Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Mai 2007

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Mardi 1er mai

ferié

Mercredi 2 mai

Départ matinal à 3 h 30, c'est le revers de la médaille d'une journée de repos à la maison. Je descends sans encombres dans la région de Marseille. A 11 h je suis vide et vais à Fos prendre une bobine. Je m'inscris dés l'arrivée à l'usine, je ne suis que la 4 ème de la liste, je ne devrais pas ressortir trop tard. A peine le temps d'entamer mon sandwich que j'ai ordre de rentrer dans l'usine. Après le passage en bascule je me range sur le parking de l'hangar à bobines. Le bureau n'ouvrant qu'à 13 h 15, je peux terminer mon repas en paix. Bien que n'étant que la 4 ème, je ne rentre qu'à 14 h dans le bureau pour obtenir les documents permettant de charger. Là on s' apperçois que mon badge enregistrant le passage en bascule n'a pas fonctionné. Il faut donc y retourner. Je précise que le site est immense, il y a 1500 m du bureau à la bascule. Une fois le badge correctement enregistré, et les documents en mains, je peux me mettre en place au chargement et on me pose ma bobine dans la fosse. Ne reste plus qu'à sangler et établir les documents de transport, repasser en bascule et au bureau de sortie pour contrôle final. Il est 15h30, c'est relativement bien vu le bazard habituel. Sauf qu'à la sortie on note un manque de 750 kg sur la bobine, c'est trop important pour que je puisse partir avec, on me renvoie au bureau de chargement. Coups de fil à droite et à gauche, je patiente le plus calmement possible (et c'est pas facile de se contenir) A 16 h 30 on me rapelle sous le pont, on change de bobine. Re papiers- bascule- sortie, comment perdre 2 h! J'avance au maximum de mon amplitude, trouve par chance une place de parking juste après Aix en Provence. Il est 18 h 30 et ne me fais pas priée pour aller dormir.

camion Sonic

Jeudi 3 mai

Je suis la première à quitter le parking ensommeillé dés 3 h 30. Apparemment tous les autres ont adopté la coupure de 11 h!  Cela me permet de rouler tranquille jusqu'à Nice puis Vintimmille. Je m'arrête pour le capuccino avant Gênes puis je continue sur Milan. On m'informe que mon client reste ouvert pendant la coupure de midi, ça évite de perdre du temps. Je ne m'arrête que 20 minutes pour prendre un panino et un café à la dernière station avant d'arriver. Le déchargement est éclair, si seulement c'était pareil au chargement... je suis vide pour 13 h. J' ai une petite heure de libre avant de recevoir le reste du programme. Rechargement peu avant Novarra dans une boite que je connais bien: mes petites tôles glissantes! Une fois de plus c'est sanglage et calage dans les règles de l'art, d'autant plus qu'à la sortie je refile la remorque à un collègue. Il me faut l'attendre un peu, il n'est pas en avance. La manip faite il est presque 18 h, pas la peine d'aller tenter de traverser Milan. Trouvant la petite zone bien tranquille, j'y établi le campement. Une fois de plus pas besoin de berceuse. Un seul regret: ne pas pouvoir prendre de douche car j'ai bouffé de la poussière. Heureusement j'ai un bidon d'eau, ça soulage bien.

Des sangles? pour quoi faire?

Vendredi 4 mai

En route à 6 h 30 en espérant passer Milan tranquillement. Passé le péage je déchante: tout est bloqué et c'est très pénible. Il est 8 h lorsque j'arrive seulement coté est de la ville, j'ai bien fait de partir tôt! A une quinzaine de km de ma première livraison je suis déviée à cause d'un pont interdit au + de 3T5. Pourtant je me souvient m'être déjà fait avoir par le passé. Je suis bêtement la déviation en place, jusqu'à ce que j'arrive à une route barrée pour travaux, c'est le pompon. Me voilà donc contrainte de reprendre l'autoroute à quelques km de là ou je l'ai quitté une petite heure auparavant... La sortie suivante étant fermée, toujours pour travaux, je sors à Bergamo pour redescendre une nationale sur une trentaine de km. Ca roule très mal car toute la circulation de la région se retrouve déviée sur le même itinéraire, quelle galère. La pluie s'en mêle, et un italien mouillé, c'est la cata. A 10 h je suis enfin chez mon client, il pleut comme vache qui pisse et forcément il me faut ouvrir les deux cotés de la remorque. Pour le coup je me fait tripper, et moi qui rêvais d'une bonne douche, celle là est de mauvais gout. Le plus dur est d'avoir les gants mouillés, les planches en alu glissent, les bâches aussi, et c'est dans ces moments là que l'on voudrait faire vite. Mais j'ai suivi les conseil de l'ami Thomas, j'ai gardé une paire de vieux gants bien secs en dépannage. A 10 h 30 je quitte les lieux et file à une quarantaine de km plus loin. Il me faut tout de même une heure pour y aller, me tapante encore une déviation, mais la bonne connaissance de la région me fait couper au plus court tout de même. Je commence à être bien pressée, et le client prend bien son temps. J'apprends qu'il est en brouille avec l'expéditeur, ce qui ralentit le contrôle. Je regarde la pluie qui tombe et le niveau de l'eau qui monte dans la rue, rien de bien engageant. A 14 h je suis obligée de m'exciter auprès de la secretaire pour récupérer mes documents, lui expliquant que leurs soucis n'a aucune raison de me retarder d'avantage. Elle me tartine une page d'écriture sur la CMR, je vérifie que rien n'engage la responsabilité du transporteur et je file. La montre tourne trop vite, l'orage redouble de violence quand je m'engage sur l'autoroute, je roule à 50 sans visibilité. J'explique la situation à mon chef qui rappelle mon point de chargement qui patiente déjà depuis un bon moment. Je calcule aussi que ça va être compliqué de rentrer pas trop tard demain. Car il y a repas FDR à Moulins, c'est compromis pour y aller, je commence à faire une croix dessus. Vers 15 h 30 alors que la pluie se calme un peu j'arrive au chargement. Celui ci se fait au sec à quai, mais il faut néanmoins sangler au fur et à mesure. Un autre chauffeur me donne un coup de main, je lui rends le service et nous courons d'un quai à l'autre, mais à deux c'est quand même plus facile. Il parle un français impeccable, je le crois d'abord hollandais ou allemand au vu des immatriculations de son ensemble. Réellement il est italien d'origine marocaine, et à étudié dans une école française. C'est ce qu'on appelle de l'Européen pur lol. 16 h 45 je fais les 1 ers tours de roues en direction de Milan. L'eau innonde certains ronds point, les voitures ont un peu de mal à passer quelquefois. La traversée de Milan est très lente, j'ai hâte de rouler un peu. Je dépasse légèrement mes heures pour dormir en France et mettre au point le plan pour demain avec Doudou.   

