Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Janvier 2007

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Lundi 1 janvier

Repos

 
Mardi 2 janvier Les fêtes sont passées, il faut y retourner. Démarrage à 7 h, nationale 6 jusqu'à Auxerre puis l'autoroute vers la capitale. La traversée se fait bien, profitons s'en. J'arrive à 14 h à mon rendez-vous non loin de Compiégne pour en ressortir vide à à peine 15 h. On m'attend à 15 h 30 à une trentaine de km pour recharger. Trois fois le tour du quartier avant de trouver le bon entrepôt, j'adore ces boites qui n'osent pas afficher leurs enseignes, ou pire, s'affichent sous un autre nom. Pile à l'heure je rentre dans la bonne cour, au milieu d'ambulances et de camions de pompier. J'entre dans le bureau pour m'annoncer et quelle surprise de ne trouver que des gens en larmes. Je m'excuse poliment, on me dit d'attendre, on verra plus tard, je sens que je dérange. Un drame vient d'arriver, un manutentionnaire viens d'être écrasé entre un container et un quai. Ce seront des responsables qui chargeront les lots déjà prêts en fin d'après midi. Mais la journée n'est pas terminée, je file prendre 2 caisses dans une usine toute proche, c'est le gardien qui m'accueille et me donne la main à charger, il est presque 19 h 30. Je trace en direction du Nord et trouve de la place pour la nuit dans une station d'autoroute sur Arras. Je clôture le disque à 22 h.  
Mercredi 3 janvier Debout 7 h afin d'être vers 8 h à ma première livraison à Lille, je repère ma rue mais l'accès est difficile, je demande plusieurs fois ma route et ce n'est qu'après la 3eme tentative que l'on me donne enfin le bon renseignement. Le tout n'est pas d'être arrivé chez le client, c'est aussi d'en ressortir. L'aide de deux employés n'est pas de trop pour faire la circulation afin que je puisse faire demi-tour dans un carrefour étroit pour me sortir de là. J'arrive à l'heure à l'autre bout de l'agglomération pour ma 2nde livraison. Changement de décor, il s'agit d'un magasin de matériaux. Un autre camion est déjà dans la cour, je poireaute une petite heure devant la porte. Quand vient mon tour c'est la panique, je n'arrive pas à démonter les poteaux de la semi. J'ai l'air très bête devant le client et je m'énerve un peu. Le mécano m'explique par téléphone comment faire. Au bout d'un bon quart d'heure de sueurs, ils finissent par s'ouvrir, quel soulagement ! Mais pas le temps de souffler, je dois descendre sur Valenciennes pour recharger. Le temps de trouver ma rue qu'il est déjà midi, je mange dans ma cabine dans la cour de l'usine. Le chargement est relativement long, et les poteaux qui me donne toujours autant d'angoisse. Je finis par trouver l'outil approprié, une malheureuse cale en bois, pour taper dessus sans rien tordre davantage. Sur le chemin du dépôt je fais une dernière ramasse. Au dépôt je discute un moment avec la personne qui s'est occupée de mon entretien d'embauche. Je ne l'ai pas revu depuis. Je lui confirme que ça va plutôt pas mal, même si la cadence est assez élevée. J'en bave mais je m'éclate ! Puis je déballe une partie de mon chargement pour le refaire avec l'aide d'un collègue. Je finis de rebacher dans le noir et m'en vais. Je roule jusqu'à presque 22 h, je stoppe avant St Dizier, sur une espèce de refuge. Je dors très mal à cause du passage des camions tout proche.  
