Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Decembre 2007

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Samedi 1

Déjeuner au resto habituel, toujours aussi sympa. Ce matin c'est Lagaffe qui me tient le crachoir au télphone jusqu'à Dijon. 10h30, je me range proprement, enfin le week end.

 

Dimanche 2

Lundi 3

Debout 6h pour me rendre chez l'ophtalmo. En rentrant je dévalise une grande surface, mange en chemin, et finalement je prends la route à 12h30, un peu plus tôt que prévu. Cela me permet de rouler tranquille, mais j'apprends sur Bourg que le Mt Blanc ferme à 19h, j'ai bien fait de ne pas m'être mis en retard! Je fais ma pause coté italien (les parkings ne sont pas praticables en france). Il y a une bonne couche de neige bien fraiche. Les saleuses sont en pleine action, un chasse neige fignole le nettoyage des parkings. Sur la descente, même les refuges sont nickels. Je passe Milan aprés le bazard du soir, et termine sur une aire de repos au sud de Piacenza, juste à la sortie ou se trouve mon client pour demain matin. Il est 22h. L'aire est équipée d'un grand parking surveillé gratuit, un coin est réservé aux frigos, avec des bornes électriques pour éviter le bruit; un autre endroit est réservé aux matières dangereuses, pas idiot.

neige en sortie du Mont Blanc


les papillotes c'est de saison

Mardi 4

Je pars à 7h, ma sortie n'est pas accessible depuis l'aire de repos, je dois aller faire demi tour plus loin. Le premier client est livré en dix minutes, le deuxième sur Parme aussi, le troisième, dans la même ville également. A la sortie je trouve un marchand ambulant d'oranges, je lui prends une cagette de clémentines, un délice. Encore mieux que mon estimation, à 10h30 je commence à descendre sur Bologne puis Rimini. Je ne m'arrête que le minimum réglementaire, j'aimerai rouler au maximum aujourd'hui. Je découvre la République de San Marino, ça grimpe assez sec sur 10 km, en ville. Bien sur mon lieu dit n'est pas l'une des zones à l'entrée, je traverse tout le pays. La vue en hauteur est magnifique: la mer Adriatique et les collines environnantes. J'atterris dans une usine très ancienne avec de vieux quais où plus personne ne peut manoeuvrer. Je vide dehors, au coté. Dans la manip un sac crève, il faut balayer la poudre avant qu'elle ne s'étale sur tout le plancher. La journée n'est pas finie, en route pour Rome via une 4 voie étroite et défoncée. par chance il n'y a pas trop de monde. Un frigo me dépasse malgrés que je roule pas mal. Je ne peux pas beaucoup me serrer contre les glissières, son rétro cogne le mien. Arrêt d'urgence sur une bretelle de sortie pour remettre mon rétro d'aplomb, rien de cassé, ouf. Je redouble mon frigo plus loin, arrêté sur un refuge, j'ai bien l'impression qu'il a du dégat! La nuit tombe vite, je ne vois rien du paysage montagneux. Je descends ainsi jusqu'à Terni, m'arrête dans une station service pour la nuit à 20h. Pour la première fois depuis longtemps je me sens loin de chez moi, peut être parce qu' à partir de là c'est l'inconnu. C'est la première fois que je pousse si loin.

