Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Mars 2010

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Lundi 1

Punaise, déjà lundi! Déjà mars! Et enfin, c'est le jour de la paye! Vivement le mois prochain!! Donc, ce matin, je suis parti bien à l'heure, et je faisais au moins autant la gueule que mon garçon pour qui c'était la rentrée ce matin, en plus, on la crève tous les 2, mais on va quand même au boulot, parce qu'en ardèche on est des gens serieux, pas comme ces feignants de Dromois. A 7h30 donc, je quitte mon village bien aimé en me disant que je suis peu être parti un peu tôt pour un RDV à 10h. Qu'importe, je vais pas retourner au lit pour 10 minutes, quoique.. Une fois sur l'autoroute je croise quelques copains, ce qui fait bien plaisir, et je me radine à 9h40 (c'est important) à la base Carrefour à Cavaillon. Le gardien regarde mes papiers, et me dis "hé bé, t'es bien à l'heure, t'as RDV à 9h45, quai 25!" J'avais envie de lui dire que chez nous on est pas des charlots, alors qu'en fait j'ai eu un vieux coup de bol... Une fois à quai, j'enlève mes barres, aussitôt un gugusse, mi-animal, mi-humain me grogne "t'as pas les chaussures, il faut les chaussures" Je lui fait mon plus beau sourire (enfin je fais comme je peux) et je lui dit en chuchottant : "bonjour" . Là, l'animal à été apprivoisé et est retourné dans sa cage.

45 minutes plus tard, je suis vide, papiers signés, et GO! Direction le beau departement de l'Hérault, j'ai pris l'autoroute jusqu'à Arles, et puis, pour faire le mec serieux, j'ai rattrapé la 113 après. Mal m'en a pris, puisque passé Caissargues, je me suis cogné une fille de voitures derrière un convoi exceptionnel jusqu'à Lunel. Arrivé là, à 12h15, c'était mort pour charger mes palox vides. Du coup, j'ai mangé à l'arrache et je me suis cogné une heure de sièste. Ensuite le chargement à 14h a été super rapidos, et je suis remontée dans notre belle vallée du Rhône qui piaffe d'impatience de revoir des bouchons, alors, pour y remedier, les ASF ont fait une belle section de travaux de Tain, jusque pile poil la montée du boeuf. Forcement, en tête de cortège, il y a un joli Scania qui se traine à même pas 70, pas pour faire chier, non, juste parce que c'est lundi et qu'il y a le temps. 15km plus loin l'interdiction de depasser prend fin, et j'assiste à l'affligeant spectacle de tous les mecs qui essaient deseperement de redoubler ce camion qui bien sûr s'est remis droit debout sur la pédale de droite. Moi je m'en fous, je sors à Chanas et je vais vider mes palox.

Aussitôt vide, je fonce quai n°2 à Jarcieu, je croise mon poto Alain26 juste quand j'arrive, encore loupé! En 10 minutes je suis rechargé, et comme il ne faut pas perdre de temps, pendant que je passe les rouleaux, Philippe contrôle mon hayon avec son gros bloc de béton, et Tony graisse les pivots, on se croirait sur un paddock de bagnoles de course! Ces deux là, ils ont la spirit of the race!!! Rapide calcul sur mes heures, et je termine ma journée juste au niveau de Thiers sur l'A89, sur un parking bien calme, je vais ronfler si fort qu'on va croire que mon frigo est en marche!

J'ai fait mes provisions ce week-end

Il faut des sous!

Palox-Land

Mardi 2

Déjà 6h20, c'est le moment d'emmerger, je prépare mon petit dej en écoutant les infos, toute l'actu tourne sur la catastrophe du weekend (pas celle du Chili, la notre), et déjà, on sent que bientôt on va designer des coupables de cette cata, à l'image du manque d'honneur et de clairvoyance de ceux qui se font du blé en général. A même pas 7h, je lachais mes 440cv, la pluie a cessé ce matin, et le décor après Clermont est magnifique, en plus, il y a très peu de trafic, ce qui ne gache rien. Seuls quelques gendarmes embusqués montrent que la planète est encore habitée, ce qui est quand même rassurant. Juste avant de sortir à Romorantin, je remarque une Mégane qui a du mal à me depasser, et pour cause, quand le type arrivé à ma hauteur, il a perdu son froc et se tripote frénétiquement, ça doit pas être facile de conduire comme ça. Un jour j'essairai, je vous dirai. Bref, je sors à Romorantin, et ça roule nickel jusqu'à l'usine à Blois, et comme le cariste est occupé pour 20 minutes, le gars du bureau m'invite à boire le café, ça c'est gentil!! En plus ça tombe bien, je dois couper 45.

Dès que j'ai posé mes 3 palettes dès que je suis en règle, je repars. Il faut pas que je traine aujourd'hui, je dois être avant 16h à Laval. Donc, autoroute encore tout du long, j'ai bien hésité à passer par Vendôme, mais avec l'interdiction à St Calais, ça va m'enerver, et puis, c'est pas le jour pour prendre de risques, il fait beau donc... ça doit verbaliser sec. Du coup, je me pointe à 15h à Laval, un camion entre juste derrière moi, le gars me double dans la cour, le temps que j'enfile ma petite laine, il est déjà devant moi au bureau. Ne sachant pas si c'est normal, je ne dis rien, et j'attends, le mec à tellement rien dans le froc, qu'il ose même pas me regarder, et là, victoire, le gars du bureau qui a vu le coup, lui dit "tu sais que t'es pas prioritaire ici?". Donc je me mets à quai, et pendant qu'on me vide, je vais me blottir sous la douche. Dernière étape, je vais de l'autre bout de la ville finir de vider dans une usine de reservoirs pour bagnoles, à 16h je suis vide, mission accomplie! Reste donc plus qu'à aller me mettre en place pour recharger demain à partir de 16h! A Feneu, soit à 80km de là. Je prends donc mon temps, je stoppe mettre du gasoil dans un Intermarché, par tranches de 100€, ça occupe un moment, et enfin, à 19h je me pose au beau milieu des pommiers, le pied total!!!

Le décor de l'A71

Pas de parkings sur cette merde de route entre Romorantin et Blois, et qui c'est qui galère? Toujours les mêmes!

Chateau-Gontier

Mercredi 3

Je ne sais pas pourquoi, mais ce matin, j'avais décidé de moisir au fond du lit, et c'est pile le matin, ou mon téléphone fait que sonner, mais bon, je vais pas me plaindre du fait que des gens pensent à moi quand même! Bien sûr j'en profite pour m'avancer dans mon tri de photos, et les PPS pornos dont vous m'inondez ma boite mail. Vous n'êtes pas raisonnables, je suis un garçon respectable. Le temps est bien morose ce matin, je serai bien aller marcher un peu, mais le proprio a 3 gros clébards, pas tibulaires mais presque et je cours aussi vite qu'une tortue rhumatisante, donc, je reste dans ma camionette, au chaud.