Jeudi 4 janvier La journée est chargée, je décolle une fois de plus à 7 h. Courte pose petit dej à la première station, stupeur de découvrir que je me suis fait découpé la bâche, je suis folle de rage. Je descend sans escale jusqu'à Chalon. Je profite de ma coupure de 45 minutes pour mettre l'ensemble au lavage (3semaine que j'ai pas pu le faire) et en profite pour boire un café avec mon Doudou venu me rejoindre. Pas le temps de manger, on m'attends sur St Étienne, une urgence. Le réceptionnaire tord quand même de la gueule, faudrait savoir ! Je largue une palette à l'entrée de Lyon puis file en direction de Grenoble. Le temps de trouver le bon fléchage, j'arrive à l'heure de la débauche sur le chantier que je dois livrer, je m'en doutais un peu, on verra cela demain. Je demande la permission de camper sur place : accordée. Mes voisins de parking sont un bulldozer et un tracto pelle, quel calme ! De plus je suis vraiment au milieu des champs, pas un poil de civilisation.  Plus de 12 h de coupure, enfin de quoi nettoyer ma cabine et m'aérer un peu l'esprit, et faire un méga dodo.    
Vendredi 5 janvier 7h30 je suis sur le pied de guerre sur mon chantier. Je livre du matériel pour les électriciens mais j'aprends vite qu'ils ne seront sur le site que la semaine prochaine... de plus le chef de chantier est absent: il ne travaille pas le vendredi! Je sens le mauvais plan. Finallement, un artisan se dévoue pour me vider la marchandise. Merci! Je file entre Grenoble et Chambéry vider le reste de ma cargaison dans une acierie, ce qui est assez rapide. Je recharge sur place deux lots qui remplissent toute la remorque. Je ne lésine pas sur le sanglage. A 14h je suis libérée et prend la direction de la maison ou j'arrive vers 19h.  
Samedi 6 janvier repos  
Dimanche 7 janvier repos  
Lundi 8 janvier 5 h je suis sur le pied de guerre, c'est parti pour la région de Langres. Pas de peine à trouver mon 1er client tellement le village est petit. 7 h 30 je suis dans la cour, on me montre la porte pour vider (la seule d'ailleurs), on me prévient que la manoeuvre n'est pas facile. Je tente de slalomer entre les bennes, il pleut et il fait encore nuit, c'est vraiment pas facile. Je tente plusieurs fois l'approche au pas, il faut rester calme. La  3eme fois sera fatale : j'ai fait un mètre de trop et me voilà mal prise. Le jumelage du tracteur sur la terre mouillée et l'avant ensablé jusqu'aux marches pied. On se croirait dans le Paris Dakar !  Rien à faire je suis coincée, les gars viennent voir, on sort les pelles, entasse des cailloux. Après une heure et demie, on jette l'éponge, il faut tirer l'ensemble. On cherche un éventuel cul-terreux avec un tracteur agricole pour me sortir de là, en vain. Ma boite envisage de dérouter un collègue mais il ne pourra pas arriver avant midi, ce sera l'ultime recours avant la grue. Vers 10 h un petit camion de messagerie pointe son nez. Le chauffeur veut bien tenter la manoeuvre mais sans grande conviction. J'ai 25 t de charge et lui n'a qu'un petit 270 chevaux... Nous cassons une première sangle, pourtant prise en triple. Le chef d'atelier nous dégotte d'énormes sangles qui servent à soulever les paquets de ferraille. Péniblement le petit camion tire, tire, tire et je sens enfin mes roues accrocher le bitume, quel soulagement immense ! Le temps de descendre que le chauffeur a déjà disparu, je n'ai même pas pu le remercier. Pas vrai qu'on a toujours besoin d'un plus petit que soit ?? Les ouvriers m'aident à finir la manoeuvrer pour rentrer dans l'entrepôt pour vider. Je ressorts de là il est déjà presque 11 h, il va falloir filer. J'arrive juste à midi chez mon 2éme client, forcément il faut attendre 13 h 30. Le déchargement est rapide car c'est une grosse usine bien équipée. 14 h je mets les voiles sur la région de Bar le Duc ou j'arrive à 15 h 30 pour recharger. Malgré mon retard la commande n'est pas tout à fait prête. J'en profite pour examiner l'ampleur des dégâts du matin : j'ai fini de casser le coin avant droit de mon parechoc qui était déjà bien abîmé. Cela me fait quand même très mal au coeur. Ensuite je monte à Cambrai, dételle ma remorque, fait mon plein et range des paperasses. Je termine vers 21 h.

