Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Novembre 2011

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Mardi 1

 

Mercredi 2

4h, en marche vers la Champagne où j’arrive en plein brouillard, pas évident de trouver une adresse dans de telles conditions, je ne vois les enseignes qu’une fois le nez dessus. Je vide très rapidement.
Rechargement partiel à 60 km plus au nord dans ce qui ressemble à une coopérative agricole, ou du moins à un groupement d’agriculteurs. Tout est bouclé car personne n’a prévenu de mon arrivée si bien que j’attends un petit moment que quelqu’un se libère pour venir me charger.
J’occupe mon après-midi à monter au dépôt pour charger un lot supplémentaire puis aller dormir à Dourges. A 18h passé ce parking dispose encore de places libres, en temps « normal » l’endroit est pris d’assaut.

Jeudi 3

Je me présente en avance sur mon rendez-vous pour vider et suis prise aussitôt. Idem à la seconde livraison sur Arras…
Ensuite j’enchaine 4 enlèvements sur l’agglomération arrageoise, le béthunois et le douaisis.
Décrochage de la remorque en fin d’après-midi au dépôt, et je repars passer la soirée et la nuit à Béthune.

Vendredi 4

Le premier chargement traine un peu car la marchandise n’est pas tout à fait prête, mais rien de catastrophique. Je continue sur St Omer et le sud lillois en début d’après-midi.
Dégroupage regroupage au dépôt et route vers la maison, petite semaine.
Je dors sur Troyes

Samedi 5

Je rentre tranquille d’autant plus que je suis en « plaques oranges ».
A la sortie de Vitteaux la maréchaussée contrôle à tour de bras et j’y ai droit aussi. L’endroit est mal approprié pour garer un camion, si bien que ça met le souk dans le village pendant un petit quart d’heure… Le gendarme nage un peu dans la réglementation ADR, cherchant désespérément les fiches de sécurité qui n’existent plus depuis 2 ans. Son collègue s’extasie devant la longueur des tickets des 2 jours précédents … ça m’amuse, et pendant ce temps ça enquiquine tout le monde.
10h je pose tout et rentre chez moi

Dimanche 6

Lundi 7

Départ pour… 13h ! pas grand-chose à faire aujourd’hui sinon le plein, et en profiter pour faire décrasser l’ensemble puis rouler jusqu’au nord de Valence. Même après le passage aux rouleaux mon camion me fait pitié, ce qu’il est moche !
Le temps est triste, une journée d’hiver à ne pas voir le jour.
19h, fin de journée bien planquée dans une zone au milieu de rien.

Mardi 8

Mon premier client est sensé ouvrir à 7h, mais on a décidé que maintenant ce serait 8h. Tant pis pour les transporteurs. Second client au Pouzin, un vieil entrepôt au portail étroit et à la cour boueuse.
Déjà plus de 10h et encore 5 clients à livrer sur Pierrelatte et Bollène… et surtout méli-mélo dans la remorque. Je m’arrête en passant chez mon 3éme client demander s’il réceptionne l’après-midi car sur mes papiers il est écrit que non. Sur place on me dit que oui et je file au 4éme client qui me vide à midi moins deux, puis reviens me mettre en place au 3éme. A 13h un cariste me déballe malgré qu’il ne soit pas encore l’heure de la reprise. Du coup je suis avant 14h à la grande centrale nucléaire pour poser mon 5éme lot de la journée. Contre toute attente on vient me vider sur le parking extérieur, m’évitant les paperasses d’admission à l’entrée et me faisant surtout gagner un temps précieux.
Il me reste une palette pour Visan, un petit bled à 25 km et Avignon. C’est jouable à condition de ne pas tarder. Mais le téléphone m’interrompt dans mon élan et je file livrer d’urgence à Avignon car je dois recharger dans la foulée un groupage chez un transporteur du coin.
Les choses vont plutôt bien puisqu’à 19h passé je commence à remonter vers Bollène. Les stations de l’A7 sont désespérément à moitié vides en ce début de soirée, les saisons se suivent et ne se ressemblent pas !