Ma commande devait être prête pour 16h, je vais donc voir, reviens à 18h, à 18h reviens à 20h, et à 20h mets toi à quai à 21h.... En même temps, je peux rien dire, ils sont pas nombreux, il y a pas grand chose de mecanisé ici, donc je patiente. Finalement, à 22h je suis chargé, je peux partir de Feneu, sur mon CMR j'ai marqué les heures d'arrivée et départ, c'est rigolo. Je serai bien aller livrer moi-même les palettes de pommes, ça va en Algérie. Il y a lourd quand même, en plus les palettes montent jusqu'au plafond de la semi, il y a du balan un peu comme si je roulais avec des pommes pendues. Dans l'affaire, ce qui m'ennuie c'est que je vais arriver rik et rak avant le bordel du matin sur l'A47, donc, pas de temps à perdre, autoroute au max.

D'après les calculs savants du GPS, et de Elisabeth Tessier, ça doit passer en 8h30 mon affaire, mais comme jamais rien ne cadre, j'arrive avec 4h de route à l'aire du centre de la France, située grosso modo à Equidistance de Brest, Lille, Metz, Nice, Biarritz, pourtant, il eût fallu que je continue un peu par sécurité, mais la station suivante est trop loin pour mes 440cv en 4h30. Mais bon, j'ai envie d'un café, envie de prendre un douche, alors je me pose là, faire un popo au beau milieu de la France, ça m'inspire.

24h ici!

21h30, plus qu'une palette à rentrer!

Jeudi 4

Je reste donc 25 minutes au centre de la France, la douche située au milieu de la Station, à Equidistance de Lorient, Maubeuge, Ottmarsheim, Toulon, Perpignan, Bayonne, Pont de Vaux est chaude et propre, mais si etroite que j'ai cru rester coincé en mettant mes chaussettes vu ma souplesse que la plupart des danceurs étoiles m'envient. Je m'avance encore un peu des fois qu'en 30 minutes je puisse rejoindre la station suivante, mais non, pas moyen, obligé de me poser en vrac au péage à Montluçon.

Mais malgré tout au niveau des heures je suis zen, ça va le faire pour aller jusqu'à Chanas, il est 6h quand je pointe mon museau sur St Etienne, les premiers travailleurs gagas sortent de leur lit, ça passe pas mal, mais ça commence à boucher sur Givors, j'échappe de peu au boxon matinal et je respire une fois sur l'A7. A 7h30, je me mets à quai chez les rois mondiaux de la pomme ronde : Giraud Fruits® , Nicolas est comme un fou ce matin, il sort les palettes 2 par deux avec un transpal à main, soit 2100kg à chaque fois, son secret? un régime entièrement basé sur l'alimentation aux pommes, très impressionant! Du coup en 10 minutes la semi est vide, balayée, parfumée, j'attends la fin de la coupure face au thermos de café.

Vu que j'ai attendu, les bouchons direction Lyon ont fondu, incroyable la file de caisseux qu'il peut y avoir le matin au péage à Chanas, et c'est donc carreau à la régule que je vais me poser en coupure chez Darfeuille à Andrezieux, le long de l'autoroute, face à la voie SNCF, c'est trés joli, quoiqu'un peu bruyant peu être, sans compter les mecs mongols qui klaxonnent toutes les 2 secondes.

Au reveil, je vois que j'ai un petit papier sur l'essuie glace, immédiatement je crois qu'une jeune admiratrice est passée par là, je ne me suis guère trompé puisque c'est Fredo qui m'a adressé un gentil mot disant en résumé "je t'emmerde", trés agréable. Je me dirige vers la machine à café, et je tombe sur Didier, vu que ça fait deux cafés à payer et que je suis pauvre, c'est finalement le chef de chez Darfeuille qui finira par nous l'offrir. Très gentil ce Philippe (comme tous les Philippe en fait). Donc, j'attends pour décoller, rapport à l'amplitude, mais à 21h30, je suis saoulé j'en ai marre, alors je décolle. C'est un bonheur absolu cette nuit puisqu'il n'y a que très peu de monde et qu'en plus je ne suis pas lourd du tout, bien moins que les histoires foireuses du facecieux Régis le dragueur, d'ailleurs, je veux pas balancer, mais si vous avez besoin de conseils drague je veux bien vous filer son téléphone perso. ça roule si bien cette nuit que je me pose juste après Baraqueville avec à peine 4h30 de volant. Vu que j'ai rien d'autre à faire que roupiller, je coince 45 minutes.

Andrézieux

Tiens un mot doux d'une fan?

 

Vendredi 5

Donc, 46 minutes plus tard, le reveil, enfin, les reveils sonnent, et c'est repart pour la dernière ligne droite. Le plus facile reste à faire en fait, puisque la route est facile après Baraqueville. Quand j'arrive sur Toulouse le trafic est bien plus dense puisque je croise tous ceux qui reviennent de la capitale de la France, mais je reste pas longtemps sur l'A62, je sors à Eurocentre et je suis arrivé chez les petits bonzommes rouge, sur leur veste ils ont tous leurs noms d'écrit, sauf qu'il s'appelent tous Norbert, ça doit pas être facile de se reconnaitre entre eux. Allez, je blague, ils sont bien cool ici, normal, on est en Occitanie, je me mets viteuf à quai et je fonce à la douche, il est déjà 4h15!

A 8h le rechargement commence, le cariste doit trier les mâles et les femelles, et une demi heure plus tard je suis reparti, ça n'a pas trainé! Je crains qu'une chose, les bouchons sur Toulouse, et coup de bol sans doute, c'est bouché un peu partout, mais je passe comme une fleur, ce qui est loin d'être le cas de tout le monde, ensuite le trajet est bien monotone jusqu'à Carcasonne ou le soleil se lève enfin. 2km après le radar automatique de Carcassone, il y a un long faux plat et je me retrouve à un bon 95, juste face aux jumelles, bien évidement en passant ils me regardent de travers, mais j'ai rien eu, ouf. Dès que j'arrive à Perpignan on me déballe et je vais vite me poser en coupure à peu près tranquille vers le marché de production.

Je mettrai donc une bonne partie de mon après-midi à roupiller car c'est là que je suis le moins mauvais, et au reveil je vais me faire payer le café par Ludo34 qui charge juste à côté avec son Torpedo R660. J'attends un peu pour decoller rapport à l'amplitude à venir et je pars tranquillos pour charger du pain congelé à Beziers, cette fois, c'est Niko11 qui est là à poireauter, le chargement est rapide, à minuit j'ai plus qu'à rouler.

Carcassonne

Le mulet à Ludo

Chargeage du soir au pain

Samedi 6

Pas la peine de speeder, je dois vider à 7h30 à Tarascon, je garde donc la natio tout du long et passe par la petite camargue, tout le long je vois des boites de nuit pleines à craquer, et je me dis que je suis vachement bien tout seul dans mon camion, je peux mettre la musique que je veux, c'est quand même vachement cool, à 3h30 je me ramène à Tarascon, il ne me reste plus qu'à roupiller un peu. Mais j'ai pas de bol, ce matin, ils sont pas affolés du tout à l'usine, le chef est à la bourre, le cariste pas décidé, j'ai la trouille pour mon amplitude. Mais bon, Bequille transports m'a dit que y avait pas de petouilles. Effectivement, une fois que les gars arrivent, ça va rapidos pour vider.