J'suis un peu petite

C'est juste un rivet à remplacer

un coup de main bienvenu

Si y'a que ça, je t'acheterai une paire de gants

Samedi 5 mai

7 h, il ne faut pas traîner. A Bonneville je m'arrête prendre une douche (histoire de faire bonne impression à Moulins!) manque de chance, la seule douche en service est occupée. Cela me retarde un peu plus. En en ressortant je tombe nez à nez avec un collègue que j'apprécie. Je ne peux pas m'éterniser mais prends tout de même le temps de discuter trois mots avec lui. Plan B en action: autoroute tout du long et je laisse le camion à Chalon pour le week end. 10 h 30 je saute dans la titine et en route. Anthony est de la partie mais tient à prendre sa vieille R5. Celle ci déclare forfait à mi chemin. Bien que nous lui proposons de le prendre, il préfère ne pas poursuivre, c'est bien dommage. Sur place il y a tant de monde que je ne peux pas discuter avec tous. ma journée fut vraiment excellente, dire que j'ai faillit louper ça! 

 

Dimanche 6 mai

Repos

Lundi 7 mai

je retrouve mon Gros à 6 h passé, le temps de lui donner à boire et c'est parti pour la région parisienne. je monte ma bonne vieille N 6 jusqu'à Avallon, puis l'A 6 jusqu'à Nemours, puis Melun et la Francilienne pour rejoindre l'A 1. Comme souvent j'ai fait ma petite halte à Auxerre. J'arrive comme convenu à 13 h 30 à Compiègne. Je livre sur un stade, et laisse le camion en warning dans la rue pour aller voir la configuration des lieux avant de m'engager n'importe ou. Le déchargement est loin d'être simple quand on a pas le matériel idéal à disposition. En rusant bien, le camion se vide en deux petites heures. Apprenant que je ne recharge que mercredi matin dans la région, je me met en quête d'une place de parking à squatter 36 h. Le centre commercial de la ville est inabordable, la zone industrielle voisine est hostile aux camions. Ne voulant pas non plus rester trop isolée, je m'en vais jusqu'au village ou mon chargement est prévu. A l'entrée je trouve un petit supermarché pour faire quelques courses dans une petite zone avec plein de place. Il est 17 h  quand je trouve enfin mon petit coin pour camper.

 

C'est pas là que je voulais le mettre

Mardi 8 mai

Il faut s'occuper alors c'est grasse matinée, décrassage des recoins de la cabine, puis petit tour au troquet du village et ennui

Ferié

Mercredi 9 mai

A 7 h je pointe à l'entrée de la grande usine ou je dois charger une moitié de remorque. Bien que l'ouverture officielle ne soit qu'à 8 h, il fallait  bien y être aussi tôt pour être dans les premiers inscrit. Il faut 30 minutes pour charger, et autant pour obtenir les papiers. Je file en direction de Vervins prendre quelques palettes, ici c'est toujours du rapide. Puis cap sur la banlieue de Cambrai. La pluie s'en mêle, ce n'est pas le pied. Impossible d'arriver avant midi, je mange en une demi heure au milieu des champs. Je fais l'ouverture de la petite boite, mes colis m'attendent sur le quai mais il faut que la secrétaire donne l'autorisation de les mettre dans la remorque. Heureusement il y a une machine à café pour patienter. Je passe en vitesse au dépôt pour le plein, des paperasses, et compléter un lot. A 15 h 30 je prends enfin la route. Il ne faut pas traîner car je dois poser le dernier lot sur Langres dans la soirée.  La pause est rapide à Chalon en Champagne. Le temps est compté pour arriver vers 21 h, décharger, et trouver une place pour la nuit avant 21 h 45, amplitude du disque oblige. 21 h 10 j'arrive à destination et je trouve... porte close! Je peste car on m'avait assuré que c'était ouvert en soirée. J'attends 22 h pour voir si une bonne âme pointe son nez. Rien, je recule au fond du parking et tire les rideaux. Dire que j'aurai eu le temps de prendre une douche ou manger. La nuit s'annonce courte.