je ne sais plus où dans la vallée du Rhône

Mercredi 9

En route vers Visan et ma livraison zappée de la veille. J’hésite à m’engager dans le chemin qui mène à mon client, c’est vraiment étroit. En ressortant je me retrouve nez à nez avec le camion poubelle du coin, désolée mais priorité au plus gros.
Ne reste plus qu’à remonter au plus vite car la semie est attendue au plus tôt dans le nord. Au final je poserai celle-ci à un collègue qui est déjà en coupure sur Saint Dizier et je file terminer mes heures peu avant Châlons en Champagne.

le jour se lève sur le Mont Ventoux

village provencal

Bollène

Jeudi 10

Décollage avant 5h, mission du jour : rallier le dépôt à Cambrai et rentrer en 10h de conduite. Va pas falloir flâner mais ça devrait le faire.
A 8h10 à mon arrivée un collègue attends déjà ma remorque pour aller livrer, rendez-vous oblige. Les jours fériés et le manque de boulot oblige à des manips du genre.
Pour ma part j’ai 2 bonnes heures de libres devant moi avant que l’on me ramène un chargement qu’il me restera à compléter au passage à la sortie de la ville. Nickel.
J’occupe ce temps mort dans le bureau du boss à faire un beau rapport circonstancié pour défendre le litige de mon chargement d’olives. A priori on ne me met pas trop en cause, mais je suis tout de même curieuse d’avoir le résultat final.
J’apprends par la même occasion une triste nouvelle, mon cher camion, mon vieux DéDé que je traine depuis plus de 3 ans maintenant va partir incessamment sous peu entre d’autres mains inconnues. Le mot « Vendu » m’attriste. Soit, il est moche et tout ce qu’on veut mais c’est mon camion. Et puis il a sa petite histoire… Pour la suite je retrouverai « mon Gros » ( celui que j’avais avant , 6 ans d’âge, 800 000 km, disque papier et boite manuelle : retour à l’âge de pierre.
La descente est du coup un peu morne. J’arrive pour 18h à la maison pour un grand week end qui tombe à pic.

deposito Delta

la nuit tombe en Champagne

Vendredi 11
Samedi 12
Dimanche 13

Lundi 14

C’est à 6h et en plein brouillard que je retrouve le chemin du travail. 2 degrés et une cabine bien froide. On se casse vers le val de Saône, la routine. Même le fait d’aller faire enfin un tour en Italie ne me donne pas plus d’élan que ça.
Macon sud, première livraison de 44 rouleaux de mousse en vrac. Petite entreprise dans le fond du cul de sac où faire demi-tour est un casse-tête de première : rentrer dans la cour du voisin qui me regarde d’un sale œil, éviter un poteau et un boitier EDF, escalader une bordure de trottoir, viser entre 2 rochers, éviter les voitures en stationnement, et enfin se couler dans un portail aussi large que le camion. Tout ça pour au final avoir une remarque désobligeante à l’ouverture des portes parce que la marchandise n’est pas sur palettes. Je sers très fort mes pognes au fond de mes poches pour ne pas répondre.
52 minutes plus tard l’incident est clos et je reprends ma route vers Bourg en Bresse et le Mont Blanc. Rien de bien merveilleux à signaler si ce n’est un magnifique ciel bleu et un poil de neige sur les sommets.
16h30, Novarra, je fonce droit dans un mur de brouillard, impressionnant. Je ne verrai donc rien des 30 km de nationale restants. Par chance je connais mon adresse, par temps clair j’avais mis une petite heure à trouver l’usine la première fois…
17h, coup de fil de mon chef qui me demande un bref compte rendu de ma livraison du matin car le client m’accuse d’avoir « jeté les rouleaux du haut du camion ». Dans la réalité les ai gentiment trainé au cul du camion et les derniers vidés au coté par l’avant de la remorque avec son accord. S’il a ensuite vautré les colis empilés sur une palette trop petite dans la cour mouillée c’est pas ma faute! (aucune réserve sur mes documents). Toujours plus facile d’accuser un imbécile de chauffeur après coup.
17h30, fin de journée au bord d’un chemin.

