Jeudi 1er février | Tient on change de mois! 8h00 je continue ma route sur Turin. Je tourne et vire une petite demi heure avant de trouver ma rue. Quelle idée de planter son usine dans un centre commercial? Mission accomplie: j'ai vidé ma bobine avant midi, mais ça a été de justesse. Je me grouille de redescendre à une centaine de km plus au sud reprendre un complet de tubes d'acier, on m'a prévenu que l'attente dans cette usine est assez longue donc il faut y être de bonne heure. 13h15 je m'inscrit à l'entrée puis grignotte un bout dans la cabine. 15h00 on me fait rentrer, mais ne ressort qu'à 17h pour completer dans un autre hangar. Il s'agit d'acier huilé, utantdire que c'est de la savonnette, je ne lésine pas sur le sanglage et le calage!! 18h30 j'attends les papiers... jusqu'à 19h30. Je suis fatiguée et lasse d'attendre. je dois encore aller faire un échange de morque sur Turin. Je me dépéche pour ne pas faire attendre mon collégue. 20h j'apprends qu'il est encore en train de charger dans une acierie. Je dois aller le rejoindre la bas. J'y suis à 20h30 mais il est loin d'avaoir terminer. Je plante sur le parking en regardant le temps passer. Je m'ennerve et craque un bon coup, j'en ai marre d'attendre. Je somnole quand il sort enfin, il est minuit. Je change enfin de remorque et squatte le parking bruillant de l'usine, mon amplitude est déjà grandement dépassée. |
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Vendredi 2 février | A peine 8h, pas le temps de faire la grasse matinée, il faut prendre la route de Milan. Je suis crevée, heureusement que c'est la fin de semaine. Ca freine pas mal sur Turin, puis dans les interminables travaux jusqu'à l'entrée de Milan. 11h passé je me présente pour vider mes 30 tonnes de ferraille (oui, 30 tonnes, du vrai boulot à l'italienne) dans une toute petite boite en périphérie nord de Milan. Ils sont bien étonnés de voir un camion français! A peine le temps de me place sus le pont roulant, d'ouvrir le toit et de désangler mon barda qu'ils sont déjà en train de sortir la marchandise. Midi je suis libérée et m'en vais du coté de Varese charger un complet pour rentrer. Pour une fois j'ai grandement le temps de manger en attendant l'ouverture de la boite. Je charge des caisses de piéces métalliques, je fait encore dans la ferraille!! Il faut tirer les palettes au tire pal, c'est lourd et je transpire un bon coup. 15h30 je referme les portes, en route pour la maison... enfin! J'arrive à 22h au dessus du col de Ceigne et passe la nuit là. | |
Samedi 3 février | 7h J'aurai bien dormi encore un peu mais il faut rentrer. A un peu plus de 10h je pose l'ensemble. Je décide de faire le niveau d'huile car la jauge électronique n'arréte pas de s'allumer. La cabine reste coincée a moitié levée, je crise 5 minutes. Doudou me trouve le fusible à changer, ouf, soulagement! Je peux enfin rentrer dans ma chaumiére. | |
Dimanche 4 février | repos | |
Lundi 5 février | A 5 h, comme la majorité des français, j'ai bien du mal à sortir des plumes, surtout qu'il gèle dehors. Après avoir dégivré la voiture puis le camion, 6 h 15 je prends la route. J'ai le choix entre Paris ou Reims pour me rendre dans l'ouest du nord (en haut à gauche de la carte). Je prends Reims, évaluant le temps de parcours à peu près identique mais sans la capitale à traverser. Pause pipi 15 minutes à Chalons en Champagne puis 30 minutes pour le casse croûte à l'entrée de Reims. Ça roule bien jusqu'à St Quentin mais en bifurquant sur Amiens puis Le Touquet les routes sont boueuses, glissantes et ça se traîne. J'arrive chez mon client après un détour dans les petits chemins pour trouver l'adresse, en milieu d'après midi. Je patiente un peu pour prendre place à quai, surtout je ne bronche pas, initialement le rendez vous était pour la fin de matinée... Je ressorts de là à 18 h 30 seulement. A l' heure ou la majorité des français se mettent les pieds sous la table devant la télé, ma journée n'est pas terminée: il faut recharger dans la foulée dans le village voisin. L'usine ne ferme qu'à 21 h. Malgré la fatigue et la faim qui commence à creuser, je tire les bâches et surveille le chargement. Cela se fait dans la bonne humeur, tout les chauffeurs présents sont dans mon cas: le disque tourne depuis bien assez longtemps. 20 h 45 j'ai terminé, inutile de prendre la route, mon amplitude autorisée de travail touche à sa fin. Je reste sur le parking de sortie de l'usine pour la nuit. Le temps de faire quelques paperasses, étudier mon itinéraire du lendemain, ranger ce qui traîne, manger et téléphoner à mon Doudou, il est déjà 22 h 30. Vite au lit! | |
