Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Mars 2011

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Mardi 1

Je pars vers 7h30 pour rouler tranquille et arrive à 7h45 dans mon usine qui est déjà ouverte. De suite on m'indique un autre bâtiment au fond de la rue. J'attends qu'un porteur vide pour prendre la place puis mon chargement est un peu long car il faut finir de préparer ma commande. Dehors plusieurs camions attendent leur tour : j'ai bien fait d'arriver aussi tôt !

10h : tout y est, en avant toutes. Pause repas à l'autoport de Susa où je m'interroge de voir une dizaine de chasses neige alignés sur le parking alors qu'il fait beau. Mais plus tard en grimpant au tunnel du Fréjus je trouverai la neige, en effet.

Je pointe la première au parking ADR, et il faudra patienter une bonne heure pour traverser le tunnel sous escorte.

Mon heures m'amènent pile poil à la maison, et surtout j'ai un truc hyper urgent à régler donc ça tombe plutôt bien.

Ce pont a déjà bien ramassé

Mercredi 2

Coupure à la maison ne rimant pas avec grasse matinée je mets les voiles 9h après m'être arrêtée.

Direction Amiens via la région parisienne. Peu avant midi mon chef me confirme ma livraison l'après-midi, c'est cool.

14h45, je trouve sans mal mon adresse et me fais gentiment mais surement envoyer sur les roses en ouvrant la porte du bureau : « la réception ce n'est que le matin » et pas moyen de discuter… Ca devient terrible tout de même ! On me dit que nous devons nous adapter. Je rêve du jour où les industriels devront s'adapter au monde du transport.

Bref, je me rabats sur le seul parking que compte cette grande zone industrielle : une quinzaine de place déjà largement squattée par mes chers collègues de l'est. J'en vois pas mal venir ici sangler leurs chargements, j'imagine qu'ils doivent se faire jeter de la grande usine d'à côté. Ca aussi, lorsqu'on sera à l'heure allemande ça va être marrant.

Jeudi 3

Je me pointe à 7h30 et là c'est le second effet kiss cool : alors que ça n'ouvre qu'à 8h il y a déjà 6 camions devant la porte. Pas moyen de faire valoir que je me suis présentée la veille, on s'installe à quai par ordre d'arrivée. Il y a 6 quais, je suis la 7 ème … dommage ! Quand arrive mon tour à 9h, le quai est plein, ça m'énerve grave, grave, grave.

Sortie de cet enfer il faut mettre les bouchées doubles car un chargement m'attend chez un client habituel près de Cambrai. Arrivée à 11h15 il faut passer par la case bureau et sa greluche toujours aussi pressée. J'obtiens enfin mes papiers à 11h50 et forcément plus question de charger une seule palette avant midi, il faut attendre 13h30 et compte tenu que je charge à 4 endroits différents dans l'usine il faut compter y passer l'après-midi.

Mon responsable opte pour un plan B, je me casse pour faire deux autres enlèvements jugés plus rapides dans l'agglomération. Je viderai ceci au dépôt pour repartir en ramasses sur Arras et Douai. Ceci étant ma remorque chargée pour la descente, je la pose en soirée et en reprends une vide.

 

Vendredi 4

A 7h30 je suis de retour pour faire le chargement abandonné la veille. Charger, vider, trier, répartir, je prends la route de la maison à 13h pour rentrer vers 20h

 

Samedi 5

Dimanche 6

 

Lundi 7

Partie à minuit, ça ne m'était pas arrivé depuis quelques années et franchement c'est raide. Je renoue avec les joies d'une route sans encombre, sans polonais pour me faire lever le pied à 80, sans voiture pour me faire piler à la sortie d'un parking, bref le pied. Sauf que la nuit est longue et il faut trouver à s'occuper, le meilleur moyen étant de trouver un autre voyageur de la nuit pour bafouiller au téléphone de tout et de rien.

Avant 6h entre Valence et Orange je remarque que les restaurants routiers sont bien plus matinaux que dans le nord pour servir le café.

8h, j'arrive sur la région marseillaise au beau milieu d'une foule qui se presse au boulot, bouchon à gogo. 08h30 à Plan de Campagne au milieu de la plus grande zone commerciale d'Europe il me faut trouver l'accès d'nu grand magasin et surtout de son chantier. C'est un balayeur africain qui me renseignera dans un français très moyen, mais il a eu le mérite de se rendre très serviable.