Autoport de Susa vide

brouillard

au milieu de rien

Mardi 15

07h50 au poste de garde « Buongiorno ! » et présente mes papiers « 8h30!» Ha m…, tant pis !
A 8h20 on vient me chercher et m’emmène à travers l’usine par un chemin semé d’embuches avant de me faire rentrer dans un vieil entrepôt. 22 palettes et 2 chariots à longues fourches, ça dépote. A 9h je suis ressortie après une ultime marche arrière en slalom entre des poteaux digne d’une piste d’auto école.
Allô chef ? Chuis vide ! J’adore quand celui-ci me répond par « premièrement », ça donne le ton de la journée. Donc 1/ foncer à Monza (nord est de Milan à 60 km de là en coupant en diagonale) récupérer une palette chez un transporteur, à peine raccroché que je suis déjà en route. J’essaie de ne pas perdre de temps mais sans faire de pointe de vitesse record à travers l’épais brouillard qui est toujours omniprésent. Quelle plaie ! Je m’autorise 10 minutes de pause dans une petite station-service pour une envie présente de capuccino, mais cela permet aussi de relâcher un peu la pression car rouler à l’aveuglette est vite épuisant.
Ma première palette ramassée il est presque midi et je prends note du « deuxièmement » de mon chef : direction l’entrée de Turin pour prendre 4 mètres de plancher de tuyaux chargés à ma grande stupéfaction en vrac. On s’applique à me les caler correctement, nickel satisfaite.
« Troisièmement » : 3 mètres de petites machines dans la zone voisine, une adresse que je connais de longue date. Là encore on prend soin d’ingéniosité pour rentabiliser l’espace.
Il est 15h45 et le « quatrièmement » se trouve à l’opposé de la ville dans une usine qui ferme, de mémoire, de bonne heure. Autant dire que rien n’est gagné. Je mets donc les bouchées doubles. A l’arrivée à 16h45 le portail est ouvert mais les portes de l’entrepôt fermées. Ici la manœuvre est compliquée pour éviter des branches d’arbre. Durant l’exercice j’aperçois dans mon rétro la grande porte s’entrebâiller en douce, dans le genre je la joue discret pour pas me montrer. Manque de bol, j’t’ai vu ! Va-t-il se dépêcher de me boucler la porte au nez ? Non, et le gars me joue l’air surpris Ha c’est toi ? Bon, aller, rentre ! Ouf. 4 palettes plus tard j’annonce la merveilleuse nouvelle à mon chef, toute fière de moi. Je maitrise, non ? Faut bien se complimenter, quelques fois
« Cinquièmement » euh… on verra ça demain sur Chambéry (il me reste un bon 3m50 de vide à combler).
C’est l’heure d’affluence pour retraverser Turin mais ça le fait tranquille et toute trace de brouillard a disparu de ce côté-ci. Je m’octroie un léger détour par la sortie « Corso IV novembre » pour aller rendre visite au vendeur de fruits installé au second rond-point car c’est la saison des clémentines toutes fraiches de Sicile. Bah oui, j’en profite pour faire mon marché.
Seconde halte à l’autoport de Susa sur la route du Fréjus pour un bon café, une bouteille de sky pour beau papa (faut bien l’entretenir !) et une cartouche de clopes pour ma pomme.
Pas un chat au tunnel, roule en jouant au petit poucet avec mes pelures de clémentines.
Fin de chantier à Chambéry à 20h40, gros dodo