Mardi 6 février | Driiiinnnn! Il est 4 h 30, il est grand temps de se lever! A 5 h je fais déjà tourner les roues. Au bout d'une quinzaine de km, quand le café commence à faire effet, je m'aperçois avec stupeur ... qu'il neige, chose que je n'avais pas envisagée! Vu que j'ai "le temps" je dois descendre à Nimes (trois clients à vider mercredi matin) en passant par Nevers, Clermont Ferrand, Mende et Ales. S'il neige, la partie n'est pas gagnée. Je grimpe sur l'autoroute à Amiens jusqu'à Paris, j'y suis à la mauvaise heure, ça ralentit pas mal. Mon chef m'avise qu'à cause du risque de neige, il est préférable de descendre par Lyon, me voilà bien soulagée. Après la pause légale au sud de Paris et un petit encas avalé (il est environ 10 h), je prends l'A 6 de Nemours à Auxerre puis ma bonne vieille RN6 jusqu'à l'entrée de Lyon, sauf pour traverser Chalon et Macon. Entre temps je pose le camion une petite heure à La Rochepot, mon Doudou vient me chercher. Ça fait du bien de repasser par la maison, même si c'est très court. Je fait mon plein de carburant en route, la file d'attente est trop longue au lavage, dommage car je roule dans un tas de boue. 17 h 30 je trouve un coin de parking tranquille à Belleville pour la nuit. Total de la journée: 10 h de conduite, 702 km dont 170 par autoroute payante. Dernière préoccupations de la journée: manger et taper le carnet de bord. Il est 19 h, j'aurai bien regarder un film mais je dois dormir, c'est plus important. | |
Mercredi 7 février | En route dés 4 h 30 pour mener à bien ma mission. La traversée de Lyon se fait les doigts dans le nez à cette heure matinale, puis je ne quitte pas l'A 7. Il tombe de la neige fondue entre Valence et Montélimard. Pose café vers Orange puis cap sur Nimes où j'arrive à 9 h 15 chez mon 1 er client. C'est du vite fait. Le 2eme client est à 150 m, et le 3eme à 300 m. Mais à chaque fois il faut quand même refermer les bâches. Malgré que j'avais rendez vous chez le 2éme à 11 h, à 10 h 30 je suis vide, je me suis bien débrouillée. Je loupe de peu le café offert par Pat56 qui passe à quelques km de moi, tant pis, la prochaine fois j'espère ! Pas de répit, je prends la direction de Fos sur Mer pour recharger. Néanmoins je m'accorde 30 minutes pour manger en cour de route. 12 h 30 le parking de l'usine est archi plein, le bureau d'entrée aussi. 13 h 45 j'attends mon tour pour charger 2 bobines d'acier (18 tonnes). Le temps d'ouvrir le toit, les trappes de la fosse, dresser les piquets de sécurité (extrêmement lourds dans cette remorque) que c'est déjà mon tour. Une fois en place c'est rapide, reste plus qu'à sangler, refermer le toit, passer à la bascule et devant le contrôleur en sortie. 15 h 30 je prends la route de l'Italie. Ça roule bien jusqu'à Nice ou c'est le coup de bourre. Je grimpe tout doucement La Turbie, pour arriver à 19 h 30 en haut. Par chance je trouve une place sur la dernière station service avant la frontière, ça tombe bien car je suis en fin de temps de service. Paperasses, repas et ....dodo ! Une fois de plus je ne me fais pas priée. | |
Jeudi 8 février | Encore un départ sur le coup de 4 h 30, l'avantage c'est la circulation très calme, surtout aux abords de Gênes. L'autoroute y est assez tordue, m'obligeant à prendre des courbes à 50. La tenue de route d'Iveco c'est pas le pied. Puis je monte sur Milan, en prenant soin de faire ma coupure de 45 minutes avant de m'engouffrer dans les bouchons. Ça freine un peu mais j'ai connu bien pire, il me faut une petite heure pour traverser l'agglomération. Mon destinataire me donne du fil à retordre. L'accès à la zone industrielle est étroit, puis on m'indique une mauvaise rue, terminant dans un chemin de terre. Je suis obligée de faire un bon 500 m de marche arrière avant de pouvoir faire un demi tour. Une fois dans la bonne rue, il me faut encore faire du porte à porte, jusqu'à trouver quelqu'un qui m'indique que l'entrée de mon client est derrière, c'est à dire qu'il faut refaire le tour du village pour y