vue des hauteurs de Saint Marin

accueillante entrée/sortie du pays

Mercredi 5

Je pars à 7h, après avoir appris mon itinéraire par coeur, comme quand je débutais. Par chance j'arrive du bon coté de Rome, pas besoin de prendre le contournement de la ville pour arriver chez le client. Encore une vieille usine au centre d'une petite ville. Il faut faire la queue pour vider. Le chauffeur italien de devant vient discuté dans un français irréprochable: il a vécu une vingtaine d'année sur Paris. Je ressors à 9h30, mon rechargement est prévu vers Lattina, plus au sud ouest: pas moyen d'éviter Rome cette fois. Comme à mes débuts j'écris mon itinéraire sur une feuille, avec les sorties, numéros de routes, etc (une feuille de pompe en quelque sorte). Rome n'est presque pas pire que Milan, ça se passe pas mal. Je mange une fois sortie de là. La fin du trajet est plus pénible: il faut trouver l'accés de ma boite, pourtant bien visible depuis la route principale. Surtout il faut trouver le bon pont pour traverser une voie ferrée, puis le bon chemin pour accéder au fond de la zone. Résultat une petite heure de perdue, il est 14h30. Il n'y a que deux camions devant moi, mais je comprends vite que l'attente va être longue, je préviens déjà mon chef. L'un des chauffeurs vient m'offrir le café, sympa. J'arrive à discuter un moment avec lui. Puis j'en profite pour nettoyer ma cabine. Mon tour n'arrive qu'à 18h, je me fais un peu réprimander au téléphone. C'est pas ma faute si c'est cuit pour livrer vendredi dans le nord! Pendant que je charge un autre chauffeur vient discuter. Le bonhomme doit avoir passé l'age de la retraite, idem pour son vieil Iveco. Je charge 25tonnes, il me demande si c'est tout. Je lui explique qu'en France nous sommes limités à 40t, il me demande comment les patrons font pour payer le gasoil avec seulement ça. Eux sont limités à 44t, plus une tolérance, en gros ils montent à 47t. Donc sur un chargement comme le mien, ils auraient pu largement en empiler un autre. 19h je prends le chemin du retour par la côte de la Méditerranée. Il fait nuit, je ne vois encore pas grand chose du paysage, à part un magnifique paquebot tout éclairé dans le port de Grossetto. La route est encore plus défoncée que celle de la veille, mon dos souffre. Je termine vers 23h sur Piombino, sur un parking en bordure de route.

belle restauration, remarquer les portes qui s'ouvrent à l'envers

Jeudi 6

8h15, c'est reparti, je suis réveillée depuis 5h à cause de la circulation. Direction Gênes sans escale, ou presque (juste pour le café). Je prends mes ordres avant de bifurquer plus au nord:direction Alessandria, mais rien ne presse plus, ça me fout la rage d'avoir mal dormi pour rien. De plus j'attrape mal dans les épaules, le stress et l'effet de "raquette" du chargement. Il me reste juste assez de mes 4h30 pour aller au point de rendez vous pour échanger ma remorque avec celle d' un collègue. Je trouve bien le resto, mais il est 13h et le parking est archi plein, pas moyen de stationner dans le quartier. Mes 4h30 sont dépassée, je fais 3 km pour planter 30 minutes. Lorsque je reviens, reste plus que mon collègue sur le parking, on décroche, café, et je me sauve vers Bra en coupant à travers. J' expérimente un itinéraire. C'est pas large pour croiser, mais ça passe. A un moment je crois bien m'éloigner, ne sais plus trop ou je suis, mais finis par conclure que je suis douée car j' arrive dans le petit village cherché. Mais c'était gonflé quand même. Je connais bien le client, comme d'habitude il me charge vers 17h. Cette fois je prends une énorme benne, qui rentre de justesse tellement elle est haute et large. Par gain de place le reste du matériel est chargé dans la benne au pont. Pour cela il a fallut tout débaché, et rusé pour tout attacher. Je ressorts à 18h, je remonte sur Turin. Je fais la queue à la douche, de quoi bien entamer la soirée. Enfin une bonne nuit de sommeil, mon chargement de demain n'est prêt qu'à 10h. Dans la soirée je repense à ma benne et me demande si le destinataire aura un engin assez gros pour vider, sinon grosse galère en vue lundi matin. Si ça le fait pas ça va être ma fête...