 

 

sale temps

Jeudi 10 mai

j'ai mal dormi, certainement le stress de ma livraison loupée. 6 h debout, 6 h 10 je suis sur le quai, c'est déjà bien que ce soit ouvert. On m'apprend que l'adresse sur mon bordereau n'est pas la bonne, on m'envoies à l'autre bout du village. Juste de quoi finir les 3 minutes de ma coupure et je vrombis. Au second entrepôt le chef, très aimable et compréhensif, me dit que c'est vraiment idiot. Ils sont ouvert toute la nuit et j'arrive à l'heure du coup de feu. Vu qu'il n'y a pas de place à quai, je propose de vider par les coté dans la cour, ce qui finalement arrange tout le monde. Il est presque 7 h 30 quand je prends la route, moi qui espérais poser un premier lot sur Milan en fin d'après midi, ça va être chaud. En prévision je fais un bon petit dèj et un brin de toilette à Dijon puis avertit mon chef qui embauche. Il est surpris de la mauvaise adresse et note pour la prochaine fois. Tout calcul fait, on abandonne l' hypothèse de poser quoi que ce soit à Milan ce soir, je descends donc sur Chalon sur Sâone. En attendant un éventuel complément je mets le Gros à la douche et moi au rouleaux. Ou l'inverse. Ce n'est que du pur bonheur de monter toute fraîche dans un ensemble qui brille. Il est 11 h, direction l'Italie sans plus attendre. Je traverse la Bresse comme une balle, il fait beau, je n'ai que 15 t de charge, à moi la vieille route du Cerdon. En plus c'est l'heure du repas, donc la voie est libre. Je note que tout les parkings de cette route restent à l'ombre, ça peut être un bon plan l'été. Je ne casse la croûte qu'une fois retrouver l'autoroute, puis prends la café à Bonneville. Un camion est en panne dans le deuxième lacet de la rampe du tunnel, il a mal choisi son endroit le pauvre. La dernière épingle à droite est glissante, un camion citerne à fait la culbute la veille, j'y vais mollo. Là une voiture me donne un grand coup de klaxonne, elle me doublait dans l'angle mort de la remorque. Vu que je me suis un peu déportée au milieu pour éviter la zone glissante, elle a du avoir peur. Je lui montre mon mécontentement mais le chauffeur m'insulte arrivé au péage, quel culot! et surtout quel inconscient. Ça m'a gâché la journée. Je suis dans mon ruminement quand, à une vingtaine de km d'Ivrea, je réagit que je viens de croiser Thomas. J'entends son coup de klaxonne, je ne sais pas s'il a vu mon appel de clignotant. Pour la petite histoire il m'a promis une pizza il y a environ 2 ans. 19 h j'arrive sur Milan, le bordel habituel: ça roule en accordéon. Je ne sais pas trop par ou commencer mes livraison demain. Je décide de faire ça à l'envers de l'ordre du chargement, pour rire un peu. Non, je ne suis pas si frappée que cela! Tout simplement je commence par le plus éloigné géographiquement, et surtout je connais un coin pour dormir tranquille à proximité. Et ainsi je finirait ma tournée par le plus difficile d'accès que je connais déjà (et ça m'évitera quelques cheveux blancs à l'heure de pointe). de plus, en cas de retard, je dois pouvoir le livrer pendant la pause de midi. Tout se calcule, c'est presque stratégique. Mais peut être que je me plante carrément, on verra bien. 20 h je tire les freins dans une petite rue proche de mon 1er client, devant moi un turc et derrière un tchèque. Quoi qu'il en soit, je serai rentrée à la maison avant eux! 

 

 

 

Port de Gênes

Vendredi 11 mai

Mot d'ordre pour la journée: faire vite. 08h05 je sonne à la 1ère porte, on vide illico, 08 h 30 je suis ressortie et prends la route de la seconde adresse, à une dizaine de km. Rapide café et pipi à la première station croisée. 9h00 je suis chez le 2 ème client, il n'y a pas assez de place pour vider au coté alors je tire mes 11 palettes d' une tonne pièce au bon vieux tire pal à bras. J'attrape une bonne suée, d'autant plus que mon plancher, avec les trappes de fosse, ne m'aide pas vraiment. Il faut ruser en inclinant un peu le cul de la remorque, mais pas trop sous peine d'être embarqué et coincé sous une palette. Aussi il est plus prudent et facile de pousser que de tirer. Tout un art! A 9 h 40 je remonte dans la cabine, mon chef demande comment ça se passe? vraiment bien, je récupère mon ordre de chargement par la même occasion. Il ne me reste plus que quelques colis à déposer sur Monza. Je me faufile dans les travaux, mon calcule était bon, il est plus facile d'accéder à l'endroit en milieu de matinée qu'à 8 h. Je me met directement en place et sort mes colis à la main en attendant le cariste. J'en profite pour aller me laver le coin du nez aux sanitaires, ça rafraîchit bien. 10 h 30 j'ai fini, je suis contente de moi, franchement!  ne reste plus qu'à descendre au sud de Milan pour recharger un complet. La tengenziale est roule à merveille, les gars sont ravis de me voir débarquer aussi tôt au chargement. Les papiers sont déjà prêts, le temps de remplir ma CMR et d'avaler le café offert que le chargement est terminé. 11 h 30 je prends la route du retour... INCROYABLE! En plus avec 3 t dans la remorque, c'est le panard. Je m'offre un morceau de pizza en route et de l'eau bien fraîche. Coté français un frigo de viande pendue c'est cassé la figure dans la rampe du Mt Blanc, ça n'en fera que 2 dans la semaine. Les gars transbordent tout les quartiers de bidoche à dos d'homme dans un autre camion. J'ai mal géré mes coupure et dois m'arrêter une demi heure à Cuisery, à moins d'une heure de la maison. Vu que je suis d'excellente humeur je vais faire un Euromillion. C'est beau de rêver quelques fois.  