accéder... J'ai perdu une petite heure, et j'arrive de justesse à vider mes bobines avant midi, heureusement que c'est rapide. Je prends une bonne suée pour soulever et ranger les piquets, non seulement ils sont lourds, mais lisses donc sans prise. Pause repas et me voila repartie pour retraverser Milan et me rendre à mon premier enlèvement. Je connais l'adresse, c'est avec cette fameuse marchandise que j'ai plié une remorque. Pas question de refaire la même erreur! Si j'avais su à l'avance, je n'aurai pas ranger mes maudits piquets, il me faut les remettre debout afin de caler les palettes en répartissant le poids sur la longueur de la remorque. C'est tout un art, et un bon problème de mathématique, ou plutôt une question d'expérience et de bon sens. C'est aussi l'une des lourdes responsabilités laissées au chauffeur. Ces opérations m'occupent un bon moment, je ne suis libérée qu'à 16 h. Je reste un stand by jusqu'à 18 h sur un parking avant de savoir ce que je fais demain. J'en profite pour nettoyer ma cabine, il y a eu un peu de laisser aller, faute de temps. Je termine ma journée en me rapprochant du nord de Milan, à priori je chargerai un complément demain. A moi la coupure de plus de 12 h. Et si je regardais mon film? Mais je ne verrai pas la fin... | |
Vendredi 9 février | Ce n'est qu'à 9 h 45 que l'on me donne une adresse de chargement, au nord de Milan. Il me faut faire tout le tour de la ville pour trouver la bonne zone, puis la rue qui est interdite aux plus de 7,5 tonnes. L'entrée de cour est étroite, je vais faire demi tour au fond la rue, ce qui me permettra de rentrer en évitant un mur. Le demi tour est juste, dans un coin défoncé. Je crains pour les pneus de la remorque et y vais doucement. Au moment ou je redresse l'ensemble j'entends un craquement. Mince! J'ai accroché une sangle du réservoir avec le coin avant de la remorque. Ça m'énerve! Le client me charge sa marchandise et je prends la route du retour via le tunnel du Fréjus. C'est les premier départ en vacances, ça roule au ralentit sur Lyon, même sur la nationale de Bourg en Bresse il y a beaucoup de monde. J'arrive en 10 h 05 dans la cour ou je laisse le camion à 22 h 30. Bon week end! | |
Samedi 10 février | repos | |
Dimanche 11 février | repos | |
Lundi 12 février | Je fais en sorte d'être à 6 h au péage de Beaune pour prendre un collègue. C'est cool d'avoir un peu de compagnie. Nous nous rendons directement au garage pour qu'il récupère son tracteur. J'en profite pour demander à l'apprenti un peu d'huile et de lave glace. Il me dégrippe également les fermetures des portes de la remorque qui sont de plus en plus dures. Pour le reste il faudra passer à la concession. Je m'en vais à 14 h 30 pour faire une livraison de 3 palettes à une trentaine de km. C'est rapide, malgré que j'ai à faire à un jeune trou du c__ très malpoli. J'ai le temps d'aller poser le reste du chargement à l'est de Lille mais à mon arrivée à 16 h 15, on me dit que la réception est déjà bouclée. Ce sera pour demain matin. Pas moyen de stationner dans la zone qui est en travaux, je vais voir dans la zone commerciale voisine: pas la peine d'y penser, il y a bien un genre de parking qui ne sert à rien et ou on pourrait garer une dizaine de camions, mais l'entrée a été fermée avec des blocs. Chauffeurs passez votre chemin! Je me retrouve sur un genre de grand refuge le long de la grande route. Trop loin pour aller faire du lèche vitrine ou manger à la cafétéria. Je reste donc cloîtrée dans ma cabine avec une boite de conserve et un bon film. | |
Mardi 13 février | 7 h 30 je suis dans la cour du client. Il y a du vent, pas facile d'ouvrir les bâches. Heureusement qu'il ne pleut pas. Le réceptionnaire me fait la réflexion que la marchandise est bien ficelée cette fois ci... en effet, c'est ici que j'ai ramené, il y a quelques semaine, mon chargement de tôles en vrac. 8 h 45 je suis libérée, on me dit d'aller chez Iveco à Lesquin faire réparer mes bobos: le pare brise, la sangle de réservoir et un petit déflecteur qui s'est décollé. On me prévient qu'il y en a jusqu'à 14 h. Je prends mon mal en patience. Depuis la salle d'attente je peux me connecter à internet, ça fait passer le temps. A midi le camion est prêt, déjà? C'est cool ! Sauf qu'à la sortie, charmante surprise au moment de rateler ma remorque: un camping car c'est garé devant. En tapant aux portes voisines je retrouve le conducteur, qui n'a même pas un mot d'excuse. Je fais mon plein de carburant et vais manger puis descends au dépôt changer de remorque. Je file en direction de Paris, d'un bout à l'autre par la nationale. A Senlis il faut tout de même payer pour rattraper l'A 1, 5 Euros 50, c'est de l' arnaque et il n'y a pas moyen de contourner. J'essaies de faire ma coupure au nord de Paris mais les parkings sont déjà combles. Pas le choix que de traverser l'agglomération, au risque d'être en dépassement de conduite continue. Sud de Paris, 4 h 25 de conduite et une chance inouïe de trouver une place en sortie d'aire de repos. 45 minutes plus tard je reprends ma route direction Pithiviers. Je prends le chemin le plus court, mais il est truffé d'interdictions poids lourds, heureusement qu'il est tard et qu'il n'y a pas de circulation, certains villages sont étroits à traverser. Pas ma faute si c'est mal indiqué! Je prends la première place de stationnement que je trouve dans une zone de Pithiviers, ma fois bien tranquille. Il est 22 h. Dodo | |
Mercredi 14 février | Je mets en route dés 7 h 30, le village ou je dois commencer de livrer ne se trouve qu'à une dizaine de km. Mon adresse indique "le bourg" et il doit s'agir d'un chantier. Je m'engage donc prudemment dans le centre, les rues se rétrécissent, je ne sais pas ce que je vais y trouver. C'est inespéré, je tombe sur la place de l'église, avec un petit parking PL de 4 places et un bar tabac. Je vais de suite prendre un café et demander des informations. La patronne ne voit pas de quoi il peut s'agir, je retourne au camion et aussitôt un homme sortant du bar m'interpelle, c'est le chef de chantier. Quelle aubaine! Il me dit d'ouvrir la remorque sur place, et d'attendre les gars. Ils arrivent peu de temps après, et filent directement au bar. Ça sert à rien d'attendre sous la pluie, je retourne prendre un petit noir. 8 h 30, la discution va bon train, le projet d'autoroute qui va faire mourir le village, la grosse entreprise qui déménage, etc... Le maire, attiré par le camion débaché, arrive et paie sa tournée. L'heure tourne, il est déjà bien 9 h quand les gars se décident à aller chercher un engin pour me vider. C'est l'attraction du jour dans le patelin: deux papys commentent toutes les opérations, un gamin ne lâche pas mon gros camion rouge du regard. Je repars amusée de cet endroit qui sent bon la France, je ferai le détour si je reviens par ici. C'est pas tout ça, mais j'ai encore du boulot. Direction un autre village aux abords d'Orléans. Je trouve plus facilement que je ne le pensais la route d'accès. Je demande mon chemin au facteur, on peut pas faire mieux comme indicateur. Il faut monter devant l'église, tourner à gauche puis s'engager dans le 1er chemin, l'entrepreneur que je livre est derrière la grosse ferme. Encore du pittoresque, mais j'adore. Sitôt arrivée, on s'affaire à me vider. Je reste un moment sur place pour avoir la suite du programme: direction Nevers. Je ne prends que 15 minutes pour manger. Ça roule bien sur la RN7. Je fais travailler mon Doudou qui cherche mon adresse. Sans ses indications, je tournerais certainement encore! La boite est quasi au centre ville. Le quai est en bas d'une vielle cour. Il y a bien moyen d'y faire demi tour mais une bosse m'inquiète. Je demande conseil au chargeur qui me confirme que le demi tour est périlleux. Une pauvre dinde dans le bureau dit en ricanant "bah oui faut rentrer en marche arrière!" La rue n'est pas large, le portail encore moins, j'y vais tout doucement. L'espèce de dinde écarquille les yeux devant la longueur du camion "fallait venir avec un petit camion!", je préfère la laisser à ses réflexions de basse cour. 15 h je stationne au relais routier ou a eu lieu le 1er resto des membres du sites il y a deux ans, que de souvenirs! J'attends mes ordres une bonne heure. Cap sur Macon. Bien chef! Arrivée à Moulins, il me demande de bifurquer sur Roanne. Le temps se gâte, le vent m'oblige à ralentir, pour une fois que j'ai un chargement ultra light! Je continue sur St Etienne. Je trouve une place (la seule) à l'entrée de la zone ou je charge demain. Il est 21 h | |