Reste donc plus qu'à rentrer tranquillement à St Peray. Un peu de gasoil à Donzère, et à 11h30 je pose l'ensemble sur mon parking, il fait un temps magnifique! OUF j'ai eu peur pour mon amplitude! Bon week end !!!

Héééé mais on est samedi et il fait beau!!!

Valence sud et ses skieurs

Dimanche 7

Lundi 8

Alors que samedi il faisait un temps superbe, dimanche il s'est mis à neiger sur notre belle vallée paisible du Rhône, et bien entendu, personne n'a vu le coup venir, pensez donc! Si maintenant le neige se met à tomber le dimanche, ou va t on? Alors qu'il y avait un bon 20cm sur Saint Peray, les bus fonctionnaient depuis ce matin, l'A7 était nickel, par contre tout le monde était bloqué ce matin encore. Comme j'ai toujours du cul, je ne suis reparti qu'à 11h aujourd'hui, direction St Etienne, Andrezieux exactement, dans la magnifique zone de travaux au grand boeuf, 2 camions ont eu la bonne idée de tomber en rade, un dans chaque sens, le bouchon est énorme dans le sens de la descente, grosso modo, 10km. Quant à moi, je roule nickel, et cerise sur le chapeau je suis chargé en 30 minutes! Retour à la case Jarcieu ensuite pour tout déballer.

Là, il y a Fredo qui attend comme tout le monde le retour de nos ramasseurs bien aimés, englués dans les bouchons, ou tout du moins qui ont pris grave du retard ce matin. Le premier reparti sera Dédé à qui j'ai ammené un bon petit paquet de palettes dont j'avais pris le plus grand soin. Finalement, on sera 3 à partir en même temps bien après 19h. Alain Fredo et moi, formons donc un joli convoi, et on essaye d'établir un plan de bataille vu que c'est bloqué de partout direction l'Espagne et le sud ouest. Vu qu'on a pas du tout envie de moisir sur un vieux parking de retention (un peu comme si on était des sans papiers), on decide donc de passer par la brousse, et quitter l'autoroute à Avignon nord.

Je pense qu'on a été bien inspirés, puisqu'on a vu pratiquement personne sur la route, et la neige, non plus, on l'a pas trop vue sauf un peu sur Beaucaire, mais la route était vraiment propre. Et vu l'heure ça a roulé impeccable. Fredo doit s'arreter au niveau de Caissargues pour son amplitude, Alain et moi, on continue jusqu'à Palavas, ou on trouve un parking à peu près potable.

Et c'est parti pour une semaine de merde, je le sens!!

Adios tranquilidad

1cm neige+(1camion en panne*1zone de travaux)=15km de bouchon

 

Mardi 9

Un peu avant 10h, après notre café, on est rejoint par Fredo et on decolle sous un magnifique soleil. On reste bien sûr contraints et forcés branchés sur 107.7, la situation climatique est d'après la radio, catastrophique sur l'Aude et les PO, on craint donc le pire, la frontière franco-espagnole reste fermée à tous les véhicules. On passe donc Sète et on prend quand même 10 minutes pour profiter de la plage, de toutes façons, encore quelques semaines, et la N112 sera completement déviée et on ne pourra plus jamais en profiter. Alain fait le cascadeur sur les rochers, tout ça pour aller chercher des oursins, ou pour nous epatter, on saura jamais. En tous cas, avec les vagues qu'il y avait, on a bien cru qu'on allait le perdre. On continue ensuite prudement la route par la nationale, et on stoppe manger à Narbonne.

En tout début d'après-midi, ça y est, la frontière vient de réouvrir, bizarement il y a toujours aussi peu de camions qui remontent. C'est vrai qu'avec la tramontane, il y a quelques congères, mais il y a pas non plus de quoi fouetter un chat sado-maso. Quoiqu'il en soit, un petit bloquage au rond point à La Palme, m'aura permis de faire connaissance avec Franck66 qui livre aussi bien du sang, que parfois aussi du caca, des foies, des rates, des reins, bref, il est pas là pour trainer. On recupère l'autoroute ou ça roule ma foi pas trop mal jusqu'au Boulou. Là, le péage est gratos, enfin, si on enlève son badge et qu'on ronchonne un peu, ensuite c'est la grosse galère pour remonter jusqu'au Perthus, d'autant qu'un pauvre roumain à rien trouvé de mieux que de tomber en panne au beau milieu, il sera dépanné par un superbe SCANIA 143, mais je pense que le roumain s'en fout un peu.

Une fois en haut, ou, il est vrai qu'il y a un sacré paquet de neige, on se croit tirés d'affaire, mais que neni, c'est encore le bronx pour descendre. On enquille donc la voie de gauche, on gagne pas grand chose, mais quand même. La sortie de la Jonquera est fermée, du coup, à la grand barrière c'est la débandade, dans la Jonquera même, tout est paralysé, il y a des centaines de camions encore pris dans 50cm de neige, et il y en a tout un wagon qui cherche à entrer dans la Jonquera. A un moment, je double un magnifique AE430 de 1994, immatriculé dans le 32, et oui, c'est Benji 32, RDV est pris après Figueras pour le café puisqu'on sera obligés de couper. Une fois passé La Jonquera, ça roule vraiment nickel et avec Fredo on va voir le plus long bouchon qu'on ait jamais vu, de La Jonquera à Gerone Nord, soit 50km de trafic arrété ou presque! Tout ça aussi parce que les douaniers ont pas eu la présence d'esprit d'ouvrir une voie de plus pour écouler le trafic, car la route est vraiment propre! Des automobilistes arrachent les petites barrières pour faire 1/2 tour, une vraie cata! On retrouve donc Benji pour le café, mais rien ne marche, il n'y a plus d'electricité nulle part, c'est sans doute aussi pour ça que c'était autant le binz à dans La Jonquera.

Je me ramènerai donc à 19h30 chez mon premier client à Parets Dèl Vallès. Bien entendu, c'est trop tard, il y a plus qu'à attendre demain matin, mais au moins, je suis en place, quand on pense qu'à 13h, il y avait encore des mecs bloquès à Nimes, je me dis qu'avec Fred, Alain et moi, on s'en est pas trop mal tirés. En arrivant à Granollers, il y a des flics qui nous indique la route à suivre, et finalement, je comprends que c'est les flics qui guident vers le parking de stockage de Montmelo, bizarement, on a été jusqu'à nos clients respectifs sans s'en rendre compte!

Alain26, plus à l'aise sur les rochers qu'au volant d'un DAF

Vacances!!!

La N9 dans l'Aude

Ami touriste, cette année, ne vas pas en Catalogne, c'est pourri, c'est plein de neige.

La Jonquera 50cm de neige, pas d'electricité, bordel total

Le plus long bouchon que j'ai jamais vu de ma vie : Le Perthus-Girone nord, soit 50km!!