Le déchargement de la première moitié de remorque est relativement long car le terrain est en pente et plein de gros trous si bien que l'engin type manitout se tortille dans tout les sens.

10h15, en avant vers Fos au grand terminal portuaire des containers. Pour seules indications des abréviations, à moins que ce ne soit un code, un fléchage de chantier éventuel ?

Après avoir hésité entre plusieurs directions j'aperçois deux bennes en train de tailler la bavette et vais leur demander de l'éclairage. Ni une ni deux ils m'indiquent un grand bâtiment et surtout comment y accéder. Je crains de me faire envoyer paitre à l'arrivée car il est plus de 11h30 mais non, je débâche vite fait en plein vent et en 10 minutes ma deuxième moitié de remorque est vidée (à l'exception de 2 conteneurs que je livrerai demain).

Direction l'aciérie la plus proche où je passe assez rapidement malgré qu'il y ait pas mal de monde, et que je fasse 2 aller-retours à la bascule car à cause du vent le camion bouge et pour enregistrer le poids sur le badge il faut que la bécane se stabilise.

Je ressors vers 13h30 et en allant au bureau de sortie je me fais hélée par un chauffeur (qui se reconnaitra car je ne connais pas son nom) fidèle lecteur de cdb. L'entrevue est plus que rapide car l'endroit ne s'y prête malheureusement pas.

J'avise le premier parking au bout de la rue pour la coupure, le temps d'en faire le tour au pas car c'est défoncé que le chrono indique 10h12…. Saloperie de chantiers, saloperie de bascule, saloperie de terrain ! Je mange un bout en vitesse puis tente de dormir mais le vent souffle de plus en plus belle et j'ai bien du mal malgré la grosse fatigue.

Tracteurs en fin de carrière? Ou expulsés à l'est ?

Mardi 8

Je pars bien avant l'aube pour rallier la région de Grasse au plus vite et livrer mes 2 conteneurs chez un grand parfumeur. Pour cela il faut grimper un bon moment, avec le poids de ma bobine d'acier ce n'est pas de tout repos mais le coin est sympa à visiter. A l'arrivée une entrée d'usine dans un virage sur une route étroite, il ne faut pas la loupée mais heureusement mon indic perso qui connait la région comme sa poche me l'avait bien signalé.

Je retiens un fou rire lorsque le chef regardant mes papiers s'exclame « ha oui, c'est les futs d'huile de tournesol ». J'imaginais livrer des essences plus raffinées que ça, et je me retiens de demander si c'est pas pour la cantine. Débarrassée en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire je reprends la descente vers Villeneuve Loubet puis l'autoroute de l'Italie.

Vite, vite, on devrait pouvoir livrer la bobine à Monza ce soir, ainsi ce qui est fait n'est plus à faire.

Contente d'avoir bien roulée j'arrive là-bas avec 09h10 de conduite vers 16h00. Connaissant l'endroit je me pose à la bascule et cours au bureau papiers en main. Là le chef me stoppe tout net en me montrant une affichette à la vitre : réception 08h/14h depuis le début du mois. Imaginez ma mine déconfite. Mais le gars me fait un grand sourire « mais vu que c'est tout nouveau je vais te faire vider quand même », en voilà un chic type !

Rechargement demain sur la région de Lecco, je me jette dans le bain de circulation pour traverser Monza… autant dire que c'est pas gagné d'avance, d'autant plus que la grande artère est en méga travaux. Néanmoins je ne m'en tire pas trop mal et finis en 10h02 à une station-service à la sortie de la ville.

 

Fabrique de beignets ambulante, ça tombe bien c'est Mardi Gras!

Mercredi 9

Je me pointe pour 07h45 dans une petite usine ou il y a déjà la queue devant la porte. Une certaine crainte quand on me dit d'attendre, mais c'est juste le temps que tout le monde se mette en place. Moi je file derrière pour charger en latéral 11700 piquets de clôture. Et oui, les beaux jours arrivent…

Chargement, sanglage, papiers, 09h30 je ressors, rien à redire. Ne reste plus qu'à faire tourner les roues. Je monte tranquillement mais surement car ce serai bien que je sois à Cambrai demain midi bien que je n'ai rendez-vous pour vider que vendredi matin.