Jeudi 15 février | A peine 7 h 30 je suis au chargement, de crainte qu'il n'y est de l'attente. Au contraire je suis la seule. C'est peut être aussi pour ça que personne n'est bien pressé! Je ressort de là à 9 h 30, cap sur l'Italie pour livraison "dans la foulée", c'est à dire le jour même, à une centaine de km au sud de Milan. Ça va être chaud, je fais 15 min de coupure pendant que je remets un peu gasoil, la demi heure restante pour boire le café, il est trop tard pour manger. Je grimpe 4 à 4 le Fréjus, une chance est le poids plume du chargement. Je laisse glisser dans la descente jusqu'à Turin. Même si cela ne me fait pas gagner énormément de temps, j'ai au moins le sentiment de ne pas en avoir perdu. J'arrive à 16 h 30 à ma sortie d'autoroute, soulagement de voir que l'usine est fléchée dés le péage. 16 h 35 je me présente à l'accueil. Coups de téléphone, on parlemente, je ne suis pas à la bonne adresse! On me donne un plan, 16 h 45 je repars, le 2 ème dépôt ferme à ... 17 h! 16 h 55 je suis dans la cour de second entrepôt. Le chef appelle 2 caristes pour me vider. Je cours autour du camion pour démonter la remorque tellement ils sont rapides. 17 h 15 je finis de fermer les bâches. En France je me serai certainement fait refoulée. Voila une des choses que j'apprécie en Italie. Je monte sur Milan, et fais une grosse pause sur l'autoroute. Plus rien ne presse, je viderai mon dernier lot demain matin. J'en profite pour faire une bonne toilette, je l'ai bien méritée. Il y a la queue à la douche, c'est l'heure ou tout les chauffeurs s'arrêtent. La dame pipi (en Italie il y en a une dans chaque station) parle un peu français. Arrive aussi une autre femme chauffeur d'une cinquante d'année avec qui on rigole bien. Le genre de moment très agréable. 19 h j'arrive sur Milan et repère l'adresse ou je vide demain. J'ai un plan de l'agglomération, sinon galère. J' établis le campement pour la nuit dans une petite rue voisine qui semble bien calme. Enfin un peu de temps à moi. | |
Vendredi 16 février | Je vais à pied voir la réception de la boite ou je vide. On m'indique un autre entrepôt de l'autre coté de la zone, trop loin pour y aller sans disque (et ainsi gagner un peu sur l'amplitude et espérer rentrer le soir à la maison). Je me présente donc à 9 h pour vider, c'est dommage il y avait un grand parking devant. 10 h on me donne le programme des ramasses: Le premier enlèvement (marchandise dans un dépôt de stockage) est faisable avant midi, le deuxième en début d'après midi (complément du premier à l'usine), plus 2 colis à prendre au passage chez un transporteur. Le tout dans la banlieue nord de Milan. Les bouchons sur la tengenziale est de la ville (sorte de rocade), me font prendre du temps, et mon adresse est inexacte, même la polizia a du mal à m'aiguiller. C'est en sonnant à la porte d'un transporteur de la ville que l'on me mettra sur la bonne route. 11 h 30 je découvre un bel entrepôt tout neuf, sans enseigne, dans une rue qui n'a pas le même nom que ce que l'on m'a donné. Bref, il faut être parfois débrouillard! Le chef de quai m'indique que la marchandise n'est pas prête, ce qui est étonnant, et qu'il faut attendre 14 h. Puis les heures passent, on me parle de problème de papiers avec l'usine, etc. Mon chef hurle et fait bouger les choses. De plus il me rappelle que demain il y a interdiction de traverser les Alpes pour les gros culs. Ça va être compliqué à gérer. Je ressors de là à 15 h 30, avec le double du nombre de palettes prévues, il a fallut gerber pour avoir de la place pour le second enlèvement. Si bien que je m'aperçois au 1er rond point que ça frotte, j'ai trop de poids à l'avant de la remorque. Les 2 caisses que je devais prendre au passage on été enlevées par un collègue, je file à l'usine. Il me faut encore un moment pour dénicher l'usine, j'y arrive juste avant la fermeture mais quelqu'un m'attendait. Après tout ils sont responsables de mon retard. On me fait manoeuvrer sur ce que je crois être une bascule. Il n'en est rien et j'hallucine de voir mon camion descendre dans une fosse jusqu'à hauteur du pare brise! ainsi le cul de la remorque se trouve de niveau avec le sol pour charger. Mon appareil photo trônant sur le tableau de bord, je ne peux pas ouvrir les portes pour le récupérer, et c'est bien dommage. Le manutentionnaire comprends vite mon problème de surcharge et dépote toutes les palettes afin de refaire un chargement correct. Merci! 17 h 30 je prends enfin la route du retour par le Mont Blanc. Plus question de perdre une minute, malgré la circulation assez dense. J'arrive à sortir de l'autoroute à Bourg en Bresse à minuit et demi. L'amplitude est un peu grignotée mais tant pis. Une soupe et au lit. | |