si mes carreaux étaient propres, z'auriez vu la tour penchée

montagnes du coté de La Spézia

le viaduc de Gênes

Vendredi 7

Comme convenu j'arrive à 9h45 à mon dernier enlèvement, le temps de manoeuvrer délicatement entre les arbres, la dernière palette arrive, si bien qu'à 10h30 je suis bonne pour rentrer. Il fallait bien toute la place, mais j'ai quand même pu garder un peu de marge entre la benne (à l'avant) et les palettes car la benne sera vidée en premier. On peut ainsi en entrouvrir une porte si l'on doit vider ce qu'il y a dedans au pont. Je crains quand même le plan de misère! Je trace tout de bout jusqu'à Chambéry, ou je m'arrête au péage piocher dans le frigo. Puis je décide de rester là 15 minutes, je ferai la demi heure restante à la station suivante pour le café. Avant de repartir je vois un camion bleu et blanc manoeuvrer à coté de moins sans trop y attacher d'importance. Cependant il me semble que le chauffeur se tord dans tout les sens pour voir ce qui se passe dans ma cabine. Mais oui! C'est Néjib! Un ancien collègue. Bien heureuse de le revoir. Nous allons discuter devant un café à l'entrée Lyon. On en profite pour appeler Momo, son pote et autre ancien de la bande. Il y en a certains que je suis toujours ravie de revoir, et de savoir qu'ils s'en sortent pas trop mal. Néjib m'avoue du haut de ses 2 m avoir trouvé raide le passage du frigo au baché. Clin d'oeil spécial car je sais lui et son fils suivent ce carnet de bord... Nous finissons ensemble jusqu'à Macon, je prends la nationale en solo pour rentrer à la maison. Semaine bouclée à 18h30, en courant vite je réussit à récupérer mes lorgnons tout neufs.

Samedi 8
Dimanche 9

Lundi 10

Départ pluvieux à 3h, je monte tranquille sur Fontainebleau via l'itinéraire habituel. Cette année le Père Noël a commencé sa tournée par chez moi et m'a amené une boite qui répète tout le temps "faite demi tour", le cadeau à la mode, le GPS. Ca y est je suis une vrai, pure et dure, et équipée! Cela ne m'empêche pas de débacher sous la pluie, dans le noir, à 7h 30. A 8 h le chef vient admirer la benne, se gratte la tête, me dit d'attendre, mauvaise signe... au bout de 20 minutes arrive un énorme engin qui souléve la grosse charge, je respire mieux tout d'un coup. Le temps de remballer, recaler le reste du chargement (de hautes palettes à l'arrière), refermer, je reprends la route à 9 h pour le nord parisien. Ralentissements habituels, je fouille mes coffres car je dois avoir égaré un document important d'après mon chef. Je trouve rien, je stresse à l'idée d'avoir fait une boulette. Je n'arrive qu'à 11h30 pour recharger un lot par le toit, à l'avant. Il faut croiser les doigts très fort pour que le pont soit assez haut pour passer sur la remorque, et que j'arrive à ouvrir le toit par l'avant. Dès l'entrée de l'usine je me plante de bureau, l'heure tourne. A midi je rentre enfin, mais ne trouve pas du premier coup mon hangar. Les gars finissent à 12 h 30, après il faut attendre 14h, c'est chaud. Soulagement quand on me dit "dépêche toi d'ouvrir ta bâche, on te charge au coté". Pas besoin du pont, sauvée! Le temps de repasser aux bureaux, je me casse heureuse à 13h. Mon chef a retrouvé son document important dans un autre camion, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Profitons de l'accalmie pour rejoindre Compiègne puis St Quentin.Je pensais m'arrêter pour avaler un sandwich et prendre un café, je ne trouve pas d'endroit qui me plait, j'arrive pour livrer mes palettes à 15h (la boite ferme à 16h, fallait pas trainer). Du coup ça tombe bien, le mécano est disponible, je vais faire mon entretien au garage. Miracle, il me change mon coin de pare choc cassé, chouette chouette chouette. Promis je le casserai plus! Rien de tel pour me mettre de bonne humeur, malgré la fatigue, la pluie et le froid. 17h45 je repars, mais on me court après, le patron veut me voir. Aïe! Rien de bien méchant, c'était juste pour savoir si ça me dérangerait pas d'éventuellement adopter un Gros tout automatique de la prochaine nichée. Bah bien sur que oui! Du coup je dépasse un peu mon amplitude pour aller me garer sur Valenciennes. Crevée, vannée, mais soulagée que la journée se soit bien passée, c'était pas gagné d'avance.

