30 et roule jusqu’ avant Chambéry.

Samedi 22

Je me lève encore une fois à 5h30 pour renter et arriver à 13h40. Super grand week end en vue de 50h (45h obligatoires + 5h de récup) à part que j’en ai rien à cirer d’avoir mon lundi matin et que mon samedi est mort, il faut encore aller faire des courses en vitesse avant d’avoir un peu de repos.

Dimanche 23

Lundi 24

C’est donc à 15h40 que j’attaque la semaine un peu en rogne, c’est couru d’avant que je rentrerai tard.
Je monte jusqu’à Sens par la nationale 6 et soigne ma conso pour arriver en début de soirée dans une zone industrielle du sud de la région parisienne. Il n’y a pas grand place pour se parquer aussi je vais grossir la file crée dans la rue principale. D’une part elle est en bordure d’une sorte de boulevard très passager, éclairée, et devant des restaurants et hôtels. Non pas que j’ai grand-chose à voler, mais autant rester prudent dans la région.

Mardi 25

Je vide dès 8h dans une petite entreprise de la zone, au transpalette car il n’y a pas moyen de faire autrement.
J’attends un petit moment les ordres qui arrivent un peu tard : chargement au nord de Paris dans une boutique que je connais. Je mange devant la porte pour être la première à l’ouverture. La cour de ce centre de recyclage est bien plus encombrée que la dernière fois, j’arrive avec du mal à me caler contre une benne pour ne pas gêner la circulation des autres véhicules. Le chargement est relativement long car il faut aller chercher les palettes à l’opposé. Je termine vers 15h45
Mon chef aurait espéré que je vide « en foulée » sur Cambrai, désolée si ça ne va jamais assez vite.
Je monte tranquillement mais surement, un peu sur les nerfs. Tout à tendance à me prendre la tête.
Connaissant le lieu de livraison pour sa cohue matinale je vais dormir sur place. Il y a d’ailleurs un autre bâché qui est déjà là, c’est pas gagné!

Mercredi 26

Ne sachant plus à quelle heure est l’ouverture je suis sur le pied de guerre à 7h. Des chauffeurs en benne me disent de ne pas m’affoler, c’est 8h et pas avant. Eux ricanent de l’attente, plus ça dure et moins on en fait derrière. Ouai sauf que moi je ne rentre pas tous les soirs ! Du coup je me barre à pied en ville à quelques centaines de mètres prendre un café pour éviter les bavardages à 2 balles.
Dès 8h05 j’annonce la couleur à mon chef. Mon tour arrive à 09h10 et je ressors pour 10h.
Tout schuss vers Dunkerque pour charger une bobine d’acier entre midi et deux pour rattraper un peu du temps perdu, tant pis pour mon estomac. Pour une fois il y a pas mal de monde.
Le temps de redescendre au dépôt il est 17h, on me charge illico 3 petits lots soit au total 4 clients sur Milan je ne dis rien et me casse au plus vite.
19h00, je prends enfin une demi-heure pour manger au même petit resto que la semaine passée avant Reims. Au moment de payer ma CB ne veut rien savoir et évidemment je n’ai plus assez de liquide. Je suis furax, heureusement le restaurateur ne prend pas mal la plaisanterie et me fait crédit de la moitié de la note. Merci !
Je termine mes heures entre Saint Dizier et Chaumont

Jeudi 27

Une journée de route où j’essaie de ne pas penser à rien.
Cela m’emmène du côté de Carisio en Italie.

Vendredi 28

En route à 5h20. Sur mes papiers j’ai trouvé les heures d’ouverture d’un client au sud de Milan 4h/11h et je fais en sorte d’être là-bas vers 7h. Comme ça je fais le second à 8h à l’ouverture, et les 2 autres au nord de l’agglomération avant midi sans soucis.
Sauf que… à destination tout est bouclé, fermé, éteint, une superbe pancarte toute neuve : 9h/12h.
Punaise, ça commence mal ! Gros calcul que si j’attends 9h, je livre le second à 10h et celui-ci étant un peu long je ne livrerai que le 3eme avant midi… Mais avec un peu de chance en commençant par le 3ème, car je peux y être à 8h, je fais le 4éme en passant devant vers 9h, je reviens au premier entre 10 et 11h. Et là j’ai encore une chance de

faire le dernier pour midi. Le souci est de ne pas du tout savoir ou je recharge, je vais y perdre de heures sur le disque mais tant pis !