Samedi 17 février | Je finis les 100 km qui m'éloignent de la maison. Si je n'avais pas eu autant d'attente la veille, j'aurai pu dormir dans mon lit. Ça fait un peu rager, certes... Je suis enfin chez moi à 11 h, loin de tout ces touristes qui vont "à la neige" alors qu'il n'y en a pas! | |
Dimanche 18 février | Repos | |
Lundi 19 février | Je ne part pas trop tôt, juste de quoi être en début d'après midi chez le roi de la patate vers Soissons en tout début d'après midi pour vider. Puis on m'envoies à St Quentin charger pour la Belgique. En route je m'arrête racheter une paire de gants car j'ai perdu les miens, de toute façon ils étaient morts. Rien de pire que de travailler sans. Le chargement est relativement rapide, en fin d'après midi je commence à monter vers la frontière via un crochet au bureau déposer des documents et faire le plein de carburant. Je profite de prendre l'autoroute pour investir dans un atlas du Bénélux. 29 euros, c'est un peu cher, mais j'ai pas trop le choix. Je m'arrête à 19 h passé sur le parking de la frontière pour la nuit. Étude de l'itinéraire, je ne connais pas du tout ce pays, mais faut bien commencer un jour! | |
Mardi 20 février | Décollage 6 h, mon premier travail est de prendre la taxe pour la journée, 8 Euros, adieu mon argent de poche! J'ouvre bien les yeux pour ne pas me planter dans les directions, ça fait tout bizarre d'être dans un environnement nouveau. Il faut tout de même suivre le flot de la circulation. Mauvaise surprise: ma 1ére jonction d'autoroute est fermée, et je ne vois qu'au dernier moment la flèche de déviation, je suis bonne pour aller faire demi tour plus loin, ça commence bien! La circulation s'intensifie sur Tournai puis Gent, une petite pause pour décompresser, je ne suis pas en retard sur l'horaire. Je sors pile poil dans la zone industrielle qui m'intéresse et m'y aventure un peu au hasard. par chance ma rue est indiquée et le client bien visible. Soulagement! En 30 minutes je suis vide et attends un peu une adresse de rechargement. Cela se trouve non loin de l'autoroute que j'ai emprunté pour venir. La ville est assez importante, et 10 zones sont numérotées. Forcément je n'ai pas le bon numéro, et c'est le camion poubelle qui m'indique ou aller. Merci monsieur! Il y a pas mal d'attente à l'usine mais ça ne ferme pas entre midi et 14 h. J'en ressort sans avoir eu le temps de manger à 13 h, il faut livrer dans l'après midi à coté de Cambrai. Je me grouille de re traverser la frontière, heureusement de m'en être bien tirée pour une débutante. C'était un petit challenge quand même, mine de rien. Je croise JackSélère dans un bouchon à l'entrée de Lille. Trop tard pour lui faire un petit signe, d'autant plus qu'il était sous un pont. A 16 h 30 je suis en place pour vider dans une ancienne ferme, magnifique. A part que les cours pavées, une fois mouillées, ça glisse bien et le chariot élévateur à un peu de mal. 18 h, je me dit que je vais faire une bonne nuit, mais c'est la surprise du chef: rendez vous au chargement à 5 h demain matin dans une acierie dans le 62. Pas le temps de flâner! J'arrive vers 19 h 30 à l'usine, le gardien m'indique un parking pour passer la nuit. Je me gare à l'écart des autres camions, un peu en travers pour être sure de ressortir sans être coincée. Je me fait un méga repas dans la cabine, le café du matin est bien loin. Puis je dors, ou plutôt j'essaies. J'entends les slovaques et tchèques discuter dehors, aucune discrétion, jusqu'à 23 h. Je me retiens d'aller les insulter. | |