Je dors à Beaune sur la grande A6

Vu et revu, mais je ne m'en lasse pas

Jeudi 10

Départ 6h et tout schuss vers le nord de la France, un poil énervée quand même, marre de toujours devoir bourrer.

J'arrive durant la pause de midi au dépôt, décroche ma remorque pour en prendre une vide et une liste de 4 ramasses à faire sur l'agglomération de Valenciennes. Je connais 3 des 4 adresses et la dernière n'a pas l'air bien compliquée à dénicher. Tout ce passe à merveille, aucune attente nulle part. Cependant je suis sur le cul en entrant chez le dernier client : un site tout neuf avec un quai à contre main et des piles de palettes vides et autres objets encombrants dans le dégagement qui était prévu pour qu'un camion puisse manœuvrer en toute sécurité. Après un demi-tour scabreux bien entendu on me réclame les équipements de protections pour rentrer sur le quai. Une fois de plus on se moque pas mal de nous.

J'ai tout juste le temps de rentrer à la boite, de vider puis de raccrocher ma remorque. Fin de chantier

 

Vendredi 11

En route de très bonne heure pour prendre un café en chemin et pointer peu avant 7h dans une grande base du sud Lillois. On me donne un quai sans tarder, mais j'attends avant de manœuvrer et explique qu'il faut vider au côté. Bien sûr cela embarrasse tout le monde…

Le cariste s'exécute, ronchonne, et finit par me lâcher « ils ont chargé ça comme des cochons » car il casse les palettes qui sont au milieu en les tirant. Au contraire c'est très bien chargé, sauf qu'en France par principe de sécurité (une fois de plus) on interdit les longues fourches sur les chariots…

Sortie de là on m'envoie sur Béthune charger une vingtaine de palettes qui finissent par me faire un chargement complet tellement elles sont volumineuse et bancales. Je me retrouve donc quelques heures plus tard à vider à quai, gerber, recharger, caler, sangler… rajouter un autre lot de marchandise en croisant les doigts que ça passe tellement les calculs sont fins.

Je prends la route en début d'après-midi pour rentrer.

Il ne me manquera qu'une bonne demi-heure pour arriver chez moi, je coupe dans un petit village ou il y a un restaurant routier assez typique : on se gare encore sur la place devant l'église, ça fait drôle. La patronne de l'établissement aussi est assez cliché : un brin vulgaire sans être méchante et ne crachant pas sur la bouteille… néanmoins je mange très correctement mais j'hésiterai à revenir malheureusement

Parking poids lourd sur la place du village, et ça l'air de gêner personne.

Samedi 12

Départ 5h pour arriver à la maison à 6h, ouf, encore une de faite

Dimanche 13

Lundi 14

Départ à 4h par un temps humide et une nuit très noir. Ça commence mal : le plein d'adiblue est bien bas (mais ce n'est pas une surprise), le niveau d'huile annonce le mini, et en plus d'un vieux voyant qui reste allumé depuis un bail vient se greffer celui de la boite à vitesse. Je crains une fausse manip, ça bipe quelques fois mais je ne comprends pas l'anomalie.

Je fais quelques kilomètres sur le qui-vive et descends jusqu'à Chalon. Je passe un moment à faire les pleins puis profite de la lumière du parking pour faire mon complément d'huile, reste plus que le souci de la boite qui est plus embêtant. Au bout d'un moment je finis par bêtement comprendre la bêtise… le boitier de mon système informatique embarqué, monté sur un bras pivotant, vient effleurer un bouton de commande. Bête et très con !

Soulagée je traverse la Bresse puis la plaine de l'Ain, rattrape l'A43 et file au tunnel du Fréjus.

A force de rond points le haut d'une palette gerbée finit par venir toucher la bâche de droite y formant une petite bosse. Rien d'alarmant puisque tout est calé mais ça fait cloche.

Depuis mon réveil je me lance dans la délicate entreprise d'arrêter de fumer. Je ne m'en tire pas trop mal, le manque ne se fait pas trop douloureux étonnement mais le plus dur est de combler le temps. Aussi je rallume la radio à la recherche d'émissions intéressantes pour capter mon esprit.