chargement de tuyaux en vrac

le genre de client qu'il faut débusquer

Mercredi 16

8h, fraiche et dispo devant le téléphone à piaffer d’impatience. Heureusement il y a facebook pour me faire passer le temps. Me demander pas en ami, j’ai déjà 4999 potes. Bref, j’attends comme je peux.
10h05 : «bon bin y’a rien, va s’y ». Bon bin, allons s’y gaiement !
10h20 : «arrête toi vite, je suis sur un truc ». Il était moins une, j’enquille sans réfléchir la dernière sortie avant le péage et trouve un stationnement dans la zone. Les infos arrivent sans attendre, l’adresse se trouve pile poil 2 rues plus loin. Si c’est pas de la maitrise ça….
11h15 l’affaire est faite, cette fois on remonte dare dare.
Décidemment il n’y a personne sur ma route et je file à bonne allure.
Lyon, Bourg, Chalon, rien de nouveau sur cet itinéraire si ce n’est un rond-point supplémentaire, et un méchant dos d’âne qui a poussé comme par enchantement.
16h15, Beaune, vu que je ne suis pas en retard j’arrête quelques minutes (bien qu’il ne soit pas l’heure de la coupure réglementaire) pour prendre un café avec ma grande sœur qui se trouve dans le coin et aussi et surtout je lui refile sa caisse de clémentines. Mes petits neveux sont ravis. On papote au coin du marche pied et le temps passe trop vite. Mince il est presque 17h, faut filer !
17h10, péage de l’A6, bifurcation direction Dijon, driiiiiiiiiiing, Allô ? « J’ai vu que tu t’étais arrêtée à Beaune, ça tombe bien parce qu’ on a un souci… » trop tard, je viens de reprendre l’autoroute « fait demi-tour ! » Résultat je gagne une décroche dans la soirée avec un collègue qui descend de Paris, pour livrer au plus tôt sur Annecy demain matin.
Mon collègue arrive à 21h, manip de matériel, paperasses, consignes, discuter un peu, il est plus de 22h quand je rejoints ma couchette et pas vraiment fatiguée.

Jeudi 17

Je n’ai dormi que d’un œil de peur de me louper et décolle à 2h45 précises. J’hésite à perdre mon temps sur la nationale de Bourg, par chance il n’y a pas trop de brouillard en Bresse et personne devant moi. La remorque est ultra light, je grimpe le col de Ceigne à 90 et suis même obligée de freiner à l’entrée de la station qui est tout en haut. Je découvre les joies de la messagerie de nuit et ça me fait sourire, je saute vraiment du coq à l’âne.
06h10, arrivée à Annecy chez un transporteur et direct à quai, direct vidé. Je pensais avoir une remarque sur l’horaire, rien du tout, mais je vois bien que ça urgeait quand même.
06h50 : trouver un coin de trottoir dans la zone, juste en face une boulangerie c’est même du luxe. Haaa l’appel du ptit pain au chocolat encore tiède par -2 degrés… irrésistible. Je trouve même un troquet à 500m pour un grand crème et c’est le bonheur.
08h05 : Bonjour Chef ! «ça va ? ça a été ? j’ai rien, je te rappelle plus tard »
09h30, l’ordre de mission arrive : charger à l’entrée de Lyon, 2 livraisons demain sur Turin.
J’arrive vers 11h15 à l’usine et déchante en voyant les piles de matériaux dans la cour, ma bonne humeur se retrouve au niveau de la semelle de mes chaussures. Débâchage intégrale de ma vieille guimbarde tordue de tous les bouts. Et ce que je déteste le plus: sangler des palettes gerbées à 4m de haut avec équerres obligatoires. J’avise de suite le cariste que je n’ai « que » 16 équerres et qu’il m’en manquera, je m’en sers donc en priorité là où il y a le plus besoin. Pour le reste je passe quand même des sangles telles quelles. Je peste un peu pour envoyer mes sangles entre le haut des palettes et le toit de la remorque, j’y arrive pas. Il y a bien une grande échelle à disposition mais visiblement hors d’état. Le cariste vient m’aider vite fait, je le remercie infiniment. Les 2 italiens derrière moi ont déjà terminé, je rabâche tranquillement mais surement. A la sortie j’échappe au contrôle de l’arrimage et évite un sermon dû aux équerres manquantes, les nénettes sont trop occupées à parler chiffon au chaud.
Je prends la route en douceur, aucune raison que quelque chose ne bouge, mais prudence tout de même. Petit topo au gps, ma première livraison se situe aux abords proches du centre de Turin, Aïe aïe aïe… je m’efforce de penser que rien ne sert de stresser 24h à l’avance.
Je roule tranquille jusqu’à Susa vu que rien ne presse pour aujourd’hui et puis j’ai pas les heures pour aller plus loin. Une bonne douche bouillante à l’arrivée, un méga repas, et au dodo car je pique du nez mine de rien.