Applique toi à me faire une belle plaque...

... pendant que je tape mon carnet de bord

Samedi 12 mai

repos

Dimanche 13 mai

repos

Lundi 14 mai

C'est à 5 h 15 que je décolle tranquillement vers le sud parisien. Pause habituelle à Auxerre puis livraison à quai de mon complet. Libérée peu après 10 h je m'engage sur l'A 6, ça roule mal car Amédée n'a pas trouvé mieux que de faucher les accotements à un moment ou la circulation est dense. Gros bouchon mais au moins ça prouve qu'ils bossent même le lundi matin. Du coup je n'arrive qu'à 11 h 30 à mon rechargement dans l'est parisien. Je trouve vite l'usine car dans le temps j'avais un gros client dans la même rue.  Le gars   du bureau d'entrée est peu aimable, me file une liasse de papiers et débrouille toi. Je mène l'enquète vers les autres chauffeurs pour trouver ma porte de chargement. Il y a 4 camions en attente au même endroit et je remarque vite la petite cadence du chargeur. Heureusement que j'ai de quoi manger sinon j'aurai sucer les cailloux. A 14 h 15 je quitte enfin l'endroit, sans regrets. Le type du bureau de sortie n'est pas plus aimable que son collègue. Plus de temps à perdre, il est prévu de vider "dans la foulée" à Douai. Je me farcis de gros orages en cour de route. Je suis pressée mais je prends tout de même 10 minutes de pose, histoire de décompresser devant un café. J'arrive à l'heure de pointe à Douai et mon adresse est sur les boulevards, donc proche du centre ville. Le gardien de la boite me réponds sèchement "repassez demain". Je reste néanmoins polie et gracieuse pour lui montrer qu'il ne m'impressionne pas du tout. Il finit par se radoucir, me conseille de venir dés 6 h 30 pour ne pas trop attendre, et finit même par m'inscrire dés à présent en tête de liste. Comme quoi un sourire ça peut servir. Ne me reste plus qu'à trouver une place pour la nuit, ce qui n'est pas si simple aux abords de la ville. J'échoue proche de la zone commerciale, à l'entrée d'un chantier. Il pleut à verse, je ne décoince pas de la cabine. Entre temps je recois un coup de fil de David, un de mes meilleurs collègue de chez TFC, reconvertit au bâché depuis un petit moment. Il arrivera tard à l'entrée sud de Cambrai. Malheureusement il ne pourra pas pousser plus, et ça me fait un peu trop loin pour aller le rejoindre. Quel dommage!  

l'orage se prépare

Mardi 15 mai

A 6 h 30 je pointe devant le gardien qui m'indique le parking, l'embauche ne se fait qu'à ....8 h! Je file donc au bar d'en face prendre mon petit déjeuner. Lorsque je reviens d'autres camions sont arrivés. 7 h 30 ça s'entasse dans tout les coins, on me demande d'avancer devant la porte de déchargement. Quand arrive enfin les gars, on m'interdit d'entrer, un convoi exceptionnel prioritaire arrive pour charger. Je prends mon mal en patience avec deux chauffeurs belges bien agréables. Je suis soulagée de ma charge peu avant 9 h 00, les belges m'aident à refermer le toit de la remorque qui est un peu récalcitrant et je me sauve. J'apprends que j'avais rendez vous à 9 h du coté de Béthune et donc qu'il ne faut pas traîner. Je constate la file d'attente de camions en warning dans la rue, ça doit être très agréable pour les voisins. A 10 h j'arrive à mon rendez vous loupé, malgrès tout je n'attends que 30 minutes l'ordre de rentrer. Cela passe vite car le gardien est très gentil, il y a même un coin machine à café, sanitaires nickel (avec un coté femme et même une douche réservée, enfin une boite à la page). Le chargement des bobines est relativement long car il faut que je passe à deux portes, certaines sont "à plat" et il faut veiller à la bonne répartition des charges, mettre des patins antidérapants dessous et bien sangler. Heureusement le chargeur est de bon conseil et m'explique le topo. Au passage je lui demande son aide pour refermer mon toit avant de faire une crise de nerfs. A la sortie on s'apperçoit que je n'ai pas la bonne enveloppe de documents, je perds donc un peu de temps en repassant aux bureaux. J'ai terminé à midi et demi, ça peut aller. Il ne faut pas tarder pour autant, cap sur Berck, complètement à l'ouest sur la cote pour compléter une bricole. J'ai apprécié l'adresse car il était préciser "en face la gare", au moins ça simplifie la recherche. Il y en a quelques uns qui pensent à nous. J'y arrive en début d'après midi et n'y reste pas longtemps. Maintenant j'entame la descente car il faut passer en Italie avant 22 h demain, jeudi étant férié en France, mais pas de l'autre coté des Alpes. Je me traîne (charge maximum) par Abbeville, Amiens, Royes puis l'est parisien ou ça bouche pas mal. Je passe le temps au téléphone avec Ptit Nono, c'est la dernière semaine de boulot dans mon ancienne boîte. Je m'arrête avec 9 h 58 de conduite à Nemours, il est 21 h.