pas trés commercial comme nom

Mardi 9 janvier Ouverture des rideaux à 7 h 30, prise de consignes au bureau : aller chercher une semi vide sur un parc voisin et descendre à St Quentin charger un groupage chez un transporteur. Le responsable n'est pas trop pressé, je peste en silence. J'ai une autre ramasse à faire à une cinquantaine de km et j'aimerai bien la faire avant midi. Heureusement sur place je trouve un manutentionnaire sympa qui décale l'heure de son repas d'une demi-heure car il n'y a que quelques palettes à prendre. Je m'énerve un petit moment contre ma bâche qui a du mal à se défaire, je maudis cette marque de remorque et appréhende le reste de la semaine si à chaque fois c'est le même exercice de force. Je roule tout l'aprés midi en direction du sud via Reims, St Dizier, Dijon... Un ancien collègue dont je n'avais pas de news depuis mon départ m'appelle, lui aussi se prépare à tenter l'aventure ailleurs. Je le rassure qu'il n'a rien à y perdre. Mon meilleur pote aussi m'appelle, on aurait pu se voir sur Chalon mais il n'aura pas assez d'heure pour descendre, tant pis. A 19 h 30 je fais la pause vers chez moi pour dire bonjour à mon Doudou qui en profite pour me changer une ampoule (c'est pas ma faute si c'est un maniaque du tournevis), il me trouve aussi le bon outil pour décoincer mes bâches... Je finis mes heures de route pour échouer à 22 h en haut du col de Ceignes.

je suis pas en panne, je fais juste mon niveau d'huile

Mercredi 10 janvier Après mes 9 h de coupure réglementaire je reprends ma route vers l'Italie par le Tunnel du Mont Blanc. Pas mal de monde, on vois que c'est la reprise pour tous. Mon calcul était juste, j'arrive chez mon client à 11 h 30 du côté de Santhia. Minuscule boutique ou je vide mon lot en tout juste un quart d'heure. Je m'arrête à la station-service du village prendre un panino et un café et reprends la route vers Milan. Je finis de vider chez un grand transporteur. Je désespère devant la file d'attente et c'est la jungle pour arriver à prendre un quai. Ici c'est la loi du plus gonflé et là-dessus les Italiens n'ont aucun scrupule ! En attendant je discute avec d'autres chauffeurs français. A 16 h je suis enfin libérée et squatte le 1er parking trouvé, pas de rechargement immédiat. J'en profite pour taper un bon morceau de mon carnet de bord. Je reste pour la nuit sur mon parking.

les rouleaux ne chôment pas

Jeudi 11 janvier Je ne lève le camps qu'à 10 h. C'est cool j'ai eu le temps de ranger de fond en combles ma cabine. Le point de chargement n'est qu'à une quinzaine de km, j'y suis rapidement. Je trouve d'un coup d'oeil, un collègue est dans la cour et on ne voit que lui 1 km tellement l'usine est perdu dans les champs ! Un rapide bonjour, il est sur le départ. Je dois laisser passer un italien devant moi car il y a un souci avec ma commande. Pas de grand souci, 12 h 20 je suis dehors. Je mange tranquillement avant d'avoir la suite du programme : complément à 40 km plus au nord. Je connais la zone industrielle pour y être déjà venue à plusieurs reprises. Je tombe dans une toute petite boutique familiale comme il y en a encore beaucoup en Italie : La maman fait les papiers, la fille s'occupe de l'emballage, le fils est sur le chariot élévateur et le père supervise tout ça. Un petit café offert au passage dans le bureau et en 20 minutes le tour est joué. J'ai ordre de prendre la route du retour. Bien chef ! Je ne me fait pas priée pour sortir de Milan avant l'affluence. Pose douche à Novarra et direction le Fréjus sans escale. Le Mont Blanc aurait été plus rapide, mais je doute de ma charge, mieux vaut éviter le diable (la bascule). Fin des hostilité vers 23h à l'entrée de l'agglomération lyonnaise.

je regarde la télé gratos, manque que le son!