cuisine intégrée

je ne m'en lasse pas

Vendredi 18

Décidée à partir tôt j’émerge à 6h00 et me retrouve nez à nez avec un collègue au bar de l’autoport. Du coup je décolle 15’ plus tard que prévu. Arrivée sur Turin en pleine heure de pointe, carte sur le volant, GPS pointé sur ma destination je m’engouffre en terrain ennemi. Des avenues à 3 files mais il m’en faut 2 à moi toute suite, aux feux il faut jouer des coudes pour tourner. Puis arrive mon quartier. Comme prévu je ne peux pas prendre une contre allée à cause des voitures en stationnement. J’avais prévu un plan en tournant plus loin et une fois arrivée à l’intersection c’est la surprise : jour de marché ! Warning, étudions la situation, pas trop le choix que d’essayer un accès par l’arrière du quartier. Ca tourne vraiment fin et je me fais klaxonner une bonne dizaine de fois car ça ne va pas assez vite, faut dire que je fous le bazar quand même. Ma voie s’élargit ensuite à mon grand soulagement. Plus que intersections à négocier et me voici dans ma rue. Au premier coup d’œil je trouve mon client, un vieu portail des années 50. Avant de m’engager je vais voir. C’est le patron, une bonne soixantaine d’années qui m’accueille. Il me dit que j’ai de la chance qu’il n’y ait pas de voiture mal garée aujourd’hui, habituellement il est prévenu à l’avance des livraisons et fait en sorte de bloquer les stationnements. Je me faufile consciencieusement par le portail qui a déjà bien morflé et m’installe au milieu de la petite cour pour débâcher, désangler etc. Le vieux vient me voir alors que je termine pour m’offrir le café. Vraiment sympa. La sortie de l’endroit n’est pas plus aisée que l’entrée. Je reprends la même route pour m’en aller, flirtant avec les rétros des voitures dans les intersections. Ce n’est qu’en m’engageant sur l’autoroute que je respire enfin.
Seconde livraison dans un petit village à 35 km au nord est de Turin, là encore un marchand de matériaux mais bien plus facile d’accés.
10h45, vide. Rechargement d’un complet au nord de Turin et en approchant de la destination ça me revient, c’est une imprimerie. On me charge de suite et à 13h je prends enfin la route de la maison.
De toute évidence j’ai perdu trop de temps ce matin et ne rentrerai pas sur mon disque. Je coupe donc à Chalon sur Saone pour la nuit.

vais faire mon marché

vraiment pratique le Volvo

faire la course

trop beau

Samedi 19

Retour à la maison à 8h et direction mon lit direct car je ne suis pas franchement en forme, je couve une bonne crève.

Dimanche 20

Lundi 21

Départ frisquet à 04h15 vers la région parisienne et la halte café à Auxerre.
Je vide mon complet de presse comme convenu à 08h pétante. Le cariste envoie les chauffeurs à la machine à café, gratuite ! le fait est assez rare pour être souligné.
Rechargement d’une moitié de remorque en fin de matinée du coté de Pont Sainte Maxence, vite fait bien fait, si ce n’est que j’ennuie le cariste en lui donnant l’ordre de chargement des palettes. Il m’assure que c’est bien filmé et que « ça ne bouge pas ». C’est surtout que j’ai repéré des pots en plastique et pour moi il est hors de question de ne pas les caler.
Après une légère attente on me fait remonter à Cambrai au dépôt pour compléter quelques énormes palettes. Impressionnantes mais j’arrive à bien gérer l’espace et fini par gagner plus de place que prévu. A coté de moi un collègue reprend la remorque d’olives en vrac que j’ai laissé là depuis quelques semaines : retour expéditeur ! Apparemment on n’a pas osé m’en donner la charge.
Je termine l’après-midi à glandouiller dans la cour, discuter le bout de gras devant la machine à café, et emmener un collègue chercher son tracteur au garage pour passer le temps.

Mardi 22

Départ 07h45 vers le sud de Lille pour prendre un dernier lot. Rdv 10h, me pointe à 9h à l’ouverture. Evidemment la commande n’est pas prête mais on s’active à me confectionner mes 6 palettes. J’ai à faire à 3 intérims, 6 mains gauches, pas doués mais pas de mauvaise volonté pour autant. Heureusement tout de même que je surveille de près l’empilage des colis car on me fait d’une palette 80x120 du 90x130… et on s’extasie que « bah ça rentre pas ? » et bé nan !
Je prends la route à 10h15 et pour une fois j’ai dérogation de dévaler par l’autoroute jusqu’à Reims. Faut pas rêver non plus de descendre ainsi jusqu’à Marseille. N’empêche que je gagne de l’avance.
Petite halte pour faire du gasoil à Chalon et je tombe sur un surdoué qui râle parceque la pompe Adiblue ne fonctionne pas. Après lui avoir montré que tout simplement le pistolet a été mal raccroché il se croit avoir l’obligation de me raconter ses malheurs pendant 10 minutes, notamment qu’il a plus de 13h de volant et qu’il doit être demain midi je ne sais trop où en Allemagne. Vu le logo sur sa citerne ce genre de truc m’étonne et je laisse causer.
J’arrive à rallier la région lyonnaise où bien sur le peu de parkings autoroutiers sont pleins, je termine donc dans le fond d’une zone que je connais pour trouver de la place. Le disque est plein et je déborde même de 6 minutes, honte à moi.

Mercredi 23

Destination la région marseillaise au plus vite donc je descends tout shuss avec seulement le temps d’une pause pipi/café sur Avignon.
09h20, Vitrolles, vider 2 énormes palettes au coté dans une cour commune à plusieurs commerce. La seule place adéquat est devant un portail, il fait faire vite.
Je me rue au centre routier pour faire les 30’ de coupure qu’il me manque avant de me lancer dans une folle traversée de Marseille. Là je tombe sur un collègue qui a cassé un tendeur de bâche, du coup je lui donne un coup de main à sangler le bazar. Au final je n’ai que 3 minutes pour prendre mon café et aller aux toilettes, tant pis.
Marseille Est, toujours la petite pointe d’angoisse en rentrant dans un quartier inconnu. Mon ami Chouchen m’a conseillé de sortir à « la Pomme » (ça s’improvise pas) et je m’aventure dans une longue avenue qui rejoints la Timone. Là se trouve le dépôt des bus et trams de la ville. Coté tram ça passe chaud à 4m10 de hauteur dans une rampe. Arrivée à l’intérieur du site les choses se compliquent : livraisons fléchées à gauche et 3 voitures garées à la marseillaise (normal) me gênent.
On s’active à trouver les coupables, je peste et envois balader le réceptionnaire. Quelques fois y’en a marre de ce genre de trucs. Il est plus de midi quand on finit par me libérer le passage, j’ai perdu une heure. Le chef est heureusement resté pour me vider et en partant il s’excuse, moi aussi.
Plus qu’un client à livrer de l’autre côté de Toulon. En fait plus rien ne presse vraiment et je m’arrête une bonne demi heure pour casser la croûte.
14h30, je trouve mon adresse dans le fond d’une cour, encore une. Là il faut rentrer en marche arrière et la difficulté est que tout est en très forte descente et un sérieux dévers. Heureusement mon chargement n’est pas bien lourd et surtout très bien calé.
15h, fin de chantier pour aujourd’hui, je roule jusqu’à l’aire de l’Estérel en direction de Cannes et profite d’avoir de la place pour me caler dans un coin du parking bien tranquille.
Il fait tout de même 19 degrés, bonne occasion pour laisser aérer la cabine et faire la poussière.

au dépôt des tram marseillais

chaud pour tourner !

Jeudi 24

En route à 8h pour Grasse où j’ai rendez-vous à 10h dans un centre commercial. On me prend de suite, je tire mes 6 palettes (ici c’est au chauffeur de se démerder) et arrive avec du mal à leur trouver une place sur le quai bordélique, entre une palette de rôtis de porc mal emballés et une autre de pâtisseries soit disant fraiches. Vu l’état de la cour rien ne m’étonne, et cela me donne de plus en plus le dégout d’engraisser ces grands distributeurs de merde. Je me casse à 09h15, satisfaite.
La suite des aventures dans un petit bled au dessus de Nice, no soucis je connais.
J’attends ensuite midi les ordres : direction l’Italie dare dare
Après Savonna en direction de Turin je m’octroie une pause de 15’ pour un panini et un café à Carcare. J’aime bien cette station car elle ne ressemble pas trop aux autres (Autogrill à 80%). Les espaces verts y sont aménagés comme de petits jardins, il y a une superbe terrasse en fer forgé, derrière une grande baie vitrée. On peut manger et/ou boire un café sans avoir la vue sur des capots de bagnole ou des calandres de camions, ça change. A l’intérieur il y a aussi de jolies plantes, et d’ailleurs un étonnant bonsaï de cycas revoluta (palmier) à coté duquel je m’installe pour l’admirer de prêt pendant 10 minutes. Mais trêve de rêverie, j’ai un métier en dehors de ma passion des plantes.
Mondovi, chargement complet en 20’, nickel ! suite du programme et petite déception au passage: attendre une remorque qui arrive demain matin à Susa. Destination Milan. Retour samedi. Pff

l’envers du décor chez Auchan

faut d’équiper pour l’hiver

jolie aire de repos

Savona/Torino

Vendredi 25

A 6h30 je suis en train de décrocher, mon collègue arrive peu de temps après. Un café en vitesse et me v’la partie vers Milan. Bien sur à Turin c’est un peu bouché, et sur Milan ce n’est pas mieux. J’arrive pour vider chez un transporteur à 9h 15 et on tire à la courte paille qui me videra car la remorque est bien chargée et il faut trier.
Je monte ensuite sur Bergamo chercher mon voyage de retour. J’arrive à l’heure de la pause et dés 13h 30 je me mets en place sous le pont pour attaquer à charger un ensemble mécanique, autrement dit une big machine en pièce détachées. On s’y campe en 4 : 2 personnes pour maintenir/guider les pièces jusqu’à la remorque, l’homme à tout faire et moi-même au calage et sanglage. Avec une seule pause clope/café de 10 minutes il nous faut 4 bonnes heures pour tout faire rentrer.
17h40, reste plus qu’à rouler… et forcément traverser Milan à cette heure est difficile.
Je stoppe vers 21h avant le Mont Blanc.

bienvenu à Torino

la porte de chargement

Samedi 26

En route dès 6h, fatiguée et hâte de rentrer. A Valleiry j’improvise une petite pause et tombe sur des anciens qui me reconnaissent. Du coup on redémarre tous ensemble et roulons joyeusement sur Chalon où quitte la troupe pour faire le plein et ma coupure.
Retour 13h30

Manolo de ND Lux

Dimanche 27
Lundi 28
Mardi 29
Mercredi 30

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