je suis fière de ma nouvelle plaque

vue de l'intérieur

Mercredi 16 mai

  Aprés 11 h de coupure je reprends la descente. A midi je suis à la maison et prends le temps de manger avec Doudou, une bonne douche. On va même prendre le café en ville car que je ne suis pas bousculée. Je fais l'impasse sur le lavage car l'ensemble n'est pas bien sale, et puis avec la pluie ça ne servirait pas à grand chose. Sur Lyon c'est la misère, j'avais oublié tout les touristes qui se ruent dans le sud. C'est tout de même incroyable tout ce monde qui ne travaille pas... je perds une bonne demi heure, ce qui m'oblige aussi à couper 45 minutes avant le tunnel du Fréjus. La radio me dit que le bouchon grossit à vue d'oeil là haut. On annonce la régulation, mais les panneaux n'étant pas débâchés je ne m'y engage surtout pas. Ca plante juste avant l'autoport. Je regrette d'avoir passer 2 h à la maison! Au total il me faudra 1 h 45 pour faire 6 km, cela pas vraiment à cause du nombre de camions qui fuient le jour férié, mais parce que l'on fait monter les touristes en convoi, sur le zébra central, sous escorte. Rien que ça! Donc au péage ça coince car on hésite pas aussi à leur ouvrir 3 voies, et une seule pour les poids lourds. Je suis vraiment attérrée de voir ça. De l'autre coté il faut speeder pour descendre jusqu'à Asti. Je vais être en retard pour mes livraisons de demain. Je maudit ce genre de situation.

interminable attente au Fréjus

Jeudi 17 mai

Impossible de ratrapper le temps perdu sur la coupure, ça me démange de virer ce pu... de disque! Je livre un chantier qui n'est pas très facile à trouver. Je finit par trouver le bon renseingnement dans une petite épicerie. Je suis passée devant le chemin 2 fois, mais vu l'étroitesse il fallait oser s'y engager. Il est presque 9 h quand j'arrive à bon port. Le hasard fait que je livre pour le compte d'une boite qui est à 3 km de chez moi du matériel pour une usine qu'ils sont en train d'installer. Le responsable sur place, que je connais un peu, reste sctoché de me retrouver là. En un coup de cuillers à pot, ou plutôt en un coup de fourches, il me débarrase sa palette et je peux repartir sur Piacenza. Il est tout de même plus de 11 h quand j'arrive. On me dit que le camion qui est dans le dépot à eu un problème et que je ne viderai qu'à 13h. J'en profite pour défaire et ranger mes sangles tranquillement puis discute avec un autre chauffeur français. Je fais chauffer ma gamelle mais n'ai pas le temps de la déguster car un gars viens me chercher pour vider. C'est rapide mais le gars me laisse en plan avec mon toit qui coince. Il me faut passer par une bonne suée pour le refermer et quelques bleus aussi. A la sortie je prends le temps d'avaler mon assiette tiède et file à Cremona charger un complet. La boite est minuscule et familiale. En attendant les dernières palettes on m'offre un café. Sortie de là je dois aller changer de remorque à l'ancienne douane de Piacenza. Enfin débarrasée de mon toit qui coince. Mon collègue est déjà sur place, nous faisons notre transaction puis il m'offre un verre que je ne refuse pas car il fait très chaud. Au bar un chauffeur français me tape sur l'épaule "tu as pas travillé chez Prudent?" en effet on se connait, j'ai l'impression de prendre des cheveux blancs quand il me reparle de mon vieux R340 bleu et que j'avais quelques fois bien du mal à me mettre à quai... Après une petite heure de détente je prends la route d'Asti puis Alba jusqu'au dessous de Cuneo. La région est magnifique, un régal au soleil couchant. Je cherche ma rue, m'engage dans un cul de sac en pente, à 22 h 00 je suis en train de faire une marche arrière périlleuse en me disant que ça fait longtemps que j'ai rien cassé. Mais ça se passe pas trop mal et trouve mon addresse aussitôt après. Je squatte le parking de l'usine. Je suis dans le dernier village important avant le col de l'Arche. Je casse la graine puis examine ma carte, calcul des kilométrages, évalue des itinéraires... bref, je m'endors sur mon atlas comme d'autres sur un bon bouquin. Si seulement je pouvais le grimper au moins une fois ce fameux col!

même avec un vélo ça croise pas

Vendredi 18 mai

  Mon chargement n'est sencé être prêt qu'en milieu de matinée, mais à 9 h je vais demander. Je suis accueillie par une française originaire du nord, ravie de voir un camion de là haut, mais décue quand je lui dit que je n'y habite pas. Après consultation on m'annonce une bonne nouvelle: je peux charger. 9 h 30 je prends la route et m'arrête à la première station de l'autoroute. Arrive derrière moi un collègue qui me paie le café, c'est sympa. Lui doit aller compléter, moi je file au Fréjus. Après une petite attente à cause d'un convoi exceptionnel, j'arrive à 13 h à l'autoport de Modane. Pour une fois je m'arrête manger au resto. Un collègue y est et nous dînons ensemble. Sur ce nous rejoints un 3 ème qui est fraîchement embauché de lundi, ravi de sa 1ère semaine et bien sympathique. Du coup ma pause est un peu plus longue que prévue. Dans l'après midi Ptit Nono m'accompagne au téléphone, c'est lui qui fait le dernier tour et qui fermera la porte le dernier. La fin d'une longue série à rebondissements. Cela me conforte dans ma décision prise il y a quelques mois d'avoir quitté le navire avant le naufrage. Puis c'est au tour d'Yvan de penser à moi. Il remonte d'un tour à Naples, le veinard. Tout juste raccroché, je me fais klaxonner par son collégue, un autre ancien de la bande. Y'a des jours comme ça! A 20 h je pose le camion, pour la dernière fois, dans la cour de mon ancien dépôt. Les locaux sont vides et quelque part ça me fait mal quand même. C'est la roue qui tourne...       