Coté italien c'est plus dur, la seule radio francophone que je capte en ondes courtes est… chinoise ! C'est donc sous un angle particulier mais non inintéressant que je suis l'évolution de la catastrophe japonaise et autres reportages culturels.

15h 25 je trouve mon client non loin de l'entrée ouest de Milan. En m'engageant dans la rue je me souviens que j'étais venu charger ici et que ça avait été un peu long. Aujourd'hui les choses vont plutôt pas mal, j'attends une quinzaine de minutes la place à quai et l'on me déleste de 22 grosses palettes en 26 minutes.

Il ne me reste qu'une petite demi-heure à rouler aussi je ne reprends pas l'autoroute car il n'y a plus de parking avant d'arriver dans la gueule du loup (Milan). Sur la nationale je finis par m'enfiler dans une zone industrielle que je connais et y trouve une place tranquille.

17h, fin de journée.

Je finis par craquer devant mon paquet de cigarettes… et en allume une… elle me laisse un gout bizarre que je n'apprécie pas vraiment, aussi après 3 lattes je la balance : affaire classée ! du moins j'espère.

Il reste un peu de neige sur les Alpes

Mardi 15

Je pars pas trop tard pour affronter les bouchons de Milan, et avant de reprendre l'autoroute je trouve une station pour prendre mon petit dèj chose vitale pour moi. Les 2 serveuses commentent le gris du ciel : journée pluvieuse en vue. J'affronte une traversée milanaise au pas mais on a vu pire.

J'attends tranquillement 08h30 l'ouverture officielle du transporteur chez qui je livre sur un bout de trottoir, chez eux avant l'heure c'est demi-tour assuré. Mes 5 palettes pour la Sicile sont posées sur le quai en moins de deux. Jamais ici je n'ai attendu même aux heures où les quais grouillent.

Je prends mes instructions pour la suite : rechargement chez TNT au nord de Piacenza. Au moment de prendre les grands axes je constate que tout est bouché donc je coupe à travers et contourne l'agglomération comme je peux. Cela rallonge un peu le parcours mais j'évite pas mal de difficultés, si ce n'est un convoi exceptionnel sur quelques longs km.

A l'arrivée je ne trouve pas l'enseigne TNT, tourne et vire aux alentours de ce qui semble être mon adresse et finis par aller demander chez un autre grand transporteur. A l'entrée le garde se marre et me répond que ça fait bien une dizaine d'année que l'enseigne a changée. Certains ordinateurs auraient besoin d'une sérieuse mise à jour! Un autre souci se présente, j'ai bien une référence de chargement mais ne sachant quel type de marchandise je charge on ne sait où m'envoyer. Alors je dois faire tout les batiments un à un, tout les bureaux… et il doit y en avoir 6 ou 7. La quatrième porte sera la bonne, je file à quai direct mais il est presque midi et tout le monde part manger. Youpi !

Départ 14h30

Je rentre en France via le Mt Blanc et dors au péage de Valleiry sur l'A40. Vu l'heure avancée ce n'est pas la peine d'aller au casse pipe sur les quelques places de parking en station. J'aurai aimé un peu plus de confort mais bon, réglementation avant tout.

Le ton de la journée…

Une station Autogrill italienne ça ressemble à ça

Mercredi 16

Après 9h de coupure je déguerpis vers Bourg puis Chalon, profite d'avoir le temps de faire pour laisser Dédé se faire brosser et moi me décrasser.

Le reste de la journée n'est pas bien exaltante, je monte vers le nord une fois de plus.

Mes 9h ne me permettent pas d'arriver jusqu'au dépôt, tant pis. De toute façon je n'avais pas grand-chose à y faire. Je m'arrête donc dans un petit resto entre St Quentin et Cambrai. L'endroit est vieillot mais sympathique. Je ne m'attarde pas à table car le coup de barre arrive bien vite.

Encore jamais vu celle là

Plus classique et courante

Jeudi 17

Je pars trop tôt pour déjeuner au resto qui ouvre tard et pour une fois je décide de m'arrêter à la sortie de Cambrai direction Douai dans un troquet à l'enseigne délavée. D'entrée de jeu le patron vient me serrer la main et tout le monde me salue, c'est presque déconcertant. Je commande un café, puis demande à payer. Là je tombe des nues : 75 centimes… ça doit être unique en France !