Mercredi 10

Mon premier client ce matin attaque à 7h30. Ce qui me rassure, c'est que même si j'avais speeedé comme un malade hier, j'aurai pas pû vider puisqu'ils receptionnent pas l'après-midi. En deux coups de fourches, l'affaire est bouclée, et je peux m'engoufrer sur le bouchon du matin de la C17. Je ne vais pas loin, j'ai 2 livraisons au CIM Vallès, autant la 1ere chez un spécialiste ADR va vite, autant je moisis ni peu ni assez au second. Le chef arrive à 9h, mise à quai 9h30, première palette sortie à 10h, cmr signé à 11. A côté de moi, un Roumain devait arriver lundi, mais il a été bloqué, et il s'en fout carrement. Il a bien raison je pense en fait. De là, je trace à Castellbisbal pour deux palettes, c'est juste une formalité pour vider (enfin un client ou ça va bien), et je termine à Cornella. J'ai bien mis 10 minutes pour faire ma manoeuvre, aujourd'hui, ça voulait pas y aller. Mais je dois attendre un peu que le cariste fasse du rangement, car un collègue est passé juste avant livrer quasi la même chose que moi, j'en profite pour aller trainer au bar du coin.

Je dois aller recharger à la viande à Girona, mais apparement les 22 bloquent un peu de partout, pour ne pas prendre de risques, je passe par la cote, je récupère Fredo01 à Blanes et on fait la route ensemble. Au plus on monte, au plus on trouve de la neige, et surtout des arbres couchés sur la route, les maisons. C'est une vision d'apocalipse a certains endroits, surtout quand on sait que par ici, tout rime avec vacances farniente, là, c'est plutôt le domaine des bucherons. On avance certes pas vite, mais au moins on est pas bloqués. Avec tout ça, quand j'arrive à la Bisbal, je suis au bout des 4h30, et je dois stopper 30 minutes, je me gare comme je peux tellement il y a de la neige. Fredo continue son chemin, mais il ira pas bien plus loin vu le merdier qu'il y a plus haut.

Quand je me ramène à Girona, la fille du bureau m'envoie quasi chier que j'arrive trop tard pour charger. J'ai bien les nerfs, c'est du foutage de gueule, j'étais prévu aujourd'hui, et surtout je trouve que je me suis bien cassé la tête pour rien. Heureusement, Aurel est là aussi, et finalement on passera une bonne soirée!

J'ai des copains qui rentrent là du 1er coup en tapant des sms, moi j'ai mis 10 minutes.

Sant Felui de Guixol

Des milliers d'arbres cassés, du bois pour l'hiver prochain

 

Jeudi 11

On m'avait dit qu'on me chargerait de bonne heure. A la cinco. Mais bon, vous savez ce qu'on dit de "on", alors, j'ai pas foutu mon reveil, de toutes façons je suis à quai. Bien sûr à 5h, rien. A 6h, toujours rien, 7h, pareil, sauf que le jour commençait à se lever, 8h rien encore je suis donc allé prendre mon café et me rincer les chicots. Et puis, à 9h30, un gars est venu me voir pour me dire que je chargeais pas ici, mais à leur autre entrepôt à Celrà. Keep cool Phil26. Je décolle donc, et me pose 2km plus loin. Je vais m'annoncer, et puis on me dit la phrase qui tue "esperar por favor", il y a déjà un camion en attente. Génial.

Finalement à 11h30 je serai chargé, et cadeau bonus, je n'ai pas à retourner au bureau à Juia prendre le cmr, car le système Fax, fonctionne aussi en Catalogne. Le cariste à pas pigé pourquoi on m'a pas chargé hier apreme, moi non plus mec! Mais comme on dit, à toute chose malheur est bon, et je retrouve mon pote Alain sur l'autoroute, et vu qu'on est pas que des sauvages, on se paie un bon repas au calme à Fitou. J'aime bien Fitou, le parking est un peu cradingue, mais on peut manger après 14h sans que les gens fassent la gueule, il y a des douches, c'est pas cher, bref, c'est presque aussi bien voire mieux que la Jonquera, et en plus, c'est ouvert le week end!

On reprend donc notre route quasi 2h plus tard, la panse pleine, et donc à vitesse limitée pour faire baisser nos consos mutuelles catastrophiques pour ce pitoyable tour. Je serai donc obligé de me poser au dépot mettre un peu de gasoil, même beaucoup de gasoil! Et chose à peine croyable, il neige un peu ici, au fond de moi, j'en ai marre du froid, mais je me dis que dans quelques semaines je vais me plaindre de la chaleur, alors je me fais une raison. 2 petites heures plus tard, j'arrive chez Cochonou le saussisson de chez nous, il neigeouille encore, mais il meule, un petit -3. Enfin, une journée de route à peu près normale!

N2

Voilà, pourquoi les chasse neige mettent du temps à deneiger

Jarcieu 22h, il reneigeouille

Vendredi 12

C'est sous un ciel bien morose que je me lève ce matin, on se croirait en hiver. Dernier petit dej de la semaine dans le camion, le moral grimpe en flêche!!! A 9h01 de coupure, je vais pour demarrer, cligno à gauche et vlà un frigo qui passe, immatriculé en Espagne. Et merde, il peut aller qu'à un seul endroit, le même que moi! Du coup je rentre juste derrière lui à l'usine, et je moisi deux heures à quai. D'un autre côté, le companero à plus de route à faire que moi pour rentrer à la maison, alors bon...

Une fois vide, j'ai 15t à prendre à Andrezieux, autant lundi, ça a été vite, autant aujourd'hui, c'est mou du genou, mais de toutes façons, c'est une semaine de merde, donc, elle doit finir comme elle a commencé, c'est comme ça! Je pensais avoir un complément, et puis non, alors je descends tranquillement jusqu'à l'aire des routmans, ou j'attends qu'Alain26 vienne me payer le café car il est pété de thunes le dromois. D'ailleurs, j'ai un pote caillera de Pont De Vaux, qui est aussi assez rapace, il va jusqu'à se faire passer pour un gentil garçon et se faire payer le thé chez ses proprios, ça craint quand même!

Une fois donc que le père Alain26 m'a offert son café, je lui pique les clefs de son DAF et rentre au dépot avec, j'avais envie de tester le camion remorque, bon à vide ça le fait moyen, il y a néanmoins un joli sifflement du turbo, et la cabine est agréable, une fois au dépot, je le mets à quai du premier coup finger in the nose, mais je le decroche pas, je serais capable d'oublier de debrancher les flexibles et de tout arracher! Enfin, je me comprends! Je suis assez vite rechargé, et je me pointe au lavage, devant moi il y a bien sûr Alain et Domi, et je campe, quand c'est mon tour les rouleaux marchent plus, alors je lave comme je peux, et je commence a en avoir marre. Retour à la maison pour 19h30, je jette un oeil au compteur, à peine 2000km cette semaine! Quel rythme!

Crade

Le parc des transports Rey au complet

Philippe est un gros voleur, il decoupe les bennes au cutter!