Vendredi 12 janvier Reveil tranquille, je ne décoince qu'à 9h30 pour la maison. J'arrive à midi sur Chalon sur Saone et mets le camion au lavage, en cette saison il ne reste pas longtemps trés propre. 14h je suis rentrée, j'astique rapidement le sol du camion, histoire de partir du bon pied lundi. Encore un bon week end en vue, la semaine a été courte et tranquille!                

discret le nom du chauffeur sur la cabine 

Samedi 13 janvier Repos  
Dimanche 14 janvier Repos  
Lundi 15 janvier Que très peu de sommeil, je démarre à 1 h 30, cela ne me manquait guère. Après seulement une vingtaine de km fait sur la nationale à Chaumont, je pars en sucette dans une courbe, surprise verglas ! Puis le brouillard s'en mêle jusqu'à St Dizier. Je la joue tout doux, ceux qui sont en sens inverse font de même. 5 h 45 j'arrive  enfin en vue de Reims et calcule le prochain parking pour faire une petite heure de sieste. J'ai du mal à tenir éveillée, et soudain un véhicule, sorti de nul part, devant moi (il a dû sortir d'un refuge). La panique me fais appuyer à fond sur la pédale de frein, et dans un grand fracas je manque de peu d'embrasser le pare-brise. J'ai freiné tellement fort que j'ai évité la collision, il a filé... Je redémarre pour me garer au plus tôt, et découvre vite le désastre : mon chargement de 24 t de ferraille a glissé et a plié le tablier de la remorque, 5 sangles on été coupées nettes sous l'élan. Sous le poids, le châssis de la remorque lèche le train arrière du tracteur dans les secousses. Je passe ma coupure de 45min à angoisser et décide de prendre l'autoroute au plus tôt pour éviter tout rond-point. A 9 h je me pointe au dépôt, dans mes petits souliers, et montre la catastrophe. On vide un lot de cartons qui n'ont pas trop soufferts au cul, un collègue ira les livrer. Dans les palettes de ferraille on arrive a en déplacer quelques-unes pour alléger l'avant. Il y a pas mal de casse, je ne suis vraiment pas fière devant le patron. Je ne cède pas à la colère qui me ronge, à l'intérieur j'ai envie d'éclater en sanglots. C'est très dur, je sais que je suis fautive, je n'aurai pas du laisser d'espaces entre mes palettes. En cas de choc plus violant, ça traversait la cabine. Je me rends chez le client ou un expert des assurances vient me rejoindre. Après pas mal de paperasses et de pourparler, le client vide. Heureusement personne ne me fait trop de commentaires. Puis je termine mes heures sur Arras. Cette journée est une des pire que j'ai rencontré en 8 ans de route. J'essaies de ne pas trop penser pour trouver le sommeil, je me sens seule...