Je file sur Tourcoing où j'arrive à l'heure de l'embauche sur une grande plateforme. Bien qu'on traine un peu des pieds je vide à quai immédiatement. Je redescends ensuite sur Douai charger la remorque, là il y a un poil d'attente car je suis en avance sur mon rendez-vous.

Sortie à midi mon chef ne sait pas trop quoi me faire faire. J'avise le Mc Do. J'aime pas vraiment ça mais j'y vais quand même. L'ambiance qu'il y a là-dedans me gave plus qu'autre chose alors je ne m'éternise pas et retourne à mon camion.

15h, rien de nouveau, je rentre au dépôt. Je décroche ma belle remorque toute propre pour une toute moche et toute sale qui arrive pour moi en fin d'après-midi. Je la complète et monte sur Valenciennes passer la nuit.

Par curiosité je vais faire un tour au centre routier (payant mais 2h gratuites). Je suis effarée du peuple qu'il y a, non seulement des pays de l'est mais des français qui y mange et à priori y dorment vu ce que je capte. A 18Euro la coupure mon patron voudrait l'avoir mauvaise! De plus on a le culot de faire payer la douche. Coté femmes les sanitaires sont dans un état plus que moyen, pas de savon et eau froide pour se laver les mains, mes conclusions en sont tirées. De plus j'ai du mal à ressortir à cause d'une machine qui a du mal à lire mon ticket. Payant, mais bas de gamme quand même.

Je m'en vais trouver un coin de trottoir pour la nuit.

Une rafale de vent et Dédé a perdu un coin de casquette déjà rapiécée et raccommodée

Remorque qui a bien vécue elle aussi

Vendredi 18

Je pointe mon nez à 7h50 au chargement, hier j'ai hésité à m'enfiler dans cette zone sachant qu'on y fait difficilement demi-tour. De plus il y avait un petit parking au calme pour dormir devant mon client, dommage ! et cela m'aurait permis d'être la première surtout car il y a déjà du monde devant moi.

Néanmoins le cariste me propose de passer la première car je n'ai qu'une caisse à prendre et qu'il n'y en a que pour quelques minutes, merci !

08h30, en route pour la maison, le pied !

Je rentre donc pour 17h30 et en route j'embête les affolés qui rentre de l'usine dont mon ptit copain et ceci n'a vraiment pas été calculé. Bisous bisous sur un coin de parking, à tout à l'heure…

Le choc a dû être violent, la voiture est sur le toit dans le champ

Samedi 19

Dimanche 20

Lundi 21

Départ vers 4h par une belle nuit claire et je suis à la limite de gratter les carreaux.

Descente relativement tranquille vers l'Italie via le Fréjus . La routine. Un ami me tient compagnie un moment au téléphone puis c'est au tour de Christian.

Je n'ai pas à chômer pour caler ma journée sur un disque mais je suis satisfaite de moi en arrivant sur Novara, ça va le faire. Je trouve sans peine la zone du petit village en direction de Pavia, je file tête baissée à la recherche de mon enseigne mais le gps n'a pas trouvé le nom de la route. Je vois bien un gros bâtiment avec d'immenses cheminées, mais en vain je ne trouve pas l'accès et au bout de quelques demi-tours je m'aperçois que les heures filent trop vite. C'est le gardien d'une usine qui finira par me mettre sur le bon chemin, vu l'étroitesse des premiers 200m du chemin il fallait oser s'y engager, interdiction en prime. Il y a bien une espèce de pancarte indiquant quelque chose, mais en rien ce qui figure sur mes papiers.

09h50 je pointe à la porte d'un grand incinérateur et soulagement de savoir que c'est bien là mon adresse foireuse. Après vérif informatique, le chemin à bien un autre nom. Bref, on m'indique comment aller au magasin au fond d'un dédale d'allées. Le temps de tirer mes bâches et hop l'affaire est jouée. Les 4 minutes qui me restent doivent me permettre de ressortir de là et me garer sur le petit parking que j'ai repéré dans le chemin. Mais au bout de 50m mes espoirs s'envolent, il faut slalomer entre un camion et des poteaux métalliques, viennent s'ajouter des espèces de buses qui pendent et qu'il ne faut pas accrocher , plus un virage à l'équerre à négocier au cm, sans compter une zone défoncée . Un gars me fait remarquer qu'on n'a jamais eu de camion aussi gros là-dedans… effectivement les bennes et petites citernes que je vois se faufilent plus facilement. Résultat des courses : 10h 15 de conduite. Bien sûr c'est de ma faute « fallait prévoir »

Les cimetières italiens sont souvent étonnants de beauté

Passage à niveau à l'italienne…

… mais jamais ils n'indiquent la hauteur des fils !