Samedi 13

Dimanche 14

Il fallait bien que ça arrive, il y avait un bail que je n'étais pas parti un dimanche soir. Après cette journée citoyenne, à la maison, on avait décidé de faire une soirée post premier tour, au bout d'environ 3 minutes, on en a eu marre et du coup, j'ai pas eu le temps de finir de regarder le film, mais bon, c'était pas terrible non plus, une espèce de mievrerie que les femmes et les gosses et les york aiment tant, pourtant, dedans il y avait Anthony Hopkins, sur ce coup-là, il a dû faire comme Galabru : de l'alimentaire, ça doit être un de leur seul point commun d'ailleurs. Bref, le temps de faire un mimi à chacun je traverse la magnifique route qui relie Toulaud à St Peray, et je m'installe dans le cockpit. Chek list, et à 22h36 feu vert, je démarre. Comme tous les dimanche soir, je sais jamais trop à quelle heure partir, l'amplitude a vite fait de fondre comme neige au soleil.

Je vous présente Mr Archie Bronson

Allez, casse toi pauv con!

Lundi 15

Il n'y a pas trop de monde cette nuit, c'est bien calme, et c'est bien moins le boxon que la semaine passée! Vu que je suis super gentil, ma petiote femme m'a offert 2cd qui me manquaient d'Archie Bronson, et entre 2 coups de fil de Jéjé de chez Transco qui m'en a appris de bien bonnes , j'ai pû les apprécier à leur juste valeur. J'ai presque 4h30 arrivé au village catalan, coupure de 45, café, pain au chocolat, le pompiste fait une gueule large comme l'autoroute à Beaune, j'ai plus qu'à dormir 30 minutes la tête collée au carreau, webasto à fond.

Encore 2h de route et je me pose chez Norbert à Montmelo, j'arrive pile au moment ou deux quais se libèrent, j'ai plus qu'à squater la machine à café. Tout le long de la descente je me suis demandé s'ils allaient me vider de suite, j'ai ma réponse, mais j'ai eu du bol, 5 minutes derrière, est arrivé un ND Tours, et le cariste lui a dit : Esperar! La roue tourne donc. Aussitôt vide et les papiers signés, je fonce avant le bordel du matin à Terrassa, je me mets en place, et je vais roupiller 1h30 en attendant que ça ouvre. Le cariste vient taper gentiement à la porte, et là au reveil je vais bien en baver pour tirer les palettes, car le rue est en pente, même tracteur levé et semi baissée, c'est dur. Putain, ils connaissent pas le transpal electrique ici? Heureusement, j'ai que 15 palettes!

J'ai déjà mon retour, je vais à Sant Celoni recharger, tiens, il y avait longtemps!!! L'autoroute direction Barcelone est encore un peu bouchée, mais ça va à peu près, en moins d'une heure je me pose à Sant Celoni, là le carsite le moins clean de la Catalogne est là avec ses cheveux d'un gras incomparable et ces doigts qui ressemblent à des mains de charbonnier. Le pire, c'est qu'il est gentil, j'ai qu'une trouille, qu'il cherche à me serrer la main, d'un autre côté, j'ai des lingettes Javel La Croix avec moi. En heure jesuis chargé, reste à remonter ce que je peux et je me pose juste à côté du péage de Gerone Nord ou il y a un petit parking calme! Il fait un temps magnifique! Sans le faire exprès, je ferme ma session à 11h36, ouais! 13h d'amplitude pile poil!!! Quel bol!

Il aura fait chaud cet aprème! En plein soleil sur mon bout de terre, j'ai même du mettre un peu la clim! Incroyable, il y a une semaine, on avait les pieds dans la neige!! A 22h30 passé, je lève le camp direction la France, pas gros traffic ce soir, par contre, grosse frayeur dans les travaux, il sont bien fous les ouvriers de l'autoroute ici, il bossent quasi sans protection sur des voies trés trés reduites, tout juste signalé par une lampe de poche, mieux vaut avoir les yeux en face des trous.

Le pire endroit pour tomber en rade

Sant Celoni

Un bon parking à gerone nord

Mardi 16

Je fais un bref arrêt à Narbonne, ou ça devient franchement compliqué pour se garer, prendre une douche la nuit relève de l'exploit, il faut manoeuvrer sur l'aire pour feinter le portique, ou se garer à l'arrache et risquer 135€ de PV! De là, je continue ma montée jusqu'à Tavel ou je finis mes 30 minutes, dans la station, le pauvre pompiste est moitié endormi il y a juste 2 couples qui sortent de faire la fête, et ça pue l'alcool, je me dis qu'il y a encore des gens qui se doutent de rien. En montant, je stoppe vite fait au dépot mettre un peu de gasoil et graisser un peu la selette, j'avais oublié ça vendredi. A 7h, je me pointe à Savigneux, il a gelé fort cette nuit encore, la campage est blanche de givre, c'est joli. Vu qu'il y a deux camions avant moi, j'en profite pour taper un bon roupillon. Le tempas d'acheter 3 conneries à grignoter à Intermarché je me pose en coupure à 10h à Andrezieux pour recharger le groupage ce soir.

Dormir ici, c'est assez compliqué, non seulement il y a le bruit de l'A72 et de la SNCF, mais en plus les chauffeurs de parc se klaxonnent entre eux pour se dire bonjour, des fois ils leur arrive de pas de croiser pendant 20 minutes, les retrouvailles sont donc viriles à a chaque fois. Ceux qui dorment là, par contre, ils ont interet à être bien fatigués. Je me lève en fin d'apreme, à côté de moi il y a Gavroche de l'Etoile et un Roumain Espagnol, alors on refait le monde autour de la machine à café en attendant l'heure de partir. Pour ma part, je décolle à 21h30, j'ai un peu de poids ce soir, mais on fera avec, pas le choix!!! La route est de toutes façons desertique ou presque jusqu'à Mende, ça roule donc bien bien. Je passe Rodez et je me pose pour une petite sieste juste au niveau des silos de Baraqueville.

Je fais le délinquant pour prendre la douche LOL

Givre du matin dans la plaine du Forez

Une vue imprenable

Mercredi 17

La fin du trajet sera assez facile jusqu'à Toulouse, je pensais en baver, et puis ça l'a fait! A 4h30 ils étaient déjà en train de vider la semi, j'ai donc foncé à la douche et je me suis offert 2h de sièste, royal! A 8h30 la semi était rechargée. Bizarement je ne trouve aucun bouchon à Toulouse alors vu que j'ai pas perdu de temps, je me paye un bon petit dèj à Carcassone Arzens ensuite, j'ai plus qu'à foncer vider à Perpignan ou j'arrive sous un franc soleil, il y a plus qu'à vider et roupiller!!!

Le soir, je suis bruyament rejoint par Niko et Steph au Poellon. La serveuse nous a fait un tour de chant, et après tout ça, j'ai pû partir vers d'autre horizons, en l'occurence Colombiers entre Narbonne et Beziers afin d'y charger du pain de tradition à destination de Tarascon. En sortant du resto, il y là, un mec qui grogne car des camions sont garés sur le trottoir, ce type, on bon à rien n'a rien trouvé de mieux de déranger la BAC pour faire deguerpir ces délinquants potentielement dangereux que sont les chauffeurs routiers qui dorment. A savoir que, le resto est en plein dans la ZI de St Charles, et que les mecs gènent pas. Quand l'espèce de branleur a vu le nombre de routiers en train de sortir du resto, il est parti et on l'a plus vu. Mais ça n'a pas empéché la BAC de terminer son travail visant à redonner de l'honneur a servir notre beau pays democratique.