désastre

Mardi 16 janvier Débout aux aurores je file à mon point de chargement. Il me faut attendre une bonne heure que les quais ouvrent, puis on m'explique que l'on manque de personnel, il faudra 2 bonnes heures pour charger 12 palettes, il y a de quoi devenir fou ! J'arrive à midi au dépôt, juste à temps pour donner le lot à un collègue qui attends pour partir. A 14 h je me rends au garage pour changer de remorque. Je sens que le mécano n'est pas très content... si seulement je pouvais revenir en arrière pour changer ma faute ! J'en repars une bonne heure plus tard pour arriver en fin d'après midi dans une usine pour recharger. Il y a deux italiens devant moi, je dois patienter un peu, déjà que je ne suis pas en avance. A 18 h 30 je prends enfin la route en direction du Sud. Je ne peux pas descendre plus loin de Chaumont, amplitude oblige. Il est deja 22 h  
Mercredi 17 janvier Histoire de me faire un peu oublier le sale côté du boulot, je ne fais que rouler toute la journée. Petite halte à la station de lavage car la remorque que j'ai pris est très crade. Café avec mon Doudou a qui je raconte mes malheurs, ce qui me réconforte un peu. Changement d'air, je mets les roues en Italie dans l'aprés midi. Trop tard pour vider sur Milan ce soir, je plante à l'entrée de l'agglomération. Par téléphone mon Doudou m'envoie le plan d'accès du transporteur ou je vide demain. Trop bien le progrés !  
Jeudi 18 janvier 6 h je met en route pour traverser Milan avant la cohue, que j'évite de peu. 7 h on me dit de patienter jusqu'à 8 h 30 pour vider mes 3 palettes, c'était pas la peine de me lever sitôt, mais comment deviner ? 9 h direction Vérone, l'autoroute en toujours en travaux, et ce pour encore un bon moment, donc je perds énormément de temps. Le client est bien caché dans un quartier très mal indiqué, si bien que j'arrive juste à midi, je suis bonne pour attendre 14 h. Que de temps perdu et la journée est loin d'être terminée. Ensuite je me rends dans un petit village à 30 km de Modena pour commencer mes ramasses. J'arrive à presque 17 h dans la première boutique, ça ne traîne pas, tout juste 20 min pour enquiller 7 palettes. La secrétaire m'indique la route de mon 2éme point de chargement, dans le même village, mais elle a confondu la droite de la gauche, me faisant tourner un petit moment en bourrique ! 18 h 30 je prends la direction de l'interporto de Bologne. Je prends 15min pour avaler un sandwich et un café, on m'attends. Bouchon sur Bologne, je n'arrive qu'à 20 h. Le chargement est relativement rapide mais le gardien du site m'empêche de sortir à cause d'un problème informatique, mon entrée n'a pas pu être enregistrée donc il faut se battre 50 minutes pour ressortir de là. Résultat : il est 22 h, mon disque est mort, je dois m'arrêter au plus vite et planter sur un bord de nationale en plein brouillard. Bonjour la sécurité ! Si seulement j'avais commencer moins tôt ce matin.  
Vendredi 19 janvier Il me faut une heure pour remonter là ou j'ai fait mes deux premiers enlèvements la veille. Le hasard veut que je dois compléter encore deux lots la bas. C'est du rapide, à 9 h 30 je suis prête à prendre la route. Si le gardien ne m'avait pas retenu hier soir, j'aurais pu m'avancer et rentrer ce soir à la maison. Je sais d'avance que c'est mort, il me manque cette satanée heure. Au téléphone avec l'exploitation je me rends compte que j'ai fait une grosse boulette : l'ordre de chargement n'est pas bon, ça va être chaud à vider lundi. J'ai mal compris les instructions que l'on m'a donné. Deux grosses conneries dans la semaine, ça fait beaucoup...  Je roule et rumine, je voudrais tellement que ça se passe bien. Peu avant Piacenza je percute que mon niveau de gasoil est bas, le guide des stations ou je peux me ravitailler en indique une sur ma route mais j'apprends qu'elle n'est pas ouverte, seulement "en projet". Cap sur le Fréjus, la prochaine ne se trouve qu'à la sortie du tunnel côté français, soit environ 300 km. Je calcule que cela peut le faire en consommant le minimum, donc je me cale à 80 et lache le pied dans les côtes. A Turin je commence à transpirer, la jauge attaque le trait blanc du 0 et il me reste 100 km de bonne grimpette. Ca peut pas le faire, je suis bien chargée. Je cherche des solutions, que je ne trouve pas ! De grosses difficultés personnelles m'empêche d'avoir recours à la carte bleue et mes fonds de poches sont désespérément vides... Le plus simple aurait été d'avancer 50euros de gasoil, et tomber en panne serait ma troisième bêtise de la semaine, autant déjà chercher du travail ailleurs ! Un ancien collègue m' appelle, il est quelques heures derrière moi. En cas d'extrême il pourra me dépanner. Je monte à 50, voire 40 en suant à grosses gouttes. Espérons qu'il n'y est pas trop de merde dans le fond du réservoir. C'est pas le tout d'arriver en haut, il faut traverser le tunnel. La panne sèche la dedans coûte la peau des fesses en amende, sans compter la dépanneuse. J'ai beau regarder l'aiguille, elle ne pointe toujours pas dans le bon sens. Je m'engage en faisant une prière. La traversée n'a jamais été aussi longue. Vers le km 5,5 avant la sortie j'ai une mauvaise sensation du côté du moteur, le stress ou le désamorçage ?? Quand je vois percer la fin du tunnel je revis, vite à la pompe, ne pas couper le moteur sous peine de ne pas repartir, même avec le plein fait (ça m'est arrivé une fois) Promis, plus jamais je ne retenterai l'expérience! Soulagement, je descends jusqu'à La Chambre. Mon ex collègue me rappelle, on se retrouve là-bas ce soir. ll est en compagnie d'un autre ancien TFC qui vient d'embaucher vers lui. Je suis si heureuse de les revoir tout les deux.  
Samedi 20 janvier repos  
Dimanche 21 janvier repos  
Lundi 22 janvier C'est au petit matin que le départ est programmé (1h). Je me traine jusqu'à Avallon par la nationale puis grimpe sur l'autoroute. Pause café à Auxerre et traversée de la région parisienne avant le rush. Je termine ma coupure de 45min sur l'A86. Livraison à 9h à Amiens, grace au plan trouvé sur internet je trouve sans trop peine mon adresse qui est aux portes du centre ville. La cour est un timbre poste, il faut vider à moitié sur la rue en feux de détresse, avec un oeil sur les automobilistes pressés. Sortie de là, direction St Quentin pour poser deux lots. Le premier juste avant la pose de midi, le deuxieme à une permanence etre midi et 14h, ce qui me permet d'être à ma derniére livraison à l'ouverture. Je termine mes heures en direction de Valenciennes, je plante aux milieu des champs et fais une bonne sieste. Dans la soirée un vent terrible se léve me berçant toute la nuit.