La sortie c'est par là

Mardi 22

Décollage au milieu de la nuit noire vers Piacenza puis Parme pour poser une bobine d'acier. J'arrive à 7h45 à l'usine et ça bouchonne déjà jusque dans la rue… joie et bonheur en perspective.

Bon an mal an je finis par arriver jusqu'à la bascule, puis jusqu'au bureau et au pont.

9h30, je préviens que ma prochaine livraison ne sera qu'en début d'après-midi.

Route vers Cesena et le nord de Rimini. Ca fait bien longtemps que je n'étais pas descendue aussi loin! Le soleil brille, les arbres fruitiers sont en fleurs, tout ça me met de bonne humeur.

Je vide une dernière grande caisse de 4m de long à 13h30 en warning à cheval sur un trottoir (le cariste m'a dit que ce n'était pas la peine de m'embêter à manœuvrer pour si peu)

Je remonte illico sur Imola pour recharger. Je me retrouve dans une grande usine avec des camions au large et donc je crains le pire. Mais non, on m'indique les quais de l'autre côté de l'usine et en une bonne heure je suis chargée.

Y'a plus qu'à finir les heures, je tire au maximum pour échouer sur un mini parking au nord de Parme. Pour être à Saint Omer jeudi après-midi il faut bien ça.

 

Il pleut ce matin, mais ça ne durera pas

Je double une colonne militaire anglaise en direction du sud, Dieu seul sait où ils vont

Mercredi 23

A nouveau un départ plus que matinal, un peu douloureux.

Passage au Mont Blanc qui retrouve un peu de couleurs avec la fonte massive des neiges. Il y a tout de même pas mal de skieurs en route, ils vont finir sur les cailloux bientôt.

Tout juste fini de descendre la rampe française que le téléphone sonne « changement de programme, on a un tracteur en rade » ok ok. Il faudra encore quelques coups de « je vois ça, je te rappelle » pour mettre au point la suite. En prévision je fais les pleins à ras bord à Bonneville puis file 4 à 4 retrouver mon collègue désespéré à Bourg en Bresse pour prendre sa remorque.

Qui a-t-il dedans ? Du Bergame, du Crema et… du Ancone ! Houla !

Tant pis pour la grisaille du nord, je retourne au soleil.

Ma première idée était de couper à Cluses puis je me ravise et décide de tenter une traversée du tunnel en moins de 10h. C'est chaud mais cela m'évitera l'alternat de la nuit et les bouchons que cela crée. De plus j'ai pas envie de me lever à 2 plombes du mat rien que pour ça.

J'arrive en 09h55 à la sortie et avise la dernière place de parking dès la sortie.

Sympa cette grue pour fille

On dirait que quelqu'un a testé le bac à graviers, me suis toujours demandé l'effet que ça peut faire.

Jeudi 24

Je décolle vers 03h30, c'est largement assez tôt pour être chez mon client à 8h mais cela me laisse une chance de traverser Milan sans encombre et ainsi préserver mes heures car après un calcul savant je me doute qu'il faudra bien toutes les heures pour boucler la boucle et rentrer.

Je voulais m'arrêter faire une 45 entre Milan et Bergamo mais tous les parkings sont archi pleins, du coup j'arrive à 07h19 chez mon client qui miraculeusement est ouvert. La bonne aubaine! On m'envoie directement vider et je profite de laisser passer 2 petits porteurs devant moi pour faire 30' de coupure dans la file d'attente (ou est le mal vu que j'en profite aussi pour aller aux toilettes et boire le café ?)

08h05 je suis repartie, c'est une affaire qui marche. Je coupe à travers par des petites routes que seuls les initiés peuvent connaitre , ou du moins oseraient prendre , pour rallier le sud de Crema en un minimum de temps. Là encore on me déballe très rapidement et c'est repartit mon kiki.