Mercredi 21 février | 4 h 30, que c'est dur.... 4 h 50 je montre patte blanche au gardien, passe au détecteur de radioactivité (heureusement négatif lol) puis grimpe à la bascule. On m'indique un bureau dans l'usine, puis une première porte de chargement, ma bobine n'est pas là, il y a eu une erreur, je suis dirigée vers une deuxième porte. Je suis verte d'apprendre qu'à cette porte ci on n'embauche qu'à... 6 h 45! je sors un peu énervée à 7 h 15. J'avise la première aire de repos pour attendre la suite et prendre un bon petit déj. Direction la région de Roye pour charger une grosse cuve métallique (vide). A ma grande surprise je dois remonter sur St Quentin compléter quelques palettes. La fin de semaine s' annonce speed, je fait encore une croix sur le repas et me contente d'un sandwich. J'entame la descente alors qu'il est déjà 14 h. Pour gratiner la chose je fais toute la route de Laon à Chaumont derrière des convois exceptionnels. J'ai juste assez d'amplitude pour arriver à Langres. Je calcul mon boulot du lendemain dans tout les sens: ça va pas le faire, il faut que je descende jusqu'à Dijon, je suis bonne en heures de conduite, tant pis pour l'amplitude. Je m'arrête donc vers 20 h 45, toujours forcée de manger dans la cabine, heureusement que je suis pas trop mal équipée. | |
Jeudi 22 février | 5 h 45 je reprends ma route pour Oyonnax dans le 01 ou je vide en 15 minutes ma cuve et je file à Lyon. Je m'offre le luxe de l'autoroute pour ne pas perdre plus de temps. Je n'ai plus repris l'A 42 de Bourg à Lyon depuis mon premier camion chez Prudent. La nostalgie me prends en cour de route, c'est fou! Je trouve mon client de suite en bordure de rocade lyonnaise, il faut dire que j'ai pas mal arpenter cette agglomération. Je tire mes quelques palettes, à 11 h je referme les portes. Pile poil ce que j'avais prévu, c'est cool. Maintenant je ne suis plus trop bousculée, si ce n'est que je dois me rapprocher au maximum du sud de Milan pour lacher ma bobine demain matin, et peut être espérer rentrer le soir même. A l'entrée du tunnel de Chambéry, les barrière se baissent juste devant moi. Ça fait bizarre quand on ne s'y attends pas. La radio annonce un camion hors gabarit coincé à l'entrée du tunnel. J'hurle de rire! Il n'y a rien de rien, certainement un pigeon qui s'est soulagé sur la cellule de détection!!! Je reste à l'arrêt une dizaine de minutes et continue mon chemin vers Modane ou je m'arrête casser la croûte et prendre une bonne douche. Le tunnel du Fréjus passe comme une lettre à la poste. Il fait super beau et presque chaud, adieu le pull, ça fait du bien. Je me tape un délire dans la descente coté italien, musique à fond et roule. J'aborde Milan par le sud pour ne pas risquer d'être coincée sur la tengenziale en bout d'heure de conduite. Je trouve un parking à l'entrée de la ville, ça tombe bien. Il n'est que 18 h, enfin une bonne nuit. Je veux en profiter pour taper mon carnet de bord mais le portable décide de me lacher. | |
Vendredi 23 février | fraîche et dispo à 6 h je file vers Lodi pour poser ma bobine. Pose capuccino obligatoire en cours de route. 7 h 30 je suis arrivée, 8 h je referme le toit et range les sangles. La suite est chargée: ramasse sur Novarra, c'est du rapide puis deux enlèvements sur Turin. Je fais la 1ére à 12 h 30, une aubaine que le dépôt reste ouvert. Je calcule mes heures: si je charge rapidement mon dernier lot, je suis toute bonne pour être à la maison à 21 h. Pas une minute à perdre. Dans la petite usine on m'attendait avec impatience, en 30 minutes c'est emballé. 14 h 30, je déclare fièrement au téléphone: mission accomplie!! déjà? oui la chance était avec moi! Bon bah alors, tu as encore un peu de place on va prendre un dernier lot... Consternation, mais je dis rien, je n'ai rien à dire d'ailleurs, le chef a toujours raison. Adieu mes projets pour le lendemain. Je me retrouve avec une adresse à la noix dans une zone mal famée de Turin, je dois demander 3 fois mon chemin pour y accéder. Sur place les manutentionnaire s'en foutent royalement de mon cas. Ils me charge à grand coup de fourches, ils doivent se croire dans des bulldozers. 18 h, je prends enfin la route du retour, elle est un peu amer cette remontée. Alors que je galère pour sortir de Turin dans les bouchons, on me rappelle que demain il y a toujours l'interdiction de rouler dans les Alpes, comme si j'avais oublié, et que lundi, faut surtout pas que je loupe la 1ere et la 2eme livraison. Vu que j'en ai marre, je m'arrête manger à l'autoport de Modane, même si j'ai pas trop le temps. Puis je rejoint Chambéry pour y passer la nuit. Il est 21 h. | |