J’arrive donc à 8h pile au nord de Milan, manque de bol je n’ai pas choisi d’arriver dans le bon sens et me retrouve à tenter de prendre un portail à angle droit. Le gardien arrive à me faire déplacer une voiture et un plot en béton. Je passe au millimètre, l’angle de la semi au-dessus d’un capot, l’essieu de la remorque à ras de la barrière. Et bien sur le tout en forte pente ! 30 minutes de perdues… Les caristes me charrient un peu mais l’ambiance est bonne et ils ne tardent pas à attraper leur 4 palettes.
Ensuite je me tape une zone de travaux et un petit slalom pour faire une livraison chez un transporteur. Je file retrouver l’autoroute à toute allure et croise les doigts pour que ça passe bien, le stress est à son comble. Manque de bol ça bouche sur 10 km, au pas, à l’arrêt même parfois, pas bon du tout ! De plus je me perds pour retrouver l’adresse ou je suis venue tôt ce matin, coincée entre deux voies rapides. 11h, délivrance. Un autre ennui vient se greffer au reste : les 30’ de pause à faire…
Je suis à 11h40 chez mon dernier client, j’y crois jusqu’au bout. Lorsque j’arrive le manutentionnaire fais rentrer un camion… à 13h il me dit. 5 minutes plus tôt et c’était bon.
Evidemment j’apprends que je recharge sur Bergame, c’est-à-dire que j’aurai mieux fait de ne pas faire ma tournée à l’envers. P****
Rechargement à 15h dans fardeaux de tubes PVC, j’hallucine un peu de voir comment le cariste me cale ça minutieusement et me tricote des nœuds partout avec de la ficelle pour les attacher ensemble. Par-dessus on rajoute encore des sangles.
Je quitte les lieux à 17h15 et appelle mon chef qui me dit d’éviter le Mont Blanc car pour raison d’épreuve sportive mondiale la descente sera interdite demain matin en France. Là je craque, y’en a marre de ces conneries, y’a toujours un truc pour emmerder le monde. Je finis même par lâcher quelques larmes, c’est ma façon de libérer la tension. Je termine à Susa pour la nuit.

Samedi 29

Décollage à 5h30, il faut rentrer, détour forcé au Fréjus qui me reste en travers de la gorge.
J’arrive à 14h, la journée est morte !

Dimanche 30

Lundi 31

05h00 sonnantes je démarre la cavalerie qui toussote un poil. Le pare-brise est pris en glace et il faut un bon moment pour que ça fonde. Même ma demi-bouteille d’eau restée là est gelée. Webasto et blouson sont de mise pour faire les premiers KM.

Vu que je monte directement vers le nord sans passer par la case parisienne (et je ne m’en porte pas plus mal) je file par Montbard, Chatillon sur Seine, Troyes, Chalons en Champagne, Reims. Tout juste une bonne côte et une vingtaine de km d’autoroute, l’itinéraire est rentable.

Je pensais pouvoir faire le trajet jusqu’à mon client sans coupure mais il manquera une bonne dizaine de minutes, dommage. On m’appelle alors que j’arrive à l’entrée du village car on m’attend avec impatience. En effet lorsque j’arrive tout le monde s’active autour du camion et cela fait plaisir. Je suis surprise de constater que l’arrimage et ficelage de cordages, intercalaires et sangles n’était pas vain : on voit que les paquets ont eu tendance à glisser légèrement.

Rechargement prévu au nord de Soissons en début d’après-midi, je suis un itinéraire PL conseillé à travers de petits villages sur une cinquantaine de km. Malgré le froid et une tendance neigeuse il fait beau et profite un peu du paysage ainsi que d’une petite heure de pause pour manger sur un parking au calme.

13h30 j’entre dans une grande usine où l’on m’indique de suite le bureau et un emplacement de chargement. 5 gros conteneurs genre bennes à verre de recyclage s’alignent dans la remorque, je tire des sangles car les fonds en alu me semblent bien glissants. On me fait bien remarquer que j’ai rendez-vous demain 8h00 à Dunkerque, à priori c’est important.
A 14h je suis prête à partir, enfin une journée où tout se passe bien, ou plutôt tout simplement normalement !

Je voulais passer par St Quentin/Cambrai/Lille mais mon chef trouve plus judicieux de passer par Amiens, pas convaincue du gain de temps ni de kilomètres je m’exécute sans rien dire.

Je trouve qu’il n’y a pas grand monde sur la route, c’est cool mais presque triste. En fin d’après-midi je fais une pause café-pipi dans un resto routier. Il n’y a qu’un chauffeur cloitré dans sa cabine au fond du parking, et l’accueil au bar est des plus froids. D’ailleurs je finis par me sentir seule au milieu du far West, et reprends ma route solo.

Je me loupe quand sonne les 9 heures de conduite et ne trouve plus de parking potable quand j’en ai le plus besoin. Tant pis je grille la 10éme cartouche, on verra bien pour la fin de semaine. Cela m’amène pile poil à l’entrée de Dunkerque et j’avise la première place de parking qui s’offre à moi dès l’entrée de la zone.
Il est 19h, je ne suis pas fatiguée, que faire ? Manger tranquillement devant un film, et attendre le sommeil devant mon écran de téléphone à jouer.

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