Mardi 11

Démarrage humide à 6h30, j'arrive à 7h30 à Lesquin pour poser un petit lot. Par chance la boite est en train d'ouvrir et le cariste me dit de me dépêcher d'entrer, d'ici 10 minutes la cour va se remplir de fourgons. A 8h je fais mon gazoil puis vais prendre un café au centre routier. Pas gros boulot apparemment, les heures tournent. Un peu de nettoyage, de rangement, de rédaction du carnet de bord pour occuper. 11h, un camion vert et rouge d'une boite que je connais s'installe à coté de moi, c'est A. mon voisin et ancien collègue. C'est cool de voir du monde! lol On boit le café en vitesse car mon chef vient de m'envoyer un ordre. Au moment de sortir du parking, le téléphone sonne, le chargement est annulé. Changement de direction: Maubeuge. Je charge dés mon arrivée à 13h, puis fais un changement de remorque dans la zone voisine. La grève en Italie ne doit pas faciliter le travail de l'exploitation. Je pars en Belgique sous une belle averse de neige, sur Mons, faire un chargement. Heureusement que la boite est fléchée sinon galère à trouver. J'attends 17h le cariste, c'était prévu. Les choses se gatent en ressortant, pas de pancartes, je pars à l'aveuglette. Je dois faire deux fois demi tour avant d'enfin dénicher la flêche indiquant l'autoroute. Je rentre au dépôt par Valencienne. Je pose ma remorque pour en prendre une autre. Quand je trouve cette dernière je peste: un camion est garé devant, je ne peux pas me mettre dessous, et encore moins la sortir! Un responsable est encore là, il arrive à retrouver le chauffeur et fait le nécessaire pour qu'il s'en aille avant moi demain matin. Dommage quand même, j'ai peu roulé aujourd'hui, j'aurai pu aller dormir chez le client, d'autant plus que j'ai rdv à 7h à une bonne heure de là. Ca ne va pas m'avancer pour la descente. En contre partie j'ai gagné une nuit au calme, et une bonne douche gratuite. Je n'oublie pas de transvaser mon matériel perso d'une remorque à l'autre: barres, crochet, sangles. Il fait noir dans le fond de la cour au cul des semis. En refermant une porte je marche sur une grosse bouche d'égout qui n'est pas fermée... à pieds joints dedans! Je me ratrappe de justesse avec les bras, un peu de plus je passais la nuit au fond du trou. Plus de peu que de mal, juste le pouce gauche démonté. Au lieu de faire des âneries supplémentaires je vais au lit, un poil énnervé tout de même.

Mercredi 12

Je suis réveillée à 4h30 tellement j'ai peur d'être en retard. Mon cher collègue pousse son camion à 5h, à 5h30 je suis en route. J'arrive donc un peu en avance sur mon rendez vous, tant mieux. Je finis à 8h30 mais il faut encore attendre la suite. Je demande l'autorisation au gardien de rester sur le parking de l'usine. A la machine à café je discute avec 3 autres chauffeurs. En fait il y en a un qui monopolise la conversation, pas moyen d'en placer une, je retourne attendre dans ma cabine. Je vais à Valenciennes chez un transporteur, attends mon tour sur le quai. En 10 minutes le chauffeur qui me précède m'a raconté tout ces malheurs. Mais qu'est ce qu'ils ont aujourd'hui??? Je continue sur Arras, je mange sauvagement en attendant l'ouverture des bureaux de chargement. Là c'est un belge qui se la pète parce que c'est un habitué, mais il s'est mis à quai sans autorisation et il se fait jeter par le chef, bien fait!! 14h je prends la descente, enfin. Bon an, mal an, je descends pratiquement jusqu'à Pouilly. Si seulement j'avais pas planté au dépot la nuit dernière, j'aurai pu dormir à la maison, et prendre de l'avance pour vendredi. Mon pouce gauche est enflé mais la douleur diminue avec les cachets.

Jeudi 13

En route à 6h, café à Chalon, je pose un lot dans l'est lyonnais en milieu de matinée. Le temps est gris blanc, l'air piquant, un temps à neige. 2 degrés au compteur, pas rassurant. Je trouve le soleil après Chambéry, ça faisait longtemps. Il n'y a pas un rat au fréjus, avec l'après grève, ça aurait pu être tout l'inverse. Je passe Turin comme une lettre à la Poste. Piacenza, il me reste une demi heure de conduite, je me risque jusqu'à ma sortie, le client devrait être proche. Si je peux dormir devant, c'est du temps gagné demain. Manque de bol l'entrée de ce que je pense être la zone industrielle est en travaux, un rapide tour, je n' ai pas trouvé l'accés. Mes heures sont dépassées, je me réfugie à l'entrée d'une autre zone ou il y a un grand parking éclairé. 19h30. A demain!