Samedi 24 février | Pas le droit de dormir une heure de plus, à 6 h il faut décamper. Les touristes sont déjà nombreux. Je suis heureuse de prendre la nationale, toujours déserte. Je retrouve par hasard un collègue, ça réconforte de ne pas me savoir seule sur la route. On s'arrête 10 minutes histoire de faire une pause. 10 h passé je me gare à mon endroit habituel. Je suis bien contente de retrouver mon Doudou et ma campagne. | |
Dimanche 25 février | repos | |
Lundi 26 février | Démarrage 6h30 tranquille pour être juste avant 8h dans les quartiers nord de Dijon. J'arrive à l'heure de l'embauche, je ne peux pas rentrer dans la cour car le portail est trop petit, la marchandise devant être vidée par le coté, je dois donc me mettre en travers et bloquer l'accés. Le directeur qui arrive avec sa grosse voiture grogne, bien fait pour lui! Puis je roule vers un petit village de la somme, je suis attendue en début d'aprés midi, j'y suis à 14h30, impeccable. Le contrôle est un peu long mais je ne dit rien, cela me laisse le temps de pousser au fond du camion ma dernière livraison, et m'évite de n'avoir que du poids à l'arrière. Je tente la 3ème livraison sur Douai, j'arrive à 18h devant la porte d'un artisan, dans une petite rue. Je dois rester en warning, pas la peine d'essayer la manoeuvre pour rentrer. La secrétaire de dis de patienter, un gars va arriver et me prendre la machine. Cool. Sauf qu'il n'a pas d'engin pour vider, la machine pèse 150kg, et je n'ai pas de hayon. Il va chercher du renfort, mais en vain. Au bureau ça peste et ça rale, on ne comprend pas. De plus j'ai fait la bourde de laisser les documents de transport à la secrétaire qui s'est barrée, et le bureau est fermé à clef. Je plante la nuit dans le village voisin ou j'ai trouver un petit parking bien tranquille. | |
Mardi 27 février | 8h je reviens chez l'artisan, chope un gars au vol qui me rends mes papiers et me suggère de poser la machine chez un fournisseur dans l'agglomération lilloise. Mon chef cherche une solution, à 9h05 on me dit de me débrouiller, mais faut faire vite. Je panique un peu, la secrétaire me donne l'adresse de son fournisseur, le previent, le patron me griffonne un plan et je file. Le réceptionnaire chez le fournisseur est d'une gentillesse incroyable. Il m'aide à manoeuvrer dans sa petite cour, me vider en 2 minutes, griffonne un mot sur le CMR, m'offre un café. Tout est bien qui finit bien, ouf. Je termine ma 4éme livraison à la frontière belge juste avant midi, la aussi on s'active pas mal. Je préfère ces petites boutiques, c'est bien plus convivial. Puis je plante jusqu'à 15h, il n'y a pas grand boulot. Le revers de la médaille est qu'il faut courir pour recharger sur Hesdin dans le 62, dans une usine on j'ai déjà été plusieurs fois. Il y a un peu d'attente mais les chargeurs ne chôment pas. J'ai droit à un coup de main de la part d'un autre chauffeur pour passer une sangle à ras du toit: sur la pointe des pieds en haut de l'escabaut, je suis encore trop courte sur pattes! Je le remercie encore avant de partir, il est déjà 19h et je file par la nationale jusqu'à l'entrée de la région parisienne. Fermeture d'autoroute oblige, je me retrouve sur le périf. Quoi qu'on en dise, quand on a pas l'habitude, c'est chaud! Je pige vite qu'il faut pas rester à droite, je suis le flot de circulation en gardant une certaine distance de sécurité, et en ayant les yeux partout. Je suis quand même soulagée en retrouver l'A6, je descents en 4h35 à l'entrée de Fontainebleau et avise un grand refuge pour la nuit. Casse croute made in cabine et gros dodo. | |
Mercredi 28 février | En route après tout juste 9h de coupure, direction Nemours ou je prends l'A6 jusqu'à Auxerre puis la RN6 jusqu'à Chalon. Je m'arrête dans la descente de la Rochepot, rien que pour admirer la vue. Sans être chauvin, c'est beau dans mon fief... Doudou ne peux pas venir me chercher, il est mal en point, le docteur l'envoie à l'hôpital. Dire que je suis à 6km de la maison et impuissante. Parfois c'est dur d'être sur la route. Je m'arrête à Chalon pour le gasoil et le lavage, ça fait du bien de rouler dans un ensemble propre, mais le coeur n'y est pas vraiment. Je continue ma route vers Vitrolle on j'arrive dans la soirée. Le centre routier est plein, je me gare dans une rue éclairée. Un gars vient me demander si je veux pas lui vendre un peu de gasoil, les temps sont durs. 10 euros les 15 litres, ça peut être tentant, mais ce sera non, je suis trop honnête. |