un vieux scania impecable

Samedi 19 mai
Dimanche 20 mai

Lundi 21 mai

Le réveil est douloureux et j'ai bien du mal a garder les yeux en face des trous lorsque je pars à 2 h 00. Route traditionnelle vers le nord avec sieste de 40 minutes à Chalons en Champagne et café avant St Quentin.Je vide un premier lot dans la région de Lens, il faut plus de temps à décliner le pedigree au poste de garde que pour la livraison en elle même. Ensuite je vais à Lesquin faire mon plein, manger, et refaire une petite sieste de 30 minutes, histoire de tenir le coup. Je suis vraiment dans le gaz. J'ai bien calculé et arrive à 14 h pour mon deuxième lot à poser, malgré que j'ai du faire 10 fois le tour du paté de maison avant d'apercevoir un semblant d'enseigne planté derrière des buissons. Un coup de nerf et je tire mes palettes au cul de la remorque, l'affaire est jouée. Je squatte à califourchon un trottoir pour attendre la suite. Pas moyen de stationner correctement dans la zone. Après une demi heure d'attente je met le cap sur Dunkerque, je vais être un peu court en heures de conduite mais ça devrait le faire. Le Gros est en forme et ça cravache dur sur la file de gauche. Je passe d'abord au bureau d'un transporteur prendre des documents puis me rends à l'aciérie prendre une bobine. Je ne perd pas de temps car on m'a indiquer un raccourci. Mon chargement est rapide, 45 minutes montre en main. Je ne m'en pleins pas car je suis vannée et reste sur le parking de l'usine pour la nuit. Il est 17 h 30 et ça fait du bien quand ça s'arrête. J'examine tout de même ma destination sur l'atlas et écarquille les yeux: la région de Rome! Mais en relisant les documents, à l'endroit cette fois, je m'aperçois que c'est la région de Turin. Tant pis! Je profite de la douche au poste de garde et ne fais pas un pli dans la couchette.  

patience derrière un tracteur agricol

Mardi 22 mai

Réveil en douceur, grasse matinée même. Il a flotté toute la nuit et ça caille. je m'occupe jusqu'à 10 h 30 puis prends la route du pays des bouffeurs de frites une fois. Je trouve la taxe ( 8 Euro) pour la journée dans une station service et en profite pour prendre un café en vitesse. A Steenvorde je passe la frontière, je n'ai qu'une dizaine de km à faire de l'autre coté pour arriver dans la petite ville. Le nom de la rue que je cherche est imprononçable et je ne suis pas trop familiarisée avec la signalisation locale. Donc je montre mon bout de papier à la première pompe rencontrée. On m'indique la direction et que ce n'est pas loin. En effet, deux croisements plus loin je trouve ma rue. n'empêche que c'est écrit en tout petit et que sans aide je serai passée tout droit. malgré qu'il soit presque midi on me charge, avec le sourire en plus. A 12 h 30 je repasse la frontière. Pause casse croûte au sud de Lille en 30 minutes. ma route est barrée à Cambrai, il faut faire tout le tour de la ville. Une dernière ramasse à une vingtaine de km puis je passe au garage pour l'entretien du Gros. J'en profite pour faire changer mon flexible écrasé, le nouveau est plus court et plus petit, ça devrait moins s'emmêler. mes essuies glaces aussi sont remplacés, et le mécano me dégotte deux coques de rétros (j'ai perdu la 2eme hier). J' achèterai une bombe de peinture à Doudou pour les peindre. Je reste dans la cour pour la nuit, demain je charge dans le village voisin. On m'a laissé une voiture pour aller manger en ville mais après une bonne douche je profite du robinet d'eau pour nettoyer ma cabine à fond. Voulant profiter du calme absolu, je mange finalement dans ma cabine et fais une bonne nuit.  

jeu de miroirs

Mercredi 23 mai

  Debout bien après le chant du coq, je me prépare pour 7 h 30.Un collègue du coin vient chercher son camion, ça m'évite de batailler avec le vieux portail. Grâce aux indications laissées il ne me faut que 15 minutes pour aller chez mon client. Je patiente avec les autres chauffeurs car ma commande n'est pas tout à fait prête. Un italien me propose un café made in de la petite cafetière qui va bien. Non merci je viens d'en boire un à la machine. "Ma! è meillôre lè cafè italien!" Je sais, mais c'est limite si je ne l'ai pas vexé... A 9 h 30 on m'amène enfin ma palette, une espèce de grande bobine debout. Sanglage indispensable, sous l'oeil moqueurs de deux belges qui se la joue à la "king of the road". Je déteste leur attitude. Puis je prends le chemin de la descente, via une petite route jusqu'à St Quentin. C'est les montagnes russes à pleine charge, dur. Dans un village j'entends un gros fracas après mon passage, dans le rétro je vois un panneau de chantier qui vole. je ne sais pas si c'est moi qui l'ai accroché avec le coin du pare choc arrière, ou le petit camion qui me suivait de trop près. je m'arrête prendre une frite sur une aire de repos avant Reims. j'ai choisi la seule friterie avec une sortie de parking en pleine côte. Je rame pour démarrer, grimpe à vitesse d'escargot, loupe une vitesse, reprends tout à zéro. Derrière ça klaxonne, aucune compréhension. je termine ma pose avant St Dizier. Je grimpe dans la remorque recaler des rouleaux de mousse qui se sont avachis, ce qui gonfle les bâches. Il ne sont pas bien lourds à manipuler. Je poursuis jusqu'à Chalon S/Sâone, le plein et deuxième coupure avec Doudou. Mais il faut continuer. je suis avertie que le client réclame sa bobine sur Turin, donc pas de temps à perdre. En traversant je croise à nouveau un beau Stralis rouge avec un plateau qui me fait des appels de phare. Je ne sais toujours pas de qui il s'agit. Mystère. Le col de Ceigne tire dur en 5ème. Je trouve un semblant de parking dans une petite zone de Bellegarde ou je pose un lot demain matin. Il est presque 22 h. La nuit s'annonce bien calme, à part que le terrain est pentu, pour une fois je mets le filet de sécurité à la couchette, pour éviter tout réveil fracassant contre le tableau de bord.