ça sent la neige

les hauteurs de Chambéry

encore de la neige, remarquez la densité du traffic

Vendredi 14

Debout 6h30, je vais au bar de la zone prendre mon petit déj et demander ma route. Vu que c'est dans le bled d'à coté, on ne me renseigne pas. Je reprends un café au resto de l'entrée du bon village, le patron me parle italien avec l'accent anglais, dur. Il me montre mon client sur une carte et le bon accés de la zone. Je dois attendre 8h l'ouverture pour vider mes 4 palettes. Le temps de signer les papiers on m'offre un café, merci bien. Pas de temps à perdre pour monter sur Milan ouest. Il y a pas mal de circulation pour un milieu de matinée. Je retrouve sans mal la boite ou je vide des petites bobines, j'y suis venue une fois. Il y a toujours un ballotin de bonbons sur le comptoir d'accueil des livraisons, je choisi un caramel qui me fait de l'oeil (qui a pensé que je suis trop gourmande??). Puis je m'enfile dans l'entrepôt pour décharger. Le temps que je tire le toit, un manut arrive avec le pont et un verre de café. Je ne peux pas le refuser, mais mon estomac commence à me dire le contraire. Vide pour 10h30, on m'envoie recharger dans une grosse usine que je connais à une vingtaine de km. ca roule très mal, je mets une heure pour y arriver. Il y a la queue jusque sur la route pour passer à la bascule. Tout le monde essaie de rattrapper le retard du aux grèves. l'attente est longue mais ça se bouscule sur le quai. Tirée d'affaire à 15h, il faut encore se battre pour sortir de Milan. J'ai trop perdu de temps pour espérer rentrer ce soir. Dommage il ne manque pas grand chose. Arrêt sur l'aire de Novarra pour se détendre, un collègue arrive derrière moi. Café, papote, lui monte au Fréjus, moi au Mont Blanc. A la régule, il y a un superbe camion américain devant moi. Sans être fanatique, je le trouve joli. Le chauffeur me salue poliement lorsqu'on va chercher nos tickets, trop souvent les chauffeurs de tels engins snobent les autres. Je termine ma coupure coté français, ça m'ennerve de voir que le parking d'une station service est pleine de neige. Je poursuit jusqu'à Bonneville pour la nuit, inutile de tirer plus loin, de plus j'accuse un peu la fatigue.

je vous fait grâce de l'odeur

le bazard habituel

Samedi 15

Vroum vroum à 6h30 pour rentrer. La station service est pleine de camions dans tout les sens, comme au bon vieu temps. Ca rentre tard cette semaine! (on est de moins en moins nombreux à rentrer le samedi). Je débarque à 10h30 à la maison.

Dimanche 16

Lundi 17

Je me loupe d'une demi heure au réveil, pas cool. J'appelle Turbo car je livre dans sa région et je veux m'informer sur le chemin le plus court. Vu que l'on se croise, on boit un café sur St Dizier. Mais c'est du rapide car j'ai déjà fini ma coupure quand il arrive, et suis déjà pas en avance. La route est encore plus longue que j'espérais, je débarque à 11h30 chez le client. De suite je suis à quai, on s'occupe de moi de suite si bien qu'à 12h15 je suis vide. Ouf! Direction la région de Vervins pour prendre quelques palettes dans une boite que je connais, puis je rentre à Cambrai compléter. J'arrive sr Arras en début de soirée. Comme souvent le lundi je ne me fait pas prier pour dormir.

le camion à Turbo

Mardi 18

Il fait trop froid, je vide vers 8h30 mon premier lot, puis un deuxième sur Douai. Rechargement d'une caisse à quelques km puis retour au dépot pour la déposer. Je retourne sur Arras faire un enlévement en début d'après midi, repasse par Cambrai et m'en vais dormir à Valenciennes. Il n'est pas tard mais il caille toujours autant.