De toute évidence il me manquera une heure pour faire ma dernière livraison à 25 km à l'ouest d'Ancone, dommage. Il y a quelques temps, dans la limite des 10h de conduite, j'aurai filé. Maintenant niet !

Il fait de plus en plus beau et chaud au fur et à mesure que je descends et franchement j'y prends du plaisir, ça faisait bien longtemps. Les souvenirs reviennent aussi au fil des sorties qui passent sous mon nez : Cattolica Gabice et ce client ‘Olympia' on l'on avait du mal à tourner dans la rue et la première fois j'ai fini au centre-ville, je m'y revois à demander ma route garée devant un grand hôtel avec tapis rouge et mon frigo dégoulinant de jus de poisson dessus. Riccione, grand moment de bonheur aussi par là. Jusqu'à Pescara on faisait pratiquement toutes les sorties pour livrer 2,3, 4 palettes tout au plus à chaque fois. C'était l'bon temps !

Mon périple d'aujourd'hui s'arrêtera en début d'après-midi à Pesaro par une bonne douche et un grand nettoyage de printemps de la cabine.

Volvo Rimini Nord, garage très réputé. Tout les bolides italiens ont du faire un stage ici

L'Adriatique, ça manque

Vendredi 25

Debout 6h, toilette, capuccino brioche et en route pour 6h30. Ancona nous voilà ! Je suis un peu perdue dès que je franchis le péage dans un énorme carrefour plein de direction. Un coup d'œil au gps et roule. Un instant plus tard en effet je me souviens.

J'arrive dans mon petit village du côté de Jesi et trouve mon client au bout d'une grande cote pas très large. Ca me surprendra toujours là où les italiens sont capables d'installer leurs boutiques.

Il n'est que 07h30 mais le portail est ouvert, j'entre et sonne à ce qui ressemble à la porte des livraisons. On me répond de suite et aussitôt je manœuvre sous le pont. Je vide donc par le toit une petite machine impressionnante, c'est un moule à injection plastique. Lorsqu'on soulève celle-ci de l'huile coule partout, beurk et avec les trappes de la fosse à la bobine c'est vraiment pas cool. On me donne de l'absorbant et tout ce qu'il faut pour nettoyer, nickel.

Je redescends de ma colline tranquille et prends un café à la petite station d'en bas avant d'appeler mon chef. Je connais déjà le programme mais demande confirmation.

Rimini nord sans perdre de temps malgré les travaux (on passe l'A14 totalement en 2x3 voies), je charge sans attendre 2 petites machines puis je file compléter à Modena des pièces détachées métalliques.

14h45, mon chef est ravi de savoir que le taffe est fait. Je suis pile poil dans le timing que j'avais évalué : il me reste 3h à rouler, ce qui m'amène à Santhia, ce qui est tout à fait raisonnable et surtout je suis assurée de rentrer à la maison (mais une fois de plus, il faudra bien tout)

une 4 voies où il faut rabattre les rétros quand ça déboite derrière

Dans une station de la tengenziale de Modena

Samedi 26

Réveil 2h50, départ 03h15, pffffff

Je maudis le frigo belge qui est venu se coller à moi alors que sur une trentaine de place de parking nous n'étions qu'une demi douzaine. Peut être qu'en voyant la plaque 59 il s'est senti moins seul ?

Bref, je cavale au Mont Blanc désert puis à la maison. Les derniers km sont raides et le soleil me fait mal aux yeux, la fatigue accumulée je pense.

Arrivée 11h30, j'attrape mes sac en vitesse car j'ai un recommandé à aller chercher à la poste avant midi, ça m'éviterai de courir lundi matin.

11h45 la vielle porte de la poste résiste, punaise ! et là un papier scotché indique que dorénavant c'est niet le samedi et du lundi au vendredi c'est quand on a le temps (10h/12h-14h/16h). J'en déduis qu'il ne doit y avoir que des retraités ou des chômeurs dans le village !

C'est donc pleine de haine que je rentre chez moi, lundi mon chef va être heureux de me voir partir à 10h30!
Dimanche 27

Lundi 28

Mardi 29
Mercredi 30
Jeudi 31

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