Vue de chez mon client, le genre d'endroit que j'aime

Mardi 23 janvier 7h30 je suis devant la porte de mon rechargement. Le manutentionnaire me charge dés son arrivée. Le vent glacial n'a pas cessé, la bache est un peu raide à tirer.  Je bois le café sur place attendant 8h30 les papiers. Mon Doudou m'informe qu'il a pas mal neigé en Bourgogne, attention à la descente.    Je file direct sur l'agglomération de Lille livrer ce que je viens de charger, il s'agit d'un chantier. Probléme: il y a au moins 3 chantiers dans le quartier. Forcément le mien est le dernier que je visite, et le plus dur d'accés, dans une rue commercante de centre ville. Le chef de chantier n'a pas d'engin pour vider la marchandise, il est bien embéter. Au lieu de m'envoyer paitre il débauche tout les ouvriers pour vider à la main. Il s'agit d'énormes blocs de plastique alvéolé, ce n'est pas bien lourd mais les palettes ayant été stockées dehors, les blocs sont remplis de glace et collés entre eux. Heureusement que ce n'est pas fragile, ont les pousse pour qu'ils tombent de la remorque, le choc les décollant! Les passant nous regardent ahuris... Ce qui est plaisant sur les chantiers, c'est que les gars sont toujours sympa et volontaires. L'un deux, ancien chauffeur, prends même un malin plaisir à montrer qu'il sait rebâcher une remorque. Je le laisse faire en rigolant et lui disant "si mon patron savait ça!". Puis je vais dans la région de Lens charger un petit lot. La marchandise est prête, le temps de faire les papiers que les palettes sont deja enfilées dans le camion. Je poursuits vers un petit village du coté de Boulogne sur Mer pour charger des bobines d'acier. Contre toute attente c'est assez rapide, je ressort de là en fin d'aprés midi. Dés que je rejoints la RN1 le temps se gate, je traverse une bonne tempête de neige. Mon ami Nono m'informe qu'il est coincé depuis la fin de matinée sur Avallon. Je descends tranquillement la nationale jusqu'à Beauvais, redoutant le mauvais temps.