du coté du nord

Mercredi 19

Démarrage à 6h, le premier boulot est de courir après la taxe pour passer en Belgique. La station du centre routier de Valencienne ouvre trop tard, je vais voir en frontière. Course à pied d'un bon kilométre pour visiter deux boutiques: rien n'est ouvert. De plus il fait trop froid. Dernière solution, m'arrêter à la première station service. Le parking est plein, je me gare en vrac juste le temps d'aller prendre ma vignette. Il est déjà 7h, pas le temps de prendre un café bien chaud. Ma zone n'est pas bien loin, et mon client fléché. J'y vais doucement sur les rond point, ça glisse un peu d'autant plus que je ne suis chargée qu'à l'arrière donc aucune adhérence sur le cul du tracteur. Le débachage d'un coté est dur: la bâche gelée est raide à tirer, et mes pieds glissent sur sol. 8h, je me dépêche de repartir via Maubeuge, Laon, Reims ... Douche à Dijon, plein à Chalon. Pas de lavage car la station est arrêtée à cause du gel. Tant pis, mais le Gros à grise mine avec le sel et la boue. Je continue à travers Lyon, je tire un quart d'heure de trop pour me garer à l'aire de Roussillon. Mon chargement était assez honnereux, pas question de dormir n'importe ou.

péage décoré à chalon

Jeudi 20

Je pars à 5h30, toujours dans le froid. Avec une petite pause déjeuner, je suis pile poil à 9h à mon rendez vous à Vitrolles. Ce sont deux stagiaires de 16/17 ans qui me vident, ils sont de bonnes volonté mais ne s'y prennent pas très bien pour sortir à la main de gros meubles en vrac. Il faut dire qu'on ne les aide pas non plus... Ensuite vient le contrôle, le listing est mafait et c'est la jungle. Mon bon de transport ne correspond pas, c'est l'angoisse, pourtant ce n'est pas faute d'avoir compté les colis au chargement. Tout cela m'amène à 11h, vite direction l'acierie de Fos pour vider le reste. Bien que j'arrive à midi on me vide de suite. Pour une fois je traverse toute l'immense usine, une vrai ville. Mais quelle puanteur la dedans, je plains les salariès. J'attends 14h pour connaitre la suite, puis 15h, 15h30... Je vais chez un petit transporteur dans la même zone charger pour ... Monaco! Alors que je m'apprête à tirer les première palettes un camion se gare devant moi, c'est une femme au volant. Je fais la connaissance rapide de Mam13, nouvelle sur le forum, une personne extra que j'espère revoir devant un café bientôt. En repartant je me tape les bouchons jusqu'à Aix, la pendule tourne. Je nai pas véritablement d'adresse pour aller à Monaco, je m'informe vers Caroto qui m'indique la marche à suivre. Merci bien, sinon c'était pas gagné! Il me dit de bien faire gaffe au dernier virage dans le souterrain, aïe, qu'es ce qui m'attend? Par chance je trouve une place sur Antibes pour la nuit. Je flippe quand même un peu pour Monaco.