 sortie étroite

Jeudi 24 mai

7 H 45, la boite est ouverte, je m'y précipite. le réceptionnaire m'apprend que c'est ouvert depuis 6 h mais qu'ils ont oublié de changer la pancarte. Quand je lui explique l'incidence que ça peut avoir une notre journée, il me promet de faire quelque chose au plus vite. Il y a un malaise avec mon adresse suivante, mais le tir est rectifié par téléphone. Je file donc au Mt Blanc puis sur Turin. je m'arrête tout de même prendre un panino puis manipule à nouveau mes rouleaux de mousse, pour qu'il ne me gène pas pour vider la bobine. cela ne prend que quelques minutes mais je mouille la chemise. L'adresse me donne un peu de fil à retordre, je suis obligée de demander ma route en chemin. le gars m'indique ça avec une précision que seuls les italiens connaissent: nombres de feux, distance, etc, et j'arrive en plein dans le mil. Le travail ne reprenant qu'à 14 h j'ai le temps de ranger mes sangles et ouvrir mon toit calmement. Il y a du monde devant moi, l'urgence n'a pas l'air si terrible. Je ne suis libérée qu'à 15 h et il me faut traverser tout Turin pour la livraison suivante. L'adresse me laisse perplexe, c'est la journée, je n'ai qu'un kilométrage d'autoroute. A la station la plus proche le pompiste me répond une banalité, heureusement arrive un patrouilleur qui m'explique qu'il s'agit de la fin de l'autoroute, la boutique est ensuite fléchée car accessible par des petites rues. Les gars de cette grande marque d'accessoires de sport automobile sont incroyablement aimables. dans le hall trônent une cinquantaine de combinaisons des plus grands pilotes. par contre le paysage du quartier environnant est à l'opposé: un genre d'endroit ou j'ose à peine m'arrêter le temps de jeter un oeil à ma carte! Plus loin il y a même quelques baraques en palettes, calées sous un pont. La misère à l'état pur. je ne tarde pas à reprendre l'autoroute pour Piacenza, puis Cremona. J'ai envie de prendre une douche mais je n'ai plus de monnaie, je me laverai au bidon, tant pis.Il fait très lourd, le temps est orageux, étouffant. Vive la clim. Avant Alexandria je croise Thomas, cette fois je l'ai vu arriver de loin. On se la fait quand cette pizza? j'arrive à 20 h à Cremona dans une grande aciérie, encore ouverte. Il était moins une ^pour vider ce soir. Mais cela ne m'aurait pas vraiment avancé, ne connaissant pas mon "retour". Le gardien m'explique ou me garer pour dormir tranquille sur le parking et il m'appellera vers 7 h demain matin. En explorant les toilettes je découvre une douche, la bonne aubaine! Après en avoir vérifier l'état de marche et le bon fonctionnement du verrou j'investit les lieux. Faut être ingénieux pour garder les fringues au sec, le débit d'eau n'est pas terrible et la fenêtre est un peu basse à mon goût, mais peu importe, quel bonheur!

rail route

Vendredi 25 mai

A 7 h je suis sur le pied de guerre, il me faut néanmoins attendre 8 h pour pouvoir larguer ma palette. Je recharge un complet à une trentaine de km, pour un vendredi c'est parfait. L'usine est trés impersonnelle, il faut décliner tout un tas de chose à l'entrée, par interphone, j'ai horreur de cela, surtout dans une langue que je ne maitrise pas du tout. Je reconnais quand même mon immatriculation au haut parleur quelques minutes plus tard. Plus loin à la bascule, c'est pareil, le haut parleur indique un no de porte. Sur place j'ai quand même droit à un vrai cariste en chair et en os. pendant que l'on me charge, un jeune chauffeur allemand me montre son CMR et son atlas de France, et m'explique en anglais qu'il ne connait pas beaucoup la France. Je lui trouve le bled, au sud de Lille. Sur un papier je lui note toutes les grandes directions à suivre depuis le Mont Blanc. Il me remercie plusieurs fois, vu que je livre au même endroit, peut être que je le verrai là bas. A 10 h je suis prête à rentrer, et c'est là qu'on m'annonce que la livraison ne se fera que mardi, lundi étant interdit de circulation au gros cul. J'ai juste le temps de rentrer chez moi, vers 21 h 30, juste avant l'orage aussi.

9 essieux, 100t de charge

Samedi 26 mai

En passant prés du camion je m'aperçois que j'ai un accro à la bâche, en hauteur au cul. Après une rapide recherche, j'ai frolé un balcon dans une petite rue qui accède à mon village. Va falloir que je trouve une autre place de parking dans la région, les routes sont trop étroites par ici.    

repos

Dimanche 27 mai

......