Promis je referai la photo plus nette

Mercredi 24 janvier Je prends la route en même temps que tout les travailleurs, ça roule mal sur Pontoise. Je charge une deriére palette sur la région des Mureaux avant de prendre la route du sud. Au sud de Paris, je retrouve un collégue sur l'aire de Lisses. L'A6 est toujours fermée sur Auxerre, nous bifurquons sur Fontainebleau et l'A5 qui est en train de réouvrir sur Langres. Lorsque nous arrivons sur Chaumont, la circulation est encore bien difficile. Il nous faut deux bonnes heures pour passer Langres. J'arrive en toute fin d'aprés midi sur Chalon. Je boit un café avec Yvan (un ancien collégue) à Tournus. La station service est prise sous la glace, nous avons bien du mal à en ressortir. Je continue  sur Macon, le centre routier est pris d'assaut, et le sol n'a pas été dégagé, la nige est en train de prendre en glace, je patine pour traverser le parking. Tant pis, je dépasse mes heures de conduite pour trouver enfin un bout de trottoir propre à Créche sur Saone.

Jeudi 25 janvier 5h30 il faut décamper. Je traverse Lyon avant la cohue sous Fourviére. Je descents sans escale pour être au plus tôt sur Cavaillon pour poser mes bobines. J'ai bien fait car je croise mes collégues lors de mon départ. J'ai juste le temps d'arriver à Marseille pour midi. Je peux vider pendant la pose moyennant de donner un coup de main au cariste, cela m'arrange énormément. Je sacrifie la pause repas pour aller larguer une derniére palette à Fos. Je passe devant tout ceux qui attendent pour charger, beaucoup ne comprennent pas. J'ai beaucoup de chance car je dois me présenter avant 15h pour recharger à Salon. Je trouve aussi des personnes aimables pour m'indiquer mon adresse car la boite est planquée dérriére un hotel au fond d'un petit chemin. Puis je plante un bon moment sur un parking pour avoir la suite. Je descends en début de soirée sur Aix. Encore une fois, merci Doudou de m'aiguiller tellement l'adresse n'est pas claire. Pourtant il s'agit d'une zone immense. Je repére les lieux puis cherche une place de parking. Merci d'inventer ces immenses zones en y plantant un arbre tout les 10m pour empécher à tout camion de se garer. Je trouve finalement un petit bout de parking ou deux chauffeurs se décallent gentillement pour me faire un trou. 

Trait d'humour

Vendredi 26 janvier 8h15 je me présente au chargement. Le chef de quai est d'abord grognon puis il me charge en s'excusant. Un espagnol vient de lui prendre la tête en essayant de passer en force. Ensuite je dois attendre toute la fin de matinée un complément. J'en profite pour faire grand nettoyage de la cabine puis taper mon carnet de bord. Midi je commence à remonter un bout. Je me perds pour ressortir d'Aix. Sur l'autoroute j'appercois notre Lagaffe national en train de... lézarder au soleil!! Il me retrouve à la station suivante pour le café (qu'il paie 1E20, je tiens à le préciser). J'attends encore un moment un éventuel complément. 16h il n'y a rien de rien, j'entame à rentrer. C'est l'occasion ou jamais de faire la bise à Kino que je retrouve sur la N7 au nord de Valence. J'ai passé un super moment, merci. Puis il faut penser à rentrer, il se fait tard. 23h je pose le camion. La cour est bien enneigée et verglacée. Croisons les doigts que je ressorte sans soucis lundi matin.     