Vendredi 21

Réveil à 5 h 30, un coup de flotte fraiche et un café à la station, en route à 6h, de nouvelles aventures m'attendent. Je ne suis pas en retard, je roule tranquille mais la pression monte au fur et à mesure que je descends sur Monaco. J'ai bien fait car il y a peu de circulation, je gère mieux. Ca tourne plus que je croyais, et c'est pas trop large dans les courbes. Je suis scrupuleusement ce que m'a indiqué Caroto, de toute facon y'a pas trop à choisir vu la taille du camion! Arrivée tout en bas je panique un peu mais il y a une voie de parking PL et deux chauffeurs qui discutent. Ils m'indiquent ou tourner, puis de descendre dans le souterrain et suivre le sens de circulation. Ils me préviennent bien de faire gaffe en tournant, surtout le dernier virage. Décidemment, il en a marqué plus d'un! Je m'engouffre dans le bazard .La descente de l'entrée est forte mais large, pas de quoi fouetter un chat. Le premier grand virage se prend assez bien, le deuxième ça passe à ras des murs, me demandant si la semi passait vraiment. Je me pose alors des questions sur ce fameux dernier virage, il peut pas être pire. Le troisième est plus large mais il y a là les livraisons du centre commercial et c'est le souk. Mon client est en face, il me dit que j'étais prévue à 8h, je ne peux pas rester ici, je dois sortir, faire le tour du paté de maison, et attendre sur la voie de parking. Je continue mon périple, voila le dernier virage. Je serre à max le mur gauche, peut être même trop, je rabbat mon rétro pour passer un pilier, la remorque est quand même coincée!!! Pas question de reculer, de toute façon je peux pas prendre plus large. J'avance au pas, soulagement de voir le coin avant de la remorque passer, puis le 1er essieu, le reste suis. Vite dehors! Dans mon empressement je me loupe dans la montée de sortie, obligée de faire une marche arrière pour slalomer contre les poteaux. J'ai une demi heure à attendre, allons boire un café. Rapide tour du quartier: même pas un bistrot. Après réflexion c'est un coup à payer 3 Euros le café, mauvaise idée. J'essaie de faire quelques photos mais le jour se lève à peine. La vie s'active, plein d'hommes cravatés et de femmes tirées aux quatre épingles, je me sens tâche là au milieu. 8h, je recommence mon manège dans le sous terrain. A peine 9h je remonte soulagée à la surface, après avoir serrer des fesses à nouveau de peur d'accrocher quelque chose. Le cariste m'a indiqué comment prendre la direction de l'Italie. Je fais chier tout le monde à rouler doucement pour pas me planter, dans l'autre sens c'est la cohue, la plupart du temps ça ne croise pas avec les autres camions. Dans une épingle à cheveu je croise les doigts face aux cinglés en 2 roues. Un camion s'arrête pour que je puisse carrément dégager sur la file de gauche et tourner. Nos rétros passent à 20 cm l'un de l'autre. De la fenêtre ouverte j'entends crier plusieurs fois mon prénom ???? Le coup d'oeil est rapide, puis je jette un coup d'oeil au cul de la semi. J'hallucine! Il est fort probable que ce soit Michel, un ami très cher perdu de vue, nous étions comme cul et chemise sur les bancs de l'auto école. Mon coeur en bat un bon moment. Il me faut une bonne demi heure pour retrouver l'autoroute de l'Italie par la corniche moynne. Je sais pas pourquoi, je suis heureuse de mon tour à Monaco, un truc à vivre une fois dans sa carrière je pense. J'informe mon chef de ma position, il ne faut pas trainer pour faire deux ramasses sur Asti. La première est dans un village de la pampa. Il y a moyen de couper à travers la montagne mais j'hésite, c'est peut être le moyen de gagner presque une heure, ou d'en perdre autant si ça le fait pas. Dilème. Il y a un paquet de neige dans la région, finallement je garde l'autoroute puis bifurque par un grand itinéraire. C'est long, long, long, je stresse à mort. La pendule ne s'arrête pas de tourner non plus. Quand j'arrive enfin le responsable du chargement n'est pas encore là, au moins je n'ai pas de regret à avoir fait le grand détour. Le chargement d'une grosse machine est rapide, je vais au second enlèvement. Il y a pas mal de monde, on refait mes palettes une à une pour mettre le maximum de marchandise dans le camions, ça ne fait pas avancer les choses, et toujours cette foutue montre qui avance. Je suis fatiguée, je n'ai pas mangé, j'en ai marre. Non pas que je sois pressée de rentrer car j'apprends tout juste que je ne travaille pas lundi, par contre je dois changer de remorque en route et je ne voudrai pas mettre mon collègue du nord en retard. Au moment de partir il y a changement de programme: un autre gars est planté dans une usine sur Turin depuis ce matin, il lui faut 24 h pour rentrer, donc je vais prendre sa place. Nous allons voir le chef pour l'avertir, il me dit certainement demain 8 h. Bon bah... bonne nuit. et si y'a du nouveau avant réveillez moi! 19 h 30, je tire les rideaux, j'ai envie de calme.

y'a pas de place perdue

Une rue de Monaco

superbe ville tut de même

Samedi 22

Réveil en sursaut à 6h15 quand on frappe à la cabine. Aussitôt à quai, aussitôt le chargement commence. pendant ce temps le chef me donne sa clef et m'indique la machine à café. Ca m'évite de chercher la monnaie. 7h je mets les voiles vers la maison. Une bise à Bill au passage sur Lyon, ça grouille de touristes dans le coin. 14h30 je me gare sur mon parking habituel. Il y a là un papy, ancien collègue, qui rentre d'Italie et me montre tout les panetones qu'il a ramené (gros gâteaux qui s'offrent traditionnellement à Noël, souvent dans de belles boites décorées). Dans l'empressement j'y ai même pas pensé.
Joyeux Noël quand même à tous!

les fauves sont lachés

Dimanche 23
Lundi 24
Mardi 25
Mercredi 26
Jeudi 27
Vendredi 28
Samedi 29
Dimanche 30
Lundi 31