Et voilà aujourd'hui c'est mon anniversaire, à cette occasion mon Doudou m'a fait un super gateau, j'en ai de la chance!!! Le tout accompagné d'une bouteille de Crémant maison, elle est pas belle la vie?

repos
Lundi 28 mai
repos

Mardi 29 mai

C'est à 5 h 00 et par seulement 4 C que je met le nez dehors. Je monte tranquillement vers le nord. Pose café vers St Dizier, cette fois j'essaies la Shell, l'accueil est sympa. Sieste d'une demi heure à Chalons en Champagne puis je tire d'une traite jusqu'à Cambrai. Les bureaux sont vides car il est 13 h, je déposes des documents et mange mon casse croûte avant de me rendre à ma livraison dans le sud lillois. J'ai voulu "couper à travers" mais les déviations PL me rallonge le trajet. Je le saurai pour une prochaine fois. Dans la zone toutes les rues portent un nom, sauf celle que je cherche, et la boite ne porte pas d'enseigne. Très pratique... J'ai une heure d'avance sur mon RDV, malgré tout je suis vidée de suite et suis libérée avant 16 h. Cela me permet de continuer sans stress jusqu'à Dunkerque. Comme la semaine dernière je prends le document me permettant de charger à l'aciérie en route. Il y a un monde fou sur le parking, certainement l'effet du jour férié. Je me prends une bonne averse sur le coin du nez le temps l'aller au bureau faire les formalités. Pour patienter je fais connaissance avec deux anciens de la boite, bien sympathiques. Je ressorts avec ma bobine vers 19 h 30. J'hésite à dormir sur le parking de l'usine, puis me décide à rouler la demi heure qu'il me reste sur le disque, ce sera toujours ça de gagné pour demain. Cela m'amène à mi chemin de Lille.  

course avec un train

Mercredi 30 mai

Il fait frisquet lorsque je descends de la cabine vers 6 h. Je déjeune à la station. La serveuse, une dame dans la cinquantaine, est très conviviale. Malgré le nombre de clients elle discute deux mots avec chacun. Ce contact humain fait plaisir au réveil. Le soleil pointe enfin, j'ai bien fait de partir tôt car les premiers ralentissements commencent à la traversée de Lille. J'arrive à 8 h comme convenu au dépôt. On me complète la remorque et j'entame la descente. On m'autorise l'autoroute jusqu'à Reims au vu du point total du chargement. Cela me permet aussi de lâcher une palette à hauteur de Vitry le François juste avant midi. la chance est de mon coté, j'y arrive en 4 h 31 de conduite. Sinon il m'aurait fallu attendre l'ouverture de 14 h. Je termine ma coupure devant la grille de sortie, grignotte un bout et trace, aussi vite que mon poids me le permet, jusqu'à Beaune où Doudou m'attend devant un café. Dommage qu'il n'ait pas sa caisse à outils dans le coffre, j'ai des rivets qui se font la malle! Puis je continue sur Mâcon, tire à nouveau au maximum de mes heures pour échouer sur un inconfortable parking de station d'autoroute à 20 h. C'est bruyant car la cabine est tournée face aux voies de circulation qui ne sont qu'à une dizaine de mètres. Je ne trouve le sommeil que vers 23 h.

pas un seul camion rouge à l'horizon

Jeudi 31 mai

Vers 3 h je suis réveillée par un boucan d'enfer, ça gratte, ça bippe. En ouvrant les rideaux je découvre des engins de chantier en pleine action en train de refaire le parking en tournant autour des camions qui dorment (ou essayent). On s'en fout pas mal du repos des chauffeurs. Peine perdue en voulant prendre un café à la station, celle ci est bouclée car l'aire de repos est fermée. Donc à 4 h 15 je lève le camps, mal lunée. L'avantage est de passer Lyon sans encombres. Je bois le café à la sortie puis escalade les Alpes sans arrêt. Coté italien je m'accorde un cappucino brioche, la journée s'annonce chargée et mieux vaut être calé. A peine 10 h, je fais la queue pour poser ma bobine à l'entrée de Turin avec 4 h 35 de conduite au compteur, c'était encore juste. Une fois mes 22T évaporées par le toit de la remorque, je cravache à l'autre bout de la ville me débarasser d'un fut. L'adresse est aux portes du centre ville, carte sur le volant, je ne me plante même pas. C'est plus dur de ressortir de la rue, le gars m'a dit qu'il y avait "une grande place" au bout de la rue pour me retourner. "Grande" comme un mouchoir de poche...Je suis soulagée d'avoir fini sur Turin juste avant midi, j'enfile les travaux jusqu'à Milan en profitant de l'accalmie. Les choses se compliquent à la sortie de Milan jusqu'à Bergamo avec les éternels bouchons. Changement de décor pour la suite: 40 km de route de montagne jusqu'au nord du lac d'Iseo. 50/60 de vitesse de pointe mais des paysages magnifiques. La boutique que je livre est à l'entrée du village, pas besoin de chercher, tant mieux car j'ai 4 h 20 de conduite. La livraison dure 10 minutes, je termine ma pause dans la rue. Avec ma 10 ème heure je redescends sur Bergamo et m'installe à la première station service. Il est 17 h, je n'ai plus qu'à prendre une bonne douche et repos. Plus tard dans la soirée arrive à coté de moi un équipage slovaque. Alors qu'ils préparent la popotte, ils me proposent une assiette. Merci j'ai déjà manger. On dira ce qu'on veut, ce ne sont pas des brutes. 

démarrage à un feu à Turin

un petit coin de paradis