Le Puy by night

Loupé!

Terminus, tous les colis descendent de voiture, assurez vous de n'avoir rien oublié dans la remorque.

Jeudi 18

En 20 minutes la semi est chargée, papiers faits, ça va incroyablement vite, j'ai perdu l'habitude. A peine mon gobelet de café avalé je remonte par la belle 113 jusqu'à Montpellier, et sans me stresser, je me pointe à 4h à Tarascon histoire de coincer la bulle une paire d'heures. Le temps de vider et recharger, à 8h je refais le chemin en sens inverse car ce soir, rebelote. Si cette nuit, j'étais tout seul sur la 113, c'est pas la même ce matin, là ou c'est large je croise personne, par contre dans chaque bled, il y a des convois exceptionnel, ce qui à l'air d'exceder (à juste titre) les riverains à en croire le nombre de panneaux de ras le bol des camions.... Il est déjà 11h du matin quand je me pose à L'oppidum, restaurant routier de son état, tout proche de Colombiers. Le parking est desert, je peux donc choisir la meilleur place, celle ou je n'ai pas de voisin à droite. Je peux aller me prelasser sous la douche en attendant Steph Hervé et Jean-Pierre pour un repas d'affaires de midi, qui durera en définitive jusqu'à 19h. Dans la joie, l'allégresse et la bonne humeur. Philippe le patron du restaurant est très gentil, et surtout patient, ce qui est certain, c'est que l'Oppidun, n'est pas une pharmacie.

Donc, sur le coup des 19h, je me décide à dormir un peu, je me reveille en sursaut à 22h, et fonce charger. Bon, en même temps, ce soir, rien ne presse, j'ai juste comme mission d'aller tanquer à Cavaillon, rien d'exceptionnel, je me pose à la STEF avec à peine 3h de route, et je peux dès à présent faire un gros dodo, bercé par mon frigo, le frigo d'à côté, le frigo du frigo du frigo de l'autre côté et le frigo du frigo d'à côté du frigo d'à coté. Vu que tous tournent au automatique, on peut écrire la symphonie du frigo en Régis mineur (Pour Régis, tout a commencé par une nuit sombre, le long d'une route solitaire de campagne, alors qu'il cherchait la route de Tours que jamais il ne trouva. Cela a commencé par une auberge abandonnée, et par un homme que le manque de sommeil avait rendu trop las pour continuer sa route.)

J'adore ce garage vintage sur la 113

Protection du vol des ampoules

Bouzigues

Steph, Hervé, et moi en réunion de travail

Vendredi 19

10h30, il est l'heure de travailler, j'ai déjà présenté mes papiers, bon, ça va le faire, le responsable me demande si je peux attendre 12 minutes pour que je me mette à quai. Pourquoi 12? Pourquoi pas 14, ou 19? Serait il lui aussi un extra terrestre? J'essaie bien de lire la réponse au fond de mon café de café Selecta, mais je ne vois rien. Au bout d'une grosse demi heure donc, je peux ouvrir les portes fumantes de ma semi germanique. le pain n'est pas cuit, tout va bien. Le temps de taper mes 3 nuits de CDB, je suis vide, et stupeur, je vois passer un attelage Lubac accompagné d'un FH500 et d'une Chereau, coup de fil donc au locataire des lieux qui vient boire le café viteuf avec moi.

Je devais aller charger à Port St louis, mais le chef a envoyé Arthur qui est bien plus rapide que moi, normal, il a une semi de compet, alors, je remonte pépère direction St Rambert D'Albon, non sans m'être arréter quelques longues minutes sous la douche à Montélimar, parce que je le vaut bien. Une fois mes 3 palettes ramassées, je reprends la N7, et je me fais litteralement doubler par un camionneur avec un FH du 38, renseignement pris, il s'agit d'un jeune banditos de la route qui s'appele Dridri The bogoss 26, le genre de chauffeur a faire 3 clients avant midi dans la ZI de Valence en partant de Romans, un fou quoi!... Je complete donc à St Clair du Rhone là ou Rascal passe tant de temps, et je retourne à la maison mère des transports DUARIG, déchargeage et rechargeage avec la complicité des bosseurs de la société : Phil, Lionel et Nico, ensuite gros lavage de ma camionette, et même un coup d'acide hyper efficace pour les jantes, merci Nico, et retour dans la joie vers mon domicile conjugal, ou une platrée de pates à la carbonara m'attendent toutes frétillantes.

Alain et son fidèle companero

300.000 avec l'un et 230.000 avec l'autre

Pas de poignées!

Samedi 20
Dimanche 21

Lundi 22

Pfouah que c'est dur le lundi matin, et en partant à 5h30, c'est pire! Heureusement que pour me tenir reveillé j'ai la radio qui egrenne ses analyses sur les resultats des elections d'hier. Il y a des jours, ou j'aimerai pas être journaliste, réussir à parler autant pour finalement rien dire! C'est tout un art, et c'est exactement ce que je suis en train d'esayer de faire. Pour couronner le tout il se met à pleuvoir après Montélimar, alors qu'il fait grand beau à Saint Brieuc. Mon camion (et les autres aussi) est vite cradoc en plus c'est une espèce de pluie de sable qui tombe, enfin bon, je peux pas non plus mettre un parapluie par dessus le camion, j'ai branché le pilote automatique et je roule tranquillos ADR, première pose café à Beziers, ça fait du bien.

Je pensais que ça s'améliorerait après Perpignan, et non, c'est encore pire. Brouillard sur le Perthus et pluie quasi tout le long jusqu'à Barcelone, ma foi, on est en hiver. Mais non, on est plus en hiver depuis hier bon sang mais c'est le printemps c'est génial! Enfin, bref, je vais egrener comme ça les kilomètres aujourd'hui, je n'ai rien d'autre à faire, puisque je ne livre rien aujourd'hui, je suis en grève, en plus j'ai mal au dents depuis samedi, alors c'est pas le moment... J'échoue donc à Baix Ebre soit 35km au sud de l'Hospitalet de l'Infant, il est déjà 18h, et je suis au taquet des heures.

Alors que je venais de finir mon casse croute arrive un gars avec un papier, craignant l'embrouille, j'ouvre juste le carreau (oui parce les sollicitations à la con, ça manque pas), en fait c'est un hauffeur de chez Capelle qui a besoin d'un renseignement, il descend sur Malaga, incroyable!!! Du coup on passera une bonne partie de la soirée dehors profitant de la douceur relative de ce premier jour de printemps!

Brouillard au col du bonhomme

Temps de merde encore arrivé à St Brieuc

Le paysan en route pour Malaga

Mardi 23

7h, je décolle, "Le Paysan" est parti bien avant moi, mais c'est un peu normal, les agriculteurs ça se lève tôt. J'arrive pile poil à 8h dans cette enorme usine de Benicarlo, ça sent bon, ils font des aromes ou des parfums, enfin je sais pas trop, tout ce que je sais, c'est que j'ai loupé la rue pour y aller, et grosse galère pour faire 1/2 sur la N340, je me suis retrouvé dans le lit d'une rivière (non mais elle est sèche et puis il y a une route hein), et je faisais pas le mariolle, en plus, il y avait du brouillard ce matin. Devant moi, 4 camions en attente déjà. Finalement au bout d'une heure on me fait mettre en place, et une heure encore plus tard, je suis soulagé de 9 big bags, ça il y aime le 440!! Par contre, quand j'arrive à l'Alcora, mon second client, j'attends pas, de suite en place. Le receptionaire monte avec moi tirer les palettes, à ce qu'il parait c'est interdit au chauffeur de tirer seul les palettes ici, mais c'est super ça!!! A deux, ça va nettement mieux quand même! Je profite qu'ils sont en forme ce matin pour faire degerber mes 4 palettes que j'ai devant.

Maintenant, j'ai plus que 2t dans la semi, alors là, c'est un régal, je double tout le monde dans les côtes, et tout le monde me double sur le plat, quand je redouble tout le monde il y a la musique, mais si... la musique qui va avec chaque apparition de Bernard Blier dans 100.000$ au soleil!!! Sauf que moi je roule pas en Berliet TBO dans le sable. Je stoppe manger à San Clemente au moment ou tout le monde se barre, ça c'est cool! Moins cool par contre, il y avait pas d'eau chaude pour prendre ma douche après manger, et vraiment, ça a été un calvaire. Heureusement c'est pas tous les jours, en partant, la fille m'a dit, et c'est vrai qu'ils sont en travaux et que ça sera mieux la prochaine fois, oui, mais pire, ça sera pas possible!

Je continue donc mon trajet plein ouest, toujours tout droit jusqu'à Ciuadad Real ou se finit l'Autovia et ou commence la N430 qui traverse des coins de l'Espagne trés, trés, trés profonde, ça sent l'ennui et la misère dans certains villages. Par contre il y a peu, en fait pas de parkings sur cette route, je vois les heures tourner, et coup de bol je tombe sur une ZI qui a l'air bien calme, pile poil!

Suivez le guide!

Ruta Iberica

Entre Ciudad Real et Merida

Mercredi 24

Ce matin, ça a été plus que difficile pour me lever à 5h30, en ce moment, j'en bave, vivement les vacances. La zone s'est remplie de camions, le coin doit être connu des habitués c'est plein de camions, je démarre en silence et profite de calme des petites heures. A Mérida, je récupère la 4 voies et aussi un peu de trafic, devant moi il y a un frigo qui prend les 2 voies, au bout d'un moment, il finira par s'arrêter quand même... Le lever du jour, c'est toujours un moment difficile à passer. Un peu avant Badajoz je me décide à mettre du gasoil, le seul problème c'est que les Shell courent pas les rues en Espagne, je dois faire 1/2 tour puisqu'elle est de l'autre côté, 20km de perdus, dommage qu'on puisse pas tirer le tuyau jusque de l'autre côté de l'autovia! Il est 8h quand je passe la frontière portugaise, mais j'ai pas trop le temps de musarder pour caser 9h de volant sur ma journée. Bon, j'ai quand même pris un bon morceau de N4, on perd pas grand chose, et surtout c'est bien plus pittoresque, je me pose sans encombrements à Sotagus, le parking de la douane, et j'attends le transitaire. Du temps, il y a un casse bonbon qui vient toutes les 5 minutes me vendre des montres Cartier et des polos je sais pas quoi, moi ce que je veux c'est des antibiotiques, alors je l'envoie peter.

Pas de bol aujourd'hui, Jorge est en stage SCANIA, du coup on se vera pas, bon, ça sera pour une autre fois! Il faut bien qu'il s'amuse le jeune!!! 20 minutes d'attente, et voilà déjà le transitaire, je pensais moisir ici un moment, et en fait, il a déjà mon papier de dédouanement! Whahhh incroyable! Du coup j'attends encore 30 minutes et je repars, reste 3h47 pour aller au circuit. Sortie de Lisbonne "Carreau" juste au cul d'un SCANIA 111, porteur 6 roues chargé ras la gueule, ça sent l'huile brulée, le gasoil, mais il dépote le type, malheureusement, nos routes se séparent, j'arriverai pas à faire de photo potable. C'est d'autant plus dommage que le soleil à bien voulu percer un peu. A Marateca, je quitte l'autoroute pour descendre par la natio, ça va bien!!! La pluie remet ça, et une fois passé Grandola, le trafic devient aussi desert que le décor splendide avec ce mélange de vert, de marron et de rouge!

Je passe mon temps à lorgner la pendule, à calculer... En plus vu que c'est mouillé, je peux pas rouler aussi fort que je voudrais, bon, t'as voulu prendre la natio garçon, assume! Mais j'ai confiance... Mes espoirs vont s'arreter net au premier rond point avant d'arriver au circuit, la belle 3 voies toute neuve s'effondre, du coup on est déviés par une mini route bien pouravtuguaise, c'est beau, c'est mimi, c'est chou, mais voilà, la RSE s'en cague de ça! Moindre mal quand même quand je fais mes comptes, 9h07. Je me pose vite fait sur le parking et fonce préparer les commandes pour demain, il refait vite chaud dès que le soleil sort, de là, je me jette sous la douche, et, et, et, et..... Elle est chaude!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Le soir après sa journée de taxi, Carlos vient me rejoindre et m'a ammené des médocs, punaise, mais ça c'est bon! Vive Internet!!! Vive les téléphones portables, vive Carlos le taxi, puis on va manger dans un resto dans la campagne, trés trés bon repas copieux et tout, et bon, mais rien à faire, je pige que dalle à l'accent portugais!

Buvez tranquille, il veille au grain

Une magnifique 504 qui moisit au port à Lisbonne

En Algarve

La déviation pour aller au circuit, chaud pour croiser

La fin du film!

Jeudi 25

Comme prévu, c'est la foire d'empoigne pour rentrer sur le circuit ce matin, il faut dire qu'il y a particulièrement du monde, et que bien sûr tout le monde à le feu. En plus il pleut, ce qui m'arrange assez finalement, car une fois en place, j'ai le refroidissement assuré pour faire mes navettes avec mon transpal manuel (non pas que mon transpal sois portuguais, non, il est de la planète Fenwick), il me faudra presque 2h pour vider et bien sûr douche obligatoire avant de partir. J'avais décliné le rapas de midi avec Carlos vu l'heure, mais en retour, il me dit, non, on t'attend, il y a une surprise ici!... Pourtant, il le sait Carlos, j'aime pas les surprises!!!

Alors je fais au mieux, sachant que la route est barrée, je dois repasser par la deviation etroite d'hier, la route est boueuse, pourrie, finalement j'arrive à midi et demi locale à Loulé, et je me retrouve dans un resto ou plein de gens m'attendent en fait! C'est presque génant, mais beaucoup connaissent et apprécient FDR ici! Il y a bien sûr Carlos, maitre de cérémonie, mais aussi, Joao, El Fotografo, Norberto, Marco, d'autres Joao, heureusement que Carlos qui fait l'interprète, avec aussi un peu mon espagnol scolaire, on arrive à se comprendre, ce que j'ai enregistré, c'est qu'on a encore bien, bien bouffé!!! Le meilleur, c'est qu'en sortant de table, j'ai un coup de fil de mon fils à moi qui vient d'avoir le code, mais c'est génial ça, quelle belle journée, punaise, il est fort mon fils!!

Après mangé donc, la folle équipe me présente le F89 de Joao, un monstre de 330cv, full option, Telma, Webasto, la totale! La restauration est magnifique, bien sûr j'ai pris grave de photos, de vidéos, l'éclate complète. Cerise sur le gateau, Joao m'a obligé à le conduire, je voulais pas, mais il a pas eu à insister beaucoup, en plus, vu le gabarit de Joao, j'avais plutot interet a fermer mon caquet... La position de conduite est bien sûr obsolète, mais la conduite facile c'est la même boite que mon premier F10. Mais le temps passe toujours bien vite dans ces moments là, et je remercie vraiment du fond du coeur tous ces gens qui se donnent à fond avec une passion commune : le camion et la route! Joao quand à lui, nous à fait une demonstration de décalaminage du 89, très impressionante, maximum overdrive, vous connaissez??

Retour sur terre donc, et gros pincement au coeur en passant la frontière espagnole, mais il faut bien repartir un jour! Até breve Portugal!! Le trajet jusqu'à Seville est même pénible avec tous les travaux sur l'autoroute, j'ai eu droit à la sortie des bureaux après Seville, et la route est particulièrement destroy après les intempéries qu'à connu l'Andalousie. A 23h je me pose à Palma del Rio le long de l'usine à jus de fruits ou je recharge demain. C'est destroyland ici.

C'est une route nationale!!

Mega croisure à table à Loulé

El Fotografo et son GPS réglé aux petits oignons par Carlos le maitre de cérémonie

On se prosterne

Whahhh la chance!!

Joao, mezigue et Norberto

Vendredi 26

Ce matin, j'étais pas spécialement pressé, et, le transport c'est vachement bien foutu, parce que heureusement que j'étais pas pressé. L'accueil dans cette usine de jus d'oranges, se fait à l'exterieur par une petite fenetre que le maitre des lieux n'ouvre que lorsqu'il se sent motivé. Après que j'ai incurgité environ 3 cafés, il daigne s'enquerir de ma requette. Déjà, j'ai tout faux, il faut présenter le passeport, que j'ai pas, et aussi la licence de transport, ça, on me l'avait encore jamais demandé. Retour au camion (soit environ 400m) pour présenter les papiers. Comme de juste, il va falloir attendre, en effet, les camions Leche Pascual sont prioritaires, je dois donc donner mon téléphone (enfin, le numéro seulement, et on m'appelera). Vers 10h, ne voyant rien venir, je vais voir si des fois, il y aurait pas une testicule dans la soupe. Le gringo me demande : "je t'ai appelé? - Non? - Alors dégage" Bien... Je suis encore bien passé pour un con. Finalement, un peu avant 11h, le téléphone sonne, quai 4. Je passerai sous silence l'accès au quai folkorique. Au quai 2, il y a un portuguais qui se charge avec un tire pal electrique. Quand c'est mon tour, le cariste me dit de prendre aussi un transpal, comme ça, ça ira plus vite. Donc, je dis ok. Le portuguais s'en va, d'autres espagnols prennent sa place, mais restent à palabrer à la machine à café, et le pire, ils sont chargés rapidos pendant que moi ça traine. Je me demande quand même si on m'a pas pris un peu (et surement à juste titre) pour une bille ce matin. Finalement, il est 12h30 quand j'ai mon CMR en main et que je dégage. J'ai quand même gratté un pack de 6, mais bon, c'est du Lidl... Si j'avais chargé du Fauchon, j'aurai eu du Fauchon, mais Fauchon achète pas son jus d'orange en espagne, il achète des espagnols qui pressent les oranges à Paris.

J'entamme donc ma remontée par la nationale 4, qui coupe et recoupe le Guadalquivir, je regarde à droite, à gauche, et de partout il y a de la casse dûe aux intemperies, des quartiers, des champs entiers recouverts de boue, des arbres arrachés, un desastre. Il pleut pas souvent en Andalousie, mais quand ça tombe, ça fait pas semblant, sur les coteaux on voit nettement le ravinement des pluies, par endroit ça fait des trous de pas loin d'un metre de large, sacrés ornières!! Je roule pas bien longtemps, en fait jusqu'à Bailen au truckstop. Je suis l'unique camioneur sur le parking, tout le monde va à Andamur, je me demande combien de temps ils vont tenir comme ça, ce qui est certain, c'est que le jour ou ils vont mettre la clef sous la porte, ça va me faire caguer, il faudra que je trouve un autre havre de paix. Une fois restauré et douché je roule 5km et je me pose à la Shell à Garroman, en faisant le tour du camion, j'ai attrapé un énorme bout de ferraille dans un pneu à la semi, j'ose pas le retirer, je roule encore 20 minutes et vais au hasard dans un atelier pneumatique, le gars à bien galéré pour sortit la feraille, mais ça fuit pas, j'ai vraiment eu du bol!

Le reste de la journée est d'un calme olympien, vu l'heure tardive je passe Valencia nickel, et garde la nationale jusqu'à Torreblanca. Le parking de la Paqui est plein à craquer, je vais faire un tour au bar avant d'aller au pieu, il y a grave de la viande saoule, et je débarque juste après une vielle embrouille avec un nana completement séchée. Je laisse tout se petit monde et vais vite au pieu profiter du calme relatif de la n340 vu que je suis pas garré loin du trafic, et merde.

La fabrique du jus d'orange

Personne à Bailen

Toujours impressionant, le defilé de despanaperos0

 

Samedi 27

Bizarement, sur le matin, il y a bien moins de trafic que cette nuit, du coup j'ai mieux roupillé. Je suis tout seul sur le parking, on se croirait presque un samedi! Café, ptit dèj et c'est parti, bon, pas bien longtemps, je voulais regarder les prix des barbecues, mais bon bof, trop cher pour un petit salarié comme moi. Je garde donc la natio tout le long, il y a un soleil magnifique, je me croirait bien en vacances, sauf que pas encore. A Villafranca dèl Penedes je stoppe acheter quelques bricoles, vite fait, je voulais m'arreter pas trop longtemps, mais en moins de 30 minutes c'est pas possible. Du coup, je vais devoir recouper 45 avant la fin de la journée.

Une fois passé Gerone, j'essaie de capter France Inter, parce que je suis au courant de rien, il est chiant ce poste qui a pas les grandes ondes. Bon, j'ai pas appris grand chose! Arrêt douche à Narbonne, et enfin, dernière ligne droite jusqu'à Carnon plage ou je vais passer ce petit week-end avec mister Rascal. Au programme : Internet, et raclette, spécialité bien connue de l'Hérault!

Bon week end!!!

Reveil en solitaire

La raclette au chorizo, une spécialité Carnonaise

Dimanche 28
Lundi 29
Mardi 30
Mercredi 31

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