Un petit transporteur de ma région n'a pas eu de chance

Samedi 27 janvier repos  
Dimanche 28 janvier repos  
Lundi 29 janvier A 3h je suis suis sur le pied de guerre mais ne pars qu'à 3h30: Il faut d'abord gratter la glace sous les roues pour pouvoir partir. Je suis à 9h à mon rendez vous à Reims. Il me faut attendre en warning sur un rond point car la cour du magazin est trop petite pour recevoir deux camions à la fois et pas moyen de stationner aux abords. 10h30 je suis libérée et prends la direction de Charleville Méziére. Là il faut attendre midi la fermeture du magasin pour rentrer sur le parking pour vider. Aprés le casse croute dans la cabine, on me demande d'attendre un moment. Pour patienter je vais prendre un café au bar voisin. La patronne est super sympa, la discution fait passer le temps. 16h, il n'y a rien à ramasser dans le coin donc je prends la direction de Lille via le dépot pour poser des documents et faire le plein de carburant. Je trouve par chance de la place sur une aire de l'A1, juste avant ma sortie. Il est 19h30, je m'endors bien vite.

On fait la queue sur le rond point, super

Mardi 30 janvier 8h je met en route. Mon client à vider est à quelques km. Je fais 3 fois le tour de l'usine, on me proméne de portes en portes, de bureaux en bureaux, heureusement que tout le monde est sympathique sinon ça m'aurai vite énervé. Puis on me donne une adresse pour aller charger un complet. Le nom me dit quelque chose. Mais bien sur! c'est là que vient de se faire embauchée Patoche! Elle me fait un radioguidage au téléphone (sinon j'aurai tourné en rond un bon moment). Il faut attendre un peu, le chargement  est relativement long, de plus il faut sangler. Alors que je vais chercher mes papiers Patoche descends de son magnifique Daf. On prend le temps d'aller boire un verre, encore un super moment passé grace à FDR. Bien sur on parle chiffons et popotte.... Aprés la sacro sainte photo je prends la route de la descente. Je calcule que ça va être tendu demain, je m'arrête néanmoins 20 min sur Chalon pour apercevoir mon Doudou puis termine au sud de Mâcon. Il est plus de 23h quand je tire les rideaux.

partie fou rire avec la Patoche

Mercredi 31 janvier Démarrage aprés mes 9h de coupure et pas une minute de plus. Je traverse Lyon au plus vite et dévalle la vallée du Rhone. Pause express de 15min à Montélimar, et cap sur la région marseillaise. J'arrive impécable en 4h27 dans la cour du client, 10 minutes avant la reprise du boulot. Malheureusement je me suis fait devancer de peu, un autre camion est arrivé devant moi. Si seulement j'étais arrivée plus tôt, je n'aurai pas du m'arrêter en route. Le 1er camion est long à vider, le mien aussi, je ressort de là à 15h30. 16h je me présente à mon rechargement à Fos sur mer. La file d'attente n'est pas trop longue mais je me plante de porte pour charger. Le gars du bureau m'affirme qu'il m'avait bien indiqué la bonne, je n'en suis pas convaincue, peut importe il ne peut qu'avoir raison. Il me fait la gentille remarque que j'ai fait perdre du temps à tout le monde. N'empêche qu'il m'a fallu 2h45 pour charger 1 bobine de ferraille (la manip ne dure réellement pas plus de 10 minutes). Au téléphone on me demande, ou plutôt on me donne l'ordre, de rouler un maximum ce soir pour livrer demain matin à Turin. Si bien que comme à midi je fais une croix sur la pause repas. Dans la soirée j'apprends que j'ai eu un courrier à la maison suite à mon "accident" d'il y a 15 jours. Un avertissement en quelques sortes. Je suis décue qu'on ne me l'ai pas remis en main propre. Je stresse, culpabilise et me dis que je suis vraiment une incapable. Des soucis personnels n'arrangent pas les choses, j'en ai marre. 23h je squatte un refuge d'autoroute pour la nuit, le disque est plein, les stations services aussi. Je ne dors presque pas à cause du bruit et du balancement de la cabine à chaque passage d'un véhicule. Peu importe, pourvu que la marchandise soit livrée en temps et en heure.

Un nom de